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au 31 Mai 21 :
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Tout se fait, tout se défait.
Par Lia
Harry Potter  -  Romance/Mystère  -  fr
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    Chapitre 2     Les chapitres     4 Reviews    
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Le monde des adultes

Résumé: HPDM " Tu comprendras lorsque tu seras plus grand." Qui mieux que les sorciers pour comprendre cette phrase? Eux qui ne savent réellement ce qu'ils sont qu'une fois majeur. Le traité de Tolérance Commune pour les mineurs, le plus grand secret du monde sorcier. Qu'est-ce donc?

Au menu du jour:
Un début d'explication saupoudré d'une touche de mystère. -Sinon, où est le plaisir? -
Un style et déroulement plus maladroit -mais c'est 'Ry qui nous a contaminé!- Euh nous promettons de nous rattraper au prochain.
Et quelques spécimens gentiments prêtés pas la sections psy' de St Mangouste. (Mais promis, on leur rendra pas.)
- donne des chocolats à ses invités. En dessert.L'endorphine rend clément =3 -

 

- Chapitre 2-

Le monde des adultes

°0°

La neige tombait drue, tout autour de lui. C'était beau, on se serait cru dans une de ces petites boules de verre à retourner moldu. Il ne distinguait pas le ciel. Il y avait juste la nuée de petits flocons blancs, et le sable dorée sous ses pieds. Rien d'autre. Neige froide fondant sur son corps, et sable tiède était son univers. Il marchait avec l'adresse d'un nouveau né. Ses pieds maladroits trébuchaient sur chaque bosse de sable. Ils se dérobaient sous lui, et il du s'aider à maintes reprises de ses mains. Avançant moins debout, qu'à quatre pattes. Il tombait. Se relevait. Avançait toujours, inlassablement. Parce que c'était son but.

Jamais le paysage désertique n'évoluait. Jamais le sable ne l'égratignait.

°0°

Harry Potter était à l'infirmerie depuis maintenant deux jours. La vitesse à laquelle cette nouvelle s'était répandue était presque effrayante. Il avait suffit d'une poignée d'heures pour que chaque être du château soit au courant de sa mystérieuse maladie. On ne semblait pas savoir ce qu'avait le survivant.

Mais ceux présents lors de la scène, pouvaient assurer que le directeur et l'infirmière avaient semblé plus qu'inquiets pour le survivant. Ainsi les spéculations allaient de bon train. Le soir même, une nuée d'hiboux quittaient le château pour en informer le reste du monde. Et célébrité aidant, la rumeur s'était répandue comme une traînée de poudre dans le monde magique. Selon la Gazette du Sorcier du matin, le survivant souffrirait d'une maladie magique aussi rare que mortelle. De quoi faire trembler les crédules sorciers.

A son réveil, le sorcier serait sûrement ravi d'apprendre qu'on avait une fois de plus parlé de lui dans les journaux. Parler du survivant faisait toujours vendre. Surtout maintenant qu'on avait fait de lui l'emblème de la lutte contre le Seigneur des Ténèbres. On n'était pas au courant la prophétie, ce secret était bien gardé. Mais il était Celui-Qui-Survécut. Il appartenait un peu aux sorciers, et puis s'il avait réussit à vaincre Vous-savez-qui une fois, et lui échapper plusieurs fois, pourquoi n'arriverait-il pas à le vaincre? Aucun doute possible, il adorait tellement sa fichue notoriété. Donner des interviews, les séances de dédicaces, l'hypocrisie des gens, tous ça, Harry en raffolait, littéralement.

Sa maladie avait créé une étrange ambiance au château, il est vrai. La plupart des personnes qui le connaissaient, et qui tenaient un peu à lui semblaient inquiètes, et surtout ignorantes de sa maladie. Ron refusait catégoriquement de quitter son chevet. L'infirmière devait le menacer de l'exclure l'infirmerie s'il ne devenait pas raisonnable, lorsqu'il lui arguait qu'il était hors de question qu'il le laisse seul dans cet état. Peu auraient cru que le roux était si attaché à lui, et certains murmuraient qu'il en faisait surtout beaucoup trop. Pour sa défense, Harry faisait vraiment peur à voir. Cependant, son état ne paraissait pas inquiéter son amie Hermione, qui quand à elle, vaquait paisiblement à ses occupations. On pouvait comme à l'accoutumée la trouver en cours, ou victime d'un énorme grimoire. Oh, elle avait bien pâlit en apprenant que son ami était à l'infirmerie, malade. Elle s'était précipitée là-bas aussi vite que le rouquin sans attendre, ni réfléchir, encore en pyjama.

L'infirmière avait parue étrange. Etrange et surtout incapable de leur expliquer de quel mal leur ami souffrait. On avait presque l'impression qu'elle cherchait à éluder leurs questions, que les deux gryffondors la gênait plus qu'autre chose. Il était malade. Ca passerait. Peut-être. Plus ou moins rapidement. Plus ou moins péniblement. La seule certitude était que le mal n'était pas mortel.

Cependant, après la visite à l'infirmerie, s'il y avait bien une personne qui avait paru bizarre, c'était bien Hermione. La preuve étant que son inquiétude pour Harry semblait s'être envolée. Pourtant, tout comme Ron, elle l'avait vu étendu inconscient sur le lit, effrayant par sa pâleur et ses traits tirés. Elle avait tout comme lui vu l'attitude étrange de Pomfresh. La préfète avait refusée de lui expliquer son changement de comportement. Dumbledore, et les professeurs eux non plus ne semblaient pas s'inquiéter outres mesures. C'était la seule chose qu'elle avait bien voulu lui faire remarquer.
Leurs discours restaient vagues, presque neutres. A vrai dire, ils n'en auraient pas parlé si la jeune commère de service ne les avait pas interrogé un soir. Dumbledore s'était montré rassurant. Ils avaient effectivement cru, dans un premier temps, que le survivant pouvait être assez gravement malade, mais ils avaient vite été rassurés. Puis, il avait fait comprendre que le débat était clos, et que cette affaire ne concernait de toute façon que le principal concerné: Harry Potter lui-même.

