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au 31 Mai 21 :
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Adventice
Par Mokoshna
Final fantasy VII  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
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    Chapitre 7     Les chapitres     2 Reviews    
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Chapitre 7
Auteur : Mokoshna
Crédits : Final Fantasy 7 est la propriété de Square-Enix, je ne reçois pas un sou en écrivant cette fic.
Avertissements : Spoilers du jeu et du film Advent Children, Yaoi Reno x Cloud.


***

Chapitre 7


Cloud avait encore disparu. Ça commençait à faire beaucoup pour un type qui n'était pas censé être ninja. Yuffie se dit qu'il devait avoir au moins un peu de sang wutai, juste un peu, juste assez pour se volatiliser dans les airs sans laisser de traces. Ça, ou il était vachement doué en tant que mercenaire ex-SOLDAT pas vraiment SOLDAT qui s'était reconverti en livreur.
— Mais pourquoi avec ce Zack ? Je savais pas qu'il était pédé le Cloud, il aurait pu nous le dire quand même !
— La ferme, Yuffie, marmonna Cid dans sa barbe.
— Ben quoi, c'est vrai ?
Même Vincent lui lança un regard noir de la chaise où il était assis. Tifa, quant à elle, était trop abattue pour répondre. Les seins affalés sur le comptoir, elle fixait d'un air vide l'entrée de son bar, se demandant sans doute combien de fois encore Cloud lui échapperait entre les pattes. Yuffie avait presque pitié d'elle. Des années que cette pauvre fille courait après ce type, et à chaque fois il trouvait toujours le moyen de ne pas sortir avec ! Soit c'était trop tôt après le deuil d'Aerith, ou une crise leur tombait dessus et ils n'avaient pas le temps, il avait trop de boulot, et après encore Aerith qui revenait sur le tapis... Non, décidément, Cloud était une vraie girouette qui ne savait pas ce qu'il voulait. Et qui devait en payer les pots cassés ? La petite amie qui l'attendait comme une pauvre potiche, bien sûr ! À la place de Tifa, Yuffie aurait déjà craqué depuis belle lurette et elle lui aurait cassé les dents juste avant de le plaquer. Et de lui voler toutes ses matérias et peut-être aussi une partie de sa caisse si elle pouvait mettre la main dessus. Après tout, les beaux mecs, c'était pas ce qui manquait en cherchant bien, pas vrai ?
— J'ai appelé toute la bande, au cas où ils auraient une idée, reprit Cid. Ce sera pas de trop je crois. Reeve a une réunion en ce moment-même mais Barret a dit qu'il se dépêchait de finir ce qu'il avait à faire et de prendre le premier bateau. Nanaki est déjà en route. On devrait les voir demain au plus tard.
— Bien, dit Vincent.
— De toute façon, y'a pas lieu de s'inquiéter pour le moment, pas vrai ? Faut au moins une journée de disparition avant de paniquer, c'est la norme.
— Sauf qu'il n'avait aucune raison de ne pas revenir à la maison, chuchota Tifa. Zack était avec lui et il n'avait pas d'arme.
— Ouais, bon, ils ont peut-être eu un empêchement...
Personne n'y croyait. L'équipe partie affronter le monstre avait pris presque trois heures pour en venir à bout et pour remettre un semblant d'ordre dans les quartiers sinistrés. Cloud avait largement eu le temps de rentrer, même avec un blessé sur les bras (ce que Zack n'était plus selon les dires de Vincent). Alors plus de six heures d'absence ? Sans un coup de fil, sans le moindre message pour les informer de sa position ? C'était dans son genre de ne pas donner de nouvelles, mais la situation était grave. Il devait avoir appris à compter sur ses amis depuis le temps, non ?
— Rhhaa, ça m'énerve ! s'écria Yuffie en se levant d'un coup. On n'a qu'à aller le chercher ! Edge est pas si grand quand on s'y met à plusieurs !
— C'est une idée, dit Cid. Je connais pas tellement le coin mais à trois, on devrait couvrir pas mal d'endroits. Tifa, tu restes ici pour accueillir les autres et pour nous appeler au cas ou y'aurait du nouveau ?
Tifa se contenta de hocher la tête, sans parler. Les trois amis sortirent en lui lançant un dernier regard inquiet.
— Bon, on commence par où ?
— Le mieux serait de nous partager des endroits différents, dit Vincent. Je prends Midgar. C'est par là que nous avons trouvé le laboratoire de Carson, j'y vais.
— Personne y a touché depuis qu'on a retrouvé le Zack ? demanda Cid.
— À priori non. Je préfère vérifier.
— Ok, moi je vais par là ! cria Yuffie en désignant une direction à l'opposé de celle de Vincent. Et toi, mon vieux ?
— Je suis pas vieux, grogna Cid. Ok, je vais vers l'Est, du côté des marchés. Ptêt' que Cloud a voulu montrer la ville à son pote, j'en sais rien moi. On se retrouve devant le bar quand on a fini ou quand on a du nouveau. Gardez le contact.
Ils se séparèrent sur ces bonnes paroles. Yuffie partit par la voie des airs : prenant appui sur une immense benne à ordure remplie de déchets métalliques, elle fut sur les toits en un rien de temps et en profita pour admirer le paysage. Cid et Vincent étaient tout bas ; leurs silhouettes rétrécissaient à vue d'oeil à mesure qu'ils s'éloignaient du bar. Cid s'engouffra une ruelle sombre tandis que Vincent, tache rouge au milieu du gris et du brun de la ville, zigzaguait entre les rares véhicules qui se trouvaient sur son chemin. Bientôt, il disparut dans l'amas de décombres qui composaient l'ancienne cité de Midgar.
— Un deux trois, par où je vas ? chanta Yuffie.
L'étendue de territoire à couvrir était assez grande pour que cela lui prenne un temps considérable, même si elle s'était arrangée pour avoir la plus petite partie du travail. Cid s'occupait des quartiers les plus actifs, là où se trouvait la populace ; Vincent avait proposé de prendre le plus gros, Midgar et ses environs. Ne lui restait que la partie la moins rutilante d'Edge. Yuffie se rendit en haut d'un immeuble et, perchée sur une corniche étroite, regarda la ville.
Devant elle, au loin, se dressait un immeuble tout neuf et brillant qui arborait fièrement les couleurs de la Shinra. Elle renifla avec mépris.
— Bon, y'a qu'à commencer par ceux-là, ce sera déjà ça de fait.
Riant et pestant à la fois, elle s'élança vers sa destination.

