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au 31 Mai 21 :
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Faux Semblant
Par Ringo
D.Gray-Man  -  Romance/Humour  -  fr
11 chapitres - Complète - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 11     Les chapitres     4 Reviews     Illustration    
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Souvenir 11
Décembre :

Cela faisait un mois depuis le timide baiser de Kanda et rien n'avait évolué entre eux. Non, rien du tout. Mais les questions et les regards furtifs allaient bon train. Chacun étaient persuadé que l'autre ne voyait rien. Le japonais vivait depuis deux mois et toutes les filles du lycée assuraient sans cesse qu'ils étaient mignon ensemble. Mais cela ne c'était pas réduit à ça, non. Les enseignants l'affirmaient et les passants qu'ils croisaient dans la rue également. Le Kendoka en pêta son câble habituel et frappa le pauvre rouquin qui n'avait rien demandé.

Le jeune garçon ne voyait plus son grand-frère. Celui-ci était revenu une seule fois, mais Lavi l'avait promptement chassé et avait prévenu le directeur. Le grand-frère ne pouvait entrer au sein de l'établissement. Le brun ne le disait pas, mais il en était soulagé. Il n'avait plus de nouvelle de ses parents adoptifs. Il ne savait pas ce qu'ils devenaient, s'ils allaient bien ou non, s'ils avaient remarqué sa longue absence. Mais vu qu''il n'y avait aucun avis de recherche pour sa personne, il sut sans tarder la réponse : non. Ses parents l'avaient oublié. Peut-être le considéraient-ils pour un ingrat, pour un fils adoptif indigne.

C'est avec ses sombres pensées que le taciturne adolescent déambulait entre deux rayons de légume d'un magasin. Ce soir, c'était noël et il devait préparer quelque chose en conséquence. Ce n'était pas qu'il aimait cette fête, il n'en avait cure. Le grand-père du borgne avait catégoriquement refusé qu'il lui paye le loyer, mais le garçon avait décidé de leur rendre service le maximum possible. L'historien l'avait souvent réprimandé pour cela. Le kendoka hésitait entre deux tomates lorsqu'il entendit deux vieilles femmes commérer entre elles :

-Je vous le promet, ma chère, il lui tenait la main.
-Doux Seigneur ! Devant tout le monde ?
-Je l'ai vu comme je vous vois, affirma-t-elle en remontant ses lunettes.
-Mais c'est horrible ! Pourquoi ne font-ils pas comme d'habitude, se cacher ?
-Oh, vous savez ma chère, les homosexuels sont devenu si irrespectueux de nos jours. Ils s'embrassent devant nous, les braves gens, s'affichent.
-Ces erreurs de la nature sont bien des ingrat, s'outra la seconde vieille femme.
-Comme vous dites, ma chère. Comment un homme puisse aimer un homme et une femme aimer une femme. Ce sont des choses contre-nature.
-Ce sont des monstres, oui. Nous devrions interdire ce genre de pratique et les condamner.
-Les exterminés serait beaucoup plus efficace si vous voulez mon avis.
-Les gouvernements sont tous des incapables, ils...
Le jeune homme prit finalement ses deux tomates et s'éloigna à pas rapide de ses deux femmes âgées. Leurs paroles lui avaient donné envie de vomir et il se sentait terriblement mal bien qu'il ne le montra pas. Il n'était pas homosexuel, enfin il ne pensait pas, mais ces paroles l'avaient dégouté. Il trottina pour s'enfuir dans le rayon de charcuterie afin de choisir une viande adéquate pour trois personnes. Il ne voulait pas que tout soit gaché. Il allait se diriger vers la caisse lorsqu'il passa devant le rayon de la librairie et un livre attira son attention. Il n'avait pensé à acheter aucun cadeau pour le jeune homme et son grand-père. Se souciant peu de savoir de quoi traitait les bouquins, il en prit deux au hasard et les rajouta dans son panier de course pour se diriger immédiatement vers la caisse, payer ses affaires et rentrer définitivement dans son désormais appartement.

-Je suis rentré.
Bien évidemment, il n'y avait encore personne. Bookman faisait des heures supplémentaires ainsi que son petit-fils. Il avait donc le temps de cacher les cadeaux et de préparer le repas de noël. Il n'était pas friand des fêtes et encore moins celle de noël. Il retroussa ses manches et s'attaqua à la viande. Cette fois, il prenait bien soin de faire attention à ne pas se brûler. Le repas préparé, il se mit en devoir de préparer la table et de faire le ménage. Les deux travailleurs de l'appartement étaient réellement bordélique, à croire que c'était de famille. Le ménage lui prit une bonne heure avant que tout ne brille, que tout ne soit propre. Kanda était à présent tout sale et il avait vraiment besoin d'aller se doucher selon son propre avis.

-Je suis rentré, Yu-chan !
"Mais pendez-le" pensa désespérément le dit Yu-chan qui se dirigeait vers la salle de bain pour se laver.

-Mais c'est que ça sent bon, tout ça.
-Tu y touches, t'es un lapin mort, Baka Usagi !!

                        

Pendant que le jeune adolescent prenait sa douche tout en pestant contre un satané lapin roux et borgne d'être si stupide, de hanter ses songes et ses pensées, d'avoir tant de charisme lorsqu'il ne fait pas l'idiot, de sentir bon, d'exister tout simplement, celui-ci rentra dans sa chambre - qu'il partageait avec l'asocial - et entreprit de se changer. Ce n'était que lorsqu'il était complètement vêtu que deux livres attira son attention. Tous deux traitaient d'un cas similaire : l'homosexualité. C'est alors que mille et une questions tournoyaient dans la tête du roux. Est-ce que Kanda était en réalité gay, ou bi ? Depuis quand ? Pourquoi avoir prit ces livres ? Il n'eut pas le temps de se poser plus de question car un poing particulièrement de mauvaise humeur se fracassa sur son crâne déjà malmené.

