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au 31 Mai 21 :
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Violent Violin
Par Nathanaelle
Ouran High School Host Club  -  Romance/Humour  -  fr
4 chapitres - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 2     Les chapitres     0 Review    
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Sick

C'est donc pliés en deux à force de rire qu'ils entrèrent, se retenant de tomber grâce aux bras des autres.

Le cercle les accueillit par un long silence ponctué de regards interrogatifs. Yuna s'écarta des jumeaux, reprenant à grande peine son souffle et se redressa, faisant voler ses cheveux neigeux. Les lèvres de toutes les personnes présentes s'arrondirent en un O parfait, émerveillés.

 - Un ange, s'exclama Mitsukuni en se jetant dans ses bras.

Elle rit doucement, attendrie par le sempaï aux airs de petit garçon et lui répondit mélancoliquement.

 - Hélas, non, murmura-t-elle. Je ferais un piètre ange.

Instantanément, les yeux du petit blond se remplirent de larmes.

 - Pourquoi tu dis ça ?

Yuna se força à rire et serra le blond contre elle.

 - Parce que les anges ne naissent pas du péché, répondit-elle avec tristesse. Et ils ne vivent pas continuellement avec...

Mitsukuni passa son bras autour du cou de la jeune fille et l'étreignit.

 - Tu m'as beaucoup manquée, pleurnicha-t-il.

Elle se retint de pleurer et le déposa dans les bras de Takashi.

 - Alors, demanda-t-il simplement.

Elle secoua la tête en lui souriant, désabusée. Instinctivement, il passa son bras libre autour des épaules de la jeune fille et l'attira à lui. Yuna se cramponna à lui, cachant ses yeux larmoyants. Mitsukuni lui caressa les cheveux avec tendresse, solennel.

Les membres du club avaient assistés à la scène en silence, trop surpris par le comportement de leurs sempaïs pour manifester leur présence. Se rendant compte du silence qui pesait dans la pièce, Yuna s'écarta et essuya ses yeux du revers de sa manche.

 - Désolée, bredouilla-t-elle.
 - Vous vous... connaissez, bégaya Tamaki.

Mitsukuni hocha la tête, encore retourné par la déclaration de Yuna mais se força à sourire.

 - Yuna est notre cousine, je ne vous en ai jamais parlé ?
 - Quoi, s'écrièrent-ils tous, à l'exception de Takashi et Kyoya, déjà au courant.
 - Ma mère a une sœur jumelle, expliqua-t-il. Yuna est sa fille.

Les jumeaux sourirent : ils avaient enfin une piste pour leur défi.

 - Mais, hésita Haruhi, je croyais que les membres de la famille Haninozuko se battaient à chaque fois qu'ils se croissaient.

Mitsukuni hocha la tête en souriant mais Yuna répondit à sa place :

 - Nous avons décidé de ne pas se soucier de ce petit détail. Et puis, je ne fais pas partie de la famille Haninozuko à proprement parler.
 - De toute manière, Na-chan a le même niveau que moi, ajouta le petit blond en riant. Il serait superflus de nous battre.

Cette fois-ci, tout le monde resta scotché, Takashi comprit.

 - Il se peut même qu'elle m'ait surpassé.

Yuna eut un sourire enjoué et reprit son cousin dans ses bras, frottant affectueusement son nez sur la joue du terminal.

 - On vérifiera ça une prochaine fois, proposa-t-elle.

Mitsukuni poussa un couinement, sa cousine le chatouillant, puis il s'accrocha à elle et rayonnant, lui demanda :

 - Tu vas rester, alors ?

Elle tourna sur elle-même en riant et lui répondit espièglement :

 - Si tu acceptes que je revienne à la résidence, pourquoi pas ?

Mitsukuni la serra encore plus fort et chantonna avec candeur :

 - Oui-oui-oui !!!

Yuna sentit ses épaules allégées d'un poids et sourit plus franchement devant l’accueil auquel elle avait eut droit. Elle leur devait de ne pas être devenue complétement cinglée et d'avoir pu remonter la pente.

- Tu manges du gâteau avec moi, lui demanda le petit blond en lui prenant la main.
- Volontiers, lui répondit-elle en s'asseyant entre ses deux cousins, face au reste du cercle.

Takashi lui tendit une assiette, garnie d'un fraisier et lui sourit discrètement. Elle la prit et le remercia d'un hochement de tête, sachant très bien qu'elle le verrait très rarement sourire car il était peu adepte des épanchements. Mitsukuni lui présenta les membres du cercles qui la saluèrent avec un réel plaisir. Découvrir la cousine de Honey était un privilège dont ils étaient tous conscients. Car, si elle n'avait pas était scolarisée à Ouran plus tôt, c'est que cette jeune fille devait être très particulière.

