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Le Chemin de Traverse.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
17 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 11     Les chapitres     75 Reviews    
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Slug and Jiggers, apothicaires.

Le Chemin de Traverse.

Auteur : haniPyanfar.

Chapitre 11 : Slug and Jiggers, apothicaires.

L'échoppe était sombre, encombrée et surtout malodorante. Posés un peu partout, sur le sol ou sur des planches basses, des tonnelets ouverts exhalaient chacun des émanations puissantes. Un aveugle aurait facilement distingué les effluves fétides du foie de dragon, les remugles de la bile de tatou et les fragrances épicées du pus de bubobulb.

De temps en temps, une senteur agréable vous chatouillait le nez, parfum de fleurs séchées ou de racines odoriférantes, arôme délicat du jojoba ou du miellat de puceron, odeur de bois de santal ou d'ylang-ylang. On s'y habituait au bout de quelques jours. Le nez faisait vite la différence entre les fumets à respirer et les puanteurs à honnir.

Les murs de la boutique était lambrissé de bois sombre et recouverts d'étagères. Là, s'alignaient des centaines de pots de terre ou de bocaux de verre. Plumes multicolores, poils divers, écailles ou coquilles, crochets de serpent, épines de porc-épic, serres de rapaces, queues de rat ... tout était classé, rangé, étiqueté, prêt à être vendu au poids ou à l'unité.

Tout un côté de l'échoppe était consacré aux plantes médicinales, moldues ou magiques. La fleur de camomille voisinait avec le bourgeon de cuprédon et la racine de mandragore avec la feuille de menthe poivrée. On y trouvait aussi les champignons, chapeaux de coprins, pied de lactaires ou spores de lycoperdons. Tout bon sorcier savait utiliser les ingrédients simples de la pharmacopée de base.

La boutique était le domaine de Phyllidia Jiggers, une sorcière rondelette et pourtant vive comme un serpent, ayant l'œil à tout derrière ses lunettes en demi-lune, jouant avec dextérité de sa baguette magique pour attirer devant elle l'ingrédient demandé par le client. Sa voix haut perché dominait le brouhaha du magasin et elle n'hésitait pas à réprimander vertement ceux qui laissaient traîner leurs mains sur ses précieuses marchandises.

Son frère jumeau Phylloxène était son exact opposé. Long et mince, nonchalant, il avait l'habitude de se reposer sur sa sœur pour toute décision à prendre et ne s'occupait que de ses chères potions. C'était un Maître renommé, comme son défunt ami Severus Snape . Ils avaient fait partie tous les trois de la même promotion de Serpentards à Poudlard.

Dans l'arrière salle de la boutique, il disposait d'une officine parfaitement équipée en chaudrons, cornues, balances et ustensiles divers. Trois feux magiques étaient reliés à la cheminée et une grande table rectangulaire carrelée, toujours d'une propreté parfaite, accueillait les ingrédients nécessaires à la fabrication des potions, onguents et élixirs.

Certaines préparations courantes étaient directement en vente au magasin : l' Aiguise-méninges pour les étudiants, la décoction contre le hoquet ou la Pimentine par exemple. Mais le Poussos, le philtre de sommeil sans rêves ou la « Tue-loup » pour les jours de pleine lune ne se fabriquaient que sur commande et il fallait une autorisation spéciale du Ministère pour le Veritaserum, l' Amortensia et surtout le Polynectar.

Draco était l'apprenti assistant de Phylloxène depuis cinq jours. Il arrivait sur place une heure avant l'ouverture, il collectait les ingrédients nécessaires dans les rayons, puis il pesait, triait, comptait, coupait, râpait selon les indications de son patron. Le travail lui plaisait. Il avait toujours aimé les cours de potions avec le professeur Snape, un peu moins avec Horace Slughorn qui lui préférait nettement Potter.

Ce matin-là, il était absorbé par une tâche peu commune. Il avait devant lui une fine tresse de poils de licorne. Il devait vérifier les crins un à un, les couper à une longueur précise avec des petits ciseaux en or et les aligner sur un carré de soie noire. Ollivander en avait besoin pour une commande de baguettes magiques.

C'était la première fois que Draco en voyait d'aussi beaux. La licorne qui les avait fournis devait être jeune. Elle était sans doute décédée accidentellement. En effet, il était interdit de tuer ces magnifiques animaux magiques. On ne prélevait les poils de la queue et de la crinière, la longue corne et les sabots que sur des bêtes déjà mortes. Et chacun de ces ingrédients valait une petite fortune.

