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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
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Parce que
Par EliH
Harry Potter  -  Romance/Amitié  -  fr
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    Chapitre 8     Les chapitres     9 Reviews    
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chapitre 8

La publication va passer de une semaine, à deux semaines !

Bonne lecture et merci pour les reviews !

 

 

 

- Bon, vous êtes d'accord ?

Son regard fit le tour de la table et poussa un soupir en constatant que personne n'était emballé par son idée.

- C'est nul, déclara Rigel comme pour confirmer ses pensées.

- T'as vraiment trop regardé la télé, se moqua Albus en relevant la tête de ses bras.

- Je dois vraiment faire diversion ? Grimaça Hugo.

- Tu ne feras pas diversion, le rassura Rigel. Ce plan ne marchera jamais.

- Et pourquoi pas ? Demanda l'aîné en fronçant les sourcils.

- Déjà, expliqua le blond. On n'a pas de Bombabousse. Ni de Marécage Portable. Et aucun des produits Weasley dont ton plan a besoin. Ensuite, comment tu veux faire ça dans la journée ? Même si on a la Cape, il est impossible de ne pas se faire repérer. Et enfin, dois-je te rappeler que le bureau, les appartements et la classe du professeur Diggums, sont liés ? Pour aller dans la chambre, il faut passer par le bureau. Et la porte du bureau est dans la classe !

- On pourrait faire ça pendant le dîner, bougonna James.

- Et s'il préfère manger dans son bureau ?

- Mais les profs mangent toujours dans la Grande Salle !

- Peut-être qu'il est une exception !

- Qu'est-ce que tu proposes puisque tu as l'air si intelligent ? S'énerva James.

- Récupérer la Carte du Maraudeur, annonça Rigel en relevant le menton.

- Tu crois que Papa va nous la passer aussi facilement alors qu'on a déjà la Cape ? Se moqua l'aîné. Il va faire comment le soir pour venir nous voir, hein ?

- Qui a dit qu'on le lui demanderait ?

- Tu comptes la lui voler ?

- L'emprunter.

- Joue pas sur les mots !

Caleb regarda ses grands frères se disputés avec un air blasé. Depuis quelques temps, ces deux-la n'arrêtaient pas de se chamailler. Tout en prenant en compte ce que l'autre disait. Étrange, n'est-ce pas ? Et pourtant, pas tant que ça.

Deux jours auparavant, James et Rigel étaient revenus à la tour ouest en leur annonçant que Draco avait été victime de machination et qu'il fallait l'aider. D'accord, mais comment ? Et depuis, James, comme Rigel, balançaient idée sur idée, tous plus irréalisables les uns que les autres. Albus en venait à faire des dessins sur les notes de Rigel et Hugo baillait toutes les deux minutes, et lui observait ce que son jumeau gribouillait.

- De toutes façons, répliqua James avec une moue agacée, tu devrais connaître le mot de passe de la Salle Commune de Gryffondor et c'est pas gagné pour que papa te le donne.

- On peut faire le guet devant le tableau et attendre qu'un Gryffondor passe et donne le mot de passe ! C'est évident, James !

Caleb se dit que si Lily avait été là, elle aurait aussi mis son grain de sel dans l'histoire et ça aurait duré longtemps, longtemps, longtemps.

Hugo s'était finalement assoupi sur la table et Albus se dirigeait vers la trappe avec la Cape d'Invisibilité… Albus ?

Ce dernier lança un dernier regard hautain à ses frères et se drapa du tissu magique avant de disparaître par la sortie. Caleb hésita, pesant le pour et le contre. Et se dit que passer un moment avec son jumeau ne lui ferait pas de mal. Alors il suivit le chemin, discrètement, et referma la trappe derrière lui.

- Albus ! Chuchota-t-il en descendant prudemment les escaliers.

Un grognement irrité lui répondit et il accéléra le pas. Il ne devait pas se faire distancer.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? Reprit-t-il en repérant le mouvement de la Cape sur une marche particulièrement poussiéreuse.

- Aller chercher la Carte.

- Quoi ? Mais…

- Rigel et James n'arrêtent pas de tourner en rond, le coupa son jumeau en sortant sa tête de la Cape. S'ils continuent, on sera rentré à notre époque avant d'avoir vengé Draco.

