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au 31 Mai 21 :
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Papas
Par KalySo
Gundam Wing/AC  -  Romance/Surnaturel  -  fr
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    Chapitre 9     Les chapitres     2 Reviews    
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Neuvième Mois: Décembre

Neuvième Mois : Décembre

Le soleil se levait, mais il ne parvenait pas à percer l’épaisse couche de nuages qui s’amoncelaient ce matin-là sur la côte méditerranéenne française. Un épais brouillard envahissait les petites routes de campagne comme les centres-villes. Le vent du nord soufflait en une petite brise traîtresse et les premiers grippés ne tarderaient pas à se manifester auprès des généralistes.

A cette heure indue où les seuls à être éveillés étaient les oiseux, une voiture remontait l’allée de gravier d’une immense demeure. Elle s’immobilisa au pied d’un large perron de pierre. Le contact fut coupé et le conducteur descendit pour faire le tour et ouvrir à son passager. Il se pencha dans l’habitacle et le prit dans ses bras. Il s’était endormi à deux kilomètres, et il n’avait pas eu le cœur à le réveiller. De toutes manières, ce n’était pas la première fois qu’il le portait, même si le poids n’était pas le même.

Heero monta les marches précautionneusement et ouvrit la porte habilement compte tenu de son fardeau. La maison était encore endormie et il ne voulait pas réveiller ses occupants qui, tout comme celui qu’il portait dans ses bras, avait besoin de repos après les deux jours qu’ils venaient tous de passer.

Montant les marches, il arriva bien vite à leur chambre. Il déposa le corps endormi sur le lit, le déchaussa, le dévêtit un minimum et le recouvrit de dessus de lit. Il monta ensuite le chauffage de quelques degrés et, se débarrassant à son tour de ses vêtements, se glissa à ses côtés pour le reprendre dans ses bras. Duo s’y nicha dans un mouvement inconscient, demandant réconfort et protection. Choses que le Japonais ne lui avait jamais refusées.

Quelques minutes plus tard, leurs respirations calmes s’élevaient dans la pièce.

* * *

"Trowa ? Il y a une voiture devant la maison."

"Qui est-ce ?"

"Je ne sais pas, mais on dirait la berline de Heero. Pourtant Philippe n’est pas venu me prévenir de son retour… C’est étrange…"

"Vas réveiller Wufei, je m’occupe de vérifier que Heero est bien dans sa chambre."

Ils s’habillèrent en hâte et se séparèrent dès la porte franchie. Quatre parvint rapidement à la chambre de Wufei qui se situait au même étage que la leur. Il le réveilla facilement, le professionnalisme de son ami n’étant jamais bien loin. Trowa atteignit celle de Heero et Duo au moment où le Chinois et l’Arabe quittaient l’étage supérieur. Il entrouvrit la porte et parvint à ne pas la faire grincer. Il passa sa tête dans l’entrebâillement et étudia les lieux. Il lui fallut quelques secondes pour distinguer la silhouette sur le matelas. Rassuré, il allait ressortir aussi discrètement qu’il était entrer lorsque Quatre et Wufei arrivèrent. Le blond s’arrêta cependant à un mètre de la porte et fronça les sourcils.

"Pourquoi Duo est-il là ?" s’étonna-t-il.

Trowa hocha négativement la tête pour lui faire comprendre qu’il se trompait mais l’Arabe le poussa légèrement et prit sa place sur le pas de la porte pour observer l’intérieur de la pièce.

Lorsque ses yeux parvinrent à distinguer la forme allongée sur le matelas, cette dernière bougea et il découvrit son couple d’amis étroitement enlacés malgré.

Du moins tant que le leur permettait le ventre toujours aussi proéminent du natté.

Quatre soupira de soulagement en voyant que les deux derniers jours s’achevaient finalement assez bien. Il se rappela la panique qui les avait saisi en comprenant que Duo risquait d’accoucher avec près de quatre semaines d’avance. Pas que ce soit exceptionnel, mais la grossesse de Duo était déjà quasi anormale, il valait mieux ne prendre aucun risque. Ils l’avaient conduit à l’entrée des urgences de la maternité où il avait été pris en charge par l’équipe du médecin de garde. Ce dernier avait déjà reçu les instructions du Dr.Piétri concernant ce patient quelques peu extraordinaire. Duo fut donc emmené dans une salle où les infirmières et aides-soignants vérifièrent son pouls, celui de la petite ainsi que plusieurs autres fonctions vitales. Cependant, il fut décidé que la césarienne était la seule solution pour faire sortir le petit être du corps de son père. Et au moment où on emmenait Duo au bloc, les contractions s’étaient arrêtées. Et n’avaient pas repris. Lui ayant trouvé une chambre, Duo avait reçu la visite de son amant plus qu’au bord de la crise de nerfs et ses amis très inquiets. Il les avait rassuré sur son état et celui de Laora avant que le médecin ne fasse une visite de contrôle et leur annonce qu’il gardait Duo en observation pour vingt-quatre heures.

Cela n’avait été qu’une fausse alerte, cependant Duo avait ordre de ne plus bouger jusqu’au bon moment. Il avait uniquement le droit d’aller aux toilettes et prendre un bain ! Il avait eu beau protester, crier, supplier et se lamenter, le médecin et ses amis ne cédèrent pas.

Quatre referma la porte doucement et intima à ses camarades de le suivre à la cuisine. Il était encore tôt, mais ils étaient désormais bien réveillés et un bol de café ne serait pas de refus.

* * *

Il avait chaud, mais c’était une chaleur agréable, une de celles qui vous feraient rester au lit toute la journée, et ce même si le monde était menacé. Pas que ce soit une chose qu’il souhaite, il avait déjà bien assez donné de sa personne pour ça ! Non, à l’instant, tout ce qu’il souhaitait c’était continuer à évoluer dans cet état de semi conscience, demeurer entre deux mondes où tout était simple et limpide. Remarquez, il aurait bien mangé un petit quelque chose, quand même : un petit tiraillement se faisait sentir u niveau de son estomac et ce n’était pas des plus agréables…

Un frisson glacé le parcourut brutalement, réduisant à néant ses douces pensées. Grognant, il se mit sur le dos et eut la désagréable impression qu’un haltérophile avait oublié son jouet sur son ventre. Il entrouvrit avec précaution les yeux et découvrit une silhouette familière au pied du lit. A la clarté qui régnait dans la pièce, il en déduisit que la matinée était déjà bien avancée, mais ce n’était pas une raison pour le réveiller de cette manière !

"Hee-chan, je peux savoir ce qu’il te prend de me réveiller de la sorte ? Je croyais pourtant que tu avais abandonné tes pulsions autodestructrices…"

"Moi oui, Duo-kun, mais toi je n’en sais rien. Cela fait presque vingt-quatre heures que tu dors !"

"WHAT ! C’est pas possible, tu te fous de moi ?"

"Iie", nia le Japonais. "Allez, assis-toi correctement. Je vais te chercher ton déjeuner."

Son estomac décida que c’était plutôt une bonne nouvelle. Vaincu par la majorité, il oublia ses rêves de douceur et s’installa plus confortablement entre les draps en attendant que Heero ne revienne. Les ordres du médecin avaient été clairs : aucun mouvement inutile ! Facile à dire quand on n’est pas le concerné, et d’autant plus quand on ne s’appelle pas Duo Maxwell.

Il sentait que les prochains jours allaient se révéler d’un ennui mortel…

"Le déjeuner de Monsieur est servi", annonça théâtralement Heero en entrant dans la chambre. "Bon appétit."

Le plateau était si garni de tartines, petits pains, pots de confiture et céréales qu’il