Entre Ron et Hermione tout allait mal. A cause d'Harry, à cause de cette absence d'inquiétude suspecte justement. Mais enfin, leur meilleur ami était à l'infirmerie depuis bientôt trois jours et ça ne semblait pas l'affecter outre mesure!

C'était comme rajouter du sel sur une blessure. Et cette blessure datait de novembre, époque à laquelle la Gryffondor avait commencer à s'éloigner du groupe en fréquentant d'autres jeunes filles. C'était normal de vouloir fréquenter d'autres gens. C'était humain. Mais ça entaillait peu à peu le cœur du jeune homme. Et voilà qu'elle saupoudrait le tout de sel, en lui cachant quelque chose à propos de Harry.

Entre les deux jeunes gens, l'ambiance était électrique à chaque fois qu'ils se croisaient. L'atmosphère était donc quelque peu tendue à la table des gryffondors, à la plus grande joie d'une autre table verte et argent…

°0°

Harry dormait. Tout du moins il en donnait l'apparence. Allongé au creux des draps blancs de l'infirmerie, il n'était pas vraiment à son avantage. Toute cette pâleur ne faisait qu'accentuer son teint maladif, et ne rendait que plus évidents ses cheveux noirs collés sur son front par la fièvre. Ses lèvres, bleuies par son mal, étaient entrouvertes comme pour faciliter sa respiration. Tout son être criait à la maladie. Aucun prince charmant n'aurait pu le prendre pour la princesse n'attendant que son baiser pour s'éveiller. Il était inquiétant, et mettait mal à l'aise. Cette simple vision de faiblesse livide étendue comme un frais cadavre sur les draps expliquait parfaitement l'inquiétude de Ron à son égard. Ainsi que le mal qu'on avait à le détacher de son chevet. Il avait l'allure d'un mourrant.

Un mourrant dans une infirmerie à l'atmosphère insolite. Pourquoi? Car, il n'y avait personne. Laisseriez-vous un mourrant, ou un patient gravement malade sans surveillance? Pourtant, Pomfresh était sortie déjeuner. Il était seul.

Et comme le brun n'aimait jamais faire les choses comme le reste du monde, il choisit ce moment pour revenir à lui.

Evidement.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué comme disent si bien certains?

Sa main se crispa sur les draps, premier signe de son réveil imminent. Sa bouche se tordit en une moue violente, torturée. Son autre main ripa désespérément sur le linge pour y chercher une prise, avant de s'y accrocher avec une sorte de fureur hystérique.

Ses yeux s'ouvrirent brusquement. Laiteux. Embrumés. Maladifs. Harry faisait peur. Son corps en sueur se cambra sur le lit, comme pour tenter de se débarrasser de la poigne d'un ennemi invisible.

La respiration de l'adolescent était sifflante comme obstruée. Il peinait. A le voir, on aurait cru faire face à un mourrant sur le point de rendre l'âme. Et alors, on comprenait encore mieux la peur légitime de Ron, qui s'était laissé chasser un peu plus tôt des lieux pour l'heure du repas. Parce que veiller sur son ami lui pesait un peu. Veiller sur son ami dans cet état, lui faisait peur tout gryffondor qu'il était. Et alors, on se demandait légitimement comment Pomfresh pouvait l'avoir laissé là, dans cet état en toute tranquillité...

Ne redoutait-elle donc pas une aggravation de son état ou pire, de le retrouver…mort?

Harry se redressa avec la grâce d'un somnambule alcoolique. Il tâtonna un moment avant de s'accrocher au bord du lit. Son regard parcourait la pièce sans la voir. Il était comme aveugle, perdu dans son propre monde d'illusions. Son souffle se fit plus saccadé, mais moins sifflant, alors qu'il se laissait glisser hors du lit.

Difficilement.

Il portait le pyjama traditionnel blanc à fines rayures bleues. Ses pieds nus laissèrent des traces luisantes de condensation sur le sol.

Il ne frissonna même pas.

Harry s'appuyait d'une main au lit, son bras tremblait violemment. Il avait un mal infini à soutenir son propre corps. Il avait l'impression d'avoir du sable dans sa bouche. Son univers était blanc et cotonneux. Il ne voyait pas grand chose. Son champ de vision était réduit au minimum. Il était trouble.

On aurait dit qu'il voguait. Tout tanguait, comme sur un bateau. Ses pensées se dispersaient aux quatre vents. C'était dur de savoir ce qu'il faisait, de mettre un pied devant l'autre.

Ses pieds lui semblaient chacun peser des tonnes. Chaque partie de son corps était ankylosée.

Il fallait…Son pied gauche avança…Il fallait…deux pas...il fallait…pied droit maintenant…trois pas…il fallait qu'il regarde. Qu'il se regarde dans une glace. Il y en avait une grande suspendue au mur. Cette seule pensée, obsédante, mitraillait son esprit… La glace

Son univers se mouvait autour de lui. Tout était dans les tons blancs. Laiteux. Plus ou moins foncé, tout tournait et modifiait autour de lui. Comme si son univers était en constant changement. C'était étrange. Bizarre. Déroutant. Et pas le plus pratique pour son trouver son équilibre dans ce tourbillon constant, voire impossible.

