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au 31 Mai 21 :
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Darkness
Par Sir Bictor
Harry Potter  -  Angoisse/Suspense  -  fr
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    Chapitre 1     2 Reviews    
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[NOTE : Petit OS écrit il y a fort longtemps et vaguement corrigé et arrangé en quelques minutes. Je l'aime beaucoup, je crois que c'est de tout ce que j'ai écris mon préféré. Bonne lecture !] 
 
DARKNESS


A la lueur d'une faible bougie qui menaçait de s'éteindre à la moindre brise, au moindre souffle, le professeur Trelawney avançait dans l'un des longs couloirs de l'école de Sorcellerie Poudlard. Ses yeux, agrandis par ses grandes lunettes rondes et épaisses, étaient grands ouverts et regardaient vers le lointain, dans le noir, cherchant le moindre mouvement qui aurait pu surgir. Elle était comme un petit animal faible, une proie ayant peur pour sa vie. Sibylle Trelawney avait toujours été une grande paranoïaque.

Rares étaient les fois où le professeur de divination sortait de son antre, situé dans une des tours les plus hautes du château. Elle était encore plus couverte de châles aux couleurs sombres et pourpres que d'habitude et une horrible odeur de Xerès de mauvaise qualité émanait d'elle. Ses cheveux broussailleux étaient coiffés d'une drôle de manière, en arrière, attachés par un ruban sale.

Quelques minutes auparavant, le professeur Trelawney s'était rendue au bureau d'Albus Dumbledore. Elle avait espéré pouvoir lui parler, pouvoir se confier à lui. Elle avait essayé de le rencontrer plusieurs fois dans la journée mais on lui avait appris qu'il était absent... Mais qu'il rentrerait peut-être ce soir. Peut-être, en effet, car quand la voyante arriva à son bureau ce soir-là, elle le trouva totalement vide. Ce qui l’ex as au plus haut point.

Si le professeur Trelawney tenait tant à voir son supérieur hiérarchique, c'était pour deux raisons. La première était cette éternelle dispute au sujet de ce centaure, nommé Domiguez ou Gargentuez, quelque chose comme cela, qui se faisait passer pour un professeur de divination. Quelle honte pour sa profession ! En revanche, la seconde raison était un peu plus sérieuse et beaucoup plus inquiétante...

Cela faisait maintenant quelques semaines que le professeur faisait des rêves dérangeants, se transformant presque en cauchemars quelques nuits... Chaque matin, elle se réveillait en sursaut, en sueur, sans le moindre souvenir de ceux-ci mais avec un terrible sentiment d'insécurité et de... peur. Elle s'était mise, après ça, à sursauter pour le moindre bruit, le moindre geste suspect à ses yeux... Elle assistait encore moins aux repas car elle était effrayée à chaque fois qu'un élève faisait un mouvement trop brusque avec couteau... Elle était de plus en plus absente à ses cours pour cause de "maladie temporaire mais sans danger" et tous les remèdes dont Mrs Pomfresh la gavait chaque soir avant d'aller se coucher n'avait aucun effet.

Sibylle Trelawney accéléra le pas tout en gardant une main devant sa bougie pour ne pas perdre la lumière. Son inquiétude et sa détermination à voir Dumbledore lui avait fait oublier sa baguette dans ses quartiers. Quelle idiote elle était ! Heureusement qu'elle avait trouvé cette vieille bougie dans un couloir pratiquement inoccupé maintenant... Trelawney monta un petit escalier raide qui la mena deux étages plus haut, tourna à l'angle d'un couloir et s'arrêta.

Elle venait d'entendre un bruit. Un froissement de robe. Elle en était sûre.

Tous ses sens aux aguets, elle respirait bruyamment. Elle s'en aperçut et essaya de réguler sa respiration. Sans succès. Elle entendit à nouveau le bruit. Puis un second. Un bruit de pas, comme si quelqu'un avait claqué le talon de sa chaussure sur le sol. Un éclat qui raisonna dans le couloir, encore, encore, encore... Trelawney commençait à perdre son sang-froid. Sa respiration se fît réellement bruyante et elle décida de faire la seule chose qu'une personne effrayée ferait.

