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au 31 Mai 21 :
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Arrête ton cinéma...
Par SeanConneraille
Et si...09  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
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    Chapitre 1     9 Reviews    
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Take One

Disclaimer : les personnages ne m’appartiennent pas, les dialogues ne m’appartiennent pas ainsi que quelques passages de narration. 

 

Note : « Et si j’écrivais une fiction Harry Potter avec des répliques de films. » 

 

Voilà donc la fiction qui suit est constituée d’un mélange de narration et de répliques plus ou moins connues, de films plus ou moins connus. J’ai intégré aussi quelques répliques dans la narration et j’ai essayé de les retoucher le moins possible. J’ai parfois changé quelques noms ou pronoms, un ou deux temps de verbes mais dans l’ensemble les répliques sont à l’état brut je les ai juste agencées pour donner des dialogues à peu près cohérents.

Je les ai récupérées sur internet et il y aura peut être des erreurs dans les paroles mais vous comprendrez bien que je n’ai pas eu le temps de regarder tous les films pour vérifier. 

La fic est longue et il n’y a que la première partie pour l’instant. Je ne sais même pas si j’arriverai à finir la deuxième à temps pour lundi, mais bon c’est pas grave parce que je m'éclate grave à la faire. Je rajouterai peut-être un troisième chapitre pour faire l'inventaire de toutes les répliques ainsi que leur provenance si ça vous dit.

Ah, petite précision, la fic ne tient pas compte du Tome 7. 

 

Voilà et en plus, pour pas me compliquer la vie, trois personnes m'ont demandé d'intégrer certaines choses dans la fic. 

Fanny m'a demandé de mettre un "42" et une réplique de retour vers le futur au moins, sky a demandé un "monde de merde" et camille un "pas d'palais, pas d'palais". Si les phrases demandées ne sont pas dans cette partie, elles le seront dans la suivante :p

 

Un grand merci à Grenadine et artemis pour leurs encouragements, une bise à Artoung et son bébé chat *___* et puis si j’ai oublié de remercier quelqu’un dites le moi, j’ai le cerveau en bouillie :D 

 

Sur ce, je vous laisse lire.

 

 

*************************

 

Take One

 

 

 

La pièce est sans dessus dessous.  

Des gens se battent. 

Les corps chutent et les coups pleuvent autant que les balles.  

Tant que ce sont les bons qui crèvent je me fous pas mal que ça vire au carnage. 

 

Et toi tu es là.  

 

Je sens ton dos contre le mien.  

Ta chaleur irradie lentement jusqu’à moi.  

Je sens ton omoplate s’enfoncer légèrement dans ma chair et je me rends compte que tu m’as manqué. 

 

Mais aujourd’hui, pas le temps pour s’égarer…pas encore.  

 

J’ignore le sang qui coule le long de ma tempe et me concentre pour éviter d’y rester ou pire, de te voir mourir. 

Et mon œil capte cette petite flamme…

 

-Je dois te dire quelque chose !

-C’est pas le moment d’être sentimental !

-Le plancher brule...  

 

Tu te retournes dans un sursaut et tes yeux s’écarquillent. 

Tout ce que j’arrive à faire à cet instant, c’est me perdre dans ton regard qui étincelle du feu qui se propage rapidement autour de nous.  

Et je ne peux rien faire d’autre que penser à cette longue route qui m’a conduit jusqu’ici. 

 

Je n’ai pas vu ces années passer. J’ai l’impression qu’hier encore j’étais chez Madame Guipure sur le chemin de Traverse, à essayer ma toute première robe, tellement fier d’accéder enfin à Poudlard.  

Et puis tu entrais dans la boutique pour bouleverser ma vie, ma tête et mon cœur. 

On dit que lorsqu’on rencontre l’amour de sa vie, le temps s’arrête. Et bien c’est vrai. Ce que l’on ne vous dit pas, c’est que quand le temps reprend son cours, il file à une vitesse folle pour rattraper son retard.  

 

Et c’est entièrement de ta faute Harry.

 

Tu as toujours eu le chic pour me retourner -dans tous les sens du terme- mais je crois que ma vie est vraiment partie en vrille après que tu aies vaincu, à la fin de notre septième année. 

 

Ouais, c’est à ce moment là que tout a décidé de foutre le camp.  

 

La magie pour commencer.  

 

Bon, tu ne pouvais pas franchement prévoir que Voldemort se lancerait un sortilège dormant qui nous priverait de tous nos pouvoirs en un coup de baguette. 

Un charmant petit sort, certes, qui n’attendait qu’une seule chose, que tu le réveilles.  

Et c’est ce que tu as fait en envoyant l’autre délabré bouffer les mandragores par la racine. 

Ah on l’a payée cher cette foutue victoire.  

Monde de merde. 

Bref.  

Après ça la communauté sorcière a totalement volé en éclat et on s’est tous retrouvés dans la même galère à essayer de recommencer nos vies à partir de rien ou presque.

 

Je suppose que tu t’en rappelles. 

 

Les sang-de-bourbe et autres semi-mêlés n’ont pas eu trop de difficultés à s’intégrer dans le monde moldu, mais pour nous autres sang pur c’était loin d’être la même paire de manches. 

Beaucoup d’entre nous se sont alors tournés vers des voies moins…honnêtes.  

Moi le premier.  

J’avais tout perdu.  

Plus de prestige, plus de pouvoir, plus rien.  

Draco Malfoy était devenu aussi inutile que le plus pitoyable des cracmols.

Pathétique. 

Je suis parti du champ de bataille sans un regard en arrière, bien trop honteux de ma nouvelle condition pour pouvoir rester à tes côtés...tu étais un héros après tout.   

 

Je me suis retrouvé en un rien de temps dans un bar miteux à enfiler whisky sur whisky à un tel point que le barman n’a pas pu se retenir de me faire un brin de causette.  

