manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
N'Heria
Par maelyn
Originales  -  Romance/Drame  -  fr
3 chapitres - Complète - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     0 Review    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
Prologue

 

Ce soir-là, une bise glaciale soufflait et son bruit semblait me parvenir telle une complainte. Aucun astre ne daignait éclairer cette soirée de novembre. Il ne neigeait pas encore, mais la fraicheur du temps ne promettait rien de bon. 
        

          Elle avançait, titubant, le corps transi par le froid.

C’est à ce moment-là que je l’ai vue, elle s’accrochait à un lampadaire comme si sa vie en dépendait. La froideur de l’éclairage agressait ses orbes gris. 
Les yeux cernés et voilés de larmes, les lèvres meurtries par le froid, son visage était livide et pourtant, je la trouvais d’une beauté époustouflante. Les pans de sa chemise bien trop grande pour sa taille menue mettaient à nu ses fines épaules.

La lueur artificielle qui l’illuminait renforçait la lividité de son visage. Malgré le hâle de sa peau, elle semblait aussi pâle qu’un être inanimé. Les tourments de la vie avaient laissé les traces presque indélébiles de leur passage sur ses traits fins.
Le dessin de son ossature se laissait deviner à travers la transparence de l’étoffe qui l’enveloppait.

Je pouvais presque entendre sa voix m’implorer de lui porter secours mais, je ne pouvais pas m’avancer vers cet être ; une peur infondée me tiraillait : sa beauté et sa détresse m’effrayaient comme rien d’autre au monde. 
C’est alors qu’elle leva les yeux. Elle savait que j’étais là, mais je ne bougeais pas.

- « Qui est là ? demanda-t-elle d’une voix brisée ; répondez-moi je vous prie. Aidez-moi. »

         Elle se tût et s’effondra sur le sol. Je ne pouvais pas la laisser ainsi, et, d’un pas incertain, je m’approchais d’elle. Je m’agenouillais à ces côtés et commençais à étreindre ce corps grelottant. Elle se recroqueville contre moi tel un enfant le ferait dans les bras de son père.

Assis sur le trottoir, j’essayais de réchauffer ce corps quasiment inerte qui se tenait contre moi. Elle chantait, à voix basse, une berceuse d’un langage étranger entrecoupée de sanglots qu’elle ne pouvait retenir. Je me demandais si elle était consciente, à cet instant précis, de ma présence auprès d’elle, après tout à quoi bon se poser des questions ? De cette étreinte moi aussi j’en avais besoin. Alors je me laissai faire, jusqu’à ce qu’elle ancre son regard perdu dans le mien. Ses yeux étaient emplis de tristesse. On dit que chacun vit au niveau un sur l’échelle de la vie, et que lorsqu’on atteint le niveau zéro, la seule issue qu’il nous reste est la mort.

Et dans ces yeux je voyais la mort.

        Cette femme avait dépassé ce niveau. Sa vie se résumait à subir. En réalité, sa vie n’en était plus une, car on la lui avait enlevé. Je ne sais par quel moyen, mais ce que je sais c’est qu’elle souffrait et, sans m’en rendre compte, deux larmes ruisselèrent sur mes joues. Je ne sais pourquoi j’ai pleuré cette nuit-là. Et aujourd’hui encore j’y repense. Ses doigts vinrent lentement essuyer mes larmes puis elle me sourit aussi tendrement que le peut une mère. Un sourire empreint de compassion et d’amour. Je n’avais jamais vu, jusqu’à ce jour, quelque chose d’aussi beau. Et ce sourire illumina ma soirée, il changea le sens de ma vie qui, jusqu’à ce soir, me semblait être un désastre parfait. Comment pouvait-on, dans de pareille situation, avoir le cœur à sourire.
 

         Je me sentais honteux d’avoir pleuré cette nuit-là. Honteux d’avoir songé à la mort alors que d’autres souffraient de peine plus grande qu’une peine de cœur. D’un revers de manche je m’essuyai les yeux.


- « Pardon, lui dis-je tout bas.


- Tu n’as pas à t’excuser, il n’y a rien de pire qu’un cœur en panne d’amour, me rassura-t-elle comme si elle lisait dans mes pensées. »

         Elle commença à tousser et à se tenir la poitrine comme si son cœur voulait en sortir. Son corps se tendait entre mes bras, je ne savais pas quoi faire et je commençais à m’affoler dangereusement. Elle s’accrochait à mon épaule avec une telle force, comme pour ne pas sombrer. Je n’avais pas conscience du mal qui lui rongeait l’intérieur à ce moment-là. Et, pris de panique, je cherchais à tâtons mon portable dans mes poches, lorsque je le trouvai enfin, elle inspira profondément et plongea son regard une nouvelle fois dans le mien.


- « ça ne sert à rien, me dit-elle dans un souffle. »


Sans le vouloir, je m’étais remis à pleurer. Ses yeux se fermaient petit à petit et dans un dernier souffle de vie elle dit :


- « N’Heria est partie. »


         Ses paupières se fermèrent pour de bon. Et, comme pour lui insuffler un peu de ma vie je la serrai contre moi, en pleurs.


- « Ne meurs pas. Souris-moi encore une fois…mon ange déchu… Ne m’abandonne pas je t’en prie. »


        Aujourd’hui, le ciel est gris. Gris comme les yeux qui se posèrent sur moi ce soir-là, ces yeux inondant de tendresse et de désespoir. Ces yeux qui me firent renaître. Les yeux d’une mère que je n’ai jamais eue. Toi aussi N’Heria, tu dois avoir ces yeux-là, mais, malheureusement, tu ne connaîtras jamais le bonheur que le sourire que cet ange peut procurer.

Ta maladie emporta avec elle un être des plus précieux qui soit sur Terre. 
Repose en paix.

 

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>