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De l'ordre des minipousses
Par Harue YA
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
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Chapitre 1

Chapitre 1

Ou quand on n’est pas plus haut qu’une prune.

- Merde.

Ce mot résonna dans le couloir alors que les professeurs et élèves étaient partis à leur recherche. Un long silence s’installa pour répondre à leur supplique.

Draco n’arrivait pas à en croire ses yeux, il avait manqué d’être écrasé par une chaussure ! Et pas n’importe laquelle, la chaussure de son professeur de potions, son directeur de maison, c’était du jamais vu. Il avait beau chaussé quelques pointures de plus que lui, il était normalement improbable qu’il manque de se faire écrabouiller de la sorte.

Son regard accrocha celui émeraude en face de lui, il était tout aussi surpris que lui. Il avait vu le blond se pousser pour manquer la semelle et puis, un géant passer pour rejoindre un autre qui ressemblait étrangement à Zabini, il avait tourné sur lui-même et était tombé, enfin, tombé ? Il avait vu le bas d’une robe de sorcier de classe moyenne qui appartenait, il en était sûr, à son meilleur ami.

C’était quoi ce délire ? Il avait encore tout son corps qui lui criait de ne pas bouger, sa tête qui le lançait et son instinct qui lui faisait savoir qu’il venait de faire une connerie aussi grosse que lui, ce qui en ce moment même était peu dire car il ne devait pas être bien grand. Se mettant sur ses pieds, il remarqua qu’il n'était pas bien haut par rapport au sol, il ne l’avait jamais vu de si près et pouvait dire qu’il aurait préféré ne jamais le voir ainsi. Levant le bras, il vérifia que tout son corps fonctionnait normalement, il ne le faisait souffrir à présent que là où le blond avait frappé avant. Se tournant d’ailleurs vers sa Némésis qu’il n’entendait plus, il  put voir que celui-ci était toujours au sol, le regard dans le vague, il devait tenter de comprendre ce qui s’était passé. Soupirant, il chercha quelque chose dans sa poche mais ne le trouva pas. Cherchant encore une fois, il laissa son regard parcourir l’endroit où il se trouvait mais ne vit rien, à part une vaste plaine grise fissurée à certains endroits.

En fait, ils étaient plus mal que ce qu’il ne pensait.

Draco reprit lentement ses esprits, après avoir vu Potter se relever pour regarder où il se trouvait, il n’avait pas réussi à effectuer le même geste. Il était encore surpris par tout ce qui se passait, il aurait dû se taire, il n'aurait jamais dû laisser ses pulsions de haine prendre le dessus et partir comme le proposait Pansy, mais le problème c’est que c’était toujours comme ça. Maintenant, il était trop tard, c’était lancé, la roue du destin avait encore une fois joué en sa défaveur. Frappant brutalement le sol, il maugréa avant de se lever pour regarder lui aussi où il se trouvait et essayer de faire du vide dans son esprit pour retrouver son calme légendaire de Malfoy qui l’avait bien quitté lors de sa confrontation contre un certain brun appartenant à la maison des rouge et or.

Reprenant donc son masque de froideur, il regarda son état, sa robe était encore bien mise, ses cheveux étaient toujours plaqués convenablement, sa cravate était bien nouée, tout était bien, sauf une chose, le sol ! Le sol était bien trop près. Il baissa la tête pour voir et fit un bond énorme en poussant un petit cri.

- Alors Malfoy, on crit comme une fille maintenant.

Draco lança un regard noir à Potter avant de regarder de nouveau la fissure, il était sûr d’avoir vu quelque chose bouger dedans, mais il n’allait pas faire plaisir à Potter en lui disant qu’il avait cru voir un truc gigoter qui lui avait fait peur.

- Ca te ferait trop plaisir.

Harry hocha la tête avant de continuer de chercher quelque chose sur le sol gris et froid.

- T’as perdu un objet important le balafré ?
- Ça te ferait bien plaisir mais oui, je cherchais ma baguette.

Draco releva un sourcil et porta sa main à sa robe, pas de baguette, lui non plus n’en avait plus. Où était-elle passée ? Tournant la tête à droite et à gauche, il ne la vit nulle part.

- A ce que je vois, tu n’en as plus non plus.
- On ne peut vraiment rien te cacher.
- Suffit de voir ta tête de demeuré pour voir que tu cherches quelque chose.
- Potter je…

Draco n’eut pas le temps de dire le moindre mot qu’Harry poussait une exclamation de surprise. Draco se tourna vers lui pour le voir courir vers un monticule qui était bien gros. Il s’approcha lui aussi mais la distance lui sembla bien grande tout d’un coup. Le brun était déjà arrivé au morceau de bois, car c’était un morceau de bois, il n’y avait pas de doute.

