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Les chiens n'élèvent pas des chats
Par Aleksa
Harry Potter  -  Fantaisie/Fantastique  -  fr
8 chapitres - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Chapitre 05 - Rencontre malencontreuse

                Elle venait tout juste de terminer son copieux repas et caressait son ventre légèrement arrondi. Remus était quelqu’un de très courtois et discutait allégrement de sujets légers et agréables. Ce qui changeait beaucoup de l'habituel tralala quotidien en relation avec les cours. Bien sûr, elle ne rigolait pas autant qu'avec les jumeaux, mais c'était assez bien de pouvoir parler comme une grande personne. Il l’interrogea simplement sur sa vie, sur ses parents, de ce qu’avait l’air son quotidien avant qu’elle ne se joigne à Poudlard. Il avait l’air plutôt intéressé à connaitre les détails d’une vie de moldu. La conversation tourna donc principalement autour d’elle. Le professeur semblait avide de tout savoir d’elle et de son passé. Comme on ne s’était jamais intéressé à sa personne à ce point, elle avait trouvé bizarre ce comportement, mais bien vite, Lupin l’avait mise à l’aise. Sans trop savoir pourquoi, Aleksa ne pouvait s’empêcher de lui faire confiance. Elle trouva même réconfortant de pouvoir parler librement de ce qu’elle avait été et tout, sans jugement sur ses origines. C’était comme si elle venait de trouver un vieil oncle depuis longtemps perdu, à qui il est plus que plaisant de raconter chacune de nos petites mésaventures.

 

                Aleksa remontait tranquillement vers sa tour. Elle avait le cœur léger et la gorge en feu après avoir tant parlé. Les couloirs étaient froids en ce temps de l’année et les courants d’air qui circulait dans le château la fit frissonner. Elle n’avait maintenant qu’une hâte : regagner le dortoir et réfléchir sur cette soirée au dénouement plutôt étrange devant un bon feu de cheminée. D’ailleurs, elle souriait en repensant au magnifique tableau qu’était l’image de Rogue en lapin rose, un coup les évènements passés, c’était beaucoup plus drôle. Il lui faudrait féliciter et gronder les jumeaux à la fois. Leur ingéniosité devait quand même être soulignée, mais elle n’allait pas se prier pour leur exprimer sa désapprobation pour avoir été prise dans leur jeu. La jeune femme était en train d’imaginer tous les sorts qui avaient pu leur servir pour développer leur poudre quand elle s’arrêta soudain, presque rendue en haut de l’escalier menant à la salle commune.

 

Elle était figée de stupeur. Un homme, assez grand, habillé de loques, des cheveux noirs, sales et emmêlés lui tombant sur les épaules, était en train d’attaquer littéralement le portrait de la grosse dame en hurlant comme un démon. Incapable de faire le moindre geste, la jeune femme resta plantée là et attendit qu’il se passe quelque chose, les yeux exorbités sous l’émotion et la peur.

 

                Quand l’homme eut terminé de crier à s’en casser la voix, il se tourna brusquement et ses yeux fous se posèrent sur d’Aleksa. C’était Sirius Black : l’homme le plus craint dans le moment. Le dangereux bras droit du seigneur des ténèbres. Il avait réussi, par quelconque miracle, à entrer dans l’enceinte de l’école sous le nez des détraqueurs, des professeurs et de Dumbledore lui-même, et il se trouvait juste en face d’elle. N’importe qui de conscient aurait couru à la recherche d’un enseignement ou de quiconque susceptibles d’aider, de la protéger. Mais, elle n’en fit rien. La peur la clouait sur place. Les yeux noirs de l’homme la détaillèrent de haut en bas pendant une minute entière et le silence continua de régner entre eux. Elle déglutit avec difficulté. L'adolescente crut ses dernières minutes comptées. Pas un instant, elle eut la présence d’esprit d’au moins sortir sa baguette afin de se défendre.

