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Le Chemin de Traverse.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
17 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 16     Les chapitres     75 Reviews    
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Etreintes.

Le Chemin de Traverse.

Auteur : haniPyanfar

Ce chapitre est nettement plus long que les autres. .Il est posté avec un peu d'avance pour vous donner le temps de le lire. Vous m'en auriez voulu si je l'avais coupé en deux.

Attention ! Le rating de cette fic est T+ ce qui sous-entend une scène explicite de sexe entre les deux héros. Que Madame Rowling détourne pudiquement les yeux et me pardonne ! Les hormones, voyez-vous ...

Petite page de pub : Si vous aimez les belles histoires, allez lire "L'étoile du berger" par artemis. C'est une fic complète en trois chapitres qui raconte les six années de Colin Crivey à Poudlard. C'est frais, c'est émouvant, c'est original. Personnellement, j'adore.

 

Chapitre 16 : Etreintes

Mars se terminait. Sur le chemin de Traverse, le printemps annonçait son arrivée imminente. Dans les vitrines du Fond de la Malle et de Madame Guipure, les vêtements se faisaient plus légers, les couleurs plus claires. Au Paradis du Quidditch, le nouveau balai de haute compétition, l'Ultimas, attirait des regards émerveillés et envieux. Les trois elfes de WizzHard Books osaient sortir seuls et découvraient le monde. La paix était revenue, le monde sorcier oubliait les épreuves.

Kingsley Shacklebolt avait imposé plusieurs de ses réformes au Ministère et il était question de libérer d'Azkaban les épouses de Mangemorts qui n'avaient pas grand chose à se reprocher. Hortensia Mulciber serait sans doute la première à bénéficier d'une grâce. Depuis l'accident de Narcissa Malfoy, les Détraqueurs ne sortaient pratiquement plus de leur cachot souterrain. Gidéon Slamander dirigeait la prison d'une main ferme mais sans rigueur excessive.

-- -- -- -- -- --

Draco Malfoy marchait tranquillement sur le Chemin de Traverse. Il pouvait maintenant parcourir toute la rue sans que quiconque lui prête attention. Il n'avait plus besoin de se cacher sous le capuchon de sa cape et ses cheveux blonds brillaient légèrement sous le timide soleil. Il se rendait à la banque et il salua au passage monsieur Romulus, de la Ménagerie Magique, qui allait au Chaudron retrouver pour une heure ses amis commerçants.

Phylloxène Slug prenait le frais sur le pas de la porte avant de regagner son officine. Il devrait bientôt préparer de la pimentine contre les rhumes de printemps et les premières allergies au pollen. Il s'entretint quelques instants avec son ancien assistant. Il avait été enchanté d'apprendre que Draco réussissait très bien dans la glace et la pâtisserie. Un bon métier, disait-il, pas si facile qu'on croit mais agréable.

Draco était d'accord. Florian Fortarôme l'estimait beaucoup et le laissait même consulter son fameux carnet noir rempli de recettes secrètes. De temps en temps, le jeune homme tombait sur une page couverte de signes étranges. Son patron lui avait dit en bafouillant un peu que cela n'avait rien à voir avec les glaces. Le jeune homme en avait déduit que c'était pour connaître ces formules que Voldemort avait fait enlever le vieux sorcier.

Mais celui-ci était très discret sur son passé. Avait-il été agent d'une puissance étrangère ou entretenait-il des relations particulières avec une société secrète ? Les symboles représentés le laissaient supposer. Mais tout ça, c'était de l'histoire ancienne ! Maintenant, Florian pensait à sa retraite et il enseignait l'italien à son employé en vue de son départ pour la Toscane.

Draco entra dans la banque et personne ne leva les yeux sur son passage. C'était un bon client, surtout depuis que le chef des gobelins l'avait fait venir dans son bureau après la mort de ses parents. Et ce jour-là, le jeune homme avait appris une excellente nouvelle. Il avait un héritage ! La dot de sa mère, au nom de Narcissa Black, lui revenait de droit.

Il avait alors compris pourquoi on lui avait conseillé de changer de nom quand il avait voulu ouvrir un compte. La Justice Magique n'était pas la bienvenue à Gringotts. Pas question pour les gens du Ministère de venir fourrer leurs vilains nez dans les registres et les coffres de la banque sorcière ! Et Draco Black pouvait sans problème apprendre avec plaisir qu'un peu plus de cinquante mille gallions n'attendaient que lui au numéro 392 d'une galerie souterraine.

« Nous vous conseillons de ne rien faire et de ne rien dire à propos de cet argent, lui avait dit le chef des gobelins. Les Aurors sont soupçonneux. Vous êtes encore sous surveillance. Laissez passer le temps. N'envisagez-vous pas de partir à l'étranger ? Nous avons des succursales dans la plupart des capitales du monde. Le transfert d'argent sorcier et sa conversion en monnaie moldue ne nous posent aucun problème ... »

Les gobelins avaient des espions partout et ils étaient au courant de tout ce qui se passait dans le monde. Mais Draco était d'accord avec eux. Pas question de révéler sa soudaine bonne fortune ! Il avait continué à travailler comme avant et il pensait acheter sa nouvelle baguette magique en Italie. Pour le moment, il n'en avait pas vraiment besoin. Sauf s'il voulait aller sur la tombe de ses parents.

Il cherchait une solution à ce problème quand un matin, une chouette de la Poste sorcière, Marilyn, la harfang des neiges qu'il aimait bien, lui apporta un message. Un message de quelqu'un à qui il pensait de temps en temps ... enfin souvent ... Un message de Harry Potter.

-- -- -- -- -- --

Ils ne s'étaient pas rencontrés depuis la mort de Narcissa Malfoy. Ils s'étaient juste aperçus de loin une ou deux fois sur le Chemin de Traverse. En fait, Harry passait beaucoup de temps du côté moldu de Londres. Il répétait avec le Grand Darius son nouveau spectacle.

Le magicien avait décidé de donner sa chance à son jeune assistant. Il avait été étonné par certains tours que Harry connaissait. Et quand le jeune homme lui avait montré le fameux livre trouvé dans la bibliothèque des Black, il avait été stupéfait.

« Mais vous possédez là un véritable trésor ! lui avait-il dit. Cet ouvrage est introuvable depuis cinquante ans au moins. Beaucoup de mes collègues donneraient cher rien que pour le consulter une fois. Regardez sa date d'émission : 1890 ! Beaucoup de ces « trucs » se sont perdus au fil du temps. Je comprends pourquoi vous êtes si habile ! Enfin le livre n'est rien quand on n'a pas « la main » qui va avec ! Et vous l'avez, mon jeune ami ! Vous l'avez ! »

En effet, Harry progressait très vite. Quand il réalisait certains de ses tours, il avait l'impression que ses mains agissaient toutes seules. Lui qui autrefois était si malhabile, il se découvrait des dons insoupçonnés. Il en était heureux et fier. Décidément, le métier de magicien moldu lui plaisait de plus en plus. Même s'il demandait des efforts constants et une attention sans faille.

Le Grand Darius, qui s'appelait en fait tout simplement John Smith, ignorait que Harry était sorcier. Le jeune homme n'avait jamais utilisé ses pouvoirs devant lui. Il n'en éprouvait pas le besoin. Il séparait soigneusement son ancienne et sa nouvelle vie. Il avait vécu comme un Moldu pendant dix ans chez les Dursley et il avait passé sept ans à Poudlard. Il était aussi à l'aise dans les deux mondes.

Le moment du départ pour le Canada approchait et une pensée pernicieuse le taraudait. Aidé de ses séances avec le psychomage et le psychologue moldu, il avait accepté son orientation sexuelle. D'ailleurs, il avait quelquefois flashé sans remords sur des jeunes hommes rencontrés au hasard des spectacles de Darius mais il n'avait jamais osé « franchir le pas ». Il avait peur d'être maladroit, de montrer son inexpérience.

