Bonjour à tou-te-s !

Le pourquoi de cette fiction : après avoir revu le film Harry Potter et le Prince de sang mêlé, la stupidité profonde de Lavande m'a frappée (comment l'éviter, tout le film repose pratiquement là-dessus), et un peu énervée. En conséquence, je me suis un peu penchée sur le personnage de Lavande dans les bouquins, qui n'est certes pas très maligne, mais qui n'est pas complètement cruche non plus ! J'ai voulu approfondir un peu ce personnage, lui donner de la profondeur, de la complexité... Tout l'intérêt des fanfictions en somme !

Je tenais simplement à vous prévenir que Lavande risque d'être un peu OOC, peut-être qu'elle est aussi comme ça dans les Ron/Lavande (je ne peux pas savoir, je n'en ai jamais lu... C'est trop contraire à ma vision de Harry Potter !), mais j'ai essayé d'en faire quelque chose de nouveau, et de différent. J'ignore si cela vous plaira, c'est pour le moins...expérimental !

Chapitre 1: Une conversation difficile

Lavande respira profondément. Ce qu'elle s'apprêtait à faire n'était pas facile, ni même agréable. Mais c'était nécessaire. Et elle voulait le faire depuis longtemps déjà. Il fallait qu'elle se jette à l'eau, elle le devait.

« Ron-ron ? Est-ce que je pourrais te parler quelques instants s'il-te-plait… ?

-…

- Seule à seul ! Je n'ai pas envie de parler ouvertement de notre couple devant tout le monde ! »

Oh ! La gaffe… Vite, vite, se reprendre avant qu'il ne s'énerve !

« Excuse-moi, je sais que tes amis ne sont pas « tout le monde », et que tu leur fais confiance. Ce n'est pas ce que je voulais dire… Mais tu peux comprendre qu'il y a des choses que je n'oserais pas dire devant eux, non ?

-…

- Oh, ne fais pas ta mauvaise tête, tu crois que je ne remarque pas les regards que tu jettes à Parvati quand elle est avec nous ? Elle est mon amie et je lui fais confiance ! Tout comme toi avec…eux. »

Le mépris, ou au moins l'antipathie, étaient passés dans sa voix. D'habitude, elle arrivait mieux à cacher les sentiments que lui inspiraient les deux meilleurs amis de son petit copain. Et maintenant il la fusillait du regard ! Décidément, cette conversation n'avait pas pris la direction qu'elle aurait souhaité lui donner. Mais il était encore temps de se rattraper !

« Excuse-moi Ron-ron, ce n'est pas du tout ce dont je voulais te parler. Et je n'ai pas envie de me disputer avec toi, pas alors que j'ai quelque chose de si important à te dire. »

Elle marqua une courte pause, savourant son effet, guettant la surprise et l'intérêt dans les yeux de son vis-à-vis.

« Non ! Non, ne dis rien ! J'ai besoin de beaucoup de courage pour te dire ce que j'ai à te dire, et si tu parles, je n'y arriverais pas, je me connais… »

Un petit gloussement s'échappa de ses lèvres. Elle aimait faire comprendre à Ron qu'il la troublait toujours autant, même après plusieurs mois de relation. Parvati était d'accord avec elle, il était important que les hommes aient l'impression d'avoir le pouvoir dans une relation, ils trouvaient cela rassurant. Et puis, c'était très pratique pour souligner sa propre fragilité, ainsi que son besoin d'être protégée, tout ce qui faisait sa féminité…

« Ecoute, je ne sais plus trop où j'en suis, et j'ai besoin que tu m'aides. Je crois que tu n'es toi-même pas vraiment au point en ce qui concerne tes sentiments, ou les raisons pour lesquelles tu es dans cette relation, et ça me fait un petit peu peur, pour tout t'avouer. »

Elle y était peut-être allée un peu fort, pour le début de la conversation. Elle avait l'habitude de parler ainsi à Parvati, mais vu le regard un peu perdu de son Ron-ron, elle comprit qu'il s'agissait d'y aller en douceur, si elle souhaitait réellement se faire comprendre. Il ne fallait pas non plus lui faire peur. Parler simplement, c'était la clé.

« Je ne veux pas rompre, si c'est la question que tu te poses ! Non, non, pas du tout ! Tu connais mes sentiments, ils n'ont pas changé. Je suis toujours très heureuse, et très honorée que tu m'aies choisie, moi, pour être à tes côtés. J'adore sortir avec toi, et ce n'est pas près de changer, je tiens à te rassurer sur ce point. »

Tact et diplomatie, teintés d'une légère dose de manipulation, voilà comment il fallait procéder. Voilà qui tombait bien, elle excellait dans ces domaines ! Après tout, elle était une femme, il s'agissait tout de même de ses armes de prédilection…

« Non, ce ne sont pas mes sentiments, ni mon engagement par rapport à notre relation que je suis en train de remettre en question. Ce sont plutôt les tiens, pour être honnête avec toi. Je crois que tu as perdu de vue tes priorités, et j'aimerais que tu sois aussi franc avec moi que j'essaye de l'être en ce moment avec t… Ne m'interromps pas, s'il te plait ! Je voudrais que tu me laisses finir, j'ai encore beaucoup à dire…

Tu vois, je pense que la base pour une relation saine, et sérieuse, une relation qui peut évoluer et durer, c'est le partage et la communication. Avec des mots simples : passer du temps ensemble et parler. Je pense que c'est la clé. Or, j'ai l'impression que ça manque cruellement à notre relation…

