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au 31 Mai 21 :
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Au-delà
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Surnaturel  -  fr
2 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 2     Les chapitres     6 Reviews    
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Acte 2 : De l'Entre-Deux-Mondes à l'Au-delà.

Au-delà.

 Presque tout est à JKR. Grand merci à elle.

 Rating T

 Pairing : Ceci est bien entendu un Drarry.

 Acte 2 : de l'Entre-Deux-Mondes à l'Au-delà.

 « Ah Draco ! Je vous cherchais ! Le professeur Slughorn vient d'arriver. Un accident de potion, le pauvre ! Sur terre, il perdait un peu la tête. Il a confondu deux ingrédients magiques et le résultat n'est pas beau à voir. Il ne veut pas passer la Grande Porte avec les mains et le visage bleu marine constellés de points jaune d'or. Il risque de rester dans cet état pour l'éternité. Il a demandé à voir Severus Snape, enfin l'Ange Dobriel, pour lui demander d'arranger ça si possible. Voulez-vous dire bonjour à votre parrain, Draco ?

 --Je vous vois venir Adriel ! D'accord, j'irai voir Severus mais il ne me convaincra pas de partir d'ici. Il y a du nouveau chez les Potter. Je ne voudrais pas rater ça !

 –... Soupir …

 –Ne faites pas cette tête, Adriel ! C'est un événement heureux ! Potter va être papa pour la troisième fois ! Pourvu que ce soit une fille ! Il a déjà deux garçons, James Sirius et Albus Severus. Quatre ans et deux ans ! Des braillards de première ! Le Sauveur du Monde sorcier a assuré sa descendance. Il est temps qu'il ait une jolie petite poupée à câliner. D'autant plus que sa belette de femme est devenue acariâtre. Elle lui fait des scènes de jalousie à n'en plus finir. Il faut dire qu'il est bel homme ! Il fait tourner les têtes partout où il passe !

 –... Re soupir... Draco …

 --Quoi ? C'est vrai ! Il a vingt-huit ans, un corps d'athlète et des yeux verts à damner les Anges eux-mêmes ! Toutes ses collègues Aurors bavent sur lui. Les jeunes sorcières découpent sa photo dans les magazines people et l'accrochent à leurs murs. Un club de fans s'est même créé à Poudlard ! Pas étonnant que sa connasse de femme se fasse du mouron ! Et qu'elle réagisse en mégère pas apprivoisée ! Elle n'a pas fait partie pour rien des Harpies de Holyhead dans sa jeunesse ! Ha ha ha ! Trop drôle !

 –...Re re soupir …Vous ne changerez jamais, Draco ! Qu'est-ce que les démêlés du couple Potter peuvent bien vous faire ?

 -- Ça m'amuse, Adriel si vous voulez savoir ! Quand je pense que le Saint Vainqueur de Lord Machin ne la trompe même pas ! Il est fidèle jusqu'au bout des ongles ! Ah ! Si j'étais à sa place, je m'en taperais moi, des nanas ! Et même des mecs ! Je ne ferais pas la Une de la Gazette seulement parce que je vais inaugurer un orphelinat ou une exposition florale !

 --Il aime sa femme Draco, il faut vous faire une raison. Il lui a fait un troisième enfant. Il ne va pas voir ailleurs. Ce n'est peut-être pas seulement son épouse. C'est peut-être la Moitié de son Tout.

 –... ? … !!! … Impossible Adriel ! Il est aimable et tendre avec elle, je vous l'accorde. Et elle a bien de la chance ! Si j'étais à sa place, je lui sonnerais les cloches, moi, à la rouquine ! Enfin, entre eux, ce n'est pas l'amour passion ! Et pour le bébé, c'est elle qui a voulu. Lui trouvait que deux enfants, c'était bien et qu'il fallait attendre un peu pour le troisième. Mais elle a des arguments la garce ! Et sa mère lui a donné l'exemple ! Sa maison ne s'appelait pas le Terrier pour rien ! Un terrier de lapins oui !

 –… Re re re soupir… Encore un joli paquet de points-sainteté perdus ! Allons voir Zarziel. A mon avis, vous êtes en mode négatif. On va vous donner du balayage de ciel à faire si vous continuez ! Les machines volantes sont polluantes en ce moment ! ... Parlez-vous des enfants de Harry Potter dans le livre que vous écrivez ?

 --Bien sûr ! Des mômes parfaits comme vous pouvez l'imaginer ! Mon Harry a épousé une gente damoiselle lui ! Et ses garçons sont déjà de véritables petits princes, bien élevés et doués de nombreux talents. Pourvu qu'il ait aussi une mignonne petite princesse ! Je pourrais dès aujourd'hui commencer une nouvelle série de chapitres sur elle !

 --Voilà qui va réjouir les Chérubins … Mais que vous veut ce jeune homme qui s'incruste comme vous dans l'Entre-Deux-Mondes ? Il vous envoie des signaux comme un sémaphore !

 --C'est Jason, le garçon qui s'est fait renverser à Londres par une machine roulante en traversant une rue. Je lui ai demandé de surveiller Potter par la longue vue. Il m'annonce que … oui ! C'est une fille ! Potter est papa d'une petite Lili Luna ! Loufoca Lovegood doit être sa marraine ! Venez Adriel ! Il faut boire à leur santé ! On va déboucher une bouteille de Nectar des Dieux ! Du brut pétillant ! C'est la fête aujourd'hui !

 --Et vous viendrez encore me dire que vous ne faites pas une fixette permanente sur le Harry Potter d'en bas ! Que vous alimentez seulement les pages de votre livre ! Peut-on être aussi aveugle ! Vous êtes le plus ancien résident de l'Entre-Deux-Mondes, vous savez ? Je suis la risée de tous mes collègues !

 --Bah ! C'est bien parti aussi pour le jeune Jason ! Lui et son jumeau étaient très liés et celui qui est resté sur terre ne se console pas de la disparition de son frère. Il porte toujours sa casquette préférée et cherche par tous les moyens à communiquer avec lui. Il rend visite à tous les charlatans qui se font passer pour des médiums ! Mais il est déçu à chaque fois le pauvre ! Les morts ne peuvent pas parler aux vivants. J'en sais quelque chose !

 --Oh vous ne savez pas tout Draco ! Loin s'en faut ! Et les vrais médiums ça existe ! Mais il sont très peu nombreux. En ce moment il n'y en a qu'une dizaine sur terre, tous répertoriés dans nos fichiers. Aucun ne réside en Angleterre ! Et celui qui vit en Amérique a renoncé à pratiquer. Il dit, je cite : « Une vie consacrée à la mort, ce n'est pas une vie. » Une mort consacrée à épier la vie non plus, si vous voyez ce que je veux dire !

 --De la philosophie de pacotille maintenant ! Allez, Adriel, venez arroser la naissance de Lili Luna ! Nous inviterons feu le professeur Slug et mon parrain. Et même l'Archange Zarziel s'il est d'accord Plus on est de fous …

 o – o – o – o

 Draco connaissait Jason depuis quelques « aujourd'hui ». D'habitude, il ne se liait pas avec les autres résidents de l'Entre-Deux-Mondes. Les arrivants n'avaient en général qu'une hâte, passer la Grande Porte le plus vite possible. Ils se débarrassaient donc de leurs mauvais souvenirs antérieurs, – Draco avait récemment appris qu'on pouvait en conserver quelques bons – et dès qu'ils s'étaient allégés de leurs peines, de leurs regrets et de leurs remords, ils partaient.

