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au 31 Mai 21 :
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la métamorphose
Par leelax
Batman  -  Romance/Drame  -  fr
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Etre la solution, pas le problème

Quand j’étais petite, ma maman me répétait souvent que les monstres n’existaient pas. Mais il y en a…

      Mes parents se sont rencontrés sur les bancs de l’université d’Harvard. Mon père, Charles Quinzel, était un brillant étudiant en médecine qui se destinait à la carrière militaire comme son père et son grand-père avant lui. Ma mère, Eleonore Peters, étudiait la psychologie. Ils étaient faits pour être ensemble. Lui avec sa haute silhouette athlétique et bronzée, un sourire brillant de santé, des yeux bleus turquoise, elle petite, fragile avec de beaux cheveux blonds et des yeux noirs rieurs et espiègles. Le parfait couple d’étudiants modèle. Ils se sont mariés après l’obtention de leur diplôme et ont commencé une vie rythmée par les mutations et les affectations de mon père sur les différentes bases de l’armée américaine. Hawaï, San Diego, Northfolk, mon père servait son pays en tant qu’officier de marine. Selon les dires des soldats, le Lieutenant Quinzel, médecin militaire en charge des officines de l’armée était très apprécié. Quand je suis arrivée, ma mère a abandonné son travail de psychologue pour se consacrer à mon éducation. Je suis née à Quantico dans l’Etat de Virginie. Mon père décida de m’appeler Harleen Elisabeth Quinzel, du nom de mon arrière-grand-mère paternel, ce à quoi ma mère n’eût rien à redire. Mon père décidait de tout, tout le temps, elle, elle ne pouvait que s’effacer, abonder dans son sens ; c’était la seule option qui lui appartenait. Elle l’avait toujours suivit aveuglément, persuadée qu’il prenait toujours les bonnes décisions. Quand mon père lui avait parlé de Quantico, elle n’avait même pas réfléchi, elle l’avait suivi, comme toujours. Mes parents s’étaient installés dans la petite ville entourée d’une base de la Marine, l’an précédent. La parfaite famille américaine, dans la plus pure tradition luthérienne.

   Si mon père fut déçu de ne pas avoir de fils, il se consola bien vite en s’apercevant très tôt de mon « potentiel ». Ma mère avait remarqué que j’étais plus vive, plus réactive que les autres enfants en bas-âge.  Bien avant les autres, je savais me tenir droite, marcher, parler, élaborer des jeux plus complexes, faire preuve d’une imagination plus riche. J’étais plus curieuse, plus attentive, plus observatrice que les autres enfants. Je n’avais pas cette manie exaspérante, selon mon père, de crier ou de sauter partout à tout instant. Non la petite Harleen était sage comme une image, extrêmement sérieuse et facile à vivre. Une adulte en miniature en somme. Il m’apprit tout avant l’âge. J’écrivais, comptais calculais, lisais, bien avant les autres enfants de la base. Ma mère aménagea un petit bureau dans la maison, juste à côté de celui de mon père. J’y restais enfermé du matin au soir, à apprendre les leçons qu’ils avaient élaborées pour moi, résolvant les problèmes de plus en plus complexes et les énigmes. Je ne me rebellais jamais, pourquoi donc ? Quand mon père rentrait le soir, ma mère s’asseyait à côté de lui dans le petit salon, et moi face à eux je leur récitais mes leçons, ravie de voir la fierté briller dans les yeux bleus aciers de mon père. Il était si difficile d’arracher un sourire à ce visage froid et distant. Mes parents désapprouvaient le modèle traditionnel portée aux nues par la plupart des thérapeutes, pour eux, l’affection n’était pas un dû, si je voulais recevoir des marques d’affection, je devais les mériter. Je n’ai pas le souvenir d’avoir été materné par mes parents, ces manies qu’avaient les autres enfants de réclamer ou d’exiger la tendresse de leurs parents me révulsaient d’une certaine manière. Si j’avais osé me comporter de cette manière avec mon père, il m’aurait certainement punie, ou pire, il se serait mis en colère…