Et une idée extravagante lui était venue : pourquoi ne pas demander à Malfoy de l'initier ? Il ne voyait là que des avantages. D'abord, le blond sorcier était au courant de ses problèmes antérieurs avec le sexe. Ensuite, c'était lui qui lui avait proposé le premier de tenter l'expérience et ça s'était plutôt bien passé. Malfoy lui avait fait de l'effet et sans vouloir se vanter, il pensait que c'était réciproque. Et surtout ...

Surtout, il serait protégé par le Serment Inviolable ! Malfoy ne pourrait révéler son innocence en matière de baise à personne ! Il fallait bien à tout le monde une première fois et elle était rarement glorieuse, n'est-ce pas ? Il était inexpérimenté et alors ? Il apprendrait vite ! Bon, ce n'était pas sûr mais son ex ennemi lui devait bien ça, non ?

En retournant ces questions dans sa tête, Harry ne faisait absolument pas le rapprochement avec la promesse que Draco lui avait faite, quand il était allé chercher sa mère à Azkaban. Pour lui, ça n'avait aucun rapport. Ce n'était pas une demande sérieuse, il n'exigeait rien, il ne faisait pas payer une dette d'honneur. Ça n'entrait pas dans le cadre étroit d'un serment sorcier !

En bon Griffondor qui n'allait pas au fond des choses et réfléchissait après l'action et non avant, il pensait seulement que Malfoy ne cracherait pas sur une séance de jambes en l'air et qu'au contraire, ça lui ferait même plutôt plaisir de passer un bon moment en sautant son ex ennemi.

Quand il envisageait la chose, Harry se forçait à penser avec des mots crus, il fallait dire « baiser », pas « faire l'amour ». L'amour, c'était tout à fait différent et de toute façon, ce n'était pas pour lui. Il ne tomberait pas amoureux d'une fille, même pas, surtout pas de Ginny. Et un garçon ne donnait pas son cœur à un autre garçon. C'était impossible. ... Ah ! Ces Griffondors !

L'idée de la lettre lui était venue d'un coup. Sitôt dit, sitôt fait. Et Draco avait eu la surprise de voir arriver une chouette blanche avec un message de ... Harry Potter. Un truc tarabiscoté qui lui proposait ...

... de l'accompagner s'il se rendait bientôt sur la tombe de sa mère pour faire son deuil maintenant qu'il était libre de voyager

... que lui aussi voulait clore ce chapitre de sa vie en rendant un dernier hommage à celle qui l'avait sauvé de Voldemort ...

... et que ce serait une bonne idée de finir la journée par un bon dîner au Chaudron Baveur et qu'il ne dirait pas non à une énorme part de tarte aux pommes ...

... et qu'est-ce qu'il en pensait ... et qu'il lui envoie sa réponse par la chouette messagère qui connaissait son domicile moldu ...

L'écriture était brouillonne, il y avait même deux ratures, on voyait que le message avait été écrit dans la précipitation mais étrangement, il fit plaisir à Draco. Potter lui donnait rendez-vous. Et justement, il avait bien envie de le revoir avant son départ pour l'Italie.

Le neveu de Florian Fortarôme venait d'arriver. Il repartirait avec lui dans deux semaines. Il cherchait quelqu'un pour le remplacer dans son travail de nettoyage au Chaudron, travail qu'il n'avait jamais abandonné, même quand il avait eu une place stable et bien rémunérée. Tom et Harriett avaient été tellement bons pour lui au début de sa peine !

Il devait rencontrer prochainement un étudiant médicomage qui ne demanderait pas mieux que d'aider le patron du bar en échange du vivre et du couvert. Il pourrait même soigner à l'occasion les rhumatismes du vieil homme. C'était une victime de la guerre. Ses parents avaient été tués dans l'attaque d'un village moldu et ne lui avaient rien laissé. Et c'était un ancien Serpentard.

Malfoy prit une plume et de son écriture élégante il répondit à Potter qu'il était d'accord. Le prochain dimanche si cela lui convenait ? Juste un petit problème de baguette magique. Mais ils pourraient toujours transplaner à deux n'est-ce pas ?

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La tarte aux pommes était excellente. Harry et Draco savouraient leur part en silence. Ils n'avaient pas beaucoup parlé au cours de l'après-midi. Ils avaient juste échangé des phrases sans importance, de celles qu'on dit sans y penser, juste pour vérifier la présence de l'autre.

Ils avaient transplané ensemble devant le tombeau des Malfoy. Après s'être recueilli un moment, Harry avait laissé Draco seul avec ses souvenirs. Il avait parcouru le parc et longé la demeure. Tout était à l'abandon, portes et volets fermés, herbes folles. Le château avait été vidé de ses trésors et maintenant, il dépérissait faute d'occupants.

Quand Harry avait proposé à Draco d'y entrer pour, peut-être, récupérer quelques objets personnels, le jeune homme avait refusé. Cette partie de sa vie, toute sa jeunesse, était close. Il ne fallait pas s'attarder sur le passé mais regarder l'avenir en face. Harry était tout à fait d'accord. Il allait faire de même.

Pendant le dîner, ils avaient évoqué le présent, l'excellence de la nourriture préparée par Harriett, les anecdotes amusantes racontées ces jours derniers par la Gazette, l'inévitable couplet sur le temps assez frais de ce printemps ... Aucun des deux ne s'était hasardé à faire des confidences. Mais Draco avait la nette impression que Potter avait quelque chose à lui dire et qu'il ne savait pas par où commencer.

Après avoir dégusté le cognac dans les règles de l'art « Merci Malfoy ! », Harry demanda s'il pouvait rendre une petite visite au miroir. Il était horriblement embarrassé et ne savait comment engager une conversation sérieuse avec Draco au sujet de ... à propos de ... enfin pour ce qu'il avait résolu de lui demander.

Plus le temps passait, plus il trouvait cette idée parfaitement stupide. Et si Malfoy ne voulait pas de lui ! Pire ! S'il reprenait cette désagréable voix traînante d'autrefois et qu'il se moque carrément de sa proposition ! Soudain pris de panique, Harry s'éloigna du miroir et s'apprêta à partir. Draco qui l'avait observé, planté tout rouge devant la commode, prit les choses en main.

« Potter, qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as le même air qu'autrefois, quand tu séchais en cours de potions, devant le professeur Snape. Qu'as-tu à me dire ? Si c'est une mauvaise nouvelle, fais vite. J'ai l'habitude. Je peux encore encaisser.

--Non ! Non ! Ce n'est pas ça du tout. En fait, j'aurais voulu ... j'aurais aimé ....

--Quoi ? Parle Potter ! Je ne suis pas devin. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

--C'est ... c'est si ridicule !

--Dis toujours ! Le miroir en est témoin, je ne le répéterai à personne. Je ne ferai même pas une remarque et je te répondrai par oui ou par non. Que veux-tu ?

--Malfoy ... voudrais-tu juste ... m'embrasser ... comme l'autre fois ?

Harry regardait obstinément le bout de ses chaussures. La rougeur intense de son visage avait gagné ses oreilles et son cou. Il avait la tête en feu et la bouche sèche. Le silence se prolongeait et la respiration commençait à lui manquer; Deux mains se posèrent sur ses épaules et une voix un peu rauque lui répondit :

--C'est vraiment ce que tu veux, Potter ? Un baiser et quelques caresses ? Mais tu le sais maintenant que tu es gay ! N'as-tu pas essayé avec d'autres garçons ? ... Ne me dis pas que ... Non ! Tu es toujours vierge ! Tu n'as pas osé ! Toi ! Un pur Griffondor ! Le Sauveur du monde ! C'est ... c'est ...

--Complètement idiot ! Je sais ! Alors, je voudrais que tu me montres ! Voilà !

--Que je te montre quoi ?

--Comment faire ! Tu m'as dit qu'un Serdaigle t'avait initié ! Fais la même chose pour moi !

--J'étais attiré par ce Serdaigle ! Es-tu attiré par moi ?

--Si j'en crois l'effet que tu m'as fait l'autre fois, oui.

--Mais enfin Potter ! Sais-tu exactement ce qui se passe la première fois que tu baises avec un garçon ?