 

-Vous faites peine à voir, on dirait un cheval qu’a raté une haie, on vous abattrait sur un champ de course.

-Tu diras ça a un unijambiste, ça lui f’ra une belle jambe pour aller courir...  

 

Mon évidente hostilité ne l’a pourtant pas empêché de prendre pitié de moi et il m’a offert mes quelques verres contre un peu d’aide pour ranger la salle.  

 

Le lendemain, je me suis réveillé sur son canapé avec un mal de crâne horrible. J’ai tourné en rond toute la journée dans son salon pour finalement décider de tenter de m’en sortir par tous les moyens. 

J’avais toujours été un filou de première je n’allais pas m’arrêter en si bon chemin.  

J’ai bossé un temps avec le fameux barman, histoire de mettre un peu de fric de côté, puis je me suis payé des fringues totalement hors de prix.

 

C’est à ce moment-là que ma nouvelle vie a véritablement commencé. 

 

J’ai retrouvé au coin d’une rue un de mes amis de Poudlard, Blaise Zabini, qui s’était reconverti dans la falsification de faux papiers et nous avons décidé de nous associer. 

Nous nous servions de nos belles gueules, de vêtements luxueux et de notre talent pour le mensonge pour duper un sacré paquet de crétins, nous faisant passer pour  top model, jeune héritier de milliardaire russe ou américain, fils de ministre, de dictateur africain…tout ce que vous voulez, pour mieux  arnaquer et extorquer argent, cadeaux et autres douceurs nécessaires à la vie.  

Et ce n’était certainement pas nos conquêtes féminines et masculines qui allaient s’en plaindre. 

Pendant tout ce temps, j’ai tenté de ne jamais penser à toi, ne jamais essayer d’imaginer ce que tu étais devenu et surtout, je me suis efforcé d’oublier que je t’aimais… 

 

Je t’ai retrouvé il y’a presque deux ans.  

J’avais 21 ans et je sortais de prison. 

 

Et oui…Escroquer le monde sans sortilège d’oubliettes ou de dissimulation s’est révélé finalement assez ardu et je me suis bêtement fait attraper un matin à la sortie d’un hôtel. 

Blaise a réussi à s’enfuir et s’est évanoui dans la nature avec notre argent. 

Belle manière de rompre un tandem.  

 

Après 42 semaines derrière les barreaux –oui j’ai compté- j’ai été libéré pour bonne conduite. Je finissais donc bien plus tôt que prévu ma peine de 3 ans ferme. Les flics n’avaient pas trouvé suffisamment de preuves pour me coffrer plus longtemps. 

Tu m’attendais derrière la grande porte de métal.  

Par hasard tu m’as dit.  

Je doute que le hasard ait jamais vraiment fait partie de nos vies Harry.  

Surtout les nôtres. 

Mais on rencontre quelques fois son destin sur la route qu’on a pris pour l’éviter.  

Moi qui ai pourtant tout fait pour te fuir… 

Tu étais devenu flic, évidemment. Chargé de m’accompagner vers celui qui s’occuperait de ma probation dans ton commissariat. 

Etrange coïncidence n’est-ce pas ? 

 

Bien entendu, plus question de retourner à mes petites magouilles d’avant la taule, j’avais un bon chien de garde pour m’éviter de retourner du côté obscur.  

J’ai du chercher un travail honnête pour faire bonne figure, ce qui s’est avéré pratiquement mission impossible.

J’ai commencé par ce que je pensais connaître le mieux : la presse de mode.

Monumentale erreur. 

 

-Connaissiez-vous ce magazine avant ?

-Non.

-Et donc vous n’aviez jamais entendu parler de moi ?

-Non.

-Vous n’avez aucune classe, aucun style...

-Ah ça, je pense que ça dépend...

-Non, non ! Ce n’était pas une question !  

 

Vieille peau.  

C’est sûr qu’avec les fringues que j’avais récupéré j’étais loin d’être à mon avantage, mais de là à dire que je n’avais aucune classe… 

La rédactrice de cette revue de pacotille a rapidement regretté son commentaire. 

 

-Si rester ici sous entend travailler à 10 mètres de vous, je préfère me faire embaucher pour torcher le cul de Saddam Hussein. 

 

Je ricanais encore alors que le vigile me trainait jusqu’à la sortie. 

 

J’ai ensuite enchainé dans une petite radio locale où on m’a posé des questions totalement absurdes.   

 

-La meilleure baise de votre vie ?

-Britney Spears.

-Waow !

-Nan je déconne... Elle était pitoyable ! 

 

Et, bizarrement, je me suis fait jeter après mon test au micro.  

 

-Salut les jeunes, un important message de votre oncle Dray, n’achetez pas de drogues... Devenez une rockstar on vous la refilera gratuitement.  

 

Je m’étais pourtant mis à leur niveau, je ne vois vraiment pas ce qui avait pu les choquer.  

 

On m’a ensuite obligé à passer un entretien chez un fleuriste… 

Un fleuriste !  

Moi ! 

Ils se foutaient sérieusement de ma gueule…et le patron m’a détaillé avec une lueur moqueuse en me voyant débarquer comme une fleur dans sa boutique miteuse. 

 

-Quelles sont vos qualifications ?

-J’ai fait lettres, diplômé d’Harvard et j’ai beaucoup voyagé, j’ai traversé la grande peste noire et ça m’a bien éclaté. J’ai vu l’Exorciste 2747 fois ! À chaque fois je me marre comme un bossu, qu’est ce qu’il est chouette ce film nom de Dieu ! Sans oublier que vous parlez à un type qui est complètement mort. Alors ça vous va ? J’ai les qualifications ? 

 

Le tout assorti d’un sourire Colgate, je me suis retrouvé dehors en moins de deux… 

Encore. 

