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Guerre à Hyrule
Par Sildinn
Zelda  -  Drame/Fantaisie  -  fr
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    Chapitre 1     2 Reviews     Illustration    
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Guerre à Hyrule...

 

 
« L’alerte fut donnée alors que le soleil se levait à peine, dans le ciel limpide de la contrée d’Hyrule. La cloche retentit à travers le bourg, résonna dans les oreilles de tous les habitants, des plus petites maisons aux abords des fortifications, jusqu’au sommet de la plus haute tour du château d’Hyrule.
La princesse Zelda se réveilla en sursaut, plus habituée au chant du coq qu’au signal d’alerte du royaume. Que se passait-il ? Songea-t-elle le cœur battant, en quittant ses draps chauds pour enfiler ses chaussons de fourrures. »

Quelques temps plus tôt…

 

« Que je suis lasse de toutes ces guerres qui n’en finissent plus, conseiller. Quand je regarde par la fenêtre, je ne vois que les lourds nuages d’un conflit ; quand j’hume l’air d’un soir, je ne sens que ce vent qui charrie des effluves de sang et rapporte à mes oreilles les cris atroces d’une bataille meurtrière. S’il ne dépendait que de moi, j’aurais déjà abandonné ici même, en mon château d’Hyrule, ces immondices qui m’insupportent. Après la mort de Link, je ne voulais plus qu’abréger une vie de souffrance… Et pourtant, je me dois de lutter au nom de mon peuple et de l’histoire de notre fier royaume. Que de massacres se dérouleraient sous mes yeux - si je ne suis pas morte-, partout dans les rues, dans les cours, dans la plaine, si l’ennemi franchissait nos murailles ? Je ne peux l’admettre, cependant la sagesse me dicte de me laisser choir dans un vide que je connais bien, et aussitôt une main me rattrape et me somme de continuer, pour l’espoir, pour la patrie, au nom du bien… Peuh ! Que n’ai-je déjà entendu ces noms là ! Espoir, Patrie, Bien ? Si les déesses savaient dans leur repos les crimes commis chaque jour, toutes ces lâchetés, elles se donneraient la mort au regard de ce qu’ont fait les hommes de cette terre autrefois sacrée, maintenant souillée. Par des évènements que je n’ai pas souhaité, par héritage, je suis la plus sage du royaume, possédant un pouvoir qui dépasse bien des imaginations ; et voilà que pèsent sur moi toutes les décisions importantes, cruciales, de notre monde. Si je pouvais me retirer, me soustraire à mes devoirs, je l’aurais déjà fait. Après tout, la sagesse n’est-elle pas de vivre dans le bonheur, dans l’ignorance, et le bonheur ne se résume-t-il pas à toujours s’enfuir, ou alors à rester indifférent aux malheurs du monde, à se laisser bercer par les vagues d’une totale insouciance ? Que ne sais-je… Et je sens déjà la guerre aux portes de notre très chère ville… Et à moi de décider, d’organiser, de rassurer !

Mais le devoir qui m’incombe et les principes auxquels je tiens m’ordonnent de résister, et je le ferai !

- Princesse Zelda, je ne saisis pas tout ce que je viens d’entendre, mais sachez que je vous soutiens dans la défense de notre patrie bien-aimée, fit le conseiller, humblement. »

 

Zelda soupira longuement, scrutant l’orage par les barreaux ciselés de la fenêtre. Un frissonnement la saisit, ses yeux se teintèrent d’une lueur mélancolique. Elle posa une dernière fois le regard sur la nuit qui assombrissait les toits d’Hyrule, assoupie déjà, et releva son fidèle conseiller, qui s’était prosterné devant elle. Frôlant délicatement l’épaule de l’hylien de ses gants de soie blanc, elle lui dit :

- Allons dormir, il est tard…

- Mon esprit s’agite, je ne pourrais…

- Je le sais, et pourtant vous devez dormir.

- Mais il n’est pas encore trop tard pour…

- Les temps ont changé, répondit Zelda avec un geste de la main, sans qu’aucune expression ne passe sur son visage blême.

