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Je serai là
Par Tamihisa
Harry Potter  -  Drame/Action/Aventure  -  fr
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Chapitre deux

CHAPITRE DEUXIEME

 

 - Parkinson...

Sa voix n'avait été qu'un souffle mais la jeune femme l'entendit et se leva, retirant sa capuche alors qu'elle se tournait dans sa direction.

 - Bonsoir Potter.

Elle semblait avoir prit cinq ans.

Et Grégory arriva à ce moment précis.

Harry jeta à Goyle un regard inquiet. Ce dernier restait debout simplement en se tenant aux battants de la porte, le teint plus pâle qu'ordinaire, des tremblements dans tous ses membres.

Parkinson semblait heureuse de le voir, presque soulagée. Quand bien même l'homme qui venait d'arriver n'avait presque plus rien en commun avec celui qu'elle avait quitté quatre mois auparavant : Grégory avait perdu tellement de poids qu'il en était arrivé à la limite du très maigre. Ses joues avaient fondues, ses doigts potelés d'autrefois avaient perdus leur chaire, son cou laissait paraître ses tendons. Elle ne pouvait pas discerner le reste du corps de son ancien camarade de classe mais au vu de la taille beaucoup trop grande des vêtements qu'il portait, il devait avoir perdu environ la moitié de ses feux 85 kilos. Seuls ses yeux lui renvoyait le Grégory d'autrefois : un peu d'innocence, un peu d’hébétement. Et beaucoup d'incompréhension aussi.

Elle le regarda essayer de parler, reprendre un peu de souffle comme s'il ne voulait croire ce qu'il voyait en face de lui. Comme s'il avait vu cette scène des milliers de fois dans ses rêves et qu'au réveil le cauchemar recommençait... Mais elle était heureuse, il était en vie... Elle aborda un sourire.

 - Je suis contente de te voir. Nous croyons que tu étais mort...

Grégory, après plusieurs échecs, réussit à articuler :

 - Je... J'ai toujours cru... toujours... que toi et les au... les autres... vous aviez été tué... réussit-il à avouer, la voix tremblante et les larmes commençant à couler le long de ses joues creuses.

 - Je suis désolée... lâcha-t-elle dans un souffle en s'avançant vers Grégory, Grég', je suis tellement désolée...

 - M... Mais pourquoi.. ? Pourquoi vous ne m'avez pas contacté ? Alors que...

 - Grég'... On était persuadé que tu étais mort... On allait partout où la guerre faisait rage et nous ne t'avons pas vu... Si tu savais... Merde, Grég', souffla-t-elle alors qu'elle venait de s'arrêter juste en face de son ami, si tu savais comme on a pleuré...

S'en fut trop pour Grégory. Sans prévenir il embrassa Pansy, la serrant fort contre lui, pleurant sur son épaule, hurlant contre son corps, répétant qu'elle était en vie, en vie, en vie... Puis, d'un coup, il s'effondra. Purement et simplement. Pansy réussit à le tenir, aidé par Harry et McGonagall, qui était restée sur sa chaise, pleurant de joie en regardant ce qu'il venait de se passer. Pansy regarda plus attentivement son camarade, le détaillant et semblant réaliser à quel point il avait changé.

 - Par Merlin... Il est si mince... souffla-t-elle.

 - Oui, acquiesça Harry, au moment de l'attaque du train, il était partit chercher d'autres friandises tu te souviens ? Il ne s'est jamais pardonné de ne pas avoir été là avec nous... Personne ne savait ce que vous étiez devenu, beaucoup, dont Grég', pensaient que vous étiez mort pour une quelconque raison ou que vous vous étiez rallier à Voldemort, expliqua-t-il les yeux rivés sur son ami inconscient. Il s'est sentit tellement seul... Il est le seul Serpentard du château tu sais ? Au début il a voulu aller se battre mais penser qu'un d'entre vous pouvait être derrière un des masque l'a bloqué et il s'est fait agressé. Depuis il dépérit, ne mange presque plus, perd du poids à vu d’œil, ne sourit ni ne blague. Il reste à la bibliothèque a éplucher des livres, nous donnant des noms de sorts, faisant des inventaires... Il reste si souvent seul...

Une larme s'écrasa sur le front du Serpentard. Pansy se pencha et posa ses lèvres sur son front, le tenant fermement entre ses bras.