La fuite.

Sibylle Trelawney courrait à en perdre haleine à l'opposé des bruits qu'elle avait entendu. Elle courrait, courrait, transpirait comme un boeuf, courrait, haletait, courrait, tendait l'oreille à l’écoute du moindre bruit. Elle ne sut combien de temps elle avait couru mais quand elle s'arrêta, en s'appuyant contre un mur pour reprendre son souffle, sa robe et ses châles lui collaient à la peau, son front et ses cheveux étaient trempés de sueur et ses chevilles lui faisaient terriblement mal.

Lentement, le professeur se calma. Au bout de quelques secondes, elle se tut complètement et tenta d'entendre un quelconque son, privée de lumière, sa bougie s‘étant éteinte pendant sa fuite. Rien. Pas le moindre bruit suspect. Sybille laissa passer quelques instants de pur silence avant de se laisser aller à un soupir de soulagement. Puis ce soupir se transforma en ricanement, puis en rire nerveux et incontrôlable. Elle était vraiment idiote, oui ! Et réellement parano !

Avec un sourire, le professeur avança dans la noirceur des couloirs, dans la direction de ses appartements. Heureusement qu'elle connaissait le chemin par coeur ! Elle pouvait y aller les yeux fermés, si elle voulait, et c'était le cas maintenant vu qu'elle était privée d'un de ses sens principaux, la vue...

Au bout de quelques minutes de marche, le professeur Trelawney était complètement détendue. Elle avait rêvé, c'était certain. Ou alors, si elle n'avait pas rêvé, elle avait croisé un élève qui devait bien rigoler maintenant. Peut-être en ce moment, mais il avait dut avoir aussi peur qu'elle... Le professeur de divination se convainquit de cette réponse, leva fièrement la tête pour se donner de la contenance (bien qu'il n'y avait personne autour) et avança de plus belle.

Elle approchait de plus en plus du but. Il ne lui restait plus qu'à traverser ce couloir, monter le grand escalier au sud, retraverser un long couloir qui menait à une petite échelle qui montait directement au dernier étage puis suivre le troisième couloir en partant de la gauche avant de passer la petite porte tout au fond qui la mènerait à l'échelle qui lui permettrait d'arriver chez elle pour savourer un verre de xérès tout en tirant les cartes... enfantin.

Mais l'inquiétude revenait. Ce sentiment de sécurité disparaissait de plus en plus au fur et à mesure qu'elle s'enfonçait dans les profondeurs des couloirs. Le noir était de plus en plus sombre et Trelawney se demanda comment elle avait parcouru tout ce parcours, sans lumière, en s’empêchant d’hurler. Elle se remit à respirer bruyamment, inconsciemment, scrutant les alentours en sachant parfaitement qu'elle ne voyait rien. Peut-être verrait-elle la lueur d'une bougie, d'une lampe, d'une baguette...

Le coup arriva sans qu'elle ne s'en aperçu. Avec une précision étonnante, une horrible main grande et puissante, serrée, s'abattit sur la tempe au professeur Trelawney. Sous le choc, Sibylle s'effondra au sol, cherchant à crier, battant le vide devant elle avec ses bras. Elle ne parvint à rien d'autre qu'à se fatiguer. Une horrible odeur d'encens, de parfum lui vint au nez, se mêlant au xérès bon marché. Reprenant légèrement ses esprits, le professeur de divination arriva à émettre un faible cri. Immédiatement, un deuxième coup s'abattit sur son visage. Instinctivement, avec le peu de force dont elle était pourvue, elle lança son poing devant elle. Rien. Les mains semblaient surgir de nulle part.

Complètement hagarde, elle s'approcha du mur à quatre pattes pour se relever. La main surgit à nouveau et la gifla avec force. Puis, sans que Trelawney ne comprenne ce qu'il se passait tellement elle était sonnée, la main enserra sa gorge. Une deuxième vient aider la première et serra avec force. Le visage de la pauvre femme devint violet, ses yeux commençaient à se révulser. Il se gorgeaient affreusement de sang. Elle tenta d'enlever les mains de son -ses?- agresseur mais en vain. Il était beaucoup trop fort et elle était trop épuisée. Sibylle était en train de se faire assassiner !

