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au 31 Mai 21 :
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Parce que rien n'a changé
Par Ketchupee
Harry Potter  -  Romance/Humour  -  fr
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    Chapitre 6     Les chapitres     28 Reviews    
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Enquête et piétinement

NdA : Me revoilà ! Je crois que c'est la première fois que je poste un chapitre dans les délais XD... Anyway, ça m'a fait super plaisir de retrouver d'anciens lecteurs, merci de vous ré-intéresser à ma fic ^^ Et bienvenue aux piti nouveaux aussi hein !

Je m'excuse par avance pour toutes les fautes que je n'ai pas vues et corrigées, j'ai paumé ma béta et corriger ses propres textes, l'air de rien, c'est pas si simple >.<.

Assez bavardé, voilà la suite. Bonne lecture.

 

Chapitre 6 – Enquête et piétinement

 

Harry souffla une énième fois de déception, un nuage de fumée se formant devant sa bouche. La pluie tombait dru sur tout Londres et il était obligé de retirer régulièrement ses lunettes pour les essuyer, mais l’eau s’étant infiltrée dans sa veste et son pull étant trempé, il finit par renoncer à y voir clair. Pourquoi n’avait-il pas simplement transplané directement près de chez lui ou utilisé les cheminées, hein ? « Il fait beau, je voudrais en profiter » qu’il avait dit. Quel con ! À la mi-septembre, à Londres et lorsque de gros nuages noirs se profilaient au loin, il ne fallait jamais oublier que l’on pouvait se faire saucer en moins de dix minutes.

Tout occupé à rouspéter, le jeune homme ne regarda pas où il mettait les pieds et sursauta vivement en sentant l’eau s’infiltrer dans ses chaussures. Quoi de mieux pour le mettre d’encore plus mauvaise humeur si ce n’est que malgré le temps détestable, trop de personnes arpentaient encore les rues pour qu’il puisse transplaner sans risque.

Les cinq minutes qui lui furent nécessaires pour rejoindre sa porte lui semblèrent une éternité et ce fut avec un soupir soulagé qu’il entra dans la chaleur de sa maison. Abandonnant toutes ses affaires trempées à même le sol, il grimpa les escaliers et rejoignit la salle de bain en sous-vêtements. Le jet d’eau chaude fut accueilli comme une bénédiction et Harry se frotta vigoureusement les bras pour réactiver la circulation coupée par le froid. Puis il posa son front contre le carrelage mural, exposant son dos à l’eau, et tenta de rassembler mentalement tout ce que ses aurors et lui auraient pu découvrir pour faire avancer leur mission actuelle.

Pas grand-chose en fait. Si Sidley avait espéré tomber sur quelques types louches avec qui croiser le fer -pardon, le sortilège-, ils n’avaient trouvé en l’appartement suspect qu’un lieu totalement abandonné et ce depuis au moins six mois. Une couche de poussière recouvrait l’ensemble de l’endroit qui avait visiblement été quitté dans la hâte. Des meubles renversés gênaient les déplacements et toutes sortes de bibelots et de documents jonchaient le sol. Mais bien qu’encourageants, ces documents s’étaient vite révélés être de simples articles de journaux sans importance.

Philip avait alors immédiatement laissé parler son esprit logique et avait mis en place un système de découpage des pièces, chaque auror se retrouvant avec une parcelle à fouiller de fond en comble, du fond des vases à l’arrière des cadres en passant par les doubles-fond des tiroirs et des trappes dans le plancher… Harry ne pu s’empêcher de sourire en se remémorant la réaction de Sidley.

« C’est dingue quand même… Les gens se rendent pas compte que dans le mot « auror », il y a « guerrier » contre les mages noirs, « gardien de la paix » dans les missions plus bateau de sécurité publique, « architecte » et « décorateur d’intérieur » pendant la mise en place de planques, « acteur » pour les filatures qui nécessitent un changement d’identité mais aussi « archéologue » voire « spéléologue » dans des cas comme celui-ci. » Puis, sous le rire de Tony, il s’était engagé prudemment dans le couloir qui menait à sa parcelle, un bureau tellement encombré et sale qu’il discernait difficilement ses pieds dans le bazar qui jonchait le sol. L’aîné de la bande ne l’avait pas gâté…

 

Bien qu’il ait dit ça sur le ton de la plaisanterie, le jeune homme n’aurait pu être plus proche de la vérité. Et ils découvrirent tous très rapidement deux caractéristiques nécessaires à tout archéologue : la patience et un dos très solide.

