manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
La fureur du fleuve
Par SarahCollins
Originales  -  Mystère  -  fr
24 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 16     Les chapitres     2 Reviews     Illustration    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
Une femme traquée

Phil Collins — Long long way to go

16. Une femme traquée

Personne ne peut pendant très longtemps se montrer un visage à lui-même et en présenter un autre reste du monde sans finir par s’y perdre et se demander lequel des deux est le vrai. Nathaniel Hawthorne

— Alors on en revient toujours au même point, conclut Peter quand Jenny eut achevé le long récit de sa confrontation avec Barbara Simmons. Mark Simmons s’est sans doute débarrassé de ta tante parce qu’elle en savait trop sur Save Children et notamment la mort de Uliana. D’abord, la maltraitance et maintenant … ça.

Il secoua la tête, visiblement secoué par ces nouvelles révélations, ces nouveaux secrets honteux.

— Oui, Simmons avait des raisons de vouloir tuer ma tante, reconnut Jenny. Mais pourquoi maintenant ? Plus de vingt ans après la mort de Uliana ? Pourquoi aurait-il attendu aussi longtemps avant d’agir ?

— Peut-être qu’il a eu vent des investigations de ta tante. Rappelle-toi cette liste d’enfants adoptés qu’elle gardait dans son box. Selon toute vraisemblance, elle voulait vérifier si les rumeurs de maltraitance étaient avérées.

— Mais comment Simmons aurait-il pu apprendre qu’elle faisait cela? Je doute que tante Sally soit allée lui en parler !

— Certes, mais elle a pu aller voir sa femme, qui l’aura ensuite répété à son mari. Ou alors, il l’a appris autrement. Si ta tante s’est mise à fouiner partout en posant des questions sur Save Children, ça ne m’étonnerait pas que Mark Simmons, avec l’influence qu’il avait à Charlestown, ait fini par en entendre parler.

— Brillante théorie sauf que maintenant, Simmons aussi est mort. Lui aussi assassiné. Si on écarte Daniel Ariyoshi de la liste de suspect – son alibi semble être en béton – alors il est probable que le double meurtre est lié à celui de Mark Simmons. Le lien avec Save Children ne peut pas être un simple hasard.

— Non, en effet, reconnut Peter. Alors, peut-être que … Peut-être que c’est Daniel Ariyoshi qui a tué ta tante et Ned.

— Pourquoi aurait-il fait ça ? Il ne travaillait même pas à SC à l’époque. Pour autant qu'on sache, rien ne prouve qu’il sait ce qui est arrivé Uliana Golovkina !

Peter fit la moue.

— Je n’en serais pas si sûr à ta place. Je pense qu’il devait être au courant, étant donné ses liens avec Simmons. Il aura voulu protéger l’organisation. Il semble y être plus que dévoué.

Jenny haussa un sourcil.

— Et il aurait ensuite assassiné son amant et associé pour on ne sait trop quelle raison ? fit la jeune femme.

Elle était dubitative. Peter aussi, pour être honnête.

— Et où est-ce que tu places l’homme qui a payé Dwight Williams pour incendier le bar dans cette équation ?

— Je ne sais pas encore, finit-il par reconnaître au bout d’un moment.

OooOo

Le lendemain matin, un mardi, Jenny se réveilla de bien meilleure humeur.

Cette journée lui apporterait quoi qu’il arrive plusieurs réponses sur l’action en justice que voulait intenter sa tante et Ned et les adoptions plus ou moins légales – plutôt moins d’ailleurs - de Save Children.

Elle allait rencontrer le mystérieux avocat John J. Kerrigan et de son côté, Peter avait rendez-vous avec Raquel Payton, la réalisatrice de documentaire.

Elle repéra sans aucune difficulté l’homme de loi. John Kerrigan la dépassait de plus d’une tête et avait l’air un petit peu plus jeune qu’elle

Avec sa silhouette svelte mais athlétique, ses yeux sombres et ses traits sculptés, il devait rencontrer un grand succès auprès de la gente féminine. Sa peau mate suggérait des origines hispaniques, même si nom était une ode à l’Irlande. Jenny songea, non sans ironie, qu’en d’autres circonstances, elle aurait été plus que flattée de partager un café avec lui. Mais l’heure n’était pas au flirt. En d’autres circonstances, se répéta-t-elle tristement.

