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au 31 Mai 21 :
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A Modern Myth
Par JayMalfoy , KathleenMcLean
Originales  -  Romance/Surnaturel  -  fr
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    Chapitre 1     0 Review    
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Angel, you mean nothing to me - Fightstar

- Did we create a modern myth? -

       30 Seconds To Mars

 

 

PROLOGUE.

 

         Imaginez un combat entre la glace et le feu ; à votre avis, qui vaincrait l'autre ? Essayez maintenant d'imaginer une confrontation entre le Bien et le Mal. Selon vous, qui l'emporterait ?

       Essayons avec deux sentiments que tout oppose. Qui de la haine ou de l'amour règnerait si le choix nous était offert ? L'amour, me répondriez-vous sûrement car personne ne souhaite vivre dans la haine. Mais, et si cet amour entraîne la trahison des vôtres, n'y réfléchiriez-vous pas plus ?

       Quand un choix implique autant les sentiments que la raison, il est deux fois plus difficile.

 

Espérons qu'ils ont fait le bon.

 

______________________________________________________________________________

CHAPITRE PREMIER.

 

Sasha.

 

         Les humains sont vraiment stupides quand on les observe avec attention.

         Cela faisait dix minutes que je suivais ma proie sous la pluie battante, les rayons de lune ainsi que ceux des lampadaires se reflétant sur ma peau blafarde, et pas une seule fois il ne s'était retourné pour s'assurer qu'il n'était pas en danger. Certes, Concord était une petite ville où il ne se passait pratiquement rien qui sorte de l'ordinaire mais c'était tout de même une ville, il était très tard dans la nuit et plus important, j'habite dans cette ville. Et, malheureusement pour ma proie, c'est lui que j'avais choisi et je suis la pire chose sur laquelle il pouvait tomber cette nuit. Un vampire assoiffé de sang humain n'est vraiment pas le meilleur agresseur qu'il faut. Normalement je ne chassai pas ici, à Concord, car j'y habitai et il ne fallait pas trop attirer l'attention donc j'aurai dû partir dans une autre ville à côté mais je ne tiendrai pas assez longtemps pour atteindre un autre point de rationnement. C'était imprudent de ma part d'avoir cru que je tiendrai plus de deux semaines sans boire une goutte de sang mais je n'aimai pas le fait de dépendre des humains et je m'étais lancé un défi à moi-même. Ridicule.        

         L'homme que je traquai en toute impunité marchait à pas lents et bataillait avec son parapluie contre le vent et la pluie. Quant à moi je n'avais pas pris la peine d'en prendre un, la pluie ne me gênai pas car je ne ressentais plus vraiment le changement de température et j'avais plus important à faire que de me soucier du fait que j'étais trempée jusqu'aux os. Le spectacle qu'il m'offrait était divertissant mais je m'en lassai. Le monstre en moi avait faim et réclamait le sang de cet homme immédiatement. Il voulait se gorger de ce breuvage divin, sentir le liquide affluer et le savourer dans ses moindres détails. Il me hurlait de me dépêcher, de planter mes dents dans la veine de sa gorge que je parvenais à distinguer de l'endroit où je me trouvai, c'est-à-dire à dix mètres de lui. Néanmoins, je n'étais pas encore aveuglée par la soif, il n'y avait pas encore ce film rouge devant mes yeux, je contrôlai encore mon corps mais il ne faudrait pas que quelqu'un se blesse à côté de moi en faisant couler du sang sinon tout ceux qui se trouveraient dans les parages immédiat mourront.

         Je fis taire le vampire en moi et écoutai ma raison qui me disais de ne pas saigner cet homme en plein milieu de la rue car, même s'il était vrai qu'il était tard, il y avait quand même quelques passants à l'air hagard. Non que ça me dérange de les tuer mais ce serait inutile et je recevrai des remontrances de ma chef si je perdais les pédales. Il fallait donc que j'arrive à le trainer à l'écart de la grande rue, dans une petite ruelle. Cela faisait un peu stéréotype mais bon il fallait bien que je me sustente et je n'y peux rien si les humains sont si sensibles.