 

                Enfin, Black se décida à bouger à sa place, un air complètement indéchiffrable au visage. Il fit un pas dans sa direction, puis un autre. Tout ce qu’elle trouva à faire, c’est se mettre à trembler comme une feuille. Elle n’arrivait pas à détacher son regard de cette épave qu’était l’homme devant elle. Il fit un nouveau pas vers l’avant, ouvrit la bouche comme s’il allait dire quelque chose puis leva une main vers elle. La jeune femme reprit enfin ses esprits et sortit sa baguette magique en une fraction de seconde, la pointant entre les deux yeux de son opposant. Contrairement à ce qu’elle s’attendait, le prisonnier ne chercha pas à l’affronter. Il ne devait donc pas avoir d’arme ou baguette en sa possession. Au moins, elle avait l’avantage sur lui. Il baissa donc le bras, recula d’un pas et leva les deux mains en signe d’abandon. Un sourire goguenard se dessina sur ses lèvres décharnées. Il semblait prêt à éclater de rire.

— Tu ne peux pas m’attaquer, dit-il d’une voix rauque, à peine plus élevée qu’un murmure en étirant davantage son affreux sourire tordu. Tu en serais incapable, miss... La nargua-t-il de nouveau.

Elle ne sut que faire et encore moins que répondre à cet affront.

— Aleksa… Anderson, termina-t-il en prononçant se dernier mot comme s’il était tout à fait répugnant.

Saisie, elle resta bêtement là sans rien faire : ses jambes refusaient de lui obéir et fuir en sens inverse et elle n'arrivait pas à prononcer la moindre formule. Les mots se perdaient dans sa gorge.

— C’est bien là le nom qu’ils t’ont donné? Demanda-t-il d’un ton très différent.

C’était comme si ça lui était douloureux de lui poser cette question.

 

Un bruit retentit alors dans l’escalier : des pas de plusieurs élèves qui venaient de quitter la grande salle. Black jeta un coup d’œil derrière elle et décida qu’il était temps de disparaitre après avoir fait un nouveau sourire dément à l'adolescente. Il se mit à courir le long du couloir du septième étage avant de ne plus être visible au tournant d’un mur. Ses bruits de pas s’évanouirent et les élèves arrivèrent derrière elle, rentrant à la tour après le banquet de fin d’Halloween.

 

                Les premiers cris se firent donc entendre et puis les professeurs s’amenèrent d’une même vague, Dumbledore ensuite. On retrouva la grosse dame terrorisée et Peeves se fit témoin de l’évènement qu’il n’avait vu que de très loin. Heureusement, personne ne sembla avoir remarqué la présence pourtant évidente d’Aleksa sur la scène. Elle n’eut donc droit à aucun interrogatoire. Ce qui lui fit grand bien. La dernière chose à laquelle elle aspirait, c’était bien un nombre incalculable de questions suivies de la compassion exagérée à son égard par les professeurs pour cette épreuve. L’adolescente rejoignit donc les autres élèves dans la grande salle pendant que le personnel enseignant passait l’école au peigne fin pour retrouver l’intrus.

— He! Aleksa! cria George lorsqu’il l’aperçut.

— Tu l’as échappé belle toi, rechigna son frère.

— Oui, je sais.

— Mais dis, tu as vu le résultat! s’exclama-t-il.

— La poudre?

— C’est notre nouvelle invention la poudre animagique, ajouta George visiblement très fier d’eux.

Contente d’avoir autre chose à penser qu’elle les invita à lui raconter en long et en large comment ils en étaient arrivés à un résultat aussi parfait alors qu’on leur distribuait des sacs de couchage.

 

                Quelques semaines passèrent. Tout le monde était encore inquiet puisque personne ne savait comment Sirius Black avait réussi à entrer à l’école et passer devant les détraqueurs sans se faire prendre par leur étrange pouvoir. C’était troublant de savoir qu’il avait entrer, mais aussi ressorti tout aussi incognito.

— Où tu vas? demanda George en la voyant traverser le trou de la salle commune qui était maintenant gardé par le chevalier du catogan.

— Prendre un peu d’air, répondit-elle évasivement sans lui laisser le temps de lui proposer de l’accompagner.

Elle parcourut quelques volées de marches et finit son parcours devant une salle de classe vide du deuxième étage. L’adolescente jeta un coup d’œil d’un côté comme de l’autre du couloir puis, voyant que personne n’y était, elle passa par l’entrebâille d’une porte entrouverte et s’y engouffra. Aleksa ferma la porte sur elle, se retrouvant ainsi seule dans la pièce. La jeune femme ne prit pas la peine d’allumer quelconque lumière. Pour faire ce qu’elle voulait, le clair de lune était bien suffisant. Elle s’assura de bien verrouiller pour être certaine de ne pas faire de mauvaise rencontre et commença.

