Le jeune homme marchait dans les rues sales et sombres de l'allée des Embrumes. En temps normal, il ne serait jamais venu ici. Mais en temps normal, il n'aurait jamais fait une bonne centaine de choses ces dernières années. Et ce soir, c'était un anniversaire très spécial. C'était le sien. Ainsi que celui de la plus grosses bêtise de sa vie. Et pour la deuxième année consécutive, il était seul pour le fêter. Alors, quelle importance s'il buvait un peu trop ou s'il allait dans un endroit peu recommandable? Plus personne ne le connaissait. Plus personne ne s'intéressait à lui. Personne ne l'attendait, personne ne le cherchait, personne ne l'aimait. C'était la pure vérité. S'il avait en cet instant croisé un de ses anciens camarades, ils ne l'auraient pas reconnu, et même s'ils l'avaient identifié, ils auraient détournés les yeux, gênés. Il n'était pas bien vu dans la société des sorciers. Ce n'était pas un Mangemort ou un traitre, c'était presque pire. C'était un lâche.

Il s'arrêta un instant devant la pancarte d'un pub et entra en haussant les épaules. Celui-là ou un autre, ça n'avait aucune importance. En passant le porte, il fut d'abord saisit par la fumée, puis par l'obscurité du lieu. Il s'assit au comptoir, regarda un instant les autres clients, et, satisfait de n'avoir reconnu personne, commanda du Whisky Pur Feu. Il tourna longtemps le verre dans sa main avant de le boire, laissant ses pensées miroiter dans le liquide ambré. Il voulait oublier... Tout oublier. Oublier qu'il avait aujourd'hui dix-neuf ans, oublier que c'était le jour le plus triste de sa vie. Oublier qu'il n'avait pas parlé à ses amis depuis deux ans. Oublier que le monde des sorciers le haïssait. Oublier les rires, les pleurs, les cris. Oublier la mort de Dumbledore et de tous les autres. Oublier l'âge de Teddy Lupin, oublier que ce dernier était orphelin. Oublier la mort de son frère, qu'il avait apprise par les journaux. Oublier les vacances avec sa familles, les bons moments avec eux. Oublier les cours de Poudlard, oublier les amis qu'il avait eu. Oublier la tente dans les bois. Oublier les larmes. Oublier le sentiment de honte. Oublier les retenues avec Harry, les blagues et leur complicité. Oublier les leçons de morales d'Hermione, sa gentillesse et son sourire. Oublier le sourire d'Hermione... C'était presque criminel. Il ne pouvait pas oublier les yeux de la jeune fille, sa bouche s'étirant délicieusement en un si joli sourire... Que faisait elle maintenant? Il s'en fichait. Il voulait juste revivre son sourire.

« -Bon anniversaire, Ronald Weasley, marmonna-t-il pour lui même, en avalant un sixième verre de Whisky. »

 *

Ron ouvrit les yeux trop tôt à son goût. Il avait un peu bu la veille et avait le plus grand mal à émerger. Heureusement pour lui, il ne travaillait pas ce jour là. Le jeudi était son jour de congé. Depuis la victoire d'Harry, il avait trouvé un boulot assez minable et mal payé, mais qui lui suffisait.

Cette nuit, comme presque toutes les nuit depuis deux ans, il avait encore revu les visages d'Harry et Hermione le jour où il les quitté. Hermione pleurait en l'accrochant, et Harry le fixait avec des yeux de haine. Et lui, comme un idiot, il partait. Il n'avait jamais pu revenir. La victoire s'était déroulée sans lui, et les gens l'avait oublié, le traitant comme ce qu'il était, un lâche. Après un mois de solitude passé à boire et à pleurer, il avait décidé de se reprendre en main. Il avait trouvé un petit studio pas cher dans un coin perdu du Chemin de Traverse, et un vendeur de chaudron avait eu assez pitié de lui pour l'employer dans sa boutique. Il nettoyait des sols et faisait reluire des surfaces en cuivre, étain ou or. Ron se montrait peu, il n'avait aucun vie sociale et encore moins sentimentale.