 

Et le dernier… 

 

Entretien chez un vieux dentiste croulant, tremblotant et à moitié aveugle.  

Sans aucune exagération.  

Sérieux. Je crois que je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi stupide.  

Crabbe et Goyle m’avaient semblés intelligents après ça, c’est dire !

 

-Vous êtes né quand ?

-Le 23 janvier...

-De quelle année ?

-Chaque année.

-Vous faites quoi dans la vie ?

-Je suis retraité, j’ai inventé l’eau tiède quand j’étais gosse.

-Oh, vous avez commencé quand ?

-Demain.  

 

Affligeant… J’espérais franchement qu’il était plus doué pour les soins que pour réfléchir parce que dans le cas contraire, je plaignais sincèrement ses patients. 

Et le pire…c’est qu’il m’a embauché. 

Alors que je lui avais menti tout le long et que je m’étais ouvertement foutu de sa gueule ! 

Même ma date de naissance était fausse ! 

Où va le monde ? Je vous le demande. 

Tout bien réfléchi, je pense qu’il m’a engagé pour servir d’appât car, chose étonnante, le nombre de nouvelles clientes et de décolletés plongeants n’a cessé d’augmenter après mon arrivée. 

 

C’est ce vieux pervers de dentiste qui était content.  

 

Enfin il faut dire ce qui est, j’étais le plus sexy des standardistes depuis l’invention des secrétaires médicaux.

Je me suis donc retrouvé derrière un petit bureau à faire la potiche, dragué par les trois quarts de la clientèle de 7 à 77 ans dont je me contrefoutais to-ta-le-ment.  

J’encaissais leurs chèques avec de grands sourires hypocrites, me retenant de rire à chaque nouvelle tentative de séduction. 

Franchement, tu aurais été à ma place Harry, tu aurais ri.  

Voir une mère de famille essayer de te faire un sourire charmeur alors que, de toute évidence, sa joue la fait souffrir le martyr et qu’elle se retient d’y porter une main pour calmer la douleur, c’est absolument hilarant, je te jure.  

Mais ce défilé de moues pseudo-séductrices, mi-grimaçantes mi-souriantes, ne me faisait ni chaud ni froid. 

Oh, il y’avait bien deux ou trois mecs assez bien foutus qui auraient pu attirer mon attention, si elle n’avait pas déjà été accaparée par un spécimen beaucoup plus intéressant et sans rage de dent. 

 

Toi.

 

Je t’ai pratiquement vu à chacun de mes rendez-vous avec le contrôleur judiciaire, dont le bureau se trouvait au fond de la grande salle où tu travaillais. 

Je sais que tu attendais avec autant d’impatience que moi ce moment de la semaine.

Je t’ai surpris plus d’une fois à regarder vers l’ascenseur alors que j’en sortais. Tu détournais précipitamment la tête et tes joues rougissaient délicieusement d’embarras. 

 

Pendant des semaines je me suis amusé à t’allumer lentement mais sûrement sous les sourires goguenards de tes collègues.  

Je passais toujours juste à côté de ton bureau, t’effleurant parfois au passage, laissant tomber un objet quelconque uniquement pour t’entendre t’étouffer dans ton café alors que je me penchais, t’offrant une vue…imprenable.  

Mmh pas si imprenable que ça finalement.  

 

Ca a duré un an à peu près.  

Une année pendant laquelle je n’ai jamais dépassé le stade des regards un peu trop appuyés, clins d’œil aguicheurs et autres sourires séducteurs. 

 

Et je n’attendais qu’une opportunité, une seule, même infime, pour te coincer. 

Je n’étais pas fou au point de tenter quelque chose de plus poussé envers toi dans une pièce remplie de flics. J’étais un ex-taulard après tout.  

 

Et finalement, cette opportunité c’est toi qui me l’as donnée.  

Je sortais du bureau du contrôleur et me dirigeais vers l’ascenseur, retenant un rire aux commentaires de certains de tes confrères. 

 

-Qu’est-ce qu’il est craquant ! Il a un cul on a envie de mordre dedans !

-T’es obligé d’être vulgaire quand tu parles des mecs ? C’est de la bidoche pour toi ?

-Excuse moi John, c’est vrai que pour toi qui a le cul plat c’est un sujet délicat... 

 

Je suis passé à côté de toi sans un regard pour une fois et j’ai entendu ta chaise racler le sol alors que j’arrivais à l’ascenseur. 

Un de tes collègues m’a interpellé et c’est en me retournant que j’ai vu que tu m’avais suivi.  

Tu fixais les portes métalliques, les joues rouges, et la feuille inutile que tu tenais tremblait légèrement dans tes mains.   

J’ai retenu un sourire satisfait et j’ai levé un sourcil en direction du flic qui m’a sorti sur un ton blagueur : 

 

-Il a des menottes dans sa poche et il n’hésitera pas à s’en servir.

-J’espère bien !  Je lui ai répondu avec un sourire entendu avant de m’engouffrer dans l’ascenseur à ta suite.  

 

Les portes se sont refermées sur un léger « ding » et c’est le seul son qui a troublé les premières secondes de la descente. 

 

J’aime ces petits moments de calme avant la tempête. C’est comme ça qu’on voit si on se plaît avec une personne, quand on peut se taire tout à fait, au moins une minute et profiter du silence.  

Seulement je n’avais pas le temps de laisser mon esprit s’égarer à ce genre de pensées, l’air était saturé de tension et tu étais complètement raide à côté de moi.  

 

Je n’avais pas d’illusions à ce moment là.  

 

Je savais très bien qu’avec mon passé et ton statut de flic, ajouté à celui d’ancien héros de l’ex-monde sorcier, notre histoire se réduirait à une affaire de draps. 