 - On l'a tellement de fois pleuré... Vincent ne tenait pas. Ils sont amis depuis leur enfance, ils n'avaient jamais été séparé plus d'une semaine, était toujours l'un avec l'autre. De vrais pots de colle, plaisanta-t-elle. Quand le train a été attaqué, nous ne savions pas si le reste des wagons avait été décimé et... Professeur, coupa-t-elle, est-ce que vous pouvez l'accompagner à l'infirmerie ? Je pourrai le voir après ?

MacGonagall accepta, fit léviter le corps fatigué de Grégory et partit à l'infirmerie. Lorsqu'elle eut quitté la pièce, Pansy s'excusa auprès de Harry et continua son histoire.

Elle et le reste des Serpentards avait été embarqués de force par leur parents majoritairement. Au départ, ils pensaient qu'elle et la bande faisait semblant de fraterniser avec l'Ennemi mais avaient bien déchanté lorsqu'ils avaient comprit que leurs enfants se fichaient de la guerre, de leurs idéaux, du « sang pur » et même, dans une certaine mesure, du Seigneur des Ténèbres.

Alors ils avaient été puni.

 - Mes parents sont des monstres de base, ceux de Draco et de Nott sont bien plus cléments mais Zabini, Crabbe et moi avons véritablement connu l'enfer...

Pour illustrer ses propos, elle retira sa cape, releva son pull sur son dos et baissa légèrement son pantalon : une très large cicatrice barrait son corps, d'autres plus fines se croisaient tout autours, comme si elle avait été battu par une ceinture et des fouets.

 - La torture moldue du Moyen-Âge a toujours été très appréciée de mes parents, dit-elle en grinçant des dents. Ça a continué comme ça pendant plus d'un mois et demi, sans réelle interruption. Puis un jour, ils sont tous partit, nous laissant seuls dans les cachots du Manoir Malfoy alors Draco a appelé un elfe de maison. Je n'aurai jamais cru penser cela un jour, mais c'est fort pratique ces petits êtres ! Comme il était fils des Malfoy et que ses parents ne l'avaient toujours pas renier... Oui Potter, je ne suis plus la fille Parkinson, j'ai été déshéritée officiellement il y a trois mois. Comme Draco était toujours « fils » Malfoy, l'elfe nous a fait sortir, lui et nous autres des cachots. En récompense Draco lui a offert son pull. Tu sais que c'est beau, Harry, un pull dans les mains d'un elfe ? Il a disparut après ça, en nous ouvrant toutes les portes unes à unes. On a pu sortir comme ça. On est allé à Gringotts, Draco a récupérer tout son propre argent et nous avons disparut après cela. On ne savait pas quoi faire, ni où aller alors nous nous sommes cachés dans le monde moldu. On a dû apprendre à se servir d'une télévision et de tout pleins d'autres trucs farfelus, ainsi on restait en contact avec les diverses attaques. Un jour, l'immeuble en face du notre a été victime de nos parents. De nos fenêtres on voyait des gens courir et mourir. On vous a vu aussi, j'ai reconnu Fol'Oeil... C'est ce jour là qu'il s'est fait tuer... C'est d'ailleurs grâce à cette mort que nous avons -enfin Blaise, c'est lui qui a eu l'idée- décidé d'agir. Nous ne faisons donc pas partit des rangs du Seigneur des Ténèbres mais nous ne sommes pas non plus totalement de votre côté : nous nous appelons les Aigles. On tourne régulièrement dans les zones les plus vulnérables et quand une bataille éclate, nous essayons de sauvez le plus de gens possible de votre côté ainsi que du côté moldu. On jette toujours des sorts d'oubliette... On se considère un peu comme des héros de l'ombre, plaisanta-t-elle. Et on a peur chaque fois qu'une bataille commence. C'est effrayant de voir tant de blessés par jour... Vraiment effrayant...

Puis, après une courte pause :

 - Par contre, je sens que les autres vont sauter de joie quand ils vont apprendre que Grégory est en vie ! Si jamais tu aperçois Vincent dans le parc, conduit-le à Grég', fini-t-elle un grand sourire aux lèvres.

Harry acquiesça. Il n'avait rien dit de tout le discours de sa camarade, écoutant presque religieusement ce qu'elle avait à dire. Ainsi ils étaient en vie. Cette nouvelle allait faire plaisir à bon nombre de ses camarades.

 - Vous allez bien donc... Pourquoi avoir mit autant de temps à vous manifester ?