--Ça oui, tout de même ! Je sais que ça fait mal, surtout quand on ne sait pas comment s'y prendre mais qu'ensuite, on éprouve du plaisir. Enfin, si tu n'en as pas envie, je comprends. Il faut être deux pour que ça marche. C'était très bête de ma part. Adieu Malfoy.

--Pas si vite ! Qui te dit que je ne suis pas d'accord ! Je veux juste savoir ce que tu attends de moi exactement. Y as-tu déjà réfléchi ? Par exemple, penses-tu être un dominant ou un dominé?

-- ... ? fit l'air stupéfait de Harry.

--Celui qui pénètre ou celui qui est pénétré ? ... Sais-tu à quoi sert le lubrifiant ? Non ? Donc, tu n'as pas pensé à en apporter ! Et la protection contre les maladies sexuellement transmissibles, tu es au courant tout de même ?

--Ben oui ! Les Moldus utilisent des capotes ! Mais je ne savais pas que les sorciers en avaient besoin ! Je croyais qu'il y avait des sortilèges !

--Bien sûr qu'il y en a ! Entre sorciers ! Mais si un jour tu couches avec un Moldu sans protection, tu peux attraper une sale maladie !

--Je n'ai jamais couché avec personne !

--Toi sans doute ! Mais moi, qu'en sais-tu ? Je pourrais être contaminé !

--Je te fais confiance !

--Imbécile ! Il ne faut jamais faire confiance à quelqu'un dans ce domaine-là ! C'est la première chose que mon Serdaigle m'a apprise ! ... Enfin, on était entre sorciers. Un sortilège a suffi. Au moins, le connais-tu ?

-- « Protecto eum et protecto meum », c'est pas compliqué !

--Et ... la suite Potter ?

--Quelle suite ?

-- « Ante, pendens et post coïtum ». L'un des deux partenaires doit le dire ou tout au moins le penser. Je sais bien que dans ces moments-là, on a autre chose à faire mais c'est important. Enfin, ça concerne plutôt les hétéros, c'est surtout pour éviter que la fille tombe enceinte ! Ça ne t'arrivera pas avant le mariage, je présume ?

--Certainement pas ! Ce que je voudrais, c'est juste connaître ma première expérience avec un homme. Je ne te plais pas ? J'aurais pourtant cru quand tu m'as embrassé.

--Ce n'était que du sexe, Potter. J'essayais de te chauffer pour voir jusqu'où tu voulais aller.

--J'aimerais aller jusqu'au bout, cette fois. Mais ne te crois surtout pas obligé ! Je m'en remettrai si tu refuses. J'essayerai de trouver quelqu'un de compréhensif. Adieu, Malfoy.

--C'est la deuxième fois que tu me dis adieu, ce soir. Mais je n'ai pas du tout envie de te voir partir, Potter ! Je suis d'accord pour t'initier. Es-tu prêt ?

Un silence. Harry baissa la tête un instant puis la releva avec détermination.

--Oui, Malfoy et pour les détails, je m'en remets à toi.

--C'est trop d'honneur ! Commence par jeter un Collaporta et un sort de silence sur la chambre. Je te signale qu'une séance de baise peut s'avérer assez bruyante ... Veux-tu te rafraîchir un peu dans la salle de bain ?

Harry commençait à trouver la situation surréaliste. Ça ressemblait à n'importe quel contrat passé entre deux personnes. Tu veux ? Oui. Moi aussi. D'accord. Point barre. Aucun sentimentalisme. Des conditions sèches et précises. En entrant dans la petite pièce voisine, il eut un pincement au cœur. Ce n'était pas comme ça qu'il avait imaginé sa première fois. Il y avait loin des rêves à la réalité. Mais s'il fallait en passer par là ...

Quand il revint, Malfoy avait éteint les bougies à l'exception d'un chandelier sur la table de chevet et d'une applique près du miroir. La chambre était plongée dans une pénombre agréable. La courtepointe était repliée, les draps étaient ouverts. Le lit attendait sagement ses deux participants. Draco sourit en voyant que Harry n'avait retiré aucun de ses vêtements.

--Mets-toi à l'aise Potter, souffla-t-il d'un ton moqueur. Déchausse-toi et enlève au moins ton pull. Je reviens tout de suite.

Il disparut à son tour dans la salle de bain. Harry s'assit au bord du lit pour ôter ses chaussures et ses chaussettes puis il lança un coup d'œil au miroir. Le petit visage de bois avait les yeux bien ouverts et un grand sourire. Le jeune homme rougit, il saisit sa baguette magique et après avoir scellé la porte et prononcer le Silencio, il la pointa sur l'indiscret, mais la petite voix protesta.

--Non non, je vous en prie Monsieur Potter ! Je ne serai qu'un témoin sourd et muet. Ne me rendez pas aveugle par-dessus le marché. J'en ai vu bien d'autre ! Je fermerai les yeux au bon moment, ne craignez rien ! Je suis un miroir qui sait se tenir, je vous assure !

--Accorde-lui ce plaisir, Potter. Il n'a pas tant de distractions ici.

Harry tourna la tête vers Draco et sa bouche s'arrondit un peu de surprise. Malfoy était torse et pieds nus, il avait juste gardé son pantalon. Il était assez musclé. La bonne cuisine de Harriett l'avait bien « remplumé ». Il s'était arrêté à la porte de la salle de bain, la main gauche posée contre le chambranle, et la Marque des Ténèbres noircissait la peau blanche de son bras levé.

Le regard de Harry passa rapidement de la poitrine à la Marque sombre puis au visage de Malfoy. Celui-ci le fixait sans ciller, sans sourire, avec un soupçon de provocation dans les yeux, l'air de dire : « Tu t'attendais à quoi, Balafré ? » Cette fois, Harry pâlit et un frisson traversa son dos. Il n'en aurait donc jamais fini avec cette horreur ?

Une vision rapide s'imposa à son esprit : Dans un cimetière lugubre, Voldemort surgissait lentement d'un chaudron, livide, avec des yeux de serpent et la même marque sur son bras squelettique. Il la touchait de sa baguette magique tendue par Queudver, les Grands Mangemorts apparaissaient les uns après les autres, et parmi eux, l'implacable Lucius Malfoy.

La ressemblance entre le père et le fils était frappante mais Harry ne pouvait pas reporter les crimes du plus âgé sur le plus jeune. Le temps avait passé. Ils avaient changé tous les deux. Il fallait oublier. La Marque ne disparaîtrait jamais mais ce n'était pas à lui d'en porter le fardeau. C'était à Malfoy de gérer ses fautes. Et le fait de dévoiler sans fard sa souillure était une façon assez crâne de l'assumer.

« Viens », dit simplement Harry en tapotant le lit à côté de lui.

Draco eut un mince sourire et s'avança jusqu'à la table de chevet sur laquelle il posa un petit tube. Puis il s'assit près de Harry. Ils se fixèrent un instant en silence. Ils avaient jaugé la situation et l'avaient acceptée. C'était comme ça, il n'y avait rien à faire. Le passé était le passé. On ne l'effaçait pas, on passait au-dessus.

Draco tendit les bras et entreprit d'enlever le pull de Harry. Ses mouvements étaient doux et le jeune homme brun se laissa faire. Puis de nouveau ils se regardèrent. Ou plutôt, ils se détaillèrent. Ils croyaient se connaître et faisaient pourtant des découvertes. « La cicatrice de Potter s'estompe vers la gauche ... A la lueur des bougies, les yeux de Malfoy sont presque noirs. » Draco leva la main et caressa la joue de Harry.

--Je me souviens de ta peau. Je l'ai trouvée très douce, la première fois que je l'ai touchée. Tes lèvres aussi étaient douces. Tu m'as bien demandé de t'embrasser ?

Il eut juste à se pencher un peu et ses lèvres se trouvèrent à un rien de celles de Harry. Il s'arrêta et ce fut Harry qui combla la minuscule distance. Ses bras se refermèrent sur le torse nu et ses deux mains caressèrent le dos de Draco, se crispant un peu à mesure que le baiser s'intensifiait, se prolongeait, se faisait plus profond, plus dur. Ils se séparèrent, haletants. Les ombres dansaient sur leurs visages.

