C’était étrange d’être là, entravé, enfermé, isolé, et sans baguette – impuissant. Il l'avait imaginé de toutes sortes de façons différentes – un nombre incalculable de fois en fait, et aucune de ces visions ne mentionnaient l’indifférence la plus totale. On lui avait juste pris sa baguette, lancé quelques insultes, entravé pieds et mains, laissé ses lunettes puis jeté dans une cellule.

Harry Potter était tombé aux mains de l’ennemi – et on ne lui avait rien fait.

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Au bout de cinq jours, Harry aurait voulu hurler. C’était insupportable. Il avait à boire à profusion – de quoi compenser la privation évidente de nourriture – et absolument aucune visite. Et ça, il ne le supportait pas. La faim ne le dérangeait pas – il y était relativement bien accoutumé, merci les Dursleys – mais ça… ! L’attente. L’appréhension. Imaginer les pires scenarii possibles, sans rien vraiment savoir. C’était horrible. Et l’ennui ! Par Merlin et sa barbe à paillettes, si Voldy voulait le buter, il y avait plus glorieux que de le laisser crever d’emmerdement suprême ! Je sais pas moi, quelques petits Doloris, un chouïa de torture, un zeste de sadisme quoi ! Qu’on s’amuse un peu, merde ! ç-ç

Harry Potter était tombé aux mains de l’ennemi – et s’emmerdait grave.

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Trois jours plus tard encore, Harry Potter jouait à une version unijoueuse de la pétanque avec les petits cailloux présents tout autour de lui sur le sol de sa cellule et avait mentalement épuisé tout son stock de chansons à boire – pourtant conséquent, merci Ron et les jumeaux Weasleys. Et il envisageait sérieusement d’attaquer son répertoire grivois.

Au bout de deux semaines, Harry Potter aurait supplié pour un petit Mangemort. N’importe lequel. Même un des Malfoys ! Non, pire, le Pettigrow ! Mais, s’il vous plaît, quelqu’un… !

Deux jours après, on lui apporta trois bols de soupe de légumes – ça tombait bien, l’éternel-Survivant adorait le potage !

Le lendemain, son souhait fut exaucé.

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Harry se leva vivement lorsqu’un homme entièrement vêtu de noir s’encadra dans le grand rectangle de sa porte de cellule. Mangemort… Yeah !!! Un peu plus et Harry l’aurait remercié, lui aurait serré la main avec un sourire reconnaissant. Mais l’homme, réalisa-t-il après, était soutenu par deux autres silhouettes sombres. Et vu comment elles lancèrent la forme dans la cellule, Harry douta que ce fût une des leurs…

Résigné – presque déçu, à vrai dire – Harry s’approcha de la personne et s’agenouilla à ses côtés. Il l’appela doucement jusqu’à ce que, lassé de son silence, il la retourne sur le dos. L’homme – car c’en était un – émit un son étrange, entre le grognement, le gémissement et l’imprécation, semblait-il. Ses cheveux – plutôt longs pour un homme, d’ailleurs… – glissèrent sur sa peau extrêmement pâle. Harry cria en repoussant le corps loin de lui.

« Oh mon DIEU !!!

D’une, il connaissait cet homme. Il pouvait même dire qu’ils se haïssaient réciproquement, avec une grande cordialité, et profitait de chaque occasion potable pour se pourrir copieusement la vie. Mais ce n'était pas ce qui le ,,préoccupait’’ outre mesure – oh non ! Ce qui le préoccupait, c’était juste ces deux canines d’une taille fabuleusement pas normale.

« Oh mon Dieu, répéta-t-il faiblement.

Harry Potter était tombé aux mains de l’ennemi – et avec un vampire inconscient.

Ô joie.

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Inconscient, oui, mais sûrement pas pour longtemps. Oh mon Dieu, Oh mon Dieu, Oh mon Dieu, Oh mon Dieu, OH MON DIEU !!! Harry se releva brusquement et commença à arpenter nerveusement la pièce. Vampire. Il est un vampire. OK. Je suis enfermé avec Lui. Ol-non, non, pas OK !! Un vampire bordel !! Il va m’sucer à blanc quand il se réveillera !

Saleté de Voldy, va !

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L’homme se réveillait doucement. Ça avait commencé par un souffle plus fort, un grognement, puis un gémissement, etc… Il semblait vraiment souffrir. Harry déglutit nerveusement. C’est bien ma veine, tiens, ‘fallait qu’ils me l’affament en plus ! Comme s’il ne m’aimait pas assez pour me saigner sans raison --;   Il s’en ferait plutôt une joie, oui !

Soudain les gémissements cessèrent et l’homme se redressa. Harry gémit intérieurement de désespoir en voyant les traits masculins du vampire, déjà peu avenants à la base, tendus et tirés pas la faim – ou la soif, en l’occurrence…

L’homme ouvrit les yeux comme au ralenti, il vit les yeux sombres du vampire glisser aussitôt vers la seule source de sang frais, tapie dans un coin de la cellule : lui.

Harry Potter, éternel Survivant devant l’impossible, fléau personnifié de Severus Graisseux Potionus Snapus, et bien d’autres choses encore, était tombé aux mains de l’ennemi – et allait glorieusement finir en chiche-kebab vivant pour grand carnivore gourmand.

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Il baissa la tête et soupira. Eh bien, il supposait qu’il aurait du s’y attendre – ce n’était pas comme si sa vie s’était avérée normale et… glorieuse.

Lorsqu’il releva la tête, les yeux noirs de faim du vampire, à dix centimètres à peine de lui, fixaient sa jugulaire. Il y avait clairement une lueur d’envie dans ce regard. Le souffle d’Harry se figea dans sa poitrine.

Résigné, il posa la joue sur le mur glacé en penchant la tête, exposant son cou. Il sentit aussitôt le visage glacé se nicher dans le creux chaud, juste à la jonction entre son épaule et sa gorge. Apeuré, Harry sentit son rythme cardiaque s’accélérer.

Le vampire poussa un grognement – sûrement d’anticipation, après tout ce n'était pas tout les jours que vous vous apprêtiez à pomper le Survivant à sec, n’est-ce pas ? – et posa la pointe de ses dents sur cet endroit si fragile et si tentant…

Harry Potter était tombé aux mains de l’ennemi – et allait se faire joyeusement saigner à blanc par un Mangemort vampirisé.

Oo0oO

Une update un peu tardive, et je m'en excuse... je n'ai pas beaucoup de chapitres d'avance sur celle-ci et travaille pas mal sur d'autres projets, donc les chapitres s'écrivent lentement mais sûrement  ^-^

J'espère que ça vous aura tout de même plu ! Voici qui éclaire un peu le prologue... Selon vous, qui est le mystérieux vampire ?  ;)

Alragan !