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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
La fin
Par elorra
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
1 chapitre - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     3 Reviews    
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La Fin

Tout d’abord, vraiment, vraiment désolée pour ce retard impardonnable !

En plus de n’avoir pas respecté les délais, je n’ai pas non plus respecté le thème et le couple choisi par Djehdra…

Pour couronner le tout, c’est une fin de fic, même pas une entière, vu que je ne sais pas en écrire une en totalité… Un début, une fin, c’est faisable pour mon cerveau ramolli mais pas un milieu…

Donc, encore une fois, désolée du retard et de la piètre qualité du texte…    

                             La fin (je sais, c’est hyper original comme titre…)   

Il bougeait au rythme de la musique, espérant tout oublier dans ses mouvements désordonnés. Il voulait oublier qui il était, pourquoi il était là… La musique battait fort à ses oreilles et il s’enivrait de ces sons. Il s’enivrait tout court. Il s’arrêta un instant la soif le ramenant à la « réalité ». Il s’approcha de la table et sourit à Matt. Il se saisit de la bouteille de bière de son compagnon de soirée, s’affala sur le fauteuil à côté de lui et avala la moitié de la bouteille d’un coup. Matt siffla, impressionné. Le jeune homme face à Matt posa sa tête lourde sur ses avant bras, eux-mêmes posés sur la petite table devant eux. 

- Eh bien, t’en tiens une couche ! fit Matt, rieur.

- Pfff… Même pas ! J’arrive pas à me saouler… lui répondit le jeune homme sans relever la tête.

La musique changea et la techno fit place aux rythmes plus langoureux d’une chanson de Shakira, une chanteuse moldue. Draco se redressa instantanément : il adorait cette chanson. Il se dirigea vers le centre de la piste où il commença à se mouvoir sensuellement. Fermant les yeux, il se laissa porter par la musique. 

                                                       oOoOoOoO

Il était là, comme on le lui avait indiqué. Sur la piste de danse, on ne voyait que lui. Il dansait… déchaîné. Il dansait ou se défoulait. Harry n’aurait su le dire avec précision. Mais il voyait les autres hommes le dévoraient des yeux, comme lui. Il était si beau… 

Un homme, passablement ivre, s’approcha de Malfoy et lui souffla quelques mots dans l’oreille en posant ses mains sur ses hanches. Le serpentard ouvrit les yeux et le repoussa dédaigneuse pour repartir dans sa transe. L’homme ne sembla pas apprécier son attitude et voulut le lui signifier. 

- Hey ! J’apprécie pas les allumeuses dans ton genre ! l’invectiva-t-il, la voix pâteuse. 

Malfoy consentit à se tourner vers lui, avec un rictus méprisant. A cet instant, il ressemblait terriblement à son parrain… Enfin, à Severus. 

- Dégage ! Tu empestes l’alcool !

- Je te permets pas ! Espèce de salo…

- Ce n’est pas ainsi qu’on s’adresse à une personne. Qui plus est quand elle est mineure, intervint Harry, en se plaçant aux côtés du blond serpentard. 

Il fixa un moment les yeux injecté de sang de l’homme. Cela parut le calmer puisqu’il s’éloigna sans un mot. Harry se tourna vers celui qu’il était venu chercher. Les autres danseurs continuaient à s’agitaient sur la piste, insensibles au drame qui se jouait près d’eux.

 - Malfoy… commença Harry. Je suis venu pour te ramener.

 - Non. 

C’était clair et précis.

 -Je ne te laisse pas le choix ! Ton parrain…

- Ce n’est pas mon parrain ! cria Draco, le regard flamboyant. 

Harry soupira. Ce n’était pas gagné d’avance… Bien au contraire. Il aurait dû se douter que ce serait difficile. Après tout, il n’avait pas toujours été tendre avec lui. Jamais pour dire vrai. 

- Tu ne peux pas rester ici, seul ! Ces hommes peuvent être dangereux…

- Pas plus que moi, le coupa-t-il, amer.

Ils se regardèrent sans un mot. 

- Laisse-moi, Harry ! Fiche-moi la paix !