--Tu sens toujours aussi bon, murmura Harry. Une odeur de mousse et de forêt. Un autre baiser ?

--Attends ! Ce tee-shirt que tu portes sous ton pull ... grande marque entre parenthèses ! T'ai-je dit que je te trouvais presque aussi élégant que moi aujourd'hui ? Ne te monte pas la tête, Potter ! J'ai dit presque. N'empêche ! Ce tee-shirt est de trop. Enlève-le. Montre-moi tes tétons !

Harry rougit de nouveau. Il était encore bien maigre. Son séjour à l'hôpital était récent. Malfoy allait se moquer de ses côtes saillantes. Il ôta son léger sous-vêtement avec lenteur. Mais Draco ne dit rien. Son regard dériva sur la poitrine nue et ses lèvres vinrent doucement se poser sur l'un des petits boutons roses.

Il mordilla, aspira et Harry se cambra un peu sous la caresse. Ses mains quittèrent le dos musclé et remontèrent vers les cheveux. Ils étaient fins et doux ! Dire qu'autrefois ils étaient toujours disciplinés par du gel ! Ses doigts fourragèrent un peu dans la blondeur soyeuse et le ruban tomba, libérant les mèches qui glissèrent dans le cou et le long du visage.

Draco releva la tête et sourit. Ça se passait plutôt bien. Il sentait se réveiller en lui son appétit sexuel. Cela faisait longtemps que ses hormones le laissaient en paix. Depuis ... Depuis Azkaban en fait. Depuis le froid, la souffrance, l'horreur .. . Depuis les Détraqueurs avec leurs mains purulentes et leurs baisers de mort ... Depuis les regards avides des Mangemorts prisonniers et sa terreur devant la violence de leurs désirs ignobles.

Depuis des mois, il n'avait pas senti monter en lui le désir sexuel. Sauf la première fois où Potter était venu dans sa chambre. Et ce soir ... Et c'était encore Potter qui le faisait réagir. Sa peau ... Ses rougeurs de pucelle ... Même sa maigreur l'émouvait. Le Survivant avait le même âge que lui et son corps ressemblait encore à celui d'un adolescent. Comment ... mais comment, par Merlin, avait-il réussi à tenir bon jusqu'à la mort de Seigneur des Ténèbres !

Harry sourit à son tour. En face de lui, Draco restait immobile. Il avait l'air d'attendre quelque chose. Avec un temps de retard, le Griffondor comprit que c'était à lui de « jouer ». Il hésita une seconde puis ses mains descendirent vers les épaules musclées et dérivèrent sur la poitrine. Ses doigts trouvèrent deux petites pointes et les pincèrent légèrement. A son tour, Draco se cambra.

Ce simple mouvement provoqua en Harry une onde de choc. Il réalisa d'un coup que c'était ce dont il avait toujours rêvé : un corps de garçon aux muscles plats et durs, à l'odeur boisée qui se tendait vers lui parce qu'il l'avait touché, et non pas des rondeurs féminines au parfum fleuri qui envahissaient son espace et l'étouffaient ... Malfoy, pas Ginny !

Une bouffée de joie, le cœur qui se met à cogner, le sang qui s'accélère dans les veines, le pur plaisir qui pointe ... Harry se mit debout, entraînant Draco dans son mouvement, il enroula ses bras autour de son partenaire, serra fort et captura sa bouche pour un nouveau baiser.

Cette fois, c'était lui qui aspirait des lèvres, qui en quémandait l'ouverture, qui glissait sa langue à l'intérieur à la rencontre de l'autre. Pour la première fois, c'était lui qui prenait et qui donnait. Il avait franchi le pas. Il embrassait un garçon pour de bon. Avec n'importe quel garçon, le plaisir intense aurait été le même mais il était content que ce soit Malfoy.

Maladroit le baiser et un peu trop avide ? Même pas, pensait Draco en s'abandonnant. Il était doué le petit Griffondor ! Tant mieux ! La séance serait agréable. A son tour, il croisa ses bras dans le dos de Harry. Plus bas. Sur ses fesses. Il l'attira à lui et colla fermement son corps contre le sien.

Ils étaient aussi grands l'un que l'autre. Il sentit nettement la secousse qui cambra les reins de son partenaire quand leurs virilités entrèrent en contact au travers de leurs pantalons. La chaleur montait en lui. Mais il restait lucide. Ce n'était que du sexe. Et putain, c'était bon ! Le baiser se prolongea. Ils étaient hors d'haleine quand ils se séparèrent.

Ils se fixèrent de nouveau. Ils ne souriaient plus. Il était temps de passer aux choses sérieuses. Draco glissa ses mains sur la ceinture de Harry, défit la boucle et recula. Puis les yeux toujours dans les siens, il ouvrit son propre pantalon, le laissa glisser sur ses chevilles et s'en débarrassa d'un mouvement rapide. Harry fit de même un instant plus tard.

D'un même regard, ils vérifièrent leur bas-ventre et celui de l'autre. Hmm ! Des bosses commençaient à s'arrondir Le désir montait et prenait forme. C'était tout bon ! Draco reprit l'initiative. Il attira Harry et posa ses lèvres dans son cou, puis sur sa clavicule, son épaule, le haut de sa poitrine, mordillant, embrassant, léchant la chair tendre.

Il descendit encore un peu, titillant les tétons qui durcissaient, se penchant de plus en plus sur le corps qui pliait dans ses bras. Harry avait à demi fermé les yeux et soudain un son rauque sortit de sa gorge. Il avait les mains crispées sur la nuque de Draco et tout son corps était secoué de sensations nouvelles.

Sa tête lui semblait légère. Ce n'était pas là que les choses se passaient. C'était dans le haut de ses bras qui lui semblaient lourds, c'était dans sa poitrine où son cœur sautait en manquant quelques battements, c'était dans son ventre qui se contractait. C'était dans ses cuisses qui devenaient douloureuses. Et c'était dans son sexe qui grossissait et durcissait. Si c'était ça, la première fois, Merlin, c'était super bon !

Ils se redressèrent et ils n'eurent qu'un mouvement à faire pour s'écrouler sur le lit ouvert, Harry tomba sur le dos. Draco se colla contre son flanc et reprit son occupation bien agréable. Son partenaire gémit de nouveau quand il sentit une main se poser sur son entrejambe et caresser la bosse par-dessus son boxer.

Un spasme le traversa. Il n'éprouvait qu'une envie, faire disparaître la barrière de tissu, se libérer et sentir la pression des doigts sur ce qui était soudain devenu le centre de son corps. Mais Draco se contentait de le caresser tout en parcourant sa poitrine de baisers légers. Alors, il sentit que c'était à lui de « rejouer ». Parce que c'était un jeu, un jeu excitant, un jeu qu'on jouait à deux.

Il repoussa Draco qui à son tour se retrouva sur le dos, un peu surpris des initiatives de Harry. Pour sa première fois avec le Serdaigle - comment s'appelait-il déjà ? - il se souvenait avoir été assez passif. Potter l'étonnait. Pour un novice, il s'y prenait plutôt bien. Là, il commençait à lui lécher la poitrine, s'arrêtant sur chaque téton, l'enveloppant de sa langue puis soufflant dessus, alternant ainsi le chaud et le froid. Où avait-il appris ça ?

En même temps, ses mains glissaient sur sa taille, sur ses hanches et s'insinuaient sous l'élastique de son boxer. Il repoussait doucement le tissu et soudain, sous la toison blonde et clairsemée, son sexe émergeait, déjà bien dressé et bien dur. Potter ne s'arrêtait pas là et d'un geste rapide, il lui ôtait le vêtement et le jetait à terre ! Puis il s'installait à califourchon sur ses cuisses, souriait d'un air victorieux et ne bougeait plus !

Hola ! C'est qu'il avait l'air content de lui, le petit Griffondor ! Le Serpentard se réveilla brusquement en Draco. D'un mouvement rapide, il saisit Harry à la taille et le renversa sur le lit, à côté de lui. Une pensée farfelue lui traversa l'esprit en un éclair. Le coquin de miroir avait plaisanté une fois sur les lits à une place et avait raconté la mésaventure de l'elfe des bois qui s'était cassé une aile en tombant. Heureusement que ce lit était assez grand pour y faire des galipettes !

