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Chronique d'un amour
Par nausicaa2008
Originales  -  Drame  -  fr
4 chapitres - Complète - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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25 juin 1980

Chapitre 2

 Elle vient de faire une chute du deuxième étage… du balcon du l’hôtel…D’après les témoignages… se serait jetée volontairement du balcon… longuement regardé la pluie tomber.  

                25 juin 1980 

            Ce fut le plus beau mois de sa vie. Pour la première fois, Charlotte découvrait le bonheur d’être amoureuse. Elle se jetait à cœur perdu dans sa passion. Bien sûr, ils restaient raisonnables : il n’était pas question de tout détruire en précipitant les choses. Leur amour était fort et sincère.

           De cet amour, les autres n’en voyaient que de très innocents signes. Ils se donnaient la main dans la rue, dans la cour, dans les couloirs du lycée. Ils tenaient leurs doigts enlacés comme s’ils ne faisaient plus qu’un seul et même nombre, et même s’ils ne montraient rien, les séparations étaient aussi douloureuses que s’ils avaient été déchirés en deux.

            De temps en temps, ils s’offraient un petit baiser, rapide, sur le bout des lèvres, et cela suffisait à leur bonheur. Ils ne se donnaient jamais en spectacle et se comportaient avec les autres de manière égale, ne leur faisant jamais l’affront de se sentir les porteurs de leur flamme.

            Tout cela se passait sous le regard bienveillant de Madame Benoît qui était encore une jeune professeur, et avec les sourires complices de leurs amis, tous heureux de les voir ainsi faits l’un pour l’autre.

            Leur passion n’eut aucune répercussion sur leur travail. Au contraire, ils se montraient encore plus acharnés et meilleurs qu’ils ne l’avaient jamais été.

            Ce mois se découla dans un bonheur complet, jusqu’à ce fameux jour.

            Madame Benoît était en train de corriger quelques copies lorsque la porte s’ouvrit sans qu’on ait pris la peine de frapper avant. Une femme, grande et très mince, les cheveux blonds ramenés en chignon et vêtue d’un tailleur de haute couture, entra comme une furie dans la salle, traînant derrière elle une Charlotte effondrée.

            La jeune professeur cessa ce qu’elle était en train de faire et se leva pour accueillir ses visiteuses. La grande femme posa sur elle un regard gris acier qui suintait le mépris et le dégoût.

-         Vous êtes Madame Benoît ? demanda-t-elle d’une voix hystérique.

Quatre autres personnes rentrèrent dans la salle avant qu’elle n’ait pu répondre. Un homme aux cheveux grisonnant, portant un costume deux pièces et une cravate de soie bleue, avança à grands pas vers la femme, prêt à la retenir au moindre sursaut de violence. Les trois autres personnes étaient Adam, son père, Charles Marin, que Madame Benoît connaissait bien, et le proviseur.

-         Comment osez-vous prétendre enseignez à nos enfants alors que vous passez votre temps à jouer les entremetteuses ! explosa la femme au chignon.

-         Je vous demande pardon ? demanda la professeur éberluée.

-         Chérie, calme-toi ! intervint l’homme en costume. Laisse-moi m’occuper de cela.

La femme poussa un soupir exaspéré. Durant toute la diatribe, elle n’avait jamais lâché Charlotte qui lançait des regards désespérés à son amoureux, qui se trouvait impuissant.

-         Monsieur Pelletier a raison, acquiesça le proviseur en se plaçant entre les parents et son enseignante. Tirons d’abord cette affaire au clair.

-         Calme ! hurla Madame Pelletier. Mais comment voulez-vous que nous restions calmes quand notre fille s’est compromise avec…avec…

-         Je ne vous permets pas, madame, d’insulter mon fils ! exulta Monsieur Marin.

-         Personne d’insulte personne, tempéra le proviseur. Madame Benoît, si nous sommes ici, c’est parce que ces deux jeunes gens ont avoué entretenir une relation amoureuse.

-         « Avouer » ! s’écria la professeur. On dirait qu’ils ont commis un crime !

-         Ah ! exulta la mère de Charlotte. Elle avoue être complice de ces insanités !

-         Madame ! se récria le père d’Adam. Je ne vous permets pas…

-         S’il vous plaît, mesdames, messieurs, ne nous laissons pas emporter ! intervint le proviseur en haussant le ton.

-         Chérie, si tu voulais avoir l’obligeance de te calmer…

-         Ne me dis pas ce que je dois faire ! le coupa froidement Madame Pelletier.

-         Madame Benoît, reprit le proviseur, étiez-vous au courant de cette relation ?

La professeur jeta à ses élèves un regard interrogateur. Charlotte n’était plus que larme tandis qu’Adam lançait des regards assassins à la mère hystérique. Mentir n’aurait pas arrangé leur situation.