Le premier semblait évident, mais passé sept jours de recherches infructueuses, le moral n’y était plus. Ce type de travail n’avait définitivement rien à voir avec les « arrestations musclées » auxquelles ils étaient habitués. Généralement, soit les enquêtes préliminaires étaient plus rapides, soit une autre équipe s’en occupait avant de leur passer le relais. Mais l’épisode « Voldemort » qui avait décimé une partie des aurors, les critères de plus en plus précis demandés pour postuler-notamment sur les curriculum vitae, le ministère étant devenu bien plus méfiant avec la guerre- qui diminuaient les embauches, un souci à la frontière avec le terrain de chasse d’une troupe de géant des montagnes qui monopolisait une partie des équipes et la recrudescence de petits soucis de magie en environnement moldu qui occupait les aurors avec moins d’expérience avaient obligé Harry, Tony, Sidley et Philip à s’occuper eux même du cas présent.

Merlin soit loué, une équipe était revenue en milieu de semaine du pays de Galle et Harry l’avait immédiatement affectée avec eux. Trois paires d’yeux et de bras en plus n’étaient pas de refus.

Et pour le dos solide… Disons que rester penché toute la journée laissait des marques. Avec un grommellement douloureux, Harry s’étira puis coupa l’eau et sortit de la douche. Emmitouflé dans sa serviette, il rejoignit sa chambre et enfila rapidement une tenue confortable avant de descendre. Ses vêtements trempé avaient été ramassés et séchaient désormais près du feu qui ronflait dans la cheminée. Au moment où il posait les pieds sur la dernière marche de l’escalier, Effie sortit en trombe de la cuisine d’où s’échappait un fumet appétissant.

« Monsieur Potter ! Vos résultats sont arrivés ! » S’écria-t-elle, une enveloppe de papier kraft entre les mains.

Harry s’assit sur le canapé, la petite elfe s’installant à côté de lui, et il décacheta la lettre. Les minutes suivantes furent silencieuses, leurs yeux sautant des séries de chiffres qui parsemaient la feuille aux annotations explicatives et conclusives des médicomages.

« Bravo Monsieur » Fini par souffler Effie avec un sourire. « Tout est très positif »

Harry sourit à son tour « Oui… Ça doit être grâce à toi, j’ai rarement vu une aussi bonne garde malade. » Il ponctua sa phrase d’un clin d’œil.

« Bien sûr que non. Bien que d’autres vous aient aidé, c’est vous qui avez fait le plus gros travail. Se battre contre quelqu’un en face de soit nécessite du courage certes, mais ce n’est rien comparé à ce qu’il faut pour pouvoir se battre contre soit même. » Déclara l’elfe comme si c’était évident. Puis elle reprit son sourire « Restez donc dans la lancée de ces bons résultats et venez diner. »

Harry la suivit des yeux avant de se lever également, plus touché par ses mots qu’il ne voulait l’admettre. Il était persuadé d’avoir été la faiblesse incarnée pendant sa maladie, peut être était-il temps de revoir un peu ses positions.

.oOo.

Sortant d’une des cheminées latérales du hall principal du ministère en pestant contre la poussière qui s’était -encore- accrochée à ses vêtements, Draco se retrouva quasiment nez à nez avec la personne à qui il n’avait cessé de penser depuis pas loin d’une semaine. Potter. Il avait cherché pendant de longues heures le meilleur moyen de s’en faire un « ami » le plus rapidement possible et surtout quelle attitude adopter. Se conduire en gentil griffondor au cœur sur la main qui s’escrimait à éliminer toute la misère du monde- chose qu’il trouvait d’ailleurs particulièrement hypocrite de la part des rouge et or- n’était tout simplement pas envisageable. De toute façon, ce n’était sûrement pas ce que voulait Potter. « Dit moi que tu n’as pas changé » … C’était bien ce qu’il avait écrit n’est-ce pas ? Donc le Saint Potty regrettait leurs engueulades ? Sans aller jusqu’à recommencer à chercher la bagarre à chaque fois qu’il le voyait, Draco pouvait très bien jouer le petit con à la répartie facile si ça lui faisait plaisir ! Ensuite il suffirait d’adoucir un peu les répliques et d’ajouter une touche de sympathie et tout irait comme sur des roulettes… Fort de ces bonnes résolutions, Draco s’apprêta à adresser la parole à sa cible mais celle-ci, sortie quelques secondes plus tôt des cheminées, s’avançait déjà vers la fontaine centrale. Et si Harry ne l’avait pas vu lui, il avait en revanche reconnu l’homme à la queue de cheval, quelques mètres devant lui, et accéléra pour le rattraper. Plutôt grand et bien bâti, son visage était marqué par une mâchoire assez carrée et des pommettes saillantes mais aussi et surtout par des yeux très sombres, à tel point qu’il était impossible de discerner l’iris de la pupille. Draco l’avait déjà croisé dans le département des aurors. Et il était aussi à côté d’Harry quand le blond avait mis en marche son plan pour la première fois. Un obstacle à sa réussite ? Sa première impression semblait se confirmer. En tout cas le brun semblait ravi de le voir et, à la distance où il se trouvait, L’ancien serpentard entendit la quasi-totalité de leur conversation.