Aussi, j’ai arrêté de penser et je me suis tourné pour plonger directement mon regard dans le tien.

J’ai avancé pour t’acculer contre la paroi et j’ai appuyé tout mon corps contre le tien, t’emprisonnant entre mes bras.  

 

Tes yeux se sont écarquillés et ton souffle s’est fait tremblant, mais tu n’as opposé aucune résistance.

Il faut dire qu’une certaine partie de ton anatomie aurait enlevé toute crédibilité à une quelconque tentative de rébellion.

J’ai haussé un sourcil et tu as détourné légèrement le regard.  

 

-C’est la joie d’me revoir ou tu caches un lapin dans ton pantalon ? j’ai demandé de mon habituel ton railleur. 

 

Tu m’as lancé un regard furieux et tu as ouvert la bouche pour protester.  

J’en ai profité pour poser mes lèvres sur les tiennes et laisser ma langue rencontrer sa consœur.  

Tu as essayé de me retenir en tirant sur ma chemise, mais j’ai approfondi encore le baiser et la seule chose que tes mains sont parvenues à faire ça a été de se glisser dans mes cheveux. Et ensuite… 

 

Tu m’as complètement fait perdre la tête.  

 

A partir du moment où tu as commencé à vraiment répondre à mon baiser, je n’ai plus su ni qui j’étais, ni où j’étais. 

La seule chose que je savais, c’est que personne ne m’avait jamais embrassé avec autant de passion et de dévotion que tu ne le faisais alors, et que j’aurais été prêt à tout pour recommencer encore et encore… 

Nous nous sommes séparés, hors d’haleine, et nous nous sommes dévisagés un moment en silence, front contre front. 

 

-Tu as un copain ?  tu m’as  demandé dans un souffle.

-Non.

-Et, tu veux savoir si j’ai une copine ?

-Non.  

 

Et c’était vrai. Je m’en moquais totalement, parce qu’à cet instant précis tu étais à moi. 

Je me suis à nouveau jeté sur tes lèvres pour te faire taire et je commençais discrètement à m’attaquer à ton pantalon quand le tintement de l’ascenseur nous a brutalement ramenés sur Terre.  

Nous nous sommes écartés précipitamment et les portes se sont ouvertes sur ton chef qui a froncé les sourcils en voyant nos allures débraillées.  

Frustré au plus haut point, je n’ai pas pu m’empêcher d’adopter une attitude insolente, sans penser à l’embarras que cela aurait pu te causer. 

 

-Chéri ta braguette est ouverte...  

 

Je t’ai grondé légèrement, m’amusant de te voir devenir encore plus rouge que tu ne l’étais déjà.  J’ai levé les yeux au ciel en soupirant exagérément avant d’envoyer un grand sourire à ton supérieur.

Sa moue légèrement dégoûtée était une véritable invitation. Je me suis rapproché de lui et j’ai posé une main sur son épaule. 

 

-Eh oui, c’est toujours trop rapide ces ascenseurs, on a le temps de rien faire ! je lui ai révélé d’un air apitoyé, secouant la tête de dépit. 

 

Il s’est retiré comme si je l’avais contaminé et je lui ai envoyé un baiser sonore au moment où les portes de l’ascenseur se refermaient sur lui.

 

J’étais très content de moi tu penses bien, alors quand j’ai croisé ton regard furieux, j’ai senti un frisson d’excitation remonter le long de ma colonne vertébrale et mon sourire s’est encore agrandi.  

Parce que, même si tu étais en colère contre moi et que tu n’as pas décroché un seul mot, tu m’as attrapé le poignet et trainé hors du commissariat.  

 

Et je n’ai jamais autant regretté le transplanage qu’à cet instant.  

Si nous avions encore eu nos pouvoirs, tu nous aurais sans aucun doute envoyés directement chez toi et tu m’aurais pris sauvagement dans le couloir de ton entrée pour me punir de mon comportement.

 


A défaut de magie, nous avons du prendre les transports en commun.  

 

Le trajet a été atroce et totalement exquis à la fois.  

J’ai détesté devoir me mêler à tous ces inconnus bruyants aux odeurs plus ou moins agréables, tous ces gamins braillards, ces grands-mères imbibées de parfum et ces types puant la transpiration.   

Mais bander contre toi dans un bus bondé était une expérience profondément exaltante.  

Nous nous sommes bouffés des yeux pendant tout le chemin et quand nous sommes finalement arrivés à ton arrêt, tu as saisi ma main presque désespérément et nous avons marché d’un pas pressé jusque chez toi. 

 

Tu as ouvert ta porte fébrilement et nous nous sommes jetés dessus dès le battant refermé.  

Nos vêtements ont marqué le parcours jusqu’à ta chambre et nous avons atterri complètement nus sur ton lit.  

 

Tu refusais que je te domine et nous avons roulé un moment pour savoir qui de nous deux aurait le dessus.

Tu as finalement réussi à m’immobiliser sur le dos, bloquant mes poignets au-dessus de ma tête.  

 

-De la combativité ? J’aime ça !

-Alors tu vas m’adorer !

-Mmh, toi t’es si beau-cul belle-gueule que pour un gentleman comme moi t’es un rêve...  

 

Tu m’as souri et tu t’es reculé pour laisser glisser ton regard sur mon corps. Je t’ai laissé faire, t’observant te perdre dans la contemplation de mes formes. 

 

-Ces jambes, ce qu’elles sont longues !

-Oui, je les ai faites rallonger, elles vont jusqu’à terre à présent.  

 

Tu as levé les yeux au ciel et j’en ai profité pour inverser nos positions par surprise. Je commençais à découvrir ton corps de ma bouche, mais tu semblais avoir décidé de parler d’abord. 

 

-Écoute Draco, je voulais que tu saches que même s’il ne restait de toi que ton sourire, ou que ton petit doigt, tu resterais pour moi le seul homme digne de ce nom.

