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Le Chemin de Traverse.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
17 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 14     Les chapitres     75 Reviews    
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Florian Fortarôme.

Le Chemin de Traverse.

Auteur : haniPyanfar.

Lieux et personnages sont empruntés à l'oeuvre magistrale de Madame Joanne K. Rowling. Bien entendu, cette petite suite ne me rapporte rien, pas un gallion, même pas une noise !

Chapitre 14 : Florian Fortarôme.

Le temps passa, les jours, les semaines, Noël et la Nouvelle Année. Les jeunes sorciers retournèrent à Poudlard pour reprendre leurs études interrompues par la guerre. On ne vit plus Dennis Crivey et sa bande traîner devant le Paradis du Quidditch ou la Ménagerie Magique. Madame Rubirosa vendit beaucoup d'uniformes de seconde main et en fut bien contente. La guerre avait ruiné de nombreuses familles.

Pendant quinze jours, la librairie Fleury et Bott ne désemplit pas. C'était le nouveau lieu de travail de Draco. Il avait quitté la boutique des apothicaires au retour de Parsifal Slug. Les Jiggers étaient très contents de lui et lui avaient versé une jolie prime en sus de son salaire. Ils l'avaient aussi recommandé à tous les commerçants du Chemin de Traverse. Draco ne manquerait pas d'ouvrage pour les semaines à venir.

Justement, Paul Fleury avait besoin d'aide pour préparer les diverses fournitures des élèves, selon leur année de cours. Dans l'arrière-boutique, le jeune homme triait, empilait, emballait les livres des Sorts et Enchantements, les manuels de Potions et de Métamorphose, les dictionnaires de Runes et les traités d'Arithmancie, du niveau un au niveau sept.

« Lever le voile sur le futur », le gros bouquin sur la Divination le faisait sourire. Il revoyait Dame Adelphine se moquant de Trelawney et de son absence de don pour la vraie voyance. Par contre, l'ouvrage sur la Vie et les Coutumes des Moldus lui serrait le cœur. Il évoquait pour lui une scène terrible : Lord Voldemort assassinant froidement la pauvre Charity Burbage, la professeur d'étude des Moldus, au château Malfoy, au début de sa septième année d'école.

Le nouveau livre d'Histoire de la Magie, complété par le chapitre sur la dernière guerre, était au programme de tous les élèves et Draco pensait à la « Sans Coquille », l'antique machine à imprimer de Joshué Graham, le propriétaire de WizzHard Books. Il savait que Kréatur avait convaincu les trois elfes de sortir enfin de leur ghetto, d'abord la nuit puis petit à petit le jour. Les petits êtres magiques allaient de découvertes en découvertes.

Draco préparait les livres pour les autres mais lui ne retournerait pas à Poudlard. Et Potter non plus. Selon Paul Fleury, le Survivant en avait assez de toute cette gloire et de toute cette curiosité avide d'après la victoire. Il voulait maintenant vivre tranquille. D'ailleurs, il habitait quelque part, dans le Londres moldu et ne fréquentait plus guère le Chemin de Traverse. Draco ne l'avait aperçu qu'une fois, de loin, près de la boutique de farces et attrapes pour sorciers facétieux.

La Belette, enfin Ron Weasley, abandonnait aussi l'école. Il remplaçait Fred et travaillait avec son frère Georges. Mais sa sœur la rouquine, l'amoureuse de Potter, y allait pour finir ses études ainsi qu'Hermione Granger et d'autres anciens élèves. Aucun Serpentard de septième année par contre. Ni Blaise Zabini, ni Millicent Bulstrode n'avaient été autorisés à revenir à Poudlard. Mais le Choipeau en choisirait de nouveaux sans aucun doute. Il y avait toujours eu quatre Maisons à Poudlard depuis sa création.

Draco, à son habitude, travaillait bien et vite. Son nouveau patron, Paul Fleury était très content de lui. Il avait deviné l'orientation sexuelle du jeune sorcier à des détails infimes que seuls les purs homos pouvaient détecter, un port de tête, un geste de la main, une allure fluide. Bien qu'ayant un compagnon attitré, il lui avait fait de discrètes avances. Il était connu pour être assez volage.

