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Les chiens n'élèvent pas des chats
Par Aleksa
Harry Potter  -  Fantaisie/Fantastique  -  fr
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Chapitre 03 - Sang-de-bourbe et fils à papa

                Ils prirent la même place que d’habitude : tout au fond du cachot. Le plus loin possible du professeur Rogue, là où les frères Weasley pouvaient très bien préparer leurs mauvais coups discrètement et loin du regard froid de ce dernier. Aleksa sortit immédiatement son livre des potions et regarda les deux rouquins faire leur numéro comme à leur habitude. Ce qu’ils pouvaient aimer attirer l’attention sur eux. Tout le contraire d’elle. C’était tout de même étrange qu’elle soit toujours à leur côté. Peut-être était-ce un geste inconscient qui se voulait que lorsqu’elle se trouvait avec eux, les regards se dirigeaient vers eux et non pas sur elle.

— Cinq points de moins à griffondor. Monsieur Weasley, je vous prierais de redescendre de ce banc où devrait déjà siéger votre postérieur et non vos pieds! À votre âge, vous devriez faire la différence entre ces deux parties de votre anatomie et en connaitre pleinement les fonctions primaires. Je crois dispenser mes cours à une bande d’élèves et non pas de singes sans cervelle.

Et voilà le professeur Rogue qui venait de faire son entrée tout aussi remarquée que les pitreries des frères Weasley.

— L’année commence plutôt bien, pensa Aleksa en regardant l’enseignant se diriger vers son bureau d’un pas raide, sa cape bruissant derrière lui.

— Je ne crois pas que nous ayons besoin de présentation de début d’année puisque nous en sommes en début d’une cinquième de…

Il sembla chercher les mots justes pendant un court instant.

— Je dirai simplement de cours pour ne pas traiter quiconque de nom qui pourrait choquer certaines oreilles sensibles, finit-il en lançant un regard glacial aux jumeaux.

Il fallait dire qu’ils ne s’étaient jamais attiré les bonnes grâces du professeur en faisant du grabuge toutes les fois que l’occasion leur en était donnée. Malheureusement pour Aleksa, une fois sur deux, elle écopait des pareilles punitions, même si elle n’avait rien fait. Rogue avait la mauvaise habitude de l’inclure dans tout ce que pouvaient commettre les jumeaux. Elle se doutait bien que cette année ne serait pas différente des autres. Mais après tout, quelqu’un pouvait-il réellement se vanter d’être dans les bonnes grâces de cet homme, mis à part ses élèves de serpentard?

— Comme vous le savez tous, cette année est celle de vos BUSEs. C’est aussi probablement votre dernière année avec moi, car je ne prends que les élèves ayant obtenu les meilleures notes pour poursuivre leur enseignement en potions avancées. Bien entendu, j’attends de chacun de vous, doué ou non, d’arracher ne serait-ce qu’une mention « acceptable » aux examens finaux pour ne pas subir mon mécontentement.

— Que veut-il nous faire? Après les examens, il ne nous reverra plus dans sa classe, chuchota George en haussant les épaules.

— Peut-être va-t-il nous poursuivre dans les couloirs, lança son frère.

— J’avoue qu’une vadrouille grasse au long nez crochu, ça fait plutôt peur lorsqu’elle se trouve à vos trousses, blagua Lee.

— Sinon, aujourd’hui, nous allons commencer par quelque chose qui devrait vous être assez facile, mais qui pourrait être demandé lors des examens de juin. Ouvrez vos livres à la page 101, il fit un geste de sa baguette et des instructions s’inscrivirent d’elles-mêmes au tableau, vous me préparerez une potion de ratatinage. Chose que vous avez déjà faite en troisième année. Donc, inutile de vous dire que j’attends des résultats impeccables. Et comme ce n’est pas une première fois pour vous, je choisirai une personne au hasard pour tester sa potion.

Ses deux prunelles de jais se posèrent sur Aleksa. Elle sut alors qu’elle n’avait pas intérêt à plaisanter avec sa mixture. L’enseignant prit place à son bureau pendant que les élèves s’affairaient autour de leur chaudron.

 

                Les minutes s’écoulèrent lentement pendant que chacun tentait d’améliorer ou de rattraper leur mélange afin de lui donner la texture et la couleur désirée. Aleksa terminait de remuer la potion qui ressemblait parfaitement à ce que décrivait le livre quand Rogue passa dans les rangées et distribua ses habituels sarcasmes et critiques.