Harry pencha la tête sur le côté pour toucher l’instrument, il la reconnaissait bien, ça ne pouvait être qu’elle, c’était bien sa baguette. Mais par Merlin, elle était bien trop grande.

- C’est quoi ? Demanda Draco.
- Ma baguette.
- Comment ?

Draco avait fait un bond en arrière en apprenant la nouvelle, si c’était la baguette de Potter, alors la sienne devait être dans le même état, dans les parages elle aussi et comble de tout, inutilisable pour eux. La baguette ici présente, devait bien faire leur taille en épaisseur mais elle était longue, très longue. C’était la merde, vraiment la grosse merde. Ils avaient rétréci, comment ? Sûrement le sort, mais là, ils étaient encore plus petits que ce qu’il pensait, c’était la catastrophe. Harry lui restait pensif alors que l’esprit de Draco allait à cent à l’heure pour analyser tout ce qui se passait, il avait l’air calme en apparence mais en intérieur, c’était la panique, alors que justement, Harry lui, tentait de tout ranger. Ils s’étaient battus. Ils avaient lancé un sort en même temps. Une épaisse fumée était apparue. Les autres qui disaient qu’ils avaient disparu. Le sol qui était bien près. La baguette qui faisait le double de leur taille.

Oui, c’était la merde et personne pour voir qu’ils étaient bien là, mais qu’ils avaient relativement rétréci de plus d’un mètre soixante-dix.
Ils étaient donc coincés dans ce couloir, ridiculement petits par rapport à l’endroit où ils se trouvaient, sans magie et sans moyen de communiquer avec les autres.

- On est bien avancé. Soupira Draco en regardant la baguette.
- La faute à qui ? S’exclama Harry.

Draco fit volte-face vers le brun, qu’avait-il dit ? Il ne lui remettait tout de même pas tout sur le dos. Il était hors de question qu’il prenne toute part de responsabilité, ils avaient fauté l’un comme l’autre.

- Oh Potter, ne commence pas à m’accuser ou je ne réponds pas de mes actes.
- Mais je te l’ai déjà dit Malfoy, je n’ai pas peur d’un fils à papa qui dort dans les jupes de son Lord.

Là, ça avait été trop loin, Draco remonta sa manche et rapidement donna un bon coup de poing dans la figure du brun qui se mordit la langue pour ne pas crier. Il était hors de question qu’il fasse savourer à Malfoy sa douleur. Et comme il n’était pas homme à se laisser faire, il renvoya un coup à Draco.

Une mini-bagarre recommença donc entre eux deux, personne n’étant là pour les arrêter, personne pour leur dire de rentrer et de laisser tomber, personne pour s’interposer, personne. Ils étaient seuls dans ce couloir désert, mesurant un tout petit peu plus de trois centimètres de haut.

Ils tombèrent chacun sur les fesses en face l’un de l’autre, ils haletaient tous les deux mais s’étaient défoulés. Harry avait un hématome sur la joue droite et sa lèvre était en sang, de son côté, Draco avait une légère teinte bleutée qui prenait forme au niveau de l’œil et sa mâchoire lui faisait mal.

Se regardant un moment en silence, ils tournèrent vivement la tête à l’opposé l’un de l’autre. Il était hors de question qu’ils admettent qu’ils étaient coupables l’un comme l’autre, même si intérieurement c’était déjà fait.

Le silence se réinstalla un moment, avant qu’un drôle de bruit ne les fasse sursauter : le sol tremblait légèrement et ils étaient sûrs que quelque chose allait arriver.

Harry debout scrutait l’horizon mais ne voyait pas grand-chose, Draco fit plus simple et monta sur la baguette pour avoir une meilleure vue.

- Par Salazar.

Harry le rejoignit sur la baguette et il put voir que quelqu’un approchait à grands pas, de là où ils étaient, ils ne pouvaient pas voir grand-chose de plus si ce n’est une robe noire et des chaussures. Plus cette personne avançait et plus le sol tremblait si bien qu’ils durent tous les deux se coucher sur la baguette pour tenir.

Les pas s’arrêtèrent et Harry releva la tête pour voir une main venir vers eux.

- Oh ‘tain c’est pas la merde.

Il s’accrocha plus fortement qu’il put lorsqu’il sentit la première secousse, la seconde arriva aussitôt et rapidement la baguette ne fut plus au sol.

- Je me demande bien qui a pu laisser tomber sa baguette. Fit une voix un peu aiguë.