 

Elle lui tourna les talons, et les dalles résonnèrent longtemps de sa démarche souple et élégante. L’or de ses cheveux s’obscurcit bientôt lorsqu’elle s’engagea dans un couloir sombre, jusqu’à disparaître totalement telle la flamme s’éteint. Le conseiller resta un moment perplexe, immobile, son esprit vagabondant à de tristes pensées, il esquissa un geste puis hésita. Effleurant le velours du trône d’un air distrait, il songea à l’avenir de ce royaume empreint des valeurs d’une antique monarchie. Il soupira à s’en fendre l’âme, puis il s’en retourna dans sa chambre, dans la direction opposée, sans autre compagnon que le désarroi dans lequel il était plongé…

 


« L’alerte fut donnée alors que le soleil se levait à peine, dans le ciel limpide de la contrée d’Hyrule. La cloche retentit à travers le bourg, résonna dans les oreilles de tous les habitants, des plus petites maisons aux abords des fortifications, jusqu’au sommet de la plus haute tour du château d’Hyrule.
La princesse Zelda se réveilla en sursaut, plus habituée au chant du coq qu’au signal d’alerte du royaume. Que se passait-il ? Songea-t-elle le cœur battant, en quittant ses draps chauds pour enfiler ses chaussons de fourrures. »

 

Elle se pressa à sa fenêtre pour regarder ce qu’il se tramait dans sa ville. Un étourdissement la saisit alors qu’elle voyait une énorme masse noire et grouillante refluer vers le bourg d’Hyrule. Quelle colossale puissance menaçait sa paisible capitale, que de monstruosités laissait présager cette sanglante bataille ! Ce qu’elle craignait le plus au monde allait se dérouler sous ses yeux, sans possibilité aucune de retour en arrière. Les mains crispées sur la balustrade, elle serra les dents de frustration et de rage devant la bêtise de la guerre, inévitable tare de l’humanité. Des larmes perlèrent à ses yeux alors que son cœur cognait contre sa poitrine, pressentant les douleurs à venir et l’immondice dans laquelle elle vivait. Son esprit s’embruma de rêves plus utopiques les uns que les autres, alors qu’elle commençait à perdre contenance d’elle-même, c’était trop de ce qu’elle pouvait supporter. Elle se ressaisit, une lueur mélancolique et contemplative passa dans ses yeux de saphir. Elle regardait les habitants crier, se serrer entre eux, gémir de peur. Les enfants qui se cachaient derrière les jupons de leur mère en les serrant très fort de leurs petites mains tremblotantes, les femmes qui essayaient de garder leur intégrité et leur courage perdu devant leur progéniture affolée, les soldats qui s’organisaient sur les murailles avec force, ou sur les toits et derrière la grande porte relevée. Les armes circulaient, les larmes coulaient lors de la séparation, comme l’image de mort envahissait les rues d’une sinistre promesse. Les chiens hurlaient déjà dans leur solitude, cloîtrés dans leur instinct qui leur recommandait de fuir le plus loin possible. Quelques gardes sommaient les bras inutiles de s’abriter dans le château, les bousculant souvent à cause de la panique étreignant Hyrule. Une lutte vaine s’instaurait, les soldats se rangeaient, les archers encochaient leur trait, les boucliers se levaient… La sanglante bataille allait bientôt avoir lieu, c’était une certitude.

Pourtant tout cela, toute cette agitation, paraissait bien surréaliste à la princesse Zelda, le teint blême, accoudée à la fenêtre, le regard perdu dans quelque rêve d’idéal. Son âme errait et restait désormais indifférente à la guerre, comme si elle était totalement neutre ou en dehors du conflit, comme s’il n’avait jamais existé. Une bourrasque de vent, glaciale, mortelle, la fit frissonner, mais elle ne se réveilla pas pour autant. A ses oreilles ne parvenait plus aucun son, à ses narines plus aucune senteur, à son regard plus que des songes brouillés ou une morne lassitude. Ses yeux balayèrent l’immense étendue verdoyante souillée par cette masse compacte d’ennemis. Ils se rivèrent sur l’homme qui s’en détachait, altier, orgueilleux, seul sur son cheval noir tel le messager funeste annonce la mort aux hommes. Il avança vers les remparts, puis s’arrêta, sa cape ondulant au rythme des rafales et des mouvements de son destrier. Zelda le jaugea un instant, avant de s’égarer de nouveau dans les oscillations qui embrumaient ses pensées. Elle soupira de plus belle, avant que son conseiller ne brise le silence au seuil de la porte, droit comme une lance :

- Princesse, vous avez vu. Nous devons résister !