 Mais le jeune Jason était différent. Lui aussi était abonné à une Vue-sur-Terre. Il observait son frère Marcus et se tourmentait pour lui. Sa Guidange Plumielle était impuissante devant sa détermination. Tant qu'il n'aurait pas aidé et rassuré son jumeau, il ne s'en irait pas. Les deux grévistes de la Grand Porte avaient sympathisé. Ils se donnaient mutuellement des nouvelles de leurs recherches. Ils s'encourageaient et se sentaient moins seuls.

 Draco avait raconté à Jason ses nombreuses tentatives pour redescendre sur terre, toutes vouées à l'échec. Les fantômes n'étaient que des rémanences fumeuses, des sortes de souvenirs apparents. Ils n'évoquaient que le passé et ne pouvaient rien pour l'avenir. Ils se contentaient généralement de gémir sur leur sort, comme ceux de Poudlard.

 Les zombies, les morts vivants, ça existait aussi mais c'était de la magie noire et cela ne concernait que leur ancien corps. Ça n'avait rien à voir avec leur état actuel d'Aspirant-Ange. Et puis c'était d'une laideur ! Tout à fait comme le Lord Machin quand il avait pris sa nouvelle apparence après sa mort ! Beurk !

 Quant à la réincarnation, il ne fallait même pas y songer ! Se retrouver dans le corps d'un quelconque chiard nouveau-né, dans un coin pourri d'Angleterre, peut-être moche comme un Scroutt, peut-être niaiseux ou bigleux, ou encore du genre « pisseuse » puisqu'on ne pouvait pas choisir son sexe … ou même … le pire ! … la disgrâce absolue ! … ROUX !

 Non non ! Ce n'était pas de ces diverses façons que Draco Malfoy pouvait espérer s'approcher de Harry Potter et avoir avec lui une petite conversation définitive. Puisqu'ici le temps n'existait pas, il lui suffisait d'attendre le décès du Survivant, en faisant la nique à Adriel qui en perdait son grec ancien et sa réputation !

 Mais ça ne faisait pas l'affaire de Jason qui s'inquiétait pour son frère. Sur les conseils de Plumielle, l'adolescent s'était alors intéressé à la communication par l'esprit. Il explorait plusieurs pistes, celle des médiums et aussi celle des rêves. Il était très intelligent et n'avait pas d'idées préconçues. Il cherchait. Il trouverait.

 D'après ce qu'il lui avait raconté, Draco pensait que ces jumeaux étaient les deux Moitiés d'un Même Tout. Jason était le dominant, celui qui prenait les initiatives. Marcus suivait. Ils se comprenaient sans se parler et tout ce qu'ils entreprenaient ensemble réussissait. C'étaient des Inséparables et pourtant la malchance les avait brutalement séparés.

 Pourquoi avait-il fallu que quelques voyous veuillent voler à Jason son « portable » ! – L'adolescent avait expliqué à Draco que c'était un petit appareil qui permettait de se parler à distance. Malins les Moldus ! – Le jeune garçon avait réussi à leur échapper mais dans sa fuite, il avait traversé la rue sans regarder et il s'était fait renverser par une « camionnette ». Le conducteur n'avait rien pu faire.

 Lui n'avait rien senti. L'accident avait été si brutal ! Il s'était retrouvé dans l'Au-delà. Il flottait au-dessus de son corps quand il avait vu arriver Marcus, désespéré. Il était resté un bon moment à ses côtés, jusqu'à la cérémonie de deuil et à la crémation de son corps en fait. Puis il avait compris qu'il ne pouvait rien sur terre pour son frère. Il s'était résolu à prendre le Chemin de Lumière et depuis, chacun des deux jumeaux essayait de communiquer avec l'autre sans y parvenir.

 o – o – o – o

 Les « aujourd'hui » défilaient. Lili Luna grandissait et faisait la joie de son père. A la fois espiègle et volontaire ! Une future Griffondor ! Le médium américain était à Londres. Par un heureux hasard, Marcus l'avait rencontré et depuis, il lui courait après. Il lui avait demandé de l'aider à entrer en contact avec son frère décédé mais l'autre était réticent. « Il ne faisait plus ça » disait-il. Jason était tout excité. Peut-être que ça allait marcher !

 Draco, lui, était « aux Anges » si on peut dire ! Harry Potter commençait à en avoir assez de sa punaise de femme. Il y avait des disputes assez virulentes, toujours hors de la présence des enfants. Devant eux, les deux époux se faisaient bonne figure. Mais la belette femelle commençait à en avoir ras le coquillon de son époux trop parfait.

 Elle fréquentait de nouveau le milieu du Quidditch, soi-disant pour accompagner son mari aux matchs, mais Michael Corner, le poursuiveur des Canons de Chudley, lui faisait les yeux doux. Il était en instance de divorce et n'avait jamais oublié « la plus belle rousse de Poudlard ». Le couple Potter battait de l'aile !

 Aujourd'hui par exemple, le Survivant était parti en Ecosse avec son équipe d' Aurors, à la poursuite d'un mauvais sorcier qui pratiquait les envoûtements. Sa belette de femme était furax. Du coup, elle avait donné rendez-vous à son joueur de Quidditch et elle avait décidé de tromper son époux le jour même. Dissimulée sous une ample cape, elle se rendait dans un hôtel moldu où l'attendait son futur amant.

 Pour se donner bonne conscience, elle se plaignait auprès de lui des fréquentes absences de son mari. Toujours parti aux quatre coins du pays pour faire son foutu métier alors qu'il aurait pu devenir chef des Aurors et rester peinard dans un bureau du Ministère ! Et mal payé avec ça ! Lui ! Le Vainqueur du plus grand Mage Noir du siècle ! Tout ça, c'était de sa faute! De toute façon, elle pouvait prendre un peu de bon temps, il n'en saurait rien !

 Seulement, Draco Malfoy pouvait tout voir avec sa Vue-Sur-Terre et il jubilait ! Surtout depuis qu'il avait appris pour les rêves ! Une découverte de Jason ! Ce jeune Moldu était génial ! D'ailleurs où était-il ? Que faisait-il, debout derrière la rambarde, les yeux fermés, les mains ouvertes tendues vers la terre ? Ses lèvres bougeaient mais on n'entendait pas ce qu'il disait …

 Miracle ! Il communiquait avec son frère ! Il souriait, son visage était resplendissant de lumière ! Il avait l'air si heureux ! Marcus avait dû convaincre le médium, il pouvait faire passer son message. Quelle chance ! …

 Hé là ! Pas si vite ! Si Jason était délivré du poids qui pesait sur sa conscience, il allait franchir la Grande Porte ! Rien ne le retiendrait dans l'Entre-Deux-Mondes ! Ça c'était moins drôle !

 Et finalement, Draco l'aurait bien accompagné de l'autre côté. Marre d'espérer ! Marre de guetter un Potter qui en fait ne lui était rien ! Et pourquoi en fin de compte ? Ce n'était pas parce que le Survivant quitterait sa femme qu'il penserait à lui et tenterait de le contacter par l'intermédiaire d'un médium ou d'une voyante ! Il ne connaissait que Trelawney et ce n'était pas une référence !

 Potter n'en avait rien à foutre de lui ! Il l'avait oublié voilà tout ! Aucune illusion à se faire !