Ils se saluèrent avant de s’installer face à face. Ils discutèrent de tout et de rien, d’un ton léger et badin, mais elle le sentait très intrigué. Il attendait juste qu’elle se lance, comprit-elle.

Ce qu’elle fit une fois qu’on leur eut apporté leurs boissons. La serveuse lui adressa un regard des plus aguicheurs mais voyant qu’il ne lui prêtait pas la moindre once d’attention, elle s’éloigna, déçue.

Il la fixait du regard et elle entreprit de lui raconter par le menu sa visite à ses patrons, au cabinet et l’impression de malaise qu’elle ressentait depuis, sans parvenir à en comprendre l’origine. Quelque chose n’allait pas, elle en aurait mis sa main au feu.

Mais en face d’elle, l’avocat semblait interloqué par autre chose.

— Qu’il y a-t-il ? lui demanda-t-elle.

— Vous et votre ami détective étiez au cabinet ?

Elle hocha la tête.

— Et vous avez demandé à me rencontrer ? Moi, spécifiquement ?

— Oui. Etant donné que votre nom était inscrit sur les papiers que ma tante avait conservés, on s’est dit que c’était une bonne idée. Mais votre patron nous a dit que vous n’étiez pas là, que vous faisiez un voyage d’affaires ou quelque chose comme ça.

— J’étais là, dit-il très calmement. Il n’y a jamais eu de voyage et personne ne m’a jamais dit que vous aviez cherché à me voir.

Jenny resta silencieuse, pensive mais loin d’être surprise. Herbert Allen ne leur avait même pas proposé de fixer une date pour un éventuel rendez-vous ultérieur. Durant toute l’entrevue, il avait semblé impatient de les voir partir et décidé à contrôler les moindres paroles de l’autre avocat. Comme s’ils avaient quelque chose à dissimuler.

— A votre avis, pourquoi voulait-il empêcher qu’on vous rencontre ? reprit la jeune femme.

— Je ne sais pas vraiment. Toute cette histoire est étrange depuis le début, de toute façon.

— Etrange dans quel sens ?

— Dans l’attitude de mes supérieurs surtout. Herbert Allen et Bradley Cummings. J’étais avec lui quand votre tante est venue et qu’elle nous a dit qu’elle voulait intenter un procès à Linda Thompson. Et après cette première rencontre, Brad semblait plutôt enthousiaste à l’idée de s’occuper de cette affaire et de découvrir ce qu’il y avait sur ce fameux enregistrement.

Jenny haussa un sourcil.

— Votre tante prétendait avoir un enregistrement très compromettant de Thompson, expliqua-t-il devant son air surpris.

— Vraiment ? Alors que s’est-il passé par la suite ? Qu’est-ce qui a fait changer d’avis votre supérieur ?

Il secoua la tête, visiblement toujours confus à l’évocation de ce souvenir.

— Encore un autre mystère, avoua-t-il. Tout ce que je sais, c’est qu’à peine quelques heures plus tard, Brad est venu me voir pour me dire que finalement, nous n’allions pas prendre cette affaire. Il ne m’a jamais vraiment expliqué pourquoi. Il s’est juste contenté de raisons vagues et plutôt foireuses si vous me passez l’expression.

— Du genre ?

— Il n’y avait pas assez de preuves, le cabinet ne pouvait pas risquer sa réputation dans une affaire comme celle-ci, votre tante mentait peut-être à propos de cet enregistrement ... Quand je parle d’argument foireux, c’est surtout à ce dernier que je pense, à vrai dire. Il est vrai que cette histoire d’enregistrement qu’elle ne voulait pas nous donner m’a intrigué moi aussi mais on aurait pu attendre un peu ... Lui donner la possibilité de nous en fournir une copie plus tard par exemple.

— Mais ce n’est pas ce qui s’est passé, comprit Jenny.

