manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Papas
Par KalySo
Gundam Wing/AC  -  Romance/Surnaturel  -  fr
9 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 5     Les chapitres     2 Reviews    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
Cinquième Mois: Août

Cinquième Mois: Août

La chaleur accablante de ce mois d’août ne semblait pas vouloir prendre fin. C’est ce que constata Heero alors qu’il pénétrait dans la petite maison qu’il partageait avec Duo dans la banlieue de Tokyo. L’intérieur de la demeure était pareil à une fournaise et il s’empressa d’ouvrir les fenêtres de chaque pièce.

Ce soir, Duo rentrait de l’hôpital. Les médecins avaient préféré le garder une semaine de plus en observation afin de s’assurer de la viabilité du fœtus. Malheureusement pour eux, Duo Maxwell dans un hôpital n’est pas une bonne chose. C’est donc presque à genoux que le personnel médical avait supplié Heero de le ramener chez eux.

S’emparant d’une peau de chamois, d’un balai, d’un seau d’eau et d’une lavette, le Japonais se mit en devoir de rendre un aspect plus présentable à l’intérieur de leur maison qui avait souffert de l’absence de ses occupants durant ces cinq dernières semaines.

* * *

"Fais attention à la marche ! Attends, j’ouvre la porte… Doucement, le canapé est juste là… Assieds-toi lentement… Ca va ? C’est confortable ? Tu es fatigué ? Je le savais, j’aurai dû te monter directement dans la chambre ! Tu veux un coussin ? Un coca ? Une couverture ? T’as faim ? J’y vais ! "

Heero quitta précipitamment la pièce, laissant un Duo abasourdi allongé sur le canapé par-dessus une tonne de coussins moelleux à souhait. Il n’avait même pas eu le temps d’en placer une ! Il n’en revenait pas. Heero croyait-il donc que le fait d’être obligé de rester allongé rimait avec rester muet ! En effet, le Dr. Hélène Piétri avait recommandé au futur père de ne faire aucun effort inutile, cela risquait d’augmenter les risques de fausse-couche déjà élevés suite au récent incident qui avait eu lieu. Mais ce n’était en aucun cas une raison pour le traiter comme le dernier des infirmes ! Prudemment, Duo se leva du canapé et se dirigea vers la cuisine, désireux de faire connaître son avis sur sa manière d’agir de Heero.

* * *

« Je vais lui faire une bonne plâtrée de pâtes ! Il n’y a rien de mieux pour le requinquer… A part une pizza, mais comme y en a plus dans le frigo… Alors, bolognaise ou carbonara ? Au saumon ! Il lui faut des protéines m’a dit Sally… »

Ouvrant le frigo, Heero se plongea dedans à la recherche du paquet de saumon acheté le matin-même. Il se redressa après l’avoir trouvé et sursauta violemment.

"Duo ! Je croyais que tu devais rester allongé ! Retourne te coucher, je mets l’eau à bouillir et je reviens…"

Le Japonais se retourna vers le placard où était rangées les casseroles et tendit la main pour l’ouvrir. Un couteau lancé avec habileté se logea soudainement dans la poignée métallique, épargnant miraculeusement la main de Heero. Ce dernier plus que surpris fit volte-face vers son amant, attendant des explications.

Il n’eut toutefois pas besoin de poser la moindre la question. Les yeux pailletés d’or qui le regardaient avec haine lui valurent toutes les explications du monde.

"Cesse de me prendre pour un infirme", déclara le jeune homme d’une voix sans émotion.

"Oh, c’est toi", constata simplement Heero. "Je me demandais à quel moment tu choisirais de te manifester."

"J’aurai bien aimé couper une de vos parties de jambes en l’air, mais j’en ai eu marre que tu me traites de cette manière. Je veux bien rester allongé, je veux bien que tu t’occupes de moi - dans les limites de la pudeur, bien évidemment - mais je refuse catégoriquement que tu me donnes des ordres ! Si je suis là, c’est uniquement parce que tu me l’as demandé. N’oublie pas que sans moi, Duo serait toujours à l’hôpital et que vous seriez en train de pleurer la perte de votre enfant. Alors ne recommence plus jamais !"

"Très bien", s’inclina Heero.

"Je retourne m’allonger", déclara impérieusement l’entité qui avait pris possession de Duo.