- C’est hors de question !

- Il t’a dit de le laisser tranquille ! Alors tu dégages ! 

Draco ne prit pas la peine de lever les yeux vers Matt. Il continuait de fixer Harry. Ce dernier ignora l’interruption du blond. 

- Draco, tu dois venir avec moi ! Tu peux pas rester ici !

- T’es sourd ou quoi ?! Il veut pas venir avec toi ! cria Matt, en poussant Harry.

- C’est ton ami ? interrogea le Survivant, désignant d’un mouvement de tête le garçon à côté de lui. 

Draco rompit pour la première fois le contact en baissant le regard. Non, ce n’était pas son ami.  Ce n’était, semble-t-il, pas ce que pensait Matt qui rétorqua, frondeur :

- Ouai, je suis son mec ! Ca te pose un problème ? 

Harry détacha son regard de Malfoy et observa Matt. Son mec, ce type ?! Il sourit intérieurement. Ca l’étonnerait beaucoup ! 

- Son mec ? Vraiment ? Alors tu sais pourquoi il a ça ? fit Harry en saisissant le poignet du serpentard. 

D’un même mouvement, il libéra l’avant bras du jeune homme de son large bracelet de cuir et montra au dit petit ami la cicatrice qui s’y trouvait. Une large cicatrice qui partait du poignet et s’étalait sur un peu moins de six centimètres. Elle était encore rouge, preuve de sa récente apparition. Draco grimaça, ça lui faisait encore mal. Matt regardait la cicatrice avec des yeux ronds d’étonnement. Puis, il se tourna vers celui qu’il considérait comme son copain. 

- T’as essayé de te suicider, c’est ça ?! l’interrogea-t-il sans vraiment attendre de réponse. Mon frère est mort comme ça… avoua Matt dans un murmure. Fais-moi plaisir : soigne-toi. 

Après un dernier regard lourd de sens, il s’éloigna laissant Draco seul avec Harry. Celui-ci, qui ne lui avait toujours pas lâché le poignet, l’entraîna hors de la boite de nuit. Devant la sortie, Draco sembla se réveiller de sa torpeur et se libéra d’un mouvement sec. 

- Tu le savais ! accusa-t-il. Tu savais pour son frère ! Tu as lu en lui ! C’est pour ça que tu lui as montré ! 

La colère montait par vagues dans sa gorge et il tentait difficilement de la retenir.

- Je te ramène, l’informa Harry sans répondre. 

Il lui reprit le bras et transplana. Ils arrivèrent dans un champ, près du manoir Snape. Draco se dégagea de son étreinte. Les souvenirs d’autres étreintes, trop vivaces, affluaient dans son esprit et il ne voulait pas céder. Pas cette fois.  

- Pourquoi ? Pourquoi tu fais ça Harry ? lui demanda-t-il dans un soupir de désespoir.

- Snape me l’a demandé… répondit-il simplement. 

Draco se brisa un peu plus à l’intérieur. Bien évidemment qu’il était venu sur demande express de son parrain. Pourquoi en serait-il autrement ? Il baissa la tête, incapable de soutenir son regard. A quoi s’était-il attendu ? Quand il l’avait vu, dans la discothèque, un vague espoir, totalement stupide, l’avait saisi. Si Harry s’inquiétait pour lui alors tout n’était pas perdu… Mais ce n’était pas ça. Il s’était leurré à nouveau. Draco le savait pourtant. Harry ne l’aimait pas, ne l’aimerait jamais, à cause de ce qu’il était. Et il ne pouvait rien contre ça. Il lui sembla, tout à coup, que le poids du monde pesait sur ses épaules.

Pourquoi ? Pourquoi ne le laissait-on pas tranquille ? Il voulait oublier… oublier qui il était, pourquoi il était et, plus que tout, il voulait oublier son amour impossible pour la seule personne qui jamais ne pourra l’aimer. Celle-là même qui le regardait, impassible.