- Oui mais t'as vu l'heure ? Et puis tu connais l'emplacement de la Salle Commune des Gryffondors, toi ?

- Non.

- Mais alors…

- T'es chiant.

Caleb se tut et baissa la tête. Ça faisait un moment qu'Albus ne lui avait pas parlé comme ça. Depuis son réveil à l'infirmerie, pour tout dire. Il avait pensé que ce voyage dans le passé aurait l'effet bénéfique de les rapprocher un peu, de l'aider à comprendre un peu plus son jumeau. Mais s'ils revenaient à la case départ… Quelque chose frôla sa tête et il sursauta: Albus venait de passer la Cape sur ses épaules pour le cacher des yeux indiscrets.

- Tu vas voir, murmura-t-il en reprenant sa marche, l'air de rien.

Alors les deux jeunes Serpentards se mirent à déambuler dans les couloirs, un peu après le couvre-feu, montant des escaliers, bifurquant dans les couloirs. Caleb ne savait même plus où ils étaient au bout d'une demi-heure de marche et Albus gardait le silence. La Cape d'Invisibilité les cacha un bon nombre de fois, quand ils virent Rusard de l'autre côté d'un couloir, ou qu'un couple gloussant passa près d'eux sans les remarquer. Ils échouèrent finalement dans un couloir désert et Albus s'installa contre le mur. Caleb n'eut d'autre choix que de l'imiter et ils se mirent à attendre. Quoi ? Bonne question. Il hésitait à élever la voix pour avoir des éclaircissements. Et puis, c'était déjà une chance qu'Albus accepte sa présence près de lui. Alors pourquoi vouloir tout gâcher avec une question stupide ?

Les minutes s'écoulèrent. Caleb avait un peu froid et il frissonna quand un courant d'air lui caressa la nuque. Pourtant, il ne bougea pas.

- Les garçons ? Appela une voix qu'ils connaissaient bien.

Des pas se rapprochèrent de leur pan de mur et Caleb eut envie d'apparaître devant les yeux de son père.

- Il n'y a personne, les rassura Harry, comme une réponse aux pensées du cadet.

- On a failli attendre, grommela Albus en tirant sur la Cape.

- Nous avions rendez-vous ? Demanda leur père avec un sourire en coin.

- Non, mais on a quand même attendu, répéta son frère en regardant ses mains.

- J'ai sorti la Carte quand j'ai été sûr que personne ne traînait dans la Salle Commune, expliqua Harry en sortant ladite Carte. Et je vous ai vus, tous seuls, dans un couloir du quatrième, immobiles. Et comme James et Rigel étaient nulle part, je me suis inquiété.

Caleb sentit son cœur se réchauffer devant ces paroles.

- Papa, déclara Albus en relevant le menton. Est-ce que je peux te demander un service ?

Etonnés, Harry et Caleb le dévisagèrent et Caleb sentit une pointe d'appréhension le prendre à la gorge. C'était très, très mauvais comme plan.

 

 

- Albus, on ne peut pas rentrer à la tour ? Et en parler à James et à Rigel ? Ça serait bien, non ? Et puis nous, on est que deux première année qui ne savent lancer que quelques sorts élémentaires. Et le prof de Défense contre les Forces du Mal est quand même un prof. Et de Défense contre les Forces du Mal. Ça veut dire qu'il est paré contre l'ennemi et contre… les vols !

- Mais tais-toi bon sang ! Grogna Albus en le fusillant du regard. Tu ne vois pas que c'est notre chance ? Il n'est pas dans ses appartements alors on va pouvoir fouiller dans ses affaires pour trouver quelque chose contre lui !

- Mais on passe pour des voleurs !

- On n'est pas de ce monde, alors ce n'est pas très grave.

Caleb gémit de dépit en voyant son frère lancé un simple sort d'Ouverture sur la porte de la salle de cours et y pénétrer. S'ils se faisaient attraper, qu'est-ce qu'ils diraient ? Oh Merlin, il venait d'y penser mais McGonagall était terrifiante ! Il n'avait pas envie de se frotter à elle !

- Garde un œil sur l'étiquette de Diggums, ordonna Albus en avançant rapidement vers la porte du bureau.

- Il est toujours dans la volière, murmura Caleb en tremblotant.

- Il est vraiment trop bizarre, déclara son jumeau en entrant dans la pièce. Un prof ne sort pas aussi tard pour envoyer des messages ! Fouillons son bureau.