Il fit demi-tour et se dirigea vers le salon pour y retrouver le canapé. Mais il n’avait pas passé la porte qu’une paire de bras s’enroulait autour de sa taille et l’empêchait de faire un pas de plus. Un corps se colla à son dos et une tête se plongea dans son cou.

"Merci pour tout, Shin-san."

"De rien." « Mais ne crois pas que j’en resterai là. » ajouta Shinigami en pensées alors qu’il se tournait pour faire face à son ‘amant’.

Et profitant de la surprise engendrée par sa réponse, le dieu de la Mort embrassa à pleine bouche le jeune homme brun. Abasourdi, Heero ne pensa même pas à le repousser. Shinigami finit par mettre un terme au baiser, un sourire victorieux aux lèvres.

"Bon, bah c’est pas tout ça, mais j’ai faim moi !"

« Mais dans quoi est-ce que je me suis fourré encore ? » pensa Heero bien malgré lui. Inconsciemment, il enregistra l’absence du pendentif préféré de son compagnon autour de son cou.

* * *

Une semaine passa ainsi, entre petites incartades et réconciliations ‘dans les limites de la pudeur’ comme aimait à le dire Shinigami. Heero était heureux de voir que les pires craintes de Duo ne s’étaient pas réalisées. Pour lui, son baka adoré était toujours aux commandes et laissait son ‘côté démoniaque’ ressortir lorsqu’il atteignait les limites de ses forces. C’est du moins ce que laissait croire Shinigami à Heero, car en réalité, l’âme de l’Américain était enfermée très loin dans l’esprit psychédélique du démon. Et malheureusement, son compagnon ne s’en aperçut pas…

* * *

Un soir, les deux hommes étaient allongés dans leur lit. Heero lisait une revue informatique et Duo un mensuel pour futures mamans. Le calme régnait, et le Japonais appréciait de plus en plus ses petits moments de détente. Duo devenait de plus en plus irritable et il se retrouvait bien plus souvent en compagnie de Shinigami que de son mari. Il avait également remarqué que la base de son cou portait une légère trace de brûlure et qu’il ne mettait plus du tout sa croix argentée.

« Sûrement les hormones » pensa innocemment le brun.

A peine eut-il fini de penser que la voix de son compagnon s’élevait dans la chambre, exigeante et cassante.

"J’ai envie de pistaches."

Heero tourna la tête vers Duo, surpris de sa soudaine brusquerie. Il rassembla ses souvenirs et replongea dans sa lecture en répondant calmement :

"Il me semble qu’il en reste dans le placard des conserves, là ou tu les as rangées."

"Tu pourrais peut-être aller me les chercher", suggéra subtilement Duo.

"Et pourquoi tu n’y vas pas toi-même ?" s’exclama Heero, plus qu’étonné devant le ton utilisé par son conjoint.

"Tout simplement parce que le médecin a dit que je devais faire le moins d’efforts inutiles durant un mois au risque de perdre le bébé."

Vaincu par la logique de l’Américain et bien que révolté par son attitude, Heero se leva et descendit à la cuisine à la recherche des précieuses pistaches. Mais il eut beau fouiller dans le placard à conserves, dans le réfrigérateur et le congélateur, il dut se rendre l’évidence : les pistaches avaient disparu ! Fatigué et souhaitant tout de même se coucher, Heero remonta avec l’intention de se recoucher. Mais à peine avait-il mis un pied dans la chambre que le sort s’acharna sur lui.

"Alors, elles sont où mes pistaches ?"

"Désolé, koibito (1), il n’y en a plus. J’irai t’en acheter demain, promit-il en ouvrant les draps pour se glisser dessous."

"Ah ça ! Sûrement pas ! C’est maintenant que j’ai envie de pistaches", pas demain, insista Duo dans sa plus parfaite imitation du sale gosse.

"Et que veux-tu que je fasse !" s’impatienta Heero qui sentait venir le mal de crâne.

"Vas m’en acheter."

Le ton était catégorique et Heero sut qu’il n’avait d’autre choix que d’accepter s’il voulait pouvoir dormir cette nuit. Il se rhabilla donc en vitesse, redescendit au rez-de-chaussée, enfila son blouson et sortit en direction du centre-ville. Ce ne fut qu’une heure plus tard qu’il parvint à trouver ce qu’il tint dès lors comme une malédiction de la nature : des pistaches fraîches.

