Chapitre trois : la répartition

La jeune fille n’était pas sûre d’avoir bien entendu. Il avait dit une nouvelle « élève » !!!!

- Ecoutez, Albus… Je crois qu’il y a erreur… Je n’ai plus l’âge d’aller en cours, voyons !

- Ah bon ?

- Oui ! Regardez-moi, je ne suis plus une ado !

- Plus une ado ? Peut-être devriez-vous…

Il lui montra un miroir de l’autre côté de la pièce.

Elle s’en approcha et ce qu’elle vit la cloua sur place. Elle vit une jeune fille, qui la fixait étrangement.

« Mais, c’est moi ! » pensa-t-elle «  et je suis si jeune !!! Et drôlement bien fichue en plus !  Ce qu’il faut la où il faut…Je suis canon !» Elle rit de son immodestie.

Elle continua son examen tactile puis commença à réaliser que c’était bien elle, la jeune fille du miroir.

- Je me souviens de tellement de choses ! L’odeur des fleurs le matin, le goût du chocolat… Ah, le chocolat ! s’extasia-t-elle un instant. Mais pas de moi ! Je ne me souviens pas de moi ! Cette fille, là dans le miroir,  je ne la reconnais pas…

Elle était troublée… Comment pouvait-on ne pas se souvenir de sa propre image ? Elle se reprit. Ca n’avait pas d’importance, les deux hommes derrière elle allaient l’aider à se souvenir. Elle en était certaine.

Elle se tourna vers eux.

- Alors, qu’est-ce que vous proposez ?

C’était l’effervescence au sein de Poudlard ! Il y allait avoir une nouvelle cérémonie de répartition ! C’était la 1èrefois que cela arrivait et tous les élèves étaient curieux de voir la jeune fille responsable d’un tel exploit !

Harry, lui, avait hâte de la revoir et espérait secrètement qu’elle ferait partie de sa maison. Hermione, Ron et lui arrivèrent bien avant l’heure, comme  bon nombres de leurs camarades, à la Grande Salle.

Harry guettait la venue du professeur Dumbledor et de l’inconnue. Ginny s’installa près de lui.

- Alors, Harry, tu dois être impatient de la voir, non ?

-  Oui, un peu… Je l’admets. Je ne sais pas pourquoi, Ginny, mais je me sens proche d’elle. C’est bizarre, non ?

- Pas vraiment. Tu as l’âme d’un St Bernard ! Tu veux savoir si elle va bien.

Harry regarda la sœur de son meilleur ami qui lui souriait. Décidément, elle avait beaucoup changé depuis son entrée à Poudlard. Elle était devenu une charmante jeune fille sur qui bien des garçons se retournaient… Et il devait admettre que, lui aussi, était tenté quelques fois de la dévorer des yeux !

Dumbledor entra dans la Grande Salle suivi de près par l’inconnue. Il l’installa au centre de l’estrade sur un tabouret, alla réveiller le choixpeau magique et le lui mit sur la tête.

-  Tout va bien se passer, la rassura-t-il.

-  Merci…

Il lui sourit et retourna s’installer à la table des professeurs. Elle se retrouva seule face à une bonne centaine d’élèves qui la dévisageaient. Elle commença à baliser légèrement.

-  J’espère que je n’ai pas l’air trop ridicule avec ce truc !

- Je suis un choixpeau magique et non un truc ! contesta le couvre-chef.

- Excusez-moi ! Je ne voulais pas vous… froisser.

- Ce n’est rien… Commençons !

Il se tut. Elle l’entendait marmonner au-dessus de sa tête. Apparemment le choix était difficile !

-  Vous avez les qualités nécessaires pour être chez Serpentard.

- Serpentard ?! Mais j’ai peur des serpents !

- Il faut beaucoup de courage pour faire partie de Griffondor…

- Je viens de vous dire que j’étais une trouillarde !

- …

- Sinon vous pourriez me mettre dans une maison où il y a plein de beau garçons… suggéra-t-elle, pleine d’espoir.

- Hum… Non. Vous n’avez pas l’âme d’une Serdaigle.

- Ah ? fit-elle un peu déçue. Bon, je vais où, alors ?

Toute l’assistance attendait de voir quelle maison serait désignée pour accueillir la nouvelle. Tous voyaient le choixpeau et la jeune fille discutaient et tous se demandaient ce qu’ils pouvaient bien avoir se dire.

 - Griffondor !

A cette annonce, l’inconnue vit, à la table qui se trouvait sur sa droite, les élèves hurler de joie et applaudir sa venue chez eux. « Eh bien, quel enthousiasme, ça fait plaisir ! »

Elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Les rejoindre d’elle-même ou attendre qu’un professeur l’y accompagne ?

Elle tourna la tête vers Dumbledor qui lui sourit gentiment. Il s’approcha d’elle, lui ôta le choixpeau magique et lui désigna de la main la table rouge et or.

Elle inspira un grand coup et alla retrouver « sa » maison.

Harry n’avait pas été aussi heureux depuis… depuis la mort de Sirus. Il venait de le réaliser. Il se leva et partit à la rencontre de sa protégée. Il la sentait un peu perdue et il avait l’impression de voir une petite fille s’avançait vers lui.

- Bonjour et bienvenue à Griffondor !

- Merci…

Elle lui sourit et le suivit jusqu’au milieu de la table où se trouvaient d’autres personnes qu’elle ne connaissait pas.

- Bienvenue chez les Griffondor ! Tu verras, tu es dans la meilleure des maisons, lui annonça un jeune homme roux.

