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au 31 Mai 21 :
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La Rose au Coeur
Par Maboroshi
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
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Chapitre 1 : La Rose Argentée.

La Rose au Cœur

Chapitre 1 : Fleur d’Argent

 

Accoudé à son bureau en pur acajou, Draco Malfoy laissait glisser sa plume de paon sur le parchemin lisse. Un air concentré collé au visage, il ratura une ligne entière pour la énième fois. Il prit une longue inspiration et recommença à écrire. Ses cheveux blonds avaient bien poussé depuis la dernière fois, soit trois ans plus tôt ; il ne les avait coupés qu’une seule fois, et quelques mèches tombaient sur son front, cachant par moment ses beaux yeux argent. 

Et puis, brusquement, d’un geste rageur, il déchira le morceau de parchemin où figuraient de longues ratures, jeta les petits bouts à terre et les piétina autant qu’il put, bien que l’effort soit inutile. Il poussa sa chaise en bois tout aussi  brusquement et elle émit un bruit sourd quand elle percuta le bureau.

Il finit par se jeter sur un petit lit de camp qui n’avait rien à faire dans la pièce, après avoir renversé son encrier. A plat ventre, il mit ses deux bras sous son front.

« Crétin, marmonna-t-il. Abruti. Putain. »

Il se retourna ensuite sur le dos, et fixa le plafond de couleur blanche, sans vraiment d’intérêt. Après quelques minutes, il dirigea son regard sur les murs  taupes et la petite armoire en bois dans laquelle il rangeait tous ses dossiers, juste en face de lui, à côté de la porte.

Il reste allongé un bout de temps, puis se décida finalement à se lever et se dirigea vers la fenêtre ouverte. Réprimant un frisson, il s'accouda au bord et posa son regard sur le rosier fané, au fond du jardin. Ses yeux se voilèrent de tristesse.

Trois coups retentirent et la porte du bureau s'ouvrit lentement, laissant entrer une femme aux longs cheveux auburn et au visage doux. Draco ne tourna même pas la tête ; il savait déjà de qui il s’agissait, aussi il se contenta seulement de soupirer :

« Que veux-tu, cette fois, Elizabeth ? »

Le blond l’entendit soupirer. Mais il continua de fixer le jardin qui s’offrait à lui dans cette fraîcheur automnale. Elizabeth avait l’habitude de cette indifférence qui provenait de son mari, et elle avait appris à faire avec. Cependant aujourd’hui, elle s’inquiétait pour lui, car il n’était pas descendu de la journée pour prendre le moindre déjeuner, et elle avait entendu un bruit de verre brisé. Elle ne fut pourtant pas surprise de découvrir un encrier en mille morceaux par terre, l’encre répandue un peu partout sur le sol. Avec une moue, elle tendit sa baguette vers les débris et murmura : « recurvite ».

« Qu’as-tu aujourd’hui, Draco ? Finit-elle par lui demander.

-          Je n’ai rien. Je travaille, tu devrais le savoir, répliqua-t-il froidement. »

Elizabeth se contenta de froncer les sourcils.

« Depuis quand ton travail te rend aussi nerveux ?

-          Je ne suis pas nerveux.

-          Non, vraiment pas, ironisa-t-elle. Draco, je…

-          Quoi encore ? s’énerva-t-il en se tournant vers elle, la dardant de ses yeux tourmaline*. »

Elle tressaillit devant ce regard qu’elle ne connaissait pas, bien qu’elle fût mariée à Draco depuis maintenant un an et demi. Des larmes au bord des yeux, elle se recula de lui quelque peu, de peur qu’il ne lève la main sur elle. Puis, nerveusement, elle se mit à pouffer, pensant qu’elle était ridicule d’imaginer que Draco Lucius Malfoy oserait la toucher. Déjà qu’il ne l’avait jamais touchée d’une autre quelconque manière…

Il faut dire que la relation qu’entretenaient Draco et Elizabeth Malfoy n’était que platonique, et n’était réelle que sur un morceau de parchemin. Jamais aucun amour n’avait transparu dans les yeux des deux mariés, et jamais il n’y en aurait, tous deux en étaient parfaitement conscients. Ils avaient été contraints à se marier ensemble, chacun venant d’une famille riche et de sang-pur.