Draco se savait attirant mais il ne voulait pas d'une aventure occasionnelle. Etrangement, son séjour à Azkaban avait estompé l'influence de ses hormones. Il ne ressentait pas le besoin d'avoir des relations charnelles. De temps en temps, des jeunes sorcières lui faisaient les yeux doux, vite rappelées à l'ordre par leurs mères. Il n'y faisait pas attention. Aux jeunes sorciers non plus d'ailleurs.

Il n'y avait que Potter qui l'avait émoustillé, le soir où ils s'étaient mutuellement révélé leur homosexualité. S'il fermait les yeux, il pouvait encore se rappeler ses yeux brillants, ses lèvres pleines et sa peau au toucher agréable. Il y pensait de temps en temps, comme à un bon souvenir. Mais ça ne le faisait pas bander pour autant. Draco Malfoy traversait une période sage.

-- -- -- -- --

Et puis ce fut janvier, tout redevint tranquille à la librairie. Paul Fleury n'eut plus besoin d'un employé supplémentaire. De nouveau, Draco reçut une prime assez rondelette. Il décida d'aller ouvrir un compte à Gringotts et d'y déposer ses petites économies. Cela n'avait rien à voir avec l'ancienne fortune des Malfoy mais au moins, c'était de l'argent honnêtement gagné. L'ancien Serpentard en était assez fier.

Muni d'une bourse contenant quatorze galions et six mornilles, il monta les marches de marbre et passa devant le gobelin de garde, qui le salua en lui récitant la première phrase du texte écrit dans le Hall : « Entre ici visiteur, si tel est ton désir ». Puis il pénétra dans la banque. Et il se fit un grand silence.

Tous les gobelins assis sur leur haut tabouret derrière le long comptoir cessèrent d'écrire dans leurs gros registres et levèrent la tête. Draco s'arrêta, surpris puis il comprit. Pendant la guerre, l'un des leurs, Gripsec, avait été détenu et torturé au château Malfoy sur l'ordre de Voldemort. Les petits êtres magiques avaient de la mémoire et visiblement de la rancune.

Mais le jeune sorcier ne se laissa pas démonter. Il se redressa et s'avança vers la caisse centrale. Il n'avait pas à se sentir coupable des exactions du Maître des Ténèbres et l'argent qu'il tenait en main avait été économisé noise après noise. Il ne s'était permis aucune folie et vivait modestement de son salaire et de ses gratifications. Il s'adressa au caissier d'un ton parfaitement naturel, comme l'y engageait sa bonne éducation.

« Bonjour, Monsieur. Je viens ouvrir un compte et effectuer un premier dépôt.

--Monsieur Malfoy, lui répondit le gobelin en remuant ses oreilles pointues, vos avoirs sont bloqués et le coffre de votre famille est sous séquestre. Seuls, votre père ou votre mère pourraient en réclamer l'ouverture. A condition que la Justice Magique les y autorise.

--Mais je ne veux pas accéder aux affaires de ma famille ! Je voudrais ouvrir un compte personnel. Je travaille, je gagne ma vie et je dois faire des économies ! Vous êtes la banque des sorciers. J'ai le droit de déposer mon argent chez vous !

--Le droit et le devoir, Monsieur Malfoy ! .Mais vous ne pourrez le faire qu'à une certaine condition.

--Laquelle je vous prie ? demanda Draco froidement.

La moutarde lui montait au nez. Il ne venait pas demander la charité tout de même ! S'il avait pu sortir du Chemin de Traverse, il serait allé dans une banque moldue, tiens ! L'or des galions était valable dans les deux mondes, nom d'un Scroutt à pétard, comme aurait dit Dame Adelphine ! Le gobelin dut voir sa contrariété sur son visage car il reprit sur un ton plus conciliant :

--Je ne vous dis pas cela en mal, Monsieur Malfoy. Il s'agit en fait d'un conseil de prudence qui vous avantage plutôt. N'ouvrez pas un compte sous votre nom personnel car la Justice Magique pourrait nous obliger à en révéler le contenu et nous n'aimons pas beaucoup que les sorciers officiels se mêlent de nos affaires. Vous comprenez, dès qu'on parle des Malfoy ...

Ces paroles dites d'un ton doucereux firent pâlir Draco. Ce n'était pas la première fois qu'on lui jetait son patronyme à la figure. Sur le Chemin de Traverse, tout le monde l'appelait par son prénom. Au début, ça le faisait grimacer -- les multiples générations familiales devaient se retourner dans leur tombe ! -- maintenant, il s'y était habitué.

