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au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
A travers eux
Par artemis
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
11 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     105 Reviews     Illustration    
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Chapitre 1
Disclaimer : Tous les personnages de cette fiction appartiennent à J.K.Rowling. Mais Draco n’est PAS dégarni (faut pas pousser non plus)
Couple : HPDM (évidemment :p)
Dédicace : Cette fic est une fic cadeau pour Grenadine et Artoung. Parce qu’elles m’ont fait l’honneur d’aimer cette histoire et même si elles méritent mieux, disons que c’est l’intention qui compte. A SeanConneraille aussi, pour m’avoir supporté tellement de fois, quelque soit l’heure et sans jamais se lasser. Parce qu’elle est quelqu’un de tellement fantastique ^^
Note spéciale : Pour Artoung à nouveau. Parce que cette fic, tu l’as portée à bout de bras, et que tu y as cru bien plus que moi depuis le début. Parce qu’en plus elle a accepté de me servir de beta (la pauvre :p). Alors merci, merci pour tout, pour être toi, pour roxxer (même si tu devrais nécrire plus :p), pour ton soutien et puis pour tellement de choses :D Je t’aime toa tu sais <3

Note du champi : (excusez moi pour les nombreuses notes, je vais essayer de faire court :p). Je ne comptais publier cette fic qu’une fois terminée. Mais finalement, je n’ai pas résisté à la publier le jour de mes vingt ans, un peu pour marquer le coup. Encore merci à Artoung et sean pour m’avoir aidé à trouver un résumé, en cherchant jusqu’à deux heure et demi du matin. Je ne sais pas si cette nouvelle histoire vous plaira, mais j’espère tout de même que vous passerez un agréable moment. 



Chapitre 1 :

Chemin de traverse, une fin d’aout. Le soleil, presque blanc, écrasait de sa chaleur implacable la rue bondée. Pourtant, dans cet air poussiéreux, régnait une fébrilité palpable et une activité frénétique. Des enfants couraient partout, accompagnés de leurs parents tout aussi agités qu’eux. Un tourbillon ininterrompu de sorciers et sorcières se pressait sur les pavés chauffés à blanc, dans une cacophonie bienveillante à laquelle se mêlait éclats de rire, ventes à la criée, et explosions en tout genre. Dans l’air, une odeur d’herbes et d’épices cuites par la chaleur se répandait en vagues lourdes. Fendant la foule qui la laissait passer avec des regards respectueux et avides, une famille qui se voulait comme les autres sans tout à fait y parvenir s’avançait dans une atmosphère joyeuse.  Papillonnant en tête, Ginny Weasley lisait à haute voix une liste de fournitures à ses enfants qui l’écoutaient d’une oreille distraite. Ils tenaient à bout de bras d’énormes piles de livre, grimaçant sous l’effort. Marchant quelques mètres derrière, Harry Potter, l’ancien héros,  adaptait ses foulées à celle d’un enfant lui ressemblant trait pour trait, un grand cône glacé à la main. La seule chose que souhaitait à cet instant l’ancien Gryffondor était de rentrer chez lui, loin de tous ces yeux fixes guettant leurs moindres mouvements comme autant de sangsues, attendant l’accro dans leur image de famille parfaite, l’éclat de voix, le scoop. Car famille, ils ne l’étaient plus vraiment depuis bientôt sept ans. Un divorce, une chose si banale mais qui avait pourtant fait tant de remous. Ils avaient voulu se séparer à l’amiable, mais la presse s’était emparée de l’événement, comme elle l’avait fait du reste de sa vie. Et tout avait tourné au cauchemar.  Des ‘pourquoi’ à n’en plus finir, constamment refuser d’expliquer l’inexplicable, nier les rumeurs, endiguer les scandales, protéger les enfants au maximum sans vraiment y parvenir. Lily qui pleurait dans le giron d’Hermione et le regard amer, dur de Ginny. 
 Tout était de sa faute, et il assumait sa responsabilité sans pouvoir rien y faire. A quelques pas de lui, la belle rousse éclata de rire devant un grognement de souffrance de James. Un courant d’air faisait voleter sa robe légère, dévoilant un peu plus un mollet blanc et fin. Elle se tourna vers lui avec un regard interrogateur et il lui sourit avec une tendresse toute fraternelle.  Car c’était là son grand drame. Cela faisait des années que sa passion pour la belle rousse s’était éteinte, feu de paille entretenu par les naissances merveilleuses de leurs enfants. Il n’avait jamais été un mari exemplaire, trop sombre, trop secret, trop absent. Rapidement, sa fascination pour le corps souple, pour la peau d’albâtre piquée de son était morte, ne laissant plus qu’une profonde affection pour la femme forte qu’elle était et un amour sans limite pour leur enfant. Leur petit brun aux yeux noir, la peau déjà légèrement mate, loin de celle de lait de sa mère. James et sa frimousse malicieuse, un enfant adorable, qui leur avait rendu extrêmement simples leurs débuts maladroits de parents.  Mais à mesure que son amour pour le petit bout augmentait, celui qu’il portait à sa femme se fanait. Elle l’avait trompé, pour le faire réagir. Elle avait tenté de retrouver l’homme flamboyant, possessif et jaloux des débuts. Elle ne s’était heurtée qu’à une indifférence camouflée sous une bonne dose de compréhension et de pardon. Elle avait hurlé, cassé des assiettes et laissé couler quelques larmes, et Harry avait promis. Promis de faire un effort, de devenir meilleur, de l’aimer comme avant. Leur simulacre de couple avait duré plusieurs années, des mois qui restaient flous dans sa mémoire.  Puis il y avait eu Albus.Cet enfant trop petit, trop maigre, né avant terme. Né avec une petite touffe de cheveux d’un noir de jai juste au sommet du crâne, et deux yeux d’un vert profond, immenses déjà dans son visage trop pâle. Tout l’amour de Harry s’était reporté sur cet être si semblable à lui, n’ayant concédé aux gènes des Weasley qu’une peau de lait et un grain de beauté au coin de l’œil en guise de tâche de rousseur. Elle avait choisi le prénom, lui s’en moquait tant qu’il pouvait le tenir dans ses bras et l’observer durant des heures. Mais quand il avait fait ces démarches pour reconnaitre son fils, il n’avait put s’empêcher une légère entorse. Un second prénom qu’elle n’avait pas souhaité, d’une personne qu’elle continuait à détester. Severus. Un peu de Serpentard, comme lui.  Son enfant, à lui, avait il alors pensé avec une possessivité qui l’avait presque étouffé.  Quand il était retourné à l’hôpital et qu’elle avait appris ce qu’il avait fait, Ginny avait hurlé. Las, il était sorti de la petite chambre aux murs blancs, encombrée de cadeaux, et était allé observer derrière la vitre son fils dans une couveuse magique. James, du haut de ses trois ans et demi, le regardait aussi, perché sur un fauteuil en plastique orange d’où il balançait nerveusement ses jambes dans le vide. Harry lui avait demandé comment il trouvait son frère et le petit brun lui avait répondu, avec ce dédain qu’il utilisait encore aujourd’hui pour camoufler sa gène, qu’il n’était « pas si mal pour un lutin de cornouaille ». Alors Harry l’avait alors pris dans ses bras et avait pleuré contre son épaule, sans vraiment savoir pourquoi. De trop d’émotion, de trop d’amour pour ces enfants issus de son sang.  Et plus James, affolé, lui assurait qu’il était très bien, qu’il allait sûrement s’arranger en grandissant, plus Harry pleurait, laissant échapper des sanglots où se mêlaient des éclats de rire enchantés. 