 

                Elle s’installa au milieu de la place. D’un coup de baguette, elle rangea chaises et tables le long des murs pour se faire de l’espace. La jeune femme ferma les yeux, inspira un bon coup. Elle devait vider complètement son esprit, ne penser à rien. À rien sauf à une seule et unique chose sur laquelle elle devait se concentrer. Quelques mots indistincts s’échappèrent de ses lèvres dans un murmure à peine audible. Douloureusement, son corps se mit à changer. Ses jambes raccourcirent et n’arrivèrent plus à tenir sous son poids. Incapable de rester debout, elle se laissa tomber à quatre pattes. Et puis, l’adolescente sentit des fourmillements dans au niveau de ses doigts et ses orteils. Des picotements à la grandeur de sa peau qui se recouvrait peu à peu d’une fourrure gris pâle parsemée de taches noires. Et… tout s’arrêta en un instant. Le sort inachevé lui donnait un air grotesque. À moitié métamorphosée, elle se retrouvait entre une forme humaine et animale. Ses pattes étaient trop longues pour son corps, ses doigts étaient toujours aussi humains, une queue touffue lui était apparue, mais son visage gardait encore les attributs qui lui étaient habituels. La fourrure qui lui recouvrait le corps presque en entier rendait le portrait encore plus étrange.

 

Encore une fois, la jeune femme avait été incapable d’aller plus loin. Cela faisait maintenant près d’un an qu’elle avait commencé l’apprentissage de la métamorphose humaine, le pratiquant sans permission et sans supervision, mais elle n’arrivait toujours pas à le faire complètement. Sans l’aide de quiconque s’y connaissant en la matière, l’adolescente n’arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui n’allait pas.

 

                De nouveau de forme totalement humaine, elle s’assit par terre et se mit à rager. Elle fulminait contre elle-même. Comment pouvait-elle ne pas y arriver alors que, sans être une experte dans les cours de métamorphose et elle s’était toujours bien débrouillée dans cette matière? Dès le début, elle avait su que ce ne serait pas chose facile, mais tout de même, après un an. Elle se serait attendue à de meilleurs résultats même si cette pratique était plutôt ardue.

 

                Son regard se perdit par la fenêtre où la lune, presque pleine, éclairait tout le ciel et le parc. Le lac était calme et renvoyait son reflet, à l’astre reine de la nuit. Elle se sentait étrangement nostalgique et quelque peu mal à l’aise depuis un moment. Elle ne cessait de rêver qu’elle était poursuivie par une bête qui l’attrapait inlassablement, le même songe qu’elle avait fait le soir de la rentrée. Elle aurait aimé savoir ce que ça signifiait. Un rêve répété devait certainement avoir quelque chose de spécial. Il y avait le professeur de divination qui aurait peut-être pu éclairer tout ça, mais elle avait toujours entendu dire que ce n’était qu’une pauvre idiote, perdue dans ses fausses déclarations. Une diseuse de bonne aventure sans réel talent qui ne tirait sa réputation que d’un lien de parenté avec une célèbre voyante. Alors, à quoi bon s’interroger auprès d’elle? Elle avait besoin de trouver la vérité, non pas se faire bercer par des inepties.

               

Et puis, il y avait aussi cette rencontre avec Black. Le fou furieux qui connaissait son nom. Comment? Pourquoi? Pour quelle raison? Elle qui était d’origine moldue, qui vivait à l’autre bout du monde. Comment pouvait-il savoir qui elle était? Et pourquoi tout ce dégout dans son nom? Savait-il qu’elle était fille de moldus? Avait-il pour but d’éliminer les pauvres enfants de la même origine qu’elle à griffondor en plus de Potter sur son passage? Était-ce pour cela qu’il avait essayé de forcer l’entrée de la salle commune, réduisant en charpie le tableau de la grosse dame? Dans un sens, s’il était l’un des proches de Voldemort, ce n’était pas surprenant qu’il partage sa manie du sang pur. Peut-être avait-il une liste de nom et de photos des élèves n’étant pas de souche pure pour arriver à cette fin. Encore une fois, elle ne pouvait se référer à personne. La noiraude n’avait pas envie d’aller parler à Mcgonagall et subir un interrogatoire par la suite, même si c'était ce qui semblait le choix le plus logique.