— Absolument pas. Quand Brad est venu me voir, j’ai bien compris que la porte était définitivement fermée, quelle que soit les infirmations ultérieures que Sally Quinn pourrait nous apporter.

Jenny réfléchit. Attaquer l’ancienne vice-présidente de l’une des banques les plus importantes du pays constituait un risque, certes, mais aussi un défi excitant, inédit. Quel avocat refuserait pareil défi ? C’était l’occasion d’asseoir sa réputation et de se faire beaucoup d’argent avec des dommages et intérêts qui promettaient d’être exorbitants, si ce procès avait lieu un jour. Alors pourquoi le cabinet Allen & Roth se dérobait-il ainsi ?

Kerrigan reprit son récit.

— Ensuite, plus tard cette même journée, Herbert Allen en personne est descendu me voir et m’a demandé ce que je pensais de toute cette affaire avec Sally Quinn. Je lui ai répondu : « visiblement, il n’y a plus vraiment d’affaire » et il a eu l’air extrêmement satisfait.

— Est-ce que c’est... habituel que l’associé principal de votre cabinet vienne voir un simple collaborateur – sans vouloir vous offenser – pour avoir son avis sur une affaire ?

— C’est la première fois que ça m’arrive. Certes, je ne travaille pas depuis si longtemps que ça là-bas mais non, je ne qualifierais pas cette pratique d’habituelle.

Jenny regarda les autres clients du café, à cours de questions. Elle aurait bien aimé que Peter soit avec elle.

— Je vais essayer de savoir ce qu’il se passe, enfin ce qu’il s’est passé, mais je ne vous promets rien, la prévint Kerrigan.

Elle hocha la tête et le remercia d’être venu jusqu’à Charlestown pour lui parler.

— Oh, ce n’est rien, ne vous en faîtes pas pour ça. Et puis, ce n’est pas très loin de New York.

— Bon ... Mais pour la peine, je peux bien vous offrir le café, dit-elle en cherchant son porte-monnaie au fond de son sac.

— Pas question ! Ma mère, qui est plutôt de la vieille école, serait horrifiée si elle découvrait que j’avais laissé une dame payer l’addition à ma place. Et puis, on me paie suffisamment cher au cabinet, croyez-moi. Je pourrais peut-être le faire passer en frais de service.

Elle rit et leva les mains en signe de reddition.

— Si c’est le cabinet qui paie, je n’ai plus rien à dire alors !

Il rit à son tour puis jeta un coup d’œil curieux au micmac qu’elle avait étalé sur la table, en cherchant son porte-monnaie.

— C’est de vous ce dessin ?

Il regardait le portrait-robot que Peter avait obtenu de la petite frappe qui avait incendié le Quinn’s. Il s’agissait de l’homme qui l’avait payé pour commettre son forfait. Peter lui avait confié l’original et elle ne cessait de le regarder, dans l’espoir de reconnaître cet homme. Mais pour l’instant, son identité demeurait un mystère complet.

— Ce n’est pas un dessin, c’est un portrait-robot et surtout, c’est une longue ...

— Attendez, murmura-t-il en l’interrompant. Il se pencha et tourna la feuille, l’orientant vers lui. Je connais ce type.

Les battements du cœur de Jenny s’accélèrent brutalement.

— Quoi ?

— Je ne me souviens pas de son nom mais je sais que ... Elle l’avait engagé comme garde du corps après avoir reçu des menaces de la part d’anciens clients de la banque, d’après ce qu’on dit.

Elle ? Qui ça, elle ?

— La vice-présidente de la Sheridan Brothers. Enfin, l’ancienne.

— Linda Thompson, dit la jeune femme d’une voix blanche.

Celle-là même à laquelle sa tante voulait intenter un procès qui risquait de la délester d’une bonne partie de son compte en banque.

OooOo

Les rumeurs de maltraitance avaient-elles un fondement ou n’étaient-elles, en fin de compte, que des rumeurs ?

Le découvrir constituerait une grande avancée pour Peter. Parce que si ces histoires de maltraitance étaient erronées, les dirigeants de SC n’avaient rien à craindre de Sally et par conséquent aucun mobile pour la supprimer.