   Les colères de mon père pouvaient être terribles et dévastatrices. Il ne criait jamais, non bien sûr les voisins pourraient entendre, mais sa rage n’en était pas moins palpable. Une rage froide, sourde, qui pouvait s’abattre sur vous avec une précision chirurgicale et la violence de la foudre. Il pouvait vous pétrifier par son seul regard, se délectant de la terreur muette qu’il venait de déclencher. Il pouvait alors vous broyer entre ses doigts fins et délicats, des mains de médecins à n’en pas douter, et une fois la crise passée, vous n’étiez que porcelaine brisée.

    Je déclenchais une fois son ire. Je devais avoir sept ou huit ans. Un jour, la ville accueillit un cirque itinérant, ce qui constituait un véritable évènement pour les familles, car à Quantico l’animation était plutôt rare. Curieuse, je tentais de persuader mon père d’y aller, mais je fis face à un refus catégorique. Ces distractions étaient malsaines, une petite fille aussi intelligente devait comprendre toute l’inutilité d’un tel spectacle. Ma mère, voyant le désir farouche qui m’animait, plaida ma cause avec douceur auprès de mon père. Après maintes négociations et maintes promesses, elle finit par lui arracher une autorisation réticente. C’est surexcitée que je me précipitais dans la voiture sous le regard amusé de ma mère.

   Ce que je vis une fois là-bas m’émerveilla. La musique, les rires, les costumes, les acrobates, tout était si beau, si coloré. Je n’avais jamais assisté à un tel spectacle auparavant. Les artistes évoluaient avec tant de grâce, les numéros étaient si splendides que j’en avais le tournis.

   Lorsque deux clowns entrèrent en scène, je fus d’abord effrayée par leur maquillage outrancier en particulier, ces sourires factices tracés de part et d’autres de leurs visages, rampant jusque sur leurs joues. Leur pâleur blafarde, où la lumière miroitait me mit mal-à-l’aise, elle donnait l’impression que leurs visages dégoulinaient de leur cheveux verts et rouges, et semblait accentuer l’aspect carnassier de ces sourires figés. Je me tassais sur moi-même au moment où l’un d’eux me sourit, et je me tournais vers ma mère qui les regardait fascinée :

« - Maman est-ce que ce sont des montres ? »

  Elle leva un sourcil étonné puis parti dans un doux rire cristallin face à ma mine inquiète :

« - Des montres ? Mais non pas du tout, ils sont très gentils au contraire ! »

   Comme pour prouver ses dires, l’un des clowns se précipita sur un tricycle  et fit un tour de piste, tâche assez ardu quand on faisait une pointure taille cinquante, à la poursuite de bulles multicolores venues de nulle part, tandis que l’autre clown, celui avec les cheveux verts, peinait à gonfler des ballons pour en faire des girafes, des chiens et même un chat qu’il laissait ensuite s’envoler dans le chapiteau vers les enfants.

« - Tu vois, reprit ma mère en se penchant vers moi, les clowns ne sont pas méchants, ils passent leur temps à faire des blagues. »