 

                On toqua trois petits coups à la porte de la salle. Aleksa sursauta. Qui pouvait bien savoir qu’elle était là? Qui pouvait se douter qu’il y avait quelqu’un dans la pièce alors qu’elle n’avait fait aucun bruit. Peut-être George avec sa maudite carte qui montrait où tout le monde se trouvait en tout temps. Elle n’espérait pas. L’adolescente n’avait aucune envie qu’il commence à la chercher partout chaque fois qu’elle disparaissait. Il aurait dû comprendre que c’était dans le but de se retrouver seule si elle ne l’invitait pas à la suivre.

— Je peux entrer, dit une voix tandis que la poignée de la porte faisait du bruit.

Aleksa déverrouilla la porte sans un mot, mais son cœur battait la chamade. Lupin entra donc dans la pièce en refermant doucement derrière lui.

— Je me doutais bien que je vous trouverais ici. 

— Et comment pouviez-vous savoir? demanda-t-elle un peu sèchement, sur la défensive.

— Vous venez ici au moins deux fois par semaines depuis la rentrée, si je ne me trompe pas.

Elle resta muette, surprise qu’il sache.

— Ne vous inquiétez pas, je n’irai pas crier ceci sur tous les toits. Je suis certain que le professeur Mcgonagall aimerait bien être mise au courant, surtout en cette période troublée, mais il serait inutile de la déranger avec de pareilles sottises.

— Alors pourquoi savez-vous?

— Parce que je vous ai observée, simplement. Vous n’êtes pas la personne la plus discrète. Le fait de venir au même endroit et toujours à la même heure. Très routinière, si je ne me trompe?

— Et vous n’avez rien dit.

— C’est ce qu’il parait.

— Alors, pourquoi ne jamais être venu avant ce soir?

Le professeur prit place à ses côtés et planqua son regard pâle dans celui dans la jeune femme, puis il sourit gentiment.

— Parce que je commençais à me demander ce que cette salle avait de si attirant pour qu’une élève prenne le risque de venir s’y perdre pendant que les autres dorment sagement dans leur dortoir.

Son ton sonnait légèrement faux. Il semblait qu’il disait ce qu’il pensait, mais qu’il manquait une petite partie au pourquoi du comment.

— Je...

Que pouvait-elle dire? Elle n’avait aucune envie de dire qu’elle tentait de devenir un animagi. Cela amènerait trop de problèmes et elle devrait se reporter au ministère de la magie pour être répertoriée comme tout bon animagus. Elle baissa donc les yeux sans rien ajouter.

— Je suis sincèrement curieux. N’avez-vous pas conscience que Sirius Black court toujours dans les parages et qu’il peut revenir à Poudlard n’importe quand? Il a réussi une fois à leurrer tout le monde pour monter au septième étage et il pourrait recommencer puisque personne n’a encore réussi à savoir comment il a bien pu faire. Vous prenez de gros risques en venant ici et…

cela semblait plus à de l’inquiétude exprimer qu’un reproche.

— Pas plus que n’importe qui d’autre. C’est après Harry Potter qu’il en a. Je n’ai rien à voir dans toute cette histoire moi. À moins que Black veuille m’éliminer parque je suis fille de moldue.

— Non, bien sûr que non, ça n’a aucun rapport avec vous à proprement parler, ajouta-t-il avec un empressement douteux.

Il ne lui demanda pas non plus comment elle pouvait savoir que Sirius Black pouvait être sur le cas Potter, ce dont elle n’était pas totalement sûre. La jeune femme en déduit donc qu’elle avait raison à ce propos, puisqu’il ne niait pas non plus. Il continua sur un même ton calme :

— Mais, nous ne pouvons être certains de ses intentions. Il est affirmatif qu’il tuera quiconque se mettant en travers de son chemin.

Il lui fit un grand sourire qui se voulait bienveillant.

— Néanmoins… J’aurais tout de même espéré savoir ce qui vous attirait ici. Si au moins, il y avait eu un jeune homme… ajouta-t-il avec un ton entendu.

— Je suis désolée, mais non, je ne traine personne avec moi et je ne suis sujette à aucune amourette, répondit-elle sèchement.