*

Ce fichu gamin mal dégrossi avec sa tête de chocobo avait le chic pour se foutre dans des pétrins pas possibles. Cid était assez d'avis de l'attacher à un piquet avec une lourde chaîne et de lui ordonner de pas bouger et de rester sage, pour la forme. Avec cette méthode, pas de risques qu'il se fasse la malle avec un vieux pote revenu à la vie. Cette gourdasse de Tifa aurait eu l'économie de quelques rides et des cernes qui lui ornaient les yeux.
— Eh, z'auriez pas vu un gars avec une tête de chocobo mal emplumée et des fringues en cuir noir ? Il se promène avec un gars à poil avec un drap.
Les gens le regardaient invariablement de travers. Cid grognait et passait à autre chose. S'ils ne reconnaissaient pas cette description à la première écoute, pas la peine d'insister, ils ne l'avaient sûrement pas vu.
— Bon sang de bonsoir, t'es où, sale gosse ?
Cid fit une pause devant un lampadaire cassé pour s'allumer une cigarette bien méritée. Deux heures déjà qu'il cherchait à droite et à gauche sans succès ; son corps déjà fatigué d'avoir affronté ce fichu monstre plus tôt dans la journée commençait à flancher. En plus de ça, son ventre criait famine : il était déjà midi largement passé et il n'avait toujours rien bouffé.
— Voyage d'agrément, mon cul ! Dire que j'étais censé me la couler douce !
Quand il baissa les yeux, Cid vit une chose singulière : les yeux ébahis d'une petite fille brune qui l'observaient à travers de longs cils noirs. Il toussa, jeta sa cigarette usée au sol et lui fit une grimace.
— Qu'est-ce que tu veux, gamine ? T'as jamais vu un homme qui fume ?
— C'est vous qui cherchez le monsieur tout nu, monsieur ?
— Ouais. Tu sais où il est ?
La fillette leva le bras vers la rue. Cid suivit son geste du regard... et sursauta en voyant Zack déambuler au milieu des passants comme si de rien n'était. Il était tel qu'on l'avait décrit : beau gosse, les cheveux noirs en broussaille, un joli corps d'athlète bien entraîné... et aucun vêtement si ce n'est un drap enroulé autour des hanches pour préserver sa pudeur. Des jeunes filles gloussaient ou détournaient le regard en rougissant tandis qu'il leur faisait un large sourire d'excuse ; les hommes riaient sur son passage, mais il n'y faisait guère attention. Personne n'osait l'arrêter.
— Ah ben ça... siffla Cid. Eh, c'est toi Zack Fair, le pote de Cloud ? cria-t-il un peu plus fort.
Zack tourna vers lui un visage curieux, dénué d'hostilité, avant de lui faire un sourire aussi éclatant que celui de Yuffie. Pour sûr, ce gars-là était bien différent de son déprimé de copain. Cid pouvait déjà voir ce qui avait attiré Aerith vers lui et il n'avait pas encore ouvert la bouche.
— Vous êtes un ami de Cloud ? Tant mieux, ça fait un petit moment que j'essaie de retrouver le bar de Tifa ! Tout a tellement changé ici !
— Je vous le fais pas dire, ricana Cid en lui tapotant l'épaule. Je suis Cid Highwind, Cloud et moi on s'est connu alors qu'on courait l'aventure pour sauver la Planète. Il vous a parlé de moi ?
— Il me semble qu'il vous a mentionné. Enchanté, dit Zack en lui tendant la main.
La poignée qu'il lui donna était ferme et amicale. Pas de doute : Cid s'entendrait à merveille avec ce type. Les passants les regardaient en murmurant entre eux.
— Je vais te ramener. Cloud est pas avec toi ? Il était censé te guider, non ?
Le sourire de Zack s'effaça en un éclair.