La femme qui l’attendait dans un café branché de Washington Park avait de longs cheveux bruns qui cachaient presque son beau visage ovale mais lorsqu’elle leva les yeux vers lui alors qu’il prenait place à ses côtés, il ne put qu’admirer ses grands yeux d’un vert saisissant.

Une fois installé dans le box, juste en face d’elle, il remarqua qu’elle avait l’air un peu pâle. Peut-être était-elle simplement malade ? Il fallait vraiment qu’il arrête de voir le mal partout, il devenait complètement paranoïaque à force.

— Madame Payton, la salua-t-il, enchanté de faire votre connaissance. Peter Westerfield.

Elle secoua lentement la tête.

— En fait, … je ne suis pas Raquel Payton.

Il haussa les sourcils.

— Oh, j’ai dû me tromper de table, désolé. J’avais rendez-vous avec quelqu’un dans ce café.

— Non, non, vous ne vous êtes pas trompé. Je suis Sophia Boyle, une … amie de Raquel. Nous avons travaillé ensemble sur plusieurs documentaires.

Peter était de plus en plus confus.

— Est-ce qu’elle vous a demandé de la remplacer parce qu’elle ne pouvait pas venir à notre rendez-vous ? s’enquit-il.

— Raquel est morte.

— Quoi ?

— C’était il y a presque trois semaines.

— Que s’est-il passé ?

Il avait surtout envie de demander si la mort était d’origine criminelle ou accidentelle mais cette formulation lui paraissait un peu brutale. Sophia Boyle semblait très proche de la défunte. 

— Un accident de jet-ski. Elle passait quelques jours en Californie, chez des amis et …. c’est arrivé.

Le jeune détective secoua la tête, cherchant vainement les bons mots. Ce qui lui arrivait de plus en plus ces derniers temps.

— Je suis vraiment navré. C’est affreux. Je l’ignorais à vrai dire.

Il laissa passer quelques instants de silence avant de poser la question qui le taraudait.

— Pardonnez ma brusquerie mais … Pourquoi ne m’avez-vous pas parlé du décès de votre amie quand on s’est mis d’accord pour le rendez-vous ?

Elle haussa les épaules, le regard vide.

— J’étais curieuse de savoir ce que vous vouliez exactement et puis, …

— Oui ? l’encouragea Peter.

— Je sais que ça peut sembler étrange ou même dingue mais quand je vous ai entendu parler du documentaire sur Save Children, je me suis dit que je me devais de vous rencontrer et de tenter d’achever le travail de Raquel.

— Comment le pourriez-vous ? Vous n’avez pas travaillé sur ce documentaire, non ?

— Si, un petit peu seulement mais Raquel m’en parlait beaucoup. Ça lui tenait énormément à cœur.

— Vous vous souvenez de ce dont elle vous parlait ? Des noms ? Ou bien de quelconques informations sur ces rumeurs de maltraitance au sein de familles adoptives ?

Un sourire bref et hésitant éclaira son visage.

— En fait, j’ai amené quelques-unes de ses notes avec moi. Je me suis dit que ça pouvait toujours servir. Ah, les voilà ! s’exclama-t-elle en sortant un carnet noir de son sac à main. Elle a beaucoup écrit au sujet d’un cas avéré de … Je ne sais pas comment dire.

— Mauvaise adoption ? suggéra Peter.

Sophia grimaça.

— Oui, si on veut. Bref, l’enfant s’appelle Sean Vogel. Il a été adopté par un couple qui, moins d’un an plus tôt, avait perdu la garde de ses enfants biologiques. Et pour cause de mauvais traitements, déjà.

Une serveuse s’approcha.

— Juste un café, commanda la jeune femme, avant que Peter ne jette son dévolu sur un cappuccino.

— Je suppose que les choses se sont mal finies pour Sean ? s’enquit Peter quand la serveuse se fut éloignée.

— Oui. Le père adoptif qui était un alcoolique notoire, a battu sa femme à mort. Sous les yeux du gamin. C’était il y a neuf ans et Sean est passé de foyers en familles d’accueil puis en cures de désintoxication depuis. Le salaud de père pourrit dans une prison du New Jersey actuellement.

