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au 31 Mai 21 :
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Être comme vous
Par OscarG
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
4 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     15 Reviews    
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Le plus Serdaigle de tous les Serdaigles

HEY ! Comment ça où j'étais passée ? Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler. 

L'auteur ayant disparu de la circulation plus rapidement qu'un boysband dans les années 90, il vous est fortement conseillé si vous n'en venez pas déjà de relire les chapitres précédents afin de réactualiser votre mémoire. Si vous avez des examens à préparer ou un quelconque partiel de Thermodynamique de la matière pour la semaine qui arrive suivez un conseil qui marche excellemment bien approuvé par l'auteur : Ouvrez un autre onglet wikipédia à la page équilibre liquide vapeur et soyez assurés que dès que vous avez fini de lire ce chapitre, vous irez directement commencer à réviser. 

Excuse foireuse : Enlevée par des primates bigames lors d'une excursion en Amazonie occidentale, l'intégralité de mes biens les plus précieux, y compris ma première game boy color verte, une statuette de femme en coquillage et mon ordinateur, furent saisies pour offrandes à des dieux boudhistes. Ne voulant pas risquer de ne pas accomplir une prophétie qui scellait mon destin par 2+2 font 4, je choisis de me réfugier quelques mois en grande Corée Africaine afin de parfaire mon apprentissage et de mon montrer enfin digne. Ce n'est qu'au terme de ce voyage spirituel périlleux s'il en est que je me vis rentrer chez moi. J'ai alors cloturé la fin de cette histoire comme on cloture la fin d'une vie en deça de l'acceptation supérieure et espère que vous y trouverez les clefs d'un épanouissement personnel juteux. 

En vrai : Ca va paraître assez incroyable mais j'ai juste et tout bonnement oublié. Voilà c'est dit. C'est fou, je sais, ça me surprend moi-même. Et après quand je me suis souvenue de cette fiction il a fallu la finir et c'était long. u_u

Donc :  Pour une fois je ne parlerai pas en fin de page, parce que j'aime bien personnellement les (ATTENTION SPOILER !) THE END (/Spoiler) de la fin. Merci  énormément à tous ceux qui ont pris le temps de faire des remarques sur cette histoire et qui sait peut-être à bientôt pour de nouvelles aventures. 

 

__________________________________________

 

 

Les sentiments qui envahissaient Albus à chaque fois qu’il se retrouvait devant la bâtisse décharnée de ses grands-parents étaient tellement complexes que lui-même avait du mal à les figer en mots. Il ne s’y était jamais senti à l’aise quand toute la famille était réunie, comme aujourd’hui, mais il avait passé parmi les meilleurs moments de son enfance quand il n’y allait qu’avec Lily. Il se souvenait d’après-midis entières de silence renfermé dans un coin d’un salon, trop bruyant pour qu’il n’arrive vraiment à lire le livre qui le cachait du reste du monde, et de matinées de jeux animés ou il réinventait avec Lily le dernier conte merveilleux qu’il avait dévoré.

 

Il entra dans la grande pièce –bruyante comme il l’avait prévu- et ne put empêcher le sentiment bien connu de ne pas être vraiment à sa place de l’envahir. Ça c’était amélioré au cours des dernières années, certes, et la longue discussion qu’il avait eue avec Oncle Perceval un soir avait beaucoup aidé. Mais quand même.

 

Il salua l’ensemble des personnes présentes –tout le monde en soi, son père était incapable d’arriver à l’heure, même à son propre anniversaire- d’une manière qu’il sentait maladroite et embarrassée. Par habitude il avait réservé Rose pour la fin parce qu’elle était généralement la plus difficile à aborder, et qu’il n’était pas suffisamment courageux pour affronter les difficultés de front. Dire qu’il fut surpris de son accueil réellement chaleureux était un euphémisme. Puis il se souvint qu’ils avaient en quelque sorte sympathisé durant l’année, et se rendit compte qu’il ne s’était simplement pas attendu à ce que cette entente tacite s’étende sous le toit familial.

 

Il en fut bien trop heureux pour que ça en reste mature et s’assit à coté d’elle en tentant de cacher son ahurissement. Elle lui avait manqué. Autour, tout le monde s’agitait comme il s’agitait toujours quand il était peuplé de Weasley mais pour une fois Albus n’en eut pas le tournis. Il faillit en louper le flot de paroles qui sortait déjà de la bouche de sa cousine.

 

- Albus ! C’est marrant, en te voyant je me rends compte que je ne t’ai toujours pas écrit depuis le début des vacances ! Pourtant, j’y ai pensé plusieurs fois. C’est juste que je n’ai pas pris l’habitude de t’écrire je pense. Alors, comment vas-tu ? Tu es allé chez Meg la semaine dernière pas vrai ?

- Oui. Il se força à ajouter quand il se rendit compte que c’était une réponse abrupte, comment est-ce que tu le sais ?

- Oh, c’est Alex’ bien sur… Tu savais que…

 

Et à la surprise du jeune homme, ils continuèrent à parler tous les deux jusqu’à ce que Molly Weasley annonce que le repas allait être servi, et plus étonnant encore il passa un moment agréable.

 

- Il faudra que tu passes à la maison ! Je m’ennuie à mourir en ce moment, Alex passe son temps avec Meg, il me néglige dit-elle entre deux pommes de terre.

 

Il ne savait pas vraiment comment répondre à ça, il opta pour vague geste de la tête dont la signification était incertaine mais qui sembla satisfaire Rose.

 

- Tu ne compte pas voir Scorpius lorsqu’il sera rentré de France ?

 

Il aurait levé les yeux au ciel lui-même s’il n’était pas déjà habitué à s’entendre parler de Socprius Malfoy à la moindre occasion. Il essayait et parvenait plus ou moins à faire en sorte que ces occasions ne se présentent pas trop. Mais s’il s’était rendu compte de son attachement pour sa cousine à l’instant où il avait posé les yeux sur elle, elle lui rappela douloureusement que Scorpius lui… Bref, qu’il aurait probablement apprécié de le revoir. Rapidement.

 

Rose se rembrunit immédiatement.

 

- Je sais pas trop. Répondit-elle simplement.

 

Albus ne s’était tellement pas attendu à ça qu’il ne sut quoi répondre. Rose dut le prendre pour un encouragement, parce qu’elle continua brusquement

 

- Il m’a… Il m’a caché un truc… Un truc énorme et mon orgueil risque d’être blessé pendant encore un bon moment.

 

Elle ajouta avant même qu’il n’ait le temps de demander des précisions

 

- Et comment est-ce que tu sais qu’il est en France ?

- On s’écrit un peu depuis le début des vacances.

 

Même Lily, qui était probablement la personne la plus apte à deviner ce qui se passait réellement dans sa tête, n’avait rien trouvé d’anormal à ce qu’ils commencent une correspondance. Rose ne sourcilla presque pas non plus.

 

Si elles avaient su l’anarchie qui avait explosé dans son estomac la première fois qu’il avait reconnu l’écriture de Scorpius sur une lettre qui commençait par « Cher Albus »…

 

- Oui, bien sur…

 

Il la dévisagea un long moment avant qu’elle n’explose à nouveau, en chuchotant rapidement et furieusement.

 

- Il est sorti avec Flint. Avant moi ! Et il m’annonce ça un an plus tard. Flint ! Tu te rends compte ?! Bien sur qu’il avait entendu Flint faire des avances à quelqu’un dans un couloir puisque ce quelqu’un c’était lui. Il aurait pu me le dire à ce moment là ! « Rose, ton mec actuel est un salopard, il a réessayé de me draguer, mais t’inquiète moi aussi j’ai fait la même erreur, ça arrive à tout le monde ». Mais non !

 

Elle eut l’audace de soupirer un grand coup après ça, alors que lui avait l’impression de ne plus pouvoir respirer du tout.

 

- Il a aucune excuse, aucune. Poursuivit-elle totalement inconsciente du bouleversement qu’elle venait de provoquer. Je veux dire, on sait tous dans la famille que toi tu es gay et personne n’a jamais trouvé quelque chose à y redire, j’vois pas pourquoi j’aurai réagi bizarrement en le sachant bi.

- Tu…il se racla la gorge en la sentant si sèche, tu lui en veux de ne rien t’avoir dit ou c’est le coté avec Marcus Flint qui te dérange ?

 

Vraiment, il méritait une médaille.

 

- Je… C’est ridicule mais je tenais beaucoup à Flint. Avant de découvrir à quel point c’est un connard sans intérêt ( Albus vit clairement tante Hermione relever la tête et lancer un regard dépréciateur dans leur direction. Elle avait toujours eu une sorte de détecteur de vulgarités ). Scor aurait pu me prévenir avant de me laisser… M’attacher.

 

Albus hocha sa tête cotonneuse et embrumée. Ils ne dirent plus rien pendant un long moment et il put enfin se sortir de cet état de transe d’une phrase mentale douloureusement efficace :

 

« Fille ou Garçon. Une chance sur plus de 6 000 000 000 que ça tombe sur moi. »

 

- Hum… Merci Al’. J’ai l’impression que ça va mieux.

 

Albus releva les yeux juste à temps pour apercevoir son regard reconnaissant avant qu’elle ne se lève pour rejoindre le reste de la famille. La lumière s’éteignit et un Oncle Ronald entièrement caché derrière une montagne de bougie fit son entrée dans la pièce en chantant très mal un « joyeux anniversaire Harry ». Il regarda les bougies danser devant les yeux de son paternel, vit le regard qu’il échangea avec sa mère et sentit son cœur se serrer.