Oui, je sais qu'on en a déjà parlé. Je sais que le Quidditch et les révisions prennent tout ton temps, qu'un rendez-vous par semaine, c'est déjà beaucoup, et que tu as besoin de passer du temps avec tes amis tout comme j'ai besoin de passer du temps avec les miens… Je sais tout ça, mais tu vois, je crois que prendre ensemble un repas par jour, ou réviser ensemble, ou s'asseoir ensemble en cours, ça pourrait nous permettre de partager plus de choses…

Mais essaye de me comprendre, aussi ! Toutes ces choses, tu les fais avec ELLE. Tout tourne toujours d'ELLE, d'Hermione. N'essaye même pas de nier ! Tu révises avec Hermione, tu manges avec Hermione, tu te mets avec elle pour les travaux de groupe. C'est avec elle que tu parles entre les cours et aux récrés, c'est elle que tu taquines, elle que tu chatouilles, c'est à elle que tu racontes tes blagues en premier et c'est à elle que tu lis les lettres de ta famille.

Non, je ne suis pas en train de faire une crise de jalousie, pas du tout ! Et je ne suis pas hystérique non plus ! Je sais qu'on a déjà parlé de tout ça, et je sais que tu es persuadé qu'il ne s'agit que d'une amie. Je. Le. Sais. Mais aujourd'hui, j'ai quelque chose à te dire, et j'aimerais que tu m'écoutes, et que tu prennes mes remarques en considérations. Pour une fois.

Tu veux savoir ce que je pense ? Tu veux vraiment le savoir ? Je pense que tu te caches derrière cette prétendue amitié pour ne pas t'avouer quels sont tes sentiments réels. Je pense que notre relation t'arrange bien aussi, parce qu'elle t'évite de te poser la moindre question quant à ce que tu ressens.

Je pense que tu es amoureux d'Hermione. Ca se voit tellement que tout le château s'en est rendu compte. Il faudrait que je sois stupide pour ne pas le voir. Je pense que tu es fou amoureux d'elle mais que tu n'auras jamais le courage de lui avouer. Parce qu'elle est si parfaite. Beaucoup trop bien pour toi.

Alors tu choisis de faire comme si elle n'était qu'une amie. Tu choisis de te mettre en couple avec une fille que tu n'aimes pas, pour t'empêcher de penser que celle que tu aimes vraiment est inaccessible.

Inutile de protester, tu sais que c'est vrai. J'ai eu besoin de temps pour accepter cette réalité, mais maintenant, cela ne me dérange plus. Je l'accepte, je t'accepte tel que tu es, car moi je t'aime ! Je t'aime et c'est pour ça que je veux que tu regardes tes sentiments en face. Je veux que tu acceptes tes sentiments pour Hermione, que tu réalises qu'il n'y aura jamais rien entre vous, et que tu reviennes vers moi une fois que tu auras compris tout cela. »

La bombe était lâchée. Ce n'était vraiment pas une conversation facile, mais Lavande espérait sincèrement que leur relation évoluerait et que quelque chose de bon pourrait ressortir de toute cette histoire.

« Je veux que tu acceptes cet amour, et que tu acceptes que rien n'en ressortira. Je veux que tu réalises qu'il ne sert à rien de continuer à fantasmer sur ta meilleure amie qui ne pensera jamais à toi comme tu penses à elle. Jamais, et tu le sais !

Je sais que je te fais souffrir, mais crois-moi, je le fais pour ton bien. Pour que tu puisses passer à autre chose le plus rapidement possible. C'est la seule façon pour que nous puissions être heureux ensemble, sans regrets ni amertume. Sans le moindre « si ». Je veux que tu m'aimes, et que tu sois sûr de toi.

Je sais que cela va être une étape difficile, pour toi, comme pour notre couple. Mais je suis prête à tout, prête au pire, prête à courir le risque de te perdre pour avoir une chance de te garder. Est-ce que tu réalises seulement la force de mon amour pour toi ?

Je sais qu'Hermione est l'unique obstacle à notre bonheur. Pas sa personne, bien sûr, mais tes sentiments pour elle. Je suis consciente de la menace que ces sentiments représentent, c'est pour cela que je veux que tu les dépasses. Je sais que tu auras beaucoup de mal, mais je serai là pour toi, pour te soutenir durant tout le processus.

Je crois que tu vas m'en vouloir. Je suis prête. Je pourrais affronter tellement pour nous, mon Ron-Ron… Je ne crois pas que tu réalises ! Ne fais pas cette tête, je sais ce que tu penses. Je te connais mieux que tu ne le crois… Je sais que toi, tu n'es pas aussi engagé dans cette relation que moi, je m'en suis bien rendue compte, je ne suis pas idiote. Mais je sais aussi pourquoi tu manques d'engagement et nous allons y remédier, tous les deux !

Je me doute bien que tu vas tenter ta chance avec elle, je me rends compte que tu vas surement rompre avec moi. Mais je sais que c'est avec moi que tu reviendras, quand tu te sentiras trop seul et que tu auras besoin de quelqu'un, je sais que tu n'oublieras pas mes sentiments, je SAIS que tout ce que nous vivons en ce moment ne peut pas se produire pour rien ! Notre histoire a une signification, je le sais.

Tu ne t'en rends certainement pas compte, mais il y a une raison pour laquelle nous sommes ensemble malgré le fait que tu aies des sentiments pour… D'accord ! D'accord, je ne dirais plus son nom, ne me regarde pas comme ça, elle n'entendra rien, elle est bien trop loin !