  Les clowns déclenchaient l’hilarité partout aux quatre coins du chapiteau, s’empêtrant dans leurs chaussures trop grandes, se saluant avec des poignées de mains électriques. Tout cela était fascinant. Rassurée par les propos de ma mère, je commençais à me détendre et à profiter du spectacle. C’est alors que surgit devant moi un jeune garçon aux cheveux noirs très ébouriffés. Il était plus âgé que moi et incroyablement habile. Il se figea devant moi dans l’ombre et après un temps de surprise je le détaillais, quand la lumière des projecteurs me le permit. Le costume du garçon était différent de celui des deux autres clowns au centre de la piste. Des carreaux noirs et rouges étaient brodés sur le justaucorps, tandis que sur son col blanc aux pointes dentelés pendaient des grelots. A ses mains et ses chevilles, des monceaux de tissus d’un blanc éclatant, étaient plissés à l’extrémité des manches et tombaient gracieusement sur ses mains fines. Il portait des chausses, l’une rouge, l’autre noir, avec lesquelles il glissait plus qu’il ne marchait, se faufilant en silence à travers le public. Son visage était incroyable. Il avait la même pâleur que celui des deux clowns, mais semblait pourtant briller d’un éclat particulier. Encerclant ses yeux sombres, un masque d’un noir d’encre encerclait ses yeux et gommait ses sourcils. Sur sa bouche peinte en noire, deux longs traits fins dessinaient le même sourire que celui de ses comparses. Mais le sien était différent. Plus rusé, plus beau à regarder. Il pencha légèrement la tête en me regardant fixement, et sur ses cheveux en bataille, je vis le gracieux bonnet dodeliner légèrement. C’était un bonnet composé de deux longues manches, qui lui descendaient jusqu’au milieu des cuisses, l’une rouge l’autre noir, et aux extrémités desquelles avaient été également fixés deux grelots qui tintinnabulaient joyeusement à chacun de ses mouvements.

    Il se détourna soudainement après m’avoir étudiée, et enchaîna les acrobaties pour aller retrouver ses deux camarades. Fascinée je le regardais exécuté ses mouvements avec une agilité peu commune. Les clowns tentaient de l’attraper mais ses cabrioles et ses pirouettes étaient si rapides qu’ils échouaient toujours. Lui s’amusait de la maladresse de ses deux balourds, et continuait à les houspiller, volant le chapeau de l’un, baissant le pantalon de l’autre. Je ris aux éclats et demandai à ma mère qui était ce clown particulier :

« - Ce n’est pas un clown ordinaire Harleen, murmura-t-elle amusée, c’est le plaisant Arlequin. »

  Ma mine perplexe la fit sourire et elle me serra davantage contre elle avant de me raconter sur le ton de la confidence :

« -on raconte qu’un jour, le Diable s’ennuyait tellement qu’il quitta les Enfers pour errer sur la terre. Les Enfers étaient alors déserts, il y avait bien peu d’âmes damnées et personne n’avait rien à faire. Quand l’un des Anges dit au Diable qu’il était devenu inutile et incapable de terrifier qui que ce soit, celui-ci se vexa. Ils firent alors tous deux un pari. Avant que sept jours ne soit révolus, il devait réussir à terroriser sept âmes humaines, sans quoi il ne pourrait retourner en enfer. Le pari fut tenu et le Diable parti. Il cherchait des âmes crédules et faibles qu’il pourrait terrifier à sa guise, mais les hommes, que l’Ange avait prévenu, le fuirent et se calfeutrèrent dans leurs maisons. Le Diable était furieux, il ne savait pas comment gagner son pari, il continua à errer parmi les hommes, jusqu’à ce qu’un beau jour il tomba sur un cirque itinérant. Il se faufila à l’intérieur et tenta de terroriser la foule, mais personne ne lui accorda la moindre attention, trop occupée à contempler le spectacle. Furieux et vexé, le Diable parti dans la coulisse, c’est là, en voyant les clowns se maquiller qu’il eût une idée. Le Diable prit l’apparence d’un magnifique garçon et se grima de telle sorte que personne ne le reconnut. Il devînt Arlequin et entra sur la piste, où il ridiculisa les clowns. Sentant que toute l’attention était sur lui, il voulut terrifier la foule en lui montrant son vrai visage, mais les rires et les hourras le retinrent. Il décida plus tôt d’aller trouver l’Ange qui l’attendait non loin de là. Celui-ci ne le reconnut pas et fut enchanté d’être ainsi invité par Arlequin au cirque. L’Ange arriva sur la piste et fut charmé par les talents d’acrobates du jeune garçon. Il était si gracieux, si agile et si beau, que l’Ange oublia tout. Mais quand les pirouettes et les cabrioles s’arrêtèrent, les rires de la foule le ramenèrent brutalement à la réalité. Arlequin lui avait volé son auréole, sa toge et ses ailes et il était à présent nu devant la foule qui riait de lui. Arlequin montra alors finalement son vrai visage et tous ceux qui furent présents éprouvèrent la peur de leur vie. On ne se moque pas impunément du Diable »

