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au 31 Mai 21 :
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Précieux mensonges.
Par Mael
Originales  -  Général/Bisounours  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     2 Reviews    
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Voilà un OS que je viens de retrouver dans mes archives, et que j'ai réécris pour qu'il corresponde un peu plus à ce que je fais aujourd'hui, et pour qu'il soit aussi moins maladroit qu'à l'époque où je l'ai écrit.

 

C'est une originale, j'espère que vous aimerez. Enjoy (:

 

*

 

 

Ça faisait des semaines maintenant qu’elle espérait qu’il revienne. Elle avait tout prévu, retourné dans tous les sens les mots à dire, à ne pas dire, elle avait supprimé ceux qui lui feraient peur et n’avait conservé que les plus doux, les plus délicats. Il était comme ça, lui, il aimait la douceur. Dans ce monde de fou, c’est certainement ce qui faisait le plus défaut.

Elle aurait voulu penser qu'on la soutenait. Que quelque part, quelqu’un serait prêt à tout pour son bonheur. Ça faisait longtemps qu’elle n’y croyait plus vraiment. Elle voulait crier, elle voulait savoir, elle voulait qu’on lui dise « Il ne reviendra pas, il a encore merdé, vous savez, c’est ce qu’il fait tout le temps, merder. » A vrai dire, elle le savait déjà. Mais ce silence, cette inertie, tout ça était bien trop effrayant. Elle savait que personne ne la mettrait au courant. Elle ne portait ni son alliance, ni son nom. Elle était l’inconnue, l’aventure, le mystère de sa vie. Elle avait pensé plusieurs fois à contacter ses parents, leur dire qui elle était, « bonjour, je suis le grand amour de votre fils », mais elle savait que rien ne bon n’en découlerait. Elle était piégée. Et elle prenait du poids, chaque jour un peu plus. Ça allait vite. Bien trop vite. Rien ne l'avait préparée à ça et elle voyait peu à peu sa vie se déchirer devant elle. Son avenir prenait une direction totalement différente de ce qu’elle avait imaginé. Quelque chose avait merdé, quelque part. Mais c’est ce qu’il faisait tout le temps, merder. Les libertés s’effaçaient à mesure que ses kilos grandissaient. La fac, les cours du soir, les sorties, tout prenait une allure déformée. Tout semblait trop dur à surmonter. Chaque jour, elle posait ses pieds sur la balance et regardait le résultat de ses fantasmes idiots. Elle vérifiait toujours plusieurs fois. Redescendait. Remontait. Mais rien n'y faisait, elle ne reviendrait pas en arrière. Elle avait été prête à tout pour lui, et elle s‘en mordrait les doigts toute sa vie.

Si seulement il ne lui avait pas mis dans sa tête qu’un enfant, ce serait bien. Que leur vie serait pleine de couleur, qu’un bébé rend l’existence plus évidente. Si seulement elle n’avait pas cru qu’il changerait, que sa maladie s’apaiserait, qu’il accepterait de prendre les médicaments qu’on lui donnait.
Ça avait été si soudain. Cette petite chose qui grandissait en elle prendrait bientôt tant de place que toute sa vie se métamorphoserait. Elle devait s’en sortir seule.

C’était bien trop tard. Il n’était plus question de reculer.


*


- Maman ?
- Mohin, qu'est ce que tu fais levé ?
- J’ai pas sommeil…

Mohin était un enfant pâle et discret. Il ne parlait que lorsqu’il trouvait cela nécessaire. Au fond, tous les mots qu’il aurait pu dire, il les gardait en lui et se les répétait le soir, dans son lit. Mais cette fois-ci, il avait eu peur de ses propres pensées. Alors il avait rabattu la couverture, avait posé ses petits pieds nus sur le parquet de sa chambre et avait traversé l’appartement pour rejoindre sa mère dans le salon. La télévision était en sourdine et il laissa se promener son regard sur l’écran quelques instants.
- Tu as fait un cauchemar ?
- Non, j’arrive juste pas à dormir. Je pensais à papa.

