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au 31 Mai 21 :
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Forteresse
Par rachoulicious
Originales  -  Drame/Mystère  -  fr
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Plus tard...

 

Elle entendit les oiseaux qui chantaient. Ne plus rien voir ne l'empêchait pas d'écouter. La terre continuait à tourner: ainsi le soleil avait dû se lever, incitant par la même occasion les volatiles à chanter. Est-ce qu'Éléonore avait dormi ? Où avait-elle simplement veillé en attendant doucement le jour. A présent la petite pièce était quelque peu éclairée par la lumière du jour. On ne voyait rien de très net, juste quelques faisceaux de lumière. La nuit avait passé. Elle passa une main dans ses chevaux décoiffés et salis par le sol poussiéreux. Elle se mit, pour la première fois, totalement debout et se dirigea vers le lavabo. Elle fit couler de l'eau. De la fraicheur, enfin. Elle en recueillit dans ses main et l'appliqua sur son visage fatigué. Elle en but quelques gorgées qui réhydratèrent ce corps malmené. Son ventre commença alors à gargouiller. Elle attrapa donc sa sacoche et y trouva quelques bonbons fruités qu'elle s'empressa d'avaler.

Elle se rassit le long du mur en lambris. Éléonore se demandait quand Théodore arriverait-il. Et que faudrait-il faire ? Lutter ? Où lui obéir dans le seul but de sauver sa peau ? Elle n'aurait pas assez de bonbons pour tenir un jour de plus dans cette prison. Elle n'avait pas mangé le midi de son enlèvement, des bribes de souvenirs lui revenaient à présent. On lui avait demandé de se rendre au parc pour garder un enfant. Les gens de son quartiers ne la trouvait pas spécialement affective, au contraire, mais trouvait en elle un aspect sécuritaire: elle connaissait les gestes de premiers secours ne faisait prendre aucun risque aux enfants. Elle était donc assez sollicitée près de chez elle. Ensuite, elle avait dû les ramener chez eux. Là-bas, on lui avait proposé de s'assoir quelques instants. Elle avait eu à peine le temps d'enlever ses gants et son gilet qu'elle avait senti une aiguille dans son bras, puis plus rien. Elle continua à fouiller dans sa mémoire. L'enfant qu'elle avait dû garder était une petite fille haute comme trois pommes. Très jeune, une peau très claire et fragile, des cernes. Une enfant d'à peine huit ans qui lui avait semblé meurtrie par la vie. Elle n'avait pas énormément couru dans ce parc ni beaucoup joué comme les autres enfants. La sortie avait été assez rapide: une demi-heure seulement. Éléonore s'était demandé si elle serait payé malgré tout. Sa mère était... Mme Griffin. Très jeune, trop jeune pour avoir déjà un enfant de son âge. Qu'importe, Éléonore ne s'était pas vraiment posé de question sur cette étrange lien de parenté. C'était tout sont elle se souvenait pour l'instant. Ses souvenirs restaient brouillés.

Soudain, elle entendit le verrou de la trappe. Oh non, s'inquiéta-t-elle, il revient. Elle se recroquevilla comme la veille. Qu'est-ce qu'on fait, maintenant, se demanda-t-elle. Et bien, il ne restait qu'à attendre. La trappe grinça, comme la veille. Elle tenait son briquet argenté dans la main en espérant que ce dernier soit utile. Dans les films, le héros ne menace jamais son ennemi avec un briquet, c'est bien trop minable, réfléchit-elle. Éléonore ferma les yeux. Une seconde fois, la peur l'envahit. Tout n'était peut-être qu'un cauchemar, un songe déchiré dans un sommeil trop long. Dans les cauchemars, il suffit de fermer les yeux et de se laisser mourir pour s'en sortir, pensa-t-elle, peut-être tout haut. Les yeux toujours clos, elle entendit Théodore descendant l'échelle, puis ses pas qui s'approchaient lentement. Sans regarder, elle brandit son malheureux briquet en criant:

-Ne me touchez pas ! Le coton est un très bon combustible !

Au moins, elle aurait essayé. Qu'importait le résultat. Peut-être que ce serait elle qui finirait brûlée. Théodore ne répondit pas à son injonction. Non, c'était une voix tout à fit féminine. Une vraie voix de fille. Douce et belle comme devait l'être celle d'Ève.

-Je porte une robe en lin. Mais ça doit brûler aussi vite. Mais, dis-moi, tu brûlerais un ange, Éléonore ?

