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Le jour où tu as chamboulé ma vie
Par Eona
Originales  -  Romance  -  fr
2 chapitres - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Chapitre 1

Je cachais mes mains engourdis par le froid, au fond de mes poches. Le vent soufflait très fort et un tas de feuilles mortes encombraient les trottoirs. Recroquevillée sur moi-même j’arpentais les rues afin de me libérer du poids qui pesait sur mes frêles épaules. Oui, j’avais passé une horrible journée. La pire de toute. Je haïssais cette période de l’année. J’avais la terrible impression d’être la cible de tout le monde. Aujourd’hui, c’était l’anniversaire de ma mère. Ca faisait déjà plusieurs mois, que mes parents s’engueulaient fréquemment. Et ces disputes se terminaient le plus souvent, par assiettes brisées, cris et pleurs. Pour l’occasion, hier, j’avais pris l’initiative d’organiser un repas familial avec en prime une carte et un poème pour chacun. J’étais fille unique, et ça me déchirait le cœur de les voir s’affronter et se détester. Si seulement j’avais su que ça tournerait en carnage. Lorsque tous les deux, se sont retrouvés l'un en face de l'autre. Ils ont carrément pété un câble, si puis-je me permettre. Ca a tout de suite dégénéré et j’en fus malheureusement la cible. Tous les deux s’en sont pris à moi, m’ hurlant dessus comme quoi « j’avais eu une idée stupide », « que j’étais inconsciente des dégâts que j’allais causer » etc… Comme si c’était de ma faute ! Dans tout ce raffut, c’était moi la victime et seulement moi. Je ne voulais pas sans cesse m’apitoyer sur mon sort. Alors, je suis montée dans ma chambre et je les ai laissé se taper dessus. J’en avais marre de cette vie. Avant, ma maison c’était mon refuge. Désormais, je ne savais plus où me mettre. Où que j’allais, je ne me sentais plus chez moi. Des enfants subissaient bien pire que moi et je me répétais que l’essentiel était que je sois logée et nourrie correctement. C’était vrai. Je préférais m'échapper donc quelques heures. Afin d'essayer de passer à autre chose et de libérer les idées noires qui commençaient à m'embrumer l'esprit.

Je courrais presque, et des picotements me montèrent vite aux yeux. Dans le noir, je ne distinguais plus rien. Tout était flou. Les yeux rivés sur le sol, je ne prêtais plus attention à ce qui m'entourait. Je ne savais même pas où je me rendais. Malgré moi, je ne pus m'empêcher de trouver stupide cette décision hâtive. J'allais plus envenimer mes problèmes qu'autre chose. Mon cas ne s'améliorerait pas.

Soudain, je rentrais dans quelqu’un. Un petit cri s’échappa de ma bouche, et je balbutiais quelques mots incompréhensibles :

 « -Pa… par… pardon.

Reculant, je levais ma tête vers le visage de cet inconnu. Grand, brun, aux yeux verts. Agréable physiquement, je lui donnais 1 ou 2 ans de plus que moi. Il m’observait surpris. Carrure assez imposante, je grelottais de peur d’être tombée sur la mauvaise personne. Je rebroussais donc le chemin.

-Hey ! Attends !

Je fis volte-face et sentit la présence d’une main chaude posée sur mon épaule. Par réflexe, je me dégageais d'un bond. Comment osait-t-il me toucher ? Je ne le connaissais pas et inversement. Même pour un visage si chaleureux, je préférais rester sur mes gardes. Mieux valait se méfier. Un tel comportement me paraissait assez louche.

-Que veux-tu ? Fis-je, de ma voix la plus menaçante.

Fixant mes yeux avec une intensité, telle que je n’avais jamais rencontrée. Je m’imaginais ce, à quoi il pouvait bien penser. Cependant, je trouvais cet homme de plus en plus bizarre. Qu’essayait-il de faire ? De m’hypnotiser ? J’en rigolais intérieurement. Peut-être me faisais-je des allusions et que ce n’était qu’un adolescent banal. Ou alors, étais-je tombée sur un fou ?

 -Une jeune fille comme toi, ne devrait pas sortir en pleine rue la nuit. Tu ne sais pas sur qui tu pourrais tomber. Que faisais-tu à cette heure-ci ?

Sa remarque était bien drôle et très culottée. Tu ne sais pas sur qui tu pourrais tomber était tout à fait approprié cette situation. Se moquait-il de moi, ou était-ce une ruse ? Je n'en avais pas la moindre idée et m'en fichais complètement. Quoi qu'il en soit, je devais au plus vite semer ce garçon.

 -Non mais en quoi ça vous regarde ?! Laissez-moi tranquille à la fin ! Ou j’appelle la police !

Je cherchais frénétiquement mon portable dans les poches de mon manteau. Lorsque que je me souvins d'avoir déposé ce dernier sur la commode de ma chambre. Le jeune homme me regardait, une inquiétude dans le regard. Etait-il tourmenter pour moi ou, pour lui ? Sans vraiment m’en soucier, je jouais le jeu et fit comme si je l’avais déjà saisi dans ma main.

-Vous m’avez bien comprise ?! Je vais appeler la police ! Alors ne me touchez plus !

Et je partis en fuyant. Les larmes aux yeux. Mes lèvres devinrent rapidement sèches et mon cœur s’affola m’enflamment la gorge. Essoufflée et transpirante, je tombais au pas de la porte de ma maison. De grosses larmes s'écrasèrent sur mes joues. J'essayais d'étouffer ces longs sanglots, en vain. C'en était trop. Mes parents, puis... ce mystérieux jeune homme. Assez séduisant, même. Mais à quoi pensais-je ? Il aurait pu me tuer ou bien pire encore... Je commençais à me calmer au bout de quelques minutes. Je m'essuyais la figure et déterminée je me relevais. Il était 20 heure et quelque, je devais sûrement avoir le temps de me promener un peu. Peut-être devrai-je rentrer ? S'inquiétaient-ils ? S'étaient-il aperçus de ma disparition ? Je collais mon oreille à la porte d'entrée. Apparemment le calme régnait dans la maison. C'était très bon signe, enfin plutôt mauvais pour moi. Il était temps de m'expliquer avec eux. De plus, demain j'avais cours et m'attarder si tard ne m'attirerait que des ennuis. Je pris mon courage à deux mains et pénétrai dans la maison.

 
 
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