Mais laisse-moi parler alors : je disais que si tu sors avec moi, alors que tu as des sentiments pour elle, c'est qu'il y a une raison. Tu n'as pas choisi n'importe quelle fille. Je pense que quelque part, tu as aussi des sentiments pour moi, je ne vois pas d'autre explication !

Alors, une fois que tu seras débarrassé de tes sentiments pour cette fille, tu les verras beaucoup plus clairement, les raisons qui t'ont poussé dans mes bras : tes sentiments pour moi. Et même s'ils ne sont pas encore très développés, je les encouragerai, je les soignerai, je les ferai grandir. Je t'aimerai comme personne ne t'a jamais aimé, et tu tomberas amoureux de moi, c'est ainsi que cela doit se produire !

Fais-moi confiance, mon Ron-Ron. Comme toujours, je prends les choses en main. »

Lavande ferma les yeux un court instant, et reprit ses esprits après son long monologue. Elle aurait aimé connaitre les réactions de Ron face à de telles déclarations. Malheureusement, elle était seule, face au miroir de la salle de bain, et son imagination ne lui était pas d'un grand secours ce matin. Comment réagirait-il si elle osait lui avouer tout cela en face ? Cette question la hantait, mais elle n'osait pas…

« LAVAAAANDE ! Mais c'est pas vrai, tu es toujours dans la salle de bain ? On peut savoir ce que tu y fais ? Tu essayes de te noyer ou quoi ? Tu fais chier, je suis sûre que tu as encore pris toute l'eau chaude ! Et il ne me reste que 5 minutes avant de descendre au petit-déjeuner, comment est ce que tu veux que je me prépare ? Je te préviens que tu vas prendre cher quand tu vas sortir de là ! »

Lavande soupira, et jeta un dernier regard au miroir. Elle aurait tellement aimé être capable de dire tout ça à Ron ! Mais elle s'en savait incapable. Elle était trop…timide, trop peu sure d'elle. Elle avait trop peur des conséquences. Trop peur qu'il la rejette et que leur prophétie d'amour ne se réalise pas. Elle aurait aimé jouer les grandes dames, très dignes, mais elle se rendait compte que quand il s'agissait de l'homme qu'elle aimait, elle n'avait plus beaucoup de dignité.

Les insultes de Parvati se faisant plus vulgaires et plus insistantes, elle finit par déverrouiller la porte pour la laisser entrer. Parvati avait souvent besoin de crier très fort, mais sa colère retombait aussi vite qu'elle était montée. Lavande, en habituée, se contenta de la laisser se plaindre en attendant la fin de sa crise. Apparemment, la douche eut un effet apaisant, puisque les cris s'arrêtèrent. Au bout d'un moment, elle prit la parole :

« Pourquoi tu ne m'as pas laissée entrer ? Je t'ai entendu parler toute seule, est-ce que tout va bien ?

- Non, je ne parlais pas, c'est juste que… Enfin…

- Lav', je sais bien que tu t'entraines devant le miroir quand tu as des choses importantes à dire à quelqu'un que tu aimes… C'est Ron ? »

Parvati avait toujours été beaucoup trop clairvoyante pour son propre bien… La plupart du temps, Lavande appréciait beaucoup que son amie la comprenne sans même qu'elles aient besoin d'échanger une parole, mais aujourd'hui, cette complicité lui pesait.

Elle n'avait tout simplement pas envie d'en parler. A part avec Ron, bien sûr, mais elle n'était même pas sure d'y parvenir un jour…

« Lav', tu peux tout me dire, tu le sais… »

Elle pouvait, oui, mais elle ne voulait pas. Pas cette fois. Parvati la soutenait toujours, mais elle n'était pas sure qu'elle serait en mesure de la comprendre. Après tout, elle n'avait jamais été passionnément amoureuse… Comment pourrait-elle comprendre ? Lavande avait confiance en son amie, mais elle avait trop peur de son jugement. La dernière chose dont elle avait besoin était d'être jugée par un œil extérieur et critique ! Elle quitta donc la salle de bain avec précipitation, après avoir rassuré son amie autant qu'elle en était capable:

« Merci d'être là pour moi, P., tu es la meilleure ! »

Elle avait besoin d'être un peu seule dans son dortoir, avant d'affronter sa journée. A cette heure-ci, tout le monde était déjà descendu et elle appréciait ce petit moment de calme avant la cacophonie du petit-déjeuner.

« euh… Lavande ? »

Pas tout le monde, apparemment ! Elle eut un hoquet de surprise, ne s'attendant pas à être dérangée, puis se retourna, pour faire face à…

« Hermione !? Mais qu'est ce que tu fais là ? »

D'habitude, à cette heure-ci, le rat de bibliothèque était déjà dans la Grande Salle, en compagnie de Ron, de son petit-ami à elle, qui ne l'attendait jamais, sous prétexte qu'elle mettait trop de temps à se préparer. N'importe quoi.

« Je ne voulais pas te déranger, c'est juste que j'aimerais te parler, si ça ne dérange pas… »

Lavande sentit son pouls s'accélérer sous l'effet du stress : et si elle avait tout entendu ? Si elle venait pour lui dire de laisser Ron tranquille ? Ou pire, pour lui annoncer qu'elle et Ron… ?