Lorsqu'il du lâcher le lit pour s'avancer encore, Harry eut l'impression de flotter. Pour lui, sa chute eut lieu presque au ralentit. Il s'écrasa contre le carrelage froid, telle une poupée de chiffon qu'un enfant aurait lâché par inadvertance. Le brun grogna. Autant de douleur que de mécontentement. Ses sens étaient comme anesthésiés. Il n'avait pas vraiment conscience de ce qui lui arrivait.

Ses pensées paraissaient rebondir comme des balles de ping-pong dans son crâne, de plus en plus insaisissables.

Il voulait voir. Il fallait qu'il voit.

Harry se redressa sur les coudes. Le miroir lui semblait à des lieus de là. Même dans son état, il su qu'il ne l'atteindrait jamais, et ne pu que gronder de frustration. Baissant les yeux sur le carrelage, le sorcier ne pu que distinguer une grande masse informe autour de son ombre. Harry se sentit faiblir, avec la confuse impression d'avoir raté une occasion très importante pour lui. Une chose qui ne se reproduirait peut-être jamais. Il posa sa joue sur le sol. Il ferma les yeux.

Son souffle faisait naître une petite auréole de buée sur le carrelage

°0°

La deuxième fois que le brun reprit conscience, il avait enfin comprit qu'imiter les zombies n'augmenterait pas son sex-appeal. La deuxième fois qu'il ouvrit les yeux, il n'était pas seul. La deuxième fois qu'il émergea du brouillard, une main froide se posa sur son front. On le palpa, l'examina, l'éblouit en le forçant à observer le bout d'une baguette allumée.

Il grogna, voulu se détourner, se renfoncer sous les couvertures. Franchement, s'il avait su ce qui l'attendait, il ne se serait pas réveillé de sitôt. Bonjour l'accueil parmi les vivants. Il préférait encore jouer les marmottes.

" Allons M.Potter ne faites pas l'enfant. "

On tira sèchement sur la couverture. Une voix de femme retentit. Une silhouette de femme floue apparue. La femme lui sourit.

" Ce que vous n'êtes plus d'ailleurs. Pas de fièvre...C'est bien. Tout est fini M.Potter."

Finit? Qu'est-ce qui était finit? Et qu'est-ce qui avait commencé, déjà? Il n'était pas au courant lui. Il avait eu conscience d'être malade, difficile de l'ignorer mais après euh…Jocker? Ce qu'il faisait là, comment il était arrivé ici, ce qui lui était arrivé exactement…non, ça… Il ne se souvenait de rien. Juste de cette sensation de fatigue, et de mal-être qui l'avait fait suffoquer traîtreusement.

Il ouvrit la bouche pour parler mais seul un gargouillement inintelligible se fit entendre. Sa tentative, ratée et lamentable à souhait, se finit par une tentative d'évasion de ses poumons.

C'était quoi ça?! Harry avait l'impression que sa gorge était en papier de verre, et que ses poumons raclaient contre sa cage thoracique. Autrement, ils le grattaient. Oui: grattaient. Et croyez-le ou non, il avait connu plus agréable comme sensation. Parce qu'il ne voyait pas comment il pouvait se soulager. Se gratter les poumons jusqu'à présent il n'avait jamais réussis.

Un gobelet de potion fumante apparu sous son nez.

"Buvez. C'est un effet secondaire de votre traitement. Cette potion devrait en atténuer les effets."

Il ne pu que se contenter d'émettre un vague grognement de remerciement, avant de boire la potion le plus vite possible. C'était définitif. Il s'agissait d'un complot. Il n'aurait pas du la remercier. Ces potions étaient toutes plus affreuses les unes que les autres, on lui en voulait vraiment. Il convainquit de justesse son estomac de la garder sans la recracher à la tête de la gentille madame.

Mrs Pomfresh…Une des personnes, adulte, qu'il voyait le plus souvent au château en dehors des cours. Et sûrement au rythme où les choses évoluaient la seule femme qui pourrait se vanter de voir assez régulièrement le survivant en petite tenue. C'est qu'il était un de ses plus grands habitués. Comme quoi, le service devait être agréable pour qu'il revienne aussi souvent. ( Car même si l'infirmière n'hésitait pas à lui passer des savons, quand il atterrissait entre ses jolis murs éternellement blancs. A cause une fois de plus de son habileté à s'attirer –ou plutôt à plonger à pieds joints dedans-, ou encore à faire des figures extravagantes et inutiles sur sa brindille volante – à savoir son balais-, Harry était quasiment certain que l'infirmière l'appréciait. )

Soit ça, soit il avait des tendances masochistes inavouées.

Mais gentille infirmière ou pas, fricotage amical avec l'ennemi en blanc ou pas, le survivant aurait bien aimé rompre la malédiction qui voulait qu'il se retrouve une fois tous les six mois dans le domaine de Pomfresh, et ce pour une autre raison que boire le thé avec cette dernière.

Harry tendit le bras pour reposer son gobelet sur sa table de nuit. Cette dernière était encombrée de paquets de chocogrenouilles, et de divers chocolats et bonbons qu'avaient du lui adresser ses fans. Il manqua de renverser son verre lorsqu'un mouvement vert frôla l'épaule de l'infirmière. Heureusement qu'il était vide. Il se reprit, et regarda à nouveau.
Pourquoi y aurait-il brusquement du vert sur Mrs Pomfresh? Le sorcier plissa les yeux. Il y avait quelque chose autour des épaules de l'infirmière. Quelque chose qui se tenait comme un boa de fourrure. Quelque chose qui était vert. Quelque chose qui était vivant. L'infirmière ne portait pas de boa. Elle ne portait pas non plus d'écharpe. Juste son uniforme blanc. (1) Donc, cette chose n'avait rien à faire ici. Donc il hallucinait complètement.