         Je me rapprochai furtivement de mon en-cas et déposai ma main sur son épaule en la pressant pour attirer son attention. Il sursauta avant de se tourner vers moi. Ses yeux gris s'écarquillèrent lorsqu'il les posa sur moi. Je le vis me détailler de la tête aux pieds d'un air gourmand et je me retins de grimacer de dégoût. Non seulement il était humain mais en plus de cela il n'était pas du tout canon, loin de là. Mais bon, je n'étais pas là pour faire attention aux garçons qui me regardaient mais pour manger et je lui fis donc un sourire timide en voyant ses yeux loucher sur ma poitrine. Sale pervers!

         Malgré tout je le comprenais un peu. Si j'étais un mec et qu'une nana se ramenai près de moi vêtue d'une robe blanche avec un décolleté plongeant mouillée - donc un peu transparente - je serai obligé de mater. Ma tenue avait justement été choisi pour que le premier type que je rencontrai tombe dans le panneau, la robe blanche, la veste en cuir noire élimée et les rangers. La panoplie associée à mon physique de prude c'était la combinaison idéale pour ressembler à une gamine complètement paumée ce qui était exactement le but recherché. Et puis, cet homme était tellement cupide qu'il allait accepter ce que j'allai lui demander sans se poser de question. Que pourrait-il lui arriver avec une fille comme moi? Rien à part se faire vider de son sang mais cela il n'avait pas besoin de le savoir. Lui, tout ce qu'il lui importait c'était de savoir qu'il allait peut-être avoir une récompense en nature je le lisais dans ses yeux qui continuaient de me reluquer.

         - Euh... fis-je mine d'hésiter avant de poursuivre : Excusez-moi de vous embêter monsieur mais je dois aller dans la ruelle à côté et j'ai peur qu'il m'arrive quelque chose. Accepteriez-vous de m'accompagner? C'est juste à côté.

         J'avais pris un ton de petite ingénue et je tripotai distraitement la fermeture éclair de ma veste. J'adore jouer ce rôle qui est l'antagonisme parfait de ma vraie personnalité et il marche à tout les coups avec ce genre d'homme trop aveuglé par leur vanité pour se dire qu'il est impossible qu'une fille dans mon genre s'approche d'eux.

         - Pas de problème, accepta t-il en souriant. Si ce n'est pas loin je peux bien faire ça. Les hommes se doivent d'aider les femmes, non?

         Beurk! Ils me dégoutent ces humains avec leur principes à la noix. Des principes qu'ils ne respectent que quand ils y voient un avantage pour eux. Les humains ne sont que des égoïstes qui n'agissent qu'en calculant le profit qu'ils pourront retirer de leurs actions.

         J'hochai la tête et il sourit.

         - C'est vraiment très gentil à vous de faire cela, répliquai-je.

         Il agita la main d'un air modeste et je me retins de rire juste sous son nez. Etait-il si imbu de sa personne qu'il n'avait pas perçu l'ironie dans mon ton?

         - Allons, allons. C'est normal, je ne vais pas laisser une jeune demoiselle comme vous rentrer toute seule si c'est un endroit dangereux.

         Pfff... Mi-na-ble. Le jour où j'aurai besoin d'un type comme lui pour me défendre c'est que je serai morte... pour de bon.

         Bien sûr je ne prononçai aucun des mots que je venais de penser, le laissant mariner dans son délire de : " Je suis le sauveur des jeunes filles en détresse! ". Je me contentai donc de lui sourire niaisement comme l'aurait fait la fille dont je jouai le rôle, Jenny qu'elle s'appelle parce que je trouve que ce prénom est un prénom de fille bien élevée ce que je ne suis pas, soit dit en passant.

         - Où est-ce alors? s'enquit-il.

         - Suivez-moi, s'il-vous-plaît.

         Il hocha la tête pour me dire qu'il me suivait et me pria de venir m'abriter sous son parapluie car, sinon je risquai de tomber malade. Ah... J'aimerai bien tomber malade "très chère nourriture", mais cela fait un moment que ça ne m'est pas arrivée.

         Néanmoins, je me plaçai à côté de lui à l'abri pour moi mais pas pour lui ce dont il n'était pas conscient naturellement. Ce type se tenait tout proche de moi, croyant être en compagnie d'un être faible et sans défense alors que c'était tout le contraire. Je souris intérieurement à cette pensée. Pauvre homme!

            Je le menai jusqu'à une ruelle à droite avant de parler.

         - Comment vous appelez-vous? demandai-je poliment.