 Peut-être ! Mais il fallait vérifier ! Il ne serait pas dit qu'un Malfoy abandonnait avant d'avoir tout tenté pour atteindre son but. Les rêves ! Comment n'y avait-il pas pensé plus tôt ! Dès le début, Adriel lui en avait parlé mais sans lui révéler ce que cela voulait dire. Colorier des rêves ! Pénétrer dans les rêves d'un dormeur pour les rendre beaux et agréables ! Il fallait juste qu'il puisse entrer dans la tête de « quelqu'un en particulier » et pour ça, Jason avait découvert la technique. Brave môme ! Le voilà qui revenait vers Draco, l'air radieux !

 « J'ai pu lui parler à travers le médium. J'espère que je l'ai convaincu. Je lui ai dit de ne plus me chercher mais de vivre pour lui-même. Il est temps qu'il prenne seul ses décisions. On se retrouvera plus tard. Et d'abord, qu'il ne porte plus ma casquette. Elle est à moi pas à lui … Draco, ne soyez pas triste ! Oui je vais passer la Porte mais vous me rejoindrez bientôt. Quand vous aurez pu communiquer avec l'homme que vous aimez …

 --L'homme que … Jason, qu'est-ce que …

 Mais les mots moururent sur les lèvres de Draco Malfoy. Il pouvait être d'une totale mauvaise foi avec Adriel mais pas avec ce garçon trop perspicace. Il lui fallait l'admettre. Il aimait Harry Potter. Pas le Potter idéal qu'il avait créé dans son livre mais le vrai, l'homme d'en bas, le Potter de chair et de sang qui se débattait sur terre avec sa traîtresse, ses trois enfants, son métier, sa vie, ses bonheurs et ses emmerdes.

 Après un silence, Jason reprenait :

 --L'homme que vous aimez … Faites-le rêver ! De vous ! Vous verrez bien comment il réagit. S'il vous chasse de sa tête, oubliez-le, laissez-le ici dans l'Entre-Deux-Mondes, et venez me rejoindre. Vous êtes un beau souvenir, je vous garderai, nous nous retrouverons de l'autre côté. Mais s'il pense à vous, s'il vous regrette, s'il vous aime toujours, alors coloriez ses rêves jusqu'à ce qu'il vienne vous rejoindre. Ici le temps n'existe pas. Cela ne vous semblera pas long … Et vous ferez enrager Adriel en détenant le record d'ancienneté de ce côté de la Porte !

 Merveilleux Jason ! Bel enfant trop tôt rappelé parmi les Anges ! Joyau de l'Au-delà !

 o – o – o – o

 Les rêves de Potter n'étaient en général pas très drôles. Ils viraient même souvent au cauchemar. Ses enfants en étaient le sujet principal. Il avait tout le temps peur de les perdre. Il les voyait en danger et comme dans tous les rêves angoissants, il était impuissant à les rejoindre pour les protéger. Il se réveillait alors en sursaut et se levait pour vérifier qu'ils étaient bien tranquillement endormis dans leurs chambres.

 Et depuis tout ce temps passé, il lui arrivait encore de revoir des épisodes de la guerre contre Voldemort. Il revivait en particulier les deux moments auxquels Draco avait assisté après sa propre mort. Il était désarmé face au Maître des Ténèbres et celui-ci lui lançait le sort mortel. Ou bien, ils étaient face à face pour le dernier combat, il n'avait plus de force et il sentait sa baguette lui glisser des mains ….

 Il sursautait violemment et réveillait parfois sa femme qui grognait, tirait la couverture à elle d'un geste sec et se rendormait aussitôt. Lui gardait un long moment les yeux ouverts dans le noir, le cœur battant la chamade, la bouche sèche. Il avait peur de se rendormir et de retomber dans le même rêve. Alors il se levait, allait boire un verre d'eau ou fumer une cigarette moldue dans la cuisine.

 Quelquefois, et c'étaient de meilleures nuits, il rêvait de Poudlard et de sa jeunesse, du château et du parc, de ses amis Griffondors. Et même s'il rencontrait alors ses ennemis Serpentards, lui en particulier, ça n'avait rien d'angoissant ou de désagréable. Le temps avait embelli les souvenirs. Même le professeur Snape paraissait sympathique.

 Tout cela, Draco l'avait appris petit à petit car il ne pouvait pas hanter souvent les rêves de Potter. Le temps ne s'écoulait pas de la même façon des deux côtés du monde. Il se repérait en voyant dans la Vue-Sur-Terre les enfants grandir et le Survivant gagner quelques rides. Mais ses cheveux restaient drus et noirs, son corps souple et ses yeux verts charmeurs.

 La mésentente s'était installée définitivement entre les deux époux. Potter avait appris les infidélités de sa femme et s'ils ne divorçaient pas, c'était à cause des enfants. Ils faisaient chambre à part et ne s'adressaient la parole que pour les choses banales de la vie en commun. Comme dans beaucoup de couples où l'amour s'était éteint. Ils attendaient plus ou moins les onze ans de Lili Luna et son entrée à Poudlard pour décanter la situation.

 La dernière fois que Potter avait rêvé de sa jeunesse, c'était la veille du départ de son premier fils James Sirius pour l'école des sorciers. Il avait revu sa propre arrivée de jeune garçon sans aucune expérience, cherchant le quai 9 3/4 dans la gare de King Cross. Il était si désemparé ! Alors pour la première fois, Draco avait « colorié » le rêve. Il était passé à côté de Potter, lui avait fait un clin d’œil et avait traversé devant lui le poteau magique.

 Au début, il ne savait pas comment s'y prendre ! Ce n'était pas si facile d'entrer dans la tête de quelqu'un, surtout si on le connaissait ! Adriel avait raison ! C'était une occupation à plein temps ! Un « aujourd'hui » tout entier consacré à un seul rêve ! Quant à y mettre une touche de couleur, ce n'était pas simple même si on connaissait la technique de base, expliquée par Jason. Potter comme beaucoup d'autres rêvait en noir et blanc. « Colorier » demandait de la concentration et de l'imagination.

 Mais Draco aimait Potter même s'il ne l'admettrait jamais à haute voix et il voulait bien se donner de la peine pour le rendre heureux. Et accessoirement pour savoir si par hasard, Potter tenait aussi à lui. Par petites touches, il l'avait rassuré sur le sort de ses enfants en rendant leurs aventures amusantes. Il avait l'habitude avec tout ce qu'il racontait aux Chérubins. Puis il avait estompé les souvenirs de la guerre en mettant l'accent sur la liberté qu'avait ensuite connue le monde magique.

 Chaque rêve triste avait trouvé sa compensation heureuse. Potter pouvait enfin dormir en paix. Et comble de plaisir, il rêvait de lui et trouvait ça bon. Des rêves charmeurs où lui, Draco, se montrait sous son plus beau jour. Une seule fois, il avait tenté un rêve érotique mais Potter l'avait vivement chassé de son esprit. Alors, il venait en ami, un peu moqueur, un peu guindé mais sympathique tout de même. Il ne fallait pas renier son côté Malfoy ! Il avait une réputation de fierté à tenir !

 Le temps avait passé même si on était toujours « aujourd'hui ». Lucius Malfoy était mort quelque temps après avoir quitté Azkaban. Les privations … Les Détraqueurs … Il était arrivé en catimini et avait passé rapidement la Porte. Son fils n'avait même pas eu le temps de le voir. Il bossait sur un rêve de Potter.