Elle la bougea pour voir s’il n’y avait pas une inscription puis autre chose attira son regard, elle se déplaça. Draco et Harry se retinrent de crier, c’était pire que des montagnes russes, c’était certain. Draco commençait à avoir mal au cœur alors qu’Harry se tenait toujours fermement pour ne pas tomber. Soudain, plus rien ne bougea et la jeune fille regarda les deux baguettes qu’elle tenait dans ses mains.

Draco relâcha un peu sa prise pour soupirer, au moins sa baguette était en état aussi.

- Sophie ! Interpella quelqu’un.

La jeune fille se tourna rapidement et Draco glissa, ne s’étant pas retenu assez rapidement, il poussa un petit cri tout en continuant de descendre le long du morceau de bois. Harry entendant le cri du blond, se retourna pour voir que Malfoy se retenait difficilement au bout de la baguette, pendant dans le vide. Le brun maugréa avant de se retourner rapidement et de glisser vers le blond qui tentait de garder son calme et de remonter, mais sans aide, il était mal barré.

- Sophie, tu as trouvé quoi ?
- Deux baguettes, quelqu’un a dû les laisser tomber.
- Fais voir.

La jeune fille lui montra la baguette d’Harry, et le blond, à la secousse, lâcha une main. Il se mordit la lèvre pour ne pas hurler, mais intérieurement, il se promit de se venger de ces deux filles, foi de Malfoy, et ce n’était pas des paroles en l’air.

- Malfoy, ne regarde surtout pas en bas.

Draco ancra son regard dans celui du brun, il était surpris de le voir là, puis il regarda vers le bas et blanchit encore plus qu’il ne l’était déjà. S’il tombait de là, il était mort et on ne le retrouverait jamais, il se ferait dévorer par une fourmi ou alors écraser par un élève passant dans le couloir.

- Je t’ai dit de ne pas regarder en bas abruti. Fit Harry en lui tendant la main. Attrape ma main au lieu de faire ton malin.
- Parce que tu crois que ça m’amuse de me balancer au bout de ta baguette.
- Tais-toi et attrape ma main.

Draco se mordit la lèvre, il fallait qu’il se fasse sauver par Harry Potter. C’était le comble de tout, il allait avoir une dette envers lui. Le malheur était vraiment là. Il tendit tout de même sa main mais avant qu’Harry ne la saisisse, la baguette bougea rapidement et Draco lâcha tout.

- Oh, on devrait les donner aux professeurs lors du repas, en attendant, Licia nous attend au dortoir.
- Bonne idée.

Draco ne sentit par le sol arriver, seulement sa main qui était enserrée dans une un peu plus grosse que la sienne et qui le tenait fermement. Il releva son visage pour tomber sur celui d’Harry qui le retenait fermement pour ne pas le laisser glisser, ne tenant sur la baguette qu’à l’aide de ses jambes qui étaient bien serrées autour.

- Bon fais un effort Malfoy, donne-moi ton autre main.

Draco n’hésita pas cette fois-ci et tendit sa main pour que l’autre d’Harry s’en saisisse, une fois bien tenu, ils furent surpris de sentir la baguette bouger de nouveau.

- Alors allons-y.

Ils n’eurent pas le temps de faire quoi que ce soit, qu’ils se retrouvèrent écrasés l’un sur l’autre dans une poche sombre avec les baguettes. Draco tenta de se relever rapidement mais ce n’était pas très stable et la jeune fille s’était mise en marche et du coup il retomba sur le brun qui émit un grognement.

- Pousse ta main Malfoy !

Le blond rougit et la retira rapidement, ils étaient vraiment dans la merde et à présent il avait une dette. Il s’en voulait vraiment d’avoir jouer au con. On ne le reprendrait plus à utiliser ce genre de magie pour se défouler.

Le pas se fit plus pressant et les deux garçons tentaient de bouger le moins possible afin de ne pas se retrouver dans une autre position encore plus compromettante que celle dans laquelle ils se trouvaient déjà. C’est-à-dire, Harry allongé dans le fond de la poche, tentant de tenir écarté, par ses pieds, les deux baguettes et Draco couché sur lui, ayant placé sa tête au niveau de son cou pour qu’il ne voit pas ses joues aussi rouges que possible par leur proximité.Le chemin se déroula donc comme ça pendant de longues minutes. Tous les deux ne souhaitaient plus qu’une chose, c’était enfin pouvoir retrouver le plancher des vaches, être petit n’était vraiment pas amusant, loin de là.