         Je n'en avais rien à faire mais je n'aimai pas le silence même si je me trouvai en compagnie d'un humain alors autant discuter avec mon "dîner".

            - Martin. Et vous?

         Je décidai de lui donner le prénom du personnage que je jouai, après tout autant jouer le rôle à fond. Et puis, on sait jamais, dès fois que je sois interrompu pendant que je mange et qu'il survive, il ne fallait surtout pas qu'il donne mon prénom à quelqu'un.

         - Jenny.

         - Oh! C'est un joli prénom.

         Ouais... Je suis d'accord avec toi, Martin.

         - Merci.

         Je le conduisis dans une autre ruelle où tout les bâtiments étaient abandonnés, où les portes pendaient sur leur gonds, où les vitres étaient brisées et où un seul petit lampadaire éclairait l'endroit d'une lueur incertaine mais cela ne me dérangeai pas car je voyais très bien dans le noir.

         Charmant et sinistre.  J'adore les endroits comme celui-là. Complètement à l'abandon. Vide et mort.

         - Quel âge as-tu, Jenny?

         Je m'arrêtai et me plaçai en face de lui, un sourire accroché à mes lèvres. On était assez enfoncé dans la noirceur de la ville, éloigné du cœur de la ville et loin des premiers magasins pour que je puisse faire ce pour quoi je lui avais adressé la parole.

         - Vingt-et-un ans... depuis cent quarante-deux ans.

         La confusion se fit sur son visage tandis que j'achevai ma phrase puis il reprit vite ses esprits et rigola. Ris autant que tu le peux et restes dans l'ignorance jusqu'à ce que je te vide de ta vie. Les humains sont tellement englués dans leur vision de la réalité qu'ils ne se posent pas la question de savoir si le surnaturel existe. Pour eux, tout ceux qui prétendent que cela existe sont, soit des malades mentaux, soit des rêveurs ou soit des charlatans. Néanmoins, je dois dire que la communauté surnaturelle est rassurée par la stupidité humaine. Aucune chance que l'on soit découvert avec l'esprit étroit qu'est le leur.

         - On me l'avait jamais faite celle là! s'exclama t-il en riant de plus belle.

         Mon sourire s'agrandit et je me collai à lui.

         Je sentis son cœur s'emballer et le sang affluer dans ses veines ce qui me mit l'eau à la bouche. Je me passai la langue sur les lèvres en appréhendant déjà le moment où je planterai mes dents dans la chair tendre de sa peau. J'approchai mes lèvres près de sa jugulaire et pris une profonde inspiration pour humer son odeur. Son sang ne sentait pas très bon mais ça suffirait pour cette nuit, je retournerai chasser demain dans la journée.

         - Si personne ne te l'avait jamais faite c'est parce que personne n'était moi, susurrai-je.

         Je fis courir ma langue sur le renflement de l'artère en retenant un frisson de plaisir en sentant le sang traverser la veine sous sa peau.

         Sa respiration devint saccadée et je souris intérieurement. Ce porc croyait vraiment que j'avais envie de lui. Pitoyable.

         Mais bon, d'une certaine manière j'avais envie de lui mais pas comme il le pensait. Mon envie était plus... primitive. Genre : manger. Et ce type devrait par ailleurs se sentir honoré que je l'ai choisi.

         - Oui... personne, haleta t-il.

         Je fis glisser ma main sur sa joue avant de la poser fermement sur sa bouche et plantai mes dents dans sa jugulaire. Le bruit que produit le déchirement de la chair humaine est l'un des plus délicieux des sons que je n'ai jamais entendu.

         Mon "dîner" poussa un gémissement entre la douleur et la peur en tentant de se débattre mais je le tenais d'une poigne de fer m'abreuvant du liquide de vie qui permettait autant aux humains qu'aux vampires de survivre. Le liquide chaud roula sur ma langue puis coula dans ma gorge et j'en savourai chaque saveur comme un humain le ferait avec du vin. Son sang n'était pas forcément délicieux mais ça allait encore et je n'allai pas me plaindre car c'était déjà bien que j'ai pu me dégoter de la nourriture cette nuit. Son sang avait un arrière goût de carotte vraiment très amer. J'avais toujours trouvé étrange que le sang ait un goût d'aliments humains. Quand j'étais humaine (Pouah!) le sang sentait le fer. Malgré tout, je n'allai pas m'en plaindre surtout quand l'occasion de boire du sang à la cerise se présentait.

