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Exotic Birthday
Par Djehra Keurjani
Tokio Hotel  -  Romance  -  fr
1 chapitre - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     0 Review    
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Exotic Birthday

Auteur : Djehra Keurjani

Titre : Exotic Birthday

Genre : Euh…. Kawaii ? Chibi ? Schöne ? ^^’

 

Disclaimer : Les Tokio Hotel s’appartiennent, et vaut mieux pour eux ! Me connaissant…

 

Bla-bla : Suite aux supplications de ma fée inspiration bourrée-mais-presque-sobre Kuroi Mamba, j’ai écrit ceci. Pas de drame, juste du romantisme. Enjoy !

(Et joyeux non-anniversaire KM !^^)

 

--- Exotic Birthday ---

 

C’est a cette heure où les nuages semblent avoir le relief des montagnes, où l’irisé du soleil déjà couché a disparu pour laisser place aux nuances bleutées de la nuit, que le silence contient plus de mots que les discours les plus étudiés. Propice à l’inspiration, c’était l’heure fétiche des écrivains, des poètes et des futures odes lyriques, déclarations passionnées ou écrits nébuleux mais romantiques.

Bill n’y faisait pas exception, assis sur le rebord du balcon, un bloc note déplié sur ses genoux, un stylo entre les doigts, qu’il faisait glisser, jouant avec durant quelques secondes, le regard perdu quelque part entre les nuages. C’était la fin du mois d’Août, quelques jours et quelques heures avant qu’ils n’aient un an de plus, Tom et lui. Cette année pas de cadeau exubérant, pas de fête mondiale, ils voulaient simplement une soirée pour eux, quelque chose d’intimiste parce que depuis trop longtemps ils n’avaient pas fait un break, une pause hors du temps, hors de la vie. Au programme ? Rien du tout, ils disposaient de deux jours sans personne ni aucun appel, pas d’e-mail, juste le calme et le repos, en Guadeloupe, une île des Antilles, où peu de gens parlaient allemand et où ils n’étaient pas trop populaires, car oui, ça existait encore. Une suite avait été réservée dans un magnifique hôtel, au pied de laquelle s’étendaient une plage de sable blanc et une mer d’un turquoise sublime, une brise douce et un parfum d’embruns à couper le souffle. Cependant, ils disposaient au cas où d’une interprète mais elle ne les suivait pas partout, ils avaient son numéro au cas-où.

Son stylo tomba sur le carrelage du balcon, il le regarda un instant, sans bouger. Le bruit de sa chute résonnait encore dans sa tête. Un écho sourd, il se demandait si c’était juste. Comme s’il s’était imaginé le bruit, il s’estompait dans sa tête. Les jours semblaient s’estomper eux-aussi, dans son esprit, s’embrumant au creux du cocon de ces deux jours tous proches.

Il devait absolument finir cette chanson, il se l’était promis, c’était pour Tom, depuis quelques jours déjà, il avait du mal, mais il savait qu’en persévérant, il finirait par trouver les mots qui conviendrait, les mots qui transcriraient correctement et exactement sa pensée. Il tendit la main, dépliant ses doigts blancs, attrapant le stylo du bout de ses ongles manucurés, il le lança en l’air, le rattrapant, avant d’aligner deux vers, trois, puis un nouveau blanc, un seul couplet d’écrit, il lui semblait ne jamais réussir. Soupirant, il se releva et posa le bloc note, refermé et son stylo, sur une petite table, ouvrant la baie vitrée pour revenir dans le salon. Son frère était assis, une guitare entre ses mains, une acoustique, faisant jouer les cordes, concentré, juste jouer ses gammes, mais un exercice quotidien, quelques notes, une base pour tout. C’était ainsi que Bill le préférait, calme, concentré, fermé au monde, beau et sourd à ce qui l’entourait, tout entier à ce qu’il faisait.

Souvent on leur demandait s’ils accepteraient de sortir avec une fille qui leur poserait l’ultimatum, la musique ou elle, et ils répondaient invariablement la même chose : jamais elle, la musique primait. Et Bill pensait que Tom en était l’incarnation, les yeux mi-clos, l’oreille tendue à la moindre faiblesse d’une note, les doigts qui caressaient les cordes, glissant, frottant, pinçant légèrement, parfois un arrêt pour resserrer une corde trop lâche.

Le chanteur sourit, s’asseyant sur le canapé, repliant à moitié les jambes sur le côté, la tête penchée, écoutant juste les quelques notes, un sourire jouant sur ses lèvres. Pas un bruit ne les dérangeait, ou peut-être que c’était simplement parce qu’ils ne voulaient rien entendre.