 Par contre, il avait lui-même accueilli sa mère, victime parmi beaucoup d'autres d'une épidémie de grippe particulièrement mortelle. Elle l'avait regardé avec surprise. Et admiration. Il était toujours jeune et beau. Mais pourquoi n'était-il pas encore Ange à part entière ? Non, elle ne pouvait pas rester. Elle avait hâte, disait-elle, de rejoindre Lucius. Etait-elle la Moitié de son Tout ? Draco en doutait un peu.

 Il avait vu aussi passer Minerva MacGonagall – crise cardiaque causée par un troll – Millicent Bulstrode – cancer généralisé – Zacharias Smith – noyade – et des millions d'anonymes. Et à la résignation définitive d' Adriel qui ne passait plus le voir que de temps à autre, il était resté là, à attendre.

 A observer, à s'amuser, à s'indigner, à sourire.

 A attendre.

 A imaginer, à retoucher, à améliorer, à colorier.

 A attendre.

 Sans s'impatienter le moins du monde.

 Le second fils de Potter, Albus Severus, avait fait sa rentrée à Poudlard, angoissé à l'idée d'être envoyé à Serpentard puisqu'il portait le prénom d'un illustre représentant de cette Maison. Potter avait su le rassurer. Le Choipeau tiendrait compte de ses désirs. Sa cousine Rose, la fille de Ronald et Hermione Weasley – oui, c'était mieux que belette et sang-de-bourbe -- était dans la même promotion que lui.

 Puis ce fut le tour de Lili Luna. Sa marraine Lovegood l'accompagna sur le quai de la gare. Toujours un peu évaporée mais épouse heureuse et mère des jumeaux Lorcan et Lysander, qui n'intégreraient la Maison Serdaigle que l'année suivante. Hugo Weasley, le frère de Rose, était partant lui aussi pour cette rentrée-là.

 Draco Malfoy connaissait maintenant les alliances et la généalogie de chaque famille sorcière présente à l'école. Il était en passe de devenir le meilleur connaisseur du « Who's who » de Poudlard. Il en avait des choses à raconter, aux Chérubins qui ne se lassaient pas de la saga Potter ! Enfin, il ne parla pas du divorce qui eut lieu l'année suivante. Le Potter du livre et sa princesse d'épouse s'aimeraient pour toute la vie, eux !

 Le Survivant eut quelques aventures sans lendemain, avec des femmes qu'il rencontrait à ces réunions de célibataires ou de divorcés, ces soirées où on buvait sec et où on trouvait des partenaires qui ne demandaient rien d'autre qu'une bonne baise. Il ne s'attacha à aucune et ne remplaça pas sa rouquine d'épouse.

 Il monta en grade dans son métier d' Auror et ne participa plus guère aux expéditions contre les mauvais sorciers. Les « jeunes » avaient pris la relève. Enfin Draco qui surveillait tout ça de son observatoire trouvait que Potter ne changeait pas. Toujours aussi en forme, regard vif et cheveux indisciplinés. Légèrement blanchis aux tempes, les cheveux, mais ça lui donnait un charme fou !

 Draco en rêvait et il s'apercevait que Potter rêvait aussi de plus en plus souvent de lui. Il n'avait même plus besoin de « colorier » ses rêves. C'était comme si le Survivant se souvenait de lui avec tendresse et nostalgie et qu'il transposait cet état d'esprit dans son sommeil. L'hôte permanent de l'Entre-Deux-Mondes se prenait à espérer une rencontre heureuse avec son obsession d'en bas, quand l'heure du grand voyage serait venue pour elle.

 Ce fut alors qu'éclata dans le monde sorcier et dans tout l'Au-delà la terrible nouvelle :

 « Harry Potter se meurt ! Harry Potter est mort ! ».

 o – o – o – o

 C'était encore une conséquence de son chevaleresque esprit Griffondor. Une expédition était prévue sur l'île de Man où une puissante sorcière avait élu domicile dans une profonde caverne. Elle terrorisait les îliens moldus et préparait des potions maléfiques et des poisons sans recours pour des mages noirs de passage. Elle avait en sa possession un grimoire ayant appartenu autrefois à Gellert Grindenwald et n'hésitait pas à lancer des sortilèges impardonnables, interdits par la loi.

 L'équipe d'intervention formée d' Aurors aguerris et bien entraînés était sur le point de partir quand on vint prévenir l'un des jeunes participants que sa femme était en train d'accoucher à Sainte Mangouste. Harry Potter se proposa aussitôt pour le remplacer. L'arrestation de la sorcière semblait assez facile Mais c'était oublier un peu vite son animal de compagnie.

 Elle avait un Manx, un chat tricolore sans queue, une race qui ne vivait que sur cette île, et c'était un animal magique aussi maléfique que sa maîtresse. Quand elle eut été maîtrisée par les Aurors, la sale bestiole, qui était restée tapie dans un recoin de la caverne, sortit de sa cachette, se jeta sur l' Auror le plus proche et le mordit au cou.

 Ses dents étaient aussi venimeuses que des crochets de serpent et le sorcier mordu était Harry Potter. Il perdit aussitôt connaissance. On le transporta à Sainte Mangouste. Il résista au poison pendant trois heures puis il mourut dans de grandes souffrances. La Une de la Gazette fut barrée de noir et le peuple sorcier tout entier se sentit orphelin de son Héros.

 L'ex-Survivant partit vers l'Au-delà sous sa nouvelle apparence et l'annonce de son arrivée imminente se répandit comme une traînée de poudre. « Harry Potter arrive ! » Aussitôt, de l'autre côté de la Porte, ce fut l’effervescence. Tout un chacun voulait être parmi les premiers à l'accueillir. Une foule nombreuse convergea vers l'Entre-Deux-Mondes.

 Draco fut pris de court. Il avait commencé un nouvel « aujourd'hui » et lisait un chapitre de son livre à des Chérubins attentifs. Il était question de la jeune princesse et des animaux de la Forêt Interdite qu'elle découvrait blessés et qu'elle soignait avec patience et amour. Le brouhaha troubla la concentration du conteur et des auditeurs.

 Deux mots surnageaient au-dessus de la foule qui passait la Porte et se dirigeait vers le Chemin de Lumière. « Harry Potter ! » Les Enfants Anges se levèrent et demandèrent à leur Aspirange la permission d'aller voir ce qui se passait. Ils étaient tout excités à l'idée de découvrir en vrai celui qu'ils connaissaient par l'imaginaire. Ils s'envolèrent comme une nuée de moineaux aux ailes blanches.

 Draco était abasourdi. Pour lui, rien ne laissait présager ce moment qu'il attendait depuis si longtemps. Harry Potter arrivait et il n'était pas prêt à cet événement ! Il se dirigea à son tour vers l'espèce de rond-point où aboutissaient des Chemins de Lumière venus du monde entier. Mais il ne put s'approcher tant la foule était compacte.

 Il ne voyait même pas l'arrivant. A peine distinguait-il une chevelure noire ébouriffée qui surnageait parmi les autres. James et Lili Potter ses parents, Sirius Black son parrain, Remus Lupin et même Severus Snape l'entouraient. Il y avait aussi les autres professeurs et les anciens élèves de Poudlard décédés, ainsi qu'une quantité d'Anges que Draco n'avait jamais vus hors la Porte.

