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Trou noir
Par QueenCharlotte
Originales  -  Drame/Amitié  -  fr
1 chapitre - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     0 Review    
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UN

Tout est parfait.

C’est la différence entre hier et demain. Aujourd’hui est un jour où la perfection dépasse la réalité, un jour que j’aurais voulu revivre éternellement.

Étendue dans l’herbe haute des champs, je regarde les avions traverser le ciel aux teintes claires et je ne peux m’empêcher de m’imaginer à bord de l’un d’entre eux. Depuis que je suis enfant, j’ai toujours voulu avoir la capacité de voler. Je m’imaginais être aussi légère que l’air et m’élever, troublant ainsi la tranquillité du ciel, comme les avions s’amusent à le faire. J’aimais cette sensation de liberté. C’était tout ce que j’aurais voulu être. C’était tout ce que je ne serai jamais.

Aujourd’hui est une journée parfaite, de celles que l’on voit que trop rarement et qui s’amuse à se dissiper lorsque l’on se rend compte de leur perfection. Mais cette fois-ci, elle ne m’échappera pas. J’ai tout prévu. Je vais figer le temps et ce, pour toujours.

J’aime imaginer ce qui se passe dans l’avion à cet instant précis, alors qu’il brave les quelques rares nuages qui entravent son chemin. Probablement qu’un homme et une femme tombent doucement amoureux de l’un et de l’autre. Probablement qu’un enfant s’émerveille devant le hublot, contemplant d’un œil avide les terres ici-bas. Peut-être même qu’un bébé pleure alors que l’avion est pourvu de secousses. Je ne sais pas et je ne saurai jamais.

Et ça m’est plutôt égal.

Je n’ai jamais pris l’avion et je ne suis pas certaine que j’aimerais ça. Il n’y a pas assez d’actions, sauf en cas d’écrasement. Là, je suis presque sûre que j’adorerais. L’impression de voler, puis de chuter. L’impression de perdre le contrôle. L’impression de vivre.

Un peu comme ma vie, ces temps-ci.

L’avion se perd à travers d’épais nuages. Je ne le vois plus. Pourtant, je sais qu’il est là, quelque part.

Lorsque j’étais enfant, Gabe, mon grand-père, me racontait souvent des histoires extraordinaires, aussi improbables les unes que les autres. Un jour, il m’a dit que certaines îles s’inondaient d’eau lorsqu’on est triste, et que d’autres émergeaient de la terre lors des moments heureux. Je ne sais pas si c’était parce que j’avais une confiance absolue envers Gabe ou parce que j’étais dotée d’une naïveté enfantine, mais à cette époque, je l’ai cru. À tous les soirs, il venait me border et il me racontait une histoire lors de ses merveilleuses aventures qui se sont déroulées sur différentes îles méconnues du reste du monde. C’était notre moment, à lui et à moi.

Puis, tout s’est écroulé. Gabe est mort le mois passé, en juillet, dans un accident. Il s’était endormi au volant et a frappé un arbre avec sa voiture, sur l’autoroute, tôt le matin. À ce qu’on raconte, il n’a pas souffert. Il est mort sur le coup.

Depuis, on aurait dit qu’une tornade s’est abattue sur ma famille. Personne ne nous a laissé une seule seconde de répit. Sauf aujourd’hui. Voilà mon moment parfait. C’est le calme avant la tempête.

À la radio, on raconte que la fin du monde approche. Ce qui est stupide, ce sont les personnes qui y croient. Ce n’est rien de mourir. Une fois mort, le corps devient une carcasse vide, un objet quelconque. Plusieurs croient qu’on devrait enterrer les corps. Je crois plutôt qu’on devrait les donner aux animaux pour qu’ils se nourrissent. Lorsqu’on meurt, on n’en n’a plus de besoin. On n’a besoin de rien.

Comme Gabe.

Il n’a plus besoin de nous. C’est nous qui avons besoin de lui. Moi, surtout.

Lors de l’enterrement, j’avais envie de hurler. Pourtant, je ne disais rien. Le silence nous engloutissait tous. On était là autour d’un trou, comme des idiots, à contempler le vide. Et le vide nous narguait, mesquin.

Gabe m’a déjà raconté que dans la famille Atwood, nous avions la capacité de figer le temps. George Atwood, l’arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père de Gabe a déjà réussi à figer le temps pendant une journée entière, soit vingt-quatre heures. À ce que Gabe racontait, George avait profité de cette journée pour s’empiffrer de biscuits, ce que désapprouvait habituellement sa femme.

Gabe ne m’a jamais révélé le secret pour figer le temps. J’imagine qu’il est disparu, comme lui.

Tant pis.

***

Note d'auteure : Première histoire postée ici, j'espère qu'elle vous plaira.

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me lire !

Charlotte.

 
     
     
 
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