Et puis sans qu’ils ne s’en rendent vraiment compte, les deux filles ralentirent pour donner un mot de passe et monter dans un passage, cela devint plus mouvementé, Harry et Draco durent se tenir l’un à l’autre pour ne pas trop bouger. Ce n’était vraiment pas agréable, de plus, les baguettes n’arrêtaient pas de leur cogner dessus.

- Même le portoloin est plus agréable. Maugréa Harry.
- Pour une fois, je suis d’accord avec toi Potter.

Harry leva un sourcil à la phrase du blond mais ne dit rien, sentant que celui-ci se retenait plus fort à lui, alors que les deux filles devaient descendre du petit tunnel menant à leur salle commune.

- Vous voilà enfin, venez.

Et c’était reparti, cette fois ce fut l’escalier, ils en étaient sûrs, c’était un escalier, le mouvement des jambes qui venaient cogner dans la poche le leur assurait.

- J’ai le mal de poche. Gémit Draco. 
- Evite sur moi Malfoy. 

Mais Draco ne répondit rien, se contentant de fermer les yeux pour ne plus penser à l’étrange « tangage» auquel il était victime. Il y eut un mouvement brusque et plus rien.

- Alors que voulais-tu nous montrer ?

La robe ne bougeait plus, ils étaient stables. Draco se releva rapidement en se tenant à la baguette, Harry fit de même, sentant tout d’un coup la chaleur quitter son corps. Draco lui avait tenu bien chaud durant tout le voyage et même s’il refusait de se l’avouer, il s’était senti tout de même bien.

- Il faut sortir de là ! Fit Draco reprenant petit à petit des couleurs.
- Je n’avais pas besoin de toi, Malfoy, pour le savoir.
- Dans ce cas Monsieur-je-sais-tout-et-je-sauve-tout-le-monde, on fait comment ?

Harry fit un sourire moqueur.

- Tout simplement, on va grimper sur les baguettes afin de voir où nous nous trouvons. - Et …
- Après nous aviserons.

Harry plaça ses mains de chaque côté de la tige et commença à grimper en s’aidant de ses jambes, il avait l’habitude de ce genre d’exercices. Combien de fois avait-il dû monter dans un arbre pour éviter le foutu clébard de la tante Marge ? Combien de fois pour éviter Dudley et sa bande avait-il fait ça aussi ? 

Draco le regarda exécuter le geste à la parole. Il devait l’avouer, il avait de la facilité, lui n’y connaissait pas grand-chose en escalade. Il attendit donc en bas que le brun lui dise ce qu’il voyait.

Harry arriva au bout de la baguette qui dépassait de la poche, il gémit en voyant où il se trouvait, la robe de sorcier était accrochée à une patère assez haute. Ils allaient devoir grimper jusqu’en haut du tissu puis descendre par le porte-manteau et encore là, il n’arrivait pas à voir où il se trouvait, quel dortoir c’était ? Les filles bien sûr, mais où ? Il se laissa glisser pour tomber agilement sur ses jambes et regarda Draco.

- Nous allons devoir faire beaucoup d’escalade pour rejoindre le sol.

Draco étouffa un juron.

- Il faudrait mieux y aller tout de suite avant qu’on ne reparte dans l’autre sens.
- Et ne pourrions-nous tout simplement pas attendre qu’elle rende les baguettes à un professeur pour nous manifester à ce moment?
- Nous pourrions en effet, mais elle pourrait nous oublier et on pourrait finir écraser avant.
- Arg.

Draco ne rajouta rien de plus et Harry remonta le long de la baguette. Si jamais ils étaient assommés par la baguette, si jamais ils loupaient le moment de sortir, alors ils auraient encore plus de difficultés à quitter cet endroit. Il tourna la tête pour voir si le blond suivait bien et sortit de la poche en essayant de prendre une bonne prise sur le tissu. Le serpentard grogna en se balançant agrippé à la robe, il ne lui manquait plus que les oreilles, la queue et les griffes et il serait une vraie petite souris. Essayant de ne pas tomber, il suivit Potter sans un mot, ne regardant surtout pas en bas pour ne pas avoir le vertige, déjà qu’il avait manqué de s’étaler comme une crêpe la dernière fois, il n’avait pas l’intention de recommencer de si tôt.

C’est donc ainsi qu’ils escaladèrent la robe noire, ne prêtant pas grande attention à ce que disaient les jeunes filles, puis enfin ils regagnèrent quelque chose de plus dur : le portemanteau. Une fois debout sur la anse noire, ils se laissèrent glisser le long du tube de métal, puis continuèrent jusqu’à arriver au sol. Ça avait été plus simple que prévu. Une fois enfin parterre, Draco se permit de soupirer alors qu’Harry regardait autour de lui pour voir où il se trouvait. C’était bien un dortoir et les murs étaient recouverts de photo de…arg.