Le serpentard le contempla un moment. Il le trouva beau. Oh, pas la beauté plastique classique, non. Il était… Harry. Ca le résumait assez bien, d’ailleurs. Harry, tout simplement. Draco se rendit compte, même si il le savait déjà, qu’il serait prêt à tout pour lui, à accepter n’importe quoi. Ne l’avait-il pas déjà prouvé par le passé ? Il avait espéré, que la séparation l’aurait un peu endurci mais non. Il était toujours faible face à lui. Un soupir franchit ses lèvres. 

- Tu as gagné… murmura-t-il en continuant de le fixer. Encore une fois… Je… il inspira profondément, je ferais ce que tu voudras. Tu es plus fort que moi. Felicitations Harry Potter ! Tu m’as vaincu, encore! 

Il se tut, baissa la tête à nouveau. Dans un soupir, il attrapa la chaîne qui pendait à son cou, se saisit du médaillon qui reposait sur sa gorge et s’approcha d’Harry. Il tira d’un cou sec sur la chaîne et la tendit au jeune homme qui, par réflexe, se saisit du bijou. Harry regarda le pendentif sans comprendre. 

- C’est le dernier…, informa Draco à voix basse. Après, il n’y aura plus que… moi. 

Sur ces mots, il remonta lentement l’allée qui menait au manoir. Harry ne chercha pas à le rattraper. Il contempla le médaillon, jeta un œil sur l’entrée de la bâtisse, histoire de vérifier qu’il était bien rentré et transplana. 

Severus s’inquiétait. Draco était rentré depuis trois jours, transi de froid. Quand il avait entendu la porte s’ouvrir, il s’était précipité et l’avait vu adossé au mur, ses épaules tremblantes de sanglots silencieux. Il s’était approché doucement et l’avait pris dans ses bras. Le jeune homme avait pleuré longtemps contre lui, son corps secoué de spasmes.  Il avait fini par s’endormir à moitié. Severus l’avait alors transporté dans sa chambre et l’avait allongé dans son lit.

Depuis, il ne l’avait presque pas aperçu. Draco restait cloîtré dans sa chambre, refusant tout contact avec le monde extérieur. Et c’est pourquoi il s’inquiétait. Il avait vaguement espéré que son retour serait le début d’une nouvelle vie mais il s’était trompé. Il n’aurait pas dû confier son filleul à Potter. Il avait fait une erreur. Il avait cru que si c’était Potter qui venait le chercher, il reviendrait plus facilement. Et c’était ce qui s’était passé mais cela n’avait en rien arrangé la situation. Au contraire, elle avait même empiré. Son elfe de maison lui avait avoué que Draco n’avalait presque rien de ce qu’il lui apportait et qu’il restait assis sur le rebord de la fenêtre, le regard perdu dans l’horizon.

Las de ses éternelles interrogations, il se décida à enfin pénétrer l’antre de son filleul. Il était, comme le lui avait dit l’elfe, assis près de la fenêtre. Draco ne tourna même pas la tête vers la porte qui s’ouvrait sur lui. Severus s’approcha et s’agenouilla près de lui. Il prit une de ses mains dans les siennes et regarda son poignet. La cicatrice était toujours là mais semblait en bonne voie de guérison. Il soupira de soulagement. Le jeune serpentard n’avait rien tenté de nouveau. 

- Draco… murmura Severus. Il faut que tu t’alimentes. Tu ne tiendras pas longtemps à ce rythme. Draco… S’il te plait, regarde-moi. 

La jeune homme tourna la tête vers lui, vide d’expression. 

- Draco… Je m’inquiète pour toi. Je… J’aimerai pouvoir faire quelque chose pour que tu ailles mieux… J’aimerai pouvoir t’aider… Mais je ne peux pas. Je ne peux pas si tu ne le veux pas.

- Pourquoi veux-tu m’aider ? Je ne le mérite pas… répondit le blond, en fixant le paysage.

- Draco… Ne dis pas ça, je t’en prie !

- Pourquoi ? lui demanda-t-il en le regardant à nouveau. Pourquoi ? Je suis un monstre. Je ne mérite pas qu’on m’aide !

- Tu n’es pas un monstre ! Je t’interdis de dire une chose pareille ! s’énerva Severus.