« Antony !

-Tiens, mais qui voilà ? Un Potter… » Lâcha le jeune homme en souriant. « Comment ça va Patron ? T’as l’air en forme.

-Plutôt oui. » Puis il resta silencieux, échangeant un regard complice avec son interlocuteur lorsqu’ils passèrent devant un groupe d’employées qui les fixaient, certaines rougissant assez notablement.

« Et quand est-ce que tu m’invites de nouveau au fait ? » Demanda l’auror pour relancer la conversation. « T’as pas honte de garder les talents de cuisinière d’Effie rien que pour toi ? »

Harry éclata de rire avant de secouer la tête d’un air faussement désespéré « Mais qu’est ce que vous avez tous avec mon elfe de maison, hein ?

-On l’apprécie. Sans elle, tu serais tellement maigre que ce serait pas beau à regarder. » Répondit Tony avec sérieux, un léger sourire venant tout de même adoucir la teneur de ses propos. « Je suis sûr que tu sais même pas faire cuire un œuf correctement. » Puis il fit un bond sur le côté pour éviter la taloche que lui destinait Harry.

Rien de tout cela n’avait échappé à l’œil alerte de l’ancien serpentard qui les regarda s’éloigner en discutant. Il haussa un sourcil. D’accord… Peut être qu’il n’avait pas agit de la bonne manière avec cet auror à queue de cheval finalement. S’il y en jugeait par l’emploi du tutoiement, le « patron » étant plus pour la forme et clairement affectueux, il avait eu raison lors de son premier constat : ces deux hommes étaient proches. Ajoutez en plus le fait que cet Antony connaissait l’elfe d’Harry et qu’il semblait être allé chez celui-ci plusieurs fois et il devenait évident que ces deux là avait dépassé depuis un moment le simple statut de collègues de travail. Draco soupira. Cet homme était très proche du griffondor et il savait très bien que, quoi qu’il fasse, il n’était pas de taille pour s’opposer à une amitié déjà bien ancrée. Vu l’importance que Potter donnait à ses amis, il valait mieux éviter de se mettre cet Antony à dos. Ce type l’avait irrité dès leur première rencontre… Mais tant pis, il avait l’habitude de porter des masques. Gagner la confiance de ce type l’aiderait grandement dans son projet.

.oOo.

 

« P’tain ! »

Harry ne pris même pas la peine de se tourner vers l’origine du bruit. Il entendit Amarianne, une des aurors appelés en renfort, continuer ses investigation dans la pièce adjacente à la sienne, elle aussi devenue insensible à tout ce qui pouvait sortir du bureau où Sidley avait établi ses quartiers.

Le jeune homme n’avait cesse d’exprimer vocalement toutes ses contrariétés concernant ses non-découvertes. Autant dire que toutes les personnes travaillant à portée de voix s’étaient vite habituées au déluge de jurons qui pouvait parfois sortir du bureau.

Harry crispa les épaules en entendant un bruit de chute suivit d’une série de gros mots bien sentis.

« Sidley. » Fit la voix froide et calme de Philip à l‘autre bout de l’appartement. « Si tu abimes des indices dans ta maladresse, je t’émascule.

-Et je te tiendrais pour t’empêcher de bouger pendant ce temps. » Cru bon d’ajouter Antony.

Si le rythme particulièrement lent que prenait leur mission n’était pas inquiétant, Harry aurait sûrement éclaté de rire. Au lieu de ça, il se replongea dans un dossier traitant de cas de magie sur moldus ayant impliqué un objet de magie noire réellement dangereux et laissa à Patrick, un autre auror en renfort, le soin de faire une remarque sur le comportement de son équipe.

« Messieurs, je vous prie… Fit l’homme avec un fort accent irlandais. J’aimerai que vous évitiez de choquer mes coéquipières… »

Un silence lui répondit et Harry essaya de se reconcentrer. Ils avaient le même dossier dans la section archive du ministère, donc cela ne lui apportait pas grand-chose. Mais grand bien lui avait pris de le feuilleter en entier car les annotations qui parsemaient certains articles indiquaient clairement que quelqu’un de particulièrement calé en objets de magie noire était passé par là. De plus, avec un peu de chance, tout n’avait pas été écrit avec une plume à papote et il serait possible d’utiliser les échantillons d’écriture comme un indice.