-Ça c’est parce que tu ne sais pas comment je peux me servir de mon petit doigt mmmhh ?  

 

Même si ce que tu m’as avoué m’a profondément touché, je ne voulais surtout pas me laisser glisser sur ce terrain là, alors j’ai masqué mon trouble derrière un peu d’humour. 

 

-Je suis tout mou entre tes mains. Tu as ensuite soufflé à mon oreille.

-Entre mes mains, rien ne reste tout mou.

-Tu veux baiser ?

-...Ouaip.  

 

Et je t’ai fait taire de la plus belle façon qui soit. Quand on tire, on raconte pas sa vie. 

Tu semblais avoir retrouvé un peu de ta hargne parce que tu m’as renversé brusquement et tu as répondu avec fougue à mon baiser.  

 

Et ensuite…  

 

Mon dieu ! On ne m’avait plus baisé comme ça depuis l’école primaire.  

Sur une échelle de 1 à 10, 10 étant la performance sexuelle la plus dégradante connue du genre humain et 1 la petite séance fadasse de cul du vendredi soir chez les Weasley, je dirais sans me vanter que toi et moi, on est arrivé à 7 ! 

Et ce n’était que notre première fois ! 

 

Haletants mais repus, nous sommes restés un moment allongés côte à côte à essayer de retrouver notre souffle.  

Tu as finalement tourné la tête vers moi, l’air légèrement halluciné. 

 

-Et bien, ce fut sympathique. Surréaliste, mais sympathique.  

 

Le mot était faible et tu le savais autant que moi, mais je n’aurais sans doute rien trouvé de mieux à dire sur le moment. 

Après ça, nous nous sommes laborieusement trainé jusqu’à ta cuisine et nous avons discuté un peu autour d’un repas. Enfin, tu as essayé de faire la conversation. Pour ma part, je n’avais pas franchement envie de te raconter tout ce qui m’était arrivé depuis la bataille finale.  

 

-Qu’est-ce que tu as fait pendant toutes ces années ?

-Je me suis levé tôt.  

 

Ma réponse brève et évasive t’a fait serrer les mâchoires. Je suppose que mon sourire moqueur y était aussi pour quelque chose.

Tu as enchaîné sur un autre sujet qui m’a fait me crisper à mon tour et, à la lueur de satisfaction qui s’est affichée sur ton visage, j’ai su que tu l’avais fait exprès. 

 

-Tu penses qu’un jour tu voudras te marier ?

-Non !

-Mais si tu rencontrais un homme qui était près à tout pour toi, qui était ton esclave ?

-Je le plaindrais...

-Mais, il n’y a pas plus important que l’amour. L’amour c’est l’oxygène. L’amour est partout, imprévisible, inexplicable, insurmontable. Il frappe quand il veut et souvent, ça fait pas mal de dégâts...

-Il n’y a aucun danger, je ne tomberai pas amoureux, j’te le promets.

-Bien envoyé. Ça fait toujours plaisir. Je ne peux pas demander à un bulldozer de comprendre ça, l’arrogance et l’introspection font rarement bon ménage.  

 

Je n’ai pas eu le temps de répliquer que tu poursuivais déjà.  

 

Et c’est là, à cet instant précis, il y a un an environ, que ma vie a vraiment commencé à merder.  

 

-Y a un truc que j’dois probablement t’avouer, j’avais épousé une femme avant toi.

-Son nom et son numéro de sécurité sociale vite !

-Non tu vas pas la liquider !  

 

Je me suis contenté de te répondre d’un haussement de sourcil alors que je bouillais intérieurement de jalousie. Cette pétasse allait passer un mauvais quart d’heure, foi de Malfoy.

Tu m’as dévisagé un instant puis tu as semblé croire à une plaisanterie de ma part et tu as continué.

-J’avais une femme mais elle m’a plaqué. Non mais tu le crois ça ?

-Dans l’absolu...

-Elle trouvait que j’étais trop immature et que je ne serai jamais adulte. Ça j’aurais pu le réfuter facilement, lui prouver le contraire mais...Je levais la main et elle refusait de me donner la parole. Ca fait mal de se croire un mec en or et découvrir qu'on a été plaqué. 

 

Ton visage s’est assombri et tu as baissé les yeux sur ta part de tarte aux myrtilles avec laquelle tu jouais depuis le début de tes aveux. Je suis resté immobile à te dévisager en silence, ne sachant que faire.  

 

C’était la première fois que je te voyais aussi…fragile.  

 

C’était la première fois que je ressentais que s’apitoyer sur une personne et avoir envie de la baiser, ça fait des sacrés nœuds dans la tête. 

 

Et s’il n’y a rien de plus ravissant que de voir un égo meurtri sur le beau visage d’un ange, je ne pouvais vraiment pas supporter qu’une autre que moi soit la cause de ta douleur.

Une bouffée de haine est montée en moi et je me suis juré de te venger de cette garce. 

 

Tu t’es gratté la nuque, gêné, évitant toujours mon regard, alors j’ai tendu une main pour attraper la tienne.

Je t’ai tiré doucement pour te relever en même temps que moi et tes yeux se sont légèrement agrandis de surprise de me voir te regarder avec tant de sérieux.

Je t’ai conduit tranquillement à ta chambre et je t’ai fait l’amour toute la nuit.

 

Au petit matin tu t’es endormi entre mes bras le cœur et le corps apaisés.  

Moi, je n’ai pas pu fermer l’œil. Je repensais encore à cette salope qui avait brisé ta vie.

 

Je me suis levé discrètement de ton lit et je suis parti fouiller l’appartement à la recherche de l’identité de ton ex.

Je l’ai trouvée dans une boite en carton planquée dans ton placard à balai et je me suis retenu de toutes mes forces de hurler de rage.  