- Comment appelles-tu ce que je suis alors ?! Je ne suis plus un Mangemort mais je ne suis pas non plus un sorcier normal ! Que suis-je alors ?!

- Tu es mon filleul, répondit-il. Et je t’aime comme tu es, pour ce que tu es. Je te connais. Je t’ai vu naître, je t’ai vu t’épanouir et vivre. Tu es comme mon fil. Nous n’avons peut-être aucun lien de sang mais… Tu es mon fils, répéta-t-il.

- Severus… 

Draco fondit en larme. Severus le prit dans ses bras, le berçant comme un enfant. L’enfant qu’il était encore quelque fois.  Il fallait qu’il fasse quelque chose. Et il savait quoi. Il n’avait pas été assez clair la dernière fois. Il allait mettre les choses au point avec Potter… Pour le bien de celui qui considérait, désormais, son fils. 

Au Terrier, Harry regardait sans les voir ses amis en grande conversation. Il était plongé dans ses pensées. Il revoyait sans cesse Draco, les épaules baissées, comme vaincu. Vaincu, oui, c’était le terme qu’il avait utilisé. Harry l’avait vaincu. Mais était-ce ce qu’il voulait ? 

Il fut interrompu dans ses réflexions par l’arrivée de son ancien professeur de potion et accessoirement le parrain du jeune homme de ses pensées. Il fut tellement surpris qu’il en tomba presque de son fauteuil. C’était bien la première fois que Snape mettait les pieds chez les Weasley ! 

Molly fut la plus prompte à réagir. Elle s’approcha de Snape et l’invita à s’asseoir.

- Que nous vaut l’honneur de votre visite ? lui demanda-t-elle, gentiment. 

Depuis l’année précédente, Severus était remonté dans l’estime de Molly. Même si certaines de ses actions étaient condamnables, il avait aidé l’Ordre à vaincre le Mage Noir et avait participé aux sauvetages de nombreux sorciers, dont son fils, Ron. Et c’était pour cette raison qu’elle l’accueillait, et l’acceptait, dans son humble maison. 

- Je souhaite parler à Potter… En privé, lui répondit Snape, en jetant un rapide coup d’œil à Harry. 

Celui-ci, sans un mot, se leva et se dirigea vers la porte. Quitte à parler en privé autant le faire dehors, le plus loin possible du Terrier, à l’abri des oreilles indiscrètes de certains membres de la famille Weasley.

Snape le suivit. Ils ne s’arrêtèrent qu’une fois arrivés en haut d’une petite colline surplombant la maison et les champs alentours. Harry se tourna vers son ancien professeur, les mains dans les poches. 

- Il faut que vous alliez parler à Draco, attaqua sans préambule Severus.

- Encore? Mais pourquoi ferais-je ça ? demanda le jeune homme, impassible.

- Parce que… 

Snape baissa les yeux. Harry l’observa plus attentivement. Il avait l’air vraiment mal, plus vieux aussi, comme si ces derniers jours l’avaient usés prématurément. Harry eut presque pitié de l’homme qui se tenait devant lui, le dos voûté. 

- Parce que, reprit courageusement Severus, Draco est comme un fils pour moi et je l’aime. Mais cela ne suffit pas. Il ne comprend pas pourquoi il est encore ici. Je crois… Je crois qu’il a besoin d’absolution…

- D’absolution ? C’est un truc de moldu croyant, ça ! souligna ironiquement Harry.

- Je sais… Ecoutez, Potter. Je sais que vous ne m’appréciez guère mais… Il n’est plus un Mangemort ! Tout ce qu’il a fait… était contre son grès ! Il a été manipulé par Voldemort pour commettre tous ces crimes ! Draco est innocent. Il ne peut pas continuer à vivre en portant ce poids !

- En quoi ça me concerne ? demanda Harry, sans pitié.