Non, non, tout cela était impossible. Ron était son petit-ami, et il était loyal. Il était droit, honnête, et il ne ferait rien avec une autre alors qu'ils étaient toujours ensemble ! Ron serait incapable de faire une chose pareille… N'est-ce pas ?

Elle prit une profonde inspiration pour se calmer et répondit à Hermione, la voix calme et assurée : « Pas de problèmes, je t'écoute. »

Hermione eut l'air gêné : « Non, non pas maintenant, mais si tu pouvais m'accorder une demi-heure, peut-être une heure dans la journée, ça serait vraiment gentil et compréhensif de ta part…

- Bien, puisqu'il te faut tant de temps, on peut se retrouver à la pause de midi. A la bibliothèque, je suppose ? »

Ses joues rougirent légèrement. Lavande n'avait jamais vu ça ! Enfin, elle avait déjà vu Hermione rougir, mais jamais à cause d'elle ! Grande première… Hermione était décidément très étrange ce matin.

« On pourrait plutôt se retrouver ici, au dortoir ? »

Lavande, un peu étonnée, hocha cependant la tête en signe d'approbation, faisant fuir Hermione. Cette dernière l'avait auparavant remerciée de lui accorder une entrevue aussi rapidement.

Mais pour qui se prenait-elle, ce sale rat ? Le ministre de la Magie en personne ? Lavande savait bien que ce n'était que de la politesse, mais elle ne pouvait s'empêcher de la trouver hautaine. Il fallait bien lui trouver un défaut ! Cette fille semblait n'en avoir aucun ! Elle était toujours si…parfaite. Son apparence physique laissait bien sûr à désirer, mais elle y semblait si indifférente que personne ne songeait à lui faire la moindre remarque à ce sujet… (Peut-être que son poing dans le nez de Malfoy en troisième année avait également joué en sa faveur). On devait lui reconnaitre qu'elle savait se défendre…

Argh ! Encore une qualité ! Lavande n'en pouvait plus. Toutes les qualités de cette fille lui tapaient sur le système.

Elle devait déjà accepter le fait que son copain ait des sentiments pour une autre, ce qui n'était ni facile, ni agréable, mais si en plus, cette fille n'avait aucun défaut, il fallait que Merlin lui en veuille personnellement ! Lavande ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était normal que Ron lui préfère une autre : elle avait de la cellulite dans les cuisses, son visage n'était pas symétrique et elle avait des boutons sous la frange. Hermione avait surement des boutons, elle aussi, mais c'était comme si elle n'y attachait pas la moindre importance ! Lavande refusait de se l'avouer, mais une part d'elle-même admirait cette facette de la personnalité d'Hermione. Elle semblait n'avoir aucun complexe, et s'accepter telle qu'elle était. Sans se poser de questions. Comment était-ce possible ?

Lavande était assez déboussolée. Alors qu'elle pensait avoir mis au clair ses sentiments pour Ron, et avoir accepté les sentiments de ce dernier pour sa meilleure amie, voilà qu'elle ne savait plus que penser de cette dernière. Une part d'elle-même l'admirait : elle était si intelligente, si cultivée, elle semblait avoir réponse à tout et n'avoir aucun problème avec elle-même ! Mais cette perfection apparente l'énervait tellement… C'était impossible d'atteindre la perfection, personne ne le pouvait ! Personne, sauf « Miss Granger » apparemment. Grrr !

Etait-elle jalouse ? Possible. Lavande avait le sentiment qu'elle n'atteindrait jamais le niveau de sa camarade, c'est pour cela qu'elle se battait dans une autre catégorie : elle souhaitait être la plus féminine, la plus soignée, la plus jolie possible, afin que l'on ne remarque qu'elle dans les couloirs du château… Afin que Ron ne remarque qu'elle, et qu'il arrête de regarder Hermione !

Une autre part d'elle avait peur d'Hermione et de la menace qu'elle représentait pour son couple, même si elle ne pensait pas sérieusement qu'une fille si intelligente pourrait un jour s'intéresser à son Ron-Ron… Elle était bien trop snob, et avait une trop haute estime d'elle-même pour s'abaisser à sortir avec Ron ! Lavande n'était même pas sûre qu'Harry, l'Elu en personne !, serait assez bien pour miss je-sais-tout-je-suis-la-meilleure-élève-que-Poudla rd-ait-jamais-connu-poussez-vous-de-mon-chemin-je- dois-aller-à-la-bibliothèque-c'est-urgent…

Lavande ne la détestait pas, c'est simplement qu'elle l'énervait. Elle semblait toujours être sur son chemin, et elle semblait toujours la distancer : meilleure en cours, préférée par Ron, citée par ses propres parents comme exemple à suivre, elle avait même réussi à se faire respecter (ou plutôt craindre ?) du mystérieux Drago Malfoy alors qu'elle était une Sang-de-B…une Née-Moldue ! Elle savait qu'elle ne devait pas se comparer à Hermione, et pourtant elle ne pouvait pas s'en empêcher… Et la comparaison tournait rarement à son avantage. C'était tellement frustrant !

Mais Lavande n'était pas quelqu'un qui se complaisait dans les geignements et les plaintes. A vrai dire, elle avait horreur de l'inaction ! Et si cette Hermione l'énervait tant que ça, alors elle allait y remédier, parce que sous ses dehors de douceur et de fragilité, elle était une femme d'action, déterminée et prête à tout pour atteindre ses objectifs ! Et aujourd'hui semblait le jour parfait pour cela.