- Pas si vite, les garçons.

Caleb poussa un cri aigu en sentant la pointe d'une baguette dans son dos et Albus l'imita. Ils étaient pris la main dans le sac ! Merlin, qu'allaient-ils faire ?

- J'arrive pas à croire que vous ayez osé faire ça ! S'insurgea la voix en donnant un coup de baguette sur leur tête. Vous avez imaginé un peu la panique quand on a réalisé que la Cape avait disparu et vous avec ?

- C'est bon, je pense qu'ils ont compris, soupira une autre voix en se rapprochant d'eux. En tout cas, tu ne peux pas nier qu'ils ont fait un meilleur boulot que nous.

Caleb faillit soupirer de soulagement en comprenant que les attaquants n'étaient personne d'autre que James et Rigel.

- Comment t'as fait pour ne pas les voir arriver vers nous ? Attaqua immédiatement Albus.

- Tu m'as dit de garder un œil sur Diggums ! Protesta-t-il.

- Mais t'aurais pu aussi garder un autre œil sur les alentours ! On n'aurait pas été surpris par eux !

- Bon les garçons, c'est bon, on a compris que vous étiez contents de nous voir. On peut continuer la mission ?

- Ce n'est pas ta mission ! Contredit Albus en jetant un regard noir à James.

- Je vais faire le guet, annonça Rigel en ressortant du bureau, rapidement suivi de Hugo, que Caleb n'avait pas remarqué dans l'ombre.

- Je vais lancer des sorts de vérifications, décida James en pointant sa baguette sur le bureau.

- Et après, c'est toi qui vas te récolter les lauriers, grinça Albus en s'installant dans le fauteuil.

- Tais-toi, grommela James tapotant un tiroir. Oh, celle-là ne veut pas s'ouvrir ! Ça veut dire qu'il y a quelque chose dedans !

- Il a trop regardé de films, murmura Caleb en s'approchant d'eux.

Les jumeaux observèrent, pendant un premier temps, l'aîné s'acharné sur le tiroir, sans succès. Puis Albus regarda dans les autres compartiments et n'y trouva pas grand-chose. Quant à Caleb, ses yeux restaient fixer sur l'étiquette du professeur qui n'avait toujours pas bougé de la volière.

- J'en ai marre, souffla James en se redressant. Ça ne marche pas et à moins de faire exploser le verrou, il n'y a pas d'autre solution: Al, Cal, utilisez le Lien.

- Quoi ? S'insurgea Albus. Pas question ! Et si on se fait repérer par la directrice ?

- Si vous l'utilisez à faible dose, ça devrait le faire, répliqua James. Et puis, si ce tiroir est si bien protégé, c'est qu'il doit y avoir quelque chose d'important dedans ! Peut-être que c'est quelque chose de compromettant !

Caleb sembla hésité. Compromettant ? À quel point ?

- Peut-être qu'il y a quelque chose sur papa ?

Albus grogna et prit la main de son jumeau avant de poser leurs doigts sur le tiroir. En se concentrant un peu, ils brisèrent le sort de protection et il s'ouvrit sur de nombreux dossiers.

- Gagné ! Jubila James en se saisissant des liasses de parchemins. N'oubliez pas de remettre le sort en place, hein. Sinon, ce type se doutera de Aaaaah !

Les jumeaux s'écartèrent immédiatement du feu qui se dégageait sans raison des dossiers pendant que James tendait sa baguette pour arrêter l'incendie. Mais l'eau semblait s'évaporer avant d'atteindre les flammes et leur frère aîné se mit à paniquer.

- Si les dossiers brûlent, on n'aura plus de preuves !

Caleb grimaça et jeta un coup d'œil à Albus. Devaient-ils ?

- Dégage ! Somma Albus en lui prenant à nouveau la main.

Caleb sentit leur magie s'unir et se répandre dans la pièce. Le feu cessa aussi brusquement qu'elle était survenue et il se sentit soudain très fatigué. Jouer les espions n'était pas sa tasse de thé.

- Ce salaud a mis un piège sur ses papiers, grimaça James en se mettant à dupliquer ces dernières. Quiconque regarde, touche ou les emmène, voit le tout se mettre à brûler jusqu'à ne laisser que des cendres. Heureusement que vous étiez là.