- Ton fan-club Potter. Raya le blond.

Il y avait des photos de lui partout : volant sur son balai, marchant dans le couloir, à table en train de manger, en discussion avec ses amis.

- Et ce sont de gentilles petites Poufsouffles.
- Comment tu le sais ?
- Oh Potter ne me dis pas que tu ne reconnais pas les couleurs de la maison de Poufsouffle.

Harry baissa la tête avant de la relever pour voir, et oui, les lits avaient bien la couleur de cette maison, bleu et jaune, ils avaient atterris donc à Poufsouffle, ils étaient bien barrés.

- Regarde ce que j’ai trouvé Licia.

Des pas se firent entendre, Draco et Harry se déplacèrent rapidement avant de finir écraser sous la semelle. Ils la virent sortir les deux baguettes pour les montrer à son amie.

- Elle lui ressemble trop.

Elle eut l’air de la comparer avec un bout de papier, Draco hocha de la tête, ils avaient bien fait de sortir de la poche, sinon, ils le sentaient gros comme une maison, ils auraient fini écrasés par la brutalité avec laquelle la fille nommée Sophie les avait retirées.

- Ouais, elle lui ressemble de trop, tu penses que c’est bien la baguette d’Harry Potter.
- Aucun doute, regarde, c’est vraiment exactement la même.
- Ouaaaaaaa ! Trop fort. S’exclama l’une d’elles.

Harry passa une main lasse sur sa figure, c’était vraiment trop, derrière Draco arborait un petit sourire amusé par la manière dont les filles étaient en extase pour une simple baguette. Le brun fit volte-face vers le blond pour lui proposer d’y aller, seulement, il le trouva le visage un peu blanc.

- A votre avis, cette baguette-là est à qui ?
- Aucune idée, on devrait la ramener aux professeurs et l’autre et bien on la rend directement à Harry, je suis sûre qu’il sera trop heureux.
- Gyaaaaa, j’imagine de trop.

Draco soupira en les voyant remettre les baguettes dans la poche, puis les filles attrapèrent leurs capes et quittèrent la chambre la refermant pour leur plus grand malheur.

- Et voilà, on n'est pas dans la merde.

Draco se laissa tomber assis au sol, il avait mal aux jambes et tout ce qui leur arrivait dessus n’était pas du tout, mais alors pas du tout ce qu’il avait prévu de faire ce soir. Une horloge sonna les sept heures, signe que c’était l’heure du repas, ils avaient passé autant de temps à traverser les couloirs et à tenter de sortir de la robe, et bien, tout était véritablement plus grand.

Une heure, ça faisait une bonne heure qu’ils étaient dans cet état, Harry soupira avant de se laisser lui aussi tomber sur le sol. Il regarda autour de lui, sortir ce soir serait tenter le diable, et il était hors de question qu’ils essayent de faire savoir leur position aux jeunes filles, ils ne voulaient même pas imaginer ce qu’elles leur feraient subir. Il passa une main lasse dans ses cheveux, les ébouriffant un peu plus, puis il se releva.

- Nous devrions trouver un endroit pour la nuit ici.

Draco releva la tête vers le brun, avait-il bien entendu ? Potter lui disait qu’ils allaient passer la nuit ici, dans la chambre de ces filles. Plutôt crever.

- Hors de question.
- Ecoute Malfoy, nous n’avons vraiment pas le choix, il est déjà sept heures, nous ne rejoindrons jamais la grande salle, quand bien même arriverions nous à sortir de cette pièce, nous mettrions des heures. Non, mieux vaut nous reposer ce soir, et demain matin, nous partirons.

Draco sembla étudier les dires du brun. Il n’avait pas tord, ils allaient mettre un temps fou rien que pour quitter la pièce, ensuite il fallait sortir de la salle commune et traverser tout le château, car les Poufsouffles ne vivaient pas tout près de la grande salle. Mais après, en arrivant là, ils allaient devoir faire savoir leur présence, hum, ce n’était pas la meilleure idée, il fallait autre chose.

Il continua de réfléchir, alors qu’Harry lui observait la chambre, cette pièce était assez grande et ressemblait à un dortoir normal, seulement, il était décoré version fille, ce qui n’était pas le mieux. Il vit le bureau et décida d’aller voir ce qu’il pouvait y trouver. Avançant d’un bon pas vers la chaise, il vit qu’il ne pourrait pas atteindre son but par là. Tournant la tête, il avisa d’une écharpe qui pendait le long du bureau.