Il en était loin, de son poste d'Auror au Ministère et de son appartement au cœur de Londres avec Hermione. Chaque pensées pour ce qu'aurait pu être sa vie lui était douloureuse, et il referma les yeux. Sans hâte, il se leva enfin, alla faire du café et se brula, comme tous les jeudi. Il s'habilla doucement et sorti.

Même à cette heure matinale, les gens riaient dans les rues. Il ne les regarda pas. Les autres locataires de son immeuble minable étaient tous des gens en difficulté, qui avait eu des antécédents avec les Mangemorts ou qui en avaient été, ils le laissaient plutôt tranquille, même si Ron avait eu plusieurs fois à se servir de sa baguette en deux ans. Il traversa sans entrain de petites rues et se rendit à la Grande Bibliothèque de Londres. Le jeune homme y venait tous les jeudi depuis deux ans, à la mémoire de celle de Poudlard, qu'Hermione aimait tellement.

S'il était revenu... Ils auraient fait, après la guerre, de longues balades et il l'aurait emmener ici autant qu'elle aurait voulu. Bien sûr, Harry et Ginny seraient venu quelques fois avec eux, mais ça aurait été leur moment, celui qu'ils auraient voulu revivre à l'infini. Il soupira. Les pensées envers ses amis ou même sa famille était vraiment trop dures, et pourtant c'était les plus fréquente.

Ron entra dans la bibliothèque et s'assit à la table la lus proche de lui. Ce qui lui plaisait le plus dans le fait de venir ici, c'était d'observer les gens qui lisaient. Chacun avait une manière bien à lui, et c'était très instructif de voir comment quelqu'un tournait les pages ou refermait un livre. Il regarda un jeune femme blonde assise juste devant lui, une table plus loin. Elle semblait avoir à peu près son âge, et cherchait furieusement quelque chose dans le livre qu'elle tenait entre les bras. Ron eu un pincement au cœur. Hermione était pareille, convaincue qu'un livre contenait toujours la solution aux différents problèmes. Elle avait la même manière de s'énerver si les choses n'allaient pas assez vite. Il aurait voulu dire à la jeune femme en face de lui d'arrêter parce qu'il avait trop mal, mais elle n'aurait pas compris. Si c'était une sorcière, elle l'aurait regardé avec mépris, comme tous les autres.

Malgré tout, Ron en avait assez d'être seul, et avec un peu de chance, elle serait Moldue. Il s'approcha doucement et s'assit en face d'elle, ce qui lui fit lever la tête. Ron s'apprêtait à dire quelque chose, mais les mots ne purent franchir ses lèvres. Après tout ce temps, il s'en souvenait encore... Ces traits si chers à ses yeux. Il ne rêvait pas. Enfin, après une minute de silence, il parvint à prononcer un nom.

« -Hermione?

-Contente de voir que tu ne m'as pas oubliée, Ronald, répondit la jeune femme, les lèvres pincées. »

Ron eu l'impression que son univers de misère venait de voler en éclats.

*

« -Mais... Comment... Pourquoi... Enfin, je...

-Tu n'as pas changé... Je veux dire, physiquement. Tu es juste un peu plus maigre.

-Je ne mange pas très bien... Mais que fais-tu ici? Je suis heureux, bien sûr, mais... Toi, tu as changée. Pas ton visage, mais tes cheveux, tu... Tu m'as manquée, souffla-il enfin.

-Je ne suis pas venue ici de mon plein grès, si tu veux le savoir, dit-elle d'une voix aigre. J'ai des ordres du Ministère. Pour mes cheveux, c'est une coloration temporaire, je ne voulais pas être suivit. Et mes sentiments à ton égare sont un peu confus, je le crains. »

Chaque parole d'Hermione heurtait Ron de plein fouet. Elle n'était pas venue de son plein grès, elle ne pouvait pas dire qu'il lui avait manqué... Il savait que ce n'était qu'un juste retour des choses, mais cela faisait presque aussi mal que de ne pas la voir. Presque.

« -Pourquoi es-tu là? demanda-t-il.