Hum, il ne lui restait plus qu'à parler à Ron…

je me suis un peu penchée sur le personnage de Lavande, qui n'est peut-être pas très maligne dans les bouquins, mais qui n'est pas complètement cruche non plus ! J'ai voulu approfondir un peu ce personnage, lui donner de la profondeur, de la complexité... Tout l'intérêt des fanfictions en somme !

Je tenais simplement à vous prévenir que Lavande risque d'être un peu OOC, peut-être qu'elle est aussi comme ça dans les Ron/Lavande (je ne peux pas savoir, je n'en ai jamais lu... C'est trop contraire à ma vision de Harry Potter !), mais j'ai essayé d'en faire quelque chose de nouveau, et de différent. J'ignore si cela vous plaira, c'est pour le moins...expérimental !

Mais je me tais...et place au texte !

Chapitre 1: Une conversation difficile

Lavande respira profondément. Ce qu'elle s'apprêtait à faire n'était pas facile, ni même agréable. Mais c'était nécessaire. Et elle voulait le faire depuis longtemps déjà. Il fallait qu'elle se jette à l'eau, elle le devait.

« Ron-ron ? Est-ce que je pourrais te parler quelques instants s'il-te-plait… ?

-…

- Seule à seul ! Je n'ai pas envie de parler ouvertement de notre couple devant tout le monde ! »

Oh ! La gaffe… Vite, vite, se reprendre avant qu'il ne s'énerve !

« Excuse-moi, je sais que tes amis ne sont pas « tout le monde », et que tu leur fais confiance. Ce n'est pas ce que je voulais dire… Mais tu peux comprendre qu'il y a des choses que je n'oserais pas dire devant eux, non ?

-…

- Oh, ne fais pas ta mauvaise tête, tu crois que je ne remarque pas les regards que tu jettes à Parvati quand elle est avec nous ? Elle est mon amie et je lui fais confiance ! Tout comme toi avec…eux. »

Le mépris, ou au moins l'antipathie, étaient passés dans sa voix. D'habitude, elle arrivait mieux à cacher les sentiments que lui inspiraient les deux meilleurs amis de son petit copain. Et maintenant il la fusillait du regard ! Décidément, cette conversation n'avait pas pris la direction qu'elle aurait souhaité lui donner. Mais il était encore temps de se rattraper !

« Excuse-moi Ron-ron, ce n'est pas du tout ce dont je voulais te parler. Et je n'ai pas envie de me disputer avec toi, pas alors que j'ai quelque chose de si important à te dire. »

Elle marqua une courte pause, savourant son effet, guettant la surprise et l'intérêt dans les yeux de son vis-à-vis.

« Non ! Non, ne dis rien ! J'ai besoin de beaucoup de courage pour te dire ce que j'ai à te dire, et si tu parles, je n'y arriverais pas, je me connais… »

Un petit gloussement s'échappa de ses lèvres. Elle aimait faire comprendre à Ron qu'il la troublait toujours autant, même après plusieurs mois de relation. Parvati était d'accord avec elle, il était important que les hommes aient l'impression d'avoir le pouvoir dans une relation, ils trouvaient cela rassurant. Et puis, c'était très pratique pour souligner sa propre fragilité, ainsi que son besoin d'être protégée, tout ce qui faisait sa féminité…

« Ecoute, je ne sais plus trop où j'en suis, et j'ai besoin que tu m'aides. Je crois que tu n'es toi-même pas vraiment au point en ce qui concerne tes sentiments, ou les raisons pour lesquelles tu es dans cette relation, et ça me fait un petit peu peur, pour tout t'avouer. »

Elle y était peut-être allée un peu fort, pour le début de la conversation. Elle avait l'habitude de parler ainsi à Parvati, mais vu le regard un peu perdu de son Ron-ron, elle comprit qu'il s'agissait d'y aller en douceur, si elle souhaitait réellement se faire comprendre. Il ne fallait pas non plus lui faire peur. Parler simplement, c'était la clé.

« Je ne veux pas rompre, si c'est la question que tu te poses ! Non, non, pas du tout ! Tu connais mes sentiments, ils n'ont pas changé. Je suis toujours très heureuse, et très honorée que tu m'aies choisie, moi, pour être à tes côtés. J'adore sortir avec toi, et ce n'est pas près de changer, je tiens à te rassurer sur ce point. »

Tact et diplomatie, teintés d'une légère dose de manipulation, voilà comment il fallait procéder. Voilà qui tombait bien, elle excellait dans ces domaines ! Après tout, elle était une femme, il s'agissait tout de même de ses armes de prédilection…

« Non, ce ne sont pas mes sentiments, ni mon engagement par rapport à notre relation que je suis en train de remettre en question. Ce sont plutôt les tiens, pour être honnête avec toi. Je crois que tu as perdu de vue tes priorités, et j'aimerais que tu sois aussi franc avec moi que j'essaye de l'être en ce moment avec t… Ne m'interromps pas, s'il te plait ! Je voudrais que tu me laisses finir, j'ai encore beaucoup à dire…

Tu vois, je pense que la base pour une relation saine, et sérieuse, une relation qui peut évoluer et durer, c'est le partage et la communication. Avec des mots simples : passer du temps ensemble et parler. Je pense que c'est la clé. Or, j'ai l'impression que ça manque cruellement à notre relation…