— Ne le prenez pas mal. Nous avons tous déjà eu seize ans. Il nous est tous arrivé à un moment ou un autre de s’éprendre de quelqu’un et de chercher un peu d’intimités.

Lupin laissa son regard se perdre par la fenêtre à son tour avec un sourire nostalgique.

— La pleine lune demain, dit-il évasivement en passant du coq à l’âne.

 

Tout à coup, elle eut envie de lui dire. De lui raconter ses tentatives échouées jusqu’à maintenant et puis cette rencontre, celle avec Sirius Black. Aleksa voulait parler de toutes ses choses qui la tracassaient depuis quelques temps et il se trouvait que le professeur Lupin était le seul qui semblait s’intéresser à ce genre de détails dans sa vie. Mais allait-il lui en vouloir de n’avoir rien dit bien avant? Allait-il avertir quelqu’un dès maintenant? Le professeur McGonagall ou encore Dumbledore peut-être. Le silence s’étira encore un long moment. L’adolescente décida enfin de se lancer. Après tout, il était au courant de bien des choses qu’il aurait pu rapporter depuis longtemps à la directrice de sa maison, mais n’en avait rien fait. C’était un juste retour des choses que d’être franche avec lui.

— jessaiededvenirnanimagi! lança-t-elle d’un seul souffle.

— Je vous demande pardon, dit-il d’une voix douce en se tournant de nouveau vers elle.

— Si je viens ici souvent, c’est que j’essaie de devenir un animagi, reprit-elle plus lentement. Mais je vous en pris, ne le dites à personne. Je sais que c’est interdit pour les élèves de mon âge et tout, mais…

Elle n’avait aucune réelle raison pour venir à sa défense et le convaincre de tenir sa langue. Le professeur détourna le regard et eut un sourire franc cette fois. Il n’avait pas du tout l’air fâché. C’était un peu comme s’il s’attendait à un truc du genre même.

— Ça me rappelle des élèves de mon temps.

— Quoi? lui demanda Aleksa qui s’attendait à tout sauf à ce genre de réaction.

— Oui, les petits rebelles qui cherchent à contourner les règles existaient aussi dans mon temps. Ce ne sont pas les jumeaux Weasley qui ont inventé ceci.

— Je ne voulais pas insinuer que vous étiez vieux, seulement que… je m’attendais plus à des redevances. Et détrompez-vous, je ne suis pas rebelle du tout.

— Ah non, ce n’est pourtant pas ce qu’en pense le professeur Rogue, ajouta-t-il moitié rieur. Et pour être franc, miss Anderson, je n’en attendais pas à moins de votre part.

Elle lui jeta l’un de ses regards complètement perdus. La jeune femme ne comprenait pas cette réplique qui laissait sous-entendre qu’il pensait la connaitre. Pourtant leur première rencontre remontait au début de l’année scolaire seulement.

 

Que lui voulait-il au juste? Une idylle, il était secrètement tombé amoureux d’elle, voulant assouvir un vieux fantasme de relation malsaine entre professeur et élève peut-être? Non, elle ne devait pas penser comme ça, il se montrait gentil, c’est tout.

— Et si vous me parliez de Black, dit-il sans préambule.

— Que voulez-vous dire?

— Vous a-t-il parlé quand vous vous êtes croisés devant le portrait de la grosse dame le soir d’Halloween?

Aleksa resta totalement interdite : comment pouvait-il savoir?

— Non. En fait, rien de bien concret. Mais... mais comm… comment êtes-vous au courant? Je n’ai dit à personne…

— Oh, dit-il en se tenant le menton d’une main, comme s’il réfléchissait à sa réponse. Bien qu’aucun de mes collègues ne vous ait importuné avec ça, Dumbledore nous a mis au courant qu’il se pouvait qu’il y ait eu un échange entre vous. Le directeur a interrogé Peeves une fois de plus lorsque tout le monde cherchait Black dans le château. L’esprit frappeur lui a alors mentionné que vous étiez la première arrivée sur les lieux. Il n’a pas dit s’il y avait eu une conversation entre vous par contre, mais d’après votre réaction, j’en déduis que c’est le cas, ajouta-t-il avec grand intérêt.

— Je… oui, avoua-t-elle finalement.