Harry se frotta les yeux. Juste pour être sûr. De plus, forcer sur ses yeux lui faisait mal, et ne le faisait pas forcément mieux voir. Pourquoi Potter devait-il rimer avec 'myope comme une taupe'? La vie n'était qu'une succession d'injustices. La chose verte disparue brusquement. Si bien qu'il cru avoir rêvé.
Et comme Pomfresh lui parlait, il n'y prêta plus attention. Quand on possédait une vision aussi mauvaise que la sienne, retirer ses lunettes c'était accepter de se plonger dans un autre monde bien étrange par moment. Tout était flou, on devinait plus qu'on ne voyait les objets plus ils s'éloignaient de vous, et il n'était pas rare que votre cerveau fasse alors des déductions totalement fausses et loufoques, surtout si vous possédez un grand sens de l'imagination.

" Vous nous avez fait peur M.Potter. Aussi, pour être sûre que tout est en ordre, je vais vous faire passer quelques tests de routines." Lui expliqua l'infirmière.

Elle ne lui laissa pas l'occasion, ni le temps de lui demander quel mal l'avait cloué au lit, ni pourquoi il lui avait fait peur exactement. Une longue série de questions débuta. Des questions sur ce qu'il ressentait principalement, ce dont il se souvenait. Mais aussi des demandes beaucoup plus étranges. Comme de toucher son mollet droit avec son index gauche en sautillant, et de lui dire si ainsi il ressentait un léger vertige ou torcilis. Amusant. Bref. 
Harry du se plier à tous examens, même aux plus curieux après qu'elle lui ai assurée que 'oui, oui,' elle était sérieuse, que tous ceci faisait partit de la procédure. Et qu'il était dans son intérêt qu'il se hâte d'obéir au lieu de bailler aux corneilles. Pendant qu'il obéissait, Mrs Pomfresh l'observait en agitant de temps à autres sa baguette, murmurant un vague sort. Elle finit par le faire se rallonger dans son lit, ne semblant ni inquiète, ni satisfaite. Harry se demanda alors s'il était toujours malade. C'était impossible à deviner sur son visage. En tout cas, lui se sentait presque en pleine forme à présent. Hors de question qu'il reste cloîtré à l'infirmerie.

" Regardez-moi. Que voyez-vous, Mr Potter?" Lui demanda-t-elle très sérieuse, debout face à lui.

Alors il l'a regarda. Ce qu'il voyait? Question ridicule. Enfin, pas beaucoup plus que les précédentes. Il la voyait elle. Mrs Pompresh, l'infirmière du Collège de Poudlard, la seule personne qu'il avait vu depuis son réveil. D'ailleurs, en y pensant, il aimerait bien voir ses amis: Ron et Hermione. Etaient-ils venus le voir? Il n'en doutait pas. Mais quelque soit la réponse, ils avaient du s'inquiéter. Il fallait aller les prévenir et leur annoncer qu'il - était encore une fois séquestré ici mais- allait bien.

L'infirmière soupira, visiblement partagée entre l'agacement et l'amusement.

"M.Potter, regardez mieux."

Bon, bon, pas le peine de s'énerver hein. Mais il ne voyait pas ce qu'il y avait à voir de plus. Il la regarda un peu plus fixement. La femme avait quelques pattes d'oies aux coins des yeux? Au moins, lui avait-elle donné ses lunettes avant de lui demander une telle chose. Déjà qu'il n'arrivait pas à trouver la réponse à sa devinette.

Puis, il le vit. Il eut beau cligner des yeux, il était toujours là. Ce fut d'abord l'apparition de deux petites choses s'accrochant à l'épaule de l'infirmière. Deux petites pattes griffues, dont le teint verdâtre semblait provenir d'une époque révolue, celle des dinosaures par exemple. La chose se hissa avec lenteur sur cette épaule. Puis, l'extrémité de sa longue queue écailleuse vint se poser sur son autre épaule. C'était une sorte de lézard, un gros lézard qui le fixait avec des yeux jaunes, et l'air de payer passablement sa tête. Iguane. S'il se fiait aux documentaires qu'il avait pu apercevoir chez les Dursley, la chose à écailles qui dardait sa langue vers lui, et ce de manière suspecte, était un iguane.

Et voilà. La Gazette du sorcier pourrait se vanter d'avoir publié au moins un article de vrai sur lui. Et à l'avance en plus. Il était devenu complètement fou.
Mais...Cet animal était là pourtant. Il le voyait. Harry plissa les yeux. Il respirait. Il bougeait. Comme un vrai. Le sorcier recula sur son lit. L'infirmière, les yeux rivés sur lui avait suivi toute la scène. Evidement. Quand une célébrité comme lui perd la tête, il faut toujours des témoins.

Mrs Pomfresh se contenta d'hocher la tête satisfaite. Comme s'il s'agissait d'une chose qu'elle attendait, dont elle était sûre, qu'elle considérait comme acquise, mais dont elle avait eu des doutes sur les derniers instants. Elle semblait sûre de son diagnostique à présent. ( Comme s'il était normal qu'un de patients perde la boule en direct ?)

C'était une impression étrange.

" Vous le voyez n'est-ce pas? J'ai crains que non, durant un instant. Mais oui, bien sûr."

Harry ne l'écoutait qu'à moitié. Il se fichait à vrai dire complètement de ce qu'elle pouvait bien raconter. Il avait plus urgent sous les yeux. Oui, il voyait cette chose. Mais c'était quoi? Ca faisait quoi? Etait-ce donc normal qu'il la voit? Pouvait-elle lui expliquer ce qu'il lui arrivait à la fin, ou était-ce trop lui demander?