 Il reconnut même avec étonnement Vincent Crabbe et le Mangemort à la main d'argent qui avait trahi ses amis de l'Ordre du Phénix. Il est vrai qu'au Jardin d' Eden, on perdait ses souvenirs et on était lavé de ses fautes. Et par dessus tout ça, les Chérubins piaillaient et virevoltaient en tout sens. La chorale des Séraphins elle-même s'était déplacée pour un chant de Bienvenue ! Une pagaille monstre !

 Draco restait debout, à l'écart. Il ne savait pas quoi faire. Devait-il s'avancer et se mêler aux autres ? Non, il était préférable d'attendre un peu. La foule finirait par se disperser. Harry Potter ferait une petite pause dans l'Entre-Deux-Mondes pour se décharger de ses souvenirs et regrets superflus. Il l'aborderait à ce moment-là.

 D'autant que « l'attirance » commençait en lui à se manifester. Il aimait cet homme qui arrivait ! Son cœur ne battait peut-être plus mais chaque cellule de sa nouvelle apparence criait pour qu'il se rapproche du corps de l'autre. Il avait l'impression que des fils invisibles partaient de lui en faisceaux pour se tendre vers l'arrivant., pour le toucher, pour l'entourer et le capturer, pour se nouer aux siens, pour qu'ils fusionnent et ne fassent enfin plus qu'un.

 Draco Malfoy souriait et attendait son Elu comme une midinette. Draco Malfoy n'était qu' Amour et Espoir. Draco Malfoy allait enfin entrer au Paradis.

 Draco Malfoy tomba de haut.

 De très haut.

 Harry Potter ne le vit pas. Il ne vibra pas à l'unisson de celui qui l'attendait depuis le jour de la bataille. Entraîné par toute la troupe de ses parents, amis et autres, Harry Potter passa la Grande Porte sans même s'arrêter. Le bruit s'estompa et se tut. Ce fut le Grand Silence Blanc.

 Draco Malfoy resta seul, plus que seul, abandonné, désespéré. Amer. La vérité le frappa avec la violence et la brûlure d'un coup de fouet. Son amour était à sens unique. Potter ne l'aimait pas. Il ne se souvenait même pas de lui.

 Tout n'était que fausseté et mensonge. Adriel l'avait bien dit « La Vue-Sur-Terre ne montre pas la réalité mais ce qu'on veut y voir. » Et ce n'étaient pas les rêves de Potter qu'il coloriait mais les siens.

 Les épaules basses, il tourna le dos à la Porte qui venait d'anéantir ses espoirs et retourna dans le « Jardin des Loisirs ». Il l'avait créé pour les Mômes Anges qui sortaient souvent du Paradis pour accueillir les nouveaux jeunes arrivants.

 C'est qu'il en mourait, des enfants, sur terre ! De faim, de maladie, de mauvais traitements, de travaux pénibles imposés dès la prime jeunesse ! Enfin, quand ils passaient la Porte, ils étaient heureux, c'était une bonne chose ! Un « aujourd'hui », Draco leur avait demandé s'ils connaissaient Harry Potter et la saga avait commencé. Une excellente idée ! Non ! Une connerie !!!

 Mais Draco Malfoy avait quand même bien fait les choses. Comme toujours ! Il était facile de créer un lieu particulier dans l'Au-delà. Ça marchait un peu comme la Salle sur Demande de Poudlard. Il suffisait d'en avoir besoin et de le vouloir très fort.

 Le fameux « Jardin » ressemblait à la classe-forêt où autrefois le Centaure Firenze donnait ses cours bizarres de divination. C'était ombreux, frais, parfumé. Les Mioches Anges adoraient s’asseoir sur la mousse. Il y avait même un semblant de source pour boire et un buisson à bonbons pour le plaisir.

 Draco s'assit à sa place favorite, sur la grosse pierre en dessous d'un arbre penché. Le livre était là, encore ouvert sur l'histoire de la princesse. Il le prit sur ses genoux et resta là, immobile, les yeux fermés, la tête vide et la gorge serrée, une lourde boule froide à la place où autrefois battait son cœur.

 o - o - o - o

 Dans le même temps, de l'autre côté de la Porte, Harry Potter était l'invité d'une petite réception improvisée. Il était encore un peu ahuri par son arrivée en fanfare au bout du Chemin de Lumière. Ses retrouvailles avec ses parents et ses amis l'avaient bouleversé. Et sa mort avait été si imprévue qu'il peinait à reprendre ses esprits.

 Il avait perdu connaissance dès que le Manx l'avait mordu. Le venin était foudroyant. Mais il avait gardé intérieurement toute sa lucidité. Il entendait les médicomages s'affairer à son chevet. Il avait compris leur diagnostic et après quelques minutes de révolte, il s'était senti étrangement apaisé. Le poison qui coulait dans ses veines le faisait trembler violemment et se raidir car il tétanisait ses muscles. Mais en même temps, il anesthésiait son cerveau.

 Pendant son coma de trois heures, il avait eu le temps d'accepter son sort. Ses fils étaient grands et indépendants. Sa fille adorée entretenait de bons rapports avec sa mère même si Ginny et lui étaient divorcés. Et elle adorait sa marraine Luna. Elle ne serait pas seule.

 Ses amis le pleureraient c'était sûr mais il ne leur était pas indispensable. Il pouvait partir sans regrets. Il n'avait aucune affaire urgente en cours, aucune grosse faute sur la conscience, pas de maîtresse attitrée. Il était libre de toute attache.

 Et au moment où les battements de son cœur avaient commencé à ralentir, il s'était dit avec un certain détachement que la mort n'était après tout pas si désagréable. C'était une nouvelle aventure à découvrir. Il y avait peut-être un Au-Delà. Ou peut-être pas. Il n'avait pas de conviction arrêtée sur le sujet.

 Il avait flotté un moment dans la chambre de Sainte Mangouste où il venait de décéder. Ses amis Ron et Hermione et les Aurors de son équipe entouraient son lit. Ils avaient des visages livides. Certains pleuraient. Mais la Voie de Lumière lui faisait signe et il lui semblait que quelque chose de bon l'attendait au bout. Il était parti ...

 Comme il s'était déjà allégé d'une grande partie de sa vie antérieure pendant son coma, il avait passé directement la Porte. Tout était allé très vite. On lui avait attribué un nouveau nom puisqu'il commençait une autre vie dans un autre univers. Mais il pouvait bien sûr conserver le souvenir de l'ancien.

 Il avait reçu aussi des Pouvoirs : l'immortalité, le fameux don d'ubiquité, la faculté de comprendre et de parler n'importe quel langage et bien sûr la jouvence qui lui permettait de conserver pour toujours son aspect actuel. Il aurait même pu se rajeunir s'il l'avait désiré mais il se sentait bien dans sa nouvelle apparence.

Il était devenu Ange à part entière en moins de temps qu'il n'en fallait pour ... autrefois il aurait pensé « pour dire Quidditch » mais il ne savait pas encore si ce jeu était pratiqué dans son nouveau Monde.

 Et maintenant, il bavardait et buvait au milieu de personnes connues ou non. C'est fou ce que les Anges étaient friands des potins d'en bas ! Ses anciennes connaissances lui demandaient des nouvelles de untel ou unetelle encore sur terre. Finalement, les bons souvenirs ne s'oubliaient pas.

 Ça papotait dans tous les coins, autour de tables où apparaissaient magiquement des petits fours sucrés ou salés qui fondaient dans la bouche en n'y laissant que leur goût délicat, des coupes de sorbets aux tendres couleurs et des verres de diverses boissons souvent pétillantes, qui faisaient chanter le palais sans provoquer l'ivresse.