 

« Avec un peu de chance son père ne le laisserait jamais finir sa vie avec un Moldu. Cheer Up Al ‘, ça te laisse une chance sur quelques centaines de milliers »

 

 _________________________________________________________

 

Cher Albus,

 

Commençons tout de suite par le plus important veux-tu ? COMMENT CA TU N’AS JAMAIS PASSE UNE APRES-MIDI AUX TROIS BALAIS ?! Mais que faisais-tu de ta vie avant de me rencontrer exactement ? Bon réserve le premier week-end à Pré-au-Lard, tu n’y échapperas pas crois-moi ! Mais qu’a fait James durant toutes ces années au juste ? Je suis sur qu’il n’est pas au courant ou qu’il ne s’en est pas rendu compte. Il a un don pour ne pas se rendre compte des choses importantes comme ça…

 

Bon passons, je crois que je pourrai développer le scandale de ta non-initiation aux pratiques de la vie sur plusieurs mètres de parchemin. (Mais quand même !!)

 

Oui j’aime beaucoup la France, j’y passe une grande partie de mes étés depuis que je suis né. Je suppose qu’il ne sert à rien de te dire qu’une partie de ma famille est française ? T’as sûrement déjà du le lire quelque part (En parlant de ça, je trouve plutôt flippant que tu connaisses des parties entières de l’histoire de ma famille… Un jour tu m’apprendras quelque chose sur elle que je ne sais pas, et là, mon père me déshéritera. Je me retrouverai pauvre et sans logement tout ça par TA faute et j’espère qu’à ce moment là, tu te souviendras que tu as passé ta première après-midi normale grâce à moi).

 

Mon père adore parler français et refuse de converser dans la langue de Shakespeare avec moi temps qu’on est sur le continent. C’est ridicule ! A ce propos, il m’a expressément recommandé de te faire lire « les sorciers célèbres dans le monde moldu » édition de 1900 d’un auteur dont j’ai totalement oublié le nom, il affirme qu’à l’intérieur se trouve la preuve que Shakespeare était bel et bien un sorcier. Je crois qu’il est encore vexé d’avoir perdu votre argument sur la naissance de Circée. Un jour, je vous présenterai et vous pourrez débattre directement entre vous.

 

Et oui, je m’ennuie parfois à mourir ici. Ça te plairait à coup sur, de longues après-midi calmes autour d’un thé, une discussion par-ci par-là avec un ancêtre croqué, une partie d’échec quand je croise mon paternel… Bref ça manque cruellement de monde et de bruit. Mon père me propose tous les ans à mi-mot d’emmener quelqu’un avec moi mais imagine deux secondes Rose ou Alex ou pire, ton frère ! ici. Ça mettrait tout le monde beaucoup trop mal à l’aise. Ma mère m’a même proposé une année de ne pas venir et sur le coup j’ai cru que c’était ça que je voulais. Mais c’est ma famille, et pour ainsi dire, la seule qu’il me reste. Une partie de moi est bien ici.

 

Tu sais il y a quelques années, quand j’étais encore dans les maux de l’adolescence, j’aurai juré que mon père aurait préféré avoir un fils comme toi. Il m’a fallu du temps pour me rendre compte qu’il ne m’aurait pas plus aimé si ça avait été le cas.

 

J’espère que tu remarques à quel point la vie ici m’atteint, j’ai l’impression d’avoir à peine commencé à écrire tout ce que j’avais à te dire et voilà déjà un bon rouleau de parchemin écoulé.

 

As-tu revu Rose ? Elle n’est toujours pas décidée à me reparler je crois. Je ne connais personne qui soit aussi rancunier qu’elle, un de ses plus grands défauts à coup sur, et j’ai bien peur qu’elle ne m’en veuille pendant encore quelques années, voire décennie. C’est dommage, je l’aimais bien cette petite.

 

Bon j’ai l’impression que j’ai atteint le seuil maximal de blabla autorisé, je vais donc te laisser à tes après-midis de recherche éperdue d’isolement. Je t’en ai envoyé une bonne quantité en parchemin joint, si tu pouvais retourner la faveur et m’envoyer quelques cris hystériques, match de Quidditch et tout ça, je t’en serai éternellement reconnaissant !

 

Passe une bonne fin de vacances, à très bientôt,

 

Sccorpius

 

PS : j’étais sérieux quant au premier week-end à Pré-au-Lard, et sache que même si tu as reçu ta nouvelle insigne de préfet-en-chef d’ici là (oh je t’en prie, tout le monde sait que tu l’auras) tu ne pourras pas te cacher derrière de nouvelles responsabilités pour l’esquiver !

 

 

Ginevra Potter ne savait pas trop si elle culpabilisait plus d’avoir intercepté une lettre destinée à son fils ou d’avoir réussi à la faire lire à son mari. Quand ce dernier reposa la missive en cherchant son regard, elle sut néanmoins qu’elle avait fait un choix récompensé. Il se mordillait la lèvre, signe qu’il ressentait la même chose qu’elle.

 

- Est-ce que ça veut dire que… qu’on va devoir s’entendre avec Malfoy ? demanda-t-il

 

Son effarement lui regonfla le cœur et elle pouffa d’amusement. Si Harry, qui était la personne la plus naïve de la planète était arrivé à la même conclusion qu’elle alors elle n’était pas folle.

 

- J’ai l’impression qu’Al’ s’entend déjà avec lui sans l’avoir rencontré.

- Mais on sait déjà qu’il a des capacités hors du commun… Gin’, Al ‘ peut parler en grec ancien

 

Elle ne retint plus son fou rire en imaginant pendant une fraction de seconde Malfoy et Harry assis à la même table, tentant de trouver un sujet de conversation.

 

- Parfois, je ne comprends pas comment il peut si bien s’intégrer avec ce genre de personnes… soupira-t-il

- Et tu ne penses pas que Malfoy se pose exactement la même question ? demanda-telle en désignant la lettre de Scorpius d’un geste de la tête

 

Il la dévisagea d’un air abattu.

 

- Allons, ne sois pas si défaitiste, s’enjoua-t-elle en repliant le parchemin, après tout en prenant en compte que c’est une langue morte depuis plusieurs siècles, il n’est jamais trop tard pour commencer à étudier le grec !

 

 

 _________________________________________________________

 

 

Albus savait exactement pourquoi Scorpius avait réussi à le faire venir aux trois balais ce week-end là, alors qu’il avait plusieurs devoirs à rédiger en retard, qu’il n’avait toujours pas pris le temps de rendre le dernier livre qu’il avait emprunté à la bibliothèque et qu’il avait du refuser d’accompagner les 3ème années qui se rendaient à Pré-Au-Lard pour la première fois. Ça ne l’empêcha pas de regarder piteusement la bierreaubeurre que le garçon venait de poser devant lui et de mentir de but en blanc.

 

- Je ne comprends vraiment pas ce que je fais ici.

 

Scorpius lui répondit d’un sourire éblouissant qui renfrogna encore plus Albus. La vie était parfois injuste. Le pub était aussi bruyant que dans le micro souvenir qu’il en avait, même si Scorpius avait réussi à leur trouver une table dans un coin. Le blond se déplaçait dans le pub comme s’il y venait toutes les semaines –ce qu’il faisait peut-être d’ailleurs- avec une aise gracieuse qu’Albus lui enviait secrètement.

 

- Allons, tu es là pour profiter des joies d’une jeunesse décadente !

- Je suis beaucoup de choses, Scorpius, mais certainement pas décadent.

- Ca je n’en sais rien ! Qui sait ce que tu trafiques avec la bibliothécaire pendant les heures que tu passes son toit…

- Tu es écœurant grimaça Albus, en trempant enfin ses lèvres dans la boisson chaude.

- Décadent !

- Si ça peut te faire plaisir. Raconte-moi plutôt tes vacances en France, tu as dit que tu me parlerais de ton week-end à Paris quand on se reverrait

 

Les yeux de Scorpius s’illuminèrent immédiatement et il se lança dans une description détaillée de toute la ville lumière. Il sourit rêveusement quand Scorpius lui raconta sa visite d’une partie du musée du Louvres, rit avec lui des imitations de son père traversant le pont Alexandre III avec hauteur (Draco Malfoy se sentait en fait plus ou moins descendant d’Alexandre III depuis qu’il avait approfondi une branche de son arbre généalogique au 5°degré et trouvé un vague lien de parenté entre eux) et fronça les sourcilS en entendant parler du métro parisien (Scorpius était bien évidemment à l’origine de cette découverte familiale).

 

Et Scorpius continua de parler et Albus de l’écouter. Scorpius ne semblait jamais vraiment attendre qu’Albus parle, ce qui était largement pour le mieux, car Albus ressentait rarement l’envie de parler de lui. Il était un observateur. Celui qui posait les questions, écoutait les réponses, et ne parlait que pour corriger.

 

- Non il était Moldu, Scorpius.

- Je te dis que c’est impossible ! Comment est-ce qu’il aurait pu savoir que les couleurs se marreraient si bien, que les fleurs pousseraient au bon instant et au bon endroit s’il n’a pas fait de test magique auparavant ?

- C’est un métier, qui s’appelle paysagiste de nos jours. Ce n’est pas parce qu’au temps de Louis XiV les Moldus n’étaient pas aussi avancé technologiquement qu’ils le sont à l’heure actuelle qu’ils ne pouvaient pas réaliser de telles créations.

- Si tu le dis, je préfère laisser ce genre de débat à mon père. D’ailleurs, sans vouloir totalement changer de sujet, je crois que tu l’as totalement apprivoisé, il t’adore !

 

Albus baissa les yeux vers son verre et fut choqué de constater qu’il était vide. C’était le deuxième.

 

- Draco Malfoy adorer le fils d’Harry Potter ! On aura tout vu… marmonna-t-il

- Et de Ginevra Weasley. Malgré tout le respect que je dois à ton père, la guerre entre les Weasley et les Malfoy remonte au début du 18ème siècle.

- Outch, je ne le dirai pas à Papa, je suis sûr qu’il s’en vexerait.