 - Je te l'ai dit, nous nous considérons comme des héros de l'ombre, nous sommes un peu vos anges gardiens, ceux qui veillent sur vous. Nous ne lançons aucun sortilège contre vos adversaire, nous ne faisons que vous protéger, vous apporter les premiers soins et vous déposer sans trop de dommages devant la porte du pub ou les grilles de l'école suivant l'endroit que vous risquez le plus de fréquenter sur le moment. Ce n'est pas vraiment un parti prit et c'est pour cela que nous ne voulions pas vous avouer notre présence tout de suite, de peur que vous ne voyez pas l'importance que nous pouvions avoir.

 - Je peux t'assurer que tous le monde à présent voit à quel point vous pouvez l'être, important.

Pansy sourit et le remercia avant de lui dire qu'elle allait bientôt partir mais qu'elle voulait laisser un message à Grégory en personne avant son départ.

Harry la laissa se lever mais la retient quelques secondes de plus par une question :

 - Comment va Malfoy ?

La jeune femme s'était retourné vers lui.

 - Comme un amant loin de sa moitié. Comme un adulte mort de peur à l'idée de voir les gens qu'il aime tomber. Un peu comme Grégory, mais en beaucoup moins pathétique. Son sourire se figea puis elle répondit plus sérieusement : Il va bien Potter. Il essaye de ne pas penser à la mort.

Harry n'avait pas répondu. Harry n'avait pas comprit. Harry était perdu. « Comme un amant loin de sa moitié. ». Alors Malfoy en avait parlé à Parkinson.. ? Cela ne l'étonnait pas plus que cela mais il aurait préféré que cela reste entre eux. « Un amant » hein ? Lui aussi le considérait comme tel. Et savoir qu'il était en vie et veillait sur lui lui faisait aussi mal qu'il le soulageait.

 

°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°

 

L'école avait été tenue informée des agissements de ceux qu'ils pensaient décédés et la grande majorité des habitants les considéraient comme de véritables héros.

Grégory semblait aller mieux, il mangeait toujours avec aussi peu d'appétit qu'à l'accoutumé mais ne semblait plus aussi fatigué, plus aussi vide. Il avait raconté à Harry qu'à son réveil à l'infirmerie, il avait été persuadé que ce qu'il venait de se passer n'avait été qu'un rêve de plus sauf qu'il avait trouvé sur sa table de chevet une lettre de Pansy lui racontant tout, lui promettant qu'elle reviendrait avec les autres, qu'ils ne le laisseraient plus tomber. Alors il a commencé à espérer. Il revivait. Et c'était bon de le voir ainsi. Il contaminait les autres par sa nouvelle bonne humeur, ses nouveaux sourires.

Après le départ de Pansy, Harry était allé retrouver ses meilleurs amis qui l'attendaient dans leur salle commune.

Ron et Hermione étaient allés à l'infirmerie alors qu'il recherchaient Harry, avaient vu Lupin, la tête dans le bocage, qui les avait rassuré. Alors ils avaient décidé de l'entendre dans leur tour.

Quand il était revenu et avait annoncé la nouvelle des Serpentards survivants, beaucoup d'élèves avaient pleurés, pleurés de joie, de soulagement, certains voulaient les voir, les remercier pour avoir sauver un membre de leur famille, une de leur connaissance qui avait également disparut sans qu'on sache par qui. Ron en faisait parti, demandant sans cesse à Harry s'il savait où les Serpentards se trouvaient. Harry l'informa qu'ils comptaient revenir, que de toute évidence, ils les recroiseraient sur le champs de bataille.

George se remit plus vite que prévu de ses blessures, en une semaine il pouvait de nouveau se lever et marcher. Avec un appui certes, mais il était autonome.

Ce fut une semaine après le retour de Pansy que les Aigles débarquèrent presque au complet à Poudlard avec à leur tête Blaise Zabini et Pansy. Les grilles du château, qui ne pouvaient s'ouvrir qu'à l'approche d'un alliés de l'Ordre, s'étaient déverrouillées dans un bruit de ferraille. Alors une bonne partie du château était sorti voir qui pouvait arriver ainsi, alors qu'aujourd'hui était un jour particulièrement calme, sans bataille.

La surprise fut grande quand on reconnu leur visage, leur démarche alors qu'ils s'avançaient tous silencieusement vers les marches du château.

Harry alla à leur rencontre, les invitant à entrer, les regardant tous les uns après les autres. Il n'y avait pas que des Serpentards de Septième année : Harry reconnu une ancienne petite-amie de Blaise qui devrait être actuellement en Sixième année, d'autres étaient beaucoup plus jeunes. Un petit garçon en tout point semblable à Zabini était pendu à ses bras.