 

Parmi toutes les filles de tout ce foutu Royaume-Uni, il avait fallu que tu te maries avec cette pétasse de Weasley femelle.  

 

J’en aurais pleuré. 

 

Mais ça tombait bien finalement.

Je n’avais jamais pu l’encadrer, faire de sa vie un enfer allait être une véritable partie de plaisir.

Il parait que quand on ne peut pas changer les choses, il faut faire avec. Et bien je n’étais pas du genre à laisser le destin décider à ma place et j’étais plus que disposé à corriger certaines petites erreurs.

J’ai récupéré son adresse et je suis retourné à tes côtés. Je t’ai préparé le petit déjeuner et tu m’as raccompagné à l’arrêt de bus, avant de partir au boulot sur un dernier baiser et la promesse de te retrouver chez toi le soir même.

Après quoi, je me suis jeté sur la première cabine de téléphone qui se présentait à moi et j’ai appelé Blaise sur notre numéro spécial, qui nous servait uniquement pour notre petite entreprise.  

 

Je venais de briser une des premières règles de ma probation en reprenant contact avec mon ancien complice mais je m’en foutais complètement.

Blaise était la seule personne qui pouvait m’aider et il a plutôt été content d’avoir de mes nouvelles, jusqu’à ce que je lui parle de toi et de la petite affaire que je voulais expédier.

C’est là qu’il a commencé à me gueuler dessus. 

Les amis... Ils passent des années à essayer de vous caser et dès l’instant où vous trouvez un Jules, ils vous somment de le plaquer.  

 

-Avec vous ça se termine toujours avec pertes et fracas !

-Non, c’est moi perte lui c’est fracas !  

 

Il n’a pas ri et a continué de son ton agressif. 

 

-Il te fait rire ?

-Il ne me fait pas pleurer !  

 

Je lui ai ensuite gentiment indiqué de se la fermer et de me fournir en armes et faux papiers sans discuter. On n’était jamais trop prudent et je n’étais pas à l’abri d’anciennes victimes de nos arnaques toutes prêtes à se venger.  

 

-Lourd c’est bien, lourd c’est plus fiable. S’il marche pas on peut toujours assommer avec.

-T’as pas besoin d’un flingue, t’as besoin de moi.  

 

Blaise m’a ensuite harcelé pour savoir où j’étais et je le lui ai indiqué à contrecœur, cet enfoiré voulait venir uniquement pour se divertir.  

 

-C’est à une demi-heure d’ici. J’y suis dans dix minutes.  

 

Et il m’a raccroché au nez. 

 

Il a débarqué, pile à l’heure, au volant d’une voiture tellement vieille que j’ai eu du mal à croire qu’il soit arrivé si vite.  

Je suis monté à côté de lui et il est aussitôt reparti. 

 

-Regarde, il doit y avoir un flingue dans la boite à gants.  

 

La voiture était volée, l’arme chargée et nos faux-papiers en règle. Si on se faisait arrêter on était sacrément dans la merde. 

 

-Bon, je récapitule dans le calme : on la débusque, on la passe à l’acide, on la dissout au laser et on balance ce qui reste dans la Tamise ? 

 

C’était à peu près ça le plan. En très imagé bien sur. 

 

Blaise avait pris le temps, je ne sais pas quand, de se renseigner sur Weaslette.

Ce type m’épatait parfois.

 

La rouquine n’avait visiblement pas perdu de temps et s’était empressée de se remarier avec un type bourré de fric.  

 

-C’est une vraie princesse tu sais.

-Ah oui ? Et toi tu es un grand sorcier, et moi je suis le roi de Cachemire. 

 

Elle vivait à la périphérie de Londres dans une grande maison bardée de caméras et d’alarmes en tout genre. Ca se présentait plutôt mal pour nous mais j’ai quand même voulu continuer jusqu’au bout.  

 

Ce que je peux être con parfois mais ça, je ne l’avouerai jamais à voix haute. 

 

-L’aigle va fondre sur la vieille buse.

-Ça c’est chouette comme métaphore.

-Ce n’est pas une métaphore c’est une périphrase.

-Ah fais pas chier !

-Ça c’est une métaphore.  

 

On a roulé un moment, Blaise me racontant les derniers potins de la vie londonienne. Nous avons bien évidemment soigneusement évité de parler de toi, j’avais bien compris qu’il n’approuvait pas du tout notre relation…si on pouvait appeler ça comme ça.

Il m’a assuré que notre fric était toujours à l’abri et qu’il n’avait pas touché ma part. Je l’ai plus ou moins cru mais comme il avait décidé de m’aider, j’allais pas commencer à me fâcher avec lui.

 

On est finalement arrivés devant sa baraque, enfin…devant le mur d’enceinte de sa villa.

Blaise est allé se garer quelques rues plus loin puis nous avons sonné à l’interphone à côté de son grand portail en fer forgé.  

 

Nous avions pris soin de nous camoufler avant de nous approcher.  

J’avais simplement relevé un peu le col de mon manteau, enfoncé mon nez dans mon écharpe et mis un bonnet, cachant sommairement mes cheveux trop blonds.

Blaise, lui, en plus de sa barbe de trois jours et de ses vêtements larges légèrement bariolés, s’était coiffé d’une perruque pleine de dreadlocks et d’un gros bonnet informe noir, rayé de jaune, rouge et vert, qui m’avait demandé de gros efforts de concentration pour m’empêcher tout commentaire moqueur.

Dans le genre discret on ne pouvait pas faire mieux.

Mais bon, qui irait penser que cette espèce de parodie de rasta était l’anciennement si fier et si distingué Blaise Zabini ? 

 

Un domestique nous a indiqué que Miss Ginevra était absente pour le moment et ne reviendrait qu’en début de soirée.  