- Et puis ton père et le mien, c’est un peu compliqué, entre les fois où ils ont failli s’entre-tuer et celles où ils se sont sauvé la vie…

 

Scorpius agita sa baguette pour réceptionner les deux nouveaux verres pleins qui venaient d’arriver vers leur table, et Albus ne prit même plus la peine de protester.

 

- Oui. Tant d’années de haine abolies d’un mot prononcé par un choixpeau magique.

- Je m’en souviens comme si c’était hier ! Rit Scorpius (Le rire de Scorpius…). « Oh mon garçon, Malfoy ont-ils dit ? ». Alors j’lui ai dit « oui m’sieur, le dernier du nom ». Ça l’a fait rire. « C’est rare de voir un premier venu si confiant ». Tu penses bien que j’ai bombé le torse de fierté. Il m’a dit « Décidément tu n’as pas ta place à Serpentard » Je ne sais pas trop ce que j’ai pensé à ce moment là mais il m’a répondu « Et ça ne semble pas te déranger plus que ça…Tu es un briseur de tradition le sais-tu ? » J’ai encore plus bombé le torse, bien entendu. Arrêtes de te moquer j’avais onze ans. « Ah ah, un petit fauteur de trouble, je n’aimerai pas être à la place du corps enseignant durant les sept années à venir. Vois-tu j’ai la maison parfaite pour toi, tu es prêt ? » J’lui ai répondu que j’pouvais pas être plus prêt, ça l’a encore fait rire. Et là dans le silence étourdissant de la salle et à la stupéfaction générale et complète –Arrête de rire, c’est un instant capital, symbolique et déterminant que je te raconte- il ouvre son espèce de bouche et crie « GRYFFONDOR » !

 

Scorpius leva les bras en l’air en signe de victoire et le sourire éblouissant qu’il envoya à Albus lui tordit douloureusement l’estomac et le cœur.

 

- Quelle épopée ! Réplica-t-il sarcastiquement.

- N’empêche, personne ne s’y attendait. Même pas moi. J’suis arrivé à la table en me demandant plus ou moins comment j’allais être accueilli et la ton frère me tape dans le dos et me dit « Oh Malfoy c’est ça ? On m’a dit que tu étais une vermine de Serpentard et qu’il fallait absolument que je t’évite, qu’est-ce que tu fabriques dans la plus grande et plus digne des maisons ? » ou un truc du genre

- Oui ça ressemble bien à du James, toujours plein de tact et de délicatesse.

-  C’est ce que j’aime chez lui ! j’lui ai répondu que je n’étais certainement pas à Serpentard puisque je mangeais à coté de lui. Il m’a dit « Toute ta famille était à Serpentard non ? » J’lui ai dit oui, qu’est-ce que je pouvais dire d’autre ? Tout le monde le savait. Il m’a répondu « Une de mes plus grandes idoles était un Gryffondor issu d’une famille de Serpentard, mon deuxième prénom lui fait même honneur »

- Arrête de l’imiter si bien c’est très dérangeant de voir James dans ton corps… se plaignit Albus pour la forme

- James dans mon corps ? Albus tu vois bien que tu es décadent toi aussi !

- Scorpius ! C’est vraiment, vraiment écœurant…

- J’admets. Bref bien entendu tout le monde sait que James s’appelle James Sirius Potter. Je veux dire, vous êtes les fils d’Harry Potter.

 

Albus lui envoya un regard noir et Scorpius poursuivit son discours après un bref haussement d’épaule.

 

- Et donc la je sors mon arme secrète et absolue ! « Sirius Black ? ». La tête de ton frère ! Mémorable. Et j’enchaine avec le coup de grâce « Ma grand-mère est sa cousine tu sais… Elle m’en a beaucoup parlé, moi aussi je l’adore !». Et on ne s’est plus quittés.

 

Albus détailla son sourire nostalgique avec amusement.

 

- C’est Oncle Ronald qui nous avait dit de ne pas t’approcher, mais bon, tu penses bien que Tante Hermione ne l’a pas laissé faire. Je me suis toujours demandé comment James avait réussi à tant t’apprécier en si peu de temps alors que son Oncle préféré lui avait fermement déconseillé de le faire, mais si tu as utilisé la carte Sirius, tout s’explique.

- Oui Môsieur ! Savoir utiliser les bons arguments. Je ne suis peut-être pas un Serpentard de nature, mais j’ai été élevé par une famille entière de Serpentards, ça fait parti de mon éducation !

- Oh tu sais, j’ai été élevé par des Gryffondors plus Gryffondors les uns que les autres, et regarde moi !

 

C’était incroyable comme il avait réussi à dire cette phrase – peut-être une des plus personnelle et intime qu’il n’ait jamais prononcée vu son ancien attachement à la question- sans réelle difficulté.

 

- C’est vrai ! Mais tu es le plus Serdaigle de tous les Serdaigles ce qui n’est pas mal ! Crois-moi, quand tu chercheras tes études supérieures, tu seras bien content de pouvoir dire ça. D’ailleurs, toujours pas décidé ? Trop perdu dans les milliers de possibilités qui s’offrent à toi ?

- J’ai réduit le choix un minimum pour commencer ma réflexion. Maître de Potions, Langue de Plomb ou Bibliothécaire…

 

Scorpius rit aisément de sa boutade pathétique et Albus s’en sentit pathétiquement animé.

 

- Et SCORPIUS ! s’écria soudainement une voix qu’Albus ne connaissait que trop bien.

 

Franchement, qu’ils soient interrompus au cours de leur… après-midi ensembles, Albus s’y était attendu. Scorpius connaissait tout le monde, et tout le monde connaissait Scorpius. Mais qu’il le soit par ce grand brun au regard vif et pétillant qui se dirigeait vers eux d’un pas énergique était plutôt surprenant. Et très, très bizarre.

 

James ne l’avait apparemment pas encore reconnu puisqu’il continua sur sa lancée en se rapprochant

 

- J’ai croisé tout le reste de l’équipe à la tête de Sanglier, je me demandais où tu étais, puis j’me suis dit que tu avais peut-être rendez-vous

 

Albus fut vraiment reconnaissant à son verre de Bieurraubeurre de lui permettre de cacher son visage dans la seconde qui suivi. Il ne savait pas ce qui l’effarait le plus, la supposition de James, ou que James soit capable de le supposer et de quand même interrompre Scorpius.

 

- James ! répondit enfin le blond, mais qu’est-ce que tu fais ici ?

- Hey, tu pourrais avoir l’air plus enthousiaste que ça.

- Mais je suis enthousiaste, tu es juste beaucoup trop vieux pour reconnaitre l’enthousiasme des jeunes de nos jours.

 

James prit un tabouret qui trainait près de leur table et s’installa nonchalamment.

 

- Albus ?!

 

Great.

 

- Mais qu’est-ce que tu fais ici ?

- Tu pourrais avoir l’air plus enthousiaste, grommela le plus jeune, lui accordant un sourire complice de Scorpius qui valait toutes les interruptions embarrassantes de James du monde.

 

James qui ne l’écoutait apparemment pas puisqu’il tourna un regard incrédule vers Scorpius

 

- Tu as réussi à le faire sortir un Samedi après-midi à Pré-Au-Lard ?! Et vous en êtes à votre troisième verre ?! Mais tu es un Dieu.

- James ! S’offusqua Albus.

- Mais c’est formidable, vous allez pouvoir me raconter tout ce qu’il y a de nouveau au château en une seule fois !

 

Scorpius leva les yeux au ciel pour la forme et commença un long récit, citant des dizaines de noms qu’Albus n’était même pas sûr de connaître. James leur expliqua qu’il savait que c’était le premier week-end à Pré-Au-Lard et qu’il avait décidé de passer dans le coin pour tous les revoir. Albus le soupçonnait fortement de regretter ses années à Poudlard, l’endroit où il avait régné en maître pendant une bonne partie de sa scolarité. Ce fut ensuite au tour d’Albus d’être durement interrogé par son frère, et si leur relation ne s’était pas incroyablement améliorée au cours des deux dernières années, il ne lui aurait probablement rien dit.

 

- Et alors, toujours pas de nouveau petit ami ?

 

Albus n’avait pas besoin d’être aussi intelligent pour l’avoir prédite, celle là.

 

- Non, James, soupira-t-il

- Il dit la vérité ? demanda le plus vieux à Scorpius

- De ce que je sais, oui.

 

Scorpius se payait le luxe d’avoir l’air amusé. Le traître.

 

- Tu sais Albus, c’est terrible de rester sur une dernière fois avec Regulus. Tu devrais pourtant tout faire pour l’éradiquer de ta mémoire. Je veux dire ce type est un gr-

-C’est bon James, je connais ton avis sur Regulus.

- Et puis même, toute cette frustration sexuelle que tu dois ressentir, tu devrais y réfléchir mais je suis sûr que ça nuira à tes examens.

- James ! s’offusqua-t-il. Enfin, plus pour la forme, on ne pouvait pas vivre avec James sans entendre parler de sexe toutes les deux heures et Albus avait vécu 17 ans avec lui.

- Ah ! La douce mélodie de ta voix qui répète mon honorable prénom en litanies affectueuses comme ça… Tu m’avais manqué petit frère !

- James !

- Tu vois ! Ton inconscient rêve de crier un prénom de manière répétée et satisfaisante. Si tu en es à faire l’amalgame entre tes besoins corporels et le nom de ton frère, l’abstinence te joue des tours plus graves que ce que tu n’es prêt à accepter, Froud l’aurait sûrement dit !

- Freud, corrigea machinalement Scorpius

- Si tu veux, n’empêche que la conclusion est la même tu-

- Et qui te dit que je n’assouvis pas mes besoins sexuels, James !

 

La réponse avait fusé bien trop vite pour qu’il ne puisse la retenir, et Albus mit entièrement cela sur le compte de la Bierreaubeurre. Le visage éberlué de James en valait peut-être la peine. Au bout de quelques secondes de silence stupéfait, l’ainé repris la parole en dévisageant son cadet d’un œil nouveau.