"Non." Coupa Mrs Pomfresh en le voyant ouvrir la bouche. "Ne me posez aucune question. Je ne suis pas autorisée à y répondre. Une personne viendra spécialement pour cela. Mais…Ne vous inquiétez pas M.Potter." Elle lui sourit, d'un sourire chaleureux, rassurant, le sourire d'une mère à son rejeton.

" Ce qui est en train de vous arriver est parfaitement normal."

" Normal?"

" Vous êtes majeur à présent."

Harry se retint de lui faire remarquer qu'il était né en juillet, fin juillet, et qu'il aurait donc du mal à être majeur, là, maintenant. Mais si ça pouvait lui faire plaisir pourquoi pas. Peut-être la pauvre femme se faisait-elle un peu vieille.

Il se passa nerveusement la langue sur les lèvres. Yerk. Il avait encore le goût de la potion. Yerk, il aurait du se retenir, vraiment, yerk,yerk!

" Madame Pomfresh…"

" Vous comprendrez tout en temps et en heure M.Potter. Croyez-moi. Vous allez être déboussolé comme nous tous au début, mais tout ira bien, vous verrez."

Elle était folle. Elle avait perdu l'esprit. Il ne comprenait rien, mais vraiment rien du tout à ce qu'elle lui baragouinait. Ce qu'il pouvait regretter Hermione. Peut-être que la jeune fille, elle, aurait comprit quelque chose. Ce n'était pas rare qu'elle comprenne ce qui était du charabia pour lui. Elle était le traducteur officiel du trio.

Une main se posa sur son épaule et le repoussa fermement sur le lit.

" Maintenant M.Potter, vous allez vous rendormir."

" Mais je viens de me réveiller!" Protesta le sorcier.

" Et la potion que je viens de vous administrer va bientôt vous faire rejoindre Morphée, alors soyez gentil. Dormez. "

Dormez. Il avait l'impression de recevoir une tape sur le museau comme un jeune chiot qu'on doit dresser. Il n'était pas sûr d'aimer ça. La soumission qu'il avait aussitôt ressentit alors qu'il avait soif de réponses. Ca y est. Il les sentait. Les bras de Morphée autour de lui. Les effets de cette fichue potion qui l'expédiait au pays des songes. Encore. Et ses rêves ne seraient pas paisibles. Son univers ne tournait plus rond. Pas qu'il n'ait été normal un jour. Il avait de plus en plus de mal à rassembler ses pensées. …Pompresh avait un iguane?

°0°

Quelques deuxièmes années cédèrent prudemment le passage à un rouquin furibond. Sa robe noire ouverte claquant sur ses talons, voilait l'écusson de sa maison. Mais la préfète qui lui courait après appartenait à la maison des lions.

" Ron, enfin! Calme-toi! Mais Ron! Stop! Ronald Weasley pourrais-tu au moins avoir l'obligeance de ne pas me tourner le dos lorsque je te parle!" Finit-elle crier exaspérée, quand après ses nombreux appels, elle comprit qu'aucune réponse ne lui parviendrait. Non décidément. Courage, et tête de mule étaient deux valeurs phare de la maison rouge et or. Malheureusement, ce Weasley aimait beaucoup cette maison pour son propre bien.

Ron se retourna. Il était l'enthousiasme, et la bonne humeur faites homme. La poignée de curieux qui n'était pas en cours à cette heure-ci, et qui commençait à s'attrouper, hésita. On pouvait voir des Avada filer entre ces deux-là. Côté euphorie, Hermione était loin d'être en reste.
Une serdaigle de 6° année au sens de la conservation très développé, saisit sa sœur et son ami par le bras en murmurant un hâtif: "Venez. La colère d'un félin est toujours à craindre." Et personne, surtout pas elle, ne souhaitait se prendre un coup de griffe, ou un sortilège égaré au passage. Elle savait parfaitement qui était cette préfère .C'était Hermione Granger, l'ami de Harry Potter. La Savante Miss-Je-Sais-Tout des Gryffondor. Ces sorts perdus à elle ne devaient pas être des plus agréables. Oh que non.

" Que je me calme? Tu trahis Harry, Hermione!"

" Mais je ne trahis pas Harry illustre idiot! Il est à l'infirmerie, comment veux-tu que je le trahisse?"

" Justement! Tu ne viens plus le voir! Tu te fiches complètement de lui! Alors que lui, lui, il a besoin de nous justement!Toi, tu préfères rester avec ces… serdaigles plutôt que de te préoccuper de ton meilleur ami!"

" Tu divagues sombre imbécile! Si tu pouvais arrêter cinq minutes d'être jaloux!" Tempêta-t-elle. "Bien sûr que je m'inquiète pour Harry!Et ce n'est pas parce que toi tu t'inquiète aussi que tu dois m'agresser!" Elle s'arrêta et avoua à contrecoeur. " Et puis, moi je sais ce qu'il a."Elle vit nettement les yeux du rouquin s'agrandir de surprise.

" Hein! Comm…"

Un toussotement poli le coupa dans son élan, et fit sursauter Hermione violemment qui fit volte-face. Il y avait une femme derrière elle. Ce n'était ni une élève, ni une membre du corps enseignant. Elle portait une robe de sorcier d'un vert d'eau on ne peut moins discret, et sa tête était ornée d'un chapeau de la même couleur. Le sommet du chapeau pointu dépassait Hermione de deux bonnes têtes. La femme n'était pas bien grande si l'on comptait en plus ses talons hauts.

" Excusez-moi. Vous bloquez le passage."

Ils réalisèrent alors dans un bel ensemble que leur dispute bloquait en effet le couloir. Ils se décalèrent avec une synchronisation parfaite, alors que suivit du claquement de ses talons contre les dalles, la femme reprenait sa route, disparaissant dans les couloirs. Sa simple intervention avait réussi à désamorcer leurs houleux échanges. Néanmoins, aucun des spectateurs présents, ne sembla remarquer que les pas de cette silhouette étrange au sein d'une école étrange, paraissaient avoir tout aussi étrangement pour but l'infirmerie.