 Harry était encore un peu étonné par la bonne entente qui semblait régner partout. Sirius par exemple discutait depuis un moment avec Severus Snape, ils souriaient tous les deux et ça leur allait bien. Albus Dumbledore avait fait une brève apparition et les Chérubins s'étaient précipités vers lui. Il avait des bonbons plein les poches. Slug, qui avait retrouvé son teint rose, promenait son ventre imposant parmi un groupe d'Anges qui l'écoutaient avec intérêt.

 Fred Weasley offrait à Vincent Crabbe un petit pot de sa nouvelle « crème canari », l'ancien Serpentard se transformait quelques instants en un gros poussin jaune et ensuite, ils rigolaient tous les deux comme des hippogriffes. Colin Crivey prenait des photos de groupes en demandant chaque fois à Harry de se placer au centre. « Pour la Gazette des Anges ! » lui avait-il dit.

 Minerva MacGonagall était accompagné d'un seigneur écossais portant le kilt avec le sporran suspendu à sa ceinture de cuir, la stricte veste noire et les hautes chaussettes de laine. Ce devait être un chef de clan des Highlands, la Moitié de l'ancienne Directrice de Poudlard qui n'avait pas connu l'amour de son vivant et l'avait trouvé comme beaucoup d'autres dans l'Au-delà.

 Harry ne connaissait pas encore le nouveau nom de tous ses amis. Et aussi de ses anciens ennemis. Dolohov et Greyback étaient présents et comme Harry s'étonnait de la présence du terrible loup-garou, Remus lui avait dit :

 « Ce n'était pas sa faute ! Il n'avait pas demandé à devenir un monstre. Ici les malédictions s'effacent. Il a compensé ses erreurs anciennes. Il a été AccueilAnge pour les condamnés à mort. C'est vraiment très dur. Ils sont dans un tel état quand ils arrivent d'en bas. Il faut les rassurer, les consoler, les apaiser car quelquefois, ils sont innocents des crimes dont ils étaient accusés. La justice est expéditive dans certains pays.

 --Mais qui décide de ce qu'on doit faire pour expier le mal qu'on a fait sur terre ?

 --On le décide soi-même. On voit sa vie dans son ensemble en arrivant ici. On essaye de réparer les torts qu'on a causés en se dévouant à diverses causes. Mais n'y pense pas pour le moment. Ta Guidange t'en parlera certainement. »

 Tonks les rejoignait, tout sourire. Elle et Remus étaient un Tout, ça se voyait. Ils n'étaient pas les seuls. Cho Chang, dans une tunique à l'aspect mouillé qui sculptait son corps mince, ne quittait pas des yeux une volcanique jeune femme vêtue de cuir noir, en qui Harry reconnut une chanteuse de pop-music très connue, victime comme beaucoup d'autres de l'abus des drogues.

 Cependant, malgré la présence de tous les êtres qu'il avait aimés et qui étaient partis avant lui, Harry ne se sentait pas entièrement à l'aise. Quelque chose le gênait et l'empêchait de se sentir pleinement heureux. Il tenait en main une coupe pétillante ... Ses amis lui souriaient ... Il promenait son regard tout autour de lui ... Tout semblait parfait ... Pourtant il y avait ce quelque chose ... Et tout à coup, il comprit ...

 o - o - o - o

 Draco ouvrit les yeux et soupira. Il était seul, ça ne rimait plus à rien de s'attarder ici. Il se secoua, ferma le livre, le mit sous son bras et se leva. Puisque tout ce qu'il avait vécu depuis sa mort n'était qu'imposture, il était temps qu'il se réveille et fasse comme tous les décédés de base. Il devait se débarrasser de toute sa vie antérieure, TOUTE sa vie, sans rien garder.

 Il allait la passer aussi cette putain de Porte ! Il allait être bienheureux comme tout le monde, dans le plus total des oublis !

 Aucune importance s'il ne trouvait pas de l'autre côté la Moitié de son Tout ! Et d'abord un Malfoy a-t-il besoin des autres pour exister ? Non ! Un Malfoy a assez d'orgueil pour vivre seul ! Les Mômes Anges ne viendraient plus l'embêter pour qu'il leur raconte des histoires ! Tiens, il allait jeter son foutu livre avec tous ses souvenirs dans le Grand Néant, de l'autre côté de la rambarde !

 Draco Malfoy se mit en route en traînant les pieds. Il sortit du fameux « Jardin » Il passa devant son « reposoir », un nid douillet où il s'endormait entre deux « aujourd'hui » et où le temps s'accélérait ou ralentissait de façon aléatoire. Il dépassa son « bureau », le lieu où il écrivait et où il coloriait des rêves qui n'existaient pas.

 Derrière lui, ses créations s'estompaient puis disparaissaient tout à fait. Ses souvenirs partaient en fumée. Son bagage serait mince au moment de franchir la Porte. Il posa le livre sur le rebord du grand balcon et s'accouda à côté. Un seul petit geste et sa dernière attache se briserait. Il fixait sans le voir le brouillard blanc du Néant, à peine troué par la route lumineuse.

 Non, il ne regarderait pas une dernière fois le monde d'en bas par la longue vue qu'il avait annexée depuis si longtemps pour son usage personnel. De toute façon, elle serait bientôt squattée par un de ces morts angoissés, qui était parti trop brutalement sans avoir dit ou fait une chose importante et qui se lasserait vite. Lui n'avait plus rien à voir, à dire ou à faire. Il était sur le départ. Il se redressa.

 Une voix s'éleva derrière son dos, une voix qu'il aurait reconnue entre mille. En même temps, le sentiment doux et violent qui l'avait étreint quelque temps auparavant se manifesta de nouveau.

 « Malfoy …

 Ses mains se crispèrent sur la rambarde. Un dernier accès de fierté mêlé d'amertume lui fit répondre de son ancienne voix traînante :

 --Tiens Potter ! Tu as faussé compagnie à ta horde de fans ?

 --Non, je suis aussi avec eux. Je viens de découvrir mon don d'ubiquité. Je te cherchais. Mais tu n'étais pas là. Pourquoi es-tu resté de ce côté de la Porte ?

 Draco sentait une étrange chaleur l'envahir. De nouveau, des faisceaux de fils sortaient de son corps et se dirigeaient derrière lui, vers Potter. Mais il n'osait pas se retourner. Sa voix se fit plus douce pour répondre :

 --Je t'attendais.

 --Tu … tu m'attendais ? Depuis la fin de la guerre ? Mais pourquoi ici ? Pourquoi pas de l'autre côté ?

 –J'avais une question à te poser. Je craignais de l'oublier. Tant de souvenirs s'en vont quand on passe la Porte.

 La chaleur se faisait plus forte et en même temps plus douce. Potter devait se rapprocher de lui. « L'attirance » augmentait. Draco était pétrifié.

 --Quelle question ? fit derrière lui une voix un peu rauque.

 --Je … ne sais plus … C'est … sans importance …

 Il se passait quelque chose. Draco avait l'impression d'être soudain enveloppé dans une cape légère qui le recouvrait et le protégeait, comme si quelqu'un se tenait derrière lui et l'entourait, l'encerclait, pas seulement avec les bras mais avec tout son corps.