— Je crois que ta théorie n’est pas fondée : il ne s’est pas adouci durant l’été, chuchota Fred à Angélina après avoir reçu une réplique cinglante du maitre des potions.

— On peut bien espérer, se justifia-t-elle avec un sourire.

— Vous devriez avoir terminé maintenant, susurra doucereusement Rogue.

Quelques élèves ajoutèrent un dernier ingrédient ou brassèrent encore dans l’espoir que la potion soit la meilleure possible.

— Alors, sur qui je devrais essayer la potion? ajouta-t-il en se tournant vers les griffondors.

Jamais il n’allait faire quelque chose en ce sens avec l’un de ses précieux serpentards avec qui les lions partageaient ce cours.

— Miss… Anderson, dit-il comme s’il avait momentanément oublié son nom.

Elle ne fut pas surprise d’être l’heureuse élue, mais tout de même. Il n’était pas rare que le professeur la sermonne pour une raison ou une autre, mais de là à la prendre en tant que cobaye, c’était une première. Et pourquoi y avait-il soudainement autant de dégout et de haine à son égard dans ce regard noir et vide?

— Comme vous le voudrez, dit-elle placidement en sachant très bien qu’elle était très douée pour cette matière et qu’elle manquait son coup que très rarement.

Elle se leva donc à l’approche du professeur qui jeta un bref coup d’œil à la potion dans son chaudron.

— Il serait dommage d’envoyer une élève à l’infirmerie, dit-il en faisant semblant de ne pas avoir remarqué l’apparence parfaite du bouillon. Je ne dis pas que la tentation n’y est pas par contre, ajouta-t-il en lançant un regard aux jumeaux. Nous devrions donc faire le test sur un animal.

— Et j’imagine que vous proposez mon furet, répondit-elle d’un ton qui se voulait sans émotion.

— Je vous conseillerais de ne point répliquer, Mademoiselle Anderson. Ici, il s’agit de ma classe et je n’accepterai aucune désobligeance de votre part.

Elle leva les yeux au ciel, prit sa baguette et se concentra sur l’image de Mikko. La jeune femme murmura une formule et l’animal apparut sur la table, juste en avant d’elle.

— Très bien, argua le professeur comme s’il était déçu qu’elle puisse si bien réussir un tel sort. Alors, si tout se passe bien, le furet devrait revenir un bébé, sinon…

— Il mourra, coupa-t-elle dans un seul souffle.

Rogue retroussa la lèvre supérieure comme pour montrer sa désapprobation au fait qu’elle ait l’audace de terminer la phrase à sa place. Elle lui coupait l’inspiration de son petit manège qu’il servait régulièrement afin de terroriser les élèves. Après quatre ans à le côtoyer, la jeune femme n’avait plus vraiment peur de ce professeur et ses talents en potions ne lui donnaient guère besoin de redouter quoi que ce soit. Mais en ce moment, elle doutait un peu d’elle-même. La vie de son précieux furet était en jeu. Et si elle avait oublié quelque chose? Et si le bouillon n’avait pas été assez longtemps sur le feu? Et si…

— Comme miss Anderson l’a… si bien dit, il afficha son habituel sourire méprisant. L’animal s’empoisonnera et mourra si le mélange n’est pas préparé avec soin.

 

                Sans attendre, dans un geste sec, il s’empara de la louche qui trainait dans son chaudron. Puis, il prit le furet, qui n’avait pas encore compris comment il avait pu quitter le confort du dortoir en moins d’une seconde, et le força à boire le contenu de l’ustensile. Aleksa retint son souffle : sa petite bête de compagnie était sans doute l’un des êtres auxquels elle tenait le plus. En quelques secondes, la bouche de l’animal se tordit de manière grotesque puis, il y eut un pop et le professeur se retrouva avec un mignon furet sur le bord de la table. Visiblement mécontent, Rogue administra immédiatement l’antidote à Mikko qui reprit sa forme d’origine, un air totalement désemparé au visage. Immanquablement, il n’avait pas l’intention de laisser Aleksa jouir de sa petite victoire plus longtemps.

 

                 — Silence, ordonna-t-il aux Griffondors qui applaudissaient.