Le goûter s'éternisait quand Yuna décida de se lever. Avec une grâce exquise, elle contourna le canapé et se dirigea vers le guéridon où son violon avait été posé.

- Qu'est-ce que tu vas jouer, l'interrogea Honey.
- Je ne sais pas trop, répondit-elle. Qu'est-ce que vous plairez ?

Les hôtes se concertèrent du regard, puis Haruhi se leva et s'approcha d'elle. Observant l'instrument avec fascination, elle se perdit un moment dans sa contemplation.

- Pourquoi n'improviserais-tu pas, lança Kaoru. Comme ce que tu as fait dans la salle 1.

Yuna le regarda d'une manière déconcertante puis hocha la tête. Honey applaudit et repartit s’asseoir sur les jambes de son cousin. Tout le monde attendit patiemment que la jeune fille ait sortit violon et archet et qu'elle se soit placée face à eux. Elle resta immobile quelques secondes, les yeux clos, semblant réfléchir. Puis l'archet se mit en action et les notes s'élevèrent.

La mélodie était joyeuse, quoique un peu nostalgique. Kaoru écoutait avec adoration, superposant ses propres souvenirs à ce cri du cœur musical. Il se revit en compagnie de Hikaru, alors qu'ils étaient enfants, jouant dans leur jardin, riant aux éclats, et faisant tourner en bourrique leurs nounous successives. Tout cela lui procura une joie incommensurable mais aussi de la tristesse car cette époque était révolue.

Quant il rouvrit les yeux, ils se rendit compte que tous ses compagnons étaient dans le même état et même que Tamaki et Haruhi pleuraient à chaudes larmes. Kyoya s'était laissé aller contre le dossier du canapé et écoutait d'une oreille attentive, le regard voilé.

Puis le jeune homme regarda Honey et Takashi. Le petit ange blond fixait sa cousine avec un sérieux qui lui était rare, tandis que son cousin fermait les yeux, visiblement  tourmenté. Tout deux connaissaient les raisons qui avaient poussé Yuna à jouer ainsi et semblaient en souffrir.

Après un dernier accord languissant et nostalgique, la musique mourut. Dans la pièce, les échos de l'ode à l'enfance résonnaient encore et l'assistance resta murée dans un silence recueilli. Kaoru en profita pour observer la jeune fille et vit qu'elle semblait mal en point : le visage blême, les traits tirés, les jambes tremblantes.

- Yuna ?

Ses cousins se levèrent et se précipitèrent. A peine Takashi l'avait pris dans ses bras, qu'elle chancela. Honey récupéra l'instrument qu'il rangea rapidement dans son étui avant de retourner au prés de la musicienne qui avait prit place sur le canapé. Il semblait hors de lui, ce qui fit blêmir ses compagnons.

- Depuis quand, demanda-t-il d'une voix qui aurait put charrier un iceberg.
- Honey, le supplia-t-elle d'une voix éteinte.
- Depuis quand, martela-t-il.

La jeune fille baissa la tête et resta silencieuse quelques secondes, prise d'affreux vertiges. Tamaki voulut apaiser leur sempaï.

- Honey, laisse-la reprendre ses esprits...
- Tu sais très bien que tu as besoin de ce traitement, explosa le dernière année, ignorant le King. Pourquoi t'obstines-tu à ne pas le prendre ?
- Parce qu'il ne me soignera pas, répondit-elle sur le même ton. Parce que ça ne fait que retarder l'inévitable. Qui ça pourrait déranger que je disparaisse, hein ?

Cette dernière phrase laissa les hôtes sans voix. Elle semblait si faible et tellement désemparée. Que lui était-il donc arrivée pour qu'elle en vienne à penser cela ?

Voyant que les cousins étaient incapables de réagir, Kaoru décida de prendre les devants et s'avança vers la jeune fille. Elle le fixa avec une expression de bête sauvage, les larmes aux yeux mais ne retira pas sa main quand il la prit.

- Nous, murmura-t-il. Pour Mitsukuni et Takashi, tu es importante et pour nous aussi, Yuna. En passant cette porte, tu as été intégrée à notre cercle. Tu fais partie des nôtres, à présent. Que ça te plaise ou non, ajouta-t-il en souriant.