- Potter… Je vous en supplie, fit Severus en s’agenouillant devant le jeune homme. Vous devez l’aider. Vous seul pouvez… vous seul pouvez l’empêcher de se détruire. Il est entrain de mourir à petit feu. Draco a besoin de vous… 

Il s’interrompit, incapable d’en dire plus. Il était, à genoux, devant un jeune homme qu’il exécrait, pour l’amour de son fils de cœur. Il attendit. Il attendit la sentence. Potter allait-il l’aider ou allait-il condamner le jeune serpentard, et lui par effet de conséquence ? 

Harry ouvrit la bouche plusieurs fois mais ne prononça pas un mot. Ce que venait de faire et de dire Severus le choquait. Il devait vraiment aimer Draco pour en arriver à cette extrémité : demander à son pire ennemi de l’aider. 

- J’ai besoin de réfléchir… finit par répondre Harry.

- J’attendrais… Harry hocha la tête et retourna vers la maison.

Il avait besoin de réfléchir ? Oui et non. Disons qu’il avait surtout besoin d’en parler avec quelqu’un. Et qui de mieux placé qu’Hermione Granger et Ronald Weasley, ses deux meilleurs amis ?

Il attrapa Ron à part et lui demanda de l’accompagner chez Hermione car il avait une question importante à leur soumettre. Ron acquiesça, après avoir jeté un rapide coup d’œil sur la colline et ils tranplanèrent chez leur amie.

Hermione avait pris un appartement, près de l’école de Médicomagie. A la fin de la guerre, elle s’était découvert une passion pour les sortilèges et potions de guérison. Lorsque les résultats des ASPIC furent connus, au lieu de faire la fête comme tout le monde, la jeune fille s’était immédiatement inscrite aux cours d’été de l’école afin de commencer sa formation de médicomage. 

Ils arrivèrent donc devant chez Hermione et, comme à leurs habitudes, entrèrent sans frapper. Ils ne furent même pas surpris de découvrir que leur amie n’était pas seule mais accompagnée de Théodore Nott. Ils le saluèrent et Harry entra dans le vif du sujet immédiatement. 

- Snape veut que j’aide Malfoy à aller mieux. Il vaut que je le sorte de sa dépression.

- Qu’as-tu décidé ? l’interrogea Hermione.

- Ben ! Justement ! Si je suis venu ici c’est pour que vous m’aidiez à prendre une décision !

- Harry, intervint doucement Théo. La décision t’appartient. C’est à toi que Severus s’est adressé.

- Et alors ? Vous pouvez quand même me conseiller ! 

Harry se tourna vers Ron. 

- Qu’est-ce que tu en penses, toi ? 

Ron prit son temps pour répondre. 

- Harry… Il soupira. Nott a raison. Tu dois prendre ta décision seul. 

Harry se passa une main dans les cheveux. Ses amis le lâchaient au moment le plus inopportun ! Comment pouvait-il prendre une décision sans leur aide ?! La colère s’empara de lui, incontrôlable. 

- Comment voulez-vous que je me décide ?! C’est de Malfoy dont on parle, là ! Celui qui a tué Dumbledor, et ta mère aussi, Théo ! Celui qui a torturé Ginny ! Qui l’a rendu folle ! Le monstre que j’ai combattu pendant des années ! Celui qui a fait de ma vie un enfer ! 

Il se tut, tremblant de tous ses membres. Il n’en revenait pas d’avoir toujours autant de haine en lui. Il pensait avoir réussi à exorciser tout ça, mais il se trompait, manifestement ! La violence de ses sentiments l’effrayait presque.

- Harry… l’interpella Hermione d’une voix douce. Ce n’est pas de Voldemort dont il est question. Mais de Draco. 

Elle semblait énoncer une évidence. Comme si Malfoy n’avait pas participé aux atrocités commises par Voldemort. Comme si… Comme si le serpentard était un être à part entière,  et non celui qui avait été possédé par le Mage Noir qui hantait encore, quelques fois, les rêves du jeune griffondor.

Il fixa son amie, les larmes plein les yeux. Il lui en voulait. Il lui en voulait d’oublier. D’oublier leur passé commun, d’oublier les atrocités de Voldemort. D’oublier les leurs. 

- Comment peux-tu dire ça ?!

- Elle a raison. 

Harry détourna les yeux d’Hermione pour les poser sur Ron. 