- Oui… souffla-t-elle, le regard vidé d’expression.

- Il faut vous ressaisir, princesse Zelda ! Pensez aux hommes, il faut leur redonner du courage ! Et je…

Pour toute réponse Zelda expira longuement l’air contenu dans ses poumons, et congédia son conseiller d’un geste las de la main, avant de reprendre sa posture au bord de la fenêtre. Celui-ci jura entre ses dents, le corps pris de tremblements causés par l’angoisse et sortit en dévalant les escaliers. Elle le vit seul dans la cour du château s’éloigner au pas de course, avant qu’il ne disparaisse au milieu des soldats.

 

Alors que tout semblait statique, immobile ; alors que la nature s’était tue, que l’air s’était encore alourdi comme le ciel se voilait de lourds nuages sombres, telle l’encre souille la feuille vierge, l’homme en noir leva son épée en hurlant. Les monstres derrière lui poussèrent des cris tribaux unanimement, témoignant leur soif de sang et leur sauvagerie sans limite. Les soldats hyliens se resserrèrent encore plus, mais leur vaillance n’était plus à prouver. Un temps tout se figea, les lignes ennemies se scrutaient droit dans les yeux, la mort plantait déjà ses griffes dans le cœur de chaque combattant, qu’il fut hylien ou pas n’y changeait rien : tous en étaient la cible. Un désir d’achèvement saisit Zelda en cet instant, une larme désabusée roula sur sa joue, jusqu’à s’évanouir sur le dallage en un léger bruissement. Alors les monstres chargèrent, en brutes sans pitié, ils montèrent des échelles sur les murailles, certains tiraient des flèches, d’autres tombaient sous la salve meurtrière des soldats défenseurs. Un grand brouhaha de cliquetis s’éleva, entre cris d’agonie et sifflements aigus des projectiles. Mais comme tout cela lui semblait loin, comme tout se parait d’indifférence à ses yeux. Jamais elle ne s’était sentie aussi détachée des évènements, aussi profondément désenchantée. Mais peut-être en valait-il mieux ainsi… Son regard s’abandonna dans la bataille, mais comme s’il n’y avait rien eu d’autre que la vie habituelle qui grouillait en ces rues. Et encore une fois elle soupira, la main posée sur sa joue, le coude sur le rebord de la fenêtre. Quelques mèches passèrent devant ses yeux à cause des bourrasques qui s’engouffrait en furie dans la citadelle, avant de retomber brusquement. Blême, de marbre, dans un désarroi certain, Zelda vit ses premiers soldats, nobles défenseurs de la ville, tomber sous les coups adverses. Quelques monstres avaient réussi à franchir les murs, et commençaient à déborder les hyliens qui tentaient vainement de résister. Des ruisseaux sanglants se déversaient dans les rues vidées, des corps jonchaient partout le pavé en un enchevêtrement de chair et d’armures défoncées. Le drapeau qui flottait autrefois fièrement à l’aplomb de la cité fut déraciné, coupé, et s’écrasa net entre les combattants qui ne s’en souciaient pas le moins du monde. La Triforce dorée fut piétinée sans que personne ne s’afflige de l’oraison funèbre que cet acte présageait.

La princesse en fut légèrement dépitée, mais l’avilissement la regagna aussitôt, sans possibilité de retour. Devant cet égarement où elle se trouvait, elle commença à fredonner un air entre ses lèvres. Un soldat s’effondra devant la muraille, les monstres avaient débordé l’enceinte de la ville… Sa voix cristalline et grave s’éleva dans l’air chargé et sanglant, en des notes profondément tristes et, en même temps, sublimes :

« Un flux se dégage de l’ombre du temps,

La voix des déesses s’en détache tristement… »

Un cri s’éleva, des toits commençaient à s’embraser. Toujours ce vacarme incessant, et les cris.

« Lumière, autrefois persistante, s’atténue.

L’espoir, dans son sillage mortuaire, s’est tu… »

Dans les rues s’écoulaient lentement des filets de sang, le brasier augmentait d’intensité. Dans une rue anonyme, une agonie.