En se lançant un regard, Caleb se dit qu'Albus devait penser la même chose que lui: le prof de Défense avait lui aussi trop regardé de films à la télé.

 

OoooooOoooooO

 

La douleur foudroya son dos mais il garda les lèvres scellées. Pas un son ne sortirait devant ses tortionnaires.

- Il fait moins le malin maintenant, se moqua le Poufsouffle devant lui.

- Papa n'est plus là, alors il sort la queue entre les jambes, rajouta son camarade en gardant sa baguette pointée sur lui.

Merlin qu'il haïssait ces gamins.

- Alors, Malfoy, intervint un troisième, qui portait les couleurs de Serdaigle, tu n'as pas envie de rejoindre papa à Azkaban ?

Silence.

- On aurait cru, puisque tu as essayé de tuer Harry en cours de Défense.

Draco s'autorisa un rictus de mépris. Il s'était attendu à des retombées, mais si vite ?

- Oh mais c'est qu'il fait le fier en plus, cracha l'un d'eux en le frappant au ventre. On va te faire ravaler tes sourires, pauvre con.

Et les coups plurent sur le corps du Serpentard. Draco essaya de faire abstraction de la douleur en se disant qu'il se vengerait de ces sauvages. Il le leur rendrait au centuple. Plus tard. Quand il redorerait le nom des Malfoy.

- Ça, souffla le Serdaigle en donnant un coup de pied dans ses côtes, c'est pour mon oncle.

- C'est bon arrête, ricana un de ses acolytes. Il faut pas qu'il soit trop abîmé.

- De toute manière, il n'a pas à cafter, répliqua le Serdaigle en s'éloignant.

- On dit que les Serpentards sont vils et lâches, haleta Draco en s'adossant au mur. Mais je vous croyais plus intelligent et plus loyaux à vos idéaux de femmelettes. Surtout à votre âge.

- Qu'est-ce que tu as dit ? Attaqua immédiatement le Serdaigle en tirant sur son col, le poing en l'air. Tu nous traites de lâches alors que jusque-là, c'est toi qui nous faisais chier avec Snape et ton père ?

Le rictus supérieur du blond mit le Serdaigle hors de lui et si les deux autres n'avaient pas été là, Draco aurait eu un bel hématome sur la mâchoire.

- Pas sur le visage, Chris, siffla l'un d'eux en maintenant le bras de Chris.

- Lâches, se moqua Draco avant que son dos ne rencontre à nouveau le mur.

- T'aurais mieux fait de crever pendant la Bataille, Malfoy.

 

 

Harry flânait dans les couloirs, sans Cape, sans Carte, l'oreille attentif à tout bruit nocturne. Un sourire désabusé ornait ses lèvres et il se dit que les jumeaux, ou en tout cas, Albus, méritait vraiment d'être à Serpentard. En effet, il ne s'était pas attendu à ce que le chantage affectif ait un tel impact sur lui et qu'il accepte aussi vite de prêter la Carte du Maraudeur à ses deux cadets. Mais bon, comme les jumeaux Weasley avaient dit, lorsqu'ils lui avaient légué la Carte: « On a du mal à s'en séparer, mais on s'est dit que tu en aurais plus besoin que nous. De toute façon, on le connaît par cœur. »

Oui, lui aussi connaissait par cœur les raccourcis et les passages secrets et il suffisait d'avoir l'oreille pour ne pas se faire avoir par Rusard ou Miss Teigne. Et Albus et Caleb auraient plus besoin de la Carte que lui.

D'ailleurs, il se demandait encore pourquoi les jumeaux s'étaient retrouvés dans un couloir, seuls, à l'attendre. Bah, il reposerait la question quand il les verrait.

Ses pas le menèrent dans le couloir de la tour d'Astronomie et il se mit à compter naturellement les portes de salles de classe abandonnées. Un… Deux… Trois… Et il s'arrêta devant la quatrième. Parce qu'il y avait une très faible raie de lumière qui s'en dégageait et il devina qui pouvait s'y trouver. Mais il hésita un instant. C'était là que le semblant de bonne entente avec les enfants du futur s'était brisée et il n'y était pas retourné depuis. Ça faisait deux ou trois jours qu'il n'avait pas adressé la parole au blond et il ne savait pas si sa présence serait tolérée. Après tout, il était Harry Potter, et Draco Malfoy l'évitait depuis l'incident. Pourtant, il ouvrit la porte, silencieusement, et s'y glissa.