Une douleur qui commençait à s’installer dans sa nuque obligea Harry à se redresser, s’étirant avec une grimace douloureuse. C’était plus de son âge tout ça. Comment ça, il n’avait que vingt ans ? Bon, ce n’était de l’âge de personne alors.

« Nan mais je rêve !! »

Si la douce voix de Sidley s’était tue pendant un court moment, elle venait de retentir brusquement, faisant sursauter tous les aurors concentrés. Le jeune homme sortit à grand pas de son bureau, retournant dans la première pièce qu’ils avaient fouillés et qui, parfaitement rangée, servait désormais à mettre tous les potentiels indices dénichés.

« C’est une grosse blague ! Ils se foutent vraiment de notre gueule en fait ! » Son énervement était palpable, sa patience commençant à faire défaut.

Harry et Philip le rejoignirent en quelques secondes.

« Qu’est ce qui se passe Sid ? » Demanda le plus vieux, clairement énervé d’avoir été dérangé une fois de plus. Son cadet lui agita frénétiquement un carnet sous le nez.

« Ça ! Çaaaa ! » Hurla-t-il à bout de nerf. Devant l’incompréhension générale, il montra les premières pages. « C’est un journal de bord. D’un mangemort. Ça retrace toute la fin de la guerre. C’est intéressant mais pas ce qu’on cherche, pas vrai ? » Sans leur laisser le temps de placer un mot, il continua. « Donc je continue et là, miracle ! Le journal continue après la guerre ! Il parle d’un groupe qui vise à renverser le nouvel ordre sorcier. Alors je me dis « Génial, Sidley, tu viens de tomber sur une pépite ! » … Mais là… » Le jeune homme tourna une page. « Juste au moment où il y allait avoir des précisions, des infos intéressantes… ÇA ! »

Harry se retrouva avec une miniature ancienne sous les yeux, représentant un noble sur son cheval, sa femme le suivant en amazone, et une meute de lévrier les précédant. Un tableau de chasse à courre incroyablement précis s’étalait sur la page, les indications qu’elle comprenait disparaissant sous les couleurs. Une miniature ? Dans un journal ? Le jeune homme força son auror à reculer le carnet pour qu’il puisse y voir mieux. Au lieu de ça, Sidley le lui laissa tout simplement entre les mains, se retournant et se laissant tomber contre un fauteuil. Il se prit la tête entre les mains, craquant nerveusement.

Antony arriva à ce moment et se glissa derrière son coéquipier, tentant de le détendre par un massage. Il échangea un regard inquiet avec son supérieur.

« Je crois qu’il serait temps qu’on prenne une pause patron. On a passé tout le week-end dans ce trou à rat, si ça continue, je donne pas cher de notre santé mentale. 

-Ma santé mentale t’emmerde.» lâcha Sidley sans réelle motivation.

Harry hocha la tête et laissa le carnet entre les mains de son stratège, ses sourcils poivre et sel froncés indiquant qu’il était déjà en profonde réflexion. Il s’assit à côté d’Antony avec un soupir.

« T’as raison. On est plus bon à rien de toute façon. On fait une pause. Pour ce qu’on avance dans les recherches, ça changera pas grand-chose… »

L’équipe d’auror appelée en renfort les rejoignit, Patrick et Amarianne se trouvant un coin où s’asseoir tandis que Mira, la plus âgée du groupe, se postait à côté de Philip.

Sidley se gratta machinalement la tête avant de lâcher :

« Je suis sur qu’ils le font exprès. Pourquoi foutre une miniature dans un carnet pour cacher des infos plutôt que de brûler la page, hein ? Ils sont fous je vous dis, complètement fous. Ou alors ils veulent nous rendre fous, c’est possible aussi. Putain, chercher autant de temps pour ça…»

Il continua à marmonner pendant de longues minutes, les autres personnes en présence ayant renoncé à comprendre ses paroles.

De leur côté, Philip et Mira discutaient à voix basse avec animation. Ils finirent par se rapprocher des autres, s’asseyant en face d’eux et posant le carnet à plat au centre. Philip se racla la gorge et sourit légèrement.

« Sidley, il y a peu être quelque chose d’intéressant à tirer de ta découverte. » Brusquement toute l’attention se porta sur lui. « Regardez, que voyez vous ici ? » demanda-t-il en désignant une zone bien précise de la page.