Cependant, Elizabeth pensait qu’il aurait été bien qu’elle et son désormais mari entretiennent une relation au moins amicale. Elle savait qu’ils finiraient le reste de leur vie tristes et ensemble. Si cela n’avait tenu qu’à elle, jamais elle n’aurait accepté de l’épouser. Elle n’était pas le genre de femme à garder un homme prisonnier, et ce, même par amour. Elle ne niait pas que Draco fût une personne très remarquable, charmante et emplie de douceur, malgré ce qu’il voulait montrer aux autres. Mais elle ne le rendait pas et ne le rendrait jamais heureux. Leur destin avait été décidé à leur place, et elle en voulait beaucoup à ses parents pour cela, bien qu’elle les aimât quand même énormément.

Draco, irrité de voir sa femme en train de rire alors qu’elle l’énervait, lui cracha :

« Sors d’ici. J’ai encore à travailler. Laisse-moi tranquille… »

Sa voix s’était quelque peu brisée à la fin de se phrase, mais la jeune femme ne dit rien. Elle s’approcha au contraire de lui, très sérieuse, et chuchota :

« Je sais bien que tu n’es pas heureux avec moi. Mais… ne peux-tu pas faire le moindre effort, afin de rendre nos vies… un peu plus faciles ?

-          Je n’en ai pas envie. S’il-te-plaît, Elizabeth… Va-t’en… »

Peinée, elle finit par partir, refermant doucement la porte, ses cheveux auburn volant derrière elle.

Le blond soupira puis se rassit à son bureau, se prenant la tête entre ses mains pâles. Il resta ainsi quelques minutes, pris par un désespoir peu commun, jusqu’à ce qu’il ait une idée.

Précipitamment, il ouvrit un tiroir, détacha le double fond et en sortit un morceau de parchemin roulé**. Un peu tremblant, il le déroula et le posa à plat sur son affaire. Il posa son coude dessus, mit sa tête dans sa main, et commença alors à lire la lettre qu’il avait écrite.

Jamais de mémoire d’homme on avait vu un Malfoy pleurer. Jamais de mémoire d’homme on avait vu Draco Malfoy pleurer. A ce jour, le seul témoin des gouttes salées dévalant ses joues roses restait ce morceau de parchemin. Cette lettre, la lettre qu’il lui avait écrite il y avait de cela deux jours.

Pris d’une soudaine envie et audace, et surtout après avoir effacé toute trace de larmes sur son visage – un Malfoy ne pleure pas, voyons -, il décida finalement d’envoyer cette lettre, avec le mince espoir que son destinataire la recevrait. Draco se mit à rire, un rire amer et empli de tristesse, complètement dénué de joie :

« De toute manière, tu ne m’as jamais répondu. »

Et il continua à ricaner amèrement pendant encore quelques secondes, jusqu’à ce que ses yeux s’embuent à nouveau, et qu’il reprenne son sérieux ; hors de question qu’il continue à pleurer comme lorsqu’il avait quatre ans. C’était un adulte responsable, désormais. Du moins, il savait qu’il ne dupait personne à part lui-même. Mais tenter de se convaincre le rendrait probablement moins fou qu’il ne l’était.

Oui, vous avez de bons yeux, inutile de relire la dernière phrase : Draco Malfoy était fou.  Oh, pas le genre de malades que l’on enfermait à Sainte Mangouste, pas le genre de meurtrier obsessionnel comme l’avait été Severus Rogue après la mort de Lucius Malfoy, son père. Non, le genre d’homme fou d’amour, fou de désespoir, fou de tristesse. 