 

- Un plan cul ?! souffla-t-il d’un air interdit,  Albus Severus Potter, Serdaigle parmi les Serdaigles, Préfet-en-Chef de classe dorée 1000 carats, premier de sa promotion depuis l’année de sa naissance a un plan cul ?

 

Albus enfouit son visage entre ses mains en grommelant.

 

- Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que tu donnes des noms aberrants à tout, pleurnicha-t-il

- Qui c’est ?!

- Même pas en rêve, James.

- Et  pourquoi tu ne sors pas avec lui ?

- James…

 

Parce que j’aime quelqu’un d’autre, imbécile.

 

Bilius Jack était un Serpentard –encore ?! aurait probablement dit James s’il avait su- charismatique, intelligent et relativement intéressant. Assez mignon et attirant également. Ils s’étaient mis en binôme une fois en Transfiguration à la fin de l’année scolaire précédente, et avaient reçu les félicitations publiques de leur professeur pour le travail qu’ils avaient rendu. Ils avaient convenu de travailler ensemble quelques fois pour leurs devoirs de Transfiguration et d’Arithmancie (matières fortes de Bilius).

 

Un jour le jeune Serpentard lui avait dit qu’il était gay, qu’il avait du mal à trouver d’autres garçons dans leur cas, et que lorsqu’il en trouvait un, ils n’étaient pas dans la même optique. Il avait confié se sentir seul parfois et ressentir un besoin d’affection, mais que l’engagement le rebutait. « Tu vois, je ne recherche ni du sexe pour le sexe, je suis plutôt affectueux, ni un petit ami. Je crois que les gens ont du mal à comprendre ce que je vois comme un juste milieu ». Comme Bilius était un Serpentard, Albus avait pris cette confidence comme il devait la prendre : une proposition. Il avait accepté et avait l’impression qu’ils y trouvaient tous les deux leur compte.

 

Pour l’heure il soutint le regard de James pendant de longues secondes avant que l’aîné ne se détourne de lui en soupirant d’agacement, et en promettant une revanche certaine et un plan diabolique pour avoir les informations qu’il recherchait.

 

- Passons à toi Scorpius ! Rose m’a dit qu’elle te soupçonnait d’avoir quelqu’un dans ton viseur ! Enfin pas exactement elle m’a dit mot pour mot « je pense que Scorpius veut se poser ». Veut se poser, qu’est-ce qu’il t’arrive ?!

 

Albus s’était largement attendu à la vague de jalousie déçue qui le traversa, et fut satisfait de voir qu’elle n’eut aucun effet visible de l’extérieur. Scorpius était de toute façon le garçon le plus prisé à l’heure actuelle à Poudlard, il entendait ses camarades féminines en parler à longueur de journées. Il s’était fait à l’idée de partager son petit secret avec la moitié des élèves de l’école.

 

- James, tu as passé ta septième année à courir après Carole. Tu ne vas pas me reprocher de vouloir me calmer un peu, répondit prudemment Scorpius

- Ca n’a rien à voir, je savais déjà que Carole était faite pour moi.

 

Scorpius leva les yeux au ciel en croisant les bras et James le détailla plus longuement avant de s’exclamer

 

- Tu as quelqu’un en tête pas vrai ?!

- James… grogna le blond

- Et, c’est ma réplique là ! ne put s’empêcher de répondre Albus

 

Scorpius se dérida suffisamment pour lui envoyer un petit sourire.

 

- Qui c’est ? Quelle maison ? Quelle promotion ? Je connais ? Dans une équipe de Quidditch ?

 

Albus se rendit subitement compte qu’il avait une envie folle de savoir. Il savait pourtant que ça lui ferait plus de mal que de bien. Parfois, il détestait cordialement ses sentiments (il avait lu quelque part qu’il fallait toujours les respecter).

 

- Hum, je vous laisse deux minutes, je vais aux toilettes, bafouilla-t-il en se levant.

 

Il s’en alla vers les toilettes en se félicitant de rester rationnel même dans des situations pareilles.

 

- Alooors ? Qui c’est ? Redémarra James comme si rien ne l’avait interrompu.

- S’il te pait James, arrêtes… pria Scorpius d’une voix pitoyable.

- Ah aaaah ! Tu sais que je vais trouver pas vrai ? Tu as bien raison ! Même si tu cherches à me compliquer la tache en ne sachant pas te décider entre mec ou nana. Sérieusement, tu pourrais pas faire un choix une bonne fois pour toute ? Bref. En toute honnêteté je pensais que j’allais voir qui c’était en te rejoignant ici, j’étais sérieux quand j’ai dit que je pensais que tu avais rendez-vous avec quelqu’un. Après tout tu n’as jamais manqué une après-midi avec le reste de l’équipe, tu préférais même y aller que rester avec une de tes copines, alors je me suis dit que … OH MERLIN !

 

Scorpius s’était ratatiné sur son siège au fur et à mesure du monologue de l’ainé, et ferma les yeux pour ne pas voir le visage de James quand l’information le percuta. Le silence qui suivit fut très embarrassant.

 

- C’était un rendez-vous ? Avec…Avec Albus ?! Bafouilla James d’un air ahuri.

 

Scorpius hocha piteusement la tête.

 

- Mais… Mais c’est mon petit frère !

- Et alors ?

- Comment ça et alors ? C’est… C’est Albus !

 

Le blond grimaça en avalant une grande gorgée de sa boisson, la finissant au passage. Il en recommanda une, bien qu’il sente déjà la chaleur caractéristique des trois premières se répandre en lui. James attrapa le verre sans cesser de le dévisager et en avala la moitié dans un geste choqué.

 

- J’ai… J’ai du mal à le visualiser.

- Pourquoi ? s’exclama soudainement Scorpius.

- Vous êtes… tellement différents !

- Pas tant que ça. Il comprend des trucs sur moi que tu n’aurais jamais pu comprendre ! Et il-

- STOP ! Je ne veux pas avoir cette conversation sur mon petit frère, merci bien !

 

Le plus jeune soupira en levant les yeux au ciel.

 

- Si jamais tu lui brises le cœur je-

- Okay ! Je ne veux pas avoir cette conversation avec toi non plus.

- Bien.

- Bien !

 

James fronça les sourcils et se retint visiblement de croiser les bras devant lui.

 

- Mais pourquoi est-ce que tu ne m’as pas demandé de partir ? J’ai l’impression de vous avoir interrompu mon frère et toi.

- T’as rien interrompu du tout.

- Il ne sait pas ?! S’interloqua James après une seconde de silence stupéfait.

- Bien sur que non !

- Qui ne sait pas quoi ? demanda Albus qui revenait visiblement de son escapade.

- Rien ! Répondirent les deux autres simultanément.

 

Ils se fusillèrent du regard sous les yeux stupéfaits du Serdaigle.

 

- Vous… Allez bien ?

- Oui ! Assura Scorpius.

- Non ! Répondit James.

- Si !

- Non, j’ai besoin de prendre l’air !

- James ! Plaida Scorpius

- Non vraiment j’y vais je… Je ne peux juste pas rester là. Passez… Une bonne fin d’après-midi.

 

Il se leva brusquement et commença à se diriger vers la sortie. Il fit finalement volte-face et revint vers eux avec un regard déterminé. Il posa ses deux mains à plat sur la table et se tourna directement vers Scorpius.

 

- C’est sérieux ? demanda-t-il dans ce qui aurait pu passer pour un aboiement.

 

Scorpius le dévisagea prudemment avant de hocher la tête. James répéta le geste plusieurs fois consécutives en fermant les yeux.

 

- J’ai pas le choix pas vrai ?

- Moi non plus tu sais…

- Ouais… Okay.

 

Il prit une profonde inspiration, se redressa et répéta un bref « Okay » avant de partir pour de bon.

 

- J’ai loupé quelque chose pas vrai ? demanda stupidement Albus. Il se sentit stupide en tout cas.

- T’inquiète pas je crois… Je crois que c’était plutôt positif, répondit son ami d’une voix lointaine.

 

Il eut l’air de se reprendre subitement et de se focaliser de nouveau sur Albus.

 

- Bon maintenant qu’il est parti… Qui c’est ?!

 

 

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Harry Potter,

 

Le Harry était écrit en plus petit, visiblement ajouté après une relecture et combiné à l’aigle qui lui avait apporté la missive Harry Potter n’eut plus aucun doute quant à l’identité de l’émetteur. Ça ne suffit pas à chasser l’ahurissement, cependant.

 

Venant de recevoir la liste des invités espérés par mon fils lors de son 17ème anniversaire, force me fut de constater la présence souhaitée de deux Potter cette année. Je ne tiens guère à répondre à nouveau à ton votre questionnaire de parent paranoïaque et espère qu’Albus Potter sera autorisé à assister aux festivités selon le vœu de mon fils sans nécessité de remplir un quelconque formulaire d’autorisation préalable.

 

Il sera une présence de Serdaigle bienvenue dans une soirée de Gryffondors.

 

Cordialement,

Draco Lucius Malfoy

 

Harry Potter resta sous le choc tellement longtemps que sa femme s’en inquiéta et retira doucement le parchemin de ses mains pour en prendre connaissance. Elle ne put s’empêcher de ricaner du ton complaisant de la lettre.

 

- Malfoy, approuva Harry d’un hochement de tête.

- Je crois qu’il n’a toujours pas digéré tes clauses d’acceptation de l’invitation de James à l’anniversaire des 15 ans de Scorpius.

- C’était il y a deux ans !

- Et si James l’apprenait, il t’en voudrait encore pendant plusieurs mois.

- Mais c’était aller chez Malfoy !

- Invité par Scorpius !

- Et surveillé par qui ?! Il ouvrit la bouche, probablement pour ajouter la centaine d’arguments plausibles qui lui venait en tête (après tout, ils avaient eu cette discussion tellement de fois qu’il pouvait maintenant en trouver un certain nombre d’un coup) mais le regard que lui envoya sa femme l’arrêta.