Malfoy se trouvait bien là, dans son fauteuil. Il ne l'avait pas vu, puisqu'il avait la tête tournée vers la fenêtre et Harry fronça les sourcils en s'approchant. Pourquoi ? Eh bien, déjà, il y avait une forte odeur d'eucalyptus et de quelque chose qui piquait les yeux mais la raison principale était que Malfoy était là, la chemise déboutonnée en grand sur son torse, malgré la fraicheur de la pièce. Et si Harry voulait être plus précis, Malfoy n'était pas totalement découvert, puiqu'un étalage de bleues et de contusions diverses couvrait sa peau pâle.

- Putain, mais qu'est-ce que t'as fait ? Ne put-il se retenir de souffler en arrivant à côté du fauteuil.

Le blond sembla revenir à la réalité brusquement et ses traits se durcir en le reconnaissant. Les pans de sa chemise retrouvèrent leur place sur le torse imberbe et la robe de sorcier qui se trouvait sur ses genoux recouvrit partiellement son corps. Il frémit - Harry en était sûr - quand il se redressa dans son fauteuil dans une position plus digne de son rang.

- Qu'est-ce que tu fous là ? Grogna Malfoy en tournant à nouveau la tête vers la fenêtre.

- Je me promenais, déclara Harry en regardant intensément le buste du Serpentard. Qu'est-ce que tu t'es fait ?

- Ce n'est rien.

Harry n'était pas naïf. Et il ne se contenterait pas d'une réponse aussi mauvaise.

- Malfoy, appela-t-il.

Le Serpentard tourna la tête, au bout d'une minute, comme à contrecœur et la voix d'Harry se fit plus douce, comme lorsqu'il attirait Hedwige à lui quand elle était de mauvaise humeur.

- Qui t'a fait ça ?

- En quoi ça te regarde ? Répliqua Malfoy avec une moue méprisante. Tu as déjà fait ta part du marché, Potter: tuer le Seigneur des Ténèbres. Alors vis ta vie de petit héros et fiche-moi la paix.

- Et si j'en ai pas envie ?

Malfoy le regarda étrangement, et Harry se sentit rougir en se répétant ses mots. « Et si j'en ai pas envie » ? Mais, par Merlin, quel âge avait-il pour balancer ça comme un enfant de huit ans ? À tous les coups, le blond allait encore se moquer de lui et…

- Si tu n'en as pas envie, Potter, eh bien c'est moi qui m'en vais.

Harry le regarda se lever avec autant de souplesse qu'un corps couvert de bleus pouvait l'être et mettre sa robe de sorcier par-dessus sa chemise blanche. Il se dit vaguement que s'il avait été à la place de Malfoy, il aurait sûrement poussé énormément de cris de douleur ou de geignements que Hermione, ou même Ginny, auraient qualifié de chochotte. Mais il n'était pas à la place de Malfoy et ce dernier gardait un sang-froid très digne de son rang.

- Tu as vu Rigel, récemment ? Demanda Harry alors que le Serpentard était à mi-chemin de la sortie.

- Je ne vois pas de qui tu veux parler, grommela l'autre, en réponse.

- Tu sais, ton fils du futur, celui que tu espères ne pas avoir avec Luna.

- Potter, qu'est-ce que tu veux que j'en sache de ce gosse ?

- Je ne sais pas trop, réfléchit Harry. Ça fait quelques jours qu'ils ne veulent pas me voir, et qu'ils me virent de la tour quand j'arrive, en prétextant beaucoup de travail. J'ai peur que James et Rigel fassent des bêtises ensemble.

- Un Malfoy ne fait pas de bêtises, surtout pas avec un Potter.

Harry cligna des yeux une fois, deux fois, trois fois, avant que ses lèvres s'étirent vers le haut. Avait-il bien entendu ?

- Donc tu considères Rigel comme ton fils ?

Un claquement de porte lui répondit et le brun grimaça. Vraiment pas abordable le Malfoy. Surtout maintenant que la hache de guerre était enterrée entre eux.

