Chapitre 1

La salle vide avait un aspect différent. Et pour une fois, Harry et Drago pouvait la contempler différemment, aussi : ils ne dormaient pas, et ils étaient même plutôt réveillés. Harry ne savait pas ce qu’il devait dire à Malefoy. Par quel sujet pouvait on commencer une discussion qui allait apparemment durer une demi heure, avec son ex-pire-ennemi, qui avait un peu de mal à faire causette ?

Malefoy de son côté fouillait les bureaux, du moins un bureau. Harry  au début n’y prêtait pas attention, il regardait par la fenêtre, faisant semblant d’être passionné par le paysage, ne laissant pas paraître le sujet de sa réflexion. Quand il s’aperçut du chahut provoqué par Malefoy en personne qui essayait de retourner le bureau, il daigna enfin tenter un approche. Ce bureau, bizarrement, était celui auquel il prenait place à chaque cour de Binns, mais finalement, il y avait seulement vingt cinq élèves dans chaque classe, ce devait aussi être le bureau de Malefoy. Le monde est petit, et fait parfois bien les choses, enfin les fait bizarrement quoi.

-         Qu’est-ce que tu fous encore ?

-         Rien qui te regarde Potter !

-         Oh je t’en prie, arrête de me mépriser comme tu le faisais avant, je pense qu’on en est plus là tous les deux…

-         En effet, mais tu n’es pas non plus mon confident, à ce que je sache.

-         Tiens tiens, parce que pour savoir ce que tu fous avec ce bureau, il faut être ton confident ? C’est quelque chose d’intime à ce point ?

-         Dis pas de connerie Potter, tu sais très bien ce que je voulais dire.

-         Mouais.

Harry  se tu aussitôt, ne sachant plus vraiment quoi dire. Finalement, Drago avait vraiment le chic pour plomber les conversations. Vraiment pas drôle ce mec. Avec le temps, Harry et les Gryffondors au complet avaient vraiment fini par le cotoyer et l’apprécier, mais Harry aurait voulu que cette relation soit différente avec Malefoy. Le caractère de ce mec donnait vraiment envie de le connaitre, une fois cette animosité dépassée. Harry se voyait déjà super pote avec lui, allant jouer au quidditch avec lui, et tout ce qu’il faisait avec Ron, mais il ne savait pas comment aborder Malefoy. Il essayait vainement de rentrer dans les conversations des Serpentards, mais même s’ils se côtoyaient sans soucis, Harry en demandait encore sans doute beaucoup.

-         Je tiens une conversation avec un autre élève via des morceaux de parchemin que nous coinçons sous le plateau de ce bureau. Il ne sait pas qui je suis, et je ne sait pas qui il est. La seule chose que je sais, c’est qu’il est à Gryffondor. Oui, je sais seulement que c’est un garçon, mais il ne m’a pas dit son année. Je sais juste qu’il est assis à cette table avec Binns, et qu’il se fait mortellement chier dans son cour. Ça te va Potter ?

-         Euh… Ba oui.

Et là, le cerveau d’Harry commença à fonctionner, lentement mais sûrement. La fameuse personne qui communiquait avec Drago, c’était lui. Il venait de se souvenir qu’il devait répondre au dernier message de l’ex-inconnu, et il s’était endormi sur son bureau. Il avait remis sa réponse au cour suivant, en entendant les autres élèves sortir de la salle à la fin du cours.

-         Faut que je te dise, Malefoy. L’inconnu, apparemment, c’est moi.

-         Quoi ? Arrêtes de te foutre de ma gueule.

-         Je ne me fous pas de ta gueule, je dis la vérité ! Crois moi pour une fois, merde.

-         Oh t’énerve pas Potter, quelle chance y  avait-il pour que ça tombe sur toi ?

-         Et bien, sachant qu’il y a environ 700 élèves ici, une chance sur 699, puisque tu ne pouvais pas te parler à toi-même !

-         Ahaha très drôle…

-         Si ça peut te consoler, dis toi qu’il y avait  sûrement une prophétie qui annonçait ça… que tu l’as pas voulu, ni moi !

-         Ba cours tout de suite au Ministère pour vérifier qu’il n’y ai pas une prophétie qui annonce que je vais te botter le cul Potter !

-         Oh oui, Malefoy bottes moi les fesses !

A cette phrase Harry se fit exploser de rire seul, entraînant Malefoy dans son délire. Ils commencèrent une course poursuite dans les couloirs de Poudlard, ne craignant pas Rusard, puisqu’ils étaient Préfets. Ils entraient dans toutes les pièces, se coursaient autour des bureaux, puis ressortaient, de plus en plus essoufflés. Malefoy courut tout le long du deuxième étage, faisant tomber une statue qui se remit debout en maugréant contre « la jeunesse, qui elle n’était pas rouillée ». Harry dépassa Malefoy qui reprenait son souffle, se secoua les fesses à quelques mètres de lui et se retourna en tirant la langue, d’une manière très très mature. Malefoy reprit donc sa course effrénée, mais perdit la piste du gryffondor à un carrefour. Il décida de suivre son instinct et d’aller à  droite. La troisième porte à droite venait de se refermer, rapidement mais silencieusement. Il s’approcha donc à pas feutrés, et entrouvrit la porte. Harry à l’intérieur ne riait plus. Il aurait du être essouflé, mais pourtant Drago n’entendait pas sa respiration. Harry était de profil, et semblait muet de stupeur.

-         Oh Potter, respire, je vais pas réellement te botter les fesses !

-         Ta gueule Malefoy !

-         Hey, me parle pas comme ça s’il te plait, j’suis pas ton elfe… Il t’arrive quoi là ? … Ohé, Potter, je te parle !

-         T’approche pas, surtout pas…

-         Mais, putain c’est qu’un miroir Potter !

-         C’est pas n’importe lequel. Sors d’ici Malefoy, s’il te plait.

-         Potter, j’ai pas besoin d’un miroir pour voir que tu es moche moi… Donc t’en fais pas pour moi, t’sais.

-         JE T’AI DIT QUE C’EST PAS N’IMPORTE QUEL MIROIR BORDEL ! NE T’APPROCHE PAS DE MOI !

-         Potter, calme toi, s’il te plait.

La voix de Drago s’était faîte douce, calme. Il voyait bien que ce que Harry voyait ne le mettait dans un état anormal. Son visage était déformé par la colère. Dumbledore lui avait pourtant dit qu’il se séparerait du miroir du Rised, mais il ne l’avait pas fait…