 

Il soupira en s’asseyant sur sa chaise.

 

- Tu ne vas pas faire d’histoire quand même ? S’inquiéta Ginevra Weasley. Ron accepte que Rose passe une partie de ses vacances au manoir Malfoy.

- Parce qu’il n’a pas le choix ! Rose et Hermione seraient d’accord contre lui.

- Et elles auraient raison ! On devrait inviter ce Scorpius ici, on ne le connaît que du peu qu’on a pu l’apercevoir chez Ron et Herm’ et de ce que James nous en a raconté.

- Il a l’air bien plus proche d’Albus qu’il ne l’a jamais été de James, rumina Harry.

- Il n’est pas son petit-ami, Harry ! Tu sais qu’Albus nous l’aurait dit.

- Pour l’instant ! s’exclama-t-il enfin.

 

Les deux adultes se dévisagèrent en grimaçant. Ils avaient rencontré les parents de Carole, l’amie de James, à de nombreuses reprises déjà. Ils n’avaient eu aucun problème avec cela, ils étaient des gens très agréables et amusants. Ginevra s’entendait particulièrement bien avec Alicia, la mère de la jeune fille, qui était aussi indépendante et combative qu’elle.

 

L’idée de devoir socialiser avec Draco et Astoria Malfoy les enchantait tous les deux beaucoup moins.

 

Ginevra poussa à son tour un soupire de résignation en se laissant tomber à coté de son mari.

 

- Si Malfoy nous envoie une lettre pareille, c’est que lui aussi s’attend au pire, déclara Harry.  Relativisons… tu voies cette ligne là « il sera une présence Serdaigle bienvenue ». Je suis sûr que si on parlait mieux le Serpentard, on comprendrait un truc du genre «  J’ai du mal à l’admettre, mais il me plait bien votre rejeton, ça me soulage infiniment que mon fils ait choisit celui-là plutôt que l’autre, comment avez-vous fait pour élever un fils pareil ? ».

 

Ginevra Potter retrouva un sourire moqueur et appela un bout de parchemin en réponse.

 

- Il n’a écrit la lettre qu’à toi, je te laisse le plaisir de lui signifier confiance a-bso-lue que nous lui portons, la joie avec laquelle nous accompagnerons Albus jusqu’au manoir Malfoy et l’espoir qui nous inonde d’un futur rapprochement entre nos deux familles.

- Tu… Passes beaucoup trop de temps avec Georges, conclut-il dans une grimace de dégout.

 

Elle le planta à sa tâche en ricanant. Il lança un regard pitoyable au parchemin blanc qu’il avait devant lui et se demanda si écrire poliment à Malfoy était un travail plus ou moins difficile que de rédiger l’intégralité des rapports en retard qui l’attendaient au bureau.  Il hésitait fortement. Il leva les yeux vers une photographie de famille accrochée au mur et observa Albus lever la tête d’un livre d’un air renfrogné et s’y replonger après avoir brièvement levé les yeux au ciel. Il avait quatorze ans à cette époque.

 

Il en avait eu dix-sept cette année.

 

Dix-sept ans… Il avait eu un peu moins de mal à s’y faire que Ginny, mais avait quand même du cacher ses yeux quelques secondes quand Albus avait soufflé ses dix-sept bougies sans aucune hésitation. Il n’osait, et ne pouvait pas, imaginer ce qu’il ressentirait quand Lily deviendrait elle aussi adulte.

 

Cher Draco Lucius Malfoy,

 

Il insista plus lourdement sur le « cher » dont Malfoy s’était passé, se demandant ce que son ancien camarade de classe ressentirait en voyant lui aussi s’éloigner son fils unique. Est-ce qu’un manoir et des siècles d’ancienneté sorcière aidaient à les laisser vivre leur vie ?

 

Ô Albus…

 

 

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Draco Malfoy savait que son fils lui en voudrait éternellement s’il savait à quel point la soirée de son anniversaire était scrupuleusement surveillée. Il lui avait naturellement assuré à maintes reprises qu’il avait entièrement carte blanche, qu’il devenait majeur et qu’il était temps pour lui d’assumer les responsabilités de sa soirée, que c’était à lui et à lui seul d’orchestrer ses amis dans le grand manoir Malfoy et il avait appuyé l’ensemble de ses déclarations de regards soutenus prouvant sa bonne foie.

 

Scorpius Malfoy était d’une crédulité alarmante, si l’on voulait son avis.

 

Il était bien entendu hors de question qu’il fasse confiance à un troupeau de Gryffondor et Pouffsouffles au sein de sa demeure. Il avait placé un nombre raisonnable de sortilèges de surveillance lui permettant de couvrir l’ensemble de la salle de réception et avait doté certains des objets les plus précieux qu’il entreposait dans la pièce d’efficaces sortilèges de répulsion. Du beau travail, selon lui.

 

Les « invités » de son fils étaient tous arrivés depuis quelques temps maintenant, Draco avait naturellement été aux cotés de sa progéniture pour les recevoir. Serrer la main de Potter comme s’il était bienvenu chez lui lui laissait encore maintenant un goût amer dans la bouche qu’il tentait de faire passer.

 

Penser au père lui fit naturellement penser aux fils et il jeta un innombrable regard sur ses sortilèges de surveillance. Il les avait observés sans relâche depuis le début de la soirée et se flattait de savoir avec précision où ils étaient à n’importe quel instant. James Potter était une des personnes en qui il avait le moins confiance au monde et le savoir déambuler au milieu de ses biens les plus précieux lui donnait quelques sueurs froides. Ce n’était pas la première fois que le fait se produisait, certes, mais rien ne pourrait améliorer son ressenti. Heureusement, la jeune femme vulgaire accrochée à son bras semblait lui ôter toute idée de comportements en deca de respectueux.

 

Il observait Albus Potter avec une fascination bien différente. Scorpius n’avait jamais invité qui que ce soit qui semble aussi mal à l’aise que le jeune homme au milieu d’une foule d’adolescents qu’il devait pourtant très bien connaître. Il n’avait guère bougé de l’endroit où il était depuis le début de la soirée, ce qui allait très bien à Draco : il avait une magnifique vue sur le jeune homme et pouvait l’observer à loisir. Certains de ses amis s’étaient succédés à ses côtés dont une jeune fille qu’il reconnut comme étant Mégan Adams, l’une des rares personnes sur qui Draco partageait l’avis de son fils. Rose Weasley avait également distrait son cousin quelques minutes ce qui l’avait fait remonter quelque peu dans son estime.

 

Ce n’était pas qu’il n’appréciait pas Rose Weasley, bien entendu, juste qu’étant la fille de Ronald Weasley, il avait du mal à lui accorder une quelconque… crédibilité. Sa mère aurait pu dépeindre sur elle plus largement (Draco grimaçait de l’admettre mais malgré tous les défauts que sa mauvaise foi trouverait toujours à Hermione Granger, il devait admettre que c’était une sorcière sacrément brillante) mais non, il avait fallu qu’elle ressemble à son père en tous points. Brillance au Quidditch en plus (fait qui lui arrachait une nouvelle grimace).

 

Albus Potter ne semblait pas mal-aimé de ses camarades juste quelque peu isolé, comme s’ils voyaient toujours l’insigne de préfet-en-chef briller sur sa poitrine et avaient un peu peur de s’approcher de lui. Ses yeux observaient de loin les dramatiques de la soirée et Draco se demandait ce qu’il en pensait. Il l’avait vu observer la salle avec attention et il avait ressenti une fierté certaine de voir ses yeux s’agrandir devant telle ou telle merveille artistique que le Manoir possédait encore. Il était persuadé qu’il était le seul à les avoir remarquées. Il l’avait également vu trouver la distance limite à laquelle il pouvait observer celles qui l’intriguaient le plus sans déclencher le sortilège de répulsion. Qu’il ait détecté ce genre de sortilège était déjà merveilleux.

 

La dernière personne que Draco observait avec une attention toute particulière était Scorpius Malfoy. Il ne l’avouerait probablement jamais, à qui que ce soit, mais à chaque fois que ses yeux se posaient sur son fils, même via un sortilège, sa gorge se nouait quelque peu.

 

Scorpius fêtait ses dix-sept ans.

 

Le voir évoluer avec cette aisance au milieu de ses convives, jeter des petits coups d’œil dans toutes les directions pour s’assurer que tout se passait bien, réussir à distraire son audience sans privilégier une personne par rapport à une autre… Il avait l’air heureux. Draco nierait sous la torture la tendresse incroyable qu’il ressentait à cet instant pour son fils. (L’histoire avait déjà prouvé qu’il avait une sensibilité à la douleur toute particulière et qu’il ne nierait de fait pas très longtemps, mais soit). Malgré tous les reproches qu’il pouvait faire à ses fréquentations et toute la crainte qui l’envahissait encore de le voir devenir si différent de ce qu’il connaissait, il n’aurait voulu pour rien au monde que Scorpius devienne un jeune homme différent de celui qu’il pouvait observer ce soir.

 

Astoria lui avait dit un jour que c’était probablement la plus grande différence entre lui et Lucius Malfoy, et qui sait ce qui serait advenu de Draco s’il n’avait pas eu un père comme lui ?

 

Il ne l’avait naturellement pas bien pris du tout, son père restait un point très sensible que seule Astoria se permettait d’évoquer. Ce soir seul enfermé dans son bureau, le regard perdu sur son fils alors qu’il l’observait se diriger vers un Albus Potter de nouveau seul, le pas bien plus hésitant qu’il ne l’avait été de toute la soirée, Draco s’avoua qu’elle avait peut-être eu raison.

 

Il vit Albus Potter relever les yeux vers son fils et lui sourire comme il ne l’avait encore jamais vu sourire et soupira, le cœur plus gros qu’il ne voudrait jamais l’admettre. Il leva une main légèrement tremblante et vit le visage de son fils s’effacer lentement avec les sortilèges qu’il désamorçait.