Fou, parce qu’il avait perdu la personne qu’il aimait plus que tout au monde. Fou, parce que désormais il était seul dans cet univers qui lui semblait dès à présent étranger. Qui aurait cru que lui, ce blond au cœur de glace, serait capable d’aimer à ce point ? L’amour n’est rien qu’un vulgaire sentiment qui ne sert qu’à rendre malheureux ou aveugle. Et pourtant, c’était ce qui lui était arrivé. Je dis que ça lui était tombé dessus, car c’était ainsi qu’il l’avait perçu.

Dans tous les cas, fou ou pas, il enverrait cette lettre. Oui, il le allait faire, il allait cesser de fuir la queue entre les jambes comme il avait toujours su le faire. Inspirant un grand coup, il appela son hibou Grand-Duc, Apodis, qui tendit fièrement sa patte devant son maitre, lequel lui attacha le parchemin avec attention. Draco fit un faible sourire et lui caressa doucement les plumes. Apodis poussa un hululement joyeux et le gratifia d’un coup de bec affectueux. Enfin, il se retourna vers la fenêtre et prit son envol.

Le blond espérait que son hibou reviendrait avec une réponse. Oui, il l’espérait de tout son cœur…

oO~M~Oo

« Hermione ? »

Le murmure, tout près de son oreille, et deux bras s’enroulant autour de sa taille firent frissonner la jeune femme. Elle eut un sourire, et se retourna vers son mari, Ronald Weasley, qu’elle avait épousé il y avait de cela deux ans. Il lui lança un sourire taquin avant de l’embrasser sur les lèvres.

« Comment s’est passée la réunion avec l’Ordre ? demanda-t-elle, un peu anxieuse quand elle vit les traits tirés de son mari.

-          Comme toujours, Hermione, tu dois bien t’en douter. J’ai l’impression qu’on… court un peu pour rien, soupira-t-il en passant une main dans ses cheveux.

-          Je n’ai pas entendu parler de nouvelles attaques, en tout cas. Comment vont Thonks et Remus ?

-          Thonks n’était pas là, elle devait amener Teddy voir un médecin moldu parce qu’il était malade. Et Remus… »

Le roux laissa sa phrase en suspens, et Hermione ne dit rien, se contentant de regarder dans le vide, triste. Tous deux savaient qu’il n’y avait rien à dire sur Remus. Depuis la Bataille qui s’était déroulée à Poudlard,  l’ancien Maraudeur avait toujours le même air triste sur le visage. Ce n’était pas faute pourtant d’avoir essayé de lui remonter le moral, mais rien, pas même son fils âgé de deux ans et demi, ne lui faisait entièrement recouvrer le sourire.

Hermione releva subitement la tête :

« Ron, est-ce que Draco vient, demain ? »

Son mari lui lança un regard suspicieux.

« Bien sûr, tu sais bien qu’il ne raterait pas ça…

-          C’est vrai, répondit-elle en regardant dans le vide.

-          Je trouve ça vraiment horripilant que tu l’appelles « Draco », franchement, alors qu’on ne le fréquente réellement que depuis six mois. Qu’est-ce que tu as, avec ce type ?

-          Tu sais très bien ce que j’en pense, nous en avons déjà parlé, alors cesse d’être jaloux pour trois fois rien, ce n’est pas Malfoy que j’ai épousé, je te signale. »

Ron lui fit un grand sourire avant de l’embrasser amoureusement.

Le lendemain, Hermione rejoignit le rouquin dans la salle de bain afin de l’aider à nouer sa cravate correctement. Elle remarqua alors son regard voilé à travers le miroir mural et sa fausse expression joyeuse se transforma en un visage marqué par la tristesse.

Aussi, elle ne put renflouer ses larmes et sauta au cou de son mari en poussant des petits gémissements de lamentation accompagnés de larmes.

« Oh, Ron… »

Ce dernier lui frottait le dos, tentant d’oublier l’étrange boule qui obstruait sa gorge. Puis, prenant une grande inspiration, il la regarda et lui fit un petit sourire :

« Ca va aller. Et tu es ravissante, dans cette robe noire.