 

Pouffiasse. Elle aurait au moins pu faire l’effort d’être là le jour où je me décidais à lui rendre une petite visite de courtoisie.  

 

Enfin, j’ai pris mon mal en patience et nous sommes allés déjeuner dans le restau le moins cher qu’on a trouvé à proximité. On a passé l’après-midi à se balader dans le quartier –pas trop près de sa maison- et à somnoler dans la voiture.  

 

Le soir est finalement arrivé et je pensais à toi qui allais sûrement m’attendre alors que nous retournions sonner à l’interphone.  

Weaslette était là et le domestique a déverrouillé le portail. Nous avons emprunté l’allée bordée de massifs de fleurs et monté les quelques marches du perron.  

Le majordome nous a fait poireauter dans le hall et la rouquine a fini par se pointer en haut de l’immense escalier de marbre.  

 

Blaise et moi avons échangé un bref regard éloquent alors qu’elle descendait lascivement à notre rencontre.  

 

Je sais reconnaître une cochonne quand j’en vois une et cette fille, c’était un prédateur déguisé en caniche ! Pas étonnant que tu te sois fait prendre dans ses filets Harry. 

Elle s’est avancée avec un sourire de piranha devant un bout de viande après trois mois de diète forcée et m’a présenté sa main dédaigneusement. 

 

-Draco Malfoy ? s’est-elle étonnée. 

 

Visiblement elle se foutait pas mal de Zabini puisqu’elle n’a même pas tourné la tête vers lui.

Raciste en plus d’être conne ? Elle cumulait la pauvre ou bien elle ne l’avait pas reconnu. 

 

-Tends-lui ta main, Draco ! m’a soufflé Blaise entre ses dents, accompagné d’un petit coup de pied dans le tibia.

-Si je la lui tends, ce sera au travers de la gueule ! lui ai-je répondu de la même façon avant de continuer à voix haute avec un grand sourire hypocrite pour la Weaslette.

-Oui, c’est moi.

-Je savais bien que c’était toi, tu as les yeux de ton père.

-Et les oreilles de ma mère, mais le reste t’appartient.

-Je crois que nous avons évoqué les meilleures parties de ton anatomie... 

 

Pétasse ! C’était bien elle qui me matait depuis tout à l’heure pourtant. Moi, j’essayais de ne pas vomir en avisant sa robe moulante et trop brillante, au décolleté trop profond. 

 

-Ça vous arrive souvent de tomber de nulle part ?  

 

J’ai pris sur moi et, plutôt que de répondre à sa question, je me suis avancé avec un sourire charmeur et j’ai posé une main sur sa hanche faisant semblant de la reluquer des pieds à la tête.  

 

-C'est très près du corps...Comment fait-on pour rentrer là-dedans, baby ?

-Tu pourrais commencer par m'offrir un verre ! 

 

J’avais décidé de la charmer pour l’obliger à nous suivre jusqu’à la voiture où nous serions à l’abri des regards. Pour ce qui était de la suite, j’improviserais. J’étais plutôt bien parti, elle me mangeait déjà dans la main.

Elle a attrapé son manteau et son sac à main et nous sommes sortis. 

 

Ses sourcils se sont levés très haut quand elle a vu la caisse de Blaise. 

 

-Vous êtes venus dans cette casserole ? Mmmh, vous êtes plus courageux que je ne le pensais.  

 

On s’est contenté de hausser les épaules puis de monter. Elle en a fait de même, sans rechigner, quand elle s’est aperçue que j’attendais qu’elle vienne à côté de moi à l’arrière.  

 

Pour m’éviter de lui coller une baffe, je me suis forcé à faire la discussion. 

 

-Tu sais t’es moins tarte que t’en as l’air.

-Oh merci.  

 

Elle a gloussé comme une Poufsouffle de première année et j’ai resserré mes doigts autour de la crosse du flingue que j’avais emmené avec moi, caché au fond de ma poche.  

 

-Je n'ai jamais vu un blanc aussi blanc que le blanc de tes yeux.

-J’te fascine hein ? Allez viens on parle de moi !

-Tu brilles aussi fort qu’un miroir de bordel, même un aveugle te verrais à 10 lieux d’ici.

- J’aime bien que les gens me regardent moi.

- Ils ne partagent pas toujours ton plaisir.

-Je sais que je plais pas à tout le monde...Mais quand je vois à qui je plais pas, je m‘demande si ça me dérange vraiment. Vous ne savez pas comme c’est dur d’être une femme qui a mon physique.

-Tu ne sais pas comme c’est dur d’être un homme qui regarde une femme qui a ton physique.  

 

Mentir ? Moi ? Jamais, la vérité est bien trop amusante. Ce n’était pas de ma faute si elle était hermétique à toute forme d’ironie.

Elle a continué à minauder un moment et à me parler de la difficulté d’être une femme à notre époque et puis d’elle, elle et encore elle.

Je ne la savais pas aussi narcissique. Je m’y connaissais là-dedans pourtant, et bien elle me battait à plates coutures.

Et, finalement, après d’insupportables minutes de babillage intempestif et de pleurnicheries sur l’injustice du monde envers les femmes et l’intolérable machisme de notre société, j’ai craqué. 

 

-Tu vois au début je t’aimais pas beaucoup. Mais là, plus le temps passe, et moins je peux te saquer.  

 

Sa bouche s’est ouverte sous l’outrage et ses sourcils se sont froncés.  

 

-Et bien même si j’étais mourante ou au bord du suicide ou une femme complètement pétée tu serais bien le dernier avec qui j’aurais envie de baiser. C’est la nuit où Ginny t’aura filé entre les doigts ! Sache que j’aurais été ta plus grande aventure !

-Personne n’aura envie de baiser avec toi si tu passes ton temps à pleurer.

