Chapitre premier:

Voilà deux heures que je suis assis au comptoir à siroter mes verres sans vraiment en apprécier la saveur. A vrai dire si je suis là ce n'est certainement pas pour me rafraîchir, moins encore pour me saouler. Si je bois c'est uniquement pour m'occuper la bouche et ne pas passer pour un voyeur, bien que techniquement ce soit le cas. Je ne voudrais pas me faire jeter comme n'importe quel ivrogne moldue, je suis quelqu'un de fiable et soyons honnête passer inaperçu me convient parfaitement.

La vraie raison de ma venue journalière, qui s'apparente à mesure que le temps passe à une habitude, c'est Toi. Toi qui présentement danses curieusement comme deux ou trois autres personnes que je soupçonne être ce que les moldues appellent des "professionnels". Je ne suis pas convaincu que cette étiquette te convienne tu n'es pas de ce genre, mais tes faits et gestes actuels m'en dissuaderaient presque.

Tu es là. A onduler tes hanches indécemment. Et ce pantalon qui lui colle à la peau, qu’est-ce tu cherches à faire ? Je dois bien m'avouer que je ne te reconnais pas.

Ta main glisse sur le métal froid d’une barre contre laquelle tu te retournes et frotte tes fesses. C'est étrange, cela ne te ressemble pas, est-ce là une façon à toi de me dire que rien ne va plus?

Ton corps bouge un peu maladroitement et je devine un apprentissage encore incomplet de cet outrage que les moldues osent appeler "danse". Je ne peux m'empêcher de penser à quelle catin tu fais devant eux quand tu écartes légèrement tes cuisses.

Est-ce une invitation ?

Tes yeux se ferment alors que tes mains vont caresser ta nuque sans que tes hanches n’arrêtent leur petit tour hypnotique. Serais-je ta proie Potter ?

C’est ce que j’aime croire quand perdu dans les limbes de mon alcoolisme précoce je ne vois plus que toi.

Avec volupté tes mains quittent la chaleur que je devine douce de ton cou pour descendre sur ton tronc. Tu le frôle et le survole plus que tu ne le caresses, me laisserais tu le faire pour toi ma petite chose frissonnante?

Je suis conquis car tu t’exhibes, trop exquis, trop fragile, trop… tentant.

Tes jambes se plient sous ton poids et tu glisses contre ton support longiligne de métal alors que tes mains courent entre tes cuisses pour survoler l’objet de mes désirs sur lequel tu refermes ces dernières qui tremblent de l'effort physique.

Puis ondulant tes hanches de serpent tu rampes contre cette fichue barre et la gravit dans la décadence la plus totale. Ou bien est-ce moi, trop imbibé qui m'imagine sur toi une sensualité qui n'existe pas?

Un bout de langue nargue nos yeux en léchant chastement la goutte de sueur qui a coulé sur tes lèvres. Dis moi, quel goût as-tu Harry ?

D’un pas saccadé tu tournes autour de cette cage invisible, tu l’effleures et la caresse pour finir par en lécher le seul barreau. Quelque chose me déplait, ces agissements ne sont pas tiens. Je te connais plus que tu ne pourrais le croire, tu n'es pas ce genre de personne et ce fait m'emmène à croire que ton corps ne doit supporter l'alcool qu'il à ingurgiter un peu plus tôt.

Je sourie d'une remarque salace que me souffle ma conscience tandis que toi aussi tu le fais à travers tes yeux clos. Quelques dents blanches dépassent de tes lèvres et tu chuchotes au loin:

- Mords moi.

Lentement tes doigts vont fourrager dans les cheveux noirs pendant que ton dos se cambre sous l’assaut vibrant d’une magie que j’ai du mal à contrôler.

Tes lèvres que tu mordilles répriment un sourire coquin. Ouvre tes yeux Harry, je n'aime pas qu'ils se cachent du reste du monde. Ton corps se plisse et tes vêtements gémissent un appel au secours que seul moi peu comprendre. Dois-je arrêter ce jeu?

Pas si tu continues ta parade.

La sens tu cette chaleur qui descend contre ton flan pour se loger au creux de tes reins ? Tu ne dis rien mais tes lèvres te trahissent de ce faible tremblement. Tes sourcils s’arquent pour se froncer, je jubile.

Tu ne l’ignore plus pas vrai ? Tu la sens crépiter cette magie qui te caresse si intimement ? Tes paupières s’ouvrent doucement sans que tu n’arrêtes les mouvements lascifs de ton corps.

Je les devine affolés ces yeux qui courent à travers une salle supposée Moldue mais dans laquelle je te fait subir l’outrage d’une magie trop coquine. Je sourie dans la pénombre de ma table, tes yeux son voilés de désir pour l’importune qui glisse contre ton haine "quelle magie curieuse" tu dois penser.

Et bien Harry tu ne danses plus ? Je te trouble, tu n’aimes pas l’excitation malsaine que procure l’inaccessible ?

Je cligne des yeux alors que tu descends de ton pied d'estale, tu ignores comme d'habitude les regards envieux qui se posent sur toi et tu fends la petite foule de la salle pour rejoindre ce que je sais être le vestiaire.

Je t’observe et me lève pour m’approcher de toi mais tu ne me vois pas parce que tu passes ta veste sombre en tournant les talons.

Tu as perdu toute ton assurance en quittant ton podium Potty et tu tiens à présent plus de la gazelle fragile que du luxurieux félin qui se déhanchait.

Pauvre fuyard, je serais se serpent qui fera de toi mon repas.

Te sens tu épiés jusqu’à la sortie ? Sûrement car en passant la porte tu te retourne et me vois enfin. Mon sourire te déplait ? Le tien me ravit pourtant.

Tes yeux s’ouvrent à peine, nous nous fixons un cours instant auquel tu mets fin en rabattant ta capuche pour cacher ton sourire narquois avant de t’enfoncer dans la pluie torride qui tombe averse.

Tu t’enfuis petit héros ?

Dommage, tu étais plutôt héro…tique.

Voilà voilà une version revue =)

Ame.