-          Merci beaucoup, renifla-t-elle. Et elle essaya de faire à nouveau bonne figure. »

Une fois prêt, ils sortirent de chez eux et transplanèrent tout près de Poudlard, leur ancienne école.  L’instant d’après, un « crac ! » sonore retentit, et Draco Malfoy, vêtu d’une longue cape de velours noire, apparut. Des mèches blondes tombaient sur son visage au regard vide, mais il se tenait toujours fier et droit. Seule son expression hautaine avait disparu, et on aurait pu croire que ses yeux étaient le reflet de son âme alors que son corps n’obéissait qu’à lui seul en faisant fi de ses émotions.

Lorsqu’il vit Hermione, un sourire triste se dessina sur ses lèvres et il s’approcha d’elle, à l’instar de celle-ci.

« Comment vas-tu, Draco ? Lui souffla-t-elle alors qu’elle le prenait vivement dans ses bras, sous le regard jaloux de Ron.

-          On ne peut mieux, chuchota le blond. »

En se séparant de lui, elle secoua la tête avec un demi-sourire, sachant pertinemment que son chuchotement était là pour cacher sa voix brisée. Mais elle ne dit rien ; aucun mot n’était capable d’apaiser la douleur qu’il éprouvait.

Draco alla saluer Ron en lui tendant la main, que celui-ci serra un peu à contre cœur. Cependant, tout le monde était décidé à enterrer la hache de guerre en ce 31 Octobre, jour de la disparition d’Harry Potter, trois ans plus tôt. Ils levèrent leur tête vers les grandes grilles sombres de concert, un air nostalgique sur le visage.

A cet instant, personne qui ne l’avait vécu ne pouvait comprendre la douleur que ressentaient les trois personnes ici présentes. Hermione et Ron pensaient tous deux à leur meilleur ami disparu depuis si longtemps déjà, bien que trois ans purent paraître relativement court pour toute personne extérieure. Ils se demandaient ce qu’ils feraient si Harry était toujours là, si jamais il avait vaincu le Mage Noir comme tout le monde l’aurait souhaité.

Draco, lui, décida de ne pas y penser. Il essayait d’ignorer le sentiment d’être oppressé qu’il ressentait, mais c’était comme si sa poitrine était opprimée. Il ne pouvait s’empêcher d’imaginer l’avenir qu’il aurait pu avoir avec Harry. A cette époque, peut-être se seraient-ils mariés ? Une vive douleur s’empara de lui à cette pensée, et il lutta contre lui-même pour ne pas se jeter au sol, se plier en deux et hurler qu’Harry lui manquait. Pour autant, à l’extérieur, seule sa bouche s’était crispée et tremblotait légèrement.

Une main froide et compatissante se posa sur son épaule, et il sursauta. Il fut surpris en découvrant que c’était Weasley qui avait mis sa main pour lui insuffler un peu de réconfort. La vérité, c’est qu’à la vue de son visage sur le point de pleurer, Ron avait senti son cœur cogner douloureusement dans sa poitrine, et il avait compris que Draco tenait réellement à son meilleur ami. Il pensa que lui aussi devait espérer chaque jour qu’Harry referait son apparition et leur expliquerait tout.

Alors, Draco se reprit. Non, il ne fallait pas perdre la face. Il prit une petite inspiration et remercia le roux d’un léger sourire qui le surprit, lui qui s’était attendu à un bon coup de poing pour avoir osé toucher Sa Majesté. Après quoi, il hocha la tête. Tous les trois décidèrent de s’éloigner de ce lieu qui fut leur maison et dans lequel ils avaient passé des moments inoubliables.  Ils se dirigèrent vers l’endroit où ils s’étaient tous donné rendez-vous, un rendez-vous qui avait pour but de rendre un peu d’espoir à tout le monde. Ou peut-être tentaient-ils tous de rendre hommage à Harry… Peut-être le croyaient-ils tous mort ?