Tout en travaillant avec application, Draco réfléchissait. Il n'avait pas reçu de message de sa mère, il n'avait aucune réponse à sa lettre au Président de la Haute Cour de Justice et il n'avait pas revu Potter. Enfin, les jours passaient et les nouvelles arriveraient sans doute bientôt. Il fallait y croire mais c'était dur. Il était bien décidé à faire libérer sa mère même si pour ça, il devait retourner à Azkaban.

Son emploi chez Slug and Jiggers était précaire, il le savait. La personne qu'il remplaçait était en voyage pour effectuer différents achats. C'était l'associé des apothicaires et il se chargeait de l'import export. Draco ne savait pas combien de temps durerait son absence. Et c'était la première fois que sa baguette magique lui manquait autant. Il ne pouvait même pas allumer lui-même les feux magiques ! Heureusement que son patron, en bon Serpentard, lui facilitait les choses !

Il aurait voulu au moins connaître la durée de sa peine pour avoir un espoir, un but. La solitude commençait à lui peser. Même Potter aurait été le bienvenu. Mais le Griffondor l'avait laissé tomber. Ce qui lui manquait pour tromper son désenchantement, c'était un bel affrontement, comme autrefois, avec en prime une bonne poussée d'adrénaline.

Il était tôt. La boutique était encore fermée. Phyllidia parlait avec son frère dans le bureau toujours fermé à clé du Maître des potions. Mais la discussion semblait houleuse et la voix de la femme était perçante. Malgré lui, Draco percevait une partie de la conversation. Il hésita à sortir de la pièce mais finalement il ne bougea pas.

« ... Il n'en est pas question ! ... Ce n'est pas parce qu'ils sont jumeaux ... Il n'avait qu'à faire semblant, comme son frère ... un sombre imbécile ... Non, Phyll, c'est contraire à tous nos principes ... du sang sur les mains ... des Moldus et alors ? ... Josas oui, Jonas non, c'est clair ? ... Il n'a qu'à s'adresser aux autres ... Qu'ils aillent au diable, tous les deux ! ... Et lui, quand te décideras-tu à lui parler ? ... »

La porte du bureau s'ouvrit brusquement et Phyllidia sortit dans un grand envol de robe verte. Elle passa devant Draco sans faire mine de le voir et entra dans la partie boutique. C'était l'heure de l'ouverture. Son frère apparut sans se presser au seuil de son bureau.

Avant qu'il ne referme la porte restée grande ouverte, Draco eut le temps d'apercevoir dans un coin, un chaudron .de cuivre qui bouillonnait sur un petit feu magique. Ainsi, son patron préparait des potions en cachette. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? De toute façon, ça n'avait pas d'importance, ce n'était pas ses affaires. Il décida d'oublier ce qu'il avait vu et entendu.

« Ah, Draco, lui dit Phylloxène, parfaits, vos crins de licorne ! Excellent travail. Tout à l'heure, quand vous retournerez au magasin, pensez à prendre une mesure de poudre, mais de bicorne cette fois, vous savez, celle qui est rangée dans la petite vitrine fermée à clé. J'en ai besoin pour une expérience.

--A vos ordres, Monsieur, répondit poliment le jeune homme.

De la précieuse poudre de bicorne ? Si rare et si chère ? A quoi pouvait-elle bien servir ? A un élixir anti-vieillissement ? A un onguent de régénération ? A une solution de force ? Elle était censée provoquer un changement d'apparence. Ah ! Sans doute du Polynectar, commandé par le Ministère. Les Aurors en utilisaient pour ne pas se faire repérer quand ils traquaient des Mangemorts en fuite.

Draco termina son minutieux découpage, sélectionna treize pétales de rose pourpre sans défaut, râpa sept fèves trois quart de bourboules, compta cent onze yeux de scarabée ... enfin il passa une matinée active très ordinaire. Il avait décidé de passer au Chaudron au moment de la pause déjeuner, au cas où il aurait reçu – enfin - du courrier. Et bien lui en prit.

« Deux hiboux sont arrivés dans la matinée, lui dit Harriett tout sourire. Ils n'ont pas voulu me laisser leurs messages. Ils vous attendent dans votre chambre. »

Juste le temps de répondre un merci joyeux et le jeune homme montait les escaliers quatre à quatre. Les deux oiseaux s'étaient posés sur son bureau. Un gris portant à la patte la bague des Aurors et un marron avec au cou la médaille de la Justice Magique. Enfin, des réponses à ses lettres ! Draco détacha les messages et laissant les hiboux grignoter les restes de son sandwich, il déroula le premier parchemin.