 Et le temps s’était remis à couler avec une monotonie terrifiante. Faire semblant, constamment. Ginny semblait accepter cet état de fait, jouant avec hypocrisie le couple parfait en public, pleurant souvent quand les enfants étaient couchés. Les enfants, qu’Harry voulait préserver au maximum, à qui il souhaitait offrir la famille qu’il n’avait jamais eut. Alors il avait essayé, de toutes ses forces. Il lui avait offert des fleurs, des voyages, des mots d’amour par milliers auxquels il tentait avec désespoir de croire. Lily était arrivée, pas vraiment prévue, une merveilleuse surprise née au creux d’un hiver particulièrement rigoureux. Il se souvenait à la perfection de Ginny, de son visage épuisé et de son corps meurtri drapé dans un peignoir de soie qui dévoilait une épaule nue. Une épaule qu’il avait embrassé, doucement, et qui lui avait tiré un sourire fatigué. Puis il l’avait vue, dans le petit berceau. Née à terme elle, voir même quelques jours en retard, pas pressée de quitter son petit nid douillet. Fine, des petites mains parfaites, et sur le crâne une masse de cheveux auburn, entre son roux à elle et ses cheveux brun. Des tâches de rousseur venaient déjà piqueter ses pommettes, et elle ouvrait de grands yeux d’une couleur étrange, un marron pâle veiné d’or. Elle l’avait aperçue et aussitôt elle lui avait dédié un regard grave.  Quand Harry était sorti de la chambre, un peu secoué, pour aller chercher ses fils, il les avait trouvés debout contre le mur, James tenant la main d’Albus qui laissait traîner par terre son doudou, bout de chiffon rouge qui fut à une autre époque la cape de quidditch de son père. Ils avaient tous les deux jeté un coup d’œil curieux à travers la porte entrouverte, n’osant pas entrer en voyant leur mère endormie. Quand leur père s’était accroupi à leur niveau pour leur demander leur avis, Albus lui avait sourit. Un sourire paisible, satisfait. James, lui l’avait observé en plissant les yeux puis, fort de son expérience, avait affirmé avec précaution qu’elle était « magnifique, mais qu’il allait devoir la protéger contre tout plein de garçons ». Aussi n’avait il pas comprit quand, après les avoir soulevé de terre, le grand Harry Potter avait encore une fois pleuré doucement. Et James, tout en serrant dans ses bras la tête baissée de son père, s’était promis qu’il ferait mieux la prochaine fois.
 Mais il n’y eut jamais de prochaine fois. Car si Harry voulu croire que la naissance de leur petite princesse allait tout arranger, il n’en était rien. Ils avaient continués à jouer, de plus en plus mal, leur parodie de couple. Jusqu'à ce que, alors que Lily n’était âgée que deux ans, elle ne lui annonce d’une voix froide qu’elle était tombée amoureuse d’un autre homme. Il n’avait sut réprimer le soulagement que cette nouvelle lui avait apporté, et il savait pertinemment que cette blessure l’avait meurtrie plus que toute autre.  Ils avaient divorcés, d’un commun accord mais dans les larmes. Les siennes surtout. Elle l’avait accusé de beaucoup de choses, qu’il lui avait toutes concédées avec une mollesse qui l’avait exaspérée.  Ils avaient protégés leurs enfants de la tempête médiatique de leur mieux, sans pour autant y parvenir complètement. Finalement la presse leur avait laissé un peu d’air après une colère particulièrement violente de Harry. Le survivant, enragé, était arrivé au siège de la gazette du sorcier et, sans un mot, avait tout saccagé.  Aucun des Aurors appelés sur place n’avait osé faire un geste pour calmer leur collègue et Harry était reparti comme il était venu, dans un silence glacé, laissant derrière lui des bureaux ravagés. Quelques jours plus tard, il avait eut un sourire amer en apprenant qu’aucun procès ne serait intenté à son encontre et, qu’au contraire, les responsables du journal s’excusaient platement. 
 Et c’est ainsi qu’il s’était séparé de la femme qu’il pensait être celle de sa vie. Dans la douleur mais le consentement. Ginny s’était mise en couple avec son homme d’affaire, et il la rendait très heureuse. Les enfants passaient une semaine chez l’un, une chez l’autre. A part Albus, qui n’allait chez Ginny qu’un week end sur deux. Il disait ne pas aimer Samuel, mais Harry et son ex femme savaient très bien que malgré son jeune âge, le petit garçon cherchait seulement à ne pas vexer sa mère. Il avait toujours été l’enfant de Harry avant d’être le leur. James l’avait vu faire avec envie mais n’avait rien dit, voulant réconforter sa mère qui n’était pas dupe.  Plusieurs fois, elle l’avait accusé de lui avoir volé ses enfants et Harry avait haussé les épaules.  Et, comme toujours, le temps avait lissé les querelles, apaisé les rancœurs. Ils avaient inventé une nouvelle conception de famille, un peu tordue, un peu étrange. Mais ils s’en sortaient plutôt bien. 
« Papa ? Ca va ? »  Revenu au présent, Harry observa avec tendresse son aîné. A presque quinze ans, il possédait déjà une silhouette longiligne et dépassait sa mère. Il y avait une gaucherie discrète dans ses gestes, une maladresse latente qui dénonçait l’adolescent. Ses cheveux de jais, hérités des Potter, il les portait longs pour imiter son oncle Bill et cela faisait rouler des yeux sa mère et sa grand mère. Avec ses yeux noirs, cette beauté un peu hautaine et espiègle qui se dégageait lentement de ses traits, années après années, et cette coupe négligée, il ressemblait douloureusement à Sirius Black. Son père le lui avait avoué un jour, avec une sorte de fierté qui enrouait sa voix, et depuis James refusait catégoriquement de changer de look. De ses enfants, James était le seul à avoir hérité de sa vue déficiente, et il remontait de temps en temps sur son nez une paire de lunettes à la monture fine et sombre, lui conférant de faux airs raisonnables. « Oui. Je repensais à vos naissances » Répondit Harry dans une demi-vérité. Son fils fronça les sourcils, tentant de comprendre comment son père avait bien pu en arriver là. « Mais…c’est vieux ! » Lâcha-t-il finalement   « Pas tant que ça, tu n’as que treize ans » Sourit doucement Harry « J’aurais quatorze ans dans six mois ! Dans trois ans je serais majeur ! » Rectifia le brun, outré, jetant des coups d’œil à gauche et à droite comme pour vérifier qu’aucun de ses amis n’avait entendu l’insulte mortelle. Harry rit doucement. « Excuse moi j’avais oublié. C’est que tu grandis si vite tu comprends… »  James l’observa d’un air suspicieux mais finit par lui faire un grand sourire « Mais tu sais papa, » Lui souffla t’il avec des airs de conspirateur « même quand on sera adultes et toi vieux et moisi, on s’occupera toujours de toi hein » Affirma t’il avec un hochement de tête appuyé, comme pour l’empêcher de mettre en doute sa parole. « Tout ça pour avoir mon héritage je suppose » Ricana Harry en ébouriffant ses cheveux, lui tirant un éclat de rire. « Qu’est ce que tu voulais au fait ? » « Ah, oui. On va chez Mme Guipure, toutes mes robes sont trop petites. Comme Albus n’en a pas besoin, on pourrait gagner du temps si vous alliez acheter sa bestiole tous les deux non ? » Harry baissa les yeux sur son plus jeune fils qui ne leva même pas la tête à la mention de son prénom, trop concentré sur sa boule de glace.  « Hum, c’est vrai que le temps qu’elle s’occupe de toi on en a pour un moment. Allez-y, on vous rejoint le plus vite possible. Et je compte sur toi pour acheter deux ou trois vêtements pour Teddy, j’ai bien peur que Minerva ne l’étrangle s’il persiste à porter cette vieille robe usée jusqu’à la corde »  James opina du chef, l’air sérieux, avant de tourner les talons et de détaler en direction de sa mère et sa sœur qui ne l’avaient pas attendu. Un livre tomba de sa pile branlante. Il stoppa sa course folle, le prenant des mains de l’inconnue qui l’avait ramassé. Cette dernière le fixa d’un regard troublé, que le garçon ne sembla pas remarquer, se contentant de la remercier dans un éclat de rire avant de se remettre à courir.  « Bon. On y va ? » Demanda Harry en s’abaissant au niveau d’Albus. Le petit garçon leva sur lui ses grands yeux verts, pensifs, et finit par lui faire un petit sourire. Il recommença à léchouiller sa glace, semblant ne pas remarquer qu’elle dégoulinait déjà le long de sa main, tombant sur les pavés brûlants en une pluie de gouttelettes vertes. Citron vert, le seul parfum qu’il aimait. Sans relever la tête, il tendit sa main à son père qui la lui prit doucement. Il savait que Ginny leur aurait jeté un regard torve, comme toujours. Elle le disait trop vieux pour ce genre de choses. Trop vieux pour sauter dans les flaques de boue, trop vieux pour faire des constructions en sable ou encore manger les pâtes à la cuillère.  Harry savait bien que Ginny n’était pas à l’aise avec Albus. C’était un enfant étrange, très différent de son grand frère et son insolence piquante, espiègle, et de sa petite sœur au charme doux et chaleureux. Albus c’était la tête de la famille. Un peu trop intelligent peut être, sa façon de décortiquer les choses et les gens pouvaient donner froid dans le dos. Il se perdait constamment dans des réflexions qu’il était le seul à comprendre, et qu’ils avaient vite perdu l’habitude de lui demander de partager. Il possédait l’étonnant paradoxe de pouvoir à la fois saisir chaque détail avec une joie toute enfantine, comme analysant les moindres éléments d’un tableau particulièrement réaliste. Et à la fois ignorer totalement ce qu’il considérait comme superflu dans ce monde ci, pour favoriser celui qu’il se créait où tout s’emboitait à la perfection dans une rigueur mathématique.  Il classait dans cet immense dossier de choses inutiles ce qui était lié à son âge, les filles, les considérations sociales, la politesse parfois. Il n’était pas rare de voir Albus bayer aux corneilles au milieu d’un repas de famille, se souciant peu de faire déborder son verre en se versant de l’eau ou de laisser refroidir le rôti. Ginny levait toujours les bras au ciel alors que Harry, en réparant doucement la bêtise pour ne pas le brusquer, ne pouvait s’empêcher de rire.  Car il en était fier de son fils.  Même si beaucoup le trouvaient étrange, dérangeant, ils n’avaient juste pas saisi comment il fonctionnait. Sa propre mère ne l’avait jamais vraiment compris, s’acharnant à vouloir le rendre « normal ». Harry, James et Lily s’y étaient eux habitués, et tirer le jeune garçon qui s’engageait sur la route, les yeux dans le vague, ou l’empêcher de percuter des gens était devenu un réflexe conditionné auquel ils ne faisaient même plus attention. James râlait encore parfois, mais son père ne comptait plus le nombre de fois où il avait retrouvé son aîné pelotonné sur un fauteuil, écoutant avec de grands yeux la voix distraite d’Albus lui expliquer le fonctionnement de tel objet, l’organisation d’une fourmilière où lui décrire les volutes colorées d’une cartouche d’encre jetée dans un verre d’eau. Et Lily était toujours très fière de ramener à son frère les jouets cassés de ses amis, s’engorgueillissant de le voir analyser et réparer l’objet en quelques minutes.  Harry Potter était très fier de tous ses enfants    « Monsieur Potter, Monsieur Potter, un mot pour le Chicaneur s’il vous plait ! »  Aussitôt, Harry s’arrêta, hésitant. Le Chicaneur, reprit par Luna, la marraine de Lily et l’une des meilleures amies de Ginny et Hermione. Il ne voulait pas la vexer en repoussant sèchement l’un de ses journalistes. Son regard tomba sur Albus qui l’observait, l’air interrogateur. Harry se pencha un peu vers lui, remarquant une fois de plus à quel point il était frêle par rapport à James au même âge. « Albus, va à la boutique d’animaux en face et commence à regarder lequel te plairait. Je te rejoins dans une seconde » L’enfant hocha gravement la tête, comme si l’on venait de le charger d’une mission particulièrement importante, et se dirigea à petits pas pressés vers le magasin poussiéreux où s’amoncelaient des cages de toutes tailles et formes, surmonté d’une pancarte usagée annonçant la « Ménagerie Magique ». Harry le suivit des yeux, s’assurant que son distrait rejeton n’allait pas se perdre dans la foule agitée. Il vit la vendeuse, cette vieille femme portant constamment d’énormes lunettes de soleil, se précipiter vers Albus avant de se tourner vers lui et de lui faire un sourire complice. Harry soupira, soulagé, avant de reporter son attention sur le journaliste. « Alors. A qui ai-je affaire exactement ? »  --  
Vingt minutes. C’est le temps qu’il lui avait fallu pour se débarrasser de l’homme. Ce dernier semblait extatique en le quittant et Harry le fixa d’un œil dubitatif. Il n’avait pourtant pas accepté de parler de ses enfants, de son divorce ou de sa vie privée en générale. Il se demanda un instant si le journaliste comptait déformer ses propos, puis il se rappela que Luna était la rédactrice en chef, et que jamais elle ne laisserait un de ses employés faire ça. Il se détendit et se passa une main sur la nuque, soupirant lourdement. Il avait trop chaud, la foule l’épuisait, il aurait donné n’importe quoi pour rentrer s’allonger sur son canapé. Mais au lieu de ça, il se dirigea à grands pas vers l’animalerie. Il entra, et son arrivée fut marquée par une ridicule sonnette venue d’on ne savait où. Il reconnaissait l’endroit, qui n’avait pas changé en vingt trois ans. Toujours ce même chaos de bruits et d’odeurs, à la limite du désagréable. Toujours ces ombres mouvantes un peu partout, animaux étranges tournant en rond dans des cages accrochées au moindre espace libre. Pour un peu, il aurait presque même vu une boule de poils roux aux pattes arquées sauter sur le comptoir, entendu les protestations bougonnes de Ron.  L’envie de rires aux éclats en tournant sur lui-même lui vint, subite et puissante mais il réussit à la réprimer. Il était adulte à présent, et ne possédait pas le courage suffisant pour vivre comme son rêveur de fils. Déjà la propriétaire lui souriait, une grimace complice à laquelle il répondit par automatisme. La femme, aux faux airs de mouche, lui désigna d’un ongle peinturluré un coin de la boutique à moitié dissimulé par une étagère. Sans bruit, Harry se rapprocha, et finit par reconnaitre son fils. Ou plutôt, il reconnut ses cheveux en bataille, sa robe chiffonnée, son cornet de glace vide. Mais la scène qu’il avait devant les yeux lui paraissait bien trop improbable, décalée.  Albus riait. Un rire d’enfant, sans retenue, enchanté, émerveillé. Albus souriait très souvent, de ces sourires un peu absents, mais il ne l’avait presque jamais entendu rire. Il resta là à l’observer durant de longues secondes, semblable à un espion raté, essayant de graver ce petit miracle dans sa mémoire.  Quand le rire s’éteignit, Harry se remit à respirer. Un gloussement enfantin dans son angle mort lui apprit que son fils n’était pas seul, et cette nouvelle découverte le statufia. Son fils riait avec un enfant de son âge. Aussitôt, il se sentit heureux comme il ne l’avait pas été depuis des mois. Il se redressa, se recoiffant vaguement d’une main fébrile. Harry les rejoignit, étrangement nerveux, sachant que le jugement de cet enfant qu’il ne connaissait pas encore serait d’une importance cruciale.  « Papa ! » S’écria le petit brun en l’apercevant avant de se jeter dans ses jambes. Le mot vint frapper directement le cœur de Harry. Il n’avait jamais vu Albus si agité, si joyeux. Si vivant. Il lui ébouriffa les cheveux et plongea dans ses yeux, écoutant ce qu’il essayait de lui dire « Regarde papa, je te présente Scorpius ! Il s’est enfui et maintenant il est tout seul ! »  Harry eut un sourire indulgent envers son fils avant de laisser son regard dériver dans la direction indiquée. Et quand il accrocha une silhouette svelte, son cœur s’arrêta de battre, gelé.  Malfoy