Yuna l'observa, ses beaux yeux gris rougis par les larmes puis elle se jeta dans les bras de Honey qui la serra contre lui. Takashi posa une main bienveillante sur son épaule, les yeux voilée par les larmes qui retenait depuis le début. Tout deux le remercièrent d'un regard, pour avoir exprimé ce qu'ils avaient été incapables de dire.

Quand Yuna fut calmée, elle remercia Kaoru et promit de reprendre son traitement. Mais quelque chose clochait. Son regard, d'ordinaire si vif était éteint, fiévreux.

- Yuna ?

Elle lui sourit et se leva en chancelant. S'appuyant contre le canapé, elle garda un moment les yeux clos, prise d'affreux vertiges.

- Je crois que je vais rentrer... Je ne me sens pas très bien.

Takashi s'approcha d'elle et colla son front au sien et pâlit. Elle était brûlante. D'un signe de tête, il en informa son cousin qui se leva promptement.

- Je crois que l'on ferait mieux de partir, lança-t-il.
- Que se passe-t-il, s'alarma Tamaki.
- Elle a de la fièvre, expliqua Honey. Trop pour que ce soit anodin.

L’intéressée sourit, hagarde et fit quelques pas, dans l'intention de récupérer ses affaires. Kaoru réagit au quart de tour et vint se poster près d'elle. Il avait bien comprit qu'elle était bornée et qu'elle n'accepterait pas d'aide mais il fallait qu'elle se fasse soigner et dans les plus brefs délais.

- Yuna ?

Elle leva un regard vitreux vers lui et attendit chancelante.

- Est-ce que... Tu veux que je vienne avec toi ? Pour que tu ne sois pas seule pour...
- Ne t'embête pas avec moi, Kaoru. Tu n'as pas besoin de ça...
- Mais, ça ne me dérange pas... Au contraire...

Il marqua une pause, hésitant.

- J'aimerai apprendre à faire ta connaissance... Tu sais, j'étais sincère tout à l'heure. Ta musique est un don mais aussi une part de toi. Et je veux comprendre ce qui me touche à ce point.

Elle le considéra un moment, inexpressive, ressemblant à s'y méprendre à Takashi puis elle sourit en hochant la tête.

- Merci, souffla-t-elle en déposant un baiser sur sa joue.
- Alors, veux-tu de ma compagnie ? Hani et Mori ne pourront pas rester. Ils ont une réunion des dernières années.
- Je veux bien.

Elle consulta ses cousins qui hochèrent la tête. Hani saisit son portable et appela son majordome qui décrocha immédiatement.

- Yuna est rentrée. Elle a de la fièvre, il faudrait lui préparer une chambre et prévenir notre médecin. Elle sera accompagnée de Kaoru Hitachiin.
- Bien, monsieur. Dois-je prévenir votre père ?
- Oui. Il vaudrait mieux.
- Pardon pour ma question déplacée mais comment va-t-elle ?
- Pas très bien, répondit-il en le regardant du coin de l'œil. Elle a besoin de nous. Merci de vous en soucier, ajouta-t-il après une hésitation.
 - Tout le personnel a été malheureux à l'annonce de son départ. Son arrivée est une bonne nouvelle.
- C’est aussi notre cas, à Takashi et moi, répondit chaleureusement le petit blond en voyant sa cousine rire aux éclats devant une des scènes d’amour interdit des jumeaux. Bon, je dois vous laisser. La réunion des élèves des dernières années va bientôt commencer.
- Bien, monsieur. Je ferais envoyer une voiture à votre sortie.

Hani raccrocha et s’approcha de sa cousine qui posa ses yeux vert pâle sur lui et lui sourit. Il tendit sa main vers son visage et effleura sa joue.

- Tout le monde t’attend, à la résidence.
- Monsieur Moustache est toujours là ?

Mitsukuni sourit, amusée par cette appellation sortie tout droit de son enfance. Monsieur Moustache, c’était le second du cuisinier en chef. Yuna s’était attachée à lui et passait son temps dans la cuisine quand elle n’était pas en train de s’amuser avec ses cousins. Il avait une imposante moustache bien fournie et taillée avec beaucoup de style. D’après ses dires, il était anglais et avait étudié dans une école de cuisine française. Il ne vivait que pour son travail et les cinq enfants qui lui vouaient un culte quasi religieux et l’écoutaient avec attention lorsqu’il leurs révélait des secrets de cuisine. Yuna s’était toujours montré la plus assidue de tous et la plus douée. Elle adorait cuisiner en compagnie de son mentor. Etant la seule fille de la dernière génération, elle avait été plus choyée que Yasuchika et Satoshi pourtant de deux ans ses cadets. Ses oncles et tantes l’avaient chouchoutée comme leur propre fille, essayant de palier au manque d’une famille. Il lui était arrivée d’en pleurer mais jamais devant quiconque. Takashi l’avait bien surprise, un jour mais c’était la seule fois. Il l’avait alors pris dans ses bras sans dire un mot. Ça lui avait fait plus de bien que n’importe quel discours. Il n’avait pas prétendu comprendre sa douleur. Il avait juste cherché à ce qu’elle s’en débarrasse.