Mais que de simples gobelins se permettent ... Oui, bon, il ne pouvait empêcher un peu de bile raciste de remonter dans sa gorge de Sang Pur ... Il soupira et demanda d'une voix unie :

--Que dois-je faire ?

--Ouvrez un compte sous un autre nom, celui de votre mère par exemple, vous vous en trouverez bien. La lignée directe des Black s'est éteinte à la mort de votre cousin Sirius. Ses biens ont été transférés dans le coffre de son héritier indirect, désigné par testament. Le nom est libre de tout droit. Vous pouvez le revendiquer en tant que fils de Narcissa Black, une branche collatérale. Qu'en pensez-vous ?

Draco eut vaguement l'impression que le gobelin en savait plus qu'il ne disait. La banque était au courant de bien des secrets de famille mais tout se faisait dans la discrétion. Le conseil semblait bon. Et puis, cela faisait plaisir à Draco de porter le nom de sa mère. Qui sait ? Plus tard, il l'adopterait peut-être définitivement. Comme disait le gobelin et comme d'autres l'avaient dit avant lui, le nom des Malfoy ...

--D'accord. Je désire ouvrir un compte au nom de Draco Black et y déposer quatorze galions et six mornilles ... »

-- -- -- -- -- --

« Ma chère maman. J'espère que vous allez bien. Pensez à bien vous couvrir, l'hiver est froid cette année. Bonne nouvelle, je suis embauché chez Florian Fortarôme. C'est un travail qui me plaira beaucoup. Je vous embrasse. Votre fils qui vous aime. Draco. »

Le jeune homme attacha son message à la patte d'une chouette grise envoyée par le bureau des Aurors. Un courrier partait bientôt pour Azkaban et il avait la permission d'écrire une courte lettre à sa mère. Sitôt l'oiseau parti, le miroir se mit à bavarder.

--Chez Florian Fortarôme ? Bonne place que vous aurez là ! Quand Harry Potter était ici, il allait tous les jours y manger des glaces. Il adore les sundaes et le patron lui en servait gratuitement.

--Tu lis mon courrier maintenant ? C'est malséant, tu sais ! La curiosité te perdra, miroir ! Et cesse de parler sans arrêt de Potter !

--Mais vous ne me donnez plus aucune nouvelle ! On dirait qu'il a disparu ! Que dit la Gazette ?

--Rien justement ! On ne parle que de cette affaire de corruption au Ministère. Kingsley Shacklebolt en profite pour faire le ménage et mettre à la porte tous les anciens sympathisants de Lord Voldemort. Il y avait même un trafic de Polynectar pour aider d'anciens Mangemorts à fuir. C'est Funestar, du département des Mystères, qui a tout découvert grâce à son espion secret.

--Racontez-moi encore de l'histoire du rouge-gorge. C'est si excitant !

--Du calme, miroir ! Je te l'ai déjà dit vingt fois ! Et n'oublie pas que c'est un secret !

-- Oui, je sais ! Alors, parlez-moi de la visite de Harry Potter à Sainte Mangouste !

--Tu m'ennuies, miroir ! Quelle gloire y a-t-il pour un sorcier à aller faire quelques tours de magie pour des enfants malades ! Et encore ! Il a eu de la chance que c'étaient des tout-petits, presque des bébés ! Ses apparitions de colombes et de bouquets de fleurs auraient fait rire des mômes de cinq ans ! Enfin, j'ignorais que le Survivant avait des talents cachés ! Magicien moldu ! Où va notre monde !

--Vous croyez qu'il reviendra me voir ? J'aimerais bien qu'il me montre ses tours !

--A Merlin ne plaise ! Je ne suis pas retombé en enfance, moi !

--Méchant !

-- -- -- -- -- --

Harry Potter allait très bien. Sa dépression n'était plus qu'un mauvais souvenir. Il remerciait secrètement Draco Malfoy de lui avoir ouvert les yeux sur les véritables causes de sa tentative de suicide. Dès le lendemain de leur conversation, il avait pris rendez-vous auprès du jeune psychomage de Sainte Mangouste et lui avait parlé en toute franchise.