En attendant, c'était lui maintenant qui était dessus et Potter n'avait pas l'air de s'en plaindre. Il souriait toujours. T'en foutrai, moi, des innocents aux mains baladeuses ! Draco enleva le boxer de Harry d'un mouvement vif et le sous-vêtement rejoignit le sien sur le plancher. Il eut alors sous les yeux un spectacle qui le laissa sans voix. En-dessous d'une toison brune et légèrement frisée, Potter avait un beau sexe.

Au-dessus des bourses d'un rouge sombre, la hampe se dressait, rigide, tendue ... turgescente de sève ... veinée de bleu ... couronnée d'un gland pourpre ... Oui, vraiment, un sexe qui donnait envie de ... de le prendre en main ... de le prendre en bouche ... de ...

STOP Malfoy ! Tu n'as jamais sucé personne ! C'est de ton sexe que tu dois t'occuper ! ... Ton sexe qui doit pénétrer le petit cul de Potter ! Oh ! Il doit être si étroit ! Il faudra bien le préparer ... Mais qu'est-ce qu'il veut ? Qu'est-ce qu'il attend ? Ah oui ! La suite des préliminaires ! J'avais presque oublié. Bon, reprenons !

Cette fois, Draco s'allongea de tout son long sur le corps de Harry, il posa ses mains de chaque côté de son visage et écrasa ses lèvres sous les siennes, forçant la bouche à s'ouvrir et les langues à se rejoindre. Un long baiser où il aspira, mordilla, gémit et fit gémir en même temps. Il sentit alors leurs ventres se durcir et leurs deux sexes réagir en même temps.

Alors il descendit dans le cou tendu, traversa toute la poitrine en entendant un cœur bondissant, s'arrêta au nombril, glissant la pointe de sa langue dans le petit cercle de chair, puis il dériva vers l'aine, vers la cuisse et s'arrêta, le visage au ras du ... beau sexe ... mais les yeux fixés sur ceux de Potter qui s'était relevé sur un coude.

Ce fut plus fort que lui. Sa langue pointa hors de ses lèvres et lécha les bourses à petits coups. Prenant de l'assurance, elle remonta la hampe chaude de tout son long et cueillit sur la pointe une minuscule goutte de sève. Et puis la bouche entière, prise de folie, se referma sur le sexe tendu et se mit à voyager de haut en bas et de bas en haut, de plus en plus fort, de plus en plus vite.

Harry poussa un cri vibrant et sa tête se mit à frapper l'oreiller au rythme des mouvements de Draco, tournant parfois à gauche, parfois à droite, pendant que ses bras ouverts tremblaient et que ses mains se crispaient sur les draps et les froissaient en tous sens. Ses reins se creusaient, son dos se soulevait et se tendait comme un arc. Il n'existait plus que pour ce tourbillon de plaisir qui l'emportait.

Quand Draco relâcha enfin sa prise, haletant, en sueur, son partenaire ne valait guère mieux que lui. Il gisait sur le lit, les bras en croix, le souffle court, la poitrine battante. Le Serpentard, lui, savourait ce qu'il considérait comme une victoire. Il l'avait bien chauffé le Griffondor !

Il remonta jusqu'au visage de Harry et le contempla avec un sourire triomphant. Rouge, les yeux fermés, des perles de sueur glissant de son front vers les tempes, le Survivant avait l'air de ne plus pouvoir remuer le petit doigt ! C'était le moment d'en profiter et de passer à l'étape suivante.

« C'est bon le sexe, Potter ? dit-il à son oreille d'une voix railleuse. Tu n'as encore rien vu. Allez ! Tourne-toi !

Il attrapa Harry par la taille et le mit sur le ventre. Il écarta ses cuisses, s'agenouilla entre elles et s'allongea sur lui. Son sexe vint heurter les fesses de Harry qui sortit brusquement de sa torpeur. Qu'est-ce que Malfoy était en train de faire ? Ah oui ! Il lui mordillait la nuque et puis il se relevait en faisant glisser ses deux mains le long de ses côtes puis sur ses hanches.

L'une d'elle passait sous son ventre, le soulevait un peu et saisissait son sexe et l'autre ... l'autre s'insinuait entre ses fesses et un doigt tentait d'entrer dans son intimité. Harry voulut se redresser mais se retrouva le nez dans l'oreiller tandis que la voix murmurait de nouveau à son oreille :

--C'est le moment Potter. Ça va être ta première fois, il faut que je te prépare. C'est maintenant que tu vas comprendre à quoi sert le lubrifiant. Laisse-toi faire.

Harry sentit Draco se pencher vers la table de chevet et y prendre le petit tube. Au bout d'un moment, il sentit de nouveau le doigt entre ses fesses mais il était froid et gluant. Il entra facilement en lui. Ce n'était pas agréable. Le doigt bougeait, tournait, fouillait. Un deuxième doigt vint le rejoindre et là, c'était carrément désagréable. Le muscle rond de son anus protestait.

Quand le troisième doigt voulut entrer, Harry prit appui sur ses mains, il se redressa et tourna la tête. Malfoy avait l'air concentré. Son autre main tenait de nouveau son sexe et commençait à le malmener. Ces deux actions, aussi ennuyeuses l'une que l'autre, avaient fait disparaître en Harry le bien-être éprouvé auparavant.

Et pourquoi était-il sur le ventre, le visage dans l'oreiller ? Ça n'avait rien de confortable. En plus, ce n'était pas logique. Il commença à se tortiller et réussit à dire :

« Attends Malfoy ! C'est pas drôle !

--Tu vas t'y faire, Potter ! Encore un doigt pour que tu sois bien préparé !

En même temps, il réussissait à faire entrer le troisième doigt, arrachant à Harry un cri de douleur. Il s'immobilisa quelques instants. Harry respirait fort et cria de nouveau quand les doigts bougèrent et s'enfoncèrent plus profond. Il avait l'impression d'être déchiré. C'était « ça », le sexe avec un garçon ? Ça n'avait rien du plaisir escompté !

Enfin, il fallait peut-être s'habituer à « ça » avant la vraie pénétration. En même temps, l'autre main avait trouvé un bon rythme sur sa verge et c'était un peu plus supportable. Les doigts bougèrent encore un peu, essayant d'étirer et d'assouplir son anus puis ils se retirèrent. L'autre main lâcha son sexe.. Harry soupira de soulagement et fit un mouvement pour se retourner.

Juste à ce moment, Malfoy se colla à lui, soulevant un peu plus son ventre de ses deux mains réunies et son sexe voulut pénétrer à l'intérieur de Harry. Celui-ci hurla et se débattit. La verge de Draco enduite de gel dérapa sur ses fesses. Déséquilibré, il faillit tomber et se rattrapa en ceinturant Harry par la taille.

Pendant un moment, ils luttèrent tous les deux en silence, chacun cherchant à dominer l'autre. A la fin, Harry cria :

--Lâche-moi tout de suite, Malfoy !

Draco répondit en criant à son tour :

--Crétin de Griffondor, à quoi tu t'attendais ?

--Pas à ça en tous cas ! Qu'est-ce qui te prend ? On ne baise pas les gens par derrière !

--Moi si ! C'est ce qu'à fait mon Serdaigle et ce que j'ai fait après lui !

--Alors, ce sera sans moi, Malfoy. Les rares fois où quelqu'un m'a attaqué par derrière, j'ai encaissé toutes sortes de sortilèges. Je ne tourne le dos à personne !

--Mais ... Mais enfin, comment veux-tu faire ? Il n'y a pas trente six moyens !

--Il y en a au moins un autre, Malfoy. Lâche-moi.

Il y eut un soudain silence. Ils ne bougeaient plus ni l'un ni l'autre. Enfin, Malfoy desserra ses bras, recula et resta à genoux au bord du lit. Harry se redressa, l'air choqué. Il se retourna et s'allongea de nouveau puis, face à un Draco livide, il replia un peu ses jambes et ouvrit largement les cuisses sans rien dire. La stupeur se peignit sur le visage de Malfoy.