*

Il était plus de midi ; le soleil, haut dans le ciel, tapait aussi fort qu'on pouvait l'espérer en cette saison avec un climat quasi-désertique. Pourtant, les rues mortes de Midgar donnaient la chair de poule à quiconque osait s'y aventurer seul. Était-ce le fait de fantômes égarés ou de l'accumulation de tout le métal qui composait les usines en ruines ? De nombreuses théories couraient à ce sujet. Le vent ne soufflait presque jamais, dans cet endroit ; à peine pouvait-on entendre, tel un bourdonnement de ruches lointaines, l'agitation d'Edge tout proche. Ici, quand quelque chose tombait, cela causait un bruit d'enfer qui faisait écho dans les moindres recoins.
Vincent se déplaçait à pas feutrés et ne respirait plus depuis bien longtemps, pourtant sa démarche lui parut lourde, son souffle trop bruyant. Il n'avait pas eu cette impression quand il était venu avec un contingent de Turks, la veille : entre les bavardages des uns et les gestes nerveux de Tifa, son esprit avait été assez distrait pour ne pas remarquer que l'air était plus glacé qu'à Edge, dont la frontière se trouvait à peine à quelques dizaines de mètres de là.
— Spectres, murmura-t-il entre les dents. Je suis comme vous. Un élément du passé qui erre sans but.
Il y eut un grincement quelque part. Vincent en conclut que les fantômes lui répondaient, l'accueillaient à leur manière. Cette terre avait vu la mort de millions d'êtres par-delà les ans ; beaucoup d'entre eux avaient souffert des exactions de la Shinra. Et lui, que faisait-il ? Il se baladait dans les rues, rejet d'un passé révolu qui revenait hanter les vivants tel ces débris de ville laids et haïs. N'eût été Cloud et ses compagnons, Vincent serait resté seul à jamais dans son cercueil à se ressasser sa culpabilité et ses remords.
Au lieu de cela, il avait trouvé des compagnons dignes de confiance, il les avait aidés à sauver la Planète avec en sus la possibilité de revoir Lucrécia et de faire son deuil. Jamais il n'oublierait ce qu'il leur devait : une nouvelle vie après les années d'agonie qu'il avait passées enfermé dans le manoir de Nibelheim, une chance de se racheter et... une famille. Un point d'attache. C'était plus que ce qu'un déchet tel que lui méritait.
Un bruit discret, comme un raclement, attira son attention, là où s'était fait entendre le grincement. Le laboratoire de Carson se trouvait beaucoup plus loin ; ce ne pouvait donc être des monstres échappés des sous-sols. Un chien égaré ? Un autre ennemi, semblable à cette femme-arbre au faciès de démon ?
Rouge. Ce n'était pas sa cape. Noir et jaune. Vincent crut voir Cloud ; il se précipita en silence, les sens en alerte. En cours de chemin, il vit le corps, affalé sur un carré de bitume encore intact : trop gros pour n'être qu'un animal, trop menu pour être celui de Cloud.
C'était un humain. Blessé à la tête, une mare de sang, des cheveux aussi blonds que ceux de son ami. Trop lisses. Un corps de femme. Un costume noir, des mains fines. Inconsciente.
Éléna des Turks.
Et près de sa main, une plume blanche.

*

Marlène était venue aux nouvelles, avec Denzel. De sa voix douce, elle avait demandé où était Cloud, où étaient tous les les autres. Denzel avait dit qu'il avait faim et qu'il voulait manger avec Cloud.
Tifa leur avait souri, faiblement, et s'était rendue dans la rue. Les habitués avaient voulu entrer, comme chaque jour ; elle les avait écartés gentiment, en leur disant que le bar était fermé pour la journée. Que Cloud avait disparu. Encore une fois.
Oh, elle avait bien vu les regards apeurés qu'ils s'étaient jetés, tous ! Les enfants n'avaient rien dit à cette nouvelle, mais ils l'entendaient si souvent dire, que Cloud était parti... Et Tifa restait seule avec eux, à continuer chaque jour avec le sourire. « Une bière ? Ça marche. Un hamburger avec frites et trois sauces différentes ? Mais bien sûr, cela prendra un peu de temps, pas trop longtemps. » Un commerce à faire tourner, ce n'était pas simple pour une femme seule, mais elle y arrivait quand même, il le fallait bien. Si elle devait baisser les bras à chaque fois que quelque chose n'allait pas, elle n'en aurait jamais fini !
— Tifa ? fit Denzel. T'es sûre que ça va ?
— T'inquiète, lui répondit-elle avec aplomb. Les autres sont allés chercher Cloud, ils ne devraient plus tarder. Tu veux que je te prépare à manger en attendant, avec Marlène ? Qu'est-ce que tu veux manger ?
— Tu ne manges pas avec nous ? dit Marlène.
— Je n'ai pas faim.
Marlène et Denzel échangèrent un regard. Elle lui prit la main. Il alla allumer le four.
— Je vais faire ma fameuse tarte à la viande !
Cette tarte, Denzel avait appris à la faire avec la vieille dame qui l'avait recueilli à la mort de ses parents. La recette contenait tout l'amour qu'il avait pour elle, tous les souvenirs qu'ils avaient partagés avant qu'elle ne meure, emportée par la vague de Géostigma. Il l'appelait sa « Tarte Des Jours Tristes Et Des Souvenirs Heureux ». Elle n'était pas bonne, vous calait le ventre en quelques bouchées et avait une apparence de vieux pneu, pourtant on ne pouvait s'empêcher d'en reprendre une part une fois la première engloutie. C'était une tarte très spéciale, la préférée de Denzel bien qu'il n'en fît que rarement, car la vieille dame lui avait aussi appris à ne pas en abuser, comme toutes les bonnes choses.
— Je vais la faire dans le grand plat, continua Denzel, comme ça il en restera pour tout le monde quand ils reviendront.
— Il faudra sans doute en faire une autre, dit Tifa. Barret et le reste du groupe arrive demain.
À cette nouvelle, les yeux de Marlène pétillèrent.
— C'est vrai ? Papa rentre à la maison ?
Les cris de joie que poussèrent les enfants firent presque oublier à Tifa la raison première du retour de Barret.