 Le nom vint se graver en lettres de feu devant ses yeux. Comme un poison oublié depuis longtemps, sa colère, sa haine et sa fougue lui revinrent, aussi vibrantes, aussi puissantes qu’à l’époque. Cette partie de son passé qu’il avait tenté d’oublier se rappela à sa mémoire avec une netteté qui le blessa, lui rappelant avec une acuité surréaliste la sensation d’un corps contre le sien, sous ses poings, de leurs duels, de ses victoires et de ses défaites, de sa voix trainante et venimeuse, du goût du sang dans sa bouche, de l’adrénaline dans ses veines et de sa main se refermant sur le vif des dizaines de fois, en un caléidoscope effréné.  Il se sentait revivre, ces sensations brutales balayant aussitôt des années de souvenirs mornes pour les remplacer par le danger, les sentiments violents et les sensations étourdissantes. Il tremblait, il en était conscient, mais il avait l’impression de soudain retrouver un air pur après des années dans une pièce vide à l’oxygène vicié. De retrouver l’air glacial, vivifiant, qu’il respirait à plein poumons alors qu’il volait si haut au dessus du terrain de quidditch, poursuivi par un regard orageux.
 « Papa ? » Harry finit par comprendre que son comportement pouvait inquiéter son fils et il se força à décrisper les poings et les mâchoires. Albus le fixait avec appréhension, et le Gryffondor sut que, tout comme lui, il était parfaitement conscient de qui il avait face à lui. Mais il le dévisageait avec une pointe de défi inédite mêlée à une supplique muette, et Harry sut que rejeter l’enfant sans même essayer l’éloignerait d’Albus. Il le dévisagea, essayant de mettre ses préjugés de côté. Les cheveux blonds, si pâles, mèches tirant plus sur l’argent que sur le jaune. La peau presque translucide, à côté de laquelle celle de son ex femme semblait presque hâlée. Le port de tête noble, le nez fin et pointu, les pommettes hautes, le regard ferme, les mains blanches aux longs doigts.  Il avait beau chercher, Harry ne voyait que du Malfoy. C’était à peine si les gènes de la mère avaient réussit à modifier le gris métallique des yeux en un bleu pâle, limpide.C’était un Malfoy, et pourtant Harry n’en ressentit qu’une bulle de joie déplacée. En poussant son inspection, il finit même par découvrir des détails qui lui étaient inconnus. Le regard, plus doux et ouvert, moins mystérieux. Les traits plus flous, moins acérés. Son air calme, paisible. Son sourire hésitant, visiblement gêné. Et il se surprit à regretter le mercure en fusion brillant d’insolence et de morgue, l’expression orgueilleuse et le sourire assuré, sans faille. Ce petit con, cet abruti de Serpentard lui avait manqué, et cette constatation invraisemblable le rendait tout simplement heureux.   En observant les deux enfants côte à côte, il eut l’impression d’être revenu bien des années en arrière. Potter Malfoy, le retour. Il se demanda un instant si cela allait continuer à chaque génération. Et il décida pour une fois, de se comporter en suivant ses envies et non pas le regard des autres. Il s’approcha du petit blond, qui l’observa faire d’un œil torve. Harry devina que l’enfant avait sûrement dut être élevé en entendant le nom des Potter trainé dans la boue. Il imagina Malfoy, penché sur le lit de son fils, déblatérant sur lui avec passion et il dut de nouveau retenir un éclat de rire. « Scorpius Malfoy ? Je suis enchanté de te connaitre. Je m’appelle Harry Potter »  L’enfant cilla quand Harry lui tendit la main avec un sérieux palpable. Et quand il sentit une main fine, fragile comme du verre serrer la sienne, le survivant eut l’impression que pour la première fois depuis très longtemps sa vie reprenait le bon chemin. « Enchanté monsieur Potter » Répondit l’enfant d’une voix claire, visiblement mal à l’aise mais ne se laissant pas démonter. Harry remarqua que l’on pouvait lire en lui comme un livre ouvert, et il fut agréablement surpris de voir que Malfoy père n’avait pas jugé bon de prolonger l’éducation de Lucius. « Alors dis moi Scorpius- Je peux t’appeler Scorpius ? » L’enfant hocha la tête avec une ferveur qui fit sourire Harry « C’est quoi cette histoire de fugue ? Huum ? »Le petit blond rougit, se mordillant la lèvre avant de fouiller les environs du regard, comme pour trouver une échappatoire. Harry éclata de rire avant de lui ébouriffer les cheveux, attendri par cet enfant un peu trop beau et innocent. Scorpius le fixa, interrogateur, et le brun lui souffla en confidence « Tu peux tout me dire, je promets de garder le secret! » L’enfant rit timidement et, dans ses jambes, Harry fut de nouveau étourdi par le rire de son propre fils.  « Pour tout vous avouer monsieur Potter, je devais faire mes achats pour Poudlard en compagnie de ma nourrice. Mais cette vieille pea…femme à catégoriquement refusé de me laisser venir voir les animaux, car ce n’était pas sur la liste ! Alors j’ai profité d’un moment d’inattention de sa part pour fuir »  La moue à la fois capricieuse et fière de l’enfant fit fondre Harry qui se redressa en s’appuyant sur ses genoux.  « Je comprends le problème. Nous allons passer un marché Scorpius tu veux bien ? » Le petit blond acquiesça en silence, les yeux brillants de curiosité. « Albus et toi allez faire le tour de la boutique et choisir un animal chacun. Ca sera un cadeau de ma part. Tout ce que je te demande c’est de ne pas dévoiler à ton père qui te l’a offert, j’ai bien peur qu’il ne s’en débarrasse immédiatement s’il apprend qu’il vient de moi. Ensuite nous te ramènerons à ta nourrice, la pauvre doit être folle d’inquiétude » Le jeune Malfoy le dévisagea avec de grands yeux émerveillés où subsistait néanmoins une lueur de doute, cherchant visiblement où se situait le piège. Harry lui sourit doucement ce qui acheva de le convaincre et son visage s’éclaira. Il allait dire quelque chose quand Albus le crocheta par le bras et l’entraina avec lui. « Viens vite Scorpius, il faut qu’on se dépêche si on veut avoir le temps de tous les voir ! »  Au passage, le petit brun tendit une main vers son père qui se pencha et il l’embrassa sur la joue.  « Merci papa ! » Se réjouit-il avant de partir en courant, trainant derrière lui l’héritier Malfoy qui lâcha un long « héééé ! » outré. S’appuyant contre l’étagère bancale où s’entassaient dans un chaos indescriptible de la nourriture pour tous les animaux existants, les yeux fixés sur un cornet de glace vide abandonné au sol que venaient déjà flairer quelques rats, ses doigts passèrent doucement sur sa joue où il percevait encore le fantôme d’un baiser.  « Les Malfoys hein… » Murmura t’il avec un sourire doux Puis il se dirigea vers les « Papaaaa » qui résonnaient dans la petite boutique. 