°0°

Dans un bruit de verre brisé, la vitre se fendilla en plusieurs éclats qui volèrent hors de la pièce. La fenêtre de l'infirmerie ne donnait heureusement que sur un bout d'herbe verte, et passablement reculée du parc. Ainsi, les débris purent refléter les dégradées de bleus du ciel, sans craindre d'entailler la chair tendre des élèves du collège. Harry sursauta, et sentit toute la frustration qui l'avait envahit refluer peu à peu pour laisser place à d'autres sentiments. La peur. L'inquiétude. L'incompréhension. Et l'interrogation.

A son réveil, Pomfresh lui avait une nouvelle fois promis la venue des explications. Elle avait semblée prise de court, car apparemment ces dernières tardaient, et avait donc prit la peine de lui expliquer. Lui apprendre que pour des raisons purement protocolaires, elle n'avait elle, rien le droit de lui révéler. L'infirmière lui avait sourit tout en rangeant son infirmerie. Elle lui avait la conversation pour camoufler l'attente. Harry ne savait pas qui était cette personne qu'ils attendaient. Ni quel secret elle devait venir lui révéler. Une petite voix lui soufflait cependant qu'il devait s'agit de quelque chose de suffisamment important pour qu'on prenne la peine de se déranger pour expliquer la situation à un sorcier, et la cacher aux autres. Une autre, lui susurra que le dino vert à écailles qui continuait de se trémousser aux côtés de Mrs Pomfresh devait y être pour quelque chose.
Une autre rajouta, que les messieurs de la section psychiatrie de St Mangouste étaient peut-être débordés en ce moment. Mais qu'il n'avait pas à s'inquiéter, ils viendraient s'occuper de lui.

Claquement de talons hauts sur le carrelage froid de l'infirmerie. Miss April était arrivée. Mrs Pomfresh avait eut l'air soulagée à la vue de son badge certifié du Ministère de la Magie. En toute franchise, le survivant n'avait pas été ravi d'apprendre que sa source de renseignement tant attendu était en réalité un sous-fifre du Premier Ministre. Même si certaines parties de son anatomie, faisaient parties de celles dont ses compagnons de Quidditch se plaisaient à imiter les contours de leurs mains lors de leurs plaisanteries plus ou moins graveleuses.

La fenêtre avait éclaté, en même temps que ses réserves envers le ministère, lorsque son regard avait accroché le cocker en train de s'ébrouer au pied de la femme. Un cocker transparent. Il ne su pas quand, mais le temps que Miss April agite sa baguette pour réparer la vitre, Mrs Pomfresh s'était retirée dans son bureau pour les laisser parler librement. Bien ou mal, il n'aurait su le dire.

" Faites attention, monsieur Potter. Votre magie sera encore tatillonne durant quelques jours. Et nous ne voulons pas voir le collège exploser par accident. Oh non, nous ne le voulons pas. "

Son chapeau se balança de droite à gauche, et glissa dangereusement quand elle secoua la tête. Elle tira une chaise réservée aux visiteurs devant le lit, et lui fit signe de s'asseoir sans attendre. La sorcière quand à elle resta debout. Il s'agissait d'un bout de femme pas bien grande, et peut-être voulait-elle conserver ainsi au mieux son autorité sur le garçon.

De toute manière, l'attention du brun était fixée sur la chose, le fantôme, l'apparition, le chien, peu importait son nom, qui reniflait avec application ses chaussures. Chaussures qu'Harry s'empressa de ramener sous le lit en frissonnant. Ce n'était pas de la peur. Veuillez prendre note de la couleur de son écusson. C'était de la méfiance face à un phénomène qu'il ne comprenait pas. Il ne vit pas le sourire en coin, qui ourla l'espace d'un instant, les lèvres de son interlocutrice.

" J'appartiens à une annexe spéciale du Ministère. " Elle sourit. "On nous surnomme le service des "Nouveaux-Nés", parce que nous sommes chargés d'aller voir chaque sorcier nouvellement majeur."

" Je suis né en Juillet." Fit obligeamment remarquer le brun, tout en songeant que pour une célébrité, de moins en moins de personnes semblaient retenir sa date de naissance.

Sa réponse parue amuser le cocker dont les oreilles remuèrent.

" Magiquement parlant M.Potter. Dans le monde sorcier, vous êtes dorénavant reconnu comme un adulte, oh un jeune adulte, mais un adulte. Et je suis la nourrice chargée de vous introniser dans ce monde adulte, et de vous expliquer ces règles."

" Pourquoi?"

" Parce que ce qui vous arrive, est un des phénomènes les plus inexplicables du monde sorcier, mais aussi le plus secret." Expliqua Miss April. " Pour nous autres sorciers, l'étape de la majorité, n'est pas symbolique ou psychologique comme pour les moldus, puisqu'elle signifie surtout la fin de notre maturation magique. De l'enfance, à la fin de son adolescence, un sorcier voit sa magie croître de paire avec lui. Son importance, et sa puissance, varie d'un sorcier à un autre, et bien peu de cas peuvent prétendre être similaires."

Harry buvait ses informations comme certaines éponges absorbaient l'eau, avec une attention plus accrue à chaque seconde. Et à chaque seconde, avec le sentiment d'être un peu plus dépassé. Ne croyez jamais commencer à comprendre le monde sorcier, car il risquerait de prendre la mouche, et de se complexifier encore plus.