« Le Directeur d'Azkaban à Monsieur Dawlish, chef des Aurors.

Veuillez transmettre à Monsieur Draco Malfoy le message ci-joint qui a été dûment contrôlé par mes soins. La situation exceptionnelle de la prisonnière Malfoy justifie qu'on fasse une entorse à la loi de temps à autre. Salutations confraternelles. Gidéon Slamander. »

« La situation exceptionnelle de ma mère ? Qu'est-ce que ça veut dire ? » En toute hâte, Draco ouvrit le parchemin joint.

« Mon cher fils. J'ai été très heureuse d'avoir de vos nouvelles. Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais bien. Prenez surtout soin de vous, ne faites pas d'imprudences. Je vous embrasse tendrement. Votre mère, Narcissa Malfoy. »

« C'est court et ça n'explique pas grand chose. Mais je reconnais l'écriture soignée de mère. Sa main ne tremble pas. C'est bon signe. Merlin ! Que ces quelques mots me font donc plaisir ! ...

Draco ouvrit un tiroir et en sortit la photo de Narcissa dans le petit cadre d'argent. Il caressa du doigt le beau visage puis il posa côte à côte la lettre et l'image souriante sur son bureau. Maman, soupira-t-il ... Voyons l'autre message ... »

« Le Président de la Haute Cour de la Justice Magique à Monsieur Malfoy fils.

Votre requête concernant votre mère a été refusée. Mais, considérant les circonstances, la Commission des Grâces du Jury a décidé de ramener la durée d'emprisonnement de la prisonnière Malfoy à deux ans, période pendant laquelle vous êtes vous-même assigné à résidence sur le Chemin de Traverse avec obligation d'y travailler.

Nous vous rappelons que tout comportement déviant sera sanctionné. Nous avons passé l'éponge sur votre escapade à Sainte Mangouste mais aucune récidive ne sera tolérée. Si cela devait se produire, la grâce exceptionnelle dont bénéficie la condamnée Malfoy serait définitivement annulée. Veuillez en prendre bonne note et vous conformer strictement à vos obligations. Pour le Président, le secrétaire N. Smith. »

« Refusée, la libération de ma mère est refusée ! Salauds de Jurés ! Ah, elle est belle la Justice Magique ! Et la cote du Saint Sauveur de l' Humanité est vraiment en baisse ! Putain ! Deux ans à Azkaban ! Pourvu qu'elle tienne le coup ! Pourvu que les Détraqueurs la laissent tranquille !

Je devrais peut-être faire un bêtise pour la rejoindre ? Non, c'est inutile ! Les femmes ne sont pas enfermées dans les cachots d'en bas et heureusement ! De toute façon, je ne pourrais pas la voir. Maudit soit mon père qui l'a forcée à recevoir la Marque !

Et maudit sois-tu, Draco Malfoy avec tes airs supérieurs et ton obsession du Sang Pur ! Vois où ça t'a mené ! Saloperie de guerre ! Et saleté de Potter ! Tu n'as pas dû insister lourdement auprès du Ministre ! D'ailleurs, personne ne te prend plus au sérieux depuis ton suicide raté ! Tu n'es qu'une pauvre loque ! Ne te pointe pas devant moi sinon, magie ou pas, je te fous mon poing dans la gueule ! ... »

Quand Draco repartit à son travail, il broyait du noir et ruminait sa colère. Mais il se concentra résolument sur les instructions de son patron et l'après-midi passa, lentement. Il était presque l'heure de partir quand Phylloxène se racla la gorge d'un air gêné et s'adressa à lui d'une voix hésitante :

«Hm ... Hm ... Draco ... Puis-je vous poser une question ? ... Etes-vous vraiment obligé de rester sur le Chemin de Traverse ? ... N'avez-vous jamais pensé à aller ailleurs ? Dans un autre pays ? ;;; Ou même chez les Moldus ? ... Si on vous aidait un peu bien sûr ...»

Et soudain, la lumière se fit dans l'esprit du jeune homme. La fameuse filière d'évasion dont parlaient les Aurors existait bel et bien. Elle passait par la boutique des apothicaires. Des Serpentards ... œuvrant pour mettre à l'abri d'autres Serpentards ... ceux qui n'avaient pas de sang sur les mains ...

