Il n’avait pu supporter qu’elle critique sa collection de boulons LEROY MERLIN ©, qu’il avait délibérément caché pendant toutes ces années en vue de la surprendre un jour. Pendant longtemps il avait ruminé sa colère en réclamant vengeance, jusqu’à ce qu’il fasse l’acquisition d’un très vieil aspirateur BOSCH ©. Et lui, Arthur Weasley, fut le seul à remarquer tout le potentiel meurtrier que cet objet possédait.

Il devait augmenter la puissance de l‘aspiration. Mais malgré ses longues heures de travail sur l’appareil, il ne pouvait s’empêcher de demeurer sceptique. Serait-ce suffisant ? Un test était nécessaire, jugea-t-il. Aussi, alors que sa femme dormait dans un lit aux ressorts anormalement pointus de son côté qu’Arthur avait bien prit soin d’arranger, le vieil homme s’approcha sournoisement de la porcherie.

Sans attendre, il se jeta sur une pauvre truie innocente et brancha l’appareil. Le résultat fut apocalyptique. Incapable de maîtriser la puissance de l’engin, Arthur se laissa entraîner et aspira tour à tour ce qui se présentait à lui, c‘est à dires les innocents animaux. Il n’y eut bientôt plus assez de place dans le sac qui explosa dans un bruit de sussions écoeurant. Couvert d’une substance gluante, et contrarié, Arthur comprit que son aspirateur BOSCH © n’était pas au point.

Il y travailla alors la nuit suivante et y apporta quelques réglages. Mais encore une fois, il n’était pas sûr du résultat. Aussi chercha-t-il un nouveau cobaye. Arthur sortit de son atelier et regarda les alentours. Il aperçu enfin sa victime : leur chat, Rufus. Le vieux Weasley s’approcha à pas de loup du pauvre animal, dirigea le bout de l’aspirateur vers lui et le brancha. Instantanément, la queue touffue du chat fut aspirée, déclanchant un miaulement désapprobateur du propriétaire. Mais très vite, Arthur constata que cela ne serait pas suffisant.

En effet, l’engin avait perdu beaucoup de sa puissance et seule la queue semblait rester bloquer dans l’appareil. Et l’aspiration faiblissait de plus en plus. Dérangé, le chat se retourna et plissa dangereusement les yeux en découvrant son agresseur. Sans crier gare, alors que l’aspirateur s’arrêtait dans un « pfut » navrant, le chat bondit sur le visage d’Arthur qui eut bien du mal à expliquer à une Molly méprisante, le lendemain matin, les griffures qu’il avait sur le visage.

Mais Arthur sentait bien que sa femme se doutait de quelques choses. Les cochons avaient disparus, le chat aussi, et il passait de plus en plus de temps dans son atelier. Il devait agir vite. Aussi passa-t-il une troisième nuit dans son atelier et fit quelques derniers réglages. Mais il n’avait pas le temps de tester une nouvelle fois. De toute façon, il n’avait plus de cobaye. Arthur monta les escaliers, trébucha sur le seuil de la porte de sa chambre mais pas miracle, ne réveilla pas sa femme.

Armé de son aspirateur BOSCH ©, un sourire dément aux lèvres, il s’approcha de sa victime et la réveilla en allumant l’appareil. Celle-ci ouvrit de grands yeux surpris, ce qui permis à Arthur d‘attaquer. Il bondit sur le lit, lui brisa les genoux en atterrissant sur elle et enfonça le bout de l’aspirateur dans l’orbite gauche de son visage. Tout en la maintenant fermement de l’autre main en attendant qu’elle perde conscience, il entendit le bruit de quelque chose de gluant être aspiré et bloquer quelques instants dans le tuyau avant de glisser rapidement. Il comprit rapidement que c’était l’œil de sa femme adorée et s’attaqua immédiatement au suivant. Sentir l’autre œil être aspiré dans le tube lui laissa échapper un petit cri de plaisir.

Il retira le tuyau et un flot de sang jaillit sur sa magnifique robe pourpre. Exaspéré que sa femme puisse encore l’énerver même étant presque morte, il enfonça à nouveau le bout son aspirateur BOSCH © dans l’une de ses orbites et sentit rapidement que quelque chose bougeait. Intrigué, il remua légèrement le tuyau, sentit que cette chose commençait à pénétrer dans l’orifice et continua ses mouvements. Un son qui lui rappela Noël dernier lorsqu’il mangeait des huîtres lui parvint aux oreilles et, de surprise, il retira d’un coup le tuyau. Ce qui devait arriver arriva : la cervelle, qui n’avait pas finie d’être avalée fut arrachée en même temps et atterrit au milieu du visage d’Arthur.

Ravi du résultat de son instrument, Arthur explosa de rire et relâcha le tuyau de long de son corps. Il ne remarqua que trop tard que le sang de sa femme, qui se trouvait un peu partout, avait crée un disfonctionnement dans sa machine. Arthur tenta de l’arrêter, en vain. L’appareil devint encore une fois incontrôlable et Arthur ne put rien faire ; ses yeux, ainsi que sa cervelle, furent aspirées à leur tour. L’objet finit par court-circuiter et s’effondrer au côté des cadavres de Molly et Arthur Weasley, mort lui aussi

La quantité de sang avait été telle que le relevé d’empruntes fut impossible, lorsque les Aurors débarquèrent le lendemain matin. Ainsi, la mort d’Arthur et Molly Weasley resta insoluble et fut rapidement oubliée, sauf dans les livres de Pierre Bellemare qui leur consacra tout un chapitre l’année suivante.