« Le soleil décline, éploré, dans son tombeau de sang,

Le royaume est défait, la folie d’elle-même s’emporte ;

L’oiseau tombe et dans ses ailes, mortes,

Plus jamais ne s’engouffrera le vent… »

Une épée se brisa, les portes étaient ébranlées par les coups d’un bélier et vacillèrent. L’espérance diminuait, la flamme de la vertu peu à peu s’éteignait.

« Pâleur de la mort que j’entrevois, funeste présage,

Bonté, force, bravoure, fantomatiques visages,

Je sombre avec vous. Les déesses ne m’ont pas crue… »

La porte se brisa en mille copeaux de bois, l’homme en noir se rua sur les derniers soldats, suivi bientôt par sa horde de monstres grouillants. Partout la mort, partout les mêmes vices. La dernière oriflamme pendait misérablement, la Triforce avait perdu sa fierté d’antan. Ils pénétraient le château, plus aucune résistance ne leur faisait face. Enfants et femmes ne furent pas épargnés, leur substance vitale lentement se vidait. La dernière note s’envola dans l’air et resta figée, le temps semblait s’être arrêté en cette ultime mélancolie, en ce dernier accord de désespoir.

« La faiblesse s’empare d’une saveur perdue,

Un voile tombe devant mes larmes amères.

Mon cœur saigne d’une vie éphémère… »

 

Une dernière larme, plus pure que le cristal, roula sur la joue d’ivoire de Zelda, et y dessina un sillon où pouvait se lire toute la souffrance où elle était plongée. Elle tomba à terre, une main posée sur le cœur, la tête baissée à terre. Un long frissonnement la saisit, puis elle se releva, fière mais sans espoir aucun, attendant la mort. Elle dégaina sa fine lame d’argent, ornée d’une pierre précieuse qui se mariait si bien avec la noblesse de ses traits et riva au même moment son regard profond sur la porte alors qu’elle s’ouvrait avec une force brute. L’homme en noir, aux cheveux roux, aux traits durs, aux yeux fous, se tenait sur le seuil, la considérant pareille à une perdante. Une longue épée aussi sombre que son maître était déjà imbibée du sang qu’elle réclamait encore. Ils se scrutèrent longtemps, comme de vieilles connaissances qui se retrouvent. Puis il brisa le silence qui s’était appesanti dans la pièce :

- Princesse Zelda, rendez-vous, j’ai encore besoin de votre pouvoir, fit-il avec orgueil.

- Il n’en est pas question, Ganondorf ! La lutte ne se termine pas encore.

- Soit ! rétorqua-t-il en faisant jouer de la pointe de sa lame.

Alors la lutte s’engagea, terrible, leur Triforce brillait sur le dos de leur main. Chacun jouait de son arme en virtuose, l’un de puissance, l’autre de ruse et d’habileté. Coups rapides, parés, contre-attaques incessantes, esquives sur le côté, attaque circulaire, feinte, coup retourné… Un combat magnifique entre les deux grandes figures de cette guerre. En sueur, exténués ils s’arrêtèrent, avant de reprendre de plus belle. Ganondorf attaqua Zelda sur le côté, qui para du mieux qu’elle pouvait, mais son bras commençait à trembler sous la puissance de son adversaire. Plus rapide, elle se dégagea, et abattit sa lame sur lui, visant le cœur. Juste avant de le toucher elle s’arrêta, et d’un coup vif elle reprit sa course mais cette fois vers le foie, sans que Ganondorf ait eu le temps de réagir. Il parvint à dévier le coup et s’en sortit avec une longue estafilade sur le côté. La princesse en profita pour ajuster son attaque finale vers l’organe primordial, mais elle s’effondra soudainement, entourée par des ombres dansantes et menaçantes, qui tournoyaient à une vitesse folle. A leur contact, n’ayant pas eu le temps de contrer l’assaut, elle cria de douleur, paralysée par leur pouvoir maléfique. Sa main toujours crispée sur la garde de son arme, elle se tenait immobile, réprimant les sanglots qui provenaient de sa gorge. Son ennemi de toujours s’approcha, puis lui souffla :

- C’est la fin, Zelda.

Alors il la libéra de son sort, et la prit par la main, la suspendant tel un patin au-dessus de lui, le bras tendu. Il la toisa un dernier instant, alors qu’elle semblait évanouie, puis déclara :

- La Triforce, mère de mes vœux, est enfin à moi !