         Je m'arrêtai de boire lorsque je perçus que son cœur ne battait pratiquement plus, juste par quelques à-coups très espacé. Je ne buvais jamais entièrement le sang de ma proie car la fin n'avait plus le goût du sang mais de moisi. De mort.

         Je le soutins par sa cravate de ma main droite tandis que l'autre essuyait ma bouche des gouttes de sang qui restaient sur mes lèvres. Il avait les yeux révulsés et sa peau était recouverte d'un film de sueur. Il était totalement inconscient, plongé dans le pays de Bambi et c'était sans doute une meilleure chose pour lui, même si j'aurai préféré lire la souffrance sur son visage.

         - Merci d'avoir consentit à me laisser boire ton sang.

         Je posai l'ongle de mon index gauche sur la morsure et lui tranchai la gorge avant de le laisser tomber sur le sol où il se convulsa en poussant des gargouillements qui réjouirent mes oreilles.

         - Adieu, Martin, dis-je en m'en allant. C'était un réel plaisir de faire ta connaissance.

 

***

Matt

 

        Je tirai sur le fil d’un de mes bracelets en cuir puis poussai un soupir, ma dernière heure allait être longue, terriblement longue. Je jetai un coup d’œil à ma montre, l’heure avait avancée de cinq minutes alors que j’aurais pu mettre ma main à couper que j’avais regardé il y à plus de trente minutes. Je poussai un nouveau soupir, ce soir, le magasin où je travaillai, le A Lot Like Vegas, accueillait le groupe du fils de mon patron pour un showcase et, pour avoir déjà entendu quelques morceaux, je savais à quel point ils étaient mauvais.

        Le magasin était rempli d’adolescents aux looks plus ou moins improbables. Les filles étaient maquillées à outrance et les garçons arboraient un air de « regardez-moi-je-suis-trop-génial » qui me faisait plutôt rire. A chaque génération, les adolescents cherchaient à se démarquer, à être les originaux de leur bande, à être tout et n’importe quoi mais pas comme leurs parents cependant, ils finissaient quand même par tous se ressembler. Quand je regardai la foule devant moi, je voulais le même look puissance dix mille porté par des centaines de kids.

        Découragé, j’attrapai mon iPod sous le comptoir et l’allumai au moment même où le groupe montait sur scène. Ils firent leurs rockstars puis commencèrent leur première chanson, à travers mes écouteurs j’entendais quand même une sorte de mauvais mélange entre le rock du moment, l’electro et le hip-hop, ils poussaient même le truc jusqu’à insérer des scratches de DJ. Je secouai la tête, dépité et sentis des yeux posés sur moi. Je me tournai, les sens en alerte et trouvai une jeune humaine qui me regardait. Je lui fis un clin d’œil et me posai sur le tabouret de la caisse. Peut-être une demi-heure plus tard, je sentais toujours les yeux de cette fille sur mon corps. Cela m’amusait, comment les humains étaient attirés par nous alors qu’ils ne l’auraient pas du.

        Je sortis de la caisse et, m’ennuyant comme un mort (plutôt drôle cette expression, surtout pour moi, non ?) et décidai de m’amuser. J’attrapai une pile de CD à ranger et avançai en direction de la fille. Cheveux blond platine, yeux bardés de noir et lèvres rouges sang, j’en ricanais, elle n’était pas du tout mon style de filles. Près d’elle, je lui envoyais mon sourire le plus charmant ce qui la fit rougir instantanément. Plus j’approchai d’elle, plus elle tirait sur ses cheveux, j’étais à deux doigts de rire mais je ne fis rien et passai derrière elle, effleurant sa chute de reins en même temps. Je sentis son cœur battre un peu plus fort puis je me mis à mettre de l’ordre dans le bac à CDs.

        - Salut toi, lança-t-elle avec un sourire.

        - Salut, répondis-je en me postant face à elle.

        Son cœur battait à tout rompre, il battait tellement fort que je le percevais presque plus que la grosse caisse agitée sur scène.

        - Le groupe est génial, non ? Le bassiste est le copain de ma meilleure amie, il joue super bien, tu trouves pas ?

        - Je n’aime pas le groupe, lâchai-je en haussant les épaules.