 

Ô Scorpius…

 

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Albus avait vu arriver Scorpius de très loin. Il l’avait peut-être observé du coin de l’œil toute la soirée ce qui expliquait peut-être pourquoi. M’enfin ce n’étaient que des suppositions très peu fondées si vous vouliez son avis. Il avait fait au mieux pour se distraire parmi une foule de… de personnes de son âge. Dont la principale préoccupation semblait souvent d’ingurgiter une quantité peu recommandable d’alcool et de se complaire dans un état où ils n’étaient plus maîtres de leurs actions, leur dignité leur reprocherait probablement le lendemain matin. Si elle n’avait pas totalement déserté leur corps décérébré, s’entend.

 

L’acidité chez lui allait de paire avec l’embarras. Et voir Scorpius fendre la foule sans un regard en arrière pour le rejoindre lui était embrassant.

 

- Albus !

 

Et il avait l’air heureux, le bougre.

 

- Je t’avais pourtant interdit de te laisser t’ennuyer dans un coin.

- Mais je ne m’ennuie pas ! Est-ce que c’est la version originale des écritures de la constitution du sorcier qui est encastrée dans le mur là-bas ou est-ce que c’est simplement une très bonne copie ?

 

C’eut l’air de faire rire Scorpius un peu trop pour le niveau de drôlerie de sa réplique et il se demanda à quel stade d’ébriété était son ami. De ce qu’il avait peut-être observé, Scorpius avait habilement traversé la soirée en ne changeant que très rarement de verre. Une technique qui avait fait ces preuves : personne ne se sentait forcé de le resservir, son gobelet restant toujours à moitié vide (ou à moitié plein, Albus ne tenait pas se mettre à dos tous les optimistes du coin).

 

- Ce sont les originales, de ce qu’en dit mon grand-père.

- Et elles sont affichées dans votre salle de bal parce que… ?

- Une histoire d’être plus politicien que les politiciens qu’il recevait à l’époque. J’aurai du me douter que tu serais plus emballé par la salle de réception que par la réception elle-même.

 

Il avait l’air pitoyablement déçu et Albus en fut pitoyablement attendri.

 

- Mais non, j’ai passé une bien meilleure soirée que ce à quoi je m’attendais, pour tout te dire. Et puis, ça ressemble presque à une réunion de famille Weasley, alors je ne suis pas trop perdu.

- C’est vrai ?

- Mais oui ! Retournes donc distraire tous tes autres invités je n’ai même pas encore eu le temps de faire le tour complet de la salle, les sortilèges de répulsion étaient certainement une excellente idée, je veux dire si les tables originales de la constitution du sorcier étaient dans mon salon, crois bien que j’aurais ajouté un bon milliard de protections moi aussi, mais c’est assez dérangeant quand on essaie d’observer comme il faut ce qu’il y a derrière et…

- Albus ! L’interrompit heureusement le blond, ledit Albus s’était pitoyablement (oui, encore) rendu compte qu’il blablatait inutilement, j’ai passé toute la soirée avec tous le autres, si je t’ai invité c’est que j’aime bien être avec toi.

 

Parfois, Albus aurait préféré que Scorpius soit un peu plus…Serpentard.

 

- Allez viens, ils peuvent bien se passer de moi quelques minutes, j’ai un truc à te  montrer ! Mais ne dis rien, je ne suis pas vraiment sensé laisser qui que ce soit sortir de cette salle.

 

Albus n’eut alors plus vraiment le choix, Scorpius avait attrapé son poignet et le guidait habilement à travers la foule, en lançant quelques sourires polis à droite et à gauche. Quand il poussa une petite porte sur un coté de la salle pour en sortir, le calme brusque qui régnait de l’autre coté fut presque un choc. Il fut étonné de constater qu’il s’était attendu à quelque chose de beaucoup plus froid et lugubre, mais la petite pièce dans laquelle ils étaient arrivés était tempérée et très lumineuse.

 

- Suis moi et ne me perds pas, le manoir n’est pas si grand que ça mais l’agencement donne l’impression qu’on pourrait s’y perdre facilement.

 

Il le suivit en silence à travers ce qui lui sembla être des dizaines de pièce et d’escaliers. Il crut même passer dans certaines plusieurs fois mais en entrant et en sortant par d’autres portes et il se demanda un instant si Scorpius ne se moquait pas un peu de lui. Avant de se souvenir que pour parvenir à certaines pièces cachées de certaines résidences magiques, il fallait emprunter une succession de passages dans un ordre bien défini.

 

Quand ils arrivèrent devant deux grandes portes en ébène noir qu’Albus était pour le coup certain de n’avoir pas encore croisé il n’eut qu’une demi-seconde pour les admirer avant que Scorpius ne les franchisse.

 

- Tadaaa !

 

Albus se dit que la merveille qu’il avait devant les yeux aurait mérité un peu plus qu’un « tadaaa » joyeux. La cinquième symphonie de Beethoven par exemple

 

Les étagères de la bibliothèque des Malfoys s’étendaient à perte de vue face à lui. Vraiment à perte de vue, il était incapable de discerner les dernières, entièrement plongées dans le noir. Il y avait un mur derrière lui, orné de deux étagères séparées par la porte, le seul qu’il pouvait voir entièrement. Les deux murs perpendiculaires à lui disparaissaient dans l’obscurité au loin. Et au centre, le plus grand nombre d’étagères, plus ou moins hautes, qu’Albus avait jamais vu. Elles semblaient bouger. En tout cas, des livres volaient, dans toutes les directions. La pièce semblait vivante. Albus se dit que si paradis il y avait, il devait probablement ressembler à ça.

 

- Oh oh ! Scorpius appelle Albus !

- Hein ?

 

Scorpius ricana en agitant une main devant ses yeux.

 

- Je savais bien que ça te plairait ! Qu’est-ce que tu en penses ? Bienvenu dans l’ancestrale et très noble bibliothèque Malfoy.

- C’est incroyable ! Quelle superficie fait  cette pièce ?

- Aucune idée ! Père m’a dit qu’on pouvait y marcher pendant une heure, tout droit sans s’arrêter sans arriver au bout. Il n’a pas continué parce que le fond est selon lui un peu trop sauvage.

- Mais comment… Comment vous vous y retrouvez ? Quel classement vous utilisez ?

- Oh... en fait si tu demandes un livre, il vient. Mais attention tu as plutôt intérêt à savoir exactement ce que tu cherches et à bien mentionner l’auteur et si possible la collection et l’année de parution. Sinon tous ceux qui se sentent appelés viennent et ils se vexent très facilement si tu ne les lis pas ensuite. Quant au classement, c’est un peu particulier, viens voir.

 

Scorpius l’emmena vers le mur gauche de la pièce, une grande étagère en bois, majestueuse et imposante, l’ornait. Albus crut d’abord à un classement chronologique, comme le supposait les années gravées sur le rebord (1967 semblait la plus remplie) mais ça n’avait aucun sens car « la politique moderne et ses enjeux » datait d’avant la première guerre des sorciers et était pourtant classée en 1989.

 

- C’est l’étagère de mon grand-père. Tu vois, il en est à remplir l’année 2022 et il passera à 2023 après le nouvel an.

- Son étagère tu veux dire que… Tout ça, ce sont des étagères de Malfoy, qu’ils ont remplies… Comme ils veulent ?

- Ouep ! C’est pour ça qu’on dit que la culture se partage de génération en génération. Sur une étagère un Malfoy place les livres qui l’ont marqués ou qui lui semblent importants pour les générations futures. Ou qu’ils ont bien aimé. C’est pratique parce que tu peux appeler l’étagère de qui tu veux, et si tu as l’envie pressante de te renseigner sur un des tes ancêtres en particulier, tu peux le faire via ses lectures. Souvent ils déposent également un carnet de notes ou une sorte de journal intime.

- C’est fabuleux !

 

Scorpius rit légèrement de nouveau et malgré toute la béatitude que ressentait Albus à cet instant, son attention se refocalisa immédiatement sur son ami.

 

- Viens, la mienne est là-bas, il désigna l’étagère à gauche de la porte d’entrée.

- Tu en as une aussi ?!

- Bien sur, je m’appelle Scorpius Malfoy tu sais, depuis mes onze ans j’ai le droit de remplir la mienne.

- Oh.

 

En arrivant devant l’étagère la plus modeste de la pièce, Albus se sentit brusquement intimidé. Il avait brusquement l’impression que c’était incroyablement personnel. En tout cas, ça l’était pour Albus. Dis moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es. Est-ce que Scorpius y accordait autant d’importance ?

 

- Est-ce que… Ce sont des mangas ? demanda-t-il en désignant le rayon le plus bas, où la gravure indiquait 2017

- Hum… Oui. Tu vois, quand tu décides de placer quelque chose sur ton étagère tu ne peux plus l’enlever plus tard. Père m’a dit qu’il avait essayé par tous les moyens possibles de retirer certains livres qu’il avait mis adolescent, mais c’est impossible.

- Pourquoi ?

- Parce que ce serait se mentir non ? Pour père, certains des livres dont je te parle sont très mal vus maintenant, ce n’est pas forcément du Rickerloo, mais presque, tu  comprends ce que je veux dire ?

 

Albus retint une grimace en acquiesçant.

 

- A un moment donné de sa vie, il a cru en ces écrits et il a même voulu se battre pour ces idées là. Il était convaincu de la supériorité du sang-pur, et malgré tout ce qu’il dit je suis sûr qu’une partie de lui y croit peut-être encore. Puis il a vu la guerre, il s’est rendu compte qu’il avait certes des certitudes qu’il pensait fondées, mais qu’il ne croyait pas en la folie. Ce ne sont que des suppositions, on parle très peu de ce genre de choses mon père et moi, mais j’ai vu l’intégralité de son étagère à lui, et j’ai l’impression de le comprendre mieux qu’à un certain moment. Il m’a dit il y a peu que la première personne avec qui il fallait apprendre à vivre, c’est soi-même. Ça fait très pompeux sorti de son contexte mais…

- Et pourquoi est-ce que tu aimerais enlever tes livres toi ?