--Tu ... Tu veux baiser comme ... comme une femme ?

--Ne sois pas stupide, Malfoy ! Je n'ai pas ce qu'il faut là où il faut. Je veux juste te voir en face quand tu me baiseras. Tu ne l'as jamais fait comme ça avec personne ?

Trop surpris pour répondre, Draco secoua la tête.

--Hé bien, ce sera une nouvelle expérience pour toi aussi. On sera deux. C'est comme ça que j'ai toujours imaginé ma première fois, en regardant mon partenaire dans les yeux. Pas autrement. Essayons, tu veux ?

Malfoy ne bougea pas. Les yeux écarquillés, il se mit à rougir jusqu'à la racine de ses cheveux. Ce que Potter lui proposait était tellement inattendu. Tellement évident ! Tellement ... Griffondor ! Alors que lui, - un Serpentard ! - lui n'avait jamais remis en question l'enseignement de « son Serdaigle » ! - Putain, il ne se rappellerait donc jamais de son nom ? -

Les rares fois où il avait usé de son pouvoir à Poudlard pour apaiser ses hormones avec un Pouffsouffle ou avec un autre Serpentard, aucun n'avait protesté. Bien sûr, il ne les avait pas pris au dépourvu. Aucun n'était vierge et ils l'avaient TOUS laissé faire ! Enfin, il n'y en avait eu que trois ! Pourquoi fallait-il que ce soit Potter – POTTER ! - qui lui donne une leçon de sexe ?

Soudain, il comprit ! Tout à l'heure, il s'était vaguement demandé comment le Survivant avait eu la force de tenir tête à Lord Voldemort dans toute sa gloire. Il avait la réponse ! Potter ne se laissait pas faire. Potter n'était pas un Griffondor sans cervelle. Il savait ce qu'il voulait. Il allait au bout de ce qu'il décidait. Il avait des convictions fortes et il s'y tenait ! Potter était un obstiné, un teigneux, un jusqu'au-boutiste !

Merlin ! Heureusement que Granger lui avait fait rater son suicide ! Et encore ! Il avait été à deux doigts de recommencer ! Et maintenant, il la voulait, son initiation, et à sa façon en plus ! Putain de crétin d'enfoiré de Griffondor ! ... Non, le crétin, c'était lui ! Il s'était cru supérieur à Potter parce qu'il avait déjà baisé mais en fait, il ne savait rien. Pas étonnant que ses quelques expériences passées ne lui aient pas laissé de souvenirs impérissables !

Bon, il allait le faire ! Oui, il allait baiser Potter de face ! Oui, cet enfoiré de première allait la sentir passer ! Et sans jeux de mots ! En attendant, son sexe enduit de lubrifiant avait perdu toute vigueur et reposait à plat sur sa cuisse. Celui de Potter ne valait guère mieux. Leur accrochage les avait fait débander vite fait. Les préliminaires étaient à recommencer !

Il se leva, murmura ! « Je reviens » et se dirigea vers la salle de bain. Harry eut le temps de penser : « Il a de belles fesses » avant de le voir disparaître. Il se leva à son tour, remit un peu d'ordre sur le lit, tapota les deux oreillers et se recoucha, tirant sur lui le drap de dessus. Il avait un peu froid, tout à coup. Malfoy revint, la taille ceinte d'une serviette qu'il laissa tomber en se glissant nu sous le drap.

«Veux-tu vraiment continuer ce soir ? demanda-t-il à voix basse.

--Oui. Après ce sera trop tard. Je vais partir pour le Canada ... Au moins essayons ... Si tu es toujours d'accord, bien sûr.

--Tu pars ? C'est drôle. Moi aussi. Dans deux semaines.

--Oh ! Et où vas-tu ?

--En Italie ... La Justice Magique m'a conseillé ... fermement ... de débarrasser le Londres sorcier de ma présence, ajouta-t-il avec rancœur.

Ils se turent, laissant leurs pensées vagabonder. Les pays qu'ils venaient d'évoquer leur semblaient soudain bien lointains et vaguement inquiétants. Le Canada ... L' Italie ... Allongés l'un à côté de l'autre sur le dos, ils ne se touchaient pas. Ils regardaient au plafond danser des ombres mouvantes. Harry revint sur terre le premier. Il se tourna sur le côté et chuchota :

--Malfoy ... Ce que tu m'as fait tout à l'heure ... quand tu m'as caressé ... j'aimerais le faire pour toi ... si ça peut te faire plaisir ...

Draco se tourna à son tour et le fixa, l'air un peu gêné.

--C'était la première fois que je faisais une chose pareille.

--C'est vraiment le jour des premières, alors ! Laisse-moi essayer.

Ce disant, il poussa Draco sur le dos et se glissa sur lui. Il n'était pas très lourd, ce n'était pas désagréable. Il souriait et ses yeux brillaient d'une lueur coquine. Des yeux verts, sans lunettes. Est-ce que ça existe, des yeux de cette couleur-là ? ... Ses yeux ont la couleur d'un crapaud frais du matin ...

Le souvenir du poème idiot, envoyé par cette cruche de Ginny Weasley un jour de Saint Valentin, mit soudain Draco en joie. Il sourit à son tour et ses mains se posèrent sur les cheveux noirs un peu en bataille. Plus courts qu'autrefois. Ils ne cachaient plus la mince cicatrice. C'était doux ... et agréable. Il se détendit. Harry le sentit et commença à picorer son visage de petits baisers.

Il écarta les mèches qui retombaient sur le front et sur les oreilles, il mordilla un peu puis descendit, tout doucement comme l'avait fait Malfoy pour lui. Il repoussait le drap petit à petit et trouvait très érotique de révéler ainsi le corps nu de Malfoy. L'excitation le gagnait.

Quand il atteignit le nombril, une secousse lui apprit que son partenaire était réceptif. D'ailleurs, il sentait son sexe se durcir de nouveau. Et le sien aussi. Les mains se crispaient dans ses cheveux. Voyons, pourrait-il faire gémir Malfoy comme lui l'avait fait sous la caresse ?

Il frotta un instant sa joue sur la mousse blonde, posa ses mains sur les hanches, descendit encore, glissant quelques baisers sur l'aine et sur le haut de la cuisse puis il s'arrêta juste sous le sexe dressé. Hmm ! Intéressant comme résultat ! Il leva les yeux et chercha un accord.

De nouveau, Draco était surpris. Vraiment pas mal pour un novice ! Potter prenait son temps, on sentait qu'il voulait bien faire les choses. Pas de précipitation, aucune avidité. Il « jouait » bien. Et puis ce fut la surprise ! Au lieu de poser ses lèvres sur ses bourses, Potter les chatouilla du bout de son nez. Puis de la même façon, il taquina sa verge tout du long, la faisant s'arquer et durcir. Draco ne put retenir un gémissement rauque. Putain, c'était bon !

Ensuite seulement, Potter prit en bouche le bout de la hampe et se mit à sucer le gland jusqu'à ce qu'une perle de sève s'en échappe. Il posa des baisers appuyés dessus et dessous, aspirant parfois la peau le long de la veine. Un autre gémissement, presqu'un cri ! Draco perdait la tête. Sa lucidité s'envolait à mesure que le plaisir montait. Tout se passait plus bas, dans son ventre tendu, entre ses cuisses.

Il tira soudain sur les cheveux de Harry, le faisant remonter vers son visage. Le corps nu de Potter glissant de tout son long sur le sien lui arracha un nouveau cri rauque. Ils se regardèrent, aussi rouges l'un que l'autre. Merlin ! Il avait envie ... Ils avaient envie tous les deux ... C'était maintenant ...

Draco saisit Harry aux épaules, le renversa et s'installa sur lui. Il dévora sa bouche. Sous lui, il sentit deux cuisses s'ouvrir. Ses genoux se glissèrent dans l'espace libre. Juste un instant d'immobilité. Il eut le réflexe de penser le sortilège. Potter en faisait sans doute autant car il avait les yeux à demi fermés.