Papa. Ce grand homme aux yeux bleus faisant l’idiot dans un cadre posé sur le buffet du salon. Mohin savait qu’il avait un père. Il savait qu’il ne pouvait pas le voir, mais il savait aussi que, quel que soit l’endroit où il se trouvait, il l’aimait. Il aimait que sa mère lui parle de lui. Il aimait les mots qu’elle posait sur ce nom de « papa ». C’était toujours fabuleux, toujours grandiose. Quelque chose en lui murmurait que rien n’était vrai dans ces histoires là. Mais c’était comme dans ses livres à l’école. Ça paraissait trop vrai pour être contesté.

Dans chaque récit, son père était le plus grand des hommes. Et à sept ans, Mohin aimait croire à ces choses là.

- Viens par là...

Il se hissa sur le canapé et se blotti contre le corps rassurant de sa mère.

- Papa... Papa était un grand peintre. Le plus grand.
- Ah oui ?
- Oui. Mais attention, il ne peignait pas seulement les toiles ou les murs. Il peignait des choses plus grandes. Il y avait un peu de magie dans ses peintures.

Mohin ouvrait de grands yeux. Ça commençait toujours comme ça. Et c’était pour lui la meilleure façon de commencer une histoire.

- Un jour, il a regardé ce qui l’entourait. Les arbres, les fleurs, les maisons… rien ne semblait assez beau. Le soleil était bien terne à ses yeux, le brun des feuilles le rendait trop triste, le vent ne jouait pas assez avec les branches et les nuages avaient pris un sacré coup de vieux.

Le garçon se mit à rire, et sa mère attendit qu’il retrouve son souffle pour poursuivre.

- Il s’est alors dit : « je vais tout changer. je vais repeindre les paysages, et alors mon fils pourra naître et voir comme le monde est beau. »
- Il a dit ça ?
- Oui, quelque chose comme ça.
- Alors il a fait quoi ?
- Il a pris ses plus beau pinceaux, il a sorti sa plus grande échelle, et il s’est mis au travail.
- Des pinceaux et de la peinture ?
- Oui. Mais attention, tout ça était magique, bien sûr. Ce n‘était pas de simple pinceaux ou de la peinture banale.  
- Et il a recolorié de monde ?
- Oui.
- Le soleil aussi ?
- Le soleil, et même la lune.
- Mais la lune, elle est blanche, maman...
- Oui, mais avant elle était si grise qu'on ne la voyait presque plus, dans la nuit.
- C'était un vrai magicien.
- Oui, Mohin, c‘était un magicien.

Elle s’était toujours refusée à l’emmener voir son père. Jamais elle n’aurait pu lui dire ce faisait réellement. Qui il était vraiment. Un déséquilibré. Un danger pour l’ordre public. Elle n’aurait jamais pu lui avouer tout ça, c’était au dessus de ses forces.

Elle lui rendait visite aux alentours de Noël. Elle lui apportait une photo de Mohin, pour qu’il puisse voir comme il grandissait. Mais c’était tout ce qu’elle pouvait lui offrir.

- Maman... Tu regrettes que je sois là ?
- Pourquoi tu dis ça, mon petit cœur ?
- Papa est parti. T'es toute seule.
- Non, Mohin. Tu es là. Jamais je ne regretterai d’avoir avec moi quelqu’un d’aussi merveilleux que toi. Tu sais, papa a fait beaucoup de jolies choses pour toi. Mais pour moi ce n‘était pas pareil. Il aurait voulu, je crois, me rendre heureuse, mais il ne savait pas comment s‘y prendre. Et pourtant tu vois, c’est grâce à lui que tu es là. Et juste pour ça, je l'aime encore un peu, même s'il n‘est plus ici, avec nous.
- C'est un vrai magicien alors.

Dans un certain sens, Mohin avait raison. Son père était un magicien. Un illuminé, comme disaient les gardiens. Il avait dans la tête un autre monde qu’il imaginait depuis très longtemps. Et c’était cette folie qui l’avait mené là. Qui l’avait poussé à commettre le pire, à se sentir menacé par tout ce qui l’entourait. Pourtant, même enfermé, il n’oubliait pas ses rêves. Il avait trouvé une nouvelle sérénité, un endroit où le monde semblait moins dangereux. Il avait trouvé la paix, et sur les quatre murs de sa cellule il avait peint des centaines d'étoiles et des centaines de lunes. Les paysages s’entrechoquaient sous ses yeux, les couleurs collaient à sa peau. Et dans un coin, il avait dessiné le visage d'un enfant.

 
     
     
 
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