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au 31 Mai 21 :
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Désillusion
Par SoulReject
Originales  -  Drame/Tragédie  -  fr
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    Chapitre 1     2 Reviews    
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«Je ne voulais pas que ça tourne comme ça. Mais je n’ai pas eu le choix. Malheureusement, je n’ai pas pu te sauver… »

Essuyant ses larmes, assis sur un banc, Christophe se dit qu’il devait faire avec. Mais c’était tellement difficile de devoir se résoudre à la mort de quelqu’un. La mort d’un proche est souvent pire que la mort elle-même. On se sent tellement désemparé lorsqu’on sent la vie quitter le corps d’un ami, d’un frère, d’un amour, pour finalement s’éteindre, comme on soufflerait sur une bougie.

Lorsque ça nous arrive, on se sent coupable de cette mort, on se sent coupable de n’avoir rien pu faire. Le syndrome du survivant, comme l’appelle les psychologues. Des psychologues, Christophe en avait vu un nombre incalculable de fois pour essayer de laisser fuir sa tristesse, sa peine, son ressenti tout simplement. Christophe était tout simplement tombé en dépression, avec toutes les complications qui allaient suivre…

Avant ce drame, Christophe était toujours souriant, toujours prêt à faire rire les autres. Pour lui, le rire était le meilleur des remèdes. C’était en amusant les gens qu’on pouvait les soigner, car lorsque l’on rit, on ne pense plus au soucis quotidiens que nous offre la vie, on ne pense qu’au moment présent, même dans un cas désespéré, toute notre attention est retenue par la chose qui nous a fait nous amuser, ne serait-ce qu’une fraction de seconde. Pour Christophe, c’était la meilleure des thérapies, et tout traitement devait commencer par ça…

Seulement voila, un jour, Christophe a perdu son sourire, son caractère joyeux, son humour. Christophe a perdu toutes ces choses lorsqu’il a perdu son aimée. Un accident stupide qui aurait pu être évité par bien des moyens…

Lorsque vous tombez amoureux, tout semble magnifique. Vous vous sentez invincible, vous pensez que vous ne subirez aucun tourment, et que votre avenir sera rose et rempli de bonheur. Malheureusement, ce cas de figure ne se produit qu’une fois sur deux. Dans l’autre cas de figure, les jours heureux ne sont que les premiers, car les jours qui suivent deviennent de moins en moins excitants, jusqu’à devenir carrément banals. Christophe a connu une histoire d’amour telle que celle-ci. Au début, bien sûr, tout se passait bien. Le ciel diurne était toujours bleu et les étoiles brillaient de mille feux dans le ciel nocturne. Jusqu’à ce qu’arrive les jours sombres…

Les jours sombres étaient les plus banals. Les minutes, les heures, les jours passaient exactement de la même façon. Chacun se renfermait dans un silence renforcé par les journées de travail épuisantes, les soirées passées devant la télévision et les moments passés dans la chambre qui servaient au repos. Il ne se passait plus rien. Christophe ne s’en rendait pas vraiment compte, mais son aimée commençait à perdre la raison d’être délaissée à ce point. Jusqu’à ce que l’on se rende compte que le ressenti qu’elle avait n’y était pour rien dans son état mental. Plus tard, on lui avait diagnostiqué une maladie neurologique, lui faisant peu à peu perdre ses capacités motrices et mentales. Christophe avait été chargé de s’occuper d’elle, mais ne supportait pas l’idée de devoir s’occuper de celle qui avait été son aimée comme on s’occuperait d’un bébé. Lui donner à manger, l’habiller, puis dans les cas les plus extrêmes la changer, tout ca était beaucoup trop insupportable à gérer. Un jour, alors qu’elle prenait son bain, Christophe, n’en pouvant plus, parti se calmer dans une pièce adjacente. Une erreur qui lui aurait évité bien des souffrances…

Car sitôt Christophe, sa femme, apparemment ravie d’être seule, ou peut-être tout simplement suffisamment consciente pour se rendre compte que sa vie ne valait plus la peine d’être vécue, sortit de son bain et alla enfoncer ses doigts trempés dans une prise électrique. Elle ne sentit absolument rien lorsque le courant électrique passa dans chacune de ses cellules, dans chacun de ses vaisseaux sanguins, avant de repartir par ses pieds. Elle n’entendit pas Christophe crier lorsqu’il découvrit son erreur. Elle ne sentait plus son corps. Elle ne savait plus où elle était, la décharge qu’elle avait pris l’avait rendue complètement sonnée. Commençant à comprendre ce qu’il lui arrivait, il était malheureusement trop tard. Son corps fatigué et électrocuté n’allait pas tarder à se relâcher. Regardant son mari qui était horrifié au dessus d’elle, elle lui sourit avant de rendre l’âme, son dernier souffle ressemblant à un râle interminable lorsqu’elle sentit la dernière parcelle de vie quitter son corps…

Après quoi, Christophe était finalement tombé dans une profonde dépression. Pourquoi avait-il été si égoïste? Pourquoi avait-il fallu qu’elle meurt? Pourquoi ne s’était-il pas occupé d’elle comme il aurait dû le faire? Il savait que sa maladie ne lui laissait aucune chance, mais il aurait pu lui éviter une mort aussi horrible, aussi violente. Il n’aimait pas penser qu’elle s’était suicidée. Il se rendait plus ou moins compte que ce n’était pas volontaire, mais il se demandait de plus en plus si sa femme n’était pas consciente de ce qui lui arrivait, et si elle avait fait ce geste dans un instant de désespoir. C’était insupportable à penser.