- Oui, il est toujours là, répondit enfin son cousin, la sortant de sa rêverie.
- Génial.
- Bon, allez-y, maintenant, fit-il à l’attention de Kaoru. Mon majordome vous attend. Prenez notre voiture.

Le jeune homme hocha la tête, regarda son jumeau un instant qui lui sourit, encourageant et passa délicatement son bras autour de la taille de la malade pour la soulever. Elle se blottit contre lui et ferma les yeux. Hikaru prit ses affaires et les suivit, pensif. Son frère était étrangement doux avec la jeune fille. Il se sentait soulagé pour lui qui avait tendance à se sacrifier pour les autres mais aussi triste car il n’était plus son seul centre d’intérêt.

Le problème ne venait pas de Yuna. Au contraire, elle permettait à son frère de s’ouvrir un peu plus. Non, le souci, c’était qu’ils étaient jumeaux et que leur relation restait très ambigüe et qu’il était d’un tempérament possessif.

- Désolé, Hikaru, fit son frère alors qu’ils entraient dans le parking.
- Y’a pas de mal, répondit celui-ci en renforçant sa prise sur la poignée de l’étui à violon. Elle a plus besoin de toi que moi et tu as su lui dire ce qu’elle voulait entendre.
- Je ne sais pas ce qui la fait devenir comme ça mais ça doit être vraiment terrible, murmura-t-il en la regardant dormir, un sourire béat aux lèvres.

Il fit discrètement signe à son frère de venir voir et lui montra la belle endormie, détendue quoiqu’un peu pâle. Il était vrai qu’elle dégageait un certain charme qui ne le laissait pas indifférent non plus. Ses cheveux étrangement immaculés, sa peau légèrement hâlée, son port altier, son allure de top model… Elle semblait venir d’un autre monde et avoir atterrit ici par inadvertance.

- J’aimerai bien lui faire essayer une de nos créations ou celles de maman, fit-il à son frère.
- Pourquoi ne pas adapter les vêtements à elle plutôt que le contraire ?

L’idée n’était pas mauvaise. Des habits basiques ne lui correspondraient sûrement pas. Elle serait belle, sans aucun doute mais ça ne refléterait pas sa personnalité.

- Mettons en place une période d’observation, proposa Hikaru. Après, nous élaborerons une ligne de vêtements pour elle. En attendant, présentons-la à maman quand elle sera remise sur pieds.

Son jumeau approuva avec enthousiasme et s’arrêta. Ils étaient arrivés près de la voiture et le chauffeur leur ouvrait déjà la porte. Kaoru déposa avec précaution la jeune fille sur la banquette et se tourna vers son jumeau qui confiait ses effets à l’employé.

- Donne-moi des nouvelles.
- Promis.

Il réalisa que c’était la première fois qui faisait quelque chose sans son frère sans en débattre avec lui au préalable. Et lui aussi semblait l’avoir constaté. Voyant son malaise, il le prit dans ses bras et le serra contre lui.

- N’en fais pas trop, dit-il simplement avant de s’écarter.

Kaoru hocha la tête, ému et rentra dans la voiture. Hikaru referma doucement la porte et regarda son double s’attacher et prendre avec précaution la jeune fille dans ses bras. Kaoru le regarda, inquiet et posa une main sur la vitre. Hikaru l’imita et finit par s’écarter pour laisser le chauffeur manœuvrer. Il regarda la voiture s’éloigner et quand elle disparut totalement de son champ de vision, il resta encore un moment, pensif.

Maintenant, il en était sûr : Kaoru avait eu le coup de foudre. Dans le cas contraire, il ne serait jamais parti sans lui. Malgré ce constat qui lui fit un peu mal, il était content pour lui. S’il était réellement amoureux et que Yuna lui rendait, il serait enfin capable de s’épanouir pleinement et de cesser de faire passer les envies des autres – notamment les siennes, son double – avant les siennes.

- Bon, c’est pas tout ça mais il faut que je rentre, dit-il tout haut pour essayer de chasser le sentiment de solitude qui l’envahissait.

Il repartit à pas lents, partagé entre joie et peine.

 
 
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