- Elle a raison, reprit le rouquin. Tu peux pas en vouloir à Draco. Il n’a rien fait de tout ça… pas vraiment. Il n’est pas Voldemort, du moins plus maintenant. 

Il s’interrompit un instant, hésitant à dévoiler le fond de sa pensée. Finalement, il continua : 

- Tu dois oublier tout ça… Essayer de passer à autre chose. De reconstruire ta vie. Et puis… Tu sais… Ginny n’aimerait te voir te renfermer comme tu le fais. Elle voudrait que tu sois heureux… en dépit de tout. 

Ron espérait que son message était passé. Il n’était pas certain de mots employés mais il n’avait pas vraiment eu le temps de préparer un discours ! Et puis, il voulait vraiment que son ami, son meilleur ami, arrête enfin de s’en vouloir pour ce qui était arrivé. Personne n’avait pu prévoir et personne n’avait pu faire quoi que ce soit.

 Le cerveau d’Harry bouillonnait. Tout ce que venait de lui dire ses amis se bousculait en une cacophonie incompréhensible. Il regarda successivement Ron et Hermione. Puis Théo.

Ce dernier se décida à poser la question fatidique, celle dont la réponse déterminerait celle de la question initiale.

- Et puis, tu l’aimes, non ? 

Harry le regarda choqué. Comment pouvait-il supposer cette ignominie ?!

Il se tourna vers Ron pour voir sa réaction à cette interrogation. Il le vit, le visage baissé. Ron, se sentant observé, leva la tête vers son ami. Apparemment, Harry attendait qu’il ouvre la bouche. Ce qu’il fit. 

- Je peux comprendre que tu l’aimes… Draco est quelqu’un de bien. 

Harry était sidéré. Théo et maintenant Ron insinuaient qu’il pouvait être amoureux de… de…  

- Harry. N’essaye pas de te voiler la face. C’est trop important pour tout gâcher à cause d’une question rhétorique. Ecoute ton cœur. Draco n’est pas Voldemort, n’a jamais voulu l’être. Si tu l’aimes, aime-le sans remord. 

Hermione s’interrompit, pas très sûre de la réaction de son ami devant ce laïus.

Harry était perdu. Il attrapa le médaillon qui pendait à son cou, comme il le faisait bien souvent depuis que le jeune homme blond lui avait donné. Est-ce qu’il l’aimait ? Avait-il simplement un quelconque sentiment envers lui… autre que le désir ? Parce que, oui, il devait le reconnaître, il le voulait. Malgré tout, il le désirait avec toujours autant de force que le premier jour. Il repensa à toutes les fois où il l’avait pris avec rage parce qu’il se détestait de ressentir ça. Il avait toujours accepté, laissant le griffondor le traiter comme un moins que rien. Malfoy lui avait dit qu’il l’aimait. Etait-ce encore le cas ? 

Il se leva sans un mot et sortit. Il avait besoin d’être seul. Il marcha un long moment, perdu dans ses pensées. Soudain, au détour d’une rue, il prit sa décision. Il irait le voir. Il l’aiderait. Après tout ce qu’ils avaient vécu ensemble, il lui devait bien ça.

Il transplana au Terrier où il découvrit que Snape l’attendait, comme il le lui avait indiqué. Il lui fit un signe de tête et tous deux transplanèrent jusque devant le Manoir Snape. Ils entrèrent en silence dans la demeure. Severus informa Harry de l’endroit où se trouvait Draco. Harry monta les marches menant au premier étage où était la chambre du jeune serpentard. 

Arrivé devant la porte, il hésita à frapper. Il le fit finalement. Trois coups légers. Puis, il entra. Il le découvrit assis devant la fenêtre. Malfoy eut un mouvement de surprise en le voyant. Il se leva, frotta ses mains sur sa robe comme pour la lisser. Draco le regardait à intervalle régulier mais baissait les yeux dès qu’ils croisaient ceux du jeune homme brun. 

- Nous devons parler, lui dit Harry, d’une voix neutre. 