" Il arrive un âge, qui peut aller de 14 ans pour les plus jeunes à 20 ans pour les plus âgés, où cette croissance se stoppe brusquement. La magie de l'adolescent va alors, durant plusieurs jours, s'amonceler autour de lui, et commencer à se réorganiser entièrement. Jusque-là, votre magie était entièrement stockée à l'intérieur de votre corps. Ainsi, chaque incident assimilée à de la magie accidentelle, serait en réalité due à cette magie qui se serait échappée, telle un trop plein d'eau dans un vase, de manière incontrôlée. Une partie de votre magie va donc migrer vers l'extérieur de votre corps. Elle forme alors ce que les moldu nomment "l'Aura.". Avec votre magie, va aussi migrer une partie de votre inconscient. "

" Mon esprit s'échappe de mon corps!" S'écria Harry complètement halluciné.

" Non monsieur Potter. Juste une petite partie, qui prend forme hors de vous grâce à la magie."

Prit d'un doute, Harry baissa lentement les yeux vers le cocker qui lui rendit son regard. Miss April sourit. Sa…nourrice était une femme assez étrange. Bien que la plupart des sorciers le soient par définition: étranges.

" Oui, je vois que vous avez compris monsieur Potter."

"Et…ça a un nom ces…choses? "

" Hum…Pas vraiment. On les nomme "totem" lorsque la chose est indispensable. Mais voyez-vous Harry, généralement, pour en parler on désigne la personne par le Clan auquel elle appartient."

"…Clan?"

" Hum, hum. Je fais partit des Chiens. Un Clan rassemble les individus possédant les même totems que nous. Leur origine remonte aux temps les plus anciens de la magie."

Il avait envie de lui demander à quel clan il appartenait. En admettant qu'il appartenait à un de ces Clan. Qui sait, peut-être était-il une exception et aucun Clan ne voulait de lui. Elle était peut-être là pour ça. Et dans le cas échéant, comment le saurait-il? Pourquoi ne voyait-il pas son totem, lui? Harry tenta de jeter de discrets coups d'œil autour de lui. Il se souleva même légèrement. Pas de totem, lézard, chaton, cocker, limace, ou autres bizarreries planquées dans un coin. Rien.

" Pourquoi personne n'est-il au courant me demanderez-vous?" Continua Miss April sans paraître se douter de son manège. Elle n'attendait d'ailleurs pas de réponse à sa question qui n'en était pas vraiment une.

" Parce que comme entre tous les Clans, il existe des rivalités. Des familles furent déchirées à l'époque. - Et le sont sûrement toujours - Les Clans ne vivaient qu'entre eux, et un Busard ne donnaient pas forcément naissance à un autre Busard. Lorsque Poudlard a été créé, il fut le premier établissement à accueillir les élèves quelque soit leur origine. Leur Clan. Comprenez-moi Monsieur Potter. On attendait que les enfants soient devenus des adultes pour être sûr qu'ils auraient des totems. Et les lacunes s'accumulaient. "

Harry n'en doutait pas. A une époque, Hermione n'avait eu de cesse de leur expliquer que les années de Poudlard correspondaient aux années où la magie était la plus malléable, et l'enfant assez mûr pour pouvoir travailler.

" Les cracmols, les quasi-cracmols, n'ont pas de totems. Mais ça arrive aussi aux sorciers normaux. C'est la pire tare dont un sorcier puisse être doté. Alors pour préserver des sorciers de l'exclusion, nos ancêtres ont créé Le Traité de Tolérance Commune Pour les Mineurs. L'ignorance pour le salut. Ils pensaient qu'ainsi cesseraient les préjugés."

" Mais ils se sont trompés." Devina Harry. Il ne fallait pas être devin pour en venir à une telle conclusion. Il ne se souvenait que trop bien du nombre trop grand de fois où lui même avait été victime des préjugé. De part son statut de survivant, ou de fourchelangue lors de sa deuxième année. On l'avait prit pour un fou, et pour un mage noir. Il était devenu un expert en préjugés.

" Oui. Des théories circulèrent selon lesquelles en s'unissant avec des moldus, les sorciers avec de fortes chances de voir leurs enfants privés de totems, puis de pouvoirs. " Elle s'interrompit brusquement et sortit de sa poche un petit rectangle de bristol blanc sur lequel clignotait un lumineux "Urgence" en lettres capitales rouges. Se levant brusquement, elle lui adressa un petit sourire d'excuse. Son totem ne cessait de tourner nerveusement autour d'elle comme pour la presser de partir.

" Je vous prie de m'excuser monsieur Potter, mais je vais devoir reporter la suite de cette entretient à plus tard. " Elle sortit un autre bristol, vierge cette fois-ci de sa poche et le lui tendit. " Tapotez-le deux fois de votre baguette si jamais vous avez besoin de me voir. Sinon, il affichera sous peu l'heure de notre prochain rendez-vous. Je n'ai malheureusement guère eu le temps de vous parler."

" Compris." Acquiesça le survivant. Il fourra aussitôt la carte dans une poche de sa robe pour éviter de la perdre, se demandant quels genres "d'urgences" pouvaient bien requérir son attention.

" Sachez juste, qu'il vous est interdit de parler de ce que vous avez apprit à un mineur monsieur Potter. Parler signifierait l'excommunication immédiate de la communauté sorcière pour vous. " Miss April se dirigea à pas pressés vers la sortie. Elle s'arrêta brusquement comment ayant oublié de lui transmettre une information capitale.
" J'oubliais. Votre Clan devrait bientôt prendre contact avec vous. Bonne journée monsieur Potter." Elle sortie. Et Harry eut la désagréable sensation qu'on venait de le lâcher dans la cours des grands, avec une quantité d'information aussi importantes que capitales en moins. Frustration et malédiction quand tu nous tiens…

La porte du bureau de l'infirmerie s'ouvrit, et Mrs Pomfresh reparue. Elle lui sourit. Elle paraissait soulagée. Mais un brin hésitante quand à la conduite à suivre.