Tous se rapprochèrent.

« Une trainée de peinture ? De l’eau qui à coulé ? Souffla Sidley, en comprenant pas ou son ainé voulait en venir.

-Exactement. Maintenant essaye de regarder le sens dans lequel elle va.

-Vers la miniature » répondit Tony. Puis, fronçant les sourcils « C’est bizarre, elle n’altère pas la peinture, on dirait plutôt qu’elle en est la source…

-Réponse exacte, de nouveau » Sourit Philip. « Les couleurs proviennent de cette « coulée » de peinture et s’organisent pour créer l’œuvre. Sauf que même le plus talentueux des peintres ne pourrait donner cet effet…  »

Pris d’un doute, Harry sortit sa baguette et l’agita au dessus du carnet. Instantanément, sa baguette vibra, une lumière rouge apparaissant à son extrémité. Il lâcha une exclamation étonnée.

« De la magie ? Tu veux dire que ce tableau à été fait avec la magie ?

-Il aurait fallu agir en même temps sur les liquides et les pigments, et d’une façon atrocement précise en plus, objecta Tony. Ça parait difficilement réalisable.

-Sauf si la potion y mettait du sien, dit Amarianne, ouvrant la bouche pour la première fois.

-« Potion ». Voilà, le mot est dit, s’exclama Philip. Une potion préalablement préparée dans ce but peut permettre, combinée à un sortilège, de donner ce résultat. Bon je vous accorde que cela reste très théorique, mais c’est une piste à fouiller. Ce genre de pratique n’est pas courante… »

Sidley bondit sur ses pieds, faisant sursauter Tony qui, bien qu’ayant arrêté de le masser, avait toujours ses mains sur ses épaules.

« Je marche ! Je veux bien me renseigner sur cette hypothétique potion à la mord moi l’nœud ! Tout sauf rester ici ! »

Son enthousiasme fit sourire toutes les personnes présentes et Antony se permis même un éclat de rire lorsque le plus jeune réalisa qu’il ne savait absolument pas ou chercher.

« Il y a toute une section des archives du ministère consacrées aux potions. Expliqua Harry. Cette zone est interdite pour la plupart des gens… Mais j’y ai déjà passé un moment avec des médicomages, peu de temps après la guerre. Ils cherchaient des potions de guérison. »

Philip reprit alors la parole, décrétant que Sidley, accompagné d’Harry, devrait donc éclaircir ce problème. Il ne put s’empêcher de le prévenir que, dans un appartement ou dans une bibliothèque, le travail de recherche était à peu près le même… Mais le jeune homme ne perdit pas de sa bonne humeur. Tous les regards se tournèrent vers le directeur du bureau des aurors et, d’un signe de tête, il accepta la proposition de Philip.

 

.oOo.

Malfoy,

Tu poses trop de questions. Je suis d’accord avec toi sur quelque chose et on ne peut pas dire que ça arrive souvent… Alors profite-en et marque ce jour d’une pierre blanche, c’est pas dit que ça se reproduira avant un moment. Et t’as pas fini de sortir tout ces clichés sur les Griffondors ? C’est complètement ridicule de nous mettre tous dans le même panier et, si tu pousses ce raisonnement absurde jusqu’au bout, ça veut dire que les Serpentards sont aussi comme on les décrit : Froid (ça c’est quand même vrai dans la plus grande majorité des cas mais je crois que c’est surtout une façade pour se protéger, il suffit de voir Théo…), manipulateurs et donc peu fiable. Tu m’étonnes que personne ne veuille te faire confiance avec ça. D’ailleurs, ça pose pas un problème avec tes supposés génialissimes gènes made in Malfoy? Les gènes Serpentards semblent s’y opposer un peu… Ah ? Etre Serpentard c’est pas une question d’ADN ? (Avoue, ça te foutrait mal d’avoir les mêmes gènes que Millicent Bulstrode) Bah pareil pour les Griffondors. CQFD alors arrête tes généralisations à deux balles.

Mon dieu quelle imagination Malfoy… Non, non, rien de tout ça. Continue à chercher le secret d’Archimède, je te dirais si tu brûles.

Harry P.

 

.oOo.

Que cette journée était belle ! Tout semblait refléter sa bonne humeur. La cendre des cheminées du ministère était restée dans les conduits, dédaignant ses vêtements, la foule dans le hall et devant la fontaine était moins compacte, l’ascenseur n’avait pas essayé de faire rendre leur petit déjeuner à tous ses occupants, la moquette du premier couloir ne sentait pas tant que ça le moisi et même les grosses gouttes qui s’écrasaient contre la vitre produisaient un petit crépitement plutôt agréable.