Son moment d’inattention lui fut fatal. Mikko, qu’il tenait toujours étroitement dans sa main, parut se sentir soudainement trop à l’étroit. S’il était un petit animal de compagnie exemplaire avec sa maitresse, il en était tout autrement avec les étrangers. Alors qu’il menaçait toujours ses élèves d’un regard hautain, la belette planta ses longues canines dans l’un de ses doigts. Le maitre des potions lança un râle rauque en guise de plainte et secoua rageusement sa main pour l’en dégager. Mikko fini par lâcher au bout d’un instant, projeté un bon mètre dans les airs. Aleksa dut user de sa baguette pour l’empêcher d’atterrir brutalement sur les dalles du plancher.

— Ce sera vingt points de moins pour cette attaque miss Anderson, ajouta le professeur Rogue en guérissant sa blessure à l’aide d’un sort.

 

                — Tu aurais dû gagner des points pour ta potion et non pas en perdre pour quelque chose qui était hors de ton contrôle.

— Et pourquoi?

— Parce qu’elle était parfaite, ajouta Fred.

— La question voulait plus dire : pourquoi Rogue donnerait-il des points à un griffondor?

Aleksa se promenait dans les couloirs en direction de sa tour, Mikko, enfin rassuré, dans les bras.

— Tu as bien raison. Il est pire qu’une vipère. Et d’après ce qu’on m’a dit, il fait le coup à tous ses groupes cette année. Ce serait sa nouvelle mode pour terroriser ses élèves, renchérit George.

— L’important, c’est que Mikko soit toujours vivant, ajouta Angélina en caressant la tête du petit animal. Tu imagines, je suis prête à parier qu’il aurait fait le coup même si la potion avait eu l’air complètement ratée!

— Aucun doute là-dessus, répliqua la noiraude. Il aurait peut-être même tenté l’expérience directement sur moi s’il avait été certain que j’avais échoué.

— Et voilà le chouchou du loup!

Celui que Fred appelait le chouchou, le jeune Drago Malefoy, se tenait au pied de l’escalier avec ses deux inséparables acolytes; Crabbe et Goyle. Il semblait préparer un mauvais coup, mais quand il s’aperçut qu’ils étaient observés, il leva le regard sur eux.

— Tiens, si ce n’est pas ces Weasley! Lança-t-il d’une voix railleuse. Et toujours avec votre sang-de-bourbe! Vous faites honneur à votre réputation : traitre à votre sang comme vos bons à rien de parents. Dites, votre père n’aurait pas pris un peu trop de choc en jouant avec des trucs moldus? Parce que si c’est le cas, je comprends maintenant cet air complètement idiot qu’il a toujours au visage.

Aleksa, sachant qu’il parlait d’elle comme étant une sans-de-bourbe, leva les yeux au ciel et fit mine de ne pas l’avoir entendu. Qu’est-ce que sa parole pouvait avoir d’importance à ses yeux? Il n’était rien d’autre qu’un minable fils d’ancien mangemort qui jouissait encore d’une certaine notoriété et était très riche. Parfait stéréotype de jeune homme stupidement effronté. Mais il en était autrement des jumeaux qui bouillaient après l’insulte faite à leur père.

— Retires ce que tu as dit Malefoy, sinon ça risque de chauffer pour toi, lança George les joues légèrement rosies par l’émotion.

— Aller laisse-le, il n’en vaut pas la peine, lui dit alors Aleksa en le prenant par le bras.

— Alors, toi aussi tu fais comme Saint Potter, tu vas habiter dans la porcherie des Weasley durant l’été ou bien tu préfères rester chez toi, à l’autre bout du monde en compagnie de tes moldus adorés de parents. À ce que j’ai entendu dire, les gens de ton pays sont tellement reculés qu’ils doivent te cacher pour que personne ne tente de te brûler sur un bûcher.

— Malefoy, tais-toi, avertit George. Espèce de bouse de…

— Ça va! intervint alors Aleksa sans élever la voix, mais d’un ton sec. Ne joue pas son jeu. C’est tout ce qu’il veut. Tu ne laisseras certainement pas les paroles d’un gamin à la tête aussi creuse que ses insultes te faire sortir de tes gonds.

George sembla se calmer un peu.