Ses doigts trouvèrent l'orifice et s'enfoncèrent sans mal. Un ...deux ... le troisième ... Potter cria mais son cri reflétait plus le désir que la peur. Et soudain, alors qu'il retirait ses doigts après avoir bien préparé Potter, celui-ci eut une réaction surprenante. Il releva ses jambes et les croisa sur la taille de son partenaire, s'offrant sans pudeur, facilitant ainsi la pénétration de la verge dure.

Lentement, Draco s'enfonça. Chaque parcelle de son membre tendu ressentit avec intensité le passage par l'étroit anneau de muscle qui se contractait sous l'intrusion, puis le glissement contre la chaude paroi interne. Il entra jusqu'à la garde, jusqu'à ce que ses bourses touchent les fesses fermes et ne bougea plus.

Il avait l'impression de ne plus exister que par cette partie de son corps qui ne lui appartenait plus tout à fait, qui adhérait à un autre corps et les soudait l'un à l'autre. Le reste, ses muscles, ses nerfs, son sang, tout convergeait vers son sexe ancré dans un lieu étranger mais qui semblait parfaitement lui convenir, un endroit exactement fait pour lui. Il gémit sourdement et se redressa, posant ses mains de chaque côté de la poitrine de Potter.

Le Griffondor paraissait tétanisé, yeux dilatés, bouche entrouverte en un rictus de souffrance, respiration coupée. Draco eut peur d'avoir été trop loin, trop vite. Instinctivement, il fit un mouvement pour se retirer. Un cri l'arrêta .

« Non ! Bouge pas !

--Potter ... ça va ?

--Oui ... juste ... m'habituer ...

Harry aspirait l'air par à coups et expirait lentement. Visiblement, il avait mal et tentait de dompter sa douleur. Mais il ne repoussait pas son partenaire. Au contraire, il le tenait fermement par les épaules. Ce fut lui qui donna le signal.

--Vas-y ... maintenant !

Draco se retira à demi puis s'enfonça de nouveau, il refit la même chose, encore, encore, lentement, guettant l'effet produit sur le visage de Harry. Pour lui, c'était ... étrange ... Chaque mouvement provoquait dans tout son corps une onde de plaisir et en même temps, il lisait la montée de ce même plaisir sur le visage qui lui faisait face. Le rictus se transformait en sourire, la respiration était moins sifflante.

Il n'avait jamais connu pareil moment. Ses expériences passées ne l'avaient pas préparé à ça. Avant, il prenait son pied et c'était tout. C'était bon mais c'était tout. Là, son plaisir se prolongeait, se doublait par celui de l'autre. Un autre qui faisait partie de lui.

Potter, accroché à sa taille par les jambes et à ses épaules par les mains, Potter rivé à lui par son anneau de chair refermé sur son sexe, Potter qui ressentait les mêmes sensations que lui, en même temps que lui, Potter lui appartenait, il était à lui. Il était en lui et à lui. Il était lui.

Cette découverte soudaine provoqua un mouvement plus rapide et plus profond que les autres. Potter gémit, de plaisir. Draco accéléra, donnant des coups de reins plus forts. Sa verge allait et venait dans la caverne maintenant brûlante. Le plaisir montait, en lui, en Potter. C'était bon ... très bon ... différent ... intense ...

Il avait chaud, très chaud. La sueur commençait à couler dans son dos ... sur le visage de Potter aussi ... Potter qui accompagnait maintenant chacun de ses va-et-vient par un mouvement des hanches ... qui le suivait, qui vibrait avec lui, sous lui ... Potter qui tout à coup se tendait comme un arc et criait, criait, d'un puissant cri de joie ... qui lâchait ses épaules et qui, bras en croix, frappait le lit du dos de ses mains ouvertes, tête renversée en arrière ... Potter qui se pâmait presque sous l'assaut du plaisir !

Juste un mouvement un peu plus appuyé qu'un autre, et Draco avait touché ce point sensible, ce centre précis qui décuplait les sensations, il avait atteint la prostate de Potter et c'était ... qu'est-ce qui se passait ? Une explosion ... un torrent ... Il ne savait pas. Il continuait à frapper encore, encore et Potter criait encore, encore. Ils n'existaient plus que par ce plaisir énorme, partagé, puissant.

Draco sentait monter en lui l'instant où il ne pourrait plus retenir le jaillissement de son sperme. C'était trop fort. Il ne maîtrisait plus rien. Potter non plus apparemment. Son sexe était dur comme la pierre entre leurs deux ventres. Il réussit à glisser une main jusqu'à la hampe brûlante. Il la saisit et la pressa au rythme de ses allers et venues.

Un dernier coup de reins et il explosa au plus profond de Potter en hurlant. Presque en même temps, le sexe malaxé par sa main crispée répandit sa semence chaude entre leurs deux corps. Potter aussi cria et sa voix se faisait rauque. Quelques mouvements encore, il ne pouvait plus s'arrêter de bouger et puis il se retira et s'écroula sans forces sur le corps de Potter qui dénoua ses jambes et s'affaissa à son tour. Ils ne bougèrent plus.

Des secondes ... De longues minutes ... avant que leurs souffles ne s'apaisent et que leurs muscles acceptent de fonctionner de nouveau. Draco bascula à côté de Potter, un bras sur les yeux. Son esprit réintégra son corps. Ce qui venait de se passer .... Il ne s'attendait pas à ça ... à une telle intensité ... et avec Potter en plus !

Potter ... Dans quel état était-il ? C'était sa première fois ! Est-ce qu'il y avait été trop fort ? Ça avait eu l'air de lui plaire en tous cas ! Il était doué, le Griffon ! Il cachait bien son jeu ! Pas si innocent que ça après tout ! Et puis, lui n'avait rien à se reprocher ! C'était son idée, à Potter ! C'était lui qui avait demandé ! ... Comment allait-il ?

Draco ôta son bras et tourna la tête. Le Survivant allait bien, apparemment. Il contemplait le plafond d'un air béat. Voyant que son voisin avait bougé, il dirigea son regard vers lui. Il sourit et murmura, la voix un peu cassée :

« Wahou Malfoy ! C'était extra ! Je dois te remercier, non ?

--Ce n'était que du sexe, Potter, répondit-il d'un ton blasé, comme s'il avait l'habitude de faire ça tous les jours.

Pas question que le Balafré s'imagine qu'il venait de vivre avec lui une expérience inoubliable.

--Hé bien, merci quand même ! Je suis content d'avoir eu ma première fois avec toi. Tu as été parfait.

--C'est normal, Potter. Je suis toujours parfait. Et je paie toujours mes dettes.

--De quoi tu parles ?

Draco se mordit la langue. Il n'avait pas voulu dire ça. C'était sorti tout seul, comme autrefois quand lui et Potter se balançaient vanne sur vanne.

--De rien, Potter. Oublie !

Mais Potter avait l'air blessé, choqué même.

--Tu as fait ça parce que tu avais une dette sorcière envers moi ?

--Non Potter, je n'y avais pas pensé avant de commencer. Tu peux me croire. C'était tout à fait désintéressé. N'empêche, ça annule ma dette, nous sommes quittes.

--Ça te pèse tant que ça, Malfoy, de me devoir quelque chose ? Je me suis adressé à toi surtout parce qu'il y avait entre nous un Serment Inviolable. La première fois fait toujours peur. En tous cas, merci. Je ne vais pas t'encombrer plus longtemps ...

Harry repoussa le drap et se leva. Le sperme maculait son ventre et coulait un peu sur ses cuisses. A la lueur des dernières bougies, il parut soudain magnifique aux yeux de Draco. La séance de sexe l'avait subtilement changé. Il faisait plus viril, plus accompli. C'était indéfinissable mais c'était réel. Potter ne ressemblait plus à un adolescent trop vite grandi. Sa maigreur semblait s'être transformée en agréable minceur. Tout simplement, Potter était beau.

--Attends ! reprit Draco en se levant rapidement à son tour. Je ne voudrais pas que tu gardes de notre ... séance un mauvais souvenir. C'était parfait pour moi aussi. Va prendre une douche. Il faut te rafraîchir un peu.