        - Ah bon ? Mais mec, comment tu fais ? Il est tellement bon que tout le monde devrait l’aimer !

        - Il n’y à pas de rythme, le beat est mauvais, les scratches n’en parlons pas, le préposé au rap ne sait pas raper et le chanteur n’a pas mué. Mais oui sinon, tu as raison, le bassiste est plutôt bon.

        Voilà qui lui avait fait fermer son clapet. J’avais mal choisi mon jouet pour la soirée, cette fille avait l’air de parler, parler, parler et parler encore, sans ne jamais s’arrêter. Mais son air semi choqué, semi dérouté par ce que je venais de dire me fit rire, elle rigola avec moi pour ne pas perdre la face.

        - Comment t’appelles-tu ? Dis-je plus tard.

        - Appelle moi Britney comme mon idole ! Et toi, comment on t’appelle ?

        - Hum, Britney, généralement on m’appelle par mon prénom.

        Elle leva les yeux au ciel et, au même moment, mon portable vibra dans ma poche. Je l’extirpai et lus rapidement le message de Max, un collègue, qui m’annonçait qu’il venait d’arriver et que je pouvais partir. Je lui répondis rapidement et regardai l’adolescente devant moi, j’étais sur qu’elle allait plaire à mon ami.

        - Tu sais quoi Britney, va draguer Max, il vient d’arriver et il aime les blondes, lui.

        Je tournai les talons et courrai jusqu’à la réserve. J’ouvrai mon vieux casier déglingué d’un coup de genoux, passai mon perfecto et attrapai mon vieil Eastpack troué  avant de déguerpir par la sortie de service qui débouchait sur une petite ruelle sombre.

        Je courrai jusqu’à Warren Street, dénichai mes clés de voiture et montai dans mon nouveau joujou, une Spider d’Alfa Romeo toute noire et avec qui j’aurais aimé pouvoir me marier. Je me mis sur la route et regardai l’heure. Oulah ! J’allais devoir me dépêcher avant que mes innombrables nounous ne se demandent ce que je fabriquai. J’arpentai les rues presque vides de Concord jusqu’à la forêt qui bordait la ville. Je me garai à l’orée du bois, me débarrassai de mon tee-shirt et mon bonnet, verrouillai les portes de la voiture et essayai de me calmer. Une fois immergé dans la forêt, j’humai l’air.

        La mousse, les arbres, les racines, l’eau, la boue, les déchets humains… Toutes les odeurs, toutes les senteurs me vinrent et, petit à petit, mes instincts de prédateurs reprirent le dessus. Je partis comme une flèche, me délectant du vent sur ma peau. Au détour d’un chemin, ma quête d’un cerf fut remise en cause car je croisai l’odeur d’un ours. Je fis volte face, la lèvre supérieure retroussée, l’estomac qui se tordait. J’inspirai profondément et contournai quelques arbres, en détruis quelques autres et me frayai un chemin dans la forêt. Rapidement, je me trouvai devant le beau nounours.

        Contrairement aux humains, les animaux nous reconnaissaient toujours comme ce que nous étions. Mes yeux croisèrent ceux de la bête, il grogna et se dressa sur ses deux pattes arrières, menaçant. Mais j’étais loin d’être effrayé car entre lui et moi, j’étais le plus dangereux. Il y eut un moment de battement où, aussi bien l’animal que le vampire, nous admirions notre adversaire puis, tiraillé par la faim, je lui sautai dessus.

        Il se débattit, m’envoya valdinguer contre un arbre. Je lui fis la vieille tactique du mort et, quand il se pencha sur moi, je sautai sur son échine et plantai mes dents dans son pelage. Je cherchai une veine alors que l’ours se débattait puis, quand je l’eus trouvé, il souffla avant de s’effondrer au sol. Je m’abreuvai tout mon soul, calmant mes veines presque vides qui étaient devenues douloureuses. Le sang calmait la brûlure de faim en moi. Quand l’animal fut vidé, je m’essuyai la bouche du revers de la main, jetai un coup d’œil à mon adversaire et repris le chemin de ma voiture.

        Le vampire en moi était assagit.

        Pour la soirée.

 

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Tout est à nous, Kathleen McLean & Jay Malfoy.

Rating T à cause de sang et des dialogues pas toujours très polis.

Couple: vous avez tous compris non ? ^^

 
     
     
 
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