  Arrivé au comptoir, il vit son fils lui tendre avec fierté une chose verte et étrange. « C’est un…caméléon ? » Proposa-t-il prudemment alors que le reptile braquait sur lui ses yeux dérangeant.  « Il s’appelle Raymond » Reçut il pour seule réponse. Ne cherchant pas la logique dans le raisonnement de son fils-il savait pertinemment qu’il ne réussirait pas à la suivre- il finit par lâcher  « Il est…intéressant »  Le compliment parut particulièrement bien choisi car l’enfant se mit à irradier de joie et Harry se tourna vers le blond. Ce dernier tenait dans ses bras une petite boule de fourrure, et il se balançait sur les talons, gêné. « Et toi, qu’as-tu choisi ? » Demanda Harry doucement L’enfant redressa le menton, le fixa un instant avant de commencer à parler avec un aplomb nettement desservi par la lueur d’envie qui brillait au fond de ses iris bleues. « Monsieur, votre offre est vraiment très généreuse et je vous suis très reconnaissant mais je ne vous connais pas. En plus, mon père dit tout le temps qu’un Malfoy n’a pas de dette et… » « Scorpius, c’est juste un animal. Tu ne me dois rien, ça me fait plaisir. Vraiment. » Harry lui tendit un sourire sincère et l’enfant se mordilla la lèvre, hésitant.  « Tu sais Scorpius, si tu refuses, rien ne dit qu’il ne sera pas vendu d’ici à ce que tu convainques ton père de te l’acheter » Renchérit Albus de sa petite voix enfantine si raisonnable. Son père cligna des yeux, désarçonné par le machiavélisme discret de son fils. Le regard du blondinet se durcit, une étincelle farouche venant y danser.  « Je pense que je vais accepter votre offre monsieur Potter » Concéda t’il alors, presque à contrecœur. Harry l’observa avec sérieux avant de hocher la tête. « Je n’en attendais pas moins de toi. Maintenant, si tu me montrais l’animal dont il est question ? »Scorpius sourit et desserra son étreinte, attrapant le corps souple pour le coller sous le nez d’un survivant aux yeux ronds.
Ce jour là, Harry Potter connut l’un des plus grands fous rires de sa vie.  ---

 Assis sur un fauteuil de cuir noir, la tête rejetée en arrière, Draco Malfoy soupira lourdement. Il retira d’un geste sec les lunettes fines qui reposaient en déséquilibre sur son nez avant de se masser les yeux d’une main lasse. Il détestait ces abrutis du ministère, maudissait les crétins qui étaient allés braconner sur le territoire des elfes et ruminaient contre les elfes eux même et leur foutue tendance à tout régler par une peine de mort. Son poste de conseiller lui pesait, comme souvent, et la fatigue le rongeait lentement. Depuis plusieurs semaines, depuis que son fils avait reçu sa convocation pour Poudlard, ses nuits étaient agitées.   Jeune, il avait choisit de vivre dans le manoir Malfoy, vide et froid. Il avait épousé une femme aussi belle qu’une poupée de givre, Astoria Greengrass. Grande famille sorcière, femme sublime qui vivait à ses côtés dans une indifférence glaciale. Il pensait honnêtement que c’était dans ce calme dénué de tout sentiment qu’il pourrait vivre en paix.  Mais Scorpius était né. Cet enfant superbe, aux traits bien plus fins que ceux de ses parents. Si Astoria l’avait jaugé avec une satisfaction détachée, le nez plissé, Draco était lui resté fasciné par la beauté fragile à l’extrême du nourrisson. Il l’avait élevé seul, assisté par des elfes de maison en admiration constante devant le nouvel héritier. Il ne l’avait jamais privé de rien, accédant à ses moindres désirs pour le plaisir simple de le voir sourire. Mais, contrairement à ce qu’avait longtemps soutenu Astoria, l’enfant n’en avait jamais profité. Scorpius était raisonnable, d’une élégance douce et d’un charme naturel bien différents de la beauté hautaine et du charisme corrosif et sulfureux de son père. Ils se ressemblaient physiquement, et pourtant parfois Draco, en sentant le regard indulgent de son fils braqué sur lui alors qu’il lui montrait avec enthousiasme le nouvel objet qu’il lui avait acheté, se prenait à penser qu’il n’était peut être pas le plus adulte des deux. Et depuis onze ans, le manoir Malfoy avait été réchauffé par les sourires et les rires de Scorpius, ses farces aux elfes de maison et sa manie de toujours vouloir ramener au manoir tous les animaux errants qu’il trouvait, sans tenir compte de l’allergie de sa mère à leurs poils.  Son fils qui allait partir à Poudlard dans quelques jours, abandonnant derrière lui un manoir mort, froid, une mère dénuée de toute émotion et un père que le silence rendait fou peu à peu.  De nouveau Draco soupira, repoussant dans un coin les lourds dossiers avec une moue dégoutée. Il voulait retourner à Poudlard avec Scorpius, retrouver les dortoirs de Serpentard et ses amis, il voulait rire. Il voulait dormir.  Mais à la place il se servit d’un geste négligent de la main une tasse de café brûlant et replaça ses lunettes sur son nez. Il s’apprêtait à recommencer à travailler quand le bruit d’une porte claquée violemment déchira le silence, annonçant sans doute possible le retour de son fils.  « Pèèèèère ? » Retentit la voix surexcitée entre les vieux murs de pierre, tirant des remarques outrées sur la jeunesse à certains portraits. « Dans le bureau ! » Répondit Draco d’un ton posé.  Il dut retenir un gloussement inapproprié pour un Malfoy en entendant le bruit d’une cavalcade effrénée alors que son héritier montait à toutes jambes les escaliers en colimaçon, un juron étouffé indiquant qu’il avait une fois de plus oublié la neuvième marche qui penchait. Au calme soudain qui régna, il visualisa sans peine son fils en train de se recoiffer et d’ajuster sa robe devant la porte et il cacha un sourire attendri dans sa tasse de café dont il but une nouvelle gorgée brûlante. On toqua discrètement et Draco l’autorisa à entrer avec sérieux. « Père » Le salua sobrement l’enfant, essoufflé et les joues rougies. « Scorpius » Répondit il, dissimulant son amusement. Il le vit se tortiller quelques secondes, au comble de l’excitation, avant de se rendre compte que son père ne lui poserait aucune question. N’y tenant plus l’enfant sorti quelque chose du col de sa robe sorcière avec un petit cri triomphant. De surprise, Draco s’étouffa avec son café qu’il finit par recracher sur ses précieux papiers. Il toussa deux ou trois fois, s’étranglant peu gracieusement sous les yeux de son héritier inquiet.  « Scorpius, puis je savoir ce qu’une fouine fait dans mon manoir ? » Gronda-t-il quand il put enfin retrouver son souffle « Ce n’est pas une fouine ! » Se vexa l’enfant en serrant l’animal contre lui « C’est un furet albinos ! » « Un furet..albinos » Répéta lentement l’aristocrate, incrédule  « Vous…vous ne l’aimez pas ? » S’inquiéta soudain le petit blond en lui adressant un regard de pure détresse. Draco grinça des dents. L’expression déçue et implorante de son fils eut finalement raison de ses résistances. « Il a un beau pelage pour une fouine » Concéda t’il.  