Josas et Jonas ! Les jumeaux Jugson ! Trente ans, des montagnes de muscles et des cerveaux de Veracrasses ! Draco les avait vus quelquefois dans l'entourage de Lord Voldemort mais il ne leur avait jamais adressé la parole. C'étaient des Mangemorts de base, incultes, obtus, vulgaires. Ils étaient d'ailleurs de tous les coups foireux.

Ainsi, l'un d'eux avait tué des Moldus ! Jonas bien sûr, le plus con des deux, le plus vantard aussi, qui essayait toujours de se faire bien voir du Seigneur des Ténèbres ! Et Phyllidia Jiggers, fidèle à ses principes, refusait de l'aider à s'évader ...

Phylloxène semblait plus accommodant. Le fait que les Jugson soient jumeaux le perturbait. Il savait que dans ces couples particuliers, il y avait souvent un dominant et un dominé, surtout dans le cas de vrais jumeaux comme ces deux-là. Ainsi la conversation du matin portait sur eux. Draco n'avait pas tout de suite fait le rapprochement ... Il se reprit et répondit à son patron avec un temps de retard :

« J'y ai pensé, bien sûr, Monsieur. Mais comme vous le savez, ma mère est à ... Azkaban et je ne peux partir sans elle ... Je suis son garant en quelque sorte ...

--Oh ! ... Je comprends ... C'est comme ça qu'ils vous tiennent ... Voyez-vous, Draco, il m'arrive de désespérer du monde magique. Je croyais sincèrement que la fin de la guerre nous ouvrirait une ère de paix et de bonheur. Elle se fait attendre. Tous ces vieux Griffondors et ces jeunes Serdaigles qui nous dirigent sont confits dans leurs certitudes et leurs soi-disant bons sentiments. Et les Pouffsouffles se contentent de laisser faire ...

« Tout à fait d'accord avec vous, songeait Draco avec amertume.»

... Si seulement les Serpentards osaient relever un peu la tête, continuait Phylloxène qui semblait lancé sur des réflexions souvent faites. Nous pourrions réconcilier les extrêmes ! Nous avons toujours su ruser, tempérer, accommoder les choses ! Nous sommes lucides, nous savons gouverner et contrairement à ce que les autres pensent, nous ne nous étions pas tous ralliés à Vous-savez-qui ... je veux dire à Lord Voldemort, je n'ai pas encore l'habitude ...

« Non, il fallait être borné comme mon père pour suivre aveuglément le Maître des Ténèbres ... »

... Je ne dis pas ça pour vous, Draco. Vous étiez trop jeune et vous avez simplement suivi le chemin tracé par vos parents. Mais maintenant que vous pourriez changer, on ne vous en donne pas la possibilité. C'est pour celà que je vous ai fait cette proposition. Bien sûr, je comprends vos raisons et j'admire votre courage.

-- Je vous remercie de votre générosité, Monsieur. Croyez bien que si je pouvais ... Puis-je vous poser une question ?

--Faites, mon jeune ami, faites !

--Si j'ai bien compris, vous aidez les gens qui veulent quitter le pays à ... réaliser leur souhait ?

--Dans la mesure du possible, oui.

--Avez-vous eu affaire récemment à de jeunes Serpentards ?

--Vos camarades de promotion ? Oui, bien sûr. Mademoiselle Parkinson est partie rejoindre Monsieur Nott il y a cinq jours, en compagnie de Parsifal Slug, notre associé. Ils sont bien arrivés à destination, je vous rassure. Nous avions envisagé la même chose pour vous au prochain voyage de réapprovisionnement mais cela peut attendre. Il y a malheureusement d'autres candidats. Recherchés simplement parce qu'ils sont soupçonnés de sympathie avec des Mangemorts. Quelle pitié !

--Et Grégory Goyle, avez-vous de ses nouvelles ?

--Non. Il a tué un Moldu pendant la guerre, un peu par accident, un peu par bêtise. Il a dû s'adresser aux autres.

--Il y a une autre filière ?

--Oui mais chut ! J'ai déjà trop parlé. Vous gardez sur ce sujet un secret absolu, n'est-ce pas ? Surtout ne dites rien à Phyllidia. Elle me tuerait !

--Vous pouvez me faire confiance, Monsieur. J'engage là-dessus ma parole de Malfoy, enfin la parole de Draco, fils de Narcissa. Le nom des Malfoy ...

--Oui, hélas ! Il faudra du temps ...