Exténué, Heero rentra chez lui, abandonna son blouson au milieu de l’entrée et monta à la chambre conjugale. Les yeux à demi fermés de fatigue, il se déshabilla, déposa le précieux trésor nourricier sur le lit et appela son compagnon d’une voix pâteuse :

"Duo, les pistaches sont livrées."

Il ouvrit les draps et se glissa dans la chaleur du lit, propice au sommeil réparateur dont il aurait sûrement besoin après sa course effrénée à travers la ville. Mais étrangement, il n’entendait aucun couinement de plastique et aucune mastication bruyante. Lentement, Heero se retourna et se retrouva nez à nez avec…

"Il dort !"

… Un Duo endormi car lassé d’avoir attendu ses pistaches toute la nuit. La colère aidant, le Japonais ne trouva le sommeil qu’aux premières lueurs de l’aube. (2)

* * *

Et le manège dura encore pendant une petite semaine. Duo, ou plutôt Shinigami, envoyait le pauvre brun aux quatre coins de la ville à des heures indues pour lui trouver toutes sortes de fruits, parfums et envies subites pour la majorité introuvables. Mais n’est pas Soldat Parfait qui veut, d’autant plus lorsqu’il s’agit de satisfaire les désirs hormonaux d’un compagnon qui sait vous prendre par les sentiments. Naturellement, Heero s’épuisa et Shinigami jubila. Jusqu’au jour où…

* * *

Wufei haussa un sourcil surpris en découvrant les cernes sous les yeux de Yuy. Il ne fit aucun commentaire, comprenant la supplique dans les yeux de son vis à vis et pénétra dans la petite maison de ses amis, une certaine appréhension lui serrant douloureusement l’estomac. Il espérait plus que tout pouvoir ressortir vivant des révélations qu’il allait faire aux futurs papas.

Ce fait le surprenait toujours autant : deux hommes qui parvenaient biologiquement à se reproduire ensemble lui paraissait être un miracle de la nature. Mais ces deux-là n’avaient-ils pas déjà accompli bien des miracles ? Après tout, ils n’en étaient plus à un près.

"Hey ! Wu-man ! Comment tu vas? Ca faisait un bail que tu n’étais pas passé nous voir !"

"M’appelle pas comme ça Maxwell ! Et puis vous non plus n’êtes pas beaucoup passés nous voir, Sally et moi", reprocha doucement le Chinois.

"Forcément vu que je n’ai pas le droit de bouger", rétorqua Duo en tirant la langue.

"Et je suppose que le téléphone est trop cher sur cette moitié de la planète."

"Autant que sur la tienne."

"Si cela ne vous fait rien, vous continuerez de vous disputer dans le salon devant vos tasses de café", reprocha rudement Heero.

"Excuse Yuy, mais c’est lui qui a commencé", se justifia de façon très mature Wufei.

Heero tenta de ne pas éclater de rire en voyant Duo tirer la langue une seconde fois dans le dos de leur ami de longue date.

Ils passèrent finalement du salon à la salle à manger où ils burent leur café en évoquant les dernières nouvelles que chacun avait de leur connaissances communes. Ainsi, il ressortit que Quatre et Trowa avait entamé une procédure d’adoption auprès d’un orphelinat de L2, démarche qui toucha énormément l’ancien pilote natté originaire de cette colonie, que Hilde avait agrandi son entreprise de recyclage, que Zechs et Noin emménageaient au Palais de Sank que Réléna abandonnait à son frère au profit d’une ou deux années sabbatiques afin de profiter de la vie après tous ces mois passés au service de la paix, que Catherine était désormais la directrice du cirque et que Lady Une, toujours chef des Preventers, avait fini pas adopter la fille de Treize. (3)

Finalement, Wufei se décida à aborder le sujet délicat objet de sa venue.

"Il faut aussi que je vous parle de Egan McBee et de Barry Deepack." (4)

Il y eut comme un froid à l’annonce de ces deux noms. Le regard de Duo se fit glacial et Heero serra les poings si fort que ses phalanges devinrent blanches. Wufei attendit quelques secondes que les humeurs de vengeance de ses camarades se calment et enchaîna avec ce qu’il avait à dire.

"L’autopsie de Deepack a montré qu’il était mort bien avant que tu ne le trouves Duo. Cela confirme la thèse du meurtre, mais en ce qui concerne le mobile, nous n’en avons aucune idée. En revanche, nous avons découvert que McBee est à la tête d’un important réseau de trafic de drogue et d’objets d’art. Un de nos agents est actuellement en infiltration à Boston et nous devrions pouvoir l’appréhender dans les plus brefs délais. Je voulais donc vous l’apprendre plutôt que vous ne tombiez dessus dans les journaux. Il faudra également que vous… Duo ?"