« Sidley Demon. Tu en fais trop là. Ton sourire est carrément flippant. »

Le métis sourit encore plus largement.

« Je viens juste de me rendre compte que j’adore ces bureau, Patron.

-Et c’est ce qui t’a fait arriver à l’heure pour une fois ? demanda Harry en haussant un sourcil, moqueur. Quoi qu’il en soit, au boulot !

-On descend aux archives ?

-Pas tout de suite, répondit le brun en secouant négativement la tête, on va d’abord voir le maître des potions, autant commencer par là.

-On a un maître des potions ici ? » S’exclama Sidley en suivant son patron dans un couloir latéral.

Harry attendit d’être seul dans l’habitacle fermé de l’ascenseur pour lui répondre.

« Mais si, tu sais… Le petit avec un nez crochu. Dans le bureau au fond de l’aile basse des aurors.

-Ah oui ! Je vois qui c’est ! Fit l’autre en écarquillant les yeux. Antony dit que c’est un incapable. »

Son Patron secoua la tête et, sortant de l’ascenseur, lâcha avec un air blasé :

« Il faut pas écouter tout ce que dit Tony. »

Mais lorsqu’ils ressortirent moins de dix minutes plus tard, Harry dut bien admettre que son auror n’avait pas tort. Le vieil homme qui tenait le poste n’était clairement pas suffisamment qualifié et ses connaissances en potions étaient très limitées. Qu’il ait pu être engagé à ce poste était en fait facilement explicable compte tenu de la période à laquelle il avait postulé. Son prédécesseur ayant rejoint les rangs de Voldemort puis étant mort pendant la guerre, le poste était resté vaquant jusqu’à la fin des combats et même un peu après à cause de la mauvaise réputation qu’il traînait. Le vieil homme était arrivé à ce moment avec un diplôme en étude des potions d’une faculté allemande. Le ministère n’avait pas été trop regardant sur le moment, ou du moins plus sur ses idées politiques que sur son niveau réel.

« Mais comment il a pu se maintenir à ce poste pendant tout ce temps ? Demanda Sidley

-Le fait que tu ne te rappelais même pas de lui devrait répondre à ta question. On a quasiment jamais besoin d’un maître des potions dans nos enquêtes, les sortilèges nous suffisent et ça nous arrange. Je te parie que ce vieil homme passe plus de temps dans son bureau à faire des mots croisés qu’à potasser sur une potion. »

Les deux jeunes hommes prirent donc un ascenseur pour descendre à un niveau plus fréquenté et ensuite rejoindre une autre cabine, bondée cette fois ci, qui les mènerait au sous-sol des archives. Trop occupés à jouer des coudes pour se glisser parmi les autres employés, ni Harry ni Sidley ne remarquèrent la chevelure blonde qui se trouvait dans un angle.

Le métis, dépassant d’une bonne tête tous ceux qui l’entouraient, ne pu s’empêcher de rigoler en voyant son patron peiner à garder un espace suffisant pour pouvoir respirer sans gène.

« Vous inquiétez pas, on a seulement dix étages à descendre et ça va se vider progressivement entre temps…

-Au lieu de te moquer de moi, fait marcher tes neurones, on a une potion à découvrir » rétorqua Harry, un peu vexé.

Draco redressa la tête en entendant la voix si connue de son meilleur ennemi.

« Facile à dire vu mes connaissances en la matière… répondit Sidley. Franchement, vous en connaissez beaucoup des potions qui font des miniatures pour cacher des infos, vous ? » Et devant le haussement de sourcil de plusieurs personnes dans l’habitacle, il ne pu s’empêcher d’ajouter « Ça sonne bien con quand même… »

Harry se contenta de ricaner avant de manquer de perdre l’équilibre, une secousse de l’appareil ayant été particulièrement forte. Les portes s’ouvrirent et, malheur, quelqu’un monta encore.

« Mr Potter ? Fit Finnigan avec un air surpris

-Tient, bonjour Finnigan. Comment ça va ? Sourit Harry, sentant ses entrailles se tordre. C’était ce type qui était avec Ginny désormais. Il avait tourné la page, certes, mais il ne pouvait s’empêcher de se sentir un brin jaloux de s’être fait remplacer aussi facilement. Fierté masculine sans doute…

-Heu… bien, bien et vous ?