Il allait invoquer cette ultime puissance, quand une décharge de lumière lui coupa le souffle et l’envoya se cogner contre le mur. Zelda s’accroupit tant bien que mal, ahanant de souffrance, les traits tirés, étant dans l’impossibilité passagère de se lever. Ganondorf lui aussi endurait une vive douleur, prostré contre le mur. Il se tenait le ventre d’une main ensanglantée, sonné par l’impact. Mais il se releva en titubant, crachant son propre sang, et comme s’il voulait rejeter cet état, il fit un grand geste de la main, pour finalement pointer de nouveau son épée vers Zelda, toujours réduite à l’impuissance, serrant les dents de frustration.

- Tu n’as plus rien pour toi, cette fois. La ruse t’aura donné un pâle sursis, mais par la Triforce, tu n’échapperas plus à ton destin !

Et lui sur cette brève parole d’avancer lentement vers elle, menaçant de chaque pas la vie de la princesse, de la dernière survivante hylienne, autant que garante de la sagesse. Elle ne cilla pas, ne tremblait pas, elle restait noble face à sa fin elle-même. Aucune peur ne voilait son regard, seulement une profonde tristesse. Le soleil, lui, déclinait déjà, teintant la scène de ses traits de sang, perçant à travers les nuées. Elle soupira, prête à abandonner, quand soudainement un doux rayon vint la caresser, et qu’elle y vit l’espoir qui lui avait fait défaut tout ce temps. Alors, toujours accroupie, elle lutta contre la douleur, et planta son regard azur dans la démence de ceux de Ganondorf.

- La Lumière a bien d’autres aspects, Ganondorf. C’est toi qui as perdu en la sous-estimant…

Et le rire fou de ce dernier de s’élever, rauque, empli de la vanité qui l’habitait. Après un court instant, il regarda à nouveau la princesse avec pitié, et s’avança encore, comme si rien ne pouvait l’arrêter. Zelda joignit les mains et ferma les yeux, comme en recueillement, comme si elle attendait la fin. Un doux murmure s’échappait de ses lèvres, qui sonnait comme une ode funèbre.

- Laisse-moi rire, tu es seule, tes prières n’y changeront rien, et…

Un rayon de lumière vint le percuter de plein fouet avant qu’il n’achève sa phrase. Il poussa un hoquet de surprise, et s’effondra à terre, paralysé à son tour par la décharge magique et salvatrice. Son corps était parcouru d’étincelles vives et blanches, et il ne pouvait plus que souffrir dans son immobilité. La princesse se releva, lentement, un rictus déformant le coin de ses lèvres. Elle hocha de la tête lentement, le regard dirigé vers le ciel orangé, en remerciement. Puis elle reprit son épée en main, et avança, frêle, semblant pouvoir s’évanouir à tout moment. Mais elle tint bon malgré sa douleur, le courage lui dictant de toujours continuer, au nom de son peuple. Ganondorf lui ne la voyait pas, trop occupé à résister au sort et à maudire son état misérable. Mais il entreprit de se relever à son tour, peu à peu il reprenait le dessus sur l’enchantement qui l’avait affaibli. Avant qu’il ne soit tout à fait debout, Zelda se tenait devant lui, puisant en elle les forces qui lui restaient. Le coup ultime vint, en un instant d’aveuglement causé par le reflet du dernier regard du soleil. La fine lame décrivit un arc de cercle avant d’atteindre son but, en plein cœur, la pointe s’enfonçant puis ressortant dans son dos avec un bruit mat, déchirant l’organe. Un hoquet de surprise, le vent tombe, un crachotement de sang, puis ces deux ennemis se soutinrent, s’effondrant peu à peu, le regard perdu déjà dans les limbes d’un monde au-delà du leur. Un instant figé, l’achèvement de tout alors que la vie les quittait. Leur teint livide, la nuit tombant, le vent faisant onduler une ultime fois leurs vêtements. Puis Zelda de dire, enfin, perdante elle aussi, avant de s’écrouler définitivement, en un dernier souffle :

- C’en est fini, Ganondorf… Et moi… Moi, de mourir avec toi…

 
     
     
 
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