Inquiet de voir son ami la tête basse et les épaules tombantes, Wufei jeta à Heero un regard d’interrogation. Il ne reçut en échange qu’une totale incompréhension et le Japonais décida de rappeler son compagnon sur Terre.

"Duo ? Koi, est-ce que ça va ?"

Les épaules de Duo se soulevèrent légèrement et un son étranglé leur parvint.

"Duo ? Qu’est-ce que tu as ? Réponds-moi !"

Et le jeune homme releva la tête, affichant un sourire démesuré et riant aux éclats. Ce rire fit froid dans le dos des deux autres hommes car ils savaient ce qu’il signifiait : Shinigami était aux commandes.

"Je te préviens Chang", commença l’entité d’une voix remplie de haine, "tu as intérêt à me dire où est ce salaud et je me ferai un plaisir de le massacrer."

Il fallut plusieurs secondes à Wufei pour reprendre ses esprits.

"C’est hors de questions ! Cet homme sera jugé et incarcéré comme l’exige la loi. Je sais la haine que Duo éprouve en pensant à cet homme, mais le tuer n’arrangera rien."

"Je ne te demande pas d’être d’accord, juste de me le laisser quelques minutes une fois que tu l’auras retrouvé. Cela en fera un de moins pour engorger vos prisons."

"Je refuse. Tout ce à quoi tu auras le droit c’est de l’identifier afin d’être sûr que c’est bien lui qui t’a poignardé. Le sujet est clos. Je vous laisse."

Sur ce, le Chinois se leva, rassembla ses dossiers et sortit de la salle en direction de la porte d’entrée. Il n’eut pas le temps d’atteindre la poignée qu’une main se posait sur son épaule, le retournait et qu’il se recevait un coup de poing au visage.

"Il est hors de question que je laisse ce salopard en vie après ce qu’il nous a fait !" hurla Shinigami. "Il ne mérite pas de fouler cette Terre ! Si Duo ne m’avait pas retenu ce jour-là, il serait déjà mort ! Je n’ai pas attendu tout ce temps pour voir ma proie m’échapper au nom de la justice ! Ma moitié est enfermée pour que je puisse nous venger et tu…" (5)

Il s’arrêta d’un coup, réalisant ce qu’il venait de dire. Ses yeux s’écarquillèrent devant sa propre bêtise et son visage blêmit.

Les deux autres hommes le regardèrent avec suspicion et Wufei profita de l’accalmie pour se relever. Il échangea un regard avec Yuy et ils tombèrent d’accord.

"Je serai là dans quelques jours. A bientôt."

Et il sortit, laissant le Japonais et l’Américain seuls dans le vestibule plongé dans le silence. Lentement, Shinigami se détourna, monta les escaliers et s’enferma dans la salle de bains.

* * *

Heero avait décidé de le laisser se calmer seul, mais il était temps qu’il sache exactement ce qu’il se passait dans l’esprit de son compagnon. Comme il avait pu être idiot ! Il s’était mis des œillères pour ne pas voir ce qu’il se passait et aujourd’hui il était peut-être trop tard (6). Il faisait confiance à Wufei pour trouver une solution à ce problème, mais il tenait à avoir des explications en privé.

Le dîner était prêt depuis une demi heure lorsqu’il entendit des pas derrière lui. Il fit comme si de rien était et l’écouta se mettre à table avant de se retourner et de planter son regard dans le sien. Il vit tout de suite que les masques étaient tombés : les yeux de son mari n’était plus d’un superbe améthyste, mais d’un rouge pailleté digne des flammes des Enfers.

« Comparaison intelligente, Yuy » se singea-t-il.

Il s’assit lentement en face de Shinigami et le servit. Le dîner se passa dans le silence des couverts frappant la porcelaine. Ils passèrent la plupart du temps à se fixer ou à se plonger dans leurs pensées respectives. Ils remplirent le lave-vaisselle et se rendirent d’un accord muet au salon où chacun prit sa place habituelle. Le Japonais allait engager les hostilités mais il fut coupé dans son élan par la voix basse et calme de Shinigami.

