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L'asphyxie
Par Alecto
Harry Potter  -  Drame  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     3 Reviews    
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Ceci est un vieux texte que j'exhume de mes tiroirs, mais j'aurais bien voulu avoir votre avis dessus...

*****

La nuit bleue les enveloppe. Une faible lumière venant de l’extérieur danse sur le sol alors que le vent agite le rideau. Il est tard.

Andromeda ne sait pas ce qui l’a réveillée soudain. La chaleur, peut-être, qui plaque ses cheveux contre son front et colle le drap à son corps. La maison est vide, il n’y a pas un bruit à part le tic tac lancinant et répétitif de la vieille horloge qui s’imprime dans ses tympans. Tout semble calme et paisible, elle seule exceptée, qui ne peut trouver le sommeil et qui s’agite sur le dur matelas.

Elle ouvre désespérément la bouche, comme une noyée, à la recherche d’un peu d’air frais. Mais la brise du dehors ne pénètre pas jusqu’à elle. Son corps brûlant crie cependant à chaque contact qui lui est imposé, la caresse du tissu ou la peau de sa sœur qu’elle effleure dès qu’elle fait un mouvement. Elle ne le supporte pas.

D’un geste rageur, elle bascule les jambes sur le côté du lit et se lève. Ses pas la mènent jusqu’à la fenêtre ouverte. Elle se penche, et respire avec bonheur les parfums de la ville qu’un souffle d’air lui apporte. Elle s’étonne de ce que la rue puisse sembler si vivante, avec ses lampes dont la lumière balaye l’asphalte et qui révèlent par intermittence un passant égaré, alors que la demeure paraît si morte. Elle et Narcissa sont seules, et Narcissa dort d’un sommeil de pierre. Il ne reste plus qu’elle.

Ses parents sont à une soirée mondaine, comme souvent. Bellatrix a profité de l’occasion pour sortir en cachette, se rendre à l’une de ces innombrables soirées où elle se consume dans l’alcool et les sourires, où elle expose à la nuit sa nature d’écorchée vive. Andromeda est restée avec sa sœur, et elle ne peut s’empêcher de penser que ce sera peut-être l’un des derniers moments qu’elle passera seule avec elle. Bientôt Narcissa partira, bientôt elle ira vivre avec ces autres comme s’ils étaient sa vraie famille. Déjà elle se fait plus distante, son esprit est ailleurs, emprunte des chemins que ses sœurs ne peuvent suivre. Déjà elle devient une étrangère.

Andromeda se retourne, et considère la forme sombre et immobile dans son lit. Elle s’approche, et contemple le visage maintenant à quelques centimètres seulement du sien. Son parfum lui parvient, si particulier, une odeur d’herbe coupée et de violette. Ses cheveux, débarrassés du lourd chignon, encadrent maintenant librement son visage et en adoucissent les traits. Elle est si belle, comme un ange endormi.

Mais Andromeda ne peut réprimer le vague malaise qui la saisit soudain. Tout, dans ce visage au front lisse, aux yeux clos, semble la rejeter. Sa sœur, inconsciente, n’est qu’une inconnue dont la figure si familière devient une vivante énigme. Elle se heurte au mur de son indifférence. Elle semble tellement hors d’atteinte! Du coup, le souffle qui effleure les joues d’Andromeda paraît presque une moquerie.

Il fait trop chaud.

Andromeda se précipite dans la salle de bain. L’eau froide qui glisse sur son corps ne lui apporte qu’un soulagement passager; de brûlante, elle devient glacée, mais le malaise est toujours là, tout autour d’elle, en elle. En sortant de la douche, elle surprend son reflet dans le miroir: sa peau pâle comme un linceul, et ses cheveux mouillés qui s’enroulent autour de son cou tels des couleuvres noires. Elle se sent asphyxiée.

L’atmosphère est trop lourde, trop tendue. La chaleur pèse sur elle comme du plomb. Andromeda ne supporte plus cette immobilité de l’air. Elle est prise du soudain besoin de s’échapper, d’aller n’importe où ailleurs qu’ici, un endroit où elle puisse respirer. Tâchant de faire le moins de bruit possible, elle fouille dans l’armoire et en retire une robe légère, qu’elle revêt aussitôt. Pas une seule fois, son regard ne se pose sur la mince silhouette de sa sœur enveloppée dans son drap blanc. Ses yeux l’évitent. Sa main saisit la poignée, cette poignée où l’on peut distinguer le sceau des Black; elle sort de la chambre.

OooO

La porte se referme dans un bruit métallique. Dans, le lit, Narcissa ouvre soudain les yeux. Elle respire profondément, comme les enfants lorsqu’ils tentent de réprimer un sanglot, et ses poings serrent convulsivement le drap. A côté d’elle, le matelas conserve encore la forme du corps d’Andromeda, mais toute la chaleur s’en est allée.

OooO

Andromeda, une bougie à la main, arpente les couloirs. Les portraits, éveillés, la regardent passer en silence, l’air grave. Comme s’il s’agissait d’une occasion solennelle. Elle leur jette des regards intrigués, mais ne relève pas leur bizarrerie. Après tout, ce sont des tableaux, n’est-ce pas? Il ne faut pas s’attendre à les comprendre. Elle hausse les épaules. L’une de ses ancêtres, Elladora Black, suicidée lors de l’anniversaire de ses quinze ans, lui adresse une révérence ironique, ses iris plantés dans les siens.

Elle gagne la cuisine, tourne le robinet de l’évier. L’eau claire s’écrase dans un bruit mat sur le fond de la cuve, et Andromeda approche avidement ses lèvres. Elle boit, par longues gorgées. Le liquide gicle sur son menton. Elle l’essuie d’un revers de main.

Elle erre dans la maison, passant d’antichambre en salle de réception, comme un fantôme. Les craquements du parquet la font parfois sursauter. On dirait que les ombres se resserrent, oppressantes. Toujours cette impression de ne pas pouvoir respirer, dans la moiteur de la nuit d’août.

Il fait décidément trop chaud.

Soudain, Andromeda prend sa décision. Claquant le sol de ses talons nus, elle se dirige résolument vers l’entrée. En passant, elle saisit sur une table un briquet et un paquet de cigarettes. Celui de Bella. Il n’y a qu’elle pour fumer ces horreurs. Elle ouvre la porte.

Elle descend les quelques marches et s’installe sur le perron. Elle retire une cigarette de sa boîte de carton et la porte à ses lèvres. Elle lâche de longues bouffées de fumée qui dessinent des signes étranges dans l’air. Le vent les dissipe et les fait disparaître.

Dehors, Andromeda se sent bien. La brise caresse son visage. Elle ferme les yeux, et pousse un soupir de soulagement. Enfin. Elle respire. Elle a réussi à leur échapper. C’en est fini.

Derrière elle, une soudaine bourrasque referme la porte. Elle sourit.

De l’autre côté de la rue, il y a une silhouette qui semble l’attendre. Ted. Elle se souvient maintenant…ce soir, elle avait rendez-vous.

Elle se lève et tourne le dos à la vieille demeure.

 
     
     
 
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