Souriant, il escalada le tissu pour se retrouver sur la plate-forme, de là, il avait une très bonne vue, enfin bonne, oui sur l’ensemble de la pièce et non parce qu’il voyait à présent encore plus de photos de lui, un sourire vint naître plus franchement sur son visage et tenta d’appeler son compagnon de galère.

- MALFOY !

Draco ne répondit pas, encore dans ses pensées, et puis le brun n’était pas si près. Mettant ses mains sur les hanches, il regarda ce qui se trouvait sur le bureau. Comment pouvait-il lui faire comprendre qu’il souhaite qu’il le rejoigne ? Il chercha un moment, puis avisa un porte-plume. Il se mit derrière et commença à le pousser, d’abord il eut du mal mais petit à petit il arriva au bord du bureau. Il n’y avait pas à dire, être petit n’aidait pas, surtout lorsque le truc que vous tentez de pousser fait plus que votre taille. Il arriva enfin au bord et le pot d’encre s’écrasa lourdement sur le sol ce qui fit sursauter le blond et se tourner vers le bureau. Il soupira et alla voir ce qui se passait.

- Malfoy, monte.

Draco grogna et avisa de l’écharpe avant de tenter une escalade pour arriver sur le bureau. Après s’être débattu un bon moment avec le tissu - ne surtout pas regarder en bas - il posa pied à terre pour voir ce que Potter lui voulait. Le brun fixait une affiche avec un demi-sourire, Draco au fur et à mesure qu’il avançait blêmit. Ce n’était pas vrai. Il ferma les yeux, inspira puis les rouvrit. Et si, c’était vrai.

- C’est n’importe quoi !
- Ah non, moi je trouve ça très bien cadré.
- Potter ne commence pas.
- Mais je n’ai rien dit, j’admire juste le travail.

Draco détourna le regard de la photo, celle-ci avait été prise l’année dernière, lors de la finale de la coupe de Quidditch, encore une fois, les Gryffondors l’avaient remportée et là, l’image montrait Harry triomphant avec le vif d’or, Draco à ses côtés en train de râler. Ouais, si on voulait, le cadre était bien fait. Alors qu’Harry contemplait encore cette affiche, Draco partit explorer le bureau, il regarda un peu partout, et ne put s’empêcher de trouver ce lieu inquiétant. Après tout, il n’était guère plus haut qu’une prune et même les plumes ainsi que les rouleaux de parchemin étaient plus grands que lui. De quoi vraiment faire peur. Il avisa d’un endroit reculé sur le bureau où se trouvait un porte-photo, encore une de Potter d’ailleurs, il n'allait pas pouvoir passer la nuit, c’était pas possible. 

- Va falloir trouver un endroit où dormir. Fit Harry en apparaissant, pas loin de lui.
- Hum et comment on fait pour quitter cette pièce demain ?
- On avisera.

Harry sembla chercher quelque chose puis sourit. Draco le regarda faire. Il le vit partir vers le petit meuble qui était posé sur le bureau, celui-ci était juste assez surélevé pour leur laisser la place de se glisser en dessous. Enfin, c’était même plus haut.

- Ça va être parfait.
- Si tu le dis Potter.

Draco regarda l’endroit en plissant le nez, c’était couvert de poussière, il n’eut d’ailleurs pas le temps de le faire constater qu’il éternua, une fois, deux fois, et une troisième fois. Harry se retourna vers le blond qui déguerpissait de l’endroit aussi rapidement que possible pour continuer d’éternuer plus loin. La poussière, une chose que Draco détestait par-dessus tout, il y était allergique depuis tout petit, comme le pollen au printemps. Il n’avait vraiment pas de chance. Eternuant une nouvelle fois, il maudit les filles pour ne pas faire le ménage de temps en temps. Et en plus de ça, à cause d’elle, Potter savait l’un de ses points faibles, gros point faible même.Il se laissa tomber assis pour continuer d’éternuer, c’était vraiment énervant d’être comme ça.

- Oh moins, je comprends pourquoi tu es tellement maniaque.
- C’est bon pas la peine de te moquer.
- Mais je ne me moque pas Malfoy.

Draco releva son visage pour tomber sur celui sérieux du Gryffondor, il le rebaissa tout de suite pour éternuer une nouvelle fois.

- Ça ne te ressemble pas.
- De quoi ?
- D’être comme ça.
- Ça doit sûrement être le changement de taille.