- Parce que… Je n’aime pas vraiment la raison pour laquelle je les ai mis là. Tu vois, au début, je me fichais pas mal de tout ça. Ça m’agaçait. Je veux dire, personne ne fait ce genre de choses dans mon entourage, et j’ai vite compris que le mot traditions ne veut pas vraiment dire la même chose pour les autres. Je voulais juste…Montrer que j’étais différent.

- Je n’ai jamais lu de manga ! s’égaya Albus. Je viens de me rendre compte que c’était dommage, mais comme James a voulu me forcer à en lire pendant des années, j’ai toujours trouvé beaucoup plus mature de ne surtout pas l’écouter.

 

Scorpius lui sourit de nouveau et il dut se racler la gorge pour ne pas faire quelque chose de stupide. Comme se pencher en avant et l’embrasser, par exemple. Une partie de lui n’arrivait pas à oublier le fait que tous les amis de Scorpius étaient réunis au même moment chez lui, quelque part dans le Manoir, mais qu’il avait décidé de passer ce moment là juste avec lui, Albus, dans une bibliothèque silencieuse.

 

- Et tu vois ça, Scorpius lui pointa du doit un livre qu’Albus connaissait très bien puisqu’il était la raison de leur toute première conversation. C’était histoire et tradition. La première chose que j’ai faite en rentrant en vacances après en avoir discuté avec toi, c’est de le mettre dans cette étagère.

 

Ne sachant pas trop quoi dire, Albus le laissa continuer, le cœur au bord des lèvres (Et Merlin que cette expression était stupide)

 

- J’ai réalisé ce jour là que… Que j’avais le droit de m’appeler Malfoy, et d’aimer tout ça (il désigna d’un geste imprécis l’ensemble de la salle). Tu me parlais de choses dont je n’avais parlé qu’avec mon père, tu discutais avec Meg de certains de ses livres préférés et… ça faisait longtemps que je n’avais plus envie de mettre juste des mangas, des bandes dessinés ou autre dans cette étagère mais c’est ce qui m’a décidé.

 

Scorpius s’était détourné de son étagère pour le regarder lui, Albus Potter, et malgré la source incroyable de savoir, d’histoire et de tout ce qui le passionnait habituellement à portée de main, l’attention du jeune était captivée ailleurs.

 

- Il reste des livres dessinés sur tes dernières étagères, murmura-t-il quand même, parce que vraiment, il allait finir par croire que peut-être, peut-être  Scorpius avait fait exprès de l’emmener dans une pièce déserte quand des dizaines de gens l’attendaient ailleurs.

- Bien sur ! rit une nouvelle fois le blond (Albus sut à cet instant là qu’il était perdu), mais je les ai mis là parce qu’ils sont géniaux.

 

Albus hocha stupidement la tête et brusquement il sut que Scorpius avait probablement espéré trouver un endroit pour lui parler en tête à tête. Ce qui était assez incroyable pour qu’il en reste sous le choc. Scorpius prit une profonde inspiration et Albus se sentit obligé d’en faire de même.

 

- Albus qui c’est ?

- Pardon ?

- Ce garçon que tu voies… celui que tu ne veux pas que James connaisse ou qui que ce soit d’ailleurs…

- Pou…Pourquoi tu me demandes ça ?

 

Maintenant ?! aurait-il voulu finir

 

- Albus si… Si je t’embrasse disons, maintenant, est-ce que tu arrêterais de le voir ?

- Oui, certainement. Oui.

 

Albus ne pouvait juste pas s’empêcher de répondre aux questions qu’on lui posait, fait qu’il remercierait plus que largement plus tard.

 

Il eut un dixième de seconde de temps pour se préparer avant que ça n’arrive, et aussi incroyable que celui aurait pu lui paraître, Scorpius l’embrassa. Albus oublia progressivement tous leurs camarades qui allaient finir par se demander où ils étaient, la réaction de James quand il apprendrait ça, celle de son père, celle du père de Scorpius et même l’infinité de pages non lues qui les entouraient. Ne resta que Scorpius qui l’avait légèrement plaqué contre l’étagère et continuait de l’embrasser comme s’il ne s’arrêterait jamais, avec la passion qu’il avait découverte un soir de ronde désertée.

 

Et Albus lui répondait, perdu dans un flot de trop de choses, comme le Gryffondor qu’il aurait toujours voulu être.

 

 _________________________________________________________

  

Quand le sortilège d’anti-trépassement que Draco Malfoy avait placé sur les portes de sortie de la salle s’était mis à résonner dans ses oreilles, il avait su qu’il trouverait un quelconque Gryffondor en vadrouille dans son hall d’entrée. Que ce quelconque Gryffondor soit James Potter ne le surpris certes pas beaucoup, mais ne contribua pas à son réconfort. Il aurait préféré se passer de devoir s’entretenir avec lui une nouvelle fois.

 

- Oh Monsieur Malfoy, s’cusez-moi (il n’avait bien entendu pas l’air désolé du tout, et quand bien même il en aurait eu l’apparence, il aurait pu trouver une manière différente de lui en faire part), je ne veux pas vraiment explorer votre maison (Manoir mon garçon) mais… Vous ne sauriez pas ou sont Albus et Scorpius par hasard.

 

Le contentement que ressentait Draco à interagir avec un garçon comme James Potter s’évanouit aussitôt et il nierait avec ferveur le regard de résignation complice qu’ils échangèrent.

 

- Ce serait une étrange coïncidence qu’ils aient disparu à des endroits différents, admit-il quand il eut fini de déglutir avec difficulté.

- Oui, c’est ce que je me disais aussi et…

- Je pense savoir où ils sont, je m’en occupe. Je ne voudrai pas que vous n’assistiez pas à tous les divertissements que mon fils a probablement prévus.

 

Le jeune homme eut l’air de vouloir ajouter quelque chose mais se résigna tout de même au grand soulagement du plus vieux. Il entendit néanmoins le faible « vous devriez leur dire de revenir, je suppose qu’on va bientôt demander à Scorpius de souffler ses bougies ». Souffler ses bougies était une tradition à laquelle Scorpius tenait quand il était avec ses amis, mais que Draco ne comprendrait probablement jamais.

 

En arrivant devant la bibliothèque Draco senti aisément le sortilège de détection qu’avait du placer son fils à l’entrée, ce qui le conforta dans l’idée qu’il n’avait probablement pas envie de pousser la grande porte. Il se demanda s’il devait être soulagé de savoir que Scorpius apprenait apparemment de ses erreurs et prenait de nouvelles précautions ou effaré de constater une nouvelle fois son manque de finesse.

 

Il refusa de penser qu’une probable distraction l’accompagnant pouvait en être à l’origine cette fois, et prit le temps de tourner sur lui-même quatre fois pour être bien sûr que le sortilège se soit déclenché.

 

 _________________________________________________________

 

 

Albus entendit distinctement les pas retentir dans toute la bibliothèque et sentit avec regrets Scorpius se détacher lentement de lui. Il n’aurait su dire avec certitude combien de temps ils étaient restés là, ce qui le dérangea quelque peu. Il vit Scorpius lever les yeux au ciel quand  il regarda sa montre et son attention se focalisa de nouveau brusquement sur lui.

 

- J’étais sérieux hein, tu ne reverras pas ce garçon pas vrai ?

 

C’était probablement la manière qu’avait trouvée Scorpius de lui demander de sortir avec lui. Comme si Albus, ou n’importe qui de sensé sur cette planète pouvait lui répondre quoi que ce soit d’autre que

 

- Oui.

- Bien. Parce que je ne… Bref, tu es prêt à rencontrer mon père ?

 

La question le ramena très brusquement à la réalité. Et heureusement parce qu’une seconde plus tard la lourde porte s’ouvrait sur un Draco Malfoy précautionneux. Albus trouvait le terme étrange également mais il avait du mal à le décrire autrement. Le soulagement qui apparut sur son visage quand il les dévisagea était inexpliqué.

 

- Père ! Quel plaisir de voir que vous avez également choisi ce soir pour visiter la bibliothèque !

 

Albus ne savait pas trop si Scorpius était plus sarcastique ou amusé.

 

- Scorpius. J’ai croisé un de tes amis dans le hall d’entrée qui m’a fait remarquer ton absence dans la salle de réception. Comme il avait l’air de s’inquiéter de te savoir loin des célébrations le soir de ton anniversaire il commençait à partir à ta recherche.

 

Scorpius grimaça distinctement.

 

- Père je vous re-présente Albus à qui je faisais visiter la bibliothèque, Albus tu as rencontré mon père quand tu es arrivé.

- Il est vrai que c’est un plaisir de rencontrer un garçon dont j’entends parler depuis si longtemps.

- Père !

- Allons Scorpius tu as dix-sept ans mais tu es encore jeune, laisses donc au vieillard que je suis en train de devenir l’amusement de te taquiner un peu.

- C’est un plaisir de vous rencontrer également Monsieur Malfoy ! Votre bibliothèque est la plus spectaculaire que j’ai eu le loisir d’observer, la chambre littéraire des Black n’a vraiment rien à vous envier !

 

Et aussi simplement que cela, Albus Potter fut le premier Potter de leur histoire à obtenir l’affection de Draco Malfoy. L’adulte les prévint qu’ils devraient rejoindre leurs amis, il allait être temps de finir la soirée et Albus se retint de pousser un soupir de soulagement. L’homme était impressionnant.