*

S'infiltrer dans l'immeuble clinquant de la Néo-Shinra avait été un jeu d'enfant pour la shinobi expérimentée qu'était Yuffie. En outre, les nouveaux employés étaient un beau ramassis d'incompétents qui omettaient de regarder en l'air dans leurs rondes et qui couraient en masse en direction du moindre bruit suspect sans s'assurer que ce n'était pas un piège. Sur le chemin, l'habitude aidant, Yuffie rafla trois matérias rares et onze communes, un paquet de gils qui se trouvait dans un coffre chichement protégé par un système de sécurité rudimentaire et une arme bizarre qui ressemblait vaguement à son fidèle shuriken. Il serait toujours temps de le faire examiner de retour à Wutai. Même si elle ne trouvait pas Cloud, elle avait au moins son compte question trésors de guerre.
— Pffu, décidément ces conduits d'aération se ressemblent tous !
Yuffie en savait quelque chose, elle qui rampait à présent au-dessus des grilles menant aux derniers étages. Encore un petit effort, et elle serait tout en haut. Son shuriken la gênait bien un peu (avec sa taille, il passait tout juste), mais avec un peu d'astuce, elle pourrait arriver au sommet sans problème. Elle n'ignorait pas que c'était là que se trouvait généralement le bureau du directeur.
— La sécurité est au top, en haut. Il doit avoir des montagnes de gils et de la matéria à s'en rendre malade !
À cette pensée, Yuffie entendit un bruit inquiétant : celui d'un homme qui vomissait tripes et boyaux. Elle se hâta vers la grille la plus proche pour voir ce qui se passait.
La pièce dans laquelle elle regarda ressemblait à un compromis entre une infirmerie et un laboratoire. Divers appareils barbares ornaient les murs ; des hommes et des femmes en blanc couraient dans tous les sens, paniqués. Au centre de l'agitation, Yuffie reconnut Tseng des Turks, dans le même état que dans lequel ils l'avaient laissé. Pourquoi ne se soignait-il pas, alors qu'il y avait des médecins partout autour de lui ? Et quel était ce masque étrange qu'il portait sur la bouche, au même titre que les médecins ?
La réponse lui vint avec le bruit de vomissement suivant. Un homme se débattait dans un lit immense aux draps souillés ; il crachait dans un bac une quantité impressionnante de liquide vert qui tachait ses mains et son visage. L'odeur âcre et corrosive du Mako sauta enfin aux narines de Yuffie.
Cet homme crachait du Mako par litres !
— Des nouvelles ? gémit l'homme entre deux soubresauts.
Tseng s'approcha prudemment. L'homme avait les cheveux gris, c'est pourquoi Yuffie l'avait prise pour un vieillard au premier abord ; mais sa voix était jeune quoique fatiguée. Il leva enfin la tête et elle put voir qu'il s'agissait de Rufus, le jeune président de la Shinra. Qu'il avait changé ! Dans les rares souvenirs de Yuffie, c'était un homme séduisant à la dégaine sûre et au regard confiant ; pas comme l'épave qui se trouvait sur ce lit souillé de Mako !
— Nous n'arrivons pas à localiser Reno ni Cloud Strife, dit Tseng, la voix étouffée par le tissu. Ils se sont... volatilisés.
— Et Carson ?
— Les analyses sur le cadavre découvert à l'extérieur ont révélé qu'il s'agissait bien de Carson Nevada. Nous continuons l'enquête.
— J'espère bien !
Il ne put continuer car alors une autre vague de nausée le tordit en deux. Tseng le laissa pour prendre l'un des médecins à l'écart. Yuffie dressa l'oreille. Rufus ne pouvait sans doute pas entendre ce qui se disait dans son état ; raison de plus pour que ce soit intéressant, n'est-ce pas ?
— Comment va-t-il ?
— Comme vous le voyez, mal. Son organisme a pour une raison inconnue rejeté le Mako qui était en lui. Il s'affaiblit très vite, même s'il refuse de le montrer.
— N'y a-t-il pas un moyen de stopper le processus ?
— S'il existe, j'aimerais bien le connaître. Êtes-vous sûr que le professeur Carson n'avait pas de journal de bord ou de documents que nous pourrions exploiter ?
— J'ai fait fouiller les moindres recoins de son fichu laboratoire, en vain. Si ça continue comme ça, Rufus va mourir.
— Ce n'est pas exclu. Néanmoins, une suggestion...
— Faites.
— Nous pourrions réitérer l'expérience de Carson. C'est risqué avec les cellules défectueuses dont nous disposons, mais...
— Pas question, le coupa Tseng.
— Mais le président...
— S'en sortira si nous arrivons à remettre la main sur Reno et sur les secrets de Carson. D'ici-là, arrangez-vous pour le maintenir en vie.
— C'est ce que nous tentons de faire depuis ce matin ! Nos équipes lui injectent du Mako en permanence, mais il ne cesse de le rejeter. Ça ne peut pas continuer indéfiniment !
— Cela continuera tant que cela sera nécessaire, vous avez compris ? dit Tseng avec une pointe de menace dans la voix.
Le médecin soupira.
— Comme vous voudrez. Je persiste à croire qu'un autre clone serait plus avisé.
— Ce n'est pas vous qui décidez de ce qui est bien ou mal. Je vous paie pour faire votre travail.
— Je sais, je sais...
— Une autre question. Qu'est-il arrivé à ses cheveux ?
— Le diable si je le sais, dit le médecin en se massant les tempes. Qu'il rejette le Mako est une chose, mais cela ne devrait pas avoir de réaction sur les pigments de ses cheveux...
Il y eut soudain un fort bruit de commotion. Rufus venait de glisser à terre, renversant le bac de Mako sur les personnes qui l'entouraient. Une femme qui avait été aspergée au visage se mit à hurler de toutes ses forces. Tseng se précipita avec le médecin pour tenter de remettre de l'ordre.
C'était le moment ou jamais de filer. Yuffie fit marche arrière à toute vitesse.
Elle en aurait des choses à raconter aux autres !