Draco, dans son coin, ne pu s’empêcher de lever les yeux au ciel devant ces échanges de banalités ridicules. Ils n’étaient pas censés êtres amis et avoir gagné la guerre ensemble ? Pourquoi l’irlandais s’écrasait-t-il autant ? Etait-il le seul à ne pas être impressionné plus que ça devant le titre de « directeur du bureau des aurors » de Potter ?

Une trentaine de secondes plus tard, Finnigan sortait de l’ascenseur. La voix d’Harry le rattrapa avant que les portes ne se referment.

« Au fait, félicitation pour ton mariage avec Ginny !

-heu… Merci » fit l’intéressé après une hésitation, ne s’attendant clairement pas à ce que ce soit l’ex de sa copine qui le félicite de l’avoir mise enceinte et de se marier avec elle. Quoi qu’il ne savait sûrement pas encore qu’elle attendait un enfant…

Dans son coin, Draco retint difficilement un léger rire. Maintenant il comprenait la soudaine haine de Potter… C’en était presque pathétique. Réalisant lorsque les portes s’ouvrirent de nouveau qu’il était arrivé à son étage, le blond se fraya un passage vers la sortie et, s’arrêtant une demi-seconde à côté des deux aurors, il lâcha avec un sourire dont seul Harry pourrait déceler l’ironie :

« Bonjour Mr Potter… » Puis il salua Sidley d’un signe de tête et sortit, se demandant pensivement où il avait déjà entendu parler d’une « potion-peintre ».

.oOo.

 

Harry était penché sur un ouvrage poussiéreux dans un coin des archives, fouillant le sommaire pour essayer de trouver une potion qui pourrait ressembler à celle qu’il cherchait. Plus facile à dire qu’à faire puisqu’un rayon entier en bas d’une bibliothèque était consacré à la peinture. De Potion et peinture à L’art et les maîtres de potion en passant par Pinceau et chaudrons, la collection était bien plus importante que ce qu’il aurait pu imaginer. Il redressa la tête en se rendant compte du silence qui régnait dans la pièce. Pas un seul signe de perte de patience de Sidley… Et pas de bruit de page tournée non plus. Et pour cause, son auror avait l’air de lire et relire la même ligne en boucle, comme s’il ne s’était pas rendu compte que la phrase continuait sur la ligne suivante.

« Sidley ? » Demanda Harry, faisant sursauter l’autre. « Qu’est ce qui se passe ? »

Le métis lui fit un sourire d’excuse.

« Désolé, je pensais juste à un truc… » Puis, après avoir baissé les yeux sur son ouvrage puis les avoir relevé sur son patron, et ce une bonne dizaine de fois, il finit par lâcher :

« Patron, je peux vous poser une question ? Une question un peu personnelle ? »

Harry haussa les épaules avec un léger sourire « Dis toujours, tu verras bien si je te réponds.

-C’est à propos de ce qui c’est passé avec Tony l’autre jour. Quand vous vous êtes engueulés…

-Y’a pas grand-chose à en dire. C’est juste qu’il n’aime pas Malfoy, fit le brun un peu brusquement. Je suppose qu’il le voit encore comme le petit con qui se pavanait à Poudlard. Enfin tu n’y étais pas donc tu ne peux pas trop imaginer.

-Bah ouai mais Antony n’y était pas non plus, rétorqua Sidley, il était à Durmstang lui je vous rappelle… Et d’après ce qu’il raconte, il y avait pas mal de con pédants là-bas aussi, il devrait plus réagir comme ça avec l’habitude. »

Harry haussa les épaules et réfléchit une seconde avant de répondre.

« J’imagine qu’il le considère comme un danger potentiel. Et tu le connais, quand il considère que son équipe est en danger, il se braque immédiatement.

-Surtout avec vous patron, il est hyper-protecteur…

-Ah tu trouves ? Rappelle-moi qui garde toujours un œil sur toi en mission pour éviter que la tête brûlée que tu es ne fasse des conneries… Demanda Harry, un sourire moqueur sur le visage.

Sidley fit la grimace avant de lâcher fatalement, comme si c’était la seule conclusion possible, « Faut qu’on lui trouve une nana. Comme ça il s’occupera d’elle et ressentira plus le besoin de nous protéger sans arrêt. »

L’autre jeune homme éclata de rire devant cette analyse si enfantine et pourtant pas si bête, à bien y réfléchir.

« Moi je le trouve pas méchant. Il est très poli en tout cas. » Fit le métis, et Harry mit un temps avant de comprendre qu’il parlait de Malfoy. Il sourit puis indiqua à Sidley d’un coup de tête que l’ouvrage sur ses genoux attendait toujours d’être lu.