Malfoy hocha la tête et le suivit hors de la maison. Ils marchèrent en silence jusqu’à la lisière de la forêt qui bordaient les jardins du manoir. Ils s’arrêtèrent près d’un chêne. Draco posa sa main gauche sur le tronc, le caressa tendrement. Puis il tourna son visage vers Harry, fixant son regard au sien. 

- Ce que tu es venu faire… S’il te plait, fais le vite, murmura le jeune homme, regardant à nouveau l’écorce, sa nuque offerte à Harry. 

Harry jeta un rapide coup d’œil sur les lettres HP gravés à la base de son cou, preuve de son ascendance sur lui, ne comprenant pas un mot de ce que Draco venait de dire. Puis ce fut la révélation : le serpentard croyait qu’Harry voulait l’éliminer ! 

- Tu… Tu crois que je suis là pourquoi ? l’interrogea-t-il, pour être sûr. 

Le jeune homme blond se tourna complètement vers son interlocuteur et s’adossa à l’arbre. Ses grands yeux bleus ne quittaient pas ceux, vert émeraude, de son ancien compagnon de classe. 

- Tu es là pour en finir… Avec tout ça, finit-il par répondre, haussant les épaules devant cette évidence. 

Harry reçut comme une claque ces quelques paroles. Draco croyait donc vraiment qu’il allait le tuer ? 

- Si je suis là, c’est effectivement pour en finir. Mais avec cette histoire, pas en finir avec toi ! confirma Harry, la voix coléreuse. 

Draco baissa les yeux. Il reconnaissait ce ton de voix. Harry était furieux. Le serpentard ne savait pas trop pourquoi mais, de toute façon, il ne fallait pas grand chose au griffondor pour être colère contre lui. Tous les prétextes étaient bons. Il le savait d’expérience ! Draco frissonna légèrement. Quand Harry était en colère, il n’était pas bon pour lui d’être trop près.  

Harry observait le jeune homme, face à lui. Il vit la manière dont Malfoy rentra ses épaules, son corps recroquevillé sur lui-même. Harry se rendit compte que Draco avait peur. Peur de lui, de ses réactions. Il se rappela toutes les fois où, fou de rage, il avait passé ses nerfs sur le serpentard… Et se dit que Draco avait bien raison d’avoir peur de lui… Et il se sentit coupable. 

- Pourquoi ? Cette question le sortit de ses pensées.

Il ne répondit pas tout de suite, encore perdu dans les méandres de ses réflexions. 

- Pourquoi ne pas en finir avec moi ? ré interrogea le serpentard. 

Il le fixait toujours de ses grands yeux mercure, ne lui laissant aucune échappatoire. 

- Je suis un monstre. Tu l’as dit toi-même ! Alors pourquoi ? Pourquoi ne pas me tuer ? Qu’on en finisse une bonne fois pour toutes ! Tu seras enfin libre… et moi aussi, ajouta-t-il, un peu plus fort.

- Je… Harry ne savait quoi répondre.

Que pouvait-il répondre, de toute façon ? Il l’avait dit, il se souvenait encore de la rage qui l’avait habité à ce moment-là. 

- Je ne suis pas un meurtrier, finit-il par lâcher. 

Il y eut un silence puis la voix de Draco s’éleva dans le crépuscule, étrangement calme. 

- Qu’est-ce que tu attends de moi, Potter ?

- Euh… Mais, rien…

- Rien ? RIEN ?! 

Le serpentard sentait la colère dans chaque parcelle de son corps. Il se redressa. 

- J’en ai assez ! Tu entends, Potter ? Marre ! Je suis quoi, moi ? Hein ? Je suis censé vivre comment, moi ?! Tu as ma vie entre tes mains ! lui asséna-t-il, en montrant le médaillon qui dépassait de la chemise du griffondor. Est-ce que je vais devoir attendre que tu te décides, enfin, à en finir ?! Je vais devoir vivre combien de temps avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête ?! 

Draco le fixa attendant une réaction qui ne vint pas. Il soupira. 

- Je suis un être humain, Harry. Que tu le veuilles ou non. Tu ne peux pas jouer comme ça avec moi. Prends une décision, une bonne fois pour toute et tiens-toi s’y. 