Scorpius décida de pardonner l’erreur d’espèce et lui fit un sourire éclatant avant de sauter dans ses bras. Draco le réceptionna avec un « ouf » étouffé alors, qu’entre eux, le furet piaulait d’inconfort. Il écouta son fils babiller en caressant l’animal pendant quelques minutes avant qu’un détail ne se rappelle à son esprit. « Je ne me souviens pas avoir donné d’argent à ta tutrice pour acheter une fouine… » Son fils eut une grimace ennuyée et le Serpentard comprit qu’il avait espéré que ce point ne serait pas abordé. « C’est vrai. Ce n’est pas elle qui me l’a acheté » Avoua t’il en fronçant le nez, comme s’il considérait que son père s’en faisait pour des broutilles. « Scorpius. Où as-tu eu cet animal ? » Demanda Draco, sérieux. L’enfant soupira. « On me l’a offert » Lâcha t’il avec aplomb, ancrant ses yeux pâles dans ceux de son père.  « Qui ? » Exigea de savoir l’ex Serpentard, soudain inquiet. « J’ai promis de ne rien dire » Fit simplement Scorpius dans un nouveau soupir. « Pardon ? » Insista son père, stupéfait, attrapant son menton entre ses longs doigts « Scorpius, tu vas me dire immédiatement qui t’a fait ce cadeau. Ca peut être dangereux » Ordonna Draco. « Je suis désolé, mais j’ai promis. Et un Malfoy respecte ses serments, c’est vous qui me l’avez appris. Mais ne vous inquiétez pas. Je ne crains rien » Draco s’apprêtait à protester, à présent totalement angoissé, mais la lueur tranquille dans les yeux de son fils l’en empêcha. Une fois de plus, il se sentit presque ridicule de paniquer devant cette expression calme, réfléchie. Il décida de lui faire confiance, une fois de plus, mais sans pour autant laisser les choses là. Ce secret de la part de son fils, un peu trop honnête pour un Malfoy, l’inquiétait. Il aurait le fin mot de cette histoire. Et il devrait trouver une occasion de subtiliser l’animal pour lui jeter tous les contre sorts qu’il connaissait. « Bon alors, comment as tu appelé ta fouine ? » Demanda-t-il d’une voix qu’il souhaitait détachée, songeant déjà à son plan. Son fils lui sourit, absolument pas dupe. « Diablo » Répondit il. « Diablo » Répéta une nouvelle fois l’aristocrate, dubitatif.  Mais son fils lui sourit, avec sa petite fossette sur la joue gauche, charmant mystère de la génétique, et la fouine lui donna un coup de langue sur le coin de son poignet. Alors seulement il laissa ses lèvres s’étirer légèrement, et du bout des doigts caressa le menton de l’animal qui ronronna.  Les yeux de Scorpius pétillèrent et il se mit à expliquer avec enthousiasme la façon dont vivaient les furets.  Sa tasse de café à moitié vide et ses dossiers souillés oubliés sur son bureau, Draco Malfoy s’appuya plus lourdement contre le dossier de son siège. Il laissa ses yeux se fermer un peu en écoutant la voix claire et enjouée de son fils.  Et enfin, il oublia le silence et le froid.
 ----  L’air était chaud. Enfumé. Etouffant. Le bruit l’étourdissait, entre le sifflement assourdissant de la locomotive, les adieux éplorés et les conseils de dernières minutes. Draco Malfoy savait que sa famille paraissait déplacée, silencieuse et immobile au milieu de cette frénésie d’émotions. Mais il s’en moquait. Depuis qu’il avait passé ce mur branlant, qu’il avait vu le vieux train aux couleurs criardes et son panache blanc, Draco se moquait de pas mal de choses. Pour quelques secondes, il avait même oublié son fils.  Malgré les gens qui passaient devant lui en évitant soigneusement de les bousculer, l’aristocrate ne voyait que des fantômes. Comme une étrange persistance rétinienne vieille de vingt six ans. Il revoyait des enfants qui allaient partager sa vie pendant sept ans, silhouettes floutées par le temps auxquelles se mêlaient leurs traits d’adolescents. Il les entendait rire, écho douloureux qui résonnait à ses oreilles encore et encore, disque rayé d’une mémoire que l’âge brouillait peu à peu. Il se souvenait de ses parents, aussi raides que lui à cet instant, fixant le train d’un œil songeur et il se demanda un instant si eux aussi repensaient à la destination de cette antiquité ferroviaire.  Puis un enfant bien réel accrocha son regard. Il était d’un blond terne, les cheveux en désordre et l’ex Serpentard devina au hurlement de sa mère qu’il ne s’était pas réveillé ce matin. Mais le gamin ne l’écoutait pas. Il fixait, fasciné, la porte du train, avec des yeux immenses, comme s’il essayait de graver chaque couleur, chaque détail dans sa tête. Et Draco eut envie de l’encourager, de lui expliquer à quel point il regrettait de ne pas avoir essayé plus, des années plus tôt. L’enfant se retourna soudain, comme si la vision de ce train un peu trop magique devenait trop dure à supporter. Ses iris étaient d’un brun banal et sur sa valise une cage contenait difficilement un énorme mainate paresseux. L’enfant lui était inconnu, mais quelque chose en lui lui était familier. Dans l’expression apeurée de son visage aux traits brouillons, comme s’il n’osait pas y croire trop fort de peur de voir tout disparaitre, dans l’angle d’une cage d’osier, dans sa stature malingre, dans cet espoir qui semblait rayonner autour de lui. Et, comme une évidence, lui revint l’ombre de ce garçon perdu, cet inconnu à peine rencontré aux grands yeux verts derrière des lunettes hideuses, de sa valise trop grande, de ses cheveux en bataille et de sa belle chouette blanche. Il revoyait ses traits avec une précision étrange, comme si il était la seule personne qu’il ait vraiment regardée à l’époque sur ce quai bondé. Il revoyait l’émerveillement dans son regard comme il le voyait aujourd’hui dans celui de son fils. Cet espoir un peu incrédule, dubitatif, cette fébrilité de ceux qui n’osent pas imaginer que ce qu’on leur a raconté soit vrai. Ceux qui ne savent pas encore que ça sera infiniment plus.  Et Draco voudrait courir et sauter dans le train.  Il voudrait rire, il voudrait revoir Blaise poursuivre en hurlant son persan complètement sauvage sur le quai bondé, suivit de Théo qui pesterait après le félin et son ami. Il voudrait entendre de nouveau le grincement du chariot à friandise, râler contre le roulis qui lui donnait mal au cœur. Voir le château se découper par la fenêtre poussiéreuse, ombre sur ombre, en dégradé de lune. Il voudrait redevenir un petit garçon, un adolescent sur le quai d’une gare. Il voulait remonter dans le temps. Il voudrait remonter dans le train. Ce train qui l’avait emmené si loin et qui avait commis l’erreur capitale de lui permettre de repartir, à une époque où il ne savait pas encore ce qu’il laissait derrière lui. Il voudrait qu’il l’emmène à nouveau, loin du silence et du froid. Qu’il le ramène chez lui, dans ces couloirs sinueux, ces salles de classe au silence engourdi et à l’odeur de vieux parchemin, dans cette grande salle au plafond enchanté remplie de rires et de bavardages futiles. Il voudrait retrouver cette innocence qu’ils avaient tous réussi à conserver malgré ce qu’ils avaient dut vivre. Cet espoir un peu fou, vacillant, entretenu par un rêve de pierre et de magie : Poudlard.  A ce moment, il ne se rappelait plus qu’il les avait aussi emmenés vers la guerre, la mort et la peur. Il oubliait même que certains d’entre eux n’étaient jamais revenus.