Cette libération en paroles le soulagea d'un grand poids. Il prit véritablement conscience de son état et apprit à accepter ce qui le rendait différent des autres garçons. Ce n'était ni sale, ni monstrueux. Et c'était plus répandu qu'il ne le pensait. Certains considéraient même cela comme un don de la nature. Harry n'allait pas jusque là mais il se sentait beaucoup mieux dans sa peau qu'auparavant.

Ayant appris que l'une des causes de son déni se situait dans son enfance, le jeune psychomage eut la bonne idée d'orienter le jeune sorcier vers un spécialiste moldu qui compléta le travail entrepris et, en quelques séances, le délivra de ses angoisses et de sa phobie. Harry se sentit renaître.

Il avait emménagé dans son nouvel appartement et l'avait meublé et décoré à son goût. Chaque fois qu'il voyait dans un magasin un objet ou un meuble qui lui plaisait, il l'achetait et son appartement devint très vite pour lui un endroit ou il faisait bon vivre et recevoir ses amis.

Il invitait régulièrement Georges, Ron et aussi Hermione avant qu'elle ne reparte à Poudlard. Il avait eu des nouvelles de ses anciens camarades Griffondors, Neville, Dean et Seamus qui voulaient également terminer leurs études et avaient insisté pour qu'il se joigne à eux. Mais il avait refusé. Les mauvais souvenirs étaient trop présents au château. Sa nouvelle vie lui convenait.

Surtout depuis qu'il s'était découvert une vraie passion. La seule chose qu'il avait emporté de la maison de Sirius, square Grimmaurd, était ce traité de prestidigitation, découvert dans la bibliothèque par le plus grand des hasards. Il s'amusait autrefois à reproduire les tours les plus simples pour le seul plaisir de Kréatur. Mais il voulait aller plus loin.

Une adresse signalait un magasin moldu de Londres où les professionnels pouvaient se fournir en matériel de magie. Il en devint un client régulier et s'entraîna tout seul avec succès. Le psychomage à qui il en avait parlé incidemment lui avait alors proposé d'offrir un petit spectacle aux jeunes enfants malades de Sainte Mangouste

La Gazette l'avait mentionné dans un petit entrefilet. Le Survivant n'occupait plus la Une. Il allait bien, aucun scoop à attendre de ce côté. Et puis le scandale du Ministère était autrement croustillant ! Certains adeptes de Lord Voldemort, mises à part leurs idées d'un autre âge sur les Sangs Purs, étaient finalement tout à fait respectables. Et de l'autre côté, des soi-disant gens de bien agissaient d'une bien vilaine façon. Mais cela, Harry l'avait toujours su.

Entre Noël et Nouvel An, les Weasley et leur fille Ginny étaient venus lui rendre visite. Molly se remettait peu à peu de la mort de Fred. La cérémonie de fin de deuil l'avait soulagée d'un grand poids. Elle s'intéressa aux appareils ménagers moldus de la petite cuisine. Le frigo en particulier lui plut. Elle s'inquiétait de savoir si le jeune sorcier se nourrissait bien. La réserve de produits frais la rassura.

Arthur s'émerveilla de tout et particulièrement de l'éclairage électrique. Dire qu'il suffisait d'appuyer sur un bouton pour que les ampoules s'allument et éclairent toute la pièce ! Qu'ils étaient donc savants et inventifs, ces Moldus ! Et cet ascenseur qu'ils avaient emprunté pour parvenir au dernier étage de l'immeuble ! Quel appareil étonnant ! Mieux qu'un portoloin, en un peu plus lent !

La télévision les enchanta. Molly trouva la chanteuse qui occupait l'écran bien meilleure que Célestina Moldubec et Arthur observa avec intérêt l'arrière de l'appareil, croyant y déceler la trace d'un sortilège. Ginny restait assez réservée. Elle regardait surtout Harry. Elle le trouvait magnifique depuis sa guérison, quoique toujours un peu trop mince.

Quand ses parents partirent en transplanant depuis la terrasse, elle resta en arrière. Pendant toute la visite, Harry avait été aimable avec elle. Elle se reprenait à espérer. Elle l'entoura de ses bras et il ne la repoussa pas. Elle l'embrassa et il répondit à son baiser mais sans y mettre de passion.