Ils marchèrent quelques petites minutes pendant lesquelles personne ne parla, et où l’on entendait seulement le bruissement des capes sur l’herbe humide, ils arrivèrent à destination. Le ciel était triste et morne, un peu comme l’humeur de tout le monde en ce jour. Ceux qui devaient se réjouir étaient probablement les mangemorts et Voldemort.

Ils arrivèrent là où ils se réunissaient depuis maintenant deux ans. C’était une sorte de clairière, entourée de sapins et de hauts arbres. L’air embaumait l’herbe humide et l’odeur des champignons, et tout le monde apparentait désormais cette senteur à celle de la tristesse. La tristesse et  le désespoir. Oui, je pense qu’aujourd’hui tout le monde avait perdu espoir. Tout le monde aurait fait cela, après trois ans sans nouvelles, trois ans d’horreurs. Où était passé le Survivant ?

D’autres personnes étaient là. Et ils se réunirent tous, la tête baissée. Draco reconnut Ginny Weasley dans les bras de Dean Thomas, et son meilleur ami, Blaise Zabini, tenant la main à une Luna Lovegood secouée de sanglots. Le brun lui lança un regard empli de compréhension. Le blond détourna le regard ; il ne supportait pas la pitié. Il faut dire que pour lui, la compréhension et la pitié allaient de pair.

Quelqu’un se racla la gorge ; c’était Seamus Finnigan. On vit l’Irlandais s’avancer vers le cercle qu’avait inconsciemment formé le groupe.

« Je… je pense que tout le monde se demande où est passé Harry… »

Tout le monde releva la tête d’un coup, pensant à une soudaine révélation. Peut-être qu’il savait quelque chose qui allait leur permettre de le retrouver ? Draco sentit un espoir, un infime espoir naître en lui, mais il essaya de le faire taire, sachant très bien que si jamais il ne se passait rien, il serait probablement très triste.

« Mais moi, je crois qu’il ne reviendra pas. »

Ces simples mots plantèrent un couteau dans le cœur du blond. Il tressaillit en se disant qu’il était impensable de pouvoir ressentir une telle douleur, au point qu’il aurait voulu recevoir mille fois le sortilège Doloris à la place.

Remus Lupin s’avança vers Seamus, les poings serrés, espérant le faire taire par la violence, lui qui auparavant pouvait être si calme, mais Thonks le tira en arrière par le bras.

« Putain, mais qu’est-ce que vous croyez ?! hurla Seamus. Qu’après trois ans, il va revenir comme ça, comme une fleur ? Il nous a abandonné, pourquoi vous ne voyez pas la… »

Il ne put continuer sa phrase. Draco s’était avancé vers lui, pris de fureur, et lui avait asséné un coup dans la mâchoire qui l’avait fait tomber à terre. Le blond tremblait, et il regardait Finnigan comme s’il était la pire immondice.

Nota bene : Ne jamais, au grand jamais, blesser le Grand Draco Lucius Malfoy.

« Ta gueule ! Putain mais tu as vu comme tu parles de lui ?! se mit-il alors à crier. Comment oses-tu parler d’Harry comme ça ? S’il est parti, c’est qu’il y avait une bonne raison ! Il ne nous aurait jamais laissé ! Harry aimait tout le monde, il voulait sauver tout le monde, il a tout fait pour que nous ayons la vie sauve ! Il a échoué, mais qui vous dit qu’il n’essaie pas encore, tapi dans l’ombre ? Putain mais pauvre con, tu salis sa mémoire !

-          Arrête de parler de lui comme s’il était mort ! s’exclama Seamus.

-          Je ne parle pas de lui comme s’il était mort ! râla le blond.

-          Bien sûr que si !

-          Bien sûr que non !

-          Hé ! Arrêtez-vous ! fit Hermione en s’interposant entre les deux garçons. Elle avait le visage baigné de larmes, et Ron commençait à la rejoindre. »

Draco rejoignit la place qu’il avait dans le cercle avant qu’il ne la quitte pour faire taire Seamus.