 

OoooooOoooooO

 

Minerva McGonagall avait donné l'ordre précis à la gargouille qui protégeait le bureau directorial, de ne faire entrer personne ce soir-là. La raison principale n'était pas un quelconque rendez-vous amoureux - en quoi ma vie privée vous regarderait-elle, vous dirait-elle sèchement. Et encore moins la présence d'un invité de marque, ou illégal. Non, ce qui l'a menée à s'isoler de la sorte se trouvait éparpillé un peu partout sur son bureau.

Un peu plus tôt dans la journée, un hibou de l'école était arrivé avec un paquet. Intriguée, et n'y décelant aucune trace de magie, elle avait découvert un ensemble de dossiers - devait-elle rajouter qu'ils étaient partiellement brûlés ? - qui ne comportait qu'un nom: Draco Malfoy.

Draco Malfoy, Draco Malfoy et encore Draco Malfoy.

Il y avait des photos de lui plus jeune, plus âgé, chez lui, à Poudlard, sur le Chemin de Traverse. Tout y était indiqué: âge, adresse et même ses plats préférés. Perplexe, elle avait feuilleté un moment avant qu'un petit papier n'attire son attention. Et elle avait froncé les sourcils.

 

« Faites attention à votre prof DCFM »

 

Prof DCFM ?

Professeur de Défense Contre les Forces du Mal, plutôt ?

Eoin Diggums ?

Pourquoi donc ?

Elle avait ressorti le dossier de l'Irlandais, mais n'avait pas décelé d'anomalie dans son Curriculum vitae. Rien. Puis son regard s'était reposé sur les dossiers de Draco Malfoy et avait à nouveau froncé les sourcils quand elle avait remarqué le discret, trop discret, tampon du Ministère sur les bas de pages.

Puis elle avait compris. Et avait senti le découragement pesé sur ses épaules.

Un Exécuteur de l'Ombre ? Dans son école ? Pour Draco Malfoy ? Pourquoi ?

Oui, pourquoi donc ? Le jeune homme avait été déclaré innocent après la Guerre, et McGonagall lui avait proposé de revenir à Poudlard pour finir sa scolarité. Pour qu'il ne disparaisse pas complètement dans la nature sans bagages scolaires.

Le Ministère n'avait pas vu cela d'un bon œil - un Mangemort à Poudlard ? Avec nos enfants ? - alors il avait posé certaines conditions, comme être un des meilleurs de sa promotion, si ce n'est le meilleur, interdire tout contact avec ses parents, et qu'il ne provoque aucune vague pendant sa dernière année. Sous entendu: se battre avec Harry Potter ou se venger de lui pour la mort de son maître, parler avec ses camarades pour soulever un mouvement Mangemort dans l'école, faire des choses suspectes.

Et si Draco Malfoy enfreignait une des conditions, il serait expulsé.

Minerva réfléchit un moment. Après la Bataille de Poudlard, le Ministère avait voulu voir les Mangemorts, tous autant qu'ils étaient, disparaître. Et… Merlin, le fait qu'Harry Potter ait plaidé la cause des Malfoy, connus pour être des Mangemorts proche du Seigneur des Ténèbres, n'avait pas plu au Ministère. Serait-ce pour cela qu'un Exécuteur de l'Ombre se trouvait entre les murs de son école ? Pour enlever le problème épineux qu'était le jeune Malfoy ? Et d'après cette source inconnue, Eoin serait cet Exécuteur ? C'était bien tiré par les cheveux, mais elle avait vu tellement de choses dans sa vie, et surtout pendant la Guerre, qu'il lui était impossible d'écarter toutes possibilités.

Si Eoin était bien cet Exécuteur, ça expliquerait cette nouvelle tension dans son château qu'avait engendré son cours sur les Sorts Impardonnables.

Cela avait réveillé des rancunes, rouvert des blessures. Elle espérait que le jeune Malfoy vienne à elle en cas de problème. Car elle n'avait aucun pouvoir sur un Exécuteur de l'Ombre en mission. Et elle ne pouvait pas le renvoyer parce qu'elle n'avait aucune preuve de sa culpabilité. Ou en tout cas, dont son école serait témoin. Ces dossiers n'avaient aucun poids dans la balance. La façon dont ses informateurs inconnus s'en étaient emparés ne devait pas être des plus légaux et elle ne voyait pas renvoyer son professeur sur un simple coup de tête.