Draco hocha de la tête avant d’éternuer une nouvelle fois et de s’allonger. C’était enfin passé, il ne restait plus qu’à espérer que ça ne se renouvellerait plus. Il ne fit donc pas attention à Harry qui continuait sa vadrouille sur le bureau, poussant deci-delà, quelques objets avant d’émettre un petit cri de triomphe. Draco se releva pour voir ce qui se passait et vit le brun perdu dans une espèce de petite boîte rose ouverte au milieu. Enfin petite boîte rose, encore une fois il avait parlé trop vite ; c’était une énorme boîte rose avec des petits cœurs bleus, c’était vraiment à vomir. Il se releva et s’approcha du Gryffondor pour voir ce que c’était, il escalada rapidement l’objet en carton pour voir le trou au centre.

- Ça fera l’affaire, c’est une boîte à mouchoirs moldue.
- Une boîte à mouchoirs moldue ?
- Oui, j’ai l’impression qu’elle est presque vide.

Il se laissa tomber dans le trou et ressortit aussi vite.

- Ce sera parfait pour cette nuit, y a assez d’espace pour qu’on ne soit pas trop serré.

Le blond hocha la tête avant de se retourner rapidement vers la porte, on venait par là. Harry se laissa de nouveau tomber dans la boîte et Draco se dépêcha d’aller se cacher derrière un pot à crayons de couleur. La porte s’ouvrit et les cinq jeunes filles entrèrent, oui cinq, elles discutaient activement d’un sujet qui attira tout de suite leur attention.

- C’était bizarre, Harry n’était pas à sa table.
- Oui, on n’a même pas pu lui rendre sa baguette. Tu parles, mais c’est le directeur qui a été surpris.
- Tu m’étonnes, qu’on retrouve la baguette d’Harry Potter dans un couloir et que celui-ci ne se présente justement pas à sa table, c’est plutôt bizarre.

Il y eut un court silence durant lequel les filles se changèrent, Draco se colla dos au pot de crayons, elles devaient être en deuxième année voire troisième. Le temps passa et les filles s’installèrent sur le lit une fois en pyjama.

- Alors pour le devoir de demain on fait comment ?
- Oh le devoir de potions, suffit de pomper ce qui est écrit sur ce livre-là et puis voilà, c’est un élève de sixième année qui me l'a filé, y a tout dedans.
- Ouaaaa trop cool, t’es la meilleure Danielle.

Draco soupira, la jeunesse de Poudlard était vraiment misérable.

- Attendez je vais chercher mon encre.

Il y eut un bruit de pas, puis un court silence et enfin une voix.

- Vous savez pourquoi il est au sol ?
- Non. Mais laisse tomber Sophie et viens plutôt.
- Ouais.

Le bruit de pas se refit et enfin, Draco n’entendit plus que les plumes gratter sur les feuilles. Il passa la tête hors de sa cachette et voyant qu’elles étaient toutes en train de regarder le livre, il se dépêcha de rejoindre Potter dans la boîte en carton. Il se laissa tomber sur le tas de mouchoirs en lâchant un bruit étouffé.

- Et bien, j’étais en train de me dire que tu avais pris racine.
- Ça ne t’aurait pas dérangé.
- Sûrement. Bon allez moi je dors.

Harry se tourna sur le côté, après tout, demain, ils auraient sûrement une dure journée. Draco se plaça à l’autre bout de la boîte en carton et se recouvrit d’un des mouchoirs. Soupirant, il se laissa partir dans les bras de Morphée malgré le bruit que faisaient les filles dans la chambre.

Etre pas plus haut qu’une prune était plutôt dur.

oOo

Ce soir, la grande salle était plutôt bruyante, en fait, elle l’était toujours. Les élèves parlaient à voix haute, tentaient par tous les moyens de se faire entendre et s’empiffraient de tout ce qui passait devant leur nez. Ce qui était plutôt normal avec la nourriture qu’on leur présentait.

Mais ce soir, un groupe de personnes n’était pas dans cet état. À la table des Serpentards, on notait l’absence du prince et l’air un peu abattu de ses quatre amis. Pansy Parkinson picorait comme un oiseau, Blaise Zabini n’avait pas encore touché à son jus de citrouille alors que tout le monde savait qu’il en raffolait et Crabbe et Goyle n’avaient pas mangé la gelée de groseilles qui trônait devant eux. De l’autre côté, à la table des Gryffondors, il manquait le survivant, Ron Weasley parlait avec Seamus Finnigan sans vraiment faire attention à ce qu’il disait, si bien que l’Irlandais dut le reprendre plusieurs fois pour avoir la suite de ce qu’il disait, de l’autre côté, Hermione Granger qui avait été mise dans la confidence, jouait avec sa purée sans la manger.