Elle aurait voulu l'entraîner dans cette chambre, sur ce lit neuf qui lui semblait si attirant mais il secoua la tête et se détacha d'elle. Il n'était pas prêt pour une nouvelle relation amoureuse. Il lui fallait du temps. C'est ce qu'il lui expliqua gentiment. Elle se résigna et partit au bout de quelques minutes mais avec de l'espoir au cœur.

Harry se sentait un peu honteux d'agir ainsi avec elle mais depuis ses séances avec le psychomage et le médecin moldu, il avait réfléchi. Il admettait être homosexuel mais peut-être était-il plutôt bi. Ce que Malfoy lui avait dit lui trottait dans la tête. Se marier pour avoir une famille et des enfants, c'était ce qu'il avait toujours espéré. S'il survivait à son combat contre Lord Voldemort, bien sûr !

Il avait gagné, il était vivant, il avait surmonté ses angoisses et sa dépression. C'était peut-être pour lui la bonne solution. Le psychomage lui avait dit que c'était assez courant, les sorciers gays comme les Moldus désirant une descendance biologique quand c'était possible. C'était ce qu'envisageait Draco Malfoy après tout ! Pourquoi pas lui ?

Cependant, il ne se voyait pas tromper sa femme et prendre des amants . Avoir un compagnon attitré en dehors du mariage ? Quelle femme accepterait de partager son époux avec quelqu'un d'autre ? De toute façon, il était hors de question qu'il tombe amoureux d'un homme ! Des attirances sexuelles, soit, mais de l'amour ! C'était impossible !

Harry se sentait partagé entre deux mondes et ne savait encore lequel choisir. C'est alors que par hasard, il fit une rencontre qui allait influer sur la suite de sa vie. Il était dans le magasin moldu d'accessoires de magie quand un homme assez corpulent entra. Le jeune sorcier reconnut en lui un magicien célèbre dont le nom de scène était le Grand Darius et qui se produisait depuis quelque temps à Londres et dans toute l'Angleterre. Il semblait en colère. Il consulta le propriétaire du magasin qui lui répondit par la négative. Il parut alors effondré.

Pour lui remonter le moral et discuter un peu boutique avec lui, Harry l'invita à prendre une bière au pub voisin. Le Grand Darius accepta presque avec reconnaissance. En fait, le pauvre magicien était déprimé. Il s'épancha auprès du jeune homme qui lui offrait une oreille complaisante. Son assistante de spectacle l'avait laissé tomber au beau milieu de sa tournée et il ne trouvait personne pour la remplacer au pied levé. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait !

« C'est la faute de ma femme, vous comprenez ? pleurnichait-il presque. Elle ne peut pas s'empêcher d'être jalouse de mes partenaires. Je suis obligé de les choisir minces et plutôt jolies pour la réussite de mes numéros, vous comprenez ?. Mon épouse n'est plus toute jeune et elle est un peu ... enrobée, dirons-nous, mais qu'est-ce que ça peut bien faire ! Elle sait que je l'aime ! Nous avons cinq enfants, nous formons une famille heureuse. Mais je ne peux pas emmener toute la smala en tournée ! Vous comprenez ? ...

Harry comprenait très bien et hochait la tête avec un air compatissant. Le Grand Darius, qui avait tant de prestance sur scène, était assez attendrissant quand il se répandait en lamentations !

-- ... De temps en temps, elle pique une crise. Elle arrive dans les loges du théâtre comme une furie, elle s'en prend à tout le monde, elle accuse ma partenaire de chercher à me séduire ! Moi ! C'est d'un ridicule ! Mais elle ne peut pas s'en empêcher ! Et pour tout dire, ça me fait plutôt plaisir de voir que je lui plais encore à ce point. Vous comprenez ? ...

Harry comprenait si bien que de fil en aiguille, il se retrouva engagé comme assistant du Grand Darius pour ses trois derniers spectacles.

-- ... Vous serez parfait ! Vous êtes assez mince pour disparaître derrière un rideau dans un de mes tours. Et autrement, il vous suffira de sourire, de hocher la tête et de me passer les accessoires au bon moment. Ma femme me laissera enfin tranquille. Elle sera même ravie de vous connaître. Si vous êtes libre en ce moment ...

Harry se sentait libre comme l'air.