 Il comprit, ferma les yeux et pencha un peu la tête en arrière. Cette fois, « l'attirance » était des deux côtés. Potter envoyait aussi vers lui des faisceaux de fils invisibles. Ils se liaient étroitement ensemble. Sans même se toucher.

 --Retourne-toi, Malfoy. Je veux voir tes yeux.

 Ce n'était qu'un murmure, une prière. Draco obéit sans rien dire et ils se retrouvèrent face à face.

 Un jeune homme blond de dix-huit ans, un homme brun d'âge mûr.

 Pourtant ils ne remarquèrent pas leurs différences. Leur regard n'avait pas d'âge. Harry Potter voyait Draco Malfoy comme il l'avait toujours vu dans ses rêves. Draco Malfoy avait vu Harry Potter changer petit à petit dans la longue-vue. Ils étaient tels qu'ils l'espéraient l'un et l'autre. Ils se sourirent à l'unisson.

 Potter fit le premier geste. Il leva le bras et remit une mèche de cheveux blonds derrière une oreille. Sa main était tiède et douce comme une caresse. A son tour Draco murmura :

 --Tu as fait ça quand tu es venu me voir après la bataille. Pleurais-tu vraiment ?

 --Comment le sais-tu ?

 --Je m'attardais un peu avant de prendre la route pour l' Au-delà. C'est la question que je voulais te poser. Pourquoi pleurais-tu ?

 --Pourquoi crois-tu que j'avais risqué ma vie pour toi dans la Salle sur Demande ? Je t'aimais déjà mais je ne voulais surtout pas me l'avouer.

 --Tu m'aimais ? Et … est-ce que tu m'aimes encore ?

 --A ton avis ? … Et toi ? M'aimes-tu, même si je ne ressemble plus à un jeune homme de dix-huit ans ?

 --Bonne question. A dire vrai, je détestais le Potter de notre jeunesse. C'est maintenant que je t'aime. Tu es magnifique tu sais ? ...

 A son tour, Draco tendait la main et caressait légèrement la joue de Potter. Il soulevait la mèche brune qui barrait le front et ajoutait :

 … Ta cicatrice a presque disparu … »

 Mais sa voix se cassait. Ce simple attouchement avait déclenché en eux une onde de sensations irrésistibles. Les mots ne suffisaient plus. Ils se voulaient, leurs corps se désiraient, ils souhaitaient plus que tout s'unir, fusionner, mais ils ne le pouvaient pas encore. Potter était Ange. Malfoy ne l'était pas.

 Alors, ils firent comme sur terre. Ils s'enlacèrent et s'embrassèrent. Leur nouveau corps était encore capable de ça. Même si leur cœur ne battait plus, même si le souffle ne leur manqua pas. Ils n'avaient oublié ni l'un ni l'autre. Et c'était bon !

 Draco était appuyé contre la rambarde. Le baiser se prolongeait. Son coude heurta le livre. Toutes les feuilles s'envolèrent et tournoyèrent autour d'eux avant de disparaître dans le brouillard blanc.

 --Qu'est-ce que c'était ? demanda Potter à un Draco légèrement rougissant.

 --Rien ! Rien ! Un dernier souvenir. Maintenant, plus rien me retient ici. Passons la Porte. J'ai hâte de changer de vie. Quel est ton nom d' Ange ?

 --Damiel mais tu peux m'appeler Harry si tu préfères. Tu ne m'as jamais appelé par mon prénom.

 --Harry … Viens, j'en connais un qui doit nous attendre.

 Ils coururent jusqu'à la Porte en se tenant par la main. Ils entrèrent et Draco découvrit son nouveau monde. Et d'abord Adriel, tout sourire.

 --Bienvenue Draco ! Merci de l'avoir convaincu, Ange Damiel. Ouf ! Me voilà enfin libre. Voici l' Archange Curielle, chargée de l'enregistrement. Elle va vous donner votre nouveau nom. Ensuite, l' Au-delà vous appartient. Vous n'aurez besoin ni l'un ni l'autre d'attendre longtemps pour vous unir à la Moitié de votre Tout, si j'ai bien compris ! J'espère que vous m'inviterez à votre fête d'accordailles ! A plus tard !

 Et Harry et Draco, ou Damiel et Loriel, se tenant par la taille, l'esprit en fête, entrèrent d'un pied léger dans leur nouveau monde.

 o – o – o – o

 L' Au-delà ... Il existe par ces trois syllabes, mais que recouvre exactement ce nom composé ? Nul ne le sait vraiment.

 La rose s'appelle ainsi parce que, un jour, un humain l'a reconnue pour ce qu'elle était et l'a nommée dans son langage. Mais la rose est une chose tangible, une fleur, on sent son parfum, on peut la toucher et gare aux épines !

 L' Au-delà est immatériel. Chacun est donc libre de l'imaginer à sa façon. D'ailleurs certains y croient et d'autres non. La seule chose commune à tout ce qu'on raconte sur Lui, c'est qu'Il commence par un Chemin Lumineux. C'est peu.

 Les esprits rationnels prétendent que ce phénomène serait une illusion produite par la destruction progressive des neurones dans notre cerveau. C'est possible.

 Mais il vaut mieux quelquefois laisser vagabonder notre imagination. L' Entre-Deux-Mondes, la Grande Porte, les Anges qui vont et viennent sont donc les fruits d'un esprit en pleine période de création.

 Admettons ! Mais rien n'empêche alors Harry Potter et Draco Malfoy d'aller dans cet Au-Delà ! Pourquoi s'en priveraient-ils puisque c'est le bonheur assuré ! Rien de tel qu'un beau Happy End pour clore un Drarry ! Donc résumons-nous !

 o - o - o - o

 Damiel et Loriel entrent dans l' Au-Delà par la Grande Porte.

 C'est immense. C'est peuplé mais pas trop. On n'est pas dans le métro à l'heure de pointe. Chacun a son espace vital. Il y fait juste la bonne température. C'est coloré et parfumé, selon les préférences de chacun. On y entend de la musique céleste, ou du silence mélodieux si on préfère. C'est le lieu idéal par excellence. Chacun l'imagine comme il veut.

 Il y a plusieurs étages. Ça va du Premier au Septième ciel. Bien entendu, c'est vers ce dernier lieu que se dirigent nos deux nouveaux Anges. Draco le sait par les confidences d' Adriel, c'est là que les Moitiés d'un Tout finalisent leur union et « c'est bien plus puissant que tout ce qu'on peut imaginer sur Terre ! »

 D'ailleurs on peut y croiser à l'occasion Ulysse le Voyageur et Pénélope la Brodeuse, Roméo Montaigu et Juliette Capulet, Bonnie Parker et Clyde Barrow, Tarzan l'homme-singe et sa blonde Jane, l'ex-roi Edouard et la belle Madame Wallis Simpson, sans compter Achille-au-Pied-Léger avec son amant Patrocle et Xéna-la-Guerrière aux côtés de sa compagne Gabrielle-la-Barde. Rien que du beau linge, sauf évidemment Tarzan qui se contente d'un slip sexy.

 La première chose à faire, c'est de s'aménager un coin discret et secret pour y abriter ses amours. Feu Harry et Draco le créèrent ensemble. On y trouvait donc des feuillages et des draperies vert tendre ainsi que des coussins et des guirlandes ... Bon d'accord pas rouges, ça blesse les yeux ! Alors couleur d'or pâle. Il y avait deux coupes de cristal et un flacon d'ambroisie sur un plateau.