" Votre entretient a été rapide."

" Je crois."

Il se demanda quel était son totem. Mrs Pomfresh le voyait-elle depuis son réveil? Etait-il…beau? Honteux? Surprenant? Quel totem pouvait-il bien avoir…Serait-il le seul à l'avoir ici?

°0°

Des giboulées de sables fouettaient son corps. Son univers se teintait de dorée. C'était beau, c'était chaud. Il se sentait confusément bien. Il était à sa place. Ses pattes s'enfonçaient en crissant dans l'épais manteau de neige qui enveloppait le monde. Ses coussinets crevèrent la surface de la couche de neige avec délectation. Il sentit un sourire de volupté retrousser ses babines. Ses foulées assurées mangeaient plus de terrains à chaque seconde. Plaines enneigées succédaient à d'autres plaine enneigées. Le paysage ne variait pas. Le niveau de la neige non plus. Il ne ressentait pas la fatigue. Le sable effleurait sa peau en une chaude caresse. Il ressentait un besoin irrépressible de courir droit devant, de caracoler comme un jeune fou sous cette tempêté insensée.

°0°

" Je vais bien." Siffla Harry entre ses mâchoires crispées lorsque pour la centième fois, son ami s'inquiéta de sa pâleur. Inquiétude ridicule d'ailleurs, parce que l'infirmière lui avait elle-même certifiée qu'il avait retrouvée son teint de jeune premier. Il n'aurait jamais du profiter de sa sollicitude, et accepter qu'il porte toutes les offrandes qui avaient jonchaient le pied de son lit à l'infirmerie. Il n'aurait plus à acheter de chocolat jusqu'à la fin de l'année.

" Sottise. Pour être resté à l'infirmerie tout ce temps tu vas tout sauf bien!" Contra son ami pour le moins buté, les bras encombrés de paquets. Hermione, qui marchait à sa gauche, renifla dédaigneusement. Quelque chose dit à Harry que ces deux-là avaient encore trouvé le moyens de se disputer en son absence. Une chose en rapport avec la conduite de Ron qui n'avait pas laissé la préfète l'approcher depuis qu'il avait passé le nez hors de l'infirmerie.

"Mais enfin je vais bien Ron! Puisque j'en suis sortit de l'infirmerie." Ronchonna légèrement Harry en se dégageant de son étreinte un peu envahissante. Il allait l'étouffer à le couver comme ça. Ron tenait bien de Mrs Weasley. Avisant la scène, Hermoine jugea bon d'intervenir.

" Ron, laisse-le le pauvre. Tu vas l'achever."

" Mêle-toi de ce qui te regarde. On ne t'a rien demandé." Eructa Ron avec une hargne qu'il n'avait jusqu'alors semblé réserver qu'à Malfoy.

Harry qui s'était baissé pour ramasser une chocogrenouille tombée des poches du rouquin, se figea net. Le petit sachet qu'il tenait à la main retomba aussi sec. Il fixa ses amis comme tout bon acteur de film dont Dudley raffolait, où les acteurs se rendaient irrémédiablement compte que leur maman/sœur/copine/caniche était possédé par un alien.
Certes. Depuis quelques temps ce n'était pas une nouvelle, tout n'était pas toujours rose au sein du trio et il lui arrivait de se demander si ce dernier ne se disloquait peu à peu. Certes. Certes aussi il avait noté que la tension sous jacente entre Ron et Hermione semblaient s'accumuler par moments. Certes aussi, il savait qu'ils étaient amis depuis des années. De vraies amis comme on en trouvait rarement. Alors, pourquoi Ron parlait à Hermione comme s'il parlait au Suprême emmerdeur de serpentard?

Un pied passa brusquement dans son champs de vision. Un pied et une cape de sorcier. Il sentit un léger courant d'air frais effleurer son visage, et Harry leva la tête. Et crut défaillir.

Un loup. Il tomba à la renverse emporté par son mouvement de recul. Un loup. D'un blanc aux touches d'un gris argentés. Un loup qui avançait sa gueule surmontée de deux yeux jaunes sauvages, et vivants vers lui. Ron et Hermione passèrent au second plan. Emeraude contre Ambre. Ses amis pouvaient bien s'entretuer. Le sorcier sentit sa respiration se bloquer dans sa gorge. Un loup qui paraissait l'évaluer. L'animal était magnifique.

" Qu'est-ce qu…OH! Seigneur non! Tout sauf Potter enfin!"

Le loup ouvrit largement la gueule mais au lieu de fondre sur lui pour le mordre, il sembla se gausser. Un air qui lui rappela un personnage de son entourage. Tout comme cette voix qui avait fait éclater son mur de stupéfaction. Alors le survivant leva très lentement les yeux. Il vit le propriétaire de la robe et du pied lever les bras vers le ciel comme pour prendre le plafond à témoin. Il regretta l'absence de la lumière divine descendant du ciel, si caractéristique de ce genre de scène. L'effet sur la chevelure d'un blond des plus pur, qu'on aurait pus le croire fait d'or liquide, aurait été des plus saisissant. Des reflets auraient alors joué sur la peau pâle et oui, cela aurait donné naissance à une scène des plus charmantes. (En parfaite opposition avec le caractère du principal acteur) Malfoy avait toujours été d'un naturel très théâtral, nota-t-il. Il n'y avait qu'à se rappeler son manège avec Buck en troisième année.

A suivre…

Nous espérons que le repas a été à votre convenance x3 - range les nappes façon pique-nique et les invité de carton avec.-
Maintenant, si nous passions à l'addition? -sors ;p -

 
 
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