"Avant que tu ne commences, je voulais te dire que, même si je me suis montré désagréable avec toi, je te porte en grande estime. Je te jure que sinon Duo et toi n’auriez jamais été ensemble."

Heero hocha la tête, témoignant de son respect et de sa gratitude.

"Avant, il me faisait confiance", commença Shinigami d’une voix attristée. "On a grandi ensemble, il m’a permis de vivre. Le jour où il m’a demandé ce que je pensais de toi, je lui ai avoué que s’il envisageait d’aller plus loin avec toi, je ne l’en empêcherai pas, et j’ai tenu parole. Mais bien vite, il ne me parla plus et m’oublia de plus en plus longtemps…"

"Et tu as commencé à m’en vouloir", compléta Heero.

"Non, je me disais que c’était dans l’ordre des choses et que maintenant qu’il était heureux, il n’avait plus besoin de moi. Et il y a eu le petit problème de l’année dernière."

"C’est ce qui t’a fait ressortir ?" s’inquiéta le Japonais. Avait-il passé une année entière aux côtés d’une entité mythologique sans s’en rendre compte ?

"Duo est quelqu’un de très fragile sur le plan psychologique. La souffrance le rend instable et bouleverse son fonctionnement mental. Les barrières qu’il avait érigées pour me laisser dormir en paix se sont affaiblies et lorsqu’il m’a appelé et expliqué ce qu’il s’était passé, je suis entré dans une colère noire. Je t’avais fait confiance et toi tu l’as piétiné en… !" (7)

"Pas besoin de me le rappeler ! Je sais très bien que ce que j’ai fait, il est inutile que tu remues le couteau dans la plaie !"

"Bref", balaya Shinigami, "je suis sorti en colère, j’ai écumé tous les quartiers mal famés du coin et… Tu vois ce que je veux dire. Quand Duo s’est réveillé, il était couvert de sang et il n’a pas compris pourquoi. Je lui ai avoué ma ‘crise’ et il m’a enfermé directement sans même qu’on en parle. J’étais en rogne : il m’appelle et me renferme sans qu’on aie réglé quoi que ce soit ! J’ai tout de même su qu’il t’avait pardonné - personnellement je t’aurais éviscéré - et j’ai rengainé ma rancune en me disant qu’il était à nouveau heureux."

"Alors qu’est-ce qui a fit que tu es là aujourd’hui ?"

"La petite."

"La petite ?" répéta Heero incrédule.

"Oui, c’est une fille. Adorable, cela dit en passant, on parle beaucoup" (8)

"Et c’est fait pour me rassurer, ce que tu me dis ?" grogna le brun.

"Bref ! Le bouleversement hormonal a de nouveau affaibli les barrières mentales de Duo et j’ai pu faire quelques sorties de temps en temps. Je pense que tu t’en étais rendu compte…"

Heero acquiesça en se rappelant quelques moments embarrassants sous une douche (9).

"Mais là où ça a dégénéré, c’est quand je me suis rendu compte que Duo avait peur de moi. Il voulait m’empêcher de sortir à tous prix, je ne pouvais même pas passer dix minutes à l’air libre. On a pas mal discuté, notamment pendant la période où tu es parti (10), mais ça n’a pas arrangé les choses. Je t’en voulais de nouveau de lui faire subir ça et je le montais contre toi. Il a fini par vouloir m’éradiquer entièrement."

"Mais s’il fait ça…", commença Heero, les yeux écarquillés d’horreur.

"Il perdra son équilibre mental et finira par devenir fou. C’est pour ça que j’ai profité de son coma pour détruire les dernières barrières qui me bloquaient, en ériger de nouvelles, y enfermer Duo le temps de la grossesse pour protéger le bébé comme tu l’as demandé et sortir à temps pour empêcher l’avortement."

A ces mots, Heero se figea. Duo était enfermé au fin fond de l’esprit de Shinigami ? Depuis son réveil à l’hôpital, c’était Shinigami qui était aux commandes ? Depuis maintenant trois semaines, Heero vivait avec une entité psychopathe et ne s’en était pas rendu compte ?

"Et ben il est beau le Soldat Parfait", grogna le Japonais.

"Il ne faut pas t’en vouloir", lui murmura Shinigami. "Dès que je suis sûr que la petite ne risquera plus rien, je laisserai Duo revenir. S’il l’accepte, bien évidemment…"

"Et pourquoi ne le voudrait-il pas ?"