-Qui t'as donné l'autorisation de fouiller dans mes affaires, teme ? demanda un japonais menaçant, une aura noire et violet entourant son être.
-Fouiller... ils étaient sur le lit...
-Tch... c'est pas une excuse pour y toucher.
Kanda ramassa les bouquins tombé au sol et les fourra dans son sac de cours.

-Yu-chan...
Il allait le tuer, il le sentait. Il ne tiendrait pas longtemps. Bientôt, il sortirait son katana de son fourreau et découperais ce rongeur en rondelle. Ce crétin allait mourir avant l'heure...

-Est-ce que tu serais gay, par hasard ?
Pour toute réponse, le misanthrope le frappa une nouvelle fois de toute ses forces et s'enfuit hors de l'appartement. Il était perdu, déboussolé. Etait-il gay ? Etait-ce pour cela qu'il se sentait mal à l'aise lorsque le jeune homme était près de lui ? Il ne savait pas, il ne savait plus, il était perdu. Que faire lorsque nos pensées s'emmêlent et s'entremêlent ? La seule chose qu'il trouva à faire fut de s'asseoir sur une marche de l'escalier de plonger son visage dans ses deux mains. Il était dehors, il faisait froid, il s'en moquait comme de sa première paire de chaussette. Il ne faisait pas attention à la neige magnifique qui tombait doucement du ciel, créant un tapis immaculé. Il se tendit lorsqu'il sentit quelque chose de chaud se poser sur ses épaules et réchauffer également son dos. Il tourna la tête et découvrit son aîné, le visage grave.

-Tu vas attraper froid si tu restes dehors.
-Tch... qu'est-ce que t'en as foutre, de toute façon ?
Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase pour le rouquin. De force, il attrapa le col du plus jeune, le força à se lever et le plaquer contre un mur. Il était en colère, mais il ne savait pas contre quoi ou contre qui exactement.

-Arrête de croire que tout le monde te déteste, merde ! Si j'en avais vraiment rien à foutre, alors pourquoi je serais là ? Répond-moi ! Pourquoi je m'inquièterais pour toi, Abruti ?
L'adolescent se laissait secoué comme un prunier, ne disant rien et se laissant faire. Il avait baissé la tête, sa frange masquant ses yeux, comme une protection.

-Je suis une erreur de la nature... souffla-t-il enfin.
-De quoi ?
-Tu m'as très bien entendu, Teme !!
Et ce fut à son tour de craquer. Il repoussa violemment Lavi et le frappa de ses poignets sur son torse - il n'avait pas le cœur à lui faire encore mal - et explosa. Il hurla ses reproches de le coller, d'être trop bavard, de le faire sentir bizarre lorsqu'il est trop proche, de l'avoir rendu dépendant de sa présence, de le prendre dans ses bras la nuit et de faire en sorte qu'il se blottisse contre lui, de prendre possession de ses pensées, son esprit et ses songes. Kanda ne chercha plus à cacher ses émotions et laissa ses larmes couler, se brisant les cordes vocales à trop hurler. Le roux se laissait faire à son tour, trop éberlué par ce qu'il entendait. Il était encore plus étonné lorsqu'il vit son vis-à-vis pleurer à chaude larme.

Alors il ne pipa mot, il le prit doucement dans ses bras, ne voulant pas effrayé ce garçon sauvage, farouche et solitaire. Ils s'assirent sur une marche de l'escalier, se souciant peu de froid et de la neige qui formait un rideau blanc devant leurs yeux. Lavi caressait le dos et les cheveux de Kanda, attendant patiemment que celui-ci se calme à son rythme. Il ne voulait pas le brusquer. Puis l'adolescent raconta le passage où il avait entendu les deux vieilles femmes parler entre elles. L'hôte en avait serrer les dents, il existait encore des idiots et des étroits d'esprit de nos jours, malheureusement.

Un doux silence les enveloppa et ils ne songèrent qu'au bout de quelques minutes plus tard à retourner dans leur appartement, au chaud. Aucune parole n'était échangé. Le vieux historien rentra à son tour chez lui et son petit-fils prit une dernière fois l'invité dans ses bras pour ensuite redevenir celui qu'il était : un joyeux plaisantin. Le repas se passa tranquillement et presque joyeusement. Vint ensuite l'heure des cadeaux et le kendoka fut forcé d'admettre qu'il en avait aucun et s'auto-flagella dans sa tête en guise de punition. Cependant le rouquin le rassura en lui affirma que le repas qu'il leur avait préparé suffisait énormément et lui offrit un livre entièrement écrit en japonais. Celui-ci fit la promesse au Bookman qu'il le lui traduirait.

Aucun des deux n'avait discuté à nouveau de la préférence de Kanda. Il était tard et tous deux ne songeaient qu'à une seule chose : se coucher et dormir. C'est ainsi que le brun se retrouva dans le lit à deux places, entouré par la couverture et les bras possessif du roux. Mais il ne s'en plaignait pas du tout, il en profitait même allègrement pour se lover contre lui et respirer son odeur qui avait le don de l'endormir. Lavi de son côté, était également satisfait de la tournure qu'avait prit les évènements. Il n'était pas amoureux de son asocial sur patte, mais peut-être que les choses évolueraient avec le temps. Alors, il serra un peu plus son nouveau petit-ami et plongea son visage dans ses longs cheveux dont il appréciait plus que tout leur odeur et leur douceur. Le japonais allaient rejoindre le Pays des Songes lorsqu'une voix enfantine et surtout débile attaqua sans scrupule aucune ses pauvres tympans épuisés :

-Yu-chan, tu as les pieds froids.
 
 
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