   Je reportais mon attention sur le garçon, il s’était immobilisé au centre de la piste et regardait les clowns avec mépris. Le Diable vraiment ? Le garçon tourna alors lentement la tête vers moi. En pleine lumière son visage semblait terrifiant, sa bouche barrée d’un pli cruel ses yeux noirs perçant me tétanisèrent. Il resta de longues secondes ainsi, puis soudain, il pencha légèrement la tête de côté et son visage se fit beaucoup plus doux avant de se fendre d’un sourire charmeur et rusé. Oui, il y avait peut-être quelque chose de diabolique chez lui.

 

   Nous rentrâmes à la maison bien plus tard, la voiture à peine garée je me précipitais dans la maison où mon père nous attendait. Je lui racontais tout, les acrobates, les rires, la musique et surtout Arlequin, le divin Arlequin qui était si beau, si agile…je voulais être comme lui, faire ce qu’il faisait, être ce qu’il était.  Je lui parlais de mes rêves, de toute cette magie à laquelle je voulais appartenir et je me mis même à danser devant lui, espérant qu’il trouva cela charmant. Ma mère venait juste de refermer la porte quand elle vit mon père m’asséner une gifle monumentale.

« - Tu feras ce que je te dirais, dit-il d’une voix calme parfaitement maîtrisée, il n’y aura pas de monstres, de clowns ni de bohémiens dans ma maison. Les Quinzel sont une famille respectable, il est hors de question que ma fille unique joue les acrobates avec des bons-à-rien. Tu feras ce que je te dirais de faire, répéta-t-il d’une voix dure avant de se tourner vers ma mère, tant qu’à toi, je te faisais confiance et c’est comme ça que tu me remercies ? Après tout ce que j’ai fait pour notre famille ? A partir de maintenant c’est moi qui m’occuperais d’Harleen. »

   Sa voix était si dure, si cassante que ma mère ne dit pas un mot et se recroquevilla dans un coin. C’est à partir de ce jour-là que ma vie à changer. Mon père se montra plus exigeant que jamais avec moi. Dans les jours qui suivirent, il prit le temps de déconstruire un par un tous les rêves que cette soirée avaient fait naître en moi. Il décortiqua mes chimères avec une précision mortelle, semant le doute dans mes ambitions, blâmant la vanité et la futilité d’un tel projet. Avec les capacités qui étaient les miennes, je devais avoir honte d’ambitionner si peu. Seules les pauvres filles ont se genre de rêves, et il n’y avait de pauvre fille chez les Quinzel. Je serais ce qu’il voudrait que je sois, point final.

   On me scolarisa dans l’école de Quantico, mais il s’avéra bien vite que ma progression serait problématique. A sept ans, j’avais le niveau d’un enfant de douze. Là où mes camarades découvraient la construction de la phrase, j’élaborais déjà des textes construits. On essaya plusieurs autres classes, mais dans chacune d’elles je ne trouvais pas ma place. Je m’ennuyais. Les enseignants, aussi compétents fussent-ils, n’avaient rien à m’apprendre que je ne savais déjà. Durant les deux années suivantes, mes parents me changèrent deux fois d’école, avec le même résultat. A la maison, j’étudiais le programme du lycée sans éprouver de difficultés, là-bas je m’ennuyais ferme. De plus, mes relations avec mes camarades s’envenimaient assez rapidement. J’avais déjà sauté deux classes, et le fait d’être encore la plus brillante au milieu d’enfants plus âgés était un véritable fardeau. Seule, malheureuse, je devenais inévitablement la cible des autres et leur souffre-douleur. Peu de temps après, le psychologue scolaire appela mes parents pour un entretien durant lequel il s’émerveilla de la croissance de mon intelligence :