Les nouveaux venus étaient impressionnant : tous portaient la même cape, les mêmes sacoches, les mêmes vêtements. Ils devaient être une vingtaine et pourtant la moyenne d'âge ne devait pas dépasser les quinze-ans. Harry ne vit pas Draco mais ne s'en formalisa pas de suite : Grégory venait de descendre les marches et s'avançaient vers eux, les jambes raides à la manière d'un automate. Vincent se dégagea du groupe en courant, allant à l'encontre de son ami, le percutant et le serrant fort, très fort dans ses bras, retrouvant un frère. Alors d'autres vinrent et grossirent le cercle, encerclant Grégory, cherchant un contact avec lui, cherchant à le retrouver. La scène était belle, et émouvante, si intime et sincère que beaucoup se détournèrent, d'autres souriaient, montraient leur joie, d'autres leur peine car ils ne virent pas celui ou celle qu'ils espéraient revoir. C'était fort, et beau. Heureux et pourtant, pourtant tellement triste.

Après bien des larmes et des accolades, Minerva les invita à prendre place dans la Grande Salle. Un dîner improvisé fut servi, chacun se servait comme bon lui voulait. Hermione demandait des renseignements sur Pansy, sur la vie qu'elle menait, sur les personnes qu'elle avait pu sauver. Harry pu voir Neville se faire entraîner par deux Serpentards et crû distinguer le mot « botanique ».

Neville faisait, depuis l'attaque du Poudlard Express, partit des élèves qui s'occupaient des jardins et potagers de l'école ; il en était d'ailleurs la tête, faisait des commandes dans plusieurs pays, partait quelques fois récupérer lui-même certaines pousses. Lui et Rogue s'entendaient bien mieux qu'à l'époque où Neville était son élève. Rogue ne sortait presque plus des cachots, toujours a confectionner des potions ; il avait été mutilé lors d'une attaque. Les Mangemorts avaient cru à sa mort alors qu'un couple de sorcier l'avait ramener en urgence au château. Cette nuit-là il perdit une de ses jambes. La sorcellerie a ses limites : elle peut faire repousser un os mais pas un membre, pas entièrement, surtout lorsque le sort qui a contribué à cette mutilation était un sort de Magie Noire. Depuis son ancien élève et lui-même s'activaient à la confection de potions diverses afin d'aider au mieux ceux qui partaient au combat.

Harry allait voir Rogue quelques fois, lui demandait conseil ou apportait une quelconque aide. Ils étaient loin d'être devenu les meilleurs amis du monde mais il y avait un certain respect qui s'était installé entre eux.

Les choses changeaient.

 - Ça fait longtemps, fit une voix à côté de lui.

Harry se retourna vers Blaise, heureux de le voir là.

 - Beaucoup trop.

 - La dernière fois que je suis venu ici, il y avait aussi un buffet et autant de monde. Mais l'atmosphère et les visages étaient bien différents.

Harry reporta son attention sur les personnes présentes dans la salle, la mine sombre, les vêtements déchirés, boueux, noircis de sang séché par endroits, les cernes mangeant les visages.

Le contraste était affolant.

 - La dernière fois les gens dansaient.

Zabini rit d'une voix enrouée, rauque et basse, presque comme si cela faisait des années qu'il n'avait pas sortit ce son de sa gorge.

 - J'ai aperçu la tombe d'Howell...

 - Oui. Ses parents sont morts le jour où nous nous sommes fait attaqué, quelques heures plus tôt. C'était sa seule famille alors nous les avons amené ici. Elle est avec eux.

Maria Howell. C'était la Serdaigle à robe argentée qui lui avait proposé de danser. Elle était d'ascendance moldue.

 - Tu ne trouves pas ça un peu glauque ? De mettre sous le nez de parents moldus des tombes qu'ils pourraient remplir d'un instant à l'autre ? Comme s'il fallait leur montrer encore et encore qu'ils sont différents. Je trouve ça cruel...

Et ça l'était, Harry le savait. Une demie douzaine de famille avaient jugé cela inconvenant. Mais leurs enfants avaient envie de pouvoir rendre visite à leurs amis. Même si ceux-là étaient aujourd'hui de l'autre côté. Et où aller enterrer ses gens si ce n'était ici ? Harry n'avait pas envie d'y réfléchir.

