On approche, lentement mais sûrement de la conclusion. J'espère pouvoir respecter mes délais (Noël donc)...
En attendant, savourez ce chapitre qui s'est laissé désiré !
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L'après-midi fut pour le moins chargée. Holmes me proposa tout d'abord de passer à table, invitation que je déclinais en lui faisant savoir que j'avais déjà mangé. Il me répondit avec une moue infantile de laquelle je ris intérieurement. Je l'accompagnais cependant à table, ne refusant pas un verre de vin quand il me tendit ce dernier. Il entreprit alors de me compter plus en détails ce qui avait été découvert chez Helver : une photographie de Mme Castilla, qui avait permis d'affiner quelques détails du portrait robot, où l'on voyait un autre homme. Probablement l'un de ses complices. Ensuite, un numéro de téléphone noté sur un papier, que le propriétaire de Garrard avait confirmé être celui de sa boutique. Le fait que son employé ait disparu confirmait nos soupçons quand à l'homme : Il était de mèche avec les voleurs. Enfin, ils avaient trouvé une carte, qui semblait indiquer différentes cachettes. Devant mon étonnement qu'Helver ait pu laisser derrière lui tant d'indices, Holmes s'empressa de me dire que lorsque Lestrade et ses hommes étaient arrivés, ils avaient dû essuyer les coups de feux de trois hommes, avant que ceux-ci ne s'enfuient par une porte donnant directement sur une des rues adjacentes. Ainsi, Gregson avait couvert la bévue de son collègue en sa présence, ce qui me surpris encore plus que la révélation d'une escarmouche entre Helver et les forces de l'ordre.
En outre, Holmes me parla de ses suppositions quant à la personne qui m'avait suivie. Il savait comme moi qu'il ne pouvait s'agir que d'une troisième partie, une personne cherchant à s'approprier les diamants pour son propre compte et qui avait jugée que je pouvais potentiellement détenir des informations. Ou qui espérait remonter jusqu'à Holmes par mon biais. Pour autant, il n'avait pas d'idée sur l'identité de cette personne, et je vus là le moment parfait pour jouer mon joker. Bien que celui-ci ne portait qu'un sinistre présage, j'avais une certaine fierté à pouvoir ainsi impressionner mon ami.
« Holmes... Je crains d'avoir une bonne comme une mauvaise nouvelle. Toutes deux sont confondues en une seule, de sorte que vous n'aurez pas à choisir : je suis presque certain de l'identité de la personne qui me suivait. »
D'abord amusé, il devint rapidement sérieux en voyant mon air sombre. Et de fait, rien ne prêtait à rire dans ce que je sortis de ma poche. Cinq pépins d'orange.
Holmes se leva d'un bond, s'approcha de moi et de se que je tenais au creux de ma paume. Comme moi, il avait reconnu en un instant cette signature.
« Où et quand avez-vous reçu cet avertissement ? En quelles circonstances ?
- Pas de lettre, mais je pense que le doute n'est pas permis. Que ce soit vous ou moi, l'un d'eux nous vise. Ou peut-être ont-ils tous survécus au naufrage du Lone Star »
Il se soutint un instant à la table, avant de se ressaisir.
« Bien... Watson, il est temps de prendre notre revanche. Ils m'ont échapé une fois par chance, mais soyez sûr que cela n'arrivera pas deux fois.
- Et pour l'affaire ?
- Continuons comme si de rien n'était. Bien sûr, ils se doutent que nous savons. Une signature si singulière... Mais j'ai l'espoir de pouvoir faire d'une pierre deux coups, et j'ai l'intime conviction qu'il en est de même pour James Calhoun - ou l'un de ses seconds, qu'importe ! - espère de même. »
S'en suivit un silence pesant. Je fixais Holmes avec intérêt, n'ayant que rarement vu l'homme en pareil état. Il fulminait à la simple pensée de pouvoir enfin repayer l'humiliation qu'il croyait avoir subit.
« Connaissant la médiatisation de l'affaire, quelles sont les chances pour que notre homme ait eu vent de ma collaboration à l'enquête ?
- Elevées tout au moins, mais je pencherais plus vers une probabilité totale.
- De là, comment ne pas imaginer que l'homme retord et pervers au quel nous faisons face veuille s'emparer de ma - ou plutôt de nos - vies en plus des diamants ? La façon la plus simple de l'attraper sera donc sans nul doute de l'attirer jusqu'au butin convoité. Il ne sortira pas de sa cachette avant, soyez en sûr... »
Il nous restait donc à attraper nos voleurs. Si nous pouvions en plus nous occuper de Gary Helver, qui selon Scotland Yard et au vu des preuves trouvées chez lui, trempait dans de nombreuses affaires - notamment de drogues - le tableau serait complet.
Je dois avouer qu'à ce moment, plus que l'admiration que j'avais pour Holmes, c'est la peur qui me tordait sans cesse l'estomac qui me poussa à poursuivre l'enquête. En me souvenant des trois cadavres que mon poursuivant avait laissé derrière lui avant d'être laissé lui même pour mort, des heures passées sous sa surveillance, je ne parvenais pas à rester calme. Holmes avait insisté pour ne prévenir ni Gregson, ni Lestrade, ni même aucun des membres de Scotland Yard. Il estimait que seuls, nous avions plus de chances de mener nos voleurs et meurtriers jusqu'à leur défaite qu'avec l'aide d'inspecteurs. Pour ma part, j'estimais l'enjeu - nos vies ! - bien trop importante pour pouvoir jouer ainsi avec, d'autant qu'Holmes se trouvait encore pris de cette frénésie que j'avais aperçu tantôt. Certes, il était l'homme à l'intellect le plus fin et développé que j'avais eu l'occasion de croiser, mais aussi l'un des plus fragiles mentalement : la défaite lui faisait perdre tout ses moyens. Comment dès lors, être sûr que la folie qui s'était emparé de lui ne nous mènerait pas à notre perte ? Je décidais cependant de lui faire confiance. Il ne tenait qu'à moi de calmer la bête pour retrouver l'homme, de m'assurer qu'il ne serait pas aveugler par la proche revanche. J'étais alors persuadé d'être le seul apte à le comprendre et je pense que je n'avais pas tort.
Le repas s'était étendu, de sorte que lorsqu'Holmes attaqua son dessert, la faim commençait déjà à me retrouver. Je fus soulagé lorsqu'il m'apprit que Mrs Hudson avait préparé plus que de raison en apprenant mon retour. J'eus donc droit à ma part de Cobbler à la rhubarbe, pour mon plus grand plaisir. Le reste de l'après-midi passa alors que nous échafaudions étape après étape notre plan. Finalement vint l'heure de sortir, lorsque le soleil entama sa descente derrière les plus hauts bâtiments de Baker Street. Notre destination était toute tracée : il nous fallait aller là où j'avais aperçu l'ombre et Hanover Square étant pour le moins éloigné, c'est d'un commun accord que nous prîmes la direction du Regent's Park. Et plus précisément, celle de la South Villa, avec la ferme intention d'y pénétrer à la nuit tombée.
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Ah ah. Je me suis fait avoir comme un noob par la chronologie. A la base, l'ombre devait être celle d'Irène Adler, c'est ce qui m'avait semblé le plus logique. Sauf que nous sommes en 1887... Holmes et Watson ne la rencontreront pas avant 1888 ! J'ai envie de dire : dommage !
Mais bon, c'est pas plus mal. Ça m'oblige à me centrer sur la relation Sherlock/Watson, sans avoir à sortir Adler de l'équation. De toute façon, elle est mariée, ça n'aurait pas été si difficile... |