Très surprise, elle ouvrit les yeux.

-Madame Griffin ! Elle cria ce nom par instinct, trop vite peut-être. Certes l'adolescente lui ressemblait de manière frappante mis ce n'est pas la femme qu'Éléonore avait vu tout à l'heure. Enfin le jour d'avant. L'adolescente, plus âgée que cette dernière apparemment, ne portait plus un tailleur noir de bonne facture comme précédemment mais une longue robe blanche brodées de fleurs. Ces cheveux blonds clairs, jadis attachés d'un chignon étaient maintenant libres comme l'air. Plus aucun maquillage ne cachait ses yeux tristes et sa bouche violette. Madame Griffin était malade ou si triste qu'elle en oubliait de survivre. Elle était frêle et trop maigre pour son âge. Ses cernes grises trahissait un manque de sommeil chronique. Elle semblait venir en amie, mais c'était toujours l'ennemie d'Éléonore.

-Tu as faim, Éléonore ? Et, s'il te plait, ne crie pas. Si père nous entend, tu vas avoir des ennuis. Moi aussi d'ailleurs.

-J'ai pas la l'intention de crier. Non, je n'ai pas faim. Dit Éléonore, sèchement. En fait, elle était affamée. Elle se jetterait sur n'importe quel morceau de nourriture mais sa méfiance la rappelait à l'ordre: elle ne pouvait pas prendre le risque d'être drogué une seconde fois.

-Si, tu as faim. Ton ventre gargouille. Je sais pas quand père reviendra, alors si tu veux pas crever ici, tu ferais mieux d'avaler quelque chose.

L'adolescente tendit une pomme bien rouge à la jeune prisonnière. Éléonore l'attrapa très vivement. Madame Griffin, quand à elle, eu une attitude plus surprenante. Elle s'assit contre le mur, à quelque centimètre seulement d'Éléonore.

-Mon nom, c'est Athanasia. Athanasia Griffin. Tout ce que tu dois savoir, maintenant, c'est que je suis privée de repas et que je n'ai pas le droit d'être ici.

-Comment as-tu trouvé cette pomme, alors ?

-Pourquoi tu ne la mange pas ?

-Je veux savoir d'où elle vient. Même si tu as le droit de mentir.

-Je ne préfère pas mentir, je pourrais avoir des problèmes. J'ai juste le droit de te cacher la vérité. Mais je n'ai aucune raison de le faire. Alors, je vais répondre à ta question même si elle est vraiment pas intéressante. C'est Magda. Elle a encore eu le droit à un privilège. Père lui a donné une pomme pour le dessert. Elle me l'a donné mais je croit que tu en avais plus besoin que moi.

-Qui est « père » ?

-Il s'appelle Théodore. Mais seule Mère a le droit de l'appeler comme ça. Appelle-le Père et il sera gentil avec toi.

-Je l'appellerai Théodore, alors. Ce que je veux, c'est sortir d'ici. Je m'en fiche qu'il soit gentil.

-Ne joue pas à ça. J'ai essayé, au début seulement. Et regarde.

Elle souleva légèrement sa robe et laissa apparaître le bas de sa cuisse. Il y avait une cicatrice d'une dizaine centimètre qui devait dater de plusieurs années.

-Ça fait très mal, dit Athanasia, très mal. Quand on s'égare dans le mauvais chemin, ils nous punissent plus sévèrement.

-Je sais me défendre.

-Tu penses.

-Qui est Magda ?

-Une de mes sœurs. Elle respecte toutes les règles et les tournent à son avantage. Elle est persuadée qu'en agissant comme ça, ils finiront par la laisser sortir. Elle a tort bien sûr, mais généralement elle arrive à influencer Père et à nous éviter des punitions, parfois.

-Son âge ?

-Pourquoi tu demandes tout ça ? Elle a quinze ans.

-Et c'est une de tes sœurs... Vous êtes combien ? Tu as des frères ?

-Des frères ? Plus ou moins. Enfin c'est compliqué. On est cinq sœurs ici, six avec toi.

-Il faut monter un plan. Vite. Présente-les moi.

-Un plan ? T'es ridicule. Anastasia. Tout juste dix-sept ans. Méfiante et un peu rebelle. Elle est comme toi, elle pense qu'on peut partir si on s'organise. Mais elle a tort, elle-aussi. C'est elle qui s'occupe de raccommoder nos robes.