-Blondin ! T’es le plus grand dégueulasse que la Terre ait jamais porté ! 

 

Blaise a ricané à l’avant et la belette femelle a semblé encore plus scandalisée. 

 

-Vous êtes puant d’orgueil !  

 

C’est à ce moment que j’ai sorti mon flingue.  

 

-Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui la ferment. Toi, tu la fermes. Ce n’est pas personnel, c’est uniquement les affaires.

 

Ses yeux se sont écarquillés de stupeur et…elle a sorti sa plaque avec un grand sourire.

 

Blaise l’a vue dans le rétroviseur et a pilé brutalement, nous projetant à l’avant.

 

Et c’est à ce moment-là, à cause d’un putain de réflexe à la con, que je me suis cramponné à ce que j’avais sous la main et que j’ai fait LA connerie… 

 

Headshot… 

 

-Putain le con, j’ai buté Weaslette !

-Mais pourquoi t’as fait ça ?

-J’sais pas c’est un accident !

-Elle est morte ?

-Nan, elle repose ses yeux deux minutes...

-On est dans la merde, on est dans une vraie merde, on est dans la merde, hein ?

-J’ai pas compris, dis le encore !

-Putain tu viens de tuer une femme !

-Un flic ! Je viens de tuer un flic ! Elle demandait l’égalité, je viens de la lui donner !

-Je te signale que les flics ont une fâcheuse tendance à remarquer les véhicules pleins de sang ! Oui bon c’est vrai on est tombé sur une tarée, un cas clinique désespéré, mais la flinguer, comme ça, de sang froid, sans être tout à fait de l’assassinat, y’aurait quand même comme un cousinage. T’as déjà rencontré des gens que tu n’as pas tués ?

-Et bien...Je t’ai pas encore tué que je sache.

-Je sais pas ce qui me retient de te casser la gueule...

-La peur peut-être ?

-Ouais, ça doit être ça ! Excuse-moi, je vais rentrer chez moi faire ma crise cardiaque.

 

Inutile de dire que nous étions complètement paniqués, surtout Blaise.  

 

C’était la première fois que je tuais quelqu’un et j’étais légèrement amorphe, incapable d’y croire vraiment.  

Pauvre Weaslette, elle est passé de « est » à « était » sans avoir le temps de prendre son petit déjeuner.  

Blaise s’agitait dans tous les sens, réfléchissant aussi vite qu’il le pouvait. 

 

-On va au Winchester, on boit une bonne bière en attendant que les choses se calment.

 

J’ai secoué la tête. Je ne pouvais pas. Je ne pouvais plus.

Comment voulait-il que je reste ici et que je prenne le risque de te croiser, que tu apprennes que j’avais tué celle qui un jour avait été ta femme, la sœur de ton meilleur ami.  

Je devais fuir. Blaise a réfléchi un moment et a finalement acquiescé. 

 

-Planque toi connard !  

 

Il m’a assuré qu’il s’occupait de maquiller l’affaire à l’aide de ses relations. Je n’avais pas d’autre choix que de lui faire confiance. 

 

-Je reviendrai.

-Quand tu vas revenir Draco, tu seras un homme brisé. 

 

Je m’en moquais.

On s’est dévisagé un instant en silence et puis nous nous sommes serré la main. 

 

-Bon voyage, motherfucker !

-Hasta la vista, baby.  

 

Et je suis parti sans un regard en arrière.  

 

Je me suis débarrassé de l’arme dans la première cachette que j’ai trouvée et j’ai erré un moment à l’affut du moindre flic.

Au détour d’une rue, j’ai remarqué un motard seul devant un garage. Il faisait à peu près ma taille, en beaucoup plus frêle et je me suis approché sans bruit.

Il a redressé la tête brusquement en me voyant et s’est reculé en fronçant les sourcils. 

 

-T’as un problème ?

-C’est toi mon problème. Je veux tes vêtements, tes bottes et ta moto...

-Tu vas regretter ça le restant de ta vie, c’est à dire deux secondes !  

 

Ca, c’était la version adulte et motarde de Crabbe et Goyle, et ils étaient juste derrière moi. L’un jouant avec un pied de biche, l’autre avec une grosse chaine d’acier. 

 

C’était définitivement une journée de merde.  

 

-Écoute, on t’connaît pas, mais laisse nous t’dire que tu t’prépares des nuits blanches... des migraines... des « nervous breakdown », comme on dit de nos jours.

-Dis donc toi, faudrait peut-être que t’investisses dans les cachous parce que t’as une haleine de chiottes ! Et toi, qu’est ce que tu regardes ?

-Ta jambe...Je la casserais bien en deux.

-Et si on prenait deux minutes pour dialoguer ? Vous savez quelle différence il y’a entre un con et un voleur ? Un voleur de temps en temps ça se repose. 

-Un jour normal, j’te péterais la gueule.

-Ah ouais ?

-Et c’est un jour normal.

-Tu ne le sais pas encore, mais tu es déjà mort…

-J’aimerais poursuivre cette conversation mais j’ai un vieil ami pour le diner.  

 

Et j’ai couru...  

J’ai couru jusqu’à sentir tous mes muscles brûler, jusqu’à sentir dans mes veines de l’acide sulfurique à la place du sang.  

 

Puis, j’ai couru encore.  

 

Et je suis monté dans le premier avion pour les Etats-Unis que j’ai trouvé.  

Je n’ai même pas eu le courage de te revoir une dernière fois. 

 

Comment dire adieu a quelqu’un sans qui on imagine pas vivre ?  

 

Je n’ai pas dit adieu...  

Je n’ai rien dit du tout. 

Je me suis juste éloigné.  

 

Vers l’infini et au-delà…       

 

 

 

 

 

Fin de la première partie…

 

 
     
     
 
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