Oui, je sais qu'on en a déjà parlé. Je sais que le Quidditch et les révisions prennent tout ton temps, qu'un rendez-vous par semaine, c'est déjà beaucoup, et que tu as besoin de passer du temps avec tes amis tout comme j'ai besoin de passer du temps avec les miens… Je sais tout ça, mais tu vois, je crois que prendre ensemble un repas par jour, ou réviser ensemble, ou s'asseoir ensemble en cours, ça pourrait nous permettre de partager plus de choses…

Mais essaye de me comprendre, aussi ! Toutes ces choses, tu les fais avec ELLE. Tout tourne toujours d'ELLE, d'Hermione. N'essaye même pas de nier ! Tu révises avec Hermione, tu manges avec Hermione, tu te mets avec elle pour les travaux de groupe. C'est avec elle que tu parles entre les cours et aux récrés, c'est elle que tu taquines, elle que tu chatouilles, c'est à elle que tu racontes tes blagues en premier et c'est à elle que tu lis les lettres de ta famille.

Non, je ne suis pas en train de faire une crise de jalousie, pas du tout ! Et je ne suis pas hystérique non plus ! Je sais qu'on a déjà parlé de tout ça, et je sais que tu es persuadé qu'il ne s'agit que d'une amie. Je. Le. Sais. Mais aujourd'hui, j'ai quelque chose à te dire, et j'aimerais que tu m'écoutes, et que tu prennes mes remarques en considérations. Pour une fois.

Tu veux savoir ce que je pense ? Tu veux vraiment le savoir ? Je pense que tu te caches derrière cette prétendue amitié pour ne pas t'avouer quels sont tes sentiments réels. Je pense que notre relation t'arrange bien aussi, parce qu'elle t'évite de te poser la moindre question quant à ce que tu ressens.

Je pense que tu es amoureux d'Hermione. Ca se voit tellement que tout le château s'en est rendu compte. Il faudrait que je sois stupide pour ne pas le voir. Je pense que tu es fou amoureux d'elle mais que tu n'auras jamais le courage de lui avouer. Parce qu'elle est si parfaite. Beaucoup trop bien pour toi.

Alors tu choisis de faire comme si elle n'était qu'une amie. Tu choisis de te mettre en couple avec une fille que tu n'aimes pas, pour t'empêcher de penser que celle que tu aimes vraiment est inaccessible.

Inutile de protester, tu sais que c'est vrai. J'ai eu besoin de temps pour accepter cette réalité, mais maintenant, cela ne me dérange plus. Je l'accepte, je t'accepte tel que tu es, car moi je t'aime ! Je t'aime et c'est pour ça que je veux que tu regardes tes sentiments en face. Je veux que tu acceptes tes sentiments pour Hermione, que tu réalises qu'il n'y aura jamais rien entre vous, et que tu reviennes vers moi une fois que tu auras compris tout cela. »

La bombe était lâchée. Ce n'était vraiment pas une conversation facile, mais Lavande espérait sincèrement que leur relation évoluerait et que quelque chose de bon pourrait ressortir de toute cette histoire.

« Je veux que tu acceptes cet amour, et que tu acceptes que rien n'en ressortira. Je veux que tu réalises qu'il ne sert à rien de continuer à fantasmer sur ta meilleure amie qui ne pensera jamais à toi comme tu penses à elle. Jamais, et tu le sais !

Je sais que je te fais souffrir, mais crois-moi, je le fais pour ton bien. Pour que tu puisses passer à autre chose le plus rapidement possible. C'est la seule façon pour que nous puissions être heureux ensemble, sans regrets ni amertume. Sans le moindre « si ». Je veux que tu m'aimes, et que tu sois sûr de toi.

Je sais que cela va être une étape difficile, pour toi, comme pour notre couple. Mais je suis prête à tout, prête au pire, prête à courir le risque de te perdre pour avoir une chance de te garder. Est-ce que tu réalises seulement la force de mon amour pour toi ?

Je sais qu'Hermione est l'unique obstacle à notre bonheur. Pas sa personne, bien sûr, mais tes sentiments pour elle. Je suis consciente de la menace que ces sentiments représentent, c'est pour cela que je veux que tu les dépasses. Je sais que tu auras beaucoup de mal, mais je serai là pour toi, pour te soutenir durant tout le processus.

Je crois que tu vas m'en vouloir. Je suis prête. Je pourrais affronter tellement pour nous, mon Ron-Ron… Je ne crois pas que tu réalises ! Ne fais pas cette tête, je sais ce que tu penses. Je te connais mieux que tu ne le crois… Je sais que toi, tu n'es pas aussi engagé dans cette relation que moi, je m'en suis bien rendue compte, je ne suis pas idiote. Mais je sais aussi pourquoi tu manques d'engagement et nous allons y remédier, tous les deux !

Je me doute bien que tu vas tenter ta chance avec elle, je me rends compte que tu vas surement rompre avec moi. Mais je sais que c'est avec moi que tu reviendras, quand tu te sentiras trop seul et que tu auras besoin de quelqu'un, je sais que tu n'oublieras pas mes sentiments, je SAIS que tout ce que nous vivons en ce moment ne peut pas se produire pour rien ! Notre histoire a une signification, je le sais.

Tu ne t'en rends certainement pas compte, mais il y a une raison pour laquelle nous sommes ensemble malgré le fait que tu aies des sentiments pour… D'accord ! D'accord, je ne dirais plus son nom, ne me regarde pas comme ça, elle n'entendra rien, elle est bien trop loin !