Et il s’éloigna doucement, laissant le « héro » seul. Draco avait réalisé qu’il voulait vivre… pour son parrain. Severus lui avait ouvert les yeux. Et là, devant Harry, son futur bourreau ?, il avait souhaité plus que tout que le griffondor le laisse vivre. Le serpentard avait une famille, à nouveau, une personne qui l’aimait tout en sachant son passé, qui ne le jugeait pas.

Draco ne se souvenait pas d’avoir été possédé de Voldemort, de cette vie que Harry lui reprochait, des crimes qu’il avait commis, sans en avoir conscience. Et puis, n’avait-il pas eu droit à une renaissance ? Une nouvelle chance ?

Draco perçut plus qu’il ne sentit la présence d’Harry dans son dos. Le griffondor posa ses mains sur les hanches du jeune homme blond, le stoppant dans son mouvement. Harry s’approcha, collant le dos de Draco contre son torse. Il ferma les yeux entouré par  l’odeur suave du serpentard. 

- Tu n’es pas un monstre…  

Sa voix était si basse que Draco dut tendre l’oreille pour être sûr de bien comprendre ce que le brun disait. 

- Draco… C’est moi qui le suis. Pas toi…  

Harry était perdu. Il ne pensait pas en arriver là. Il était venu pour tenter une réconciliation avec sa Némésis et éviter que le serpentard n’essaye à nouveau de mettre fin à ses jours. De reprendre, pourquoi pas ?, leur relation là où ils l’avaient laissé, il y avait de ça quelques semaines. Il ne s’attendait pas à ressentir autant de culpabilité et de tendresse envers le blond. Il ne voulait pas ressentir ça ! Du désir, oui, il pouvait le concevoir, après tout, Draco avait une partie de sa magie en lui, mais ça ! Ca, ses sentiments qui agitaient son cœur, Harry ne l’avait pas prévu et il n’en voulait pas !  

Draco ne répondit rien. Il restait juste là, attendant qu’il continue. Harry devait admettre qu’il avait peur. Il avait reproché au serpentard d’être un monstre mais ne l’avait-il pas été, lui aussi ? Et depuis le début ? Il avait dû sacrifier des innocents pour vaincre Voldemort et Draco était l’incarnation de sa culpabilité. Etait-ce vraiment lui qu’il méprisait ou lui-même ? Après tout, il… Il n’avait rien fait consciemment. Harry ne pouvait pas en dire autant. 

- Pardonne-moi…

Il tomba à genoux, les mains toujours accrochées à ses hanches. Il posa son front brûlant contre les cuisses du serpentard. L’avait-il perdu ? Et si ce n’était pas le cas, le méritait-il ? 

Draco était terriblement troublé. Il avait pu suivre le cheminement des pensées d’Harry depuis le début comme si ce dernier les avait prononcés à haute voix. S’il lui en voulait, c’était parce qu’il se sentait lui-même coupable ! Il avait du sang sur les mains et, inconsciemment, Draco le lui rappelait chaque jour ! 

Il l’entendit sangloter doucement. Draco se dégagea de son étreinte et se tourna totalement vers lui. 

- Harry… Harry ! 

Le griffondor leva des yeux embués vers lui. Draco lui prit la main et le força à se redresser, puis lui caressa tendrement sa joue, son regard plongé dans le sien. 

- Je t’aime, Harry. Laisse-nous une chance… 

Harry le regarda intensément… puis se pencha vers lui pour déposer délicatement ses lèvres sur les siennes. Dracu reçut ce baiser plein de douceur avec un soupir. Il l’aimait et Harry aussi, il en était persuadé. Le griffondor avait encore du mal à l’admettre et leur relation mettrait du temps à vaincre toute les barrières. Mais une relation ne se construisait-elle pas avec le temps ? 

- Moi aussi, je t’aime Draco… 

C’était plutôt un bon début, non ?   

 

Fin. 

 

Merci à HaniPyanfar pour tes conseils de mise en page!

 

 

 
     
     
 
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