— Tu peux bien me dire que j’ai la tête vide, sang-de-bourbe, attends de voir qu’est-ce qui t’attend toi et tous ceux de ton espèce.

— Bouhou! Arrête, j’ai presque la larme à l’œil et je tremble de peur, ironisa-t-elle. Désolée pour toi mon petit, mais tu n’impressionnes personne ici et encore moins en essayant de te montrer menaçant en faisant des sous-entendus à propos de tu-sais-qui. Pour le moment, il ne serait même pas en mesure de faire mal à une larve, alors ce n’est sûrement pas avec ça que tu vas me faire frémir de terreur. D’ailleurs, je ne crois pas que s’il revenait des limbes que la première chose qu’il ferait, ce serait venir terrasser les pauvres élèves que tu n’aimes pas. Les ennemis du grand Draco Malefoy n’ont sûrement pas beaucoup d’importance à ses yeux.

Les autres griffondors ne se privèrent pas d’éclater de rire.

— Vas donc jouer dans ton carré de sable avec Potter, il est plus de ton âge. Laisse les grands s’occuper de leurs affaires, tu veux bien.

Le jeune homme rougit jusqu’à la racine des cheveux.

— Je ne te laisserai pas me parler comme ça…

— Trop tard c’est déjà fait.

— Attends bien que…

— Que quoi? coupa-t-elle sèchement, maintenant lassée de cette conversation stupide. Que ton papa apparaisse ici et me donne la fessée? Qu’il me fasse mettre à genoux dans la grande salle devant tout le monde pour te demander pardon peut-être? Ou quoi d’autre encore? Qu’il apparaisse en compagnie de ses copains mangemorts pour qu’ils viennent venger son pauvre fils qui n’arrive pas à insulter une pauvre sang-de-bourbe. Reviens sur terre blondinette! Quand on est pas de taille, on se frotte pas à plus fort et mature que soi.

Sans lui laisser le temps de répliquer, elle passa son chemin, entrainant les autres avec elle.

— Je crois qu’on aurait tous intérêt à prendre des cours de sang-froid et de savoir comment faire fermer son clapet 101 avec toi, blagua George.

Elle ne répondit rien. Ni fière, ni honteuse de ce qu’elle venait de dire.

 

Quand elle était plus jeune, au primaire, elle était déjà classée comme la petite fille la plus bizarre de l’école. Celle avec qui on évitait de jouer, avec qui on ne voulait surtout pas être vu. Durant sept ans, elle avait été montrée du doigt et c’était bien pire lorsque d’étranges évènements s’étaient manifestés autour d’elle de manière insistante et évidente. Elle était devenue plus que bizarre : elle faisait peur. Les quolibets, les insultes et tout, elle y était d’ores et déjà habituée depuis sa plus tendre enfance. Dans un monde comme dans l’autre, les jeunes ne se faisaient pas de cadeau, loin de là.

 

 À son arrivée à Poudlard, elle avait espéré que ce serait un nouveau départ pour elle, dans un endroit où ses différences deviendraient des ressemblances et où elle pourrait enfin se fondre à la masse et peut-être même se faire quelques amis. Malheureusement, ça ne s’était pas passé comme ça. Loin d’être le conte de fées qu’elle avait si ardemment espéré, la jeune femme s’était retrouvée devant un nouvel obstacle : ses origines. Aleksa avait fini par abandonner toute tentative de défense. Avec le temps, elle avait appris par elle-même qu’elle valait autant que les gens tels que ce Malefoy et qu’elle n’avait pas à se prouver à qui que ce soit.

 

                Alors qu’elle s’éloignait déjà, elle entendit un sifflement à sa droite. Le sort lui effleura la joue et alla se fracasser contre le mur d’en face. Elle se retourna soudainement.

— Là, Malefoy, tu vas trop loin, cria l’un des jumeaux Weasley.

Un bras lui coupa le chemin alors qu’il s’apprêtait à répliquer.

— Tu n’as pas pu faire mieux. Qu’est-ce qui se passe, l’éducation perd de son utilité. Les professeurs ne vous apprennent plus à viser comme il faut ou c’est simplement toi qui n’as vraiment aucun talent pour arriver à toucher ta victime? Rétorqua Aleksa en sortant doucement sa baguette de sa poche.