Mais laisse-moi parler alors : je disais que si tu sors avec moi, alors que tu as des sentiments pour elle, c'est qu'il y a une raison. Tu n'as pas choisi n'importe quelle fille. Je pense que quelque part, tu as aussi des sentiments pour moi, je ne vois pas d'autre explication !

Alors, une fois que tu seras débarrassé de tes sentiments pour cette fille, tu les verras beaucoup plus clairement, les raisons qui t'ont poussé dans mes bras : tes sentiments pour moi. Et même s'ils ne sont pas encore très développés, je les encouragerai, je les soignerai, je les ferai grandir. Je t'aimerai comme personne ne t'a jamais aimé, et tu tomberas amoureux de moi, c'est ainsi que cela doit se produire !

Fais-moi confiance, mon Ron-Ron. Comme toujours, je prends les choses en main. »

Lavande ferma les yeux un court instant, et reprit ses esprits après son long monologue. Elle aurait aimé connaitre les réactions de Ron face à de telles déclarations. Malheureusement, elle était seule, face au miroir de la salle de bain, et son imagination ne lui était pas d'un grand secours ce matin. Comment réagirait-il si elle osait lui avouer tout cela en face ? Cette question la hantait, mais elle n'osait pas…

« LAVAAAANDE ! Mais c'est pas vrai, tu es toujours dans la salle de bain ? On peut savoir ce que tu y fais ? Tu essayes de te noyer ou quoi ? Tu fais chier, je suis sûre que tu as encore pris toute l'eau chaude ! Et il ne me reste que 5 minutes avant de descendre au petit-déjeuner, comment est ce que tu veux que je me prépare ? Je te préviens que tu vas prendre cher quand tu vas sortir de là ! »

Lavande soupira, et jeta un dernier regard au miroir. Elle aurait tellement aimé être capable de dire tout ça à Ron ! Mais elle s'en savait incapable. Elle était trop…timide, trop peu sure d'elle. Elle avait trop peur des conséquences. Trop peur qu'il la rejette et que leur prophétie d'amour ne se réalise pas. Elle aurait aimé jouer les grandes dames, très dignes, mais elle se rendait compte que quand il s'agissait de l'homme qu'elle aimait, elle n'avait plus beaucoup de dignité.

Les insultes de Parvati se faisant plus vulgaires et plus insistantes, elle finit par déverrouiller la porte pour la laisser entrer. Parvati avait souvent besoin de crier très fort, mais sa colère retombait aussi vite qu'elle était montée. Lavande, en habituée, se contenta de la laisser se plaindre en attendant la fin de sa crise. Apparemment, la douche eut un effet apaisant, puisque les cris s'arrêtèrent. Au bout d'un moment, elle prit la parole :

« Pourquoi tu ne m'as pas laissée entrer ? Je t'ai entendu parler toute seule, est-ce que tout va bien ?

- Non, je ne parlais pas, c'est juste que… Enfin…

- Lav', je sais bien que tu t'entraines devant le miroir quand tu as des choses importantes à dire à quelqu'un que tu aimes… C'est Ron ? »

Parvati avait toujours été beaucoup trop clairvoyante pour son propre bien… La plupart du temps, Lavande appréciait beaucoup que son amie la comprenne sans même qu'elles aient besoin d'échanger une parole, mais aujourd'hui, cette complicité lui pesait.

Elle n'avait tout simplement pas envie d'en parler. A part avec Ron, bien sûr, mais elle n'était même pas sure d'y parvenir un jour…

« Lav', tu peux tout me dire, tu le sais… »

Elle pouvait, oui, mais elle ne voulait pas. Pas cette fois. Parvati la soutenait toujours, mais elle n'était pas sure qu'elle serait en mesure de la comprendre. Après tout, elle n'avait jamais été passionnément amoureuse… Comment pourrait-elle comprendre ? Lavande avait confiance en son amie, mais elle avait trop peur de son jugement. La dernière chose dont elle avait besoin était d'être jugée par un œil extérieur et critique ! Elle quitta donc la salle de bain avec précipitation, après avoir rassuré son amie autant qu'elle en était capable:

« Merci d'être là pour moi, P., tu es la meilleure ! »

Elle avait besoin d'être un peu seule dans son dortoir, avant d'affronter sa journée. A cette heure-ci, tout le monde était déjà descendu et elle appréciait ce petit moment de calme avant la cacophonie du petit-déjeuner.

« euh… Lavande ? »

Pas tout le monde, apparemment ! Elle eut un hoquet de surprise, ne s'attendant pas à être dérangée, puis se retourna, pour faire face à…

« Hermione !? Mais qu'est ce que tu fais là ? »

D'habitude, à cette heure-ci, le rat de bibliothèque était déjà dans la Grande Salle, en compagnie de Ron, de son petit-ami à elle, qui ne l'attendait jamais, sous prétexte qu'elle mettait trop de temps à se préparer. N'importe quoi.

« Je ne voulais pas te déranger, c'est juste que j'aimerais te parler, si ça ne dérange pas… »

Lavande sentit son pouls s'accélérer sous l'effet du stress : et si elle avait tout entendu ? Si elle venait pour lui dire de laisser Ron tranquille ? Ou pire, pour lui annoncer qu'elle et Ron… ?

Non, non, tout cela était impossible. Ron était son petit-ami, et il était loyal. Il était droit, honnête, et il ne ferait rien avec une autre alors qu'ils étaient toujours ensemble ! Ron serait incapable de faire une chose pareille… N'est-ce pas ?