 Le tapis de laine était moelleux à souhait. Non non, ils n'allaient pas s'y allonger vite fait et faire l'amour comme des fous. La première fois demandait un peu de solennité. D'abord boire chacun une gorgée de nectar puis en offrir une à l'autre en échangeant les verres.

 Ils s'agenouillèrent face à face. Ils s’assirent sur leurs talons. Ils étaient nus, leurs genoux seuls se touchaient et c'est déjà électrisant. Ils portèrent silencieusement un toast. Même pas besoin de parler, les mots s'imprimaient tout seuls dans leurs têtes.

 «A toi ! Je sais ce que tu penses et ce que tu veux. Je pense et je veux la même chose. »

 L'ambroisie coula jusqu'au fond de leur gorge et s'évapora, ne leur laissant que son goût délicieux et c'était déjà le début de l'ivresse. Leurs yeux brillaient. Leurs joues rosissaient. La douce chaleur les envahissait tout entiers et pas seulement leur bas-ventre et leur sexe car ils allaient s'unir par tout leur corps.

 Leurs mains se joignirent, leurs doigts s'entrelacèrent. Une sorte de courant continu passa par leurs bras et leur poitrine, de l'un à l'autre, se renforçant petit à petit. De nouveau, les fils invisibles sourdaient de leur peau et se tressaient ensemble, les liant étroitement.

 Ils se penchèrent en avant, tout doucement, ils fermèrent les yeux et leurs fronts se rencontrèrent. Leurs cheveux se mirent à voleter, à onduler. Un cercle de lumière nimbait leurs têtes et les auréolait C'était le début de l'union totale.

 Ils se redressèrent sans même s'en rendre compte. Leurs cuisses, leurs sexes, leurs ventres, leurs mamelons se touchaient et se soudaient ensemble. Seuls leurs visages restaient séparés sauf par cette partie du front où est caché le troisième œil. Par là, ils captaient les pensées et les souvenirs de l'autre.

 Mais il n'y avait que leur amour. Ils avaient tout oublié si ce n'était eux. Malfoy pour Harry, Potter pour Draco, chacun d'eux prenait possession de l'autre et sentait l'autre le posséder. Ils fusionnaient. Et tout à coup, ils flottaient et tournaient, comme une étincelante sphère céleste dans un ciel de satin noir.

 Une déferlante de plaisir, des sensations amplifiées des milliers de fois, une explosion de chaleur et de lumière … Deux Moitiés d'un Tout venaient de s'emboîter à la perfection provoquant une extase absolue qui se prolongeait et durait indéfiniment .

 Le temps n'existe pas. Le bonheur parfait si.

 Et c'était ce que ressentaient Damiel et Loriel … Dariel et Lomiel … DaLormiel … Ils ne savaient plus qui ils étaient. Qui ils avaient été avant. Qui ils seraient si d'aventure ils se désunissaient.

 Ils étaient Un.

 Un Singleton Unique. Somptueux. Eblouissant. Eternel.

 Il n'y avait pas de terme humain qui approchait la vérité de cette communion ultime. C'était au-delà des mots, au-delà des sentiments, au-delà de toute imagination. Au-Delà.

 o – o – o - o

 La réception se terminait. Harry était enfin pleinement heureux. Il avait trouvé sa Moitié idéale. Draco était à ses côtés et tout le monde avait l'air de trouver ça normal. Le beau blond qui avait attendu si longtemps dans l'Entre-Deux-Mondes était devenu une sorte de légende au Paradis. Les potins sur lui allaient bon train et tous plaignaient Adriel, son pauvre Guidange ...

 … Adriel qui justement se dirigeait vers eux, l'air réjoui, un papier à la main.

 «Ange Loriel, vous êtes attendu au bureau de l'Archange Popiel. Rien ne presse, vous irez quand vous aurez un moment libre. Accompagnez-le, Ange Damiel. Vous êtes arrivé ici tellement vite que votre Guidange n'a pas eu le temps de vous passer la consigne.

 --Encore de la paperasserie ? Que nous veut votre Archange ?

 --Popiel est chargé de la répartition des tâches. Il vous demandera quel travail vous intéresse.

 --Un travail ? On doit travailler au Paradis ?

 --Evidemment Loriel ! Vous n'allez pas vous tourner les pouces pendant toute votre vie d'Ange ! Il vous faut à tous les deux une occupation. Mais rassure-vous ! Ici rien n'est obligatoire, tout est basé sur le volontariat. Avez-vous envie d'être Guidange, comme moi ?

 --Oh non, Adriel ! J'aurais peur de tomber sur un récalcitrant dans mon genre. Quels autres métiers nous proposez-vous ?

 --Tout dépend de vos goûts. RacontAnge ou EcrivAnge vous conviendraient sans doute. Ou ObservAnge, pour la découverte de nouvelles étoiles. Vous avez l'habitude de la longue-vue.

 --Je ne peux plus la voir en peinture !

 --Alors PaysAnge, pourquoi pas ? Je parie que vous n'avez pas pris la peine de visiter nos Jardins ! Vous êtes allés directement au Septième ! Promenez-vous un peu. Vous aurez peut-être envie de vous consacrer tous les deux à l'embellissement de la nature.

--Qu'est-ce que c'est que cette histoire de Jardins ? Je croyais qu'au Paradis on n'avait rien d'autre à faire que de se prélasser sur des nuages et de s'aimer !

 --Mais l'un n'empêche pas l'autre, Loriel ! Vous oubliez votre don d'ubiquité ! Je vous conseille le Premier Jardin, il est aquatique et contrairement à la Terre, il n'est pas infesté par les moustiques. Ou alors, le Troisième, le bucolique avec son labyrinthe … Ah non, je crois que ça vous a laissé un mauvais souvenir, Damiel … Ou bien le cinquième … Mais attendez ! Je ne vous ai pas tout dit … »

 Ils étaient déjà partis. Adriel sourit et ubiquita jusqu'à la Grande Assemblée des Guidanges. Il était l'invité d'une fête donnée en son honneur ! On allait lui remettre la médaille de la persévérance et la couronne de feuilles de chêne récompensant la plus longue période de travail jamais effectuée dans ce métier ! Ce n'était pas demain la veille qu'il reprendrait du service !

 Sa Moitié Mérielle avait programmé un grand voyage d'agrément, de nuage en nuage ... En attendant, il était temps de partager le gros gâteau à sept étages, tous de parfums différents, après avoir soufflé les nombreuses bougies qui représentaient chacune un « aujourd'hui » de travail. Heu ... Soufflé, non, disons désilluminé d'un simple claquement de doigts !

 Comme le disaient Draco et Harry, enfin devenus Loriel et Damiel en ce jour magnifique :

 « Oh oui ! Que c'est beau, la vie d'Ange !… »

 FIN

 Cette fic m'a été inspirée par le film : « Au-delà », réalisé par Clint Eastwood. La partie concernant le médium américain et les deux jumeaux Jason et Marcus y fait directement référence. J'espère que cet acteur, réalisateur et compositeur de talent ne m'en voudra pas pour cet emprunt. J'aime ses films : Sur la route de Madison, Million Dollar Baby, Gran Torino et Invictus entre autres.

 L' Au-delà, on y croit ou on n'y croit pas. Chacun est libre. Je suis un peu comme Harry. Disons que si ma fin de vie se passe bien, j'attendrai la mort comme une nouvelle aventure. Qui mourra verra !

 

 

 
 
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