-- -- -- -- --

Harry avait eu de la chance. Il avait trouvé dans le Londres moldu un appartement idéal pour un jeune sorcier ayant besoin de calme et de discrétion. Au dernier étage d'un immeuble cossu dans une rue tranquille. Avec une terrasse abritée par une haie d'arbustes assez hauts pour qu'on puisse y transplaner sans se faire remarquer et où les hiboux porteurs de courrier pourraient se poser en toute sécurité. Une demeure parfaite, sous les toits, juste en face du ciel..

L'intérieur comportait une kitchenette, une grande pièce claire ouvrant sur la terrasse, deux chambres séparées par une salle de bain et une petite entrée. Les murs et le plafond en pente étaient refaits à neuf, le sol était recouvert d'un plancher de bois clair. Il y avait tout le confort moldu et les appareils ménagers étaient déjà installés. Une véritable aubaine !

Harry avait eu beaucoup de démarches à faire, en particulier pour changer une partie de sa fortune sorcière en monnaie anglaise. Mais les gobelins de Gringotts avaient l'habitude de ces transactions. L'acte d'achat était enregistré et le jeune homme courait les magasins de meubles pour constituer un décor à son goût. Heureusement que l'immeuble disposait d'un ascenseur, qu'il avait deux amis pour l'aider et qu'une discrète touche de magie aidait bien !

Mais Harry n'avait pas oublié sa conversation avec Malfoy. Il avait pris rendez-vous auprès du Ministre et avait plaidé la cause de Narcissa Malfoy avec fougue. Kingsley Shacklebolt avait été heureux de le voir aussi en forme après sa dépression. Il avait promis de faire son possible, dans la mesure de ses moyens.

Il rencontrait beaucoup de résistance de la part des anciens employés du Ministère. Mais il commençait à placer ses propres pions aux postes stratégiques. Bientôt, il pourrait entamer les réformes profondes dont le monde magique avait besoin. Arthur Weasley allait quitter son minable petit bureau pour devenir un de ses adjoints et son fils Percy, qui connaissait bien les rouages administratifs, serait d'un grand secours. Les changements se feraient en douceur, avec le temps.

-- -- -- -- --

Ce soir-là, Harry apportait à Draco une nouvelle qui n'allait pas lui plaire. Il arriva au Chaudron juste au moment où le jeune Serpentard attaquait son dessert, une belle part de tarte aux pommes. Tenté, le Griffondor demanda la même chose à Harriett et s'installa à table sous le regard froid de Draco. L'arrivée de deux verres de cognac « offerts par la maison » ne le dérida pas. Harry se décida à parler.

« J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t'annoncer. Par quoi je commence ?

Draco connaissait déjà la mauvaise mais il voulait laisser Harry s'empêtrer dans des explications vaseuses.

--Celle qui te fait le plus plaisir. La mauvaise, je présume ?

--Ne prends pas tes grands airs, Malfoy. Shacklebolt et moi, on a fait ce qu'on a pu. Le problème ne vient pas de nous.

--Et d'où peut-il bien venir ? Les voyages pour Azkaban ne comportent qu'un billet aller ? Pas de retour possible ?

--Il faudrait déjà que le voyageur soit d'accord pour revenir !

--Qui voudrait rester en enfer au lieu de regagner le monde des vivants ?

--Ta mère, Malfoy. Elle refuse de quitter Azkaban.

--QUOI ?

--Tu as bien entendu. Shacklebolt a reçu une lettre du Directeur de la prison. Narcissa Malfoy refuse sa libération sans conditions et désire rester à Azkaban. Tu veux savoir pourquoi ?

--A cause de moi ?

--Non, Malfoy. C'est beaucoup plus étrange. Elle ne veut pas abandonner ton père. Tu sais dans quel état se trouvent ceux qui ont reçu le baiser du Détraqueur. Sans âme, ils sont à peu près aussi éveillés que des légumes. Ton père a beau être un salaud fini, ta mère le soigne et s'occupe de lui. Elle le maintient en vie. Elle et la femme de Mulciber font là-bas l'admiration de tous. Enfin, certains disent qu'elles sont folles.

« ... ta folle de mère et ton gâteux de père ... les paroles des Aurors ... »

--Potter ! C'est impossible ! Tu n'as aucune idée de ce que sont les cachots d'Azkaban ! Avec les Détraqueurs qui rôdent ! Elle va réellement perdre la raison ! J'ai reçu une lettre de la Haute Cour de Justice ! Elle en a encore pour deux ans ! Elle n'y survivra pas !