 Puis son fils tira sur sa manche pour attirer son attention et Draco fut forcé de se souvenir. Il vit à travers la fenêtre des visages inconnus assis sur leur banquette, dans le wagon où ils avaient gravés en petit leurs noms et leurs années d’études sur le bois clair du mur. Il observa Scorpius et se rappela qu’il n’y avait plus de place pour lui. Qu’il aurait beau fermer les yeux de toutes ses forces, le rêve ne pourrait plus se prolonger après le réveil. Il devait admettre que quelques lettres dans le compartiment numéro trois et un peu de ses gènes seraient les seules choses de lui qui y seraient admis désormais.  Mais Draco ferma tout de même les yeux, pour rendre hommage à cet espoir d’enfant qu’il s’était forgé sans vraiment s’en rendre compte au sein de ce vieux château, entre sourires et larmes, entre deux fous rires complices et discussions au coin du feu, et qu’il n’avait jamais réussit à étouffer totalement. Il essaya d’y croire mais quand il ouvrit les paupières, sa femme était toujours à ses côtés, emmurée dans un silence de glace. Et de Zabini le flambeur, Théo le râleur, Pansy la secrète et Gregory et Vincent les fidèles ne restaient que des souvenirs.   Face à lui, à quelques mètres, il accrocha soudain un regard vert. Les lunettes avaient changées, la stature et la largeur des épaules aussi. Mais la coiffure restait la même, et dans les yeux il découvrit un reste de cet émerveillement naïf, cet éclat de rire latent.  L’enfant reprenait soudain substance, et de lui-même il corrigea ses souvenirs. Les pommettes, plus hautes. La bouche plus fine, au pli moins dur. Les cheveux plus sombres, plus fous. La lueur dans ce regard plus lumineuse, plus brûlante. Car juste là, séparés par quelques inconnus qu’ils ne voyaient même pas, Potter adulte le dévisageait. Avec un sérieux d’enfant, sans fausse pudeur, il le redécouvrait du bout des yeux. Draco plissa le nez et Potter sourit, de ce sourire en coin qu’il lui avait réservé sept années durant. Le temps d’un rêve éveillé.  Il revit en un flash aveuglant l’enfant outré par ses propos et l’adolescent insolent, frondeur. Leurs combats, sa fougue sauvage contre sa colère glacée. Le quidditch et les hurlements des fans assourdis par le vent. La compétition continuelle entre eux, les points qui disparaissaient dans le sablier d’émeraudes et de rubis et les grimaces blasées sur les visages de ses amis. La douleur sur le sien quand son poing s’écrasait sur son corps, la douleur en lui quand il répondait. Ses propres attaques sournoises, cruelles, et ses contre attaques flamboyantes. Leur haine mutuelle, ardente, impossible à raisonner ou contrôler.  Et balayant la glace qui semblait couler dans ses veines depuis des années, la chaleur vint l’incendier. Avec dérision, il sut qu’il n’avait jamais put oublier Potter, comme il n’avait put gommer de son esprit Poudlard. C’était ainsi, gravé du fond de sa mémoire au creux de ses os, et il ne pourrait jamais l’en extraire. Un sourire hautain, fantôme de tant d’autres, lui échappa et il vit le Gryffondor rire en silence.  Alors Draco hocha la tête dans sa direction. Pas vraiment un salut. Juste un signe presque imperceptible de respect au souvenir de cet ennemi haï avec une passion qui avait résisté à vingt ans d’oubli acharné. Le sourire de Potter s’agrandit et soudain le train parut secondaire à Draco.  Il se promit en rentrant d’envoyer un hibou à Blaise et Théo qui avaient déménagé en France et en Nouvelle Zélande dès la fin de la guerre. Il essaierait aussi de joindre la fuyante Pansy. Pour Gregory il était déjà trop tard, Draco avait appris quelques années plus tôt son décès à Azkaban.  Un brun dégingandé attira l’attention de Potter et le charme fut rompu. Il entendit alors les questions de son fils, inquiet, et les soupirs agacés d’Astoria. Il baissa les yeux, tombant sur le visage soulagé de Scorpius. « Père, vous allez bien ? » Insista l’enfant « Oui » Sa voix lui parut voilée, comme poussiéreuse. Etrangement, il s’était attendu à ce qu’elle sorte aussi claire et vibrante que lorsqu’elle interpelait Potter au détour d’un couloir. La surprise amère qu’il ressentait dut transparaitre car son fils fronça les sourcils. « C’est juste que tu vas beaucoup me manquer » Répondit t’il seulement, le cruel rappel de l’absence prochaine lui revenant subitement en mémoire. Scorpius hocha la tête avec sérieux avant d’essayer de le rassurer. « Ne vous inquiétez pas, je reviens pour les prochaines vacances. Et je vous écrirais très régulièrement » « J’y compte bien » Se moqua doucement Draco. « Allez, il faut que tu y ailles si tu veux pouvoir trouver une bonne place. »  « Oui. Au revoir mère »  L’enfant dut se mettre sur la pointe des pieds pour embrasser la joue pâle. Cette dernière lui adressa un sourire absent que Scorpius lui rendit avec hésitation. Draco lui se baissa, se souciant peu des quelques regards étonnés qui s’échouaient sur lui. « Au revoir père » Continua Scorpius et la fêlure dans sa voix donna envie de hurler à Draco « Et ne vous en faites pas, je ferais tout pour honorer le nom des Malfoy » « Je n’en doute pas un instant » Affirma t’il calmement.  Il observa son héritier trépigner discrètement sur place, ne sachant que faire. Puis, apparemment décidé et déchiré, il tourna les talons sur un dernier « au revoir » qui se voulait assuré. Draco sourit en observant sa silhouette raide, digne, engoncée dans une robe de sorcier flambant neuve. Un vrai petit Malfoy. D’un geste vif il tendit le bras et l’attrapa par la taille, lui faisant lâcher ses valises qui s’écrasèrent sur le sol dans un bruit lourd et mat. Il le serra contre lui, se moquant totalement du regard réprobateur d’Astoria. Il l’embrassa doucement sur la tempe avant de se rapprocher de son oreille et de lui souffler. « Je peux te confier une mission ? » L’enfant hocha la tête, tendu et attentif « Quand tu seras dans le train, je voudrais que tu passes dans le compartiment numéro trois. Sur le mur, à gauche de la porte, tu vas voir des noms gravés. Et, juste en dessous, il y a une date. Tu pourrais l’effacer pour moi s’il te plait ? » De nouveau, Scorpius hocha la tête et Draco eut un sourire doux.  « Profite bien de Poudlard » Conseilla t’il tendrement. Il sentit son fils trembler entre ses bras. « Ce n’est qu’un vieux château » Répondit-il d’un ton plat, tentant de dissimuler sa peur. « Attends d’y être, tu verras…Je suis sûr qu’à l’idée de quitter le vieux château durant les vacances pour rentrer au manoir tu râleras » Prophétisa son père. « Jamais ! » S’insurgea l’enfant, outré. Il y eut un silence tranquille avant que finalement Scorpius n’avoue du bout des lèvres.