Lorsqu’ils quittèrent les locaux ce soir là, ils avaient trouvé un nombre incalculable de potions passionnantes, mais aucune ne correspondant à celle qu’ils cherchaient. Cela ne les démoralisa pas pour autant, tout valait mieux que de retourner à l’appartement…

.oOo.

Draco faisait les cents pas depuis une bonne demi-heure, n’arrivant pas à mettre la main dans le bazar de son cerveau sur l’information qu’il cherchait. Et ce dont il avait horreur, c’était bien de ne pas réussir à se souvenir de quelque chose qu’il savait pourtant caché une neurone et demi plus loin… Il alla jusqu’à sa fenêtre, observant la lune qui brillait dans un ciel d’encre. Bien que bien au chaud chez lui, la pluie et le vent qu’il devinait par le mouvement de la cime des arbres le faisaient frissonner. Au moment où il se retournait, ses yeux furent attirés par une photo qui traînait sur une étagère. Un des seules qu’il avait pu sauver du manoir. Un des seules qui ne lui rappelait pas de mauvais souvenirs aussi… Il devait avoir six ou sept ans à l’époque. Sa mère était assise à côté de lui sur un banc de jardin en fer forgé blanc, vêtue d’une robe bleue nuit qui mettait parfaitement en valeur sa pâleur, la douceur de ses traits et ses magnifiques cheveux retenus par une rose du même bleu que sa tenue. Elle était magnifique et souriait au photographe tout en essayant de retenir son fils qui en avait décidé autrement. Un peu plus loin, son père discutait avec d’autres membres de la famille. Son grand-père était là lui aussi, parlant avec sa tante Bellatrix qui avait réussi à discipliner ses cheveux. Une banale fête de famille en somme… mais un souvenir le frappa de plein fouet. « J’en ai testé plusieurs sur mon carnet »  faisait la voix de son grand-père «Cet imbécile de sang mêlé de Bobernic a voulu m’imiter : il n’a pu créer que de vulgaires croutes ! » Et tous de s’esclaffer tandis qu’une jeune fille -une cousine éloignée qu’il n’avait pas souvenir d’avoir revu depuis- déclarait : « Personne n’est capable d’égaler grand-oncle Armand quand il s’agit des potions-peintre… »

Dans la lumière vacillante de sa lampe de chevet, Draco se précipita sur son armoire, l’ouvrit en grand et s’arc bouta pour en retirer l’énorme carton qu’il avait rangé au fond. Après la mort de son grand père, Lucius avait précieusement gardé les carnets en cuir souple dans un coin de son bureau. Et quand, à la fin de la guerre, Draco avait rassemblé les quelques objets qu’il voulait préserver de la vengeance de sorciers furieux, il les avait vus, parfaitement empilé. Il ouvrit le carton en se mordant la lèvre d’inquiétude. Il les avait emportés n’est-ce pas ?

.oOo.

Sidley se frotta les yeux en arrivant dans le secteur des aurors. Il était très heureux de ne plus avoir à passer ses journées à l’appartement, mais il ne fallait tout de même pas croire que ça allait le faire arriver à l’heure et en forme tous les matins non plus… Son patron l’attendait dans son bureau, levant la tête lorsqu’il l’entendit arriver.

« Bravo Sid, seulement une demi-heure de retard… » Se moqua-t-il

Mais il fut interrompu par la sirène d’alerte qui se déclencha, signe que la plateforme de transplanage d’urgence venait d’être utilisée.

Brusquement beaucoup plus réveillé, Sidley sortit sa baguette en même temps que son patron et ils se ruèrent hors de la pièce, évitant de justesse les autres aurors et employés qui sortait des bureaux de chaque côtés de l'allée. À l’angle d’un couloir, ils se retrouvèrent nez à nez avec Antony, pointant leur baguette sur lui avant de le reconnaître.

« C’est toi qui a utilisé la plateforme ? » Demanda Harry pendant que Sidley se bouchait les oreilles pour diminuer le bruit de l’alarme.

« Oui. Coupe-la ! »

Le brun agita sa baguette, l’alarme cessant aussitôt. En temps que directeur, il était l’un des seul à pouvoir décréter que le danger était passé et l’éteindre, pour le plus grand bonheur de ceux qui étaient dans les parages. Tony et Sid soufflèrent de soulagement tandis que leur patron criait à la ronde de ne plus s’inquiéter, qu’il n’y avait aucun risque. Puis il se tourna vers le coupable de toute cette agitation. Pour toute réponse, Antony lâcha.

« Il y a du nouveau. Venez vite ! »



.oOo.

Review ?

En tout cas à dans trois semaines !

 
 
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