Et voilà, avant dernier chapitre (normalement). Plus peut-être un bonus (mais j'y crois moyennement). Profitez tant qu'il en est encore tant !
"C'est moi le chef, c'est moi qui dit quand c'est la fin ! ... C'est la fin..." - Napoléon, 1970
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J'entendis un objet fendre l'air à grande vitesse. Réagissant rapidement, je parvenais à éviter une partie du coup. Malgré tout la cane de mon assaillant vint frapper mon épaule. La douleur me fit tituber et je tomba à genoux, relevant la tête juste au moment ou le poing d'Holmes s'abbatait sur les côtes de notre agresseur. La précision et la force du coup furent telles que cinq craquement retentirent. Malgré tout l'homme se releva rapidement, comme insensible à la douleur, et s'élança sur Holmes, cane relevée. Celle-ci décrivit un rapide arc de cercle avant de fouetter du vide. Je me relevais lentement, avisant une ombre dans l'encadrure de la porte par laquelle était entré Holmes deux minutes auparavant. Alors que j'arrivais au contact de mon nouvel adversaire, un craquement sonore retentit ainsi qu'un hurlement bestial. Le bruit de genoux tombant au sol et ma connaissance des habitudes d'Holmes me permit d'arriver à la conclusion qu'il avait briser le poignet de son ennemi. J'esquivais un coup de cane sur la gauche avait de me retourner prestement et de faucher les jambes du deuxième homme, fracturant au passage son genoux. Je profitais qu'il soit à terre pour poser un pied entre ses omoplates. Le calme redescendit alors sur la South Villa, cependant perturbé par les gémissements de l'homme qu'Holmes avait mit au tapis. Dehors, deux lampes s'agitaient, signe que les gardiens allaient arriver. Assommant le second assaillant, j'allais chercher le petit sac, tombé au pied du mur. Par chance, son contenu ne s'était pas déversé au sol. Je n'eus cependant pas le temps de l'ouvrir qu'arrivaient déjà les vigiles. Ils reconnurent Holmes qui leur expliqua rapidement la situation. Lestrade et Gregson furent appelés dans les minutes qui suivirent, et nos deux criminels menottés.
En attendant l'arrivée des agents de Scotland Yard, mon attention se reporta tout naturellement sur le sac. Ses dimensions étaient modestes, un rectangle d'environ six centimètres sur dix. Sans être tout à fait plein, il était loin d'être vide et je l'on pouvait sentir de petits roulements l'animer lorsqu'on le secouait. Alors que j'allais l'ouvrir, Holmes m'en empêcha.
« Pas avant l'arrivée de Scotland Yard. Ils seraient bien capable de nous discréditer pour avoir tenté de voler l'un de ces diamants. »
Je soupirais avant de répondre.
« Cependant, ils ne pourront pas nous voler la une de demain. Plusieurs gardiens de nuit ont vu qui avait arrêté ces criminels.
- Je crains qu'ils en soient capables, sur tout en ces temps-ci. Rares sont les hommes qui refuseraient quelques florins en échange de leur silence... »
Un silence inconfortable s'installa, rapidement brisé par quelques paroles d'Holmes.
« J'ai commencé à questionner ces hommes. Malheureusement, il semblerait qu'ils ne savent vraiment rien de l'affaire Openshaw ou du Lone Star. Le fait que le nom de Gary Helver ne leur évoque rien non plus me laisse à penser que l'une ou l'autre des parties les a engagé... »
Je restais muet, ne sachant que répondre. Holmes n'avouerait jamais qu'il n'y avait pas qu'une question d'amour propre dans sa quête de revanche. Il en voulait personnellement à James Calhoun pour la mort d'Openshaw.
Les minutes suivantes furent passées dans le silence, à attendre Lestrade. Gregson ne pourrait pas venir, mais prendrait le relais des interrogatoires le lendemain. L'agent de Scotland Yard ayant insisté pour prendre notre déposition le soir même, nous nous trouvions dans l'obligation de rester sur place. Bien sûr, Lestrade ne se pressa pas. Le connaissant, son égo avait dû être vexé lorsqu'il avait appris que nous nous étions lancés de nous mêmes, sans même prévenir son service, dans la capture des criminels. De fait, il arriva près d'une demi-heure plus tard, nous laissant dans le froid de l'hiver approchant. Il me fit passer en premier, et me fit expliquer par deux fois notre aventure, pour vérifier qu'il n'y avait pas de changement entre les deux versions. Suite à ça il posa quelques questions, notamment sur le sac. Il fut soulagé d'apprendre que je ne l'avais pas ouvert et demanda à l'un de ses subordonnés de l'apporter. Il l'entrouvrit, et fit glisser jusqu'à sa main un petit diamant. Puis, secouant légèrement le sac, il fit tomber d'autres pierres, jusqu'à ce qu'un joyau, bien plus gros que les autres, tombe parmi les autres diamants au creux de sa main.