 

Avant de sortir de la pièce, cependant, il pointa rapidement sa baguette sur Scorpius dont les cheveux retrouvèrent une condition parfaite, le col de la veste se replia droitement et la chemise se rangea proprement à sa place. Il vit Scorpius rougir plus fort qu’un Weasley en train de mentir et sut que Draco Malfoy savait.

 

- On pourrait peut-être ajouter un couvert demain si tu préviens les elfes de maison assez tôt, lança-t-il avant de partir.

 

Scorpius brisa le silence qui suivit son départ d’un enthousiaste « C’est incroyable, il t’adore déjà ! Tu restes ici ce soir ? ». Et comme il se penchait de nouveau sur lui pour un bref baisé, Albus ne put que répondre oui.

 

 _________________________________________________________

 

 

Potter,

 

Est-ce que ton fils peut passer la nuit au manoir ? Scorpius souhaite qu’il soit présent demain pour célébrer son anniversaire avec la famille. Ma tante Andromedra et mon cousin Edward  seront présents, si cela peut te rassurer.

 

D.M.

 

~~

 

Draco Malfoy,

 

Harry n’est pas présent ce soir, mais vous vous contenterez probablement de mon accord. Souhaitez un joyeux anniversaire à votre fils de notre part. Devons nous compter sur une demande d’invitation de Scorpius à la maison cet été ?

 

Ginevra Potter

 

~~

 

Lilly,

 

Je crois qu’Albus et Scorpius sont ensembles. Comment est-ce que je suis sensé réagir ?

 

J.

 

~~

 

Ginevra Potter,

 

Mon épouse se joint à moi pour vous remercier de votre réponse rapide. Il est je suppose à espérer qu’une telle invitation puisse arriver. Nous pourrons à ce moment en débattre plus longuement.

 

En vous souhaitant une bonne fin de soirée,

 

Draco Lucius Malfoy

 

~~

 

Harry,

 

J’ai une bonne ou une mauvaise nouvelle. J’ai autorisé Albus à passer la nuit au Manoir Malfoy, apparemment Scorpius fête son anniversaire traditionnellement demain avec sa famille et l’a invité. Si je parle bien le Serpentard, il est probable que Scorpius SOIT le petit-ami d’Albus et que Malfoy soit au courant.

 

J’avais besoin de le dire à quelqu’un qui comprendrait.

 

Je t’embrasse,

Ginny

 

~~

 

James,

 

QUOI ?! Sérieusement ? Comment ça tu crois simplement ? Pourquoi tu ne lui demandes pas directement ?

 

L.

 

~~

 

Maman,

 

Monsieur Malfoy m’a assuré que j’avais ton accord pour assister aux restes des festivités de l’anniversaire de Scorpius demain, mais je voulais m’en assurer.

 

Il me semble important que tu prennes en compte dans ta décision que Scorpius est probablement mon petit-ami.

 

Affection,

Albus.

 

~~

 

Harry,

 

Je viens de recevoir une lettre d’Albus. Elle confirme ce que je te disais.

 

Voilà.

 

Ginny.

 

~~

 

Lilly,

 

Il passe la nuit au Manoir apparemment et Maman l’a accepté. Et ils ont disparu pendant un temps indéterminé pendant la soirée. Bien sur que non je ne vais pas lui demander, je te demande juste comment je suis sensé réagir ?!!

 

J.

 

~~

 

Albus,

 

J’ai en effet donné mon accord, ce que tu me dis ne change rien. On espère pouvoir rencontrer Scorpius avec ton père et que tu es heureux comme ça.

 

Tendrement,

Maman

 

~~

 

Albus,

 

Est-ce que tu sors avec Scorpius ? James est en train de reporter sa crise d’angoisse de frère qui ne sait pas comment réagir sur moi et j’aimerai DORMIR.

 

Merci de ta réponse,

Lilly

 

PS : Si c’est le cas, JE VEUX TOUT SAVOIR !

PS2 : Passe le bonjour à Scorpius et souhaite lui un joyeux anniversaire de ma part.

 

~~

 

Gin’ 

 

Oh. On en parle quand je rentre, si tu pouvais préparer un petit verre de n’importe quoi, je crois que ça nous fera du bien à tous les deux. Je n’ai pas hâte de voir le sourire narquois de Ron quand il va l’apprendre.

 

Scorpius à l’air d’être bien pour lui pas vrai ?

 

Comme je n’ai rien à lui reprocher si ce n’est son père, ça me va. Je jure de ne jamais avoir à faire à Malfoy sans toi, je ne sais pas si on serait capable d’agir en êtres matures l’un avec l’autre.

 

Et au final, qu’avons-nous à y redire ?

 

Je crois que j’ai quand même besoin de ce verre, je rentre le plus rapidement possible.

 

Je t’aime,

Harry

 

~~

 

Lilly,

 

Oui. Je suis désolé que James t’embête avec ça. On verra ce dont tu veux discuter quand on se reverra.

 

Affectueusement,

 

Albus

 

PS : coucou, c’est Scorpius ! Merci bien et promis je t’invite l’année prochaine, j’avais juste pas envie que mon père fasse une crise cardiaque en voyant trois Potter sur la liste d’invités. Est-ce qu’Albus te parle toujours de cette manière dans vos lettres ? C’est marrant ! Bisous et à bientôt !

 

~~

 

James,

 

J’ai demandé à Albus, et aussi incroyablement que cela puisse paraître (c’est de l’ironie cher frère) il m’a répondu. Donc oui il semblerait qu’ils soient en couple. Tu n’as pas à réagir d’une manière ou d’une autre, Albus est grand et tu ne vas pas commencer à me dire que tu n’aimes pas Scorpius, donc sois heureux et laisses les tranquilles.

 

Bonne nuit grand frère,

Lilly.

 

 

~~

 

Albus et Scorpius,

 

Il semblerait que vous soyez en couple. Comme je n’ai pas à réagir d’une manière ou d’une autre, Albus est grand et je ne vais pas commencer à dire que je n’aime pas Scorpius, donc je suis heureux et vous laisse tranquille.

 

Passez une bonne nuit dans des chambres séparées,

James.

 

 

~~

 

Lilly,

 

J’ai suivi tes instructions à la lettre en ajoutant une pointe de fantaisie sur la fin qui ne fera pas de mal à une mouche. Merci pour tout et bonne nuit,

 

James.

 

PS : Pourrais-tu éviter de tomber amoureuse d’un de mes meilleurs amis ? Je doute que les conseils que me donneraient Albus soient si précis.

 

 _________________________________________________________

 

 La remise des A.S.P.I.C.s fut bien plus chargée en émotion pour Albus que ce qu’il l’aurait cru. Comme il y avait obtenu les meilleurs scores de l’école depuis un bon nombre d’années on lui demanda de faire un discours de clôture dans lequel il parla de transmission des connaissances, de diversification de la culture et d’entraide scolaire, ce qui n’avait rien de très émotif mais qui fit tout de même verser quelques larmes de fierté à certains membres de sa famille. Son rôle de préfet-en-chef l’avait tellement accoutumé à devoir parler en publique qu’il en oublierait presque qu’il avait été terrorisé de voir toutes les têtes tournées vers lui le soir de la répartition.

 

Se rendre compte qu’il quittait le château définitivement en tant qu’élève lui serra le cœur bien plus qu’il ne l’aurait cru. Comme la plupart de ses camarades, une grande partie de son développement avait eu lieu ici et le laisser derrière lui le laissait nostalgique. Il s’accorda quelques instants lors de la cérémonie pour lancer ce qui seraient peut-être les derniers regards à ses camarades de classe et se rendit compte qu’il avait beaucoup d’affection pour la plupart d’entre eux.

 

Quand on lui demanda, à la fin de son discours, ce qu’il pensait du fait qu’il était le huitième Serdaigle de suite à décrocher les meilleurs résultats de sa promotion il dut laisser un silence, le temps de reprendre le contrôle de ses émotions.

 

- Finalement, la maison n’a pas beaucoup d’importance. Une grande partie de ma famille, comme vous le savez sans doute, est à Gryffondor et soyons honnête, j’ai mis longtemps avant d’accepter de ne pas y être. Mais chaque maison a ses qualités et les vertues qui la dirigent sont tellement vagues que quantité de différences existent entre deux camarades d’un même blason.

 

Il posa son regard sur Meg, qui avait un jour été aussi extravertie que lui était introverti.

 

- Si cette récompense avait existé à son époque Hermione Weasley, née Granger l’aurait sans aucun doute remporté et elle était à Gryffondor. Il est indéniable que Merlin  reste encore à l’heure actuelle l’un des sorciers les plus brillants qui aient existés et il était Serpentard. Madame Edma Puirit était Pouffsouffle et reste pour moi l’une des plus grandes Philosophes de ce siècle. Et puis même je suis persuadé que certaines personnes sont des stéréotypes même d’appartenance à leur maison

 

Il posa son regard sur James qui levait fièrement le torse comme s’il s’était reconnu et que ça ne le dérangeait pas le moins du monde d’être catégorisé comme un stéréotype

 

- Et d’autres auraient pu appartenir à plusieurs et tout aussi bien s’y épanouir.

 

Il prit garde de ne pas regarder Scorpius trop longtemps, ça avait toujours tendance à le déconcentrer, surtout s’il le regardait comme ça. L’assemblée semblait satisfaite de son discours et il allait redescendre de l’estrade quand un bref regard vers le blason de Poudlard lui fit changer d’avis.

 

- Bien entendu, les statistiques montrent tout de même que si vous voulez remporter ce prix, il vaut mieux choisir Serdaigle. Après tout c’est certainement elle qui l’aurait eu à son époque.

 

Sa remarque lui valu des sifflements outragés des trois quarts de ses camarades mais le quart restant fit bien attention à applaudir bruyamment d’approbation.

 

Albus descendit après un dernier regard amusé à sa bannière bleue et aurait pu jurer qu’il vit l’aigle de Rowena lancer un bref clin d’œil dans sa direction.

 

 

FIN

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