Quelque chose n’allait pas avec ces deux tables-là, mais tout le monde savait que de toute manière, lorsqu’Harry ou Draco étaient absents, c’est qu’il y avait eu incident et ils devaient sûrement se trouver à l’infirmerie.

Lors de la fin du repas, un groupe quitta les lieux en dernier, ceux-ci attendaient les professeurs qui avaient eu la visite de trois jeunes filles. Hermione posa donc la question muette afin de savoir ce qui c’était passé. Ce fut le directeur qui lui répondit.

- Trois jeunes filles de Poufsouffle ont trouvé leurs baguettes au même endroit où ils ont disparu.
- Mais dans ce cas, que s’est-il passé ?
- Je n’ai pas réponse à tout Mademoiselle Parkinson, tout ce que je peux dire c’est que la combinaison des deux sorts a dû entraîner un effet secondaire, mais ne connaissant pas les sorts utilisés, je ne peux pas vous être d’un grand secours, mais il nous faut continuer de chercher.

Il y eut un court silence avant que le directeur ne reprenne.

- Seulement ce dont nous avons parlé dans le bureau reste d’actualité, tant que nous ne les avons pas retrouvés, ils sont à l’infirmerie, cela nous évitera ainsi bon nombre de problème.
- Merci monsieur. Firent les élèves avant de quitter la grande salle.

Faisant la moitié du chemin ensemble sans un bruit, ils se quittèrent au niveau de l’entrée, les uns pour partir vers la droite, les autres vers la gauche.

Hermione et Ron étaient complètement dans leurs pensées, si bien qu’ils ne firent pas attention que tout le monde, dans la salle commune, les attendait, enfin, les élèves de septième année ainsi que Ginny.

- Comment va Harry ? Demanda la rouquine inquiète.
- A l’infirmerie, sa confrontation avec Malfoy cette après-midi n’a pas été très tendre. Répondit rapidement Ron.
- Vraiment, ce sale petit connard prétentieux. Fit Seamus en levant le poing en l’air.
- C’est bon Seam’, si on allait se coucher maintenant. Fit Hermione d’un ton clair, elle n’était pas préfète-en-chef pour rien.

Tout le monde quitta donc la salle pour rejoindre son dortoir, Hermione fit de même pour sa chambre en soupirant. Elle allait faire attention pendant sa ronde avec le préfet des Serdaigles.

De l’autre côté, Pansy, Blaise, Vincent et Grégory eurent le droit à la même chose dans leur salle commune, que le petit prince soit absent un soir n’était pas normal. La préfète leur expliqua qu’il était à l’infirmerie pour cause de bagarre avec Harry Potter. Tout le monde maugréa contre ces foutus Gryffondors et les amis du blond purent être sûrs que dans moins de trois heures, Lucius Malfoy serait au courant que son fils s’était battu et avait fini à l’infirmerie.

Marchant d’un bon pas, Minerva, Albus et Severus rejoignirent l’infirmerie, ils devaient toucher quelques mots à Pomfresh pour le futur de ce qui allait se passer. Ils passèrent donc les portes de l’infirmerie pour tomber sur l’infirmière qui rangeait quelques onguents dans un placard.

- Pompom.
- Oui Albus que me voulez vous ?
- Vous mettre dans la confidence.  

Le vieil homme raconta alors l’histoire à l’infirmière et celle-ci hocha la tête pour montrer qu’elle avait compris les consignes : dire qu’en effet Harry Potter et Draco Malfoy se trouvaient ici, mais que personne ne pouvaient les voir, qu’ils étaient dans une salle spéciale car particulièrement bien amochés.

- Que pensez-vous qu’ils leur soient arrivés ? Demanda Minerva en faisant la ronde accompagnée des deux hommes.
- Je ne saurais le dire précisément, ne connaissant pas, comme je l’ai dit aux amis de ces messieurs, la combinaison des sorts. Ils peuvent très bien se trouver dans le désert comme ici.
- En tout cas, si nous les retrouvons, je leur ferai passer l’envie de se battre entre ses murs. Siffla Severus.

Une main ferme se posa sur l’épaule du maître des potions.

- Du calme Severus, pour le moment, tentons de comprendre ce qui s’est passé et laissons faire le temps.
- Avons-nous le choix ? Fit Minerva.
- Aucunement. Répondit le directeur.

Les trois adultes continuèrent leur ronde, l’esprit toujours occupé par une seule chose, la disparition de Monsieur Potter et Monsieur Malfoy.

A suivre…

Et voilà le premier vrai chapitre de cette folle épopée. En espérant que ce début vous a plu et que la suite vous plaira tout autant.

Kisu 

 
 
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