« Watson... Je vous présente le Hope, propriété de Lord Henry Francis Hope. Une pierre de presque 9 grammes, que Sir Garrard devait évaluer... Non que le propriétaire puisse sans débarrasser légalement, bien sûr »
La pierre était d'un bleu-gris et d'une pureté incroyables. Malgré l'obscurité, je pouvais le voir briller dans la main de Lestrade.
Je n'eus pas le temps d'admirer plus longtemps la pierre. Il fit appeler Holmes et me congédia. Selon toute vraisemblance, Holmes subit le même interrogatoire que moi. De ce que je voyais, cependant, il se montrait plus courtois encore que moi, tenant à remercier Lestrade de ne pas être intervenu sur ce coup là. Il laissait ainsi sous-entendre que ce dernier nous avait volontairement permis d'attraper les criminels. La manoeuvre était habile, ayant pour seul but de flatter l'égo de l'homme pour qu'il nous laisse tranquille plus vite. Aussi pour qu'il continue à laisser à notre disposition les ressources de Scotland Yard pour poursuivre l'enquête, et rattraper l'ex-capitaine du Lone Star. Lorsqu'enfin leur discussion fut terminée, Lestrade revint vers moi, suivit par Holmes.
« Sûr que Sir Henry Francis Hope sera bien content de récupérer son diamant... Enfin, moins que Mr Garrard. La somme qu'il aurait dû verser au fils Hope si nous ne l'avions pas retrouvé... »
Le ton sur le quel il avait dit nous me fit comprendre qu'il n'avait aucunement l'envie de laisser quelque lumière à Holmes. Il tenterait de faire rejaillir le prestige lié à cette affaire sur lui. Bien entendu, je ne comptais pas le laisser faire. Je décidais donc de m'atteler au présent ouvrage en rentrant.
Il nous fallut encore régler quelques menus détails et notamment signer quelques papiers. Le tout dura au plus quelques minutes, après les quelles il nous fut possible de rentrer enfin chez nous. Sur le chemin, je discutais avec Holmes de ses pistes. Il semblait que celles-ci étaient minces. Il était persuadé que les hommes avaient été engagés par Calhoun, les méthodes étant trop peu subtiles pour Helver. Pourtant, le vol du diamant semblait avoir été orchestré par ce dernier, d'après la demande de Lord Hope. Celui-ci espérait bien sûr toucher une indemnité pour combler ses dettes. Etait-il possible que Calhoun soit sous les ordres d'Helver ? La chose semblait peu probable. Il était donc envisageable qu'ils aient joints leur force face à leur ennemi commun : Holmes. Une fois rentré, je laissais mon colocataire occuper la salle d'eau, pour me consacrer à la rédaction d'un papier sur l'affaire qui me servirait non seulement comme base pour ma nouvelle, mais aussi comme article prouvant tant bien que mal le rôle majeur d'Holmes dans l'affaire. Il me faudrait l'apporter à la première heure aux imprimeries, le lendemain. Holmes sortit de la salle de toilette alors que je mettais un point final à mon écrit. Ses cheveux ruisselaient d'eau alors qu'il me fit signe, avec un sourire, qu'il allait se coucher et que j'avais donc tout loisir de faire ma toilette. Il disparut alors à l'étage.
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Pas de Yaoi, ni même d'allusion cette fois ! Ceci dit, je vous mets un peu de documentation sur le diamant Hope :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hope_(diamant)
Ainsi que sur son propriétaire dans les années 1880 (en anglais par contre) :
http://en.wikipedia.org/wiki/Francis_Pelham-Clinton-Hope,_8th_Duke_of_Newcastle
J'ai pris quelques libertés sur ce dernier... Désolé, encore une fois ! |