-         Oui, j’étais au courant. Je le savais depuis le début, et ils ne se sont jamais cachés.

-         Depuis combien de temps ? cracha la mère.

-         Depuis un mois, répondit froidement Madame Benoît.

-         Mon Dieu ! s’écria l’autre. Un mois ! Mais dans quoi tu t’es fourrée petite putain ?!

-         Maman…je…, tenta d’articuler la jeune fille entre ses larmes.

Elle n’eut pas le temps d’en expliquer plus, sa mère lui donna une gifle d’une telle violence qu’elle envoya sa fille à terre. Celle-ci porta sa main sur sa lèvre en sang mais ne se releva pas. Adam se précipita sur elle afin de la soutenir et de la protéger.

-         Ne touche pas à ma fille ! hurla Madame Pelletier, enragée.

-         Vous, ne la touchez plus ! cria Adam en s’interposant entre Charlotte et sa mère.

-         Anna ! cria Monsieur Pelletier, en l’attrapant par le bras pour la retenir. Arrête immédiatement !

La femme se débattit mais le père tint bon.

-         Pourquoi avez-vous laissez faire ça ? hurla-t-elle à l’intention de Madame Benoît.

-         Mais enfin madame, ce n’était qu’une amourette entre adolescents, rien de plus. Ils sont assez matures pour savoir ce qu’ils font. Et leur comportement au lycée était tout ce qu’il y avait de plus innocent. Si cela avait eu un impact sur leurs résultats ou sur leur comportement, je leur en aurais touché un mot, mais ce n’était pas le cas.

-         Innocent ! Rien de plus ! répéta Madame Pelletier. Ils sont venus nous dire qu’ils souhaitaient aller plus loin ! Qu’elle voulait se prostituer avec ce…

Monsieur Marin devint pâle comme la mort, tandis qu’Adam continuait à fusiller la femme du regard, mais ne s’éloignait pas de Charlotte.

-         Cela prouve à quel point ils sont matures ! s’écria Madame Benoît. Ils n’ont pas voulu vous cacher leur relation. Ils cherchaient votre approbation et votre reconnaissance. Et si je comprends bien la situation, ils n’ont encore rien fait d’irréparable !

-         Non ! cingla Madame Pelletier. Mais des gens de notre statut ne se comportent pas ainsi ! Que vont penser les voisins ? Tu y as pensé avant de t’accoquiner avec…lui ? Qu’est-ce qu’on va dire sur notre famille maintenant ?

-         Alors c’est tout ce qui compte pour vous ? s’écria Adam. Les « on dit », la réputation de votre nom, votre statut social ! C’est tout ce qui compte ? Et le bonheur de votre fille ?

-         Ma fille ne sait pas ce qui est bien pour elle ! cria la mère. La preuve est ici, devant nos yeux.

-         Allons Madame, intervint Madame Benoît, nous ne sommes plus au XIXème siècle ! Les mœurs ont évolué et la conduite de vos enfants n’a rien de répréhensible !

-         Taisez-vous maquerelle ! Vous encouragez nos enfants dans le vice ! Vous ne méritez pas d’être enseignante !

-         Et vous, vous n’êtes qu’une vieille harpie ! Un dictateur englué dans ses déchets méprisants et hypocrites ! Une vieille peau !

Elles étaient prêtes à en venir aux mains. Monsieur Pelletier et le proviseur durent intervenir pour les séparer.

-         C’est simple ! hurla la mère. J’enlève dès aujourd’hui ma fille de votre établissement !

Charlotte éclata en sanglots incontrôlés.

-         Madame, voyons…, tenta de tempérer le proviseur.

-         Non, ma décision est prise ! dit-elle, cinglante.

Elle se dégagea de la prise de son mari, enleva les plis de son tailleur et se dirigea vers sa fille. Adam s’interposa.

-         Pousse-toi de là !

-         Jamais ! répondit-il avec hargne. J’aime votre fille. Je ne vous laisserai jamais lui faire du mal !

-         Le mal, c’est toi qui l’as fait ! répliqua-t-elle froidement. Pousse-toi de là ou j’appelle la police !

Elle dirigea cette dernière phrase à son père, qui blanc comme un linge, vint écarter son fils qui se débattit, mais dû céder. Madame Pelletier releva sa fille sans ménagement et l’attira dehors. Son mari soupira, et après un bref signe de tête en guise d’adieu, il suivit ses femmes.

Charlotte adressa un dernier regard à Adam, un regard rempli de désespoir, avant d’être tirée à l’extérieur par la force implacable de sa mère.

Elle ne revint jamais à Dominique Lapierre.

 
 
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