Des minutes passèrent, des heures, c’étaient autant de gouttes d’éternité dans le lac de leur existence. De toute façon, les lumières étaient déjà allumées, et la nuit était tombée comme une voile de calme sur le jour. Tom finit par reposer la guitare sur le côté, avec précaution, sortant Bill de sa rêverie éveillée.

-Une chouette idée ce break ! Enfin du calme !

-Ce sera encore mieux dès demain. On sera seuls au monde, ou peu s’en faut !

-Ouaip. Deux jours de pur bonheur, à siroter un cocktail sur une plage, personne pour nous harceler, juste toi, moi, et le monde ! Un rêve !

Un rêve, certes. Le leur.

-----

 

-Tu ne saurais pas où j’ai mis le numéro de l’interprète ?

-La blondinette avec un prénom espagnol ? Je l’ai mémorisé. Pourquoi ?

-J’ai besoin de renseignements.

-Prends mon portable.

Bill tendit à son frère son téléphone portable, ce dernier chercha quelques secondes puis trouva, enfin, et appela. La conversation en allemand fut brève, mais dix minutes après, une jeune fille se présenta à l’entrée de leur suite. Une jeune fille à peine majeure, blonde, visage presque angélique, des lunettes carrées pour donner un air sérieux, des boucles d’oreilles en or, style créoles, un débardeur blanc assorti à sa peau pâle et une jupe noire, des tongs.

-Vous avez besoin de moi ?

-Oui ! J’aimerais savoir quels sont les horaires du bar et de la piscine.

-Pas de problème ! Je reviens !

Elle sortit, d’un pas énergique, un léger déhanché, suivie du regard par Tom, avant que Bill ne l’interrompe, étonné.

-Pourquoi ?

-Je ne veux pas subir les cris des jeunes enfants et les éclaboussures des préados, ni les sermons d’ivrognes dès le matin.

-Pas bête !

-Normal, Macky, puisque c’est moi !

Le chanteur n’eut guère le loisir de répondre, car déjà leur interprète revenait, les joues un peu rosies et le souffle un peu court.

-Alors le bar est ouvert de 9h à 21h, et la piscine est libre d’accès de 8h à 22h. Mais la direction a mis à votre disposition deux passes pour avoir un libre accès à tous les services à n’importe qu’elle heure du jour.

-Merci ! Au fait, ils ont bien fait couper le téléphone depuis la chambre ?

-Oui ! Tout a été fait comme vous vouliez, mais je peux redemander si vous voulez.

-Merci.

Elle repartit presque aussitôt, et le chanteur se sentit un peu coupable de la faire aller et venir comme ça. Mais on ne savait jamais, n’est-ce pas ? Tom se tourna vers son petit frère, un sourire aux lèvres.

-Alors, que fais-ton aujourd’hui ?

-Aujourd’hui, c’est beaucoup dire ! Il est 11h, Tomi, on s’est levé tôt mais pas assez !

-Bah… après le repas, on va à la piscine ?

-Mmh… Avec les gosses ?

-Ah ouais, non… on se repose ? On ira boire quelque chose plus tard ans la soirée ?

-Je suis partant, le repos, y a que ça de vrai !

La jeune fille revint et les assura du respect de leurs exigences.

-Merci beaucoup. Désolé, on te fait courir un peu partout…

-C’est rien voyons ! Je vous laisse, amusez-vous bien ! Mon portable sera toujours allumé s’il le faut !

Elle les salua et repartit, les laissant seuls. Tom en profita pour travailler ses gammes jusqu’au repas, Bill l’écoutant, dessinant sur une feuille une quelconque œuvre abstraite. Le repas fut copieux, aux saveurs exotiques, un colombo de poulet, sauce curry, riz blanc, accompagné de crudités diverses, et en dessert des bananes flambées au rhum, un délice.

Pendant que son frère profitait d’une sieste qui n’était en fait que le prolongement de son sommeil nocturne écourté, Bill avait prit son bloc note, un stylo, son portable, et s’était réfugié sur la plage, du côté des rochers qui formaient une petite digue, imitant une baie naturelle. Assis sur un de ces larges rochers, il écoutait la musique de la mer pour écrire, alignant sans trop de problèmes les mots, il ne manquait que le refrain et il aurait fini cette chanson. Mais il bloquait sur le rythme de ses mots, quelque chose n’allait pas. Une main blanche se posa sur son épaule, le faisant sursauter, pour ne voir que la jeune fille derrière lui.

-Ca va ? J’ai eu peur que vous n’attrapiez une insolation, les yeux fermés, sans bouger, sous le soleil…

-Tu n’es pas obligée de me vouvoyer !

-Ben euh… J’ai eu peur quand même. Je ne vo…te dérange pas ?

-Pas vraiment. La mer m’inspire, mais de tout évidence pas assez.

-Je peux être indiscrète ? C’est une nouvelle chanson ?