*

Zack était un brave type au caractère bien trempé et aux nerfs plus solides que le laissait penser son physique de jeune premier. Cid lui raconta ce qu'il savait en quelques mots, sur le chemin de retour. Zack l'écouta en silence, le visage grave, les lèvres pincées. Cid avait déjà appelé tout le monde : Vincent qui lui dit qu'il avait aussi un invité-surprise à ramener, Yuffie qui coupa la communication avant même de décrocher, Tifa qui était en pleine séance de cuisine avec les enfants, d'après ce qu'il avait pu entendre en fond. Tout le monde ou presque rentrait au Septième Ciel.
— Zack ! s'écria Tifa en le voyant. Tu vas bien ? Où est Cloud ?
Zack fit de nouveau la grimace.
— Je te raconterai après m'être habillé. Je commence à en avoir marre de devoir tenir ce fichu drap à chaque pas. Et j'aimerais participer à ce qui se passe sans risquer de me casser la gueule, aussi.
— Je vais te chercher des vêtements à Cloud, répondit Tifa. Ils t'iront ?
— Je pense. De toute façon, j'ai pas tellement le choix.
Tifa disparut à l'étage tandis que les enfants fixaient le nouveau venu avec des yeux ronds. Cid les salua de son éternel air bourru, souriant à Denzel qui se débattait avec un immense batteur à oeufs au moins aussi grand que lui. Marlène s'approcha doucement de Zack.
— C'est toi le petit ami d'Aerith ? demanda-t-elle d'une toute petite voix. Celui qui a sauvé Cloud ?
Décidément, cette gamine en avait dans la cervelle ! À moins que ce ne soit le résultat de tout le temps qu'elle avait passé avec Aerith ? Tifa ne cessait de répéter que Marlène était spéciale, comme Aerith. Elle ressentait des choses que d'autres n'arrivaient même pas à imaginer, elle pouvait quelquefois entendre des voix... Si Cid n'avait pas rencontré en personne Aerith et vécu en direct toutes ces aventures en rapport avec la Rivière de la Vie, il n'y aurait pas cru. Il était un gars rationnel, et qui plus est marié à une scientifique ! Toutes ces histoires de bonne femme n'étaient pas pour lui.
Histoires de bonne femme ou pas, Zack ne sembla pas s'étonner de la question de Marlène. Au contraire, il lui fit un grand sourire.
— Tu l'as bien connue, Aerith ?
Marlène hocha la tête, sans le quitter des yeux.
— Je m'en doutais. Tous ceux qui l'ont connue dans leur vie ne peuvent l'oublier si facilement. Et ils sont tous un peu plus différent qu'avant cette rencontre.
— Oui.
— Comprends rien à vos histoires, marmonna Cid.
— J'aurais aimé la connaître, dit soudain Denzel dans son coin.
Les regards se tournèrent vers lui.
— Vous n'arrêtez pas de parler d'elle, tous, tout le temps. Cloud est obsédé par le mal qu'il lui a soit-disant fait. Elle devait être quelqu'un d'extraordinaire.
— Elle l'est, dit Zack. Du moins... elle l'était.
Il baissa les yeux.
— Ce que j'aurais donné pour la revoir au moins une fois... Elle est bien morte, pas vrai ? Elle ne reviendra plus ?