Blaise comprit par le regard terne de son camarade qu'il avait touché un point sensible.

 - Tu as les amitiés de Draco.

Harry se tourna vers lui, les sourcils levés.

 - Où est-il ?

Il jugea qu'il avait assez attendu. Il voulait savoir. Savoir pourquoi Malfay n'était pas là avec eux. Pourquoi il n'était pas là avec lui.

 - Ne t'inquiète pas, commença Blaise, semblant lire dans ses pensées. Il est en vie et va bien. Il doit traiter affaires avec des gens d'Allemagne et sa réunion s'éternise.

Puis après un silence.

 - Il aurait largement préféré être ici d'ailleurs...

 - A ce point ?

La question eut le mérite de le faire sourire.

 - Tu lui manques. Pas besoin de paroles pour que lui et moi nous comprenions. On est ami depuis bien trop longtemps pour qu'il me cache ce genre de chose. Et Pansy est une fille incroyablement perspicace à ce que j'ai cru comprendre.

Il faisait bien sûr allusion à la semaine passée, Harry le comprit très bien.

 - Je viens de discuter avec Ron. Il est triste que tu ne veuilles pas lui en parler. Mais il comprend, ajouta-t-il. Il comprend qu'aujourd'hui rien n'est facile et parler de ces choses là peut être futile quand on sait qu'on peut mourir à tout instant. D'un autre côté, ça doit être soulageant d'en discuter un peu. Après tout, termina-t-il en se tournant vers un Harry complètement surpris, votre petit jeu dure depuis longtemps déjà.

Devant la mine de Harry, Blaise se permit un large sourire avant de partir vers MacGonagall. Quand à son interlocuteur, il resta prostré un certain temps avant de s'enfuir aussi dignement possible de la Grande Salle.

 

°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°

 

Draco n'était pas venu. Harry apprit plus tard dans la soirée par Pansy quel était son rôle dans l'Aigle. Malfoy était le trésorier du groupe : il partait parfois plusieurs jours pour négocier certains produits à l'étranger (comme ce soir) et comptait l'argent que leur organisation recevait. Pas beaucoup d'après Pansy, mais bien assez pour qu'ils aient un espace décent où vivre tout en achetant de quoi soigner.

Pansy ne parla pas de l'endroit exacte où ils se cachaient, de peur qu'on ne reconnaisse trop facilement les personnes qui viendraient les voir, ce que Harry consentit.

Vincent avait réussit à convaincre Blaise de dormir au château cette nuit-là afin de rester avec Grégory. Le pauvre ne savait plus où donner de la tête, répétant souvent que tout ceci ne devait être qu'un rêve. Tous ses amis lui avaient parlé, étaient resté quelques temps avec lui, le forçant sans qu'il s'en rende compte à manger trois sandwich, lui qui depuis longtemps en mangeait moins de la moitié.

Vint le moment où Blaise annonça qu'ils devaient rentrer, qu'ils avaient encore des choses à préparer mais qu'ils reviendraient d'ici quelques jours. Juste avant de partir Blaise avait demandé à Goyle s'il voulait se joindre à l'Aigle. Malgré toute la joie que pouvait lui procurer cette proposition, le concerné refusa, expliquant que même s'il ne se battait pas, même s'il restait dans le château sa place était ici, qu'il avait trouvé comment aider les autres à la bibliothèque, qu'il recherchait tout sortilège, toute potion, toute plante qui pouvait être utile. Qu'il était en quelque sorte devenu une Mme Pince, en beaucoup plus agréable. Alors Blaise le laissa, l'embrassa une dernière fois et informa Vincent qu'il devait être de retour chez eux avant le départ qu'ils avaient convenu. Puis ils partirent. Alors Vincent et Grégory se dirigèrent vers leur salle commune, où personne n'avait mit les pieds depuis trois longs mois.

Les jours passèrent, assez calmes. Tellement qu'on décida d'aller s'occuper du Chemin de Traverse, essayant de réparer, faire un nouveau passage. Beaucoup de membres y participèrent, faisant tout de même des rondes régulières, au cas où.

Oui, tout était calme. Jusqu'à ce Flitwich soit percuté d'un sort...

 

°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°

 

 - Écartez-vous !