-Nous, le Ministère et les Aurors, avons besoin de toi. Tu le sais, la guerre est finie depuis deux ans, mais nous nous battons toujours. Pas contre les Mangemorts, ils sont tous devenus calmes, mais il y a des gens... Des extrémistes. Ils ne croient pas à la rédemption des serviteurs de Voldemort, et ils cherchent à les tuer. Ce sont principalement des victimes de la folie du Seigneur des Ténèbres. Nous devons les empêcher de réduire les anciens Mangemorts, ou leurs familles, en chair à dragon. Seulement, nous manquons d'effectifs, tous nos agents ou presque se marient ou cherchent un autre travail, quand ils ne partent pas visiter les pays étrangers. Nous ne sommes en ce moment que cinq Aurors, et c'est trop peu pour le dernier coup que nous voulons mener. Il nous faut au moins une personne de plus, et nous ne savions plus vers qui nous tourner, les membres de familles de Mangemort courent trop de risque. Alors, j'ai... Nous avons pensé à toi. Après tout, tu n'as jamais changé de camps. Nous savions que tu habitais sur le Chemin de Traverse, enfin ça se disait, et nous t'avons observé pendant deux semaines. Il nous a parut évident que tu venais ici tous les jeudi, alors on m'a déléguée pour venir te parler.

-Oh, je vois... »

La voix de Ron mourut. Ils savaient qu'il vivait sur le Chemin de Traverse, mais personne n'était venu le voir. Il ne comptait pas. Mais c'était lui qui était partit, pas eux. Il n'avait que ce qu'il méritait.

« -Qui sont les quatre autres? reprit-il avec difficulté.

-Oh, euh... Harry, bien sûr, et Ginny. Il vont se marier. Et puis, Zacharia Smith et Susan Bones. Colin est à Saint-Mangouste, Dennis... Est mort il y a deux ans, George est partit loin il y a un an avec Angelina, il viennent de rentrer et les autres membres de L'AD sont éparpillés aux quatre vents, il passent de temps en temps mais nous n'avons pas de grande relation, ce n'est plus Poudlard. Quand aux anciens Aurors, ils ont tous pris leur retraite.

-Mais... Vous êtes tous devenus Aurors?

-Non, bien sûr. J'aurai du me douter que tu n'était pas au courant. Les vrais Aurors, Harry, Ginny et moi, avons décidés que les membres de l'AD pouvaient se joindre à nous s'ils le souhaitaient, et qu'ils étaient libre de partir quand ils voulaient. Il y a plein d'autres Aurors que tu ne connais pas, mais ils sont tous sur des missions en ce moment, c'est pourquoi nous sommes contraints de faire appel à toi. »

Contraint... Ce mot, dans la bouche d'Hermione pour le désigner lui, Ron, était affreux. Il n'avait jamais entendu plus laid.

« -Je...

-Tu n'es pas obligé de dire oui, si tu ne veux pas. Mais tu nous aiderais beaucoup, et puis... Tu connais déjà tout le monde, c'est plus simple.

-J'accepte. »

Ron n'avait jamais envisagé de refuser. Après tout, même s'il mourrait, ce serait toujours mieux que la vie morne qu'il menait. Il essaya de sourire, mais le cœur n'y était pas. Il brulait de demander à Hermione si elle était mariée, si elle avait quelqu'un... Il se contenta de la regarder dans les yeux.

Elle se leva sans un mot et lui fit signe de la suivre. Docile, Ron sa mit à marcher à coté d'elle. Être dans Londres, à coté d'Hermione, après tout ce temps, c'était presque... Irréel. Picadilly Circus et tous ces lieux qu'ils avaient visités ensemble, en rêve ou avant, ils les retrouvaient, mais ce n'était pas pareil. Pourtant Ron préférait cela à être assit tout seul à une table de la Grande Bibliothèque de Londres. Ils n'ouvrirent pas la bouche du trajet, et ce ne fut que devant l'entrée du personnel du Ministère de la Magie qu'Hermione se tourna de nouveau vers Ron.