En poussant un soupir las, elle se leva. Un coup de baguette et son bureau redevint ordonné. Les dossiers disparurent dans un tiroir protégé et elle éteignit la pièce en sortant. Demain serait un nouveau jour, son esprit serait plus clair et pourrait trouver des solutions.

 

OoooooOoooooO

 

Depuis la nuit de l'infraction, James attendait. Il s'impatientait. Pourquoi la directrice n'avait-elle pas encore renvoyé le prof ? Elle avait bien toutes les données qui prouvaient sa culpabilité ! Alors pourquoi ?

- Arrête de soupirer, tu m'énerves.

James baissa les yeux sur Albus et soupira à nouveau, pour l'embêter.

Tous deux se trouvaient dans les couloirs du Poudlard, à l'heure du déjeuner. Ils étaient donc tranquille pour se promener dans l'école, sans se faire attraper par quelqu'un. Enfin, si Harry apprenait qu'ils prenaient autant de risques, il récupérerait immédiatement la Cape. Mais James en avait assez de se cacher comme un rat dans son trou et même s'il était à Serpentard, il aimait bien dans le danger. Ça devait être dans les gênes.

- On va aux cuisines ? Demanda Albus.

- Tu as déjà faim ? Ok, on prend ce raccourci. Je ne pense pas qu'Harry ou Draco soit dans les parages de toutes façons.

Oui, parce qu'en plus de se dégourdir les jambes, James avait toujours l'infime espoir de tomber sur un de ses pères, par hasard. Jusque-là, ça n'avait pas trop marché. Et puis ils avaient laissé la Carte du Maraudeur à la tour, pour occuper un peu Caleb et Hugo.

- Attends !

James se figea d'un coup, lançant un regard interrogatif à son frère. Quoi ?

- T'as pas entendu de bruits ? Murmura Albus en le poussant vers le mur.

- On est à Poudlard, rappela James en soupirant. Et en pleine journée. Donc ça serait normal qu'il y ait du bruit tout le temps.

- C'est pas ça, siffla l'autre en tendant l'oreille.

Et une porte s'ouvrit sur des élèves de Poufsouffle, Serdaigle et de Gryffondor. Cinq au total. Qui ne dépassait pas les quinze ans, d'après James. Ce dernier sentit un mauvais pressentiment le prendre à la gorge, qui s'amplifia devant les paroles des garçons.

- Il ne se défend même pas, c'est pas drôle.

- Bah, tu sais bien que c'est un Serpentard. Lâche et peureux.

- Mais il ne va pas cafter à McGonagall ?

- Il est trop fier pour en parler, sinon, il l'aurait fait il y a longtemps.

Les voix s'éloignèrent et James darda son regard sur la porte laissée entrouverte. Il avait peur d'y trouver quelque chose de douloureux. De mauvais.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Murmura Albus en faisant un pas vers la porte.

- Non, Al, reste là.

Et son petit frère obéit, sans trop savoir pourquoi il fallait rester immobile.

Et les secondes s'égrenèrent.

Pour laisser un Draco Malfoy sortir de la pièce, le visage de marbre, les vêtements impeccables, la mâchoire crispée.

Vu de l'extérieur, le blond n'avait pas l'air d'avoir subi grand-chose. Mais James n'avait pas vécu dix-sept ans avec lui sans apprendre à le connaître par cœur. Son père était en train de souffrir le martyr. Sa mâchoire crispée le montrait. Et il avait peur. Sa démarche raide l'attestait.

James avait envie de lui hurler dessus. Qu'est-ce qu'il se passait, par Merlin ! Pourquoi es-tu dans cet état, papa ? Mais il ne pouvait pas. Parce qu'il savait que son père était dans un état de faiblesse impardonnable pour un Malfoy et parce qu'il n'aurait pas voulu qu'on le voit comme ça. Oh non. Alors il serra les dents, et ses mains barrèrent la vue d'Albus, qui essaya de résister, sans succès.

Draco Malfoy passa devant eux, sans les remarquer, et James ferma les yeux.

Une rage sans nom monta en lui, petit à petit, et un plan se forma dans sa tête. Pour se venger des élèves qui faisaient du mal à son père. Pour se venger du professeur qui avait entraîné la déchéance sur son père. Pour se venger de cette époque de merde qui brisait toutes ses illusions sur ses pères.

 

 

 

 

 
 
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