Alors, Christophe n’a pas cherché très loin pour trouver une solution. Il a choisi de la rejoindre, pour au moins la retrouver et lui dire qu’il était désolé de l’avoir délaissé à ce point. Lui dire qu’il l’aurait aimé pour l’éternité qui allait s’offrir à eux désormais…

Après avoir trouvé un couteau de cuisine qu’il trouvait suffisamment coupant et aiguisé, il l’appuya contre sa gorge en se remémorant ce qu’il devait dire à son aimée lorsqu’il la reverrait. Puis il appuya plus fort sur la lame et fit glisser celle-ci sur sa gorge, laissant une douleur aigue dans son passage. Jetant la lame à ses pieds, il sentit le sang éclabousser son torse, tant la pression dans ses artères était élevée. Il sentait que sa gorge gonflait, comme si finalement il n’avait pas réussi la peau, mais juste les artères qui se trouvaient en dessous et qui commençaient à remplir son cou. Mais il savait que ce n’était qu’une illusion causée par le manque d’oxygène et le manque de sang, et tandis que son sang continuait à se déverser sur le sol, il pencha la tête en avant, s’écroula à genoux et attendit que la mort vienne le prendre…

Seulement, la mort se fit attendre très longtemps. Plus longtemps qu’il ne l’aurait crû. Inconscient, il entendait pourtant des voix au dessus de lui. Puis soudain, il se sentit partir de son corps. Il sentait qu’il l’avait littéralement quitté. Il ouvrit alors les yeux et se retourna. Stupéfait, il vit alors son propre corps allongé sur un brancard en dessous de lui, avec des médecins penchés au dessus de son corps, essayant désespérément de faire repartir son cœur après avoir stoppé l’hémorragie. Détournant les yeux, il vit alors un long tunnel de lumière s’ouvrir devant lui. Avant même de vouloir s’y engouffrer, il sentit une force l’aspirer dans ce tunnel, doucement, très doucement. Ce tunnel semblait très long, car il mit un bon moment pour le traverser. Arrivé au bout de ce tunnel, il fut submergé par une intense lumière blanche. Puis le noir total. Une tache de lumière apparut, très petite au départ, puis grossissant de plus en plus à mesure qu’elles s’approchait. Christophe finit par reconnaitre une silhouette humaine. Puis pétrifié de stupeur, il reconnut finalement son aimée.

Les mots restèrent coincés dans sa gorge. Toutes les choses qu’il voulait lui dire s’étaient volatilisées, envolées. Il ne savait que dire, sa culpabilité reprit le dessus et sa gorge refusa d’émettre un seul son. Puis contre toute attente, ce ne fut pas lui qui parla, mais son aimée :

« Bonjour Christophe.

Christophe sentit les larmes lui monter aux yeux. Il répondit.

-Bonjour, ma chérie.

Inspirant profondément, il prit alors la parole.

-Je suis venu spécialement pour te voir. Je… Je voulais te dire à quel point je t’aimais et à quel point j’avais été stupide de te délaisser à ce point. Je… Je veux rester avec toi pour l’éternité, et je ne veux plus jamais te laisser seule. Je veux t’offrir ce qu’il y a de mieux. Je suis revenu pour toi, alors veux-tu rester avec moi?

Un grand sourire aux lèvres, son aimée reprit alors la parole.

-Je ne t’en ai jamais voulu, tu sais? Au contraire, c’est moi qui m’en suis voulu par la suite de t’avoir laissé seul. Ce n’était pas de ta faute, c’était moi qui étais malade et qui ait décidé d’en finir lorsque je le pouvais encore. Je t’aime, Christophe.

A ces mots, Christophe éclata alors en sanglots et tomba à genoux. Il laissa ses larmes couler le temps qu’il fallut pour se calmer, puis se redressant, il adressa un grand sourire à sa femme. Celle-ci reprit alors la parole.

-Malheureusement, ce n’est pas encore ton heure, mon chéri. Tu n’as pas à être ici. Tu vas donc devoir repartir de l’autre coté.

La joie que Christophe avait ressenti était retombée d’un seul coup. Son aimée tendit alors la main vers lui, et Christophe sentit alors qu’il était repoussé de l’autre coté du tunnel. Tendant lui aussi la main, il essaya de saisir celle de son aimée, mais sans succès. S’éloignant de plus en plus, il entendit alors son aimée lui dire une dernière fois « Je t’aime. » avant de disparaître…

A ce moment là, Christophe réintégra son corps au moment où les médecins usèrent une troisième fois du défibrillateur pour faire repartir son cœur. Il était sauvé.

Assis sur son banc, Christophe repensa à ce qu’il avait vécu. Une expérience de mort imminente. Mais au-delà de cette expérience hors du commun qu’il avait vécu, il était heureux d’avoir pu présenter ses excuses à son aimée. Il se sentait déjà moins coupable. De quoi pouvoir repartir sur de bonnes bases en attendant de pouvoir la rejoindre pleinement. Quittant son banc, il dit simplement :

-Merci. Je te dis au revoir pour le moment.

Une voix lui répondit alors, très faible :

-Je t’attendrai.

Christophe se demanda s’il n’avait pas rêvé. Il regarda partout autour de lui, mais ne vit personne. Un sourire aux lèvres, il déclara, tout simplement :

-A très bientôt, ma grande.

 
     
     
 
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