Sans rien dire, l'air toujours déçu, Harry ramassa ses affaires et entra dans la salle de bain. Draco drapa la serviette autour de sa taille. Il changea rapidement les draps et retendit le lit. Puis il s'assit sur sa chaise et patienta. Le bruit de l'eau troublait à peine le silence de la chambre qui retentissait quelques minutes auparavant de cris de plaisir.

Il jeta un coup d'œil vers le miroir. Le petit visage de bois avait les yeux ouverts mais il ne souriait pas. Il avait même l'air réprobateur.

« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

--Vous avez été parfait Draco mais vous n'auriez pas dû mettre sur le tapis cette histoire de dette. Vous lui avez fait de la peine. Il n'a pas si souvent l'occasion d'être heureux. Ne le laissez pas partir comme ça. Le Canada, c'est très loin. Qui sait quand vous le reverrez ?

--Qui te dit que j'ai envie de le revoir ? ... Bon d'accord, je regrette d'avoir fait cette réflexion idiote mais il est hors de question que je m'excuse ... Attends, j'ai une idée ...

Il ouvrit un tiroir de sa commode. Merlin merci, ils étaient bien là, à côté du cadre de sa mère. Dans la salle de bain, le bruit de l'eau avait cessé. Potter sortit, rhabillé, recoiffé mais sans le moindre sourire. Draco ne lui laissa pas le temps d'ouvrir la bouche.

--Le miroir veut te parler, Potter. Ne lui refuse pas ce plaisir. Patiente un peu, je n'en ai pas pour longtemps.

Il disparut à son tour dans la salle de bain. L'air ennuyé, Harry s'approcha du miroir.

--Je n'ai presque rien vu, je n'ai pas entendu grand chose et je n'ai pas ouvert la bouche. Serment Inviolable ! Mais Monsieur Potter, qu'est-ce que vous allez faire au Canada ?

--Tu es bien curieux, mon ami. J'y vais pour travailler et pour apprendre.

--Vous revenez bientôt ?

--Je ne crois pas, non. Le monde sorcier m'ennuie. Je vais vivre quelque temps chez les Moldus.

--Vous emportez votre baguette magique, j'espère ? Même si vous ne pouvez pas vous en servir ouvertement, vous vous sentirez plus en sécurité.

--Je ne suis plus un enfant, miroir ! Je connais la vie, je sais me défendre. .

--On dit ça, on dit ça ! Je m'inquiète pour vous. Le Canada, c'est bien loin. En tous cas, méfiez-vous des filles moldues, elles sont aguicheuses. Et les garçons sont des beaux parleurs ...

--D'où tiens-tu ces idées toutes faites, miroir ? Tu ne connais aucun Moldu !

--Des sorciers m'ont raconté ... Monsieur Potter, prenez bien soin de vous. Avez-vous au moins un talisman, un porte-bonheur qui vous protège ? Vous devriez avoir toujours en réserve un flacon de Felix Felicis.

--Je crois que j'ai mieux pour toi, dit une voix railleuse.

Draco était sorti de la salle de bain, rhabillé, les cheveux de nouveau retenus dans son cou par un ruban. Il tenait à la main une bouteille à peine entamée d'un liquide bleuté.

--Potion antidouleur, Potter. Tu en auras besoin demain matin à ton réveil. Si mes souvenirs sont bons, tu devrais avoir quelques courbatures et du mal à t'asseoir. Pire qu'après un match de Quidditch ! J'ai utilisé ce remède quand j'ai été blessé par les griffes d'un hibou. Très efficace.

--Heu ... merci Malfoy. Cette fois, tu as bien réglé toutes tes dettes. Je voudrais partir du côté moldu. Peux-tu m'ouvrir la porte?

--Attends ! Tu es bien pressé. J'ai un cadeau à te faire.

--En quel honneur ? Tu ne me dois plus rien !

--Ne fais pas ta mauvaise tête, Potter. Je ne pensais pas ce que j'ai dit tout à l'heure. Se lancer des piques, c'est une vieille habitude, entre nous. En fait, j'ai passé une excellente soirée. J'espère qu'il en va de même pour toi. Alors, pour que tu n'oublies pas ...

Draco ouvrit un tiroir de sa commode. Harry eut le temps de voir un petit portrait de Narcissa Malfoy. Son fils prit quelque chose à côté du cadre, il se tourna vers lui et ouvrit la main. Sur sa paume se trouvaient deux pierres, deux quartz roses.

--Connais-tu Dame Adelphine ? Elle tient une boutique au fond de l'Allée des Embrumes.

--Non, je ne suis jamais allé jusque là.

--C'est une femme étrange, une astrologue. Je te rassure tout de suite, c'est une ancienne Griffondor. Elle m'a donné ces pierres. Elle dit qu'elles sont en rapport avec mon signe du zodiaque, les Gémeaux. Choisis-en une et garde-la en souvenir de ta première fois.

Harry, muet de surprise, regarda Draco dans les yeux. Le Serpentard ne souriait pas. Il avait l'air très sérieux tout à coup. Ça n'avait pas l'air d'une mauvaise plaisanterie. Sa paume où reposaient les cristaux tremblait un peu. A peine. Le silence se prolongeait. Harry tendit la main et prit l'une des pierres, s'attendant presque à ce que Malfoy éclate de rire. Mais non, il referma ses doigts sur le quartz restant et continua à le fixer.

Harry le vit pâlir. En même temps, la pierre rose qu'il tenait en main devint chaude. Il rouvrit ses doigts, Malfoy fit de même et sur leurs paumes, les quartz rayonnaient doucement.

--Aucun problème, Potter. Ça veut simplement dire que j'ai offert cette pierre à la bonne personne. Elle concerne sans doute aussi le Lion, qui est ton signe astrologique, il me semble. Nous aurons au moins ça en commun. Bien sûr, je ne crois pas à ces sornettes mais qui sait ? Si un jour tu la retrouves, quand tu auras épousé Ginny Weasmoche, tu penseras peut-être à moi et à Greengrass. Deux homos, leurs femmes et leur descendance.

Sa voix était basse, voilée. L'applique près du miroir muet éclairait leurs reflets. Deux hommes immobiles, aux sentiments mitigés, contradictoires.

« Pourquoi ce cadeau ?Et pourquoi évoquer nos mariages ? Veut-il dire par là que nos relations sont terminées ? Je n'avais pas l'intention de le revoir de toute façon ... Quoique ... ce que j'ai ressenti aujourd'hui ... c'était si intense ... si extraordinaire ... Je ne sais pas si j'éprouverai un jour quelque chose d'aussi fort ... Pas avec Ginny, en tous cas ! Avec une autre ? Un autre ? »

«Merlin ! Si Dame Adelphine a raison ... il sera à l'origine du choix le plus important de ma vie ... mais mon choix est déjà fait ... Qu'est-ce qu'elle a dit encore pendant sa transe ? C'est un fils du feu ... Il te consumera ... C'est ce qu'il a fait ... Plus rien ne sera comme avant ... Ensemble pour toujours ou à jamais séparés ... Il part ... et moi aussi ... Ce sera la deuxième solution ... Je le regretterai toute ma vie sans doute ... »

--Merci Malfoy. Je prends ce cadeau pour ce qu'il est, un geste sincère. Pour moi aussi, la soirée a été excellente. Abrégeons les adieux, veux-tu ? Je n'ai jamais aimé ça. Tu me raccompagnes ?

Le pub était désert. Tout était tranquille. Arrivés à la porte, ils se regardèrent une dernière fois. Ils ne surent pas qui fit le premier mouvement. Ils le firent ensemble sans doute. Ils se retrouvèrent dans les bras l'un de l'autre, enlacés, joue contre joue, cœur contre cœur. Un long moment. Ils se séparèrent.

Harry serra les deux mains de Draco dans les siennes et souffla :

« Maintenant, je sais qui je suis. Adieu, Malfoy, je ne t'oublierai pas. »

Il sortit. Ses pas résonnèrent un peu dans la rue puis s'éloignèrent. Draco regagna sa chambre. Il se posta devant le miroir et répondit pour lui-même :

«Moi non plus, Potter. Moi non plus. »

.

A suivre.

 

 

 

 
 
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