— Tu ne le savais pas ? dit Marlène. Cloud t'avait vu avec elle.
À ces mots, Cid sursauta.
— Quoi ? C'est quoi cette histoire ? Cloud a vu quoi ?
— Aerith et lui. Côte à côte, qui protégeaient la Planète. Il me l'a dit.
— Il ne m'a rien dit, à moi ! s'écria Denzel.
— Parce que tu n'aurais pas compris. Tifa non plus ne le sait pas.
— Savoir quoi ?
Tifa descendit les escaliers, un tas de vêtements entre les bras. Elle les tendit à Zack.
— Tiens, ils sont lavés d'hier. Vous parliez de quoi ?
— Du fait que Zack était sans doute un zombie, dit Cid.
— Quoi ?
— Eh, je ne fais que répéter ce que la gamine a dit, moi !
Surprise et quelque peu alarmée, Tifa se tourna vers Marlène.
— De quoi parle-t-il, Marlène ?
À ce moment, la porte s'ouvrit à la volée, laissant passer Vincent qui supportait de son bras valide une jeune femme blonde inconsciente. Cid jura en reconnaissant l'une des Turks, cette Éléna qui passait son temps à disputer ses collègues mâles. Tifa se précipita pour l'aider, jetant à la face de Zack les vêtements qu'elle avait sortis.
— Vincent ? Ça va ? Qu'est-ce que tu fais avec elle ?
— Je l'ai trouvée comme ça dans Midgar, dit leur ami de sa voix glacée. Elle n'a rien. Juste une blessure à la tête. Et ça.
Il leur montra une unique plume blanche, si brillante qu'elle refléta un instant un rayon de soleil qui s'était faufilé par une fenêtre. Marlène poussa un cri de terreur et se cacha derrière Denzel.
— Jette-la ! cria-t-elle, affolée.
— Pourquoi ? demanda Cid. C'est qu'une plume !
— Une plume imprégnée de mauvaises ondes, dit Vincent. Elle a une odeur de Mako.
— Si y'avait du Mako, elle devrait pas être toute verte ?
— Cela dépend.
— De quoi ?
— De beaucoup de choses.
— Mais encore ? demanda Cid, exaspéré. C'est bien gentil de nous montrer une plume et d'amener cette femme ici, mais ça reste une plume et elle reste une Turk. Pourquoi tu l'as pas ramenée à ses petits copains ?
— Elle a repris brièvement connaissance sur le chemin. Elle a cité Reno. Plus exactement, elle a dit : « Reno, ne fais pas ça ! » et elle s'est de nouveau évanouie.
— Et alors ?
— Qu'est-ce qu'elle faisait là-bas, toute seule ? intervint Tifa. On l'avait laissé hier soir avec ses amis, non ? Et elle n'était pas là ce matin quand nous avons combattu ce monstre... Il me semble que Frankie m'avait dit qu'elle était liée à cette femme qui s'est transformée.
— Elles se ressemblaient, dit Vincent. Comme deux soeurs.
— Mais enfin, de quoi vous parlez ? hurla Cid. Je comprends pas un traître mot à cette histoire !
La porte s'ouvrit encore. Une Yuffie toute échevelée apparut sur le seuil, un large sourire triomphal sur les lèvres. La sacoche qu'elle portait sur le côté était pleine à craquer.
— Eh les gars, devinez un peu ce que je vous rapporte !
Puis, en voyant les regards médusés de tout le monde :
— Ben quoi ?