« - Mr et Mrs Quinzel vous ne vous rendez pas compte, les enfants grandissent par pallier progressivement, mais il semble que l’intelligence de votre fille se développe à une vitesse déconcertante. Les tests de QI effectués en début d’année ne sont plus valables, les capacités d’Harleen se sont démultipliées entre temps. C’est tout bonnement incroyable ! Comme si son intelligence se développait à vitesse accélérée. Il existe une école à Denver, pour les enfants comme Harleen, je sais , dit-il d’un ton rassurant face à la mine horrifiée de ma mère, je sais c’est assez loin, mais elle sera dans une école sur-mesure pour elle, en l’état actuelle des choses, il fit une pause le temps pour mes parents de digérer la nouvelle avant de reprendre, écoutez le système conventionnel ne convient pas à Harleen, elle ne se sent pas à sa place, elle a déjà sauté deux classes, mais nous savons qu’en réalité elle a plusieurs années d’avance. Si nous la laissons dans le système actuel, elle risque de décrocher, en dépit de ses incroyables capacités, et même de sombrer dans l’échec scolaire, faute de stimulations adaptées. »

   Cette nouvelle fut très difficile a accepté pour ma mère. Elle refusait catégoriquement de voir sa fille de neuf ans quitter le foyer si tôt. Mais une fois de plus, ce fut mon père qui décida, un mois après l’entretien avec le psychologue scolaire et une fois mon dossier d’admission complet, je fis mes valises et parti en internat à Denver. Depuis l’épisode du cirque, mon père ne me voyait plus de la même façon. Il était plus distant, plus froid, cette idée de scolarité à Denver le réjouit, non pas pour moi, mais pour lui.  Ma mère ne fut sollicitée à aucun moment, mais c’est en larmes qu’elle me dit au revoir à l’aéroport. Une scène qui allait se reproduire, durant les dix années suivantes.

   Elle m’écrivait et m’appelait régulièrement, de temps à autre elle et mon père venaient me voir, et je retournais à la maison pour les vacances. Au fil du temps nous avions élaborée une relation distanciée, courtoise certes, mais sans fondements solides. Mon père souhaita que je fasse médecine, une vieille tradition familiale, ma mère voulait elle que je sois heureuse, mais n’osait jamais l’affirmer trop fort. De peur de contrarier mon père, sans doute.

   A quatorze ans, j’entamais un cursus universitaire adaptée à Denver, la moitié du temps à l’école, l’autre à l’université. C’est à peu près à cette époque que mon goût pour aider les autres émergea. Ecouter, trouver des solutions, rassurer, soutenir, me semblait plus gratifiant que de gagner beaucoup d’argent. Le contact humain était différent, la vision du patient était différente. Je repensais au psychologue scolaire de Quantico, à la manière dont il s’impliquait auprès de chaque enfant, de chaque parent, ne baissant jamais les bras, se démenant toujours pour trouver la solution la plus adaptée possible. Cette idée trouva un écho en moi. J’avais toujours grandit seule : fille unique, ayant pour ainsi dire aucun ami, je voulais savoir quelle sensation procurait le fait d’être utile à quelqu’un. Je voulais aider les gens, pas opérant ou en posant des points de sutures, mais en les accompagnants dans leur résolutions. J’étais faite pour ça. Il me fallut tout mon courage pour oser soumettre l’idée de la psychiatrie à mon père qui s’en étonna. Pourquoi une telle spécialité quand je pouvais être neurochirurgien ? Pourquoi ? Parce que je voulais être la solution, pas le problème.

  

 
 
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