— Je t’interdis de prononcer une seule autre insulte à mon égard sale sang-de…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il fut projeté dans les airs et retomba brutalement à quelques pas en arrière sous les rires des griffondors.

— Voilà ce qu’arrive à faire un vrai sorcier : il agit et ne passe pas son temps à jacasser. Les beaux parleurs ne vont jamais bien loin dans la vie, lança-t-elle avec hargne.

— Anderson, dit une voix calme et menaçante.

Cette voix, elle l’aurait reconnue parmi n’importe quelles autres. C’était bien la seule personne qui pouvait rester aussi calme devant une telle situation, mais aussi la pire qui pouvait bien y assister.

— Je peux savoir ce que vaut une telle attaque sur l’un de mes jeunes élèves, qui, dois-je vous le rappeler, a quelques années de moins que vous?

— Professeur, ce n’est pas de sa faute. Malefoy l’a insultée à plusieurs reprises et l’a…

— Weasley, votre réplique coûtera dix points à griffondor. Je ne vous ai pas parlé. Alors miss Anderson?

— À quoi bon me défendre? Même si j’avais les meilleures raisons du monde, j’écoperais tout de même!

Ses yeux noirs défiaient ceux de son professeur. Elle fut elle-même surprise de sa propre audace, mais n’en laissa rien paraitre. Rogue ne perdit en rien sa patience légendaire et ne haussa qu’un sourcil en entendant sa réplique impolie.

— Miss Anderson, je vous prie de me suivre jusqu’à mon bureau.

— Très bien, dit-elle en continuant de le défier du regard. Mais vous savez qu’une retenue n’a pas besoin d’une rencontre privée dans votre bureau, monsieur.

— Vous paierez cher votre insolence miss.

Elle donna son furet à Angélina et son sac empli de livres à George.

— Vous direz à Mcgonagall que je vais être en retard.

Et elle traina derrière Rogue en laissant des amis pantois et un Serpentard jubilant de bonheur malgré son postérieur endolori.

 

                Aleksa ne dit pas un mot tout au long du chemin. Elle ne voulait pas donner au professeur Rogue, l’impression qu’elle regrettait ses actes et paroles bien qu’elle sut qu’elle était allée trop loin.

— Bonjour, dit alors une voix joyeuse qui lui fit relever la tête.

— Lupin! salua sèchement Rogue en croisant le nouveau professeur.

— Miss Anderson, si je ne me trompe pas.

Il se pencha un peu pour mieux voir l’élève derrière son collègue.

— B’jour professeur, dit-elle d’une voix bourrue.

— Allons Rogue, vous ne trainez pas déjà une élève en pénitence au premier jour de classe.

— Il se trouve que miss Anderson a attaqué un élève de ma maison sans raison particulière…

Aleksa émit une forte toux qui coupa le professeur dans son discours. Il lui envoya un regard glacial et continua :

— Sans raison particulière et que ceci doit être puni.

— Oh! je vois. Avez-vous demandé ce qui valait une telle attaque avant de la dire injustifiée? ajouta Lupin toujours aussi souriant et d’un ton poli.

Rogue était furieux et il était presque surprenant que Remus réussisse à garder une telle joie face à la haine que son homologue exécrait face à lui.

— Elle a attaqué un autre élève dans un couloir de l’école, Lupin, peu importe les raisons, cela n’est pas permis en ces lieux et demande une correction.

— Alors il vaudrait mieux confier son cas à la personne responsable, c’est-à-dire le directeur, ou plutôt la directrice, de sa maison, non?

— Merci beaucoup de vos… conseils, mais je crois savoir ce que j’ai à faire, dit-il d’un ton calme, mais à faire froid dans le dos.

Aleksa adressa un pâle sourire au professeur Lupin en guise de remerciement pour ses efforts et s’élança sur les talons de Rogue qui s’éloignait déjà vers les cachots qu’elle venait à peine de quitter. La jeune femme se demandait pourquoi il tentait de lui venir en aide. Peut-être lui avait-elle tellement fait pitié l’autre soir, face au détraqueur, qu’il l’avait prise en affection. Les professeurs n’étaient pas d’habituel cléments envers elle, pas plus qu’avec n’importe qui d’autre, mise à part peut-être Potter, pour qui presque tout le monde semblait avoir un faible.

- 3588 mots

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- Aleksa

- Dernière M-à-J : 12-01-12

 
 
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