- Ben, Harry ! Tu nous présentes pas ? s’exclama un autre garçon mais brun celui-là, d’un air faussement outré.

Harry se tourna vers l’inconnue et lui désigna les différentes personnes autour d’eux.

- Alors, voici, Dean, là c’est Ron, Ginny, sa sœur, Hermione, Neville et moi , c’est Harry.

- Enchantée Harry.

Elle s’installa entre lui et Ron. Elle se pencha vers Harry.

- Tu vas me prendre pour une folle mais… Figures-toi que j’ai rêvé de toi. Tu me portais jusqu’à un lit…

- Je t’ai aidé à aller à l’infirmerie.

- Ah… Je me disais aussi, ça n’avait rien d’érotique comme rêve ! se dit-elle en fronçant les sourcils.

Elle se tut et découvrit, sur la table, des plats remplis de nourritures plus appétissantes les unes que les autres. Elle se rendit compte qu’elle mourrait de faim. Comme les garçons se servaient et commençaient à manger, elle fit de même.

- Tu ne nous as pas dit comment tu t’appelles, fit remarquer la jeune fille brune, aux cheveux en bataille, assise en face d’elle.

Elle avala avec difficulté la bouchée qu’elle venait d’enfourner.

- C’est que… Je ne m’en souviens plus. Je… ne rappelle pas, de rien.

Elle baissa la tête. Pouvait-elle le dire que, de toute façon, ça n’avait pas d’importance pour elle, parce qu’elle se sentait bien ici, avec eux ?

- Je ne voulais pas être désagréable, s’excusa cheveux en folie. Je suis désolée.

- Ce n’est pas grave, la rassura-t-elle avec un mouvement des épaules.

Quelqu’un l’entoura de ses bras et la serra contre lui. Elle s’aperçut que c’était Harry.

- On va t’en trouver un de prénom, si t’es d’accord bien sûr ! lui proposa-t-il.

- Oui, c’est une bonne idée.

- Eh, il faut trouver un prénom pour notre nouvelle amie, qui commence ? fit Ron à la cantonade, la bouche pleine.

Elle sourit au charmant jeune homme dénommé Harry. Elle appréciait qu’il essaye de la mettre à l’aise. Il avait vraiment l’air gentil. Elle se remit à manger sous les suggestions de prénoms les plus saugrenus.

Le repas prit fin dans une ambiance plus que festive et les élèves se dirigèrent vers leur salle commune respective.

- Je crois que j’ai trop mangé…

- Tu as même battu Ron, ce qui est un exploit vu son appétit, confirma Harry avec un petit rire.

Elle rit avec lui. Elle appréciait de plus en plus ce garçon !

Ils arrivèrent devant le tableau à la grosse Dame qui leur céda le passage à l’annonce du mot de passe. Ils s’installèrent autour de la cheminée éteinte (il faisait très beau pour une fin de mois de septembre) : Ron assis par terre sur le tapis, Hermione dans un fauteuil. Harry laissa à sa nouvelle amie le second fauteuil et s’installa à ses pieds.

- Alors, comment vas-tu t’appeler ? demanda Ginny qui arrivait et s’installait avec eux.

- Je n’en sais rien encore. J’ai entendu tellement de … prénoms bizarres ! Je me demande où certains ont pu trouver leur idées ! Franchement, Gertrude c’est ridicule, non ?

- C’est le prénom de ma mère ! s’offusqua Dean qui passait par là.

- Oups ! Désolée !

Ron, Ginny, Hermione et Harry éclatèrent de rire.

Ron et Hermione se regardèrent, surpris. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas entendu Harry rire.

Ils discutèrent de la vie à Poudlard jusqu’à tard dans la nuit, expliquant les us et coutumes de l’école à la nouvelle.

- Au fait, tu ne nous as pas dit dans quelle classe tu seras, remarqua Hermione.

- Albus m’a dit que je serais en 6èmeannée.

- Super, tu es avec nous ! s’exclama Harry.

- Mais comment ? Tu n’es pas d’ici et tu ne te souviens même pas d’être sorcière ?! s’étonna Hermione.

- Albus dit que, si je suis là, c’est que je suis forcément une sorcière et il a ajouté que, pour faire une telle arrivée, c’est que je devais être douée en magie.

Hermione ne trouva rien à répondre à ça. De toute façon, si Dumbledor pensait que cette fille avait les capacités d’une 6èmeannée, c’est que c’était sûrement vrai !

Au bout d’un moment, le petit groupe se décida à monter dans leur dortoir. Hermione et Ginny firent le tour du propriétaire à leur amie.

- Tiens, tu n’as qu’à t’installer dans ce lit, il n’est à personne.

Ginny lui désigna un immense lit en baldaquin près de la porte.

- Le mien est là et celui d’Hermione est là-bas.

Elle lui montra un lit semblable au sien près de la fenêtre et un autre près d’une étagère s’écroulant sous d’innombrables livres qu’elle devinait être de magie.

- Bonne nuit, lui souhaita Ginny.

- Toi aussi, merci.

L’inconnue souleva le rideau de son lit et découvrit une chemise de nuit blanche posée sur les draps également blancs. Elle l’enfila, déposa ses vêtements (un t-shirt et un pantalon noir) sur le coffre au pied de son lit.

Tandis qu’elle s’allongeait, elle fit le bilan de la journée.

« Plutôt une bonne journée dans l’ensemble. Bon, d’accord, je ne sais toujours pas qui je suis mais je me suis fait des copains… »

Elle s’endormie avec l’image d’Harry lui souriant.

A suivre...