Les sorciers regroupés devant les diverses salles servant d'infirmerie s'éloignèrent, laissant passer Lupin soutenant l'ancienne directrice de l'école, le visage ensanglanté, se tenant tant bien que mal le ventre, qui saignait abondamment. Neville, en blouse d'infirmier, s'activa auprès d'elle, regardant ses blessures, hurlant qu'on lui apporte telle ou telle potion, telle ou telle onguent, marmonnant à Minerva de tenir encore un peu, qu'il allait s'occuper d'elle.

D'autres cris se firent entendre, d'autres arrivèrent, d'autres à l'article de la mort, d'autres déjà parti. L'infirmerie ressemblait à un champs de bataille, l'odeur de chloroforme et du sang dépassait toutes les autres. Les gigantesques poubelles qui décoraient maintenant les murs de Poudlards débordaient de coton et de pansements. Une odeur de putréfaction s'élevait parfois dans l'air, donnant des hauts de cœur.

Trop. Il y en avait trop. Beaucoup trop de blessés pour trop peu de soignants. Alors Remus se leva, décidé à laisser tomber la bataille à l'extérieure aujourd'hui, tant pis si ça signifiait qu'ils perdaient du terrain. Aujourd'hui, il mènerait la bataille de l'intérieur des murs : il retroussa ses manches et ordonna qu'on lui donne une blouse. Aujourd'hui, il soignerai. Aujourd'hui, il fera autre chose que tuer. Aujourd'hui, il comptait redonner vie.

L’afflux des blessés dura toute la journée. Remus vit défiler tellement d'aurors, tellement de ses anciens élèves, tellement de connaissances, qu'il se demanda s'il ne voudrait pas lui-même mourir ce soir. En finir. Puis arriva Ron, en larme, soutenant avant beaucoup de peine Harry et Hermione ; l'un était inconscient, l'autre courait plus qu'elle ne marchait aux côtés de Ron, chancelante, à demie inconsciente. Alors Remus pensa que jamais ses feux amis auraient ainsi baissé les bras, et il se sentit honteux. Il déchargea Ron de Hermione et s'occupa d'elle alors que le reste de la salle criait après Harry, pour qu'il se réveille.

 

°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°

 

Le journée avait été éprouvante, harassante. Assis sur les marches extérieures du Château, Remus regardait ses mains. Ses mains qu'il avait tant de fois lavées aujourd'hui et qui pourtant étaient toujours recouvertes de sang. Ses mains qui tremblaient face à tant de haine. Ses mains qui semblaient ne plus réussir à faire autre chose que la guerre. Ses mains qu'il ne reconnaissait plus.

Il ne comprit pas tout de suite que quelqu'un venait à lui. Il n'entendit pas de suite le claquement des béquilles sur le carrelage froid de l'école. Il ne sentit pas de suite son cœur se serrer et ses larmes couler.

 - Lupin.. ?

Severus s'assit à ses côtés, tourné vers lui, le regard morne.

 - Lupin.

 - J'ai envie de mourir...

Il venait de chuchoter cette phrase. Cette phrase qu'il s'était tant de fois répété, aujourd'hui plus qu'un autre jour.

Severus continua de le regarder. Puis lentement, il le prit dans ses bras. Aussi simplement que cela. Comme s'il avait à faire à un enfant triste. Ça tombait bien, il considérait Lupin comme tel actuellement : un enfant brisé.

Sans rien dire, Lupin resta contre lui, le corps secoué de sanglots, incapable de dire un mot. De toute façon, qu'avait-il à dire ? Tout ce qui tournait en boucle dans sa tête était la seule et unique phrase qu'il s'était répété : il veut mourir.

Un bruit de ferraille fit relever la tête de Severus, qui posa ses yeux sur la grille du château. De là où il était il ne pouvait voir qu'une ombre difforme, chancelante. Au fur et à mesure que l'ombre s'approcha, il distingua clairement deux corps, dont l'un qui traînait l'autre. Un rayon de lune échappa des nuages et Severus les vit : Pansy et Draco. Pansy qui supportait Draco. Draco qui ne répondait pas. Draco qui...

 - Lupin !

L'interpellé leva la tête, vit les arrivants et se précipita sur eux, accompagné de Severus. Celui-ci attrapa de justesse Pansy qui s'effondra dans ses bras, quasi inconsciente. Remus allongea Draco au sol, pâlit davantage, parlant vite, trop pour que Severus comprenne. Celui-ci regardait Pansy avec effroi.

Les yeux mi-clos, la bouche pâteuse et le visage cramoisi, elle put dire une chose avant de sombrer dans le néant.

« Les autres... ».

 
 
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