-Pas vraiment. C’est un cadeau, que je n’arrive pas à finir.

-Un problème de rythme ?

Il la regarda, étonné, la détaillant un peu. Ses yeux bleus-gris pétillaient, un léger sourire, un accent étrange quand elle parlait, une teinte d’amusement et de concentration. Elle lisait rapidement, hochant la tête.

-Je ne sais quelle mélodie tu avais au départ, mais si tu enlèves un vers de chaque couplet, tu devrais trouver un refrain. Le rythme serait un prolongement.

-Comment le sais-tu ?

-Je fais du théâtre, et j’ai l’habitude de prononcer les textes d’une manière souple et chantante. Mais c’est toi le chanteur ! Je ne vais pas m’exposer plus longtemps, je vais finir par rôtir sous le soleil, et tu devrais en faire autant, avant de passer tes prochains jours en martyr brûlé !

Un éclat de rire et elle était repartie, le laissant contemplatif et pensif. Elle n’avait pas tort.

 

-----

 

Quelques verres, les deux frères plaisantaient gaiement, alors que les dernières heures du jour s’étiolaient, plus qu’un quart d’heure avant minuit, ils voulaient profiter de la plage, d’un moment de détente. Un verre de punch piña-colada à la main, Tom et Bill marchaient, les pieds dans l’eau, en maillot simplement, en pleine nuit, seuls dans la nuit noire, parlant doucement, attendant juste l’heure.

Quand celle-ci arriva, Bill sourit et força son frère à s’arrêter.

-J’ai un cadeau pour toi.

-Mais on avait dit que notre cadeau ce serait ces deux jours !

-J’ai changé d’avis ! Tais-toi et écoute.

Sans musique, il entama sa chanson cette prise de tête poétique, lyrique, juste pour lui.

 

Je vis dans un univers où tout tourne autour d’un seul

Mon cœur est en rythme avec ces tours et ce ciel

Jamais couvert de nuages, mon univers est calme

Ma vie est douce, l’esprit en paix je sème

Les grains de mon bonheur autour de moi.

 

Un sourire de toi, et je brûle de l’intérieur

Quelques mots de toi et je pleure de bonheur,

Un rêve avec toi, l’immortalité m’ouvre les bras.

 

Une senteur m’enivre, une ivresse dorée

Une lumière m’aveugle, une obscure clarté

Rien n’est mauvais, tout n’est que beauté

Tout mon univers est un paradis noyé

Sous les regards et les vivas que je n’entends presque pas.

Un sourire de toi, et je brûle de l’intérieur

Quelques mots de toi et je pleure de bonheur,

Un rêve avec toi, l’immortalité m’ouvre les bras.

 

Mon univers n’a qu’un centre, un seul cœur

Le même que le mien, qui bat à cent à l’heure

Ma moitié, mon reflet, mon autre, mon double, toi

Mon rêve, ma passion, mon miroir, mes sauveur, toi

Mon univers, ma paix, c’est toi, car tu es tout ce que je suis

Et tout ce qui coule dans mes veines, en moi, en toi.

 

Le souffle de Bill se perdit dans l’immensité de la nuit, jamais silence n’avait été plus parlant, Tom avait les larmes aux yeux, il serra son frère contre lui, pour cacher ces larmes en enfouissant sa tête au creux du cou du chanteur, qui resserra leur étreinte. Durant de longues minutes à ne rien se dire mais à tout ressentir, le guitariste releva son visage, regardant son frère, encore ému.

-Joyeux anniversaire Tomi.

-Joyeux anniversaire, Macky.

Il se pencha pour l’embrasser délicatement, tendrement, cachés par le ciel nocturne, et le bruit serein de la mer derrière eux.

 

-----

 

-Merci encore de nous avoir aidés Miss !

-De rien ! Ce fut un plaisir, d’autant que je désespérais d’un jour vous voir ! Revenez en Guadeloupe quand vous voulez, vous y serez bien accueillis !

Les jumeaux serrèrent la jeune fille dans leurs bras avant de monter dans leur taxi qui les conduisait à l’aéroport Pôle Caraïbe, leur pause terminée en beauté. Elle agita la main jusqu’à ce qu’ils ne soient plus en vue, et se tourna vers ses amies.

-Alors ?

-J’vous avais bien dit que c’était pas con d’apprendre l’allemand ! Trop mignon !

-Raconte !

-Mieux… venez dans ma chambre, j’ai des photos !

Les quatre, après un cri de joie, se précipitèrent dans la chambre d’hôtel de la blondinette, qui avait eu du mal mais avait obtenu un sublime cliché d’un baiser nocturne… Comme quoi, la discrétion et la comédie pouvaient être de bons atouts parfois !

 

 

---Das Ende--- 

 

 

 
     
     
 
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