Elle prit une profonde inspiration pour se calmer et répondit à Hermione, la voix calme et assurée : « Pas de problèmes, je t'écoute. »

Hermione eut l'air gêné : « Non, non pas maintenant, mais si tu pouvais m'accorder une demi-heure, peut-être une heure dans la journée, ça serait vraiment gentil et compréhensif de ta part…

- Bien, puisqu'il te faut tant de temps, on peut se retrouver à la pause de midi. A la bibliothèque, je suppose ? »

Ses joues rougirent légèrement. Lavande n'avait jamais vu ça ! Enfin, elle avait déjà vu Hermione rougir, mais jamais à cause d'elle ! Grande première… Hermione était décidément très étrange ce matin.

« On pourrait plutôt se retrouver ici, au dortoir ? »

Lavande, un peu étonnée, hocha cependant la tête en signe d'approbation, faisant fuir Hermione. Cette dernière l'avait auparavant remerciée de lui accorder une entrevue aussi rapidement.

Mais pour qui se prenait-elle, ce sale rat ? Le ministre de la Magie en personne ? Lavande savait bien que ce n'était que de la politesse, mais elle ne pouvait s'empêcher de la trouver hautaine. Il fallait bien lui trouver un défaut ! Cette fille semblait n'en avoir aucun ! Elle était toujours si…parfaite. Son apparence physique laissait bien sûr à désirer, mais elle y semblait si indifférente que personne ne songeait à lui faire la moindre remarque à ce sujet… (Peut-être que son poing dans le nez de Malfoy en troisième année avait également joué en sa faveur). On devait lui reconnaitre qu'elle savait se défendre…

Argh ! Encore une qualité ! Lavande n'en pouvait plus. Toutes les qualités de cette fille lui tapaient sur le système.

Elle devait déjà accepter le fait que son copain ait des sentiments pour une autre, ce qui n'était ni facile, ni agréable, mais si en plus, cette fille n'avait aucun défaut, il fallait que Merlin lui en veuille personnellement ! Lavande ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était normal que Ron lui préfère une autre : elle avait de la cellulite dans les cuisses, son visage n'était pas symétrique et elle avait des boutons sous la frange. Hermione avait surement des boutons, elle aussi, mais c'était comme si elle n'y attachait pas la moindre importance ! Lavande refusait de se l'avouer, mais une part d'elle-même admirait cette facette de la personnalité d'Hermione. Elle semblait n'avoir aucun complexe, et s'accepter telle qu'elle était. Sans se poser de questions. Comment était-ce possible ?

Lavande était assez déboussolée. Alors qu'elle pensait avoir mis au clair ses sentiments pour Ron, et avoir accepté les sentiments de ce dernier pour sa meilleure amie, voilà qu'elle ne savait plus que penser de cette dernière. Une part d'elle-même l'admirait : elle était si intelligente, si cultivée, elle semblait avoir réponse à tout et n'avoir aucun problème avec elle-même ! Mais cette perfection apparente l'énervait tellement… C'était impossible d'atteindre la perfection, personne ne le pouvait ! Personne, sauf « Miss Granger » apparemment. Grrr !

Etait-elle jalouse ? Possible. Lavande avait le sentiment qu'elle n'atteindrait jamais le niveau de sa camarade, c'est pour cela qu'elle se battait dans une autre catégorie : elle souhaitait être la plus féminine, la plus soignée, la plus jolie possible, afin que l'on ne remarque qu'elle dans les couloirs du château… Afin que Ron ne remarque qu'elle, et qu'il arrête de regarder Hermione !

Une autre part d'elle avait peur d'Hermione et de la menace qu'elle représentait pour son couple, même si elle ne pensait pas sérieusement qu'une fille si intelligente pourrait un jour s'intéresser à son Ron-Ron… Elle était bien trop snob, et avait une trop haute estime d'elle-même pour s'abaisser à sortir avec Ron ! Lavande n'était même pas sûre qu'Harry, l'Elu en personne !, serait assez bien pour miss je-sais-tout-je-suis-la-meilleure-élève-que-Poudla rd-ait-jamais-connu-poussez-vous-de-mon-chemin-je- dois-aller-à-la-bibliothèque-c'est-urgent…

Lavande ne la détestait pas, c'est simplement qu'elle l'énervait. Elle semblait toujours être sur son chemin, et elle semblait toujours la distancer : meilleure en cours, préférée par Ron, citée par ses propres parents comme exemple à suivre, elle avait même réussi à se faire respecter (ou plutôt craindre ?) du mystérieux Drago Malfoy alors qu'elle était une Sang-de-B…une Née-Moldue ! Elle savait qu'elle ne devait pas se comparer à Hermione, et pourtant elle ne pouvait pas s'en empêcher… Et la comparaison tournait rarement à son avantage. C'était tellement frustrant !

Mais Lavande n'était pas quelqu'un qui se complaisait dans les geignements et les plaintes. A vrai dire, elle avait horreur de l'inaction ! Et si cette Hermione l'énervait tant que ça, alors elle allait y remédier, parce que sous ses dehors de douceur et de fragilité, elle était une femme d'action, déterminée et prête à tout pour atteindre ses objectifs ! Et aujourd'hui semblait le jour parfait pour cela.

Hum, il ne lui restait plus qu'à parler à Ron…

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La suite devrait arriver sous peu... En attendant, j'espère vous avoir intriguées, troublées ou même décontenancées, qui sait ?

A très bientôt,

Liesel M.M.