*

De toute sa courte vie, Zack n'avait jamais rencontré un groupe aussi hétéroclite en-dehors de l'armée que celui-ci.
Tifa, qui semblait être leur chef, était une femme superbe au fort tempérament qui possédait en outre un instinct maternel bien rôdé. Une fois qu'elle vit que la situation lui échappait, elle se dépêcha de faire manger les enfants et de les envoyer chez la mère d'Aerith qui habitait deux pâtés de maison plus loin, en leur demandant de ne pas lui révéler la présence de Zack avant qu'elle n'ait plus d'informations. Denzel et Marlène partirent sans un mot ; cette dernière ne cessait de jeter des regards inquiets entre Zack et la drôle de plume que Vincent avait ramené. Puis Tifa appela Soren, le docteur qui s'était occupé de Zack, pour qu'il vienne examiner la Turk blessée. Le tout en servant diverses boissons à tout le monde et en grondant la fille qui venait d'arriver. Un peu intimidé, Zack s'assit dans un coin et attendit la suite. Les vêtements de Cloud lui allaient à merveille ; la coupe lui rappelait celle de l'uniforme du SOLDAT, en plus serré et avec deux fois plus de cuir et de chaînes que dans son souvenir. Cloud avait développé de drôles de goûts en son absence.
— Même s'il s'agit de la Shinra, un vol est un vol, ne cessait de répéter Tifa. Tu m'écoutes, Yuffie ?
Cid, le vétéran, la regardait faire avec un sourire goguenard tout en savourant son verre de scotch bien serré. Il était du genre vieux baroudeur, ce type ; il avoua à Zack avoir participé à un vieux projet de conquête spatiale avant de se révolter contre la Shinra, ses anciens patrons. À présent, il s'occupait de transporter des gens sur le bel aérostat qu'il avait récolté durant la crise contre Sephiroth.
— Ça paye pas trop mal et ça me fait voir du pays, et puis je peux voir les potes quand je veux comme ça. La classe, quoi.
Côté caractère, il était tout le contraire de Vincent, le vampire au regard éteint qui disait avoir subi des expériences douteuses de Hojo. Zack pensait qu'il s'agissait là d'un motif suffisant pour s'entendre avec n'importe qui ; pourtant, à son grand regret, Vincent se montra froid et distant, un vrai glaçon.
— T'inquiète, il est toujours comme ça, dit Yuffie de l'autre côté de la table. Dans le genre emo-goth, il est le meilleur !
Elle partit d'un rire aigu qui ne troubla que Zack. Sans doute cette drôle d'équipe avait-elle l'habitude de se côtoyer malgré ce qui les opposait ; le résultat de toutes les épreuves qu'ils avaient partagées ensemble ? Zack les enviait. Ces gens avaient pu voir Aerith jusqu'à ses derniers instants, ils avaient accompli sa volonté. Lui, était mort depuis longtemps.
— Je suis vraiment mort, alors ?
— C'est ce qu'on aimerait bien savoir, dit Cid. Tous ces morts qui reviennent à la vie brusquement, ça me dérange. Tu te souviens de quoi ?
— De tout jusqu'au moment de ma mort, apparemment.
— Résumons, dit Tifa en s'installant à la dernière place, une bière à la main. Carson Nevada était un scientifique qui travaillait pour Shinra père à la recherche d'un élixir d'immortalité ou quelque chose s'en rapprochant. Il y a dix ans, sans qu'on sache comment, Rufus l'a tué. Mais il est revenu à la vie il y a deux ans, ainsi que les deux Turks à qui il avait aussi donné de l'élixir. Reno l'a caché durant tout ce temps. Il a continué ses recherches, s'est cloné pour ses expériences mais l'un de ses clones s'est enfui et s'est réfugié à Corel. C'est là que les Turks interviennent, avec l'aide de Barret et de Cloud qui se trouvait là par hasard : ils trouvent le clone, éliminent la menace et pour ne pas laisser de traces, Reno le réduit en cendres. Mais il est démasqué, on le ramène prisonnier, c'est alors qu'il boit une potion ratée qui le recouvre de Géostigma et qui tue les personnes qui se trouvaient à son étage. Cloud veut le sauver et l'emmène à la source d'Aerith avec les Turks, les deux hommes de main de Carson croient qu'ils lui veulent du mal et les attaquent avant de les amener à Carson. Carson soigne son neveu et libère ses prisonniers avec pour proposition de travailler de nouveau pour la Shinra. Dans ce même bâtiment, on trouve Zack ici-présent qui sortait d'une cuve de Mako. Zack qui devait être mort il y a quatre ans. On ramène tout le monde, nous d'un côté et les hommes de Shinra de l'autre. Puis ce matin, Gina, l'une des deux expériences de Carson, se transforme en monstre et attaque la ville. On l'arrête tandis que Cloud raccompagne Zack au bar, mais au lieu de rentrer il se dirige vers le bâtiment de la Néo-Shinra. Deux hommes tombent des derniers étages, l'un des deux étant sans doute Reno, mais on n'en est pas sûr, et l'autre étant Carson qui s'écrase au sol. Puis il y a eu une tempête de plumes blanches, Carson meurt et Reno disparaît ainsi que Cloud.
— C'est ça, dit Zack.
— Comment tu as fait pour rentrer ?
— J'ai rien fait, je me suis contenté d'errer jusqu'à ce que je croise Cid. J'ai vu Tseng, mais il n'a pas levé le petit doigt pour m'aider.
— C'est Tseng qui est derrière tout ça, j'en suis sûre ! s'écria Yuffie.
— Qu'est-ce que tu en sais ? fit Cid.
Elle ricana.
— J'y étais, figure-toi, dans leur joli immeuble. Rufus va mal. Il est en train de cracher du Mako par litres.
— Quoi ? firent en choeur ses amis.
— Et attendez, c'est pas fini ! D'après ce que j'ai entendu, ce serait un clone. En plus, il a les cheveux gris comme Sephiroth maintenant.
— Impossible, siffla Cid.
— Et Éléna ? demanda Tifa en se mordant la lèvre. Quel rapport a-t-elle avec cette histoire ?
— C'est peut-être un clone aussi ? proposa Yuffie.
— Ces histoires de clones me donnent mal à la tête, grogna Cid. Y'en a combien et qui est clone de qui ?
— Ainsi Rufus était un clone, dit Vincent. Cela ne m'étonne pas. Qu'il ait survécu au tir de l'Arme tient de l'impossible.
Zack secoua la tête.
— Quel Arme ? De quoi parlez-vous ?
— Rufus est censé être mort il y a trois ans, quand une Arme dirigée par Sephiroth a tiré sur Midgar, dit Tifa. Il se trouvait dans l'un des bâtiments qui a été atteint de plein fouet par un tir. Pourtant il est revenu il y a un an avec à peine quelques cicatrices pour prouver qu'il a souffert de cette attaque.
— Les Armes... Ce sont bien ces créatures lancées par la Planète pour la protéger ? Sephiroth s'en est donc emparé ? Et il s'en est servi pour tuer tout le monde ?
— Tu as été témoin de sa folie à Nibelheim, dit Vincent. Tu as pu voir de quoi il était capable.
— C'est fou. Il s'est passé tellement de choses en mon absence ! Et pourquoi je suis en vie ?
— Moi je dis que c'est un clone, dit Yuffie.
Zack éclata d'un rire nerveux, puis se resservit une pleine rasade de scotch qu'il avala en une seule gorgée.
— C'est pas impossible après toutes ces révélations. Et Cloud ? Qu'est-ce qu'il a ? Il était bizarre juste avant que je le perde. Comme s'il avait perdu le contrôle et qu'on le poussait vers la Néo-Shinra.
— Il était comme ça avec Sephiroth, dit Cid. Tu te souviens, Tifa, quand il a remis la matéria noire à ce taré ?
— Je n'y crois pas. Il m'avait affirmé qu'il était guéri !
— Et s'il n'en savait rien ? Si ça se trouve, quelqu'un a repris le contrôle de son esprit et... enfin je sais pas. Il était pas bizarre, ces derniers temps ?
Vincent jeta un coup d'oeil en direction d'Éléna qui dormait dans un lit de fortune formé d'une table et de quelques couvertures. Elle paraissait sereine.
— Il était obsédé par Reno des Turks.
— C'est faux, protesta Tifa.
— Plus que d'habitude, en tout cas. Je l'ai senti.
— N'importe quoi !
Tifa se leva précipitamment en renversant sa chaise. Sous les regards médusés de ses amis, elle sortit une paire de gants en cuir d'une étagère, les enfila et fit craquer les jointures de ses poings.
— On va leur rendre une petite visite, à la Shinra. Je peux vous assurer que mourant ou pas, ce satané Rufus va nous donner des explications, c'est moi qui vous le dit.
— Du calme, dit Vincent. Nous devrions attendre.
— Attendre quoi ?
— L'arrivée des autres. Le médecin qui doit s'occuper d'Éléna. Et il y a toujours cette histoire de plume.
Il montra la plume blanche qu'il avait mise bien en évidence au centre de la table.
— C'est qu'une plume, répéta Cid.
— Ouaip, dit Zack. Et moi je suis juste un type ressuscité des morts au milieu de tout un tas de coïncidences bizarres. Pas de quoi s'en faire.
Cid fit la grimace.
— Ok, j'ai compris. Je vais aller rappeler les autres pour voir où ils se trouvent et leur dire de se grouiller. J'espère seulement qu'on aura pas un autre trio de Sephiroth miniatures sur les pattes...
— Quoi ?
— Je t'expliquerai, dit Yuffie.

*

La voix d'Aerith se faisait de plus en plus faible à mesure que l'odeur de vent et de fleurs l'emportait. Allongé au milieu des fleurs, Cloud respirait doucement, les yeux dans le vague. Quelques pas, sur le sol : quelqu'un approchait. Il n'avait pas assez de forces pour tourner la tête et voir qui c'était. Cette personne s'arrêta à quelques centimètres de sa tête. Cloud ne la voyait pas, car la lumière dans son dos était trop forte. Un costume noir. De longs cheveux gris flottant au vent. Et des yeux verts, si brillants qu'ils éclipsaient presque la lumière.
— Sephiroth ?
— Pas si fou, blondinet, fit une voix joviale qu'il eut du mal à reconnaître.
L'homme s'allongea contre lui, tête contre épaule, visage contre cou. L'odeur de fleurs était partout.
— On est bien, là, non ? On pourrait rester comme ça pour toujours.
— Aerith...
— Ouais, sa voix porte pas ici. C'est cool, non ? Personne pour nous enquiquiner. On peut dormir tant qu'on veut. Tu peux oublier tes problèmes. Il te suffit de dormir. Tu verras, je m'occuperai de toi, Cloud.
Cloud ferma les yeux.
 
 
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