-Elle me plait. Elle a raison. Continue.

-Madeline. Elle doit avoir ton âge. C'est un peu le médecin de la famille. Elle croit à la magie et à tout ce qui touche au mystique. Elle est un peu étrange et n'aime pas discuter. Mais elle observe beaucoup. C'est aussi elle qui s'occupe de Berenice.

-Qui est Berenice ?

-C'est une petite fille. Elle a sept ans et... elle est très malade du cœur. Elle aurait du mourir il y a longtemps. Mais Madeline la laisse survivre. C'est elle que tu as gardé, tu te souviens ? C'était une sorte d'appât... Elle est absolument adorable.

-C'est elle qu'il faudra sauver en premier. Qui est Athanasia ?

-C'est moi !

-C'est pas la réponse que j'attends. Je veux savoir comment tu te définis, ici.

Elle marqua une longue pause.

-Athanasia est l'ainée, dit-elle gentiment, elle s'assure que tout le monde va bien. Visiblement, elle n'est pas très douée pour ça. Mais elle respectée de ses sœurs, sauf d'une qui la méprise: Madeline.

Éléonore remarqua alors un petit bracelet, une sorte de gourmette emmêlée dans un ruban rose. Il y a une petite médaille dessus, une médaille ovale qui, si on l'ouvre, renferme surement une photo. Cela lui rappela sa montre désespérément arrêtée.

-J'aime bien ton bracelet. dit Éléonore.

Athanasia cacha immédiatement son poignée dans sa robe. Éléonore comprit tout de suite qu'il y avait un malaise. Elle hésita un instant. Sa curiosité parfois un peu malsaine la poussait à se demander pourquoi Athanasia voulait absolument dissimuler ce bijou. Cependant, celle-ci était sa seule chance de s'en sortir. Éléonore ne voulait donc pas la brusquer. Mais la jeune fille avait bien l'intention de découvrir la vérité... d'une autre manière. Éléonore savait qu'Athanasia étouffait un lourd traumatisme au fond d'elle. Il était surement dû à la mort d'un ou d'une proche.

-Arrête avec ton regard inquisiteur ! Cria presque Athanasia.

Des pas résonnèrent sur le plafond.

-Oh non ! Père va arriver ! Vite, cache ça ! (Elle je ta la pomme dans un coin.)

Elle chuchotait à présent.

-Écoute, père sera là, bientôt. C'est moi qui ait les clés. En attendant qu'il défonce la serrure...

Éléonore paniqua soudainement.

-Athanasia ! Que vont-il te faire ?

-Je sais pas. J'ai désobéis au règles... On se reverra, je te le promets. (Elle prit soudain un air triste.) Enfin, je ne peux rien te promettre.

Éléonore attrapa la main d'Athanasia. Son pouls s'accélérait, soudain. Elle dit, presque en sanglots:

-Je... crois, je crois que cet homme est un meurtrier. Je crois qu'on va mourir. Athanasia, je pensais que j'étais invincible, j'avais pas peur mourir... Athanasia, je me suis trompée !

Son interlocutrice repris, enfin essaya du moins, son sang-froid. Elle saisit la sacoche et la vida par-terre. Éléonore était horrifiée mais ne réagit pas.

-Je vais prendre les objets que tu veux garder.

Des coups retentirent sur la porte, accompagnés des cris de colère de Théodore.

-Écoute, Père va venir dans cette pièce. Il aura un carton et une blouse blanche. Il va te demander de te déshabiller et d'enfiler la blouse. Tu vas obéir ou tu mourras, sans aucun doute. Tu as raison, il a déjà tué et n'hésitera pas à recommencer. Ensuite il va prendre tes vêtements et ta sacoche et mettra le tout dans le carton. Ce même carton ira au feu. Alors, maintenant, montre-moi ce que tu veux absolument garder. Ces photos ? Oui.

Instantanément, les yeux en larmes d'Éléonore s'écarquillèrent.

-Vite, prend cette montre, dit-elle en la décrochant de son cou. Et, dans la petite poche de la sacoche, il y a une petite clé pour la remonter... Oui, ça ! Prends aussi le mouchoir et le briquet. Le reste sera inutile. Et prends aussi la photo cachée dans le double fond.

-Éléonore, c'est... ta mère ? Ta sœur ? Elle lui ressemble tant.

-C'est ma mère. Laisse ça tranquille.