« -Je ne connais pas trop la position des autres par rapport à toi, dit-elle, ils ne semblent pas te juger mais il est impossible d'avoir de réponse clair. Ginny est probablement la plus en colère, quant à Harry... Je ne sais vraiment pas, reprit-elle d'un ton désolé. Tu verras par toi même. »

Hermione franchit une porte marquée "Danger" et ils se retrouvèrent devant une cheminée. Dans un coin, un tas de poudre verte attendait, et Ron et la jeune femme se mirent à deux dans la cheminée. Elle lança la poudre en annonçant d'une voix claire leur destination. Juste avant d'être entrainés dans les flammes vertes, elle regarda Ron dans les yeux et lui dit:

« -Au fait, bon anniversaire, Ron. »

Ron ne s'était jamais sentit plus heureux depuis deux ans.

*

« -Alors, nous sommes au deuxième niveau, expliqua Hermione. Tu as un badge du personnel, il est sur ton bureau. Tu es dans le boxe entre moi et Zacharia. Tu dois être ici à huit heure tout les matins, nous sommes souvent les premiers au Ministère. Harry expliquera tout à l'heure quand nous attaquons et passera en détail notre matériel. Tu as un logement de fonction pour le temps de ta mission, il est dans l'immeuble en face, nous sommes voisins. Zacharia et Susan habitent dans une autre rue et Harry et Ginny louent un appartement près de King's Cross. J'ai fait le tour... Tu fais comme tu veux mais nous avons l'habitude de manger vite à midi et ensemble le soir. Les entrainement se font par deux, autant te dire tout de suite que tu es avec moi. Je ne vois rien de plus, tu as des questions?

-Non, répondit Ron qui tentait d'absorber le flot d'informations. Depuis quand ne suis-je pas venu ici? La dernière fois, c'était avec vous, sous les trais de ce petit sorcier, Reg Cattermole.

-Oh... Euh, reprit Hermione, il est venu nous voir après la chute de Voldemort, lui et sa femme vont bien.

-Je suis content de penser que j'ai au moins fait quelque chose de bien pour quelqu'un. »

Hermione ne répondit pas et ils prirent un ascenseur qui les mena au deuxième étage. Ron se prépara, tout le long de sa marche derrière Hermione dans la couloir, aux retrouvailles avec Harry. D'après Hermione, ce dernier était furieux. Il avait bien sûr toutes les raisons, mais Ron aurait bien aimé qu'il lui pardonne, il lui avait tant manqué.

La jeune femme et lui arrivèrent devant une porte sur laquelle un écriteau en bronze proclamait "Bureaux des Aurors". Elle se tourna vers lui et pour la première fois depuis qu'ils s'étaient retrouvés, elle lui adressa un signe d'encouragement. Ce n'était pas son sourire, mais c'était mieux que rien. Ron respira un grand coup. Hermione entra dans la pièce et il la suivit. Devant eux se tenaient deux jeune gens que Ron reconnu aussitôt. Il se souvenait très bien de Zacharia Smith, qui avait été très septique quand on lui avait parlé pour la première fois de l'AD, mais qui s'était finalement révélé assez sympathique. Susan Bones fut plus difficile à identifiée, car elle avait beaucoup changée et que le jeune homme, du temps de sa scolarité, ne la connaissait pas bien. Tous deux étaient penchés sur une carte et s'étaient relevés à l'entrée de Ron et Hermione.

Un silence gênant s'installa. Enfin, ce fut Susan qui le brisa. Elle s'approcha de Ron et le prit dans ses bras, malgré le fait qu'ils ne s'étaient, par le passé, parler qu'une fois ou deux.

« -Comment vas-tu? Oh, tu as maigri!

-Oui, je... »

Ron fit une pause. Comment expliquer, comment remercier cette jeune femme qui semblait le considérer encore comme un ami alors que lui n'avait qu'une bien piètre opinion de lui-même. Maladroitement, il lui rendit son étreinte.

« -Je vais mieux, ne t'inquiète pas pour moi. Merci beaucoup, dit-il sincèrement. »

Susan le lâcha et recula d'un pas, laissant Zacharia passer devant elle. Il tendit une main à Ron que ce dernier serra un peu mollement, ne sachant pas sur quel pied danser.

« -Je suis content que tu ais accepté notre proposition.

-Merci... souffla le rouquin.

-Nous manquons de gens comme toi, et ça me fait plaisir de te revoir.