Ecœuré, Peter secoua la tête.

— C’est abominable.

— Et le pire c’est que Save Children aurait pu éviter toute cette tragédie s’ils avaient pris la peine d’effectuer une réelle évaluation psychologique ou de se renseigner sur les Vogel. Ils étaient fichés mais comme ils avaient de l’argent …

— Les Simmons n’en ont rien eu à faire, compléta Peter, de plus en plus révolté par toute cette histoire.

— Exactement, et c’est ce que Raquel voulait démontrer dans son documentaire. Vous savez, dans toute adoption et même dans toute naissance, il y a une part d’incertitude. Même avec les meilleurs psychologues ou assistantes sociales du monde, on ne peut pas toujours prévoir l'avenir d'un enfant mais au moins, on essaie de limiter les risques. Tandis qu’à Save Children, tout ce qu’ils font, c’est encaisser les chèques ! s’indigna Sophia. Ils ne s’intéressent pas à ces gamins.

— Barbara Simmons, la co-fondatrice, affirme pourtant que ces pratiques n’ont plus court maintenant.

Une exclamation des plus méprisantes franchit les lèvres de la jeune réalisatrice.

— Et vous la croyez ?

Peter haussa les épaules.

— Son cher mari et elle n’ont fait que mentir et jouer les bienfaiteurs de pacotille au cours des trente dernières années. Moi, je ne croirai pas un mot de ce qu’elle peut dire, à votre place.

—Mais son mari Mark vient de mourir et … j’ai l’impression qu’elle veut peut-être soulager sa conscience.

Il eut la nette impression qu’elle était sur le point de dire qu’à son avis, Barbara Simmons n’avait pas de conscience. Elle se contenta d’un sourire amer.

— Si vous le dites … Mais vous avez raison sur un point : la mort de son mari va peut-être la libérer d’un poids et la pousser à révéler tous ses secrets. Parce qu’une chose est sûre, monsieur Simmons exerçait une immense influence sur son épouse – ainsi que sur tous ses employés. Dans ses notes, Raquel allait jusqu’à le comparer à un « gourou ».

OooOo

Une semaine plus tard

Barbara Simmons déposa une gerbe de fleurs sur la tombe fraîchement creusée de son mari et se redressa, les larmes aux yeux.

Son mari. Elle n’arrivait pas à croire que Mark soit là-dessous, en train de se dessécher six pieds sous terre.

Dans quelques années, vingt ou vingt-cinq ans si elle avait de la chance, elle le rejoindrait ici même, sous terre. Que laisserait-elle derrière elle ? Un époux déjà mort, dans des circonstances controversées qui plus est, pas d’enfants ni de petits-enfants.

Elle ne laisserait rien de tout ça. Juste une association autrefois respectée mais désormais chancelante. L’œuvre de toute une vie, un géant aux pieds d’argile et sur lequel on jetait un éclairage blafard. A la lumière des rumeurs de maltraitance et de l’enquête sur Sally Quinn, elle ne donnait pas très cher de la réputation de Save Children. Et leur réputation, c’était sans doute ce qu’ils avaient de plus précieux. Sans toute la bonne publicité de ces trente dernières années, ils n’auraient jamais reçu autant de dons ni attiré l’attention d’autant de politiciens et d’hommes d’influence.

Désormais privés de Mark et de plus en plus montrés du doigt, qu’allaient-ils faire ? Qu’allaient-ils devenir ? Qu’allait-elle devenir ?

PAM !

Une déflagration déchira l’air. Hébétée, il lui fallut quelques instantes pour réaliser qu’il s’agissait d’une arme à feu. Quelqu’un tirait. Et ce quelqu’un tirait sur elle.

Avant qu’elle n’ait eu le temps de ne serait-ce que songer à réagir, une silhouette sortit de l’ombre et l’agrippa, la forçant à se jeter à terre. Elle s’abrita derrière la pierre tombale de son défunt mari, ses mains crispées sur la terre encore fraîche.

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>