-Je crois que je suis en train de comprendre... Tu ne vas pas mourir, Éléonore. Non. Mais ne joue pas avec le feu.

La porte de la cave s'écroule. Éléonore vit son amie enfoncer rapidement les objets dans les poches de sa robe. Théodore descendit. Il avait une des ses mains en sang: c'est celle qui portait le carton. Cet brut avait cassé le verrous à la main ! La blouse était dans l'autre main. Celle-ci était sale et froissée. Depuis combien de temps n'avait-elle pas été lavée ? Qu'importe, le moment était mal choisi pour penser à ça. Pitié, se disait-elle, faite qu'il ne touche pas la blouse avec ses doigts ensanglantés...

-Déshabille-toi. Fit-il, sèchement. Il était extrêmement sûr de ce qu'il faisait, comme si tout cela était une sorte de routine. Cela faisait vraiment peur à la jeune Éléonore. Pourtant, elle n'avait pas l'intention de lui obéir. Il lui fallait trouver encore une de ces répliques assez déstabilisantes.

-Alors, Théodore ? On ne sait plus ouvrir une porte ? Je peux vous apprendre à forcer une serrure, si vous voulez.

-Tu te déshabilles immédiatement. Et tu te tais.

Athanasia était repliée sur elle-même dans le coin de la pièce. A quoi devait-elle penser ? Peut-être espérait-elle secrètement qu'Éléonore se taise et se déshabille. Ou peut-être qu'elle se fichait de l'attitude de cette dernière: elle serait punie, dans tous les cas. Cependant, elle semblait attachée à la jeune captive.

-Non. Répondit doucement Éléonore avec un léger sourire. C'était de la pure provocation: au fond d'elle c'était le chaos. Chaque cellule de son corps semblait frémir. Elle ne pensait plus qu'à une chose : Neith. Ce prénom devait se prononcer à l'anglaise, avec la langue entre les dents. Ou alors, Ness, comme le Loch Ness. Qu'importe, ce nom était en lettres d'argent, sur le bracelet d'Athanasia. Et parce que cette dernière le cachait avec une gêne à peine dissimulée, on pouvait parier qu'il était arrivé quelque chose de regrettable à cette pauvre Neith. Il fallait qu'Éléonore tente sa chance, maintenant.

-Ne me regardez pas comme ça, Théodore. Qu'y a-t-il ? Si je n'obéis pas, me réservez-vous le même sort qu'à Neith ?

Il y eut soudain un silence mortuaire dans la petite pièce. Une légère brise sortie de nulle part traversa le corps tremblant d'Éléonore. Elle venait de mettre le doigt sur un sujet houleux. Athanasia la regarda avec tristesse. Quant à Théodore il ne bougea pas et son visage devint un peu plus agressif encore. Il regarda avec insistance Athanasia. Éléonore cherchait encore de quoi le provoquer quand Athanasia s'écria:

-Je vous en supplie, Père ! Ne lui en voulez pas ! Je ne sais pas comment elle a su....

Éléonore ne réfléchit pas. Alors que Théodore l'avait quitté des yeux pendant un instant, elle s'élança vers la sortie. Pendant une seconde, elle s'imagina déjà libre et rentrée auprès de son père. Mais avant de revenir à la réalité de sa fuite vaine, elle se sentit tomber en arrière. Sa tête se fracassa au sol. Elle ferma les yeux, d'abord éprise par le choc et la douleur. Elle les rouvrit juste après: elle vit le visage de Théodore, qui chuchotais bien lentement, de manière à ce qu'elle comprenne ce qu'il lui disait.

-Et toi, Éléonore ? Tu ne voudrais pas que ton père perde le dernier membre de sa famille ? Ne t'en fais pas, ça viendras. Pour l'instant, sois bien sage, d'accord. Je pense qu'on va bien s'occuper de toi, ici. (Il lui caressa presque tendrement le crâne, alors qu'Éléonore commençait à sangloter) Ne t'en fais pas, ce n'est rien. Allez, endors-toi, c'est bientôt fini.

Éléonore ferma les yeux. Elle abandonna la partie. Échec et Mat. Mise au tapis. Elle entendit, alors que son esprit s'enfonçait lentement dans des limbes inconscientes :

-Allez, Athanasia ! Aide-moi ! Mets-ça au feu.

La dernière image qu'elle vit était les visages de sa famille détruite. Voilà, c'était fini.

 
 
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