-- -- -- -- --

Draco travaillait depuis un mois chez Florian Fortarôme et il s'en trouvait bien. Le vieux sorcier, rescapé de la guerre, avait rouvert son magasin depuis peu. Il avait engagé le jeune homme pour l'aider car sa longue captivité dans les geôles de Voldemort l'avait beaucoup affaibli. Sa vue avait baissé et il devait porter en permanence des lunettes aussi épaisses que des loupes.

Il n'avait jamais révélé pourquoi les Mangemorts l'avaient arrêté et pourquoi ils avaient dévasté sa boutique. Ils devaient y chercher quelque chose qu'il n'avaient pas trouvé. Aux Aurors qui l'avaient délivré, le vieil homme avait juré qu'il ne savait rien et que ses bourreaux l'avaient pris pour quelqu'un d'autre. Il n'était qu'un honnête commerçant dont le seul tort était d'être Sang Mêlé.

Sa mère était une Moldue italienne Il lui devait son prénom et ses recettes secrètes de glaces, de crèmes et de sorbets. Elles étaient consignées dans un carnet recouvert de cuir noir qui avait échappé à la fouille des Mangemorts. Etait-ce ce qu'ils avaient recherché en retournant toute la boutique ? A quoi cela aurait-il pu leur servir ? Florian Fortarôme était resté muet sur le sujet.

Mais miraculeusement, le fameux carnet réapparut après sa libération. Et de nouveau, les délices sucrés ou salés étaient amoureusement préparés dans l'arrière boutique : crème glacée à la purée de carottes confites, sorbet salé aux asperges vertes, granité à la menthe et à la pastèque, glace au yaourt et chocolat stracciatella et autres merveilles ...

Florian ne manquait pas d'ouvrage, il appréciait de plus en plus son nouvel employé et n'était pas avare de compliments.

« Draco, mon jeune ami, plus je vous observe, plus je pense que vous avez trouvé votre voie. Vous avez le don, j'en suis persuadé. Vous réunissez les trois qualités qui font le bon pâtissier-glacier. Vous avez les mains, les yeux et le nez. Et qui plus est, vous avez cette chose impondérable qu'on ne peut apprendre mais qu'on a en soi, ce talent inné, cette aptitude, que dis-je, ce soupçon de génie indispensable à la réussite : vous savez DOSER !

--Monsieur, vos compliments m'honorent, je profite seulement de l'exemple que vous me donnez. Je suis heureux de vous satisfaire. Le professeur Snape me faisait quelquefois la même remarque à propos des dosages en cours de potions.

--Ça ne m'étonne pas ! Il n'y a pas beaucoup de différence entre les deux matières. Sauf pour le goût évidemment ! Pour l'une comme pour l'autre, il faut une grande précision. Vos mains connaissent d'instinct le degré d'onctuosité d'une pâte. Votre nez est sensible à la moindre subtilité des odeurs et vos yeux repèrent la touche finale qu'il faut donner à une préparation pour qu'elle soit parfaite. Je vous le répète, mon jeune ami, vous avez le don.

--Merci Monsieur. Mais vous le savez, un don n'est rien si on ne travaille pas sans cesse à le perfectionner. C'est ce que je m'efforce de faire à vos côtés.

--Ce ne sera bientôt plus suffisant pour vous. Il faut que vous appreniez sous la direction de Grands Maîtres. Ah ! Si vous pouviez aller en Italie dans la famille de ma mère ! Elle est originaire de Toscane. Les Vicarelli y sont réputés pour leurs délicieuses gelatis et pour tout ce qui concerne le domaine du froid. Ils connaissent même le « secret » des sculptures de glace transparente. C'est d'eux que je tiens tout mon savoir !

--Désolé, Monsieur, je ne peux quitter le Chemin de Traverse. Mais bien sûr, j'aimerais beaucoup aller en Italie. Ce doit être un pays magnifique.

« Et personne ne viendrait m'y jeter mon nom à la figure ! » pensait Draco avec amertume.

Son nom, il le retrouva quelques jours plus tard en tout petit, dans un article en bas d'une page de la Gazette du Sorcier :

« Lucius Malfoy, le dernier des douze Grands Mangemorts, vient de mourir à Azkaban. Il avait reçu le baiser du Détraqueur mais sa magie noire était si puissante qu'il a survécu plusieurs mois à son juste châtiment. Puisse son âme maléfique aller tout droit en enfer, auprès de celle de son Maître, l'abominable Lord Voldemort. »

A suivre.

 

 

 
 
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