-Tu as oublié le « Enfin », Zacharia. « Ça me fait plaisir de te revoir enfin. », dit une voix amer provenant du fond sombre de la salle. »

Ron pivota vers l'endroit d'où provenait la voix. Il aperçut d'abord une tignasse rousse et une ravissante jeune femme sortit du coin d'ombre.

« -Ron!

-Ginny... »

Ron reçut sa sœur en plein dans le ventre et la serra très fort, comme s'il ne voulait plus jamais la lâcher. Elle se détacha enfin et il put l'admirer. Elle avait grandit mais n'avait pas tant changée, juste au niveau des yeux, qui semblaient moins rieurs qu'autrefois. Elle le regarda dans les yeux et le gifla.

« -Espèce d'abruti fini! cria-t-elle, semblant oublier momentanément les autres. Tu n'aurait pas pu revenir avant?! Oh, je te déteste... Non, je t'ai détesté... siffla-t-elle. Oh oui, je t'ai littéralement haïs pendant quelques mois. Je voulais juste que tu reviennes. Tu n'es même pas allé au funérailles de Fred, lui reprocha-t-elle.

-Ce n'est pas vrai, j'étais là. Je me suis juste caché.

-Tu étais là... répéta-t-elle sans comprendre. Mais pourquoi n'es-tu pas venu nous voir?! dit-elle plus fort en le frappant une nouvelle fois.

-Trop honte, murmura doucement Ron en reprenant son souffle.

-Te rends-tu compte?! Tu m'as... Tu nous as énormément manqué, Ron. »

Ginny le reprit dans se bras et Ron sut que, même si elle avait eu du mal, même si cela avait été la chose la plus dure de sa vie, sa sœur l'avait pardonné. Il sourit, cela faisait longtemps, plus de deux ans que quelqu'un ne lui avait pas dit qu'il l'aimait.

« -Ginny? J'ai trouvé, je sais... »

Le jeune homme qui venait de sortir de la pièce adjacente se tut. Il fixa Ron quelques secondes et s'avança dans sa direction. Ron eu soudain très peur de son meilleur ami. Celui-ci devait être furieux. Pire que ça, même.

Harry était toujours le même, avec sa cicatrice sur le front et ses lunettes. Ses cheveux en bataille étaient d'un noir de jais et ses yeux verts, comme des années au par-avant. Ron revit furtivement leur première rencontre, sur le quai de King's Cross. Harry n'arrivait pas à trouver l'entrée du quai 9 3/4 et s'était sa mère qui l'avait renseigné. Puis, dans le train, ils avaient parlé jusqu'à l'arrivée d'un petite fille brune qui cherchait un crapaud et qui avait fait de la magie avant leur tout premier cours. C'était ça, le trio. C'était eux, et Harry ne pouvait pas l'avoir oublié.

Ron remarqua qu'il pleurait presque et s'aperçut qu'Harry aussi avait les larmes aux yeux. Sans un mot, il l'étreignit.

« -Ron... Pourquoi? demanda le jeune homme brun. J'ai tellement regretté. Une victoire sans toi, ce n'était pas vraiment une victoire, tu sais. Je voulais tant que tu reviennes!

-Moi aussi, sanglota Ron comme un idiot. Désolé, je suis désolé...

-Ce n'était même pas ta faute... Ce médaillon était néfaste, tu n'étais pas vraiment toi-même. C'est moi l'idiot, moi qui aurait dû te courir après.

-Harry...

-Ça va, ce n'est rien. Je pensais, commença Harry avec sincérité, je pensais qu'on ne se verrait plus jamais. »

Ron ne dit rien. Il avait aussi pensé cela, plusieurs fois. D'ailleurs, il avait encore du mal à se dire que ce n'était pas le cas. Enfin, il reprit :

« -Harry... Merci. Toi aussi tu m'a manqué.

-De rien, dit l'autre en s'essuyant les yeux. Après tout, on est ami, non?  »

Ron regarda Harry dans les yeux et sourit. Hermione s'était trompée, Harry ne lui en voulait plus, plus du tout. Il avait eu du mal à se faire à l'idée de son retour, mais ça allait, à présent. Le seul problème, c'était Hermione. Hermione qui, elle, en voulait toujours à Ron, apparemment.