Tout le monde finit par parler entre eux. Cependant, cela ne créait pas de brouhaha, cela ressemblait plus à un chuchotement qui s’élevait du groupe qui discutait avec tristesse. La réunion n’était pas censée se passer comme ça. Non, ce n’était pas ainsi que l’avait imaginée Draco. Pourquoi n’essayaient-ils pas de trouver des pistes afin de chercher Harry partout ?

« Draco ? l’interpella Blaise. »

Le blond se tourna vers lui sans pour autant lui répondre. Avec un haussement de sourcil, il lui indiqua qu’il était disposé à l’écouter. Peut-être pas à lui répondre…

« Comment peux-tu encore garder l’espoir qu’Harry reviendra ? Après tout, le Gryffondor a raison : ça fait…

-          Trois ans, siffla Draco entre ses dents. Je sais. Mais tu ne comprends pas, Blaise. Il nous aimait tous, il nous aime encore, et il va venir, il va venir, je le sais… Il n’aurait jamais abandonné tout le monde.

-          Tu n’as pas pensé au fait qu’il aurait pu en avoir assez d’avoir à sauver le monde ? Que tout le monde parle de lui comme étant l’ « Elu » ? Peut-être a-t-il changé de vie…

-          Non… Non… Il ne nous aurait pas abandonnés… Il ne m’aurait pas… abandonné, finit-il tout bas. »

Blaise se mordit la lèvre, conscient qu’il venait à nouveau de plonger son ami dans un de ses affres de douleur pendant lesquels il ne faisait que pleurer. Il voulut le prendre dans ses bras pour tenter d’alléger sa peine, mais il se ravisa au dernier moment, se disant que rien ne pourrait jamais le rendre heureux, si ce n’était Potter. Il ne savait pas ce qu’il était devenu, où il était ni pourquoi il était parti, mais à cet instant il le détestait pour avoir laissé Draco comme ça. Il détestait Harry Potter pour les avoir tous rendus malheureux.

La réunion prit fin. Rien n’avait été dit après l’intervention de Seamus, personne ne prononçait de discours, personne ne parlait de lui comme s’il n’était plus là, parce qu’il n’était pas mort. Mais, au fond de lui, Draco aurait préféré qu’on l’aide à le retrouver. Qu’on tente de lui remonter le moral. Mais personne ne semblait se préoccuper de lui.

Non, parce que personne n’avait su à quel point Harry et lui s’étaient aimés, personne ne savait à quel point il l’aimait toujours autant. Personne ne savait que toutes les nuits il rêvait de lui, toutes les nuits il repensait au dernier baiser qu’ils avaient échangé, à la dernière fois où ils avaient fait l’amour, et à la dernière fois où il avait prononcé un doux « je t’aime » à ses oreilles. Dire qu’il lui manquait ? Qu’est-ce que cela pouvait faire ! Ce mot non plus, ne voulait rien dire. Il ne lui manquait pas. Il… n’était simplement plus là.

S’en était trop pour Draco. Le cœur battant à tout rompre, il partit, s’enfonçant dans la forêt. Son corps était tremblant comme jamais, sa gorge était à nouveau obstruée, et lui, lui il courait comme il n’avait jamais couru, comme si sa vie en dépendait, comme si à la fin de son trajet, Harry l’attendait, les joues roses, les yeux brillants et un léger sourire aux lèvres. Quand il s’arrêta, il tomba au sol. Il s’appuya sur un tronc d’arbre mort, les yeux si troubles qu’il ne voyait plus rien. Alors, il pleura. Il laissa couler ses larmes le long de ses joues, une nouvelle fois. Il frappa, il hurla. Il hurlait son désespoir, il pleurait le nom de son amour, espérant que cela le ferait venir.

Mais il n’était pas là. Il n’était pas là pour le prendre contre son cœur et le bercer jusqu’à ce qu’il ne pleure plus. Parce que, si, une seule personne l’avait vu pleurer réellement, et c’était lui…

Harry…

 
 
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