Dans un geste désespéré, elle gifla son agresseur. A moitié surprise et soulagée, Trelawney sentit l'étreinte se desserrer légèrement, lui permettant de s'en défaire. Les ongles lui griffèrent la peau et elle s'effondra au sol. Sa tête tapa par terre et des flashs de sa vie défilèrent devant ses yeux. Les mains se rapprochèrent d'elle mais avant qu'elles ne la touchent, elle sombra dans les ténèbres.
Lentement, le professeur Trelawney se releva. Sa peau était collante, sa gorge lui faisait mal et ses yeux étaient étonnement humides. D'un geste incertain, elle s'aida du mur pour se relever. Que s'était-il passé? Que faisait-elle là, au milieu d’un couloir? Elle n'arrivait pas à se souvenir... Dumbledore... absent... rentrer. C'était à peu près ce dont elle se rappelait. C'était étrange et désagréable. Mais après tout, ce n'était pas la première fois, et elle s'en était toujours bien porté, alors pourquoi s'en inquiéter?

Une vingtaine de mètres devant elle, une lumière vive lui brûla légèrement la rétine. Elle mit une ou deux secondes pour s'habituer de cette intrusion dans son œil après avoir passé tant de temps dans le noir et chercha à reconnaître la personne qui venait vers elle.

Ils étaient deux. Le professeur eut un soupir intérieur en les voyant. C'était ce charmant professeur Dumbledore et ce pauvre enfant, Harry Potter. Encore une fois, sans en connaître la raison, elle se sentit rassurée de ne plus être seule...

-Professeur Trelawney... que faites-vous là ? demanda le jeune homme

-Je...heu...commença l'interpellée.

-Sibylle, que faites-vous en dehors de vos appartements à cette heure-ci ? interrogea gentiment le vieil homme

-Je...je voulais vous voir, mais vous n'étiez pas à votre bureau. Je rentrais quand...

-En effet, je viens de revenir il y a à peine quelques minutes... Mais vous alliez dire, Sibylle...?

-Et bien je ne sais pas, je me sens exténuée...

-A qui parliez-vous il y a quelques instants ? demanda Harry

-Mais je... je ne parlais à personne, j'étais seule.

-J'ai pourtant entendue une voix grave en arrivant, insista le jeune Potter. Que...

-Allons Harry, si le professeur Trelawney te dit qu'elle était seule, il faut la croire. Et bien Sibylle, nous parlerons de vos problèmes demain matin, quand vous serez en forme ! Je dois vous laisser, j'ai des affaires à régler. Harry, tu seras gentil de raccompagner ton professeur à ses appartements, elle n'a pas l'air bien. Bonne nuit professeur, si vous vous sentez mal, n'hésitez pas à aller voir Pompom.

-Oui, professeur, grommela Harry, pas vraiment ravi de devoir raccompagner un professeur, surtout celle qui lui prédisait sa mort plusieurs fois par semaine.

Le jeune homme alluma sa baguette et guida son professeur à travers les couloirs sombres du château alors que Dumbledore retournait à son bureau. Il accéléra le pas, pressé d'en finir. Sibylle avait du mal à le suivre mais ne disait rien, troublée. Elle aurait tellement voulu se souvenir, au moins cette fois-ci...

Ils arrivèrent à la dernière échelle sans encombre. Harry commença à partir, fît quelques pas, mais finit par se retourner :

-Professeur...êtes-vous sûre que ça va aller ? demanda-t-il avec lenteur.

L'interpellée ne se rendit pas compte immédiatement qu'on lui parlait et mit quelques secondes avant de répondre :

-Heu...oui, merci Mr... Potter. Bonne nuit.

Le visage neutre, Harry regarda Sibylle Trelawney qui tremblait monter l'échelle et entrer dans son antre aux couleurs sombres et aux odeurs étouffantes. Puis, avec une lueur malsaine dans le regard, un sourire étrange et glacial aux lèvres, il la suivit.
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