Il lui fit un regard encourageant : il voulait qu’elle détaille un peu plus.

— Donc, bien que ce ne soit peut-être pas de mes affaires, cela m’intrigue beaucoup.

— Quand j’ai sorti ma baguette pour me défendre, il m’a simplement dit que je ne pourrais pas le l’attaquer, que j’en serais incapable. Avec une espèce de sourire un peu fou. Il se prend vraiment pour quelqu’un cet homme pour m’insulter et me dire incapable de me servir d’une baguette magique. Et…

Elle hésita encore un moment. Incertaine, elle ne savait pas s’il valait mieux taire ce qui allait suivre au non.

— Il m’a aussi appelé par mon nom, ce qui est le plus étrange dans cette histoire. Avec un certain… dégoût, je dirais. Il m’a dit, si je me souviens bien, que c’était le nom qu’on m’avait donné. Je ne comprends pas vraiment ce que ça veut dire. Il est devenu un peu fou, je crois.

Lupin sursauta et la dévisagea longuement. Aleksa sentit ses mains trembler comme durant cette soirée. Le professeur n’ajouta rien, mais il était évident qu’il réfléchissait à toute vitesse à ce qu’elle venait de lui dévoiler.

 

                Une larme glissa le long de la joue de l’adolescente. Bien que discrète, elle ne passa pas inaperçue aux yeux de l’enseignant.

— Aleksa, êtes-vous sûre qu’il n’a rien dit d’autre? Il me semble que cette rencontre vous bouleverse.

— Non, il n’a rien dit de plus. Je suis simplement très fatiguée et à fleur de peau de ces temps-ci, dit-elle pour sa défense. Je crois que je m’en fais trop avec peu.

Aleksa se releva d’un geste brusque avec l’intention de mettre fin à l’entretient.

— Il est tard professeur. Je crois qu’il serait plus sage pour moi de retourner à mon dortoir. Je pense qu’une bonne nuit de sommeil me fera le plus grand bien.

La jeune femme fuyait le regard de Lupin. Aleksa ne savait plus quoi penser. Plusieurs choses étranges se passaient autour d’elle sans qu’elle arrive à en saisir le sens. Pourtant, il lui semblait que tous les éléments étaient là et qu’il lui suffisait de les assembler pour comprendre.

— Oui, vous avez bien raison, dit-il en se remettant debout à son tour. Je vous raccompagne jusqu’à votre tour. Il vaut mieux éviter que vous vous promeniez seule. Rusard serait très certainement content de pouvoir punir une élève cette nuit. Si nous le pouvons, évitons-lui cette petite victoire.

 

                Sans rien dire de plus, les deux personnes se dirigèrent vers la sortie et prirent la direction de la tour de griffondor. Aleksa était toujours aussi confuse, mais elle réussissait à retenir les larmes lui embuaient les yeux. Elle ne voulait pas parait plus faible qu’elle en avait déjà paru.

— Nous y voilà, dit alors Lupin en se retrouvant devant le chevalier du catogan qui dormait profondément dans son cadre alors que son poney broutait plus loin.

Dans un geste paternel, il déposa une main sur son épaule avec un sourire chaleureux en guise de bonsoir. Aleksa dut donner le mot de passe à plusieurs reprises avant que le gardien remplaçant finisse par quitter le monde des rêves et lui laisser l’accès. Elle se stoppa en pleine action et revint sur ses pas.

— Dites professeur, pourquoi cet intérêt à mon égard?

Il s’arrêta en marche, lui tournant le dos et pris un long moment de réflexion. Il semblait chercher les bons mots.

— Je préfère que mes élèves soient hors de danger. On ne sait jamais ce qui peut se passer dans la tête d’un fou tel que Black. Et en même temps, je ne voulais pas vous priver de ces petits moments de solitude en vous interdisant toute sortie. Vous pouviez donc continuer tout en étant sous la sécurité de l’un de vos pro… professeurs.

— Et est-ce que vous avez une idée pour Black? Je veux dire : est-ce que vous savez pourquoi il savait mon nom et ce que voulait dire sa dernière phrase.

— Non, je ne sais pas, répondit-il simplement d’un ton étrange trop léger.

Sur ce, il continua son chemin, toujours sans lui accorder le moindre regard.

- 4538 mots

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Dernière m-à-j : 15-01-12

 
 
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