« Vous allez me manquer »  Sa voix se brisa sur un sanglot presque inaudible et son père resserra sa prise. « Je sais » Fit-il simplement. Il l’embrassa de nouveau sur la tempe avant de le relâcher. Sur un son étranglé qui pouvait passer pour un au revoir, Scorpius attrapa sa valise et en quelques pas s’engouffra dans le Poudlard express. Pas une fois il ne s’était retourné. Car après tout, un Malfoy ne pleurait pas.   Astoria Malfoy tournait déjà les talons, mais son mari ne la suivit pas. Alors qu’elle l’interrogeait du regard, agacée, il lui répondit de partir sans elle. Il se recula ensuite, et appuyé dans l’ombre, dissimulé aux regards des curieux par un énorme pilier métallique, il observa avec une mélancolie palpable l’énorme train rouge.  Spectateur, il se gorgea du bruit, des odeurs, des rires et des pleurs, de la fumée blanche, de la carrosserie brillante et écorchée par endroit. Et c’est caché derrière un vieux pylône à l’odeur de fer rouillé que Draco Malfoy décida d’attendre le départ du train comme l’adulte seul qu’il était devenu. Comme l’enfant oublié sur le quai qu’il était encore trop souvent.   Mais au bout de quelques minutes d’observation, il vit, surpris, son fils ressortir du train. Alors qu’il allait s’avancer vers lui pour savoir s’il y avait un problème, ce dernier se dirigea sans hésitation du côté opposé. Draco nota les yeux rougis et son cœur se serra malgré sa curiosité.  Soudain, il vit le visage de Scorpius s’éclairer et un sourire sincère venir s’échouer sur ses lèvres. Draco sursauta quand un « SCORPIUS ! » retentissant se fit entendre, faisant se retourner deux ou trois personnes. Le petit blond grimaça, posant son doigt sur ses lèvres avant de tourner la tête de tous les côtés, cherchant visiblement quelque chose. Il sembla rassuré et de nouveau, le sourire revint.  Draco se fit l’amère remarque qu’il n’avait jamais entendu un enfant crier le nom de son fils. On s’adressait toujours à l’héritier Malfoy avec une politesse teintée de crainte ou de respect, et tous les sangs purs qu’il fréquentait faisait tout pour ne jamais risquer de le brusquer ou de le contrarier. Mais là, il vit arriver un garçon plus petit que son fils, extrêmement fin mais visiblement enthousiaste. Il s’approcha de Scorpius, se postant devant lui avant de lui serrer la main avec sérieux.  Et Draco fut foudroyé par cette image. Son fils, si semblable à lui, qui serrait la main tendue d’un garçon aux cheveux bruns, en bataille, et aux yeux verts, immenses, qui dévoraient un visage aux traits fins.  Puis il vit arriver le centre de ses réflexions, Potter, qui posa une main sur l’épaule du petit brun. Avant d’ébouriffer, avec un petit sourire, les cheveux de Scorpius qui ne broncha pas. Harry éclata de rire et Albus leva les yeux au ciel. Statufié, Draco essayait tant bien que mal de comprendre pourquoi son propre héritier semblait tellement proche de la famille de leur ennemi héréditaire.  Il vit Potter se pencher un peu, semblant poser une question à Scorpius qui, pour toute réponse, sortis du col de sa robe le furet avec un sourire triomphant. Potter eut un air tendrement indulgent et il caressa délicatement la tête de la bête alors que, de son côté, Albus tendait au petit Malfoy le caméléon auparavant perché sur son épaule. Alors la solution vint à Draco, si évidente qu’il manqua d’en éclater de rire. Il ne savait pas pourquoi Potter avait fait ça, pas plus qu’il ne comprenait cette façon qu’il avait de se comporter avec le fils de son ennemi d’enfance. Mais c’était Potter et il savait parfaitement que jamais ce Gryffondor pur souche n’essaierait de le blesser en utilisant un enfant. Il vit l’adulte accompagner les deux garçons jusqu’à la porte du wagon. De nouveau, il serra solennellement la main de Scorpius qui rougit légèrement. Même de là où il était, Draco pouvait voir l’air préoccupé et détaché du petit brun, et sa main serrée à s’en blanchir les jointures sur la longue cape de son père. Alors Potter se baissa et le prit dans ses bras, embrassant les cheveux en broussaille. Il lui parla à l’oreille, longtemps, et Draco vit l’enfant pleurer le plus discrètement possible. Puis le brun se redressa, fouilla dans sa poche pour en sortir deux gallions qu’il donna à chacun des enfants. Scorpius parut scandalisé, et commença à protester, mais son ami lui attrapa la main et le traina de force dans le train. Draco les vit réapparaitre un peu plus loin, dans un wagon ou un autre garçon brun, à l’expression malicieuse, les accueillit en riant.  Et si les enfants jetaient encore des regards par la vitre, ils étaient désormais dans le train. Et seuls leurs parents inquiets savaient qu’ils les avaient déjà un peu perdus.  Le sifflement s’accentua, le nuage de fumée vint envahir le quai, noyant les silhouettes qui s’étaient figées dans une brume blanche et opaque. La locomotive démarra, les crissements de métal saturant soudain l’air, couvrant les derniers au revoirs hurlés. En quelques minutes, le train ne fut plus qu’un jouet rouge et fumant, avant de finir par disparaitre purement et simplement au creux de l’horizon.  Mais Draco ne l’avait pas observé. Ses yeux étaient restés braqués sur le dos de Potter, ses épaules basses et son regard perdu au loin. Il continua à le détailler quand une petite fille gracile se précipita dans ses jambes en criant, les yeux brouillés de larmes. Il vit Potter baisser la tête, absent, et caresser doucement la chevelure flamboyante de la fillette dans un sourire vague. Ginny Weasley vint les rejoindre et, presque par automatisme, le Gryffondor passa son bras autour de sa taille avant de l’embrasser distraitement sur le front.  Et devant le tableau de cette famille soudée et attristée, Draco Malfoy tourna les talons. Un rictus acide aux lèvres, des tentacules de glace envahissant insidieusement ses veines, et une question lui laissant un goût amer dans la bouche. N’étaient-ils pas censés être divorcés ?
A suivre…
Note de fin du champi : Voila voila, le début d’une nouvelle fic qui comportera un certain nombre de chapitres. Encore merci à toutes les demoiselles que j’ai cité plus haut, et qui en plus d’être des personnes géniales sont aussi des auteurs fascinantes (mais je ne pense pas vous apprendre grand-chose). Donc n’hésitez pas à faire un tour par leur profil si vous cherchez des vraies perles à lire.Bravo pour avoir survécu jusque là, et à très bientôt. artemis, champi en pleine crise de la vingtaine
 
 
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