Il avait une main sur ma cuisse, l'autre jouait avec mes cheveux blonds. Je le laissai faire. Puis il enleva ses mains et partit. Qu'a-t-il donc ?

Il descendit les escaliers. Je le suivis discrètement. Il mit ses chaussures et sortit. Je fis de même. Où allait-il ? Je restais à distance de lui. J'espérais qu'il n'allait pas me repérer. Sinon j'étais une belle gosse morte. Aish ! Comment je peux penser à mon statut de belle gosse quand mon frère adoptif se barre après m'avoir embrassé ? J'embrasse si mal que ça ?

Je le vis entrer dans un bâtiment. Je m'approchai mais évidemment faut qu'il y ait un code ! Bah oui, autrement ce ne serait pas drôle ! Aish ! Je ne saurais jamais si j'embrasse comme une déesse... Ou pas ! Je hais ce gars ! Si Lucie était là et entendait mes pensées elle rajouterait ou pas. Faut vraiment que je sois folle ET conne pour pouvoir le suivre avec un vent aussi froid. Avant de dire que je suis frileuse, sachez que j'étais vêtue d'un jean et d'un tee-shirt à bretelles. Donc laissez moi avoir froid en paix et sans critique.

Soudain j'entendis des bruits de pas dans les escaliers et me cachai dans la boutique à côté. Bill et quelqu'un d'autre sortirent du bâtiment pour continuer sur une route que je ne connaissais pas. Attendez ! Ça veut dire que Bill qui est arrivé aujourd'hui dans le quartier connais mieux les endroits que moi ! Je savais même pas qu'il y avait un chemin. Bon bref.

Je passai une main dans mes cheveux les emmêlant comme je sais si bien le faire quand il y a un truc qui m'énerve. Si je continue, j'aurais plus qu'un gros tas de nœuds sur la tête. Je souris à ma propre blague. Putain c'est pathétique. En même temps, personne n'apprécie mon humour à sa juste valeur. Je me fais même rembarrée par quelqu'un que je connais depuis à peine quelques heures.

Ils s'arrêtèrent, me laissant enfin entendre leur conversation sans être obligée de bouger. Bill dit :

- Tom, je crois que j'ai fais une connerie...

Alors c'est comme ça qu'il le voyait ! Comme une connerie. Je suis flattée. Vraiment. Des larmes me montaient aux yeux. Pourquoi je pleurais ? J'avais juste envie d'en faire mon plan cul du moment. Ou pas d'ailleurs. Je me sentais tellement bien dans ses bras. J'avais des papillons dans le ventre quand il m'embrassait. Je voulais sentir son doux parfum sucré.

- Je t'écoute mon chou, répondit le dénommé Tom avec cet air insolent.

- Tom, arrête de parler comme maman ça fait peur.

- Désolé mon lapin, retorqua-t-il en lui tirant les joues.

C'est un vrai petit con ce gars. J'ai envie de le frapper. Non mais sérieux il se prend pour qui ? Comme répondant à mon appel, un gars sortit de nulle part et commença à les attaquer. Tom se plaça devant Bill pour intercepter les coups. Finalement, il a quand même des qualités.  Lorsque je reconnus l'homme, mon sang se glaça. C'était un des sales types qui avaient agressé Bill dans l'après midi. Soudain, l'autre type sortit un couteau. Il visait le Tom. Alors, je décidai d'intervenir :

- Lâche ça, criai-je.

- Pourquoi GAMINE, lâcha-t-il.

- Parce que je te l'ordonne Minh, dit une voix derrière moi.

L'homme obéit et partit. Je me retournai mais personne n'était derrière moi. Je ne supporte pas les gens qui apparaissent et disparaissent en deux secondes. Tom vint à moi et me remercia d'avoir distrait l'homme afin qu'ils puissent éviter l'affrontement. Je ne répondis rien. Juste, je hochai la tête.

Bill vint à moi et colla ma tête contre son torse. Mon coeur battait à tout rompre. Il mit sa main dans mes cheveux, les caressant doucement. De son pouce gauche, il redessina mes lèvres. Je n'avais qu'une seule envie, que ce moment ne s'arrête jamais. Il enfouie sa tête dans mes cheveux et chuchota qu'il aimait cette odeur. Je lui pris la main, voulant rentrer à la maison, mais lui en avait décidé autrement. Il retira sa main de la mienne et m'expliqua qu'il voulait parler à son frère. Obligée de lui obéir, je rentrai seule à la maison.

Je me retournai après quelques minutes de marche en me disant que l'autre type pouvait toujours revenir. Au pire, Bill était avec Tom et moi j'étais.... Sans défense ! Je m'étais rendue compte de cela lorsque plusieurs personnes portant des masques étaient devant moi, prêtes à m'attaquer.

Aish ! Je ne suis pas dans une bonne position. Une dizaine contre moi, toute seule. Aish ! Ça ne peut que mal finir. J'essayais de cacher ma peur un maximum mais ce n'était pas chose aisée. Comprenez moi, il y a une dizaine de personnes vous menaçant vous ne pouvez qu'avoir peur. Je voulais crier mais aucun son ne sortit de ma bouche. J'étais comme qui dirait en position d'infériorité... S'il y a un dieu, s'il vous plait, aidez-moi.... Enfin là, il faudrait un miracle pour que je m'en sorte. Je me retournai espérant qu'ils en voulaient à une personne derrière moi. Malheureusement il n'y avait personne. Un des individus s'avança, ôta son masque. Oh mon dieu ! Il me menaça avec un poignard. Il s'approcha un peu plus de moi rapprochant par la même occasion son arme de ma gorge.