"Comme tous les futurs pères, il a peur de ne pas être à la hauteur. De plus, on ne peut pas dire qu’il ait eu une enfance qui le rasure sur sa connaissance du milieu familial idéal."

"Parce que moi j’en ai une meilleure idée que lui !" s’exclama Heero. "Je ne crois pas au cadre idéal de toutes manières. Je pense que, du moment que l’enfant se sent aimé et en sécurité, il ne peut qu’être stable."

Shinigami releva la tête, agréablement surpris d’entendre ces paroles sortirent de la bouche de Heero. Un éclair d’appréciation passa dans son regard et sa main se tendit vers celle de son vis à vis pour serrer son genou et lui montrer son soutien.

"Je sais maintenant que la puce sera bien avec vous, mais il faut maintenant en convaincre Duo. Tu veux bien m’aider ?" (11)

Emu par la gentillesse dont faisait preuve celui que tous croyaient être un véritable psychopathe, Heero se contenta de lui sourire, ce sourire que Duo adorait. Rassuré, Heero se laissa aller à s’appuyer sur le dossier du fauteuil. Bientôt, tout allait s’arranger, il en était sûr. Et Duo, leur fille et lui seraient heureux pour toujours.

"Je me doute de ce que tu penses, mais je crains que le plus dur ne reste encore à venir", annonça d’une voix d’outre-tombe Shinigami.

"Que veux-tu dire ?" s’inquiéta le Japonais.

"J’ai dû enfermé Duo très loin, et j’espère qu’il ne cherchera pas à me tuer en revenant. C’est pour ça que…"

"Que quoi ?" l’encouragea le jeune homme brun.

"C’est pour ça que j’aimerai que l’on soit tous réunis…"

DRIIING ! (12)

Sursautant tous deux au bruit plus qu’inattendu de la sonnerie, l’homme et l’entité échangèrent un regard d’interrogation.

"Tu attendais quelqu’un ?" questionna Heero.

"Non, et toi ?"

"Personne. Je vais voir. Reste là."

« On dirait l’ancien Soldat Parfait en pleine mission ! » souria mentalement Shinigami en suivant son ‘amant’ des yeux.

Dans le couloir, Heero posa sa main sur la poignée, l’abaissa et ouvrit le battant… Pour le refermer tout aussitôt, la bouche ouverte et les yeux de merlan frit.

"Qui c’est ?" demanda son compagnon du salon.

Trop abasourdi, Heero ne répondit pas. Il reprit lentement sa respiration et se retourna pour ouvrir de nouveau la porte, priant il ne savait quel divinité pour que ce qu’il avait vu ne puisse être vrai.

"Alors, Heero, heureux de nous revoir ?" (13)

Tsuzuku

(1) koibito = amour, amant
(2) Petite scène typique des couples attendant un enfant, mais quelque peu exagéré pour les besoins de l’auteur
(3) Petit aparté sur la vie des autres persos pour montrer que je ne les oublie pas
Autres persos : T’inquiète, ça nous dérange pas !
Shima : pleure...
(4) Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, ou qui ne le savent pas (mais qu’est-ce que vous foutez là !), Egan McBee est l’organisateur de l’attentat contre Réléna et l’home qui a poignardé Duo dans le précédent chapitre et Barry Deepack est le tueur à gages qui devait tuer notre Ministre des Affaires Etrangères mais que Duo (toujours lui !) a trouvé mort.
(5) Il s’est vendu-euh ! Il s’est vendu-euh !
(6) Toujours la politique de l’autruche…
(7) Si j’ai le courage et le temps un jour, j’écrirai un one-shot sur la fameuse ‘crise’ de l’année passée. Je dis bien ‘si’ !
(8) J’ai enfin décidé que ce petit être serait une fille, parce que comme le dit Duo, on trouve plus de choix pour les habiller et que, ma petite sœur atteignant son seizième mois, elle est trop mignonne pour ne pas en parler
(9 Voir chapitre précédent…
(10) Voir le chapitre 2…
(11) C’est trop mignon : un Shin gentil ;
(12) Shima où celle qui passait son temps à interrompre les conversations de persos quand elle sait pas comment les finir…
(13) Alors, qui sont les mystérieux visiteurs ? Celui qui trouve aura droit à l’exclusivité de… Bah de rien du tout, il aura juste le droit de lire la suite !

 

Achevée le 10 décembre 2004. Dernière modification le 1er mai 2005.

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>