--Calme-toi, Malfoy ! La bonne nouvelle, c'est que dès que ton père sera mort, elle sera libre. Shacklebolt s'y est engagé. Ton père est très bas et ne compte pas sur moi pour le plaindre. Dans quelques semaines, il passera l'arme à gauche. Ta mère quittera Azkaban discrètement et ta peine se terminera également puisqu'elle est liée à la sienne.

--Je dois espérer la mort de mon père pour revoir ma mère ? Sa deuxième mort puisque son supplice l'a déjà fait mourir une fois ? Mais qu'est-ce que tu crois, Potter ? Qu'est-ce que vous imaginez, tous ? Que je vais sauter de joie en apprenant la nouvelle ? C'EST MON PERE ! C'est lui qui a fait de moi ce que je suis ! Il a toujours été mon modèle ! Je le respecte et je l'aime ! Je suis fier d'être son fils !

--Tu es fier aussi de ce qu'il a fait pendant la guerre, des tortures, des crimes, des trahisons ?

--Non, je suis fier de l'homme qu'il était avant. Même si je ne partage plus ses idées sur la supériorité des Sangs Purs, je lui suis reconnaissant de m'avoir appris à faire face à toutes les situations, à me montrer digne en toutes circonstances .... à ne pas manger de la tarte avec gloutonnerie par exemple !

Draco regardait d'un air mi amusé, mi dégoûté, Harry qui avait fini sa part en la tenant dans sa main et qui maintenant piochait les dernières miettes et léchaient le bout de ses doigts avec gourmandise. Il n'y avait là rien d'érotique à ses yeux, juste le geste instinctif et inconvenant d'un enfant mal élevé. Le Griffondor, vexé, répliqua en rougissant :

--Si tu avais dû manger des restants de tarte en cachette, au risque de te faire enfermer pour trois jours dans un placard, tu aurais pris toi aussi des mauvaises habitudes, Malfoy. Bon, je t'ai expliqué au mieux la situation. Je vais te laisser finir ton repas tranquille, sans que ma présence te chagrine.

--Attends ! Ne pars pas si vite ! J'ai un service à te demander... rien de compliqué ou d'illicite, je te rassure ... Tiens, en échange, je vais t'apprendre à déguster ton cognac dans les règles de l'art.

--Ce n'est qu'un alcool fort comme les autres ! Je n'en bois pas d'habitude, ça brûle la gorge, c'est tout !

--Tu blasphèmes, Potter ! On n'avale pas une si bonne boisson cul sec, comme le whisky Purfeu. Tom nous l'a servi dans un verre ballon, ce n'est pas pour rien, il s'y connaît. D'abord, tu le regardes par transparence ... tu admires sa robe ambrée ... tu le fais tourner au fond du verre ... tu le chauffes un peu dans ta main. Ensuite, tu humes son parfum et seulement après, alors que ton nez est déjà enchanté par son arôme, tu en avales une petite gorgée ...

« Mais c'est qu'il est mignon, le Potter, en train de déguster son cognac, avec ses yeux fermés ... On dirait un enfant qui rêve ... Je me suis trompé sur son compte. Il tient ses promesses. Il a vraiment essayé d'aider ma mère. Je devrais lui en être reconnaissant ... Hé là ! Pas si vite ! Il a juste voulu soulager sa conscience ! Le Saint Sauveur ! Qui a une dette envers une épouse et une mère de Mangemorts portant elle-même la Marque ! Ah ! C'est trop drôle ! »

-- ... Alors, qu'est-ce que tu en dis ?

--Que ta leçon est excellente, Malfoy. Si tu en as d'autres du même genre, je ne dirai pas non ! Alors, ce service ?

--Je voudrais que tu m'accompagnes dans ma chambre ... non, Potter, pas de pensées inavouables ! Il y a là-haut un ami à toi qui veut te voir. La dernière fois, il m'a fait une scène parce que tu étais parti trop vite et il a boudé pendant deux jours. Alors, cette fois, je te tiens, je t'invite. J'occupe la chambre où tu as, paraît-il, dormi il y a quelques années. Une chambre avec au mur ton ami, un miroir magique. Grâce à lui, j'en ai appris de belles sur ton compte !

Et Harry, pour plusieurs différentes raisons, se mit à rougir jusqu'aux oreilles.

.

A suivre.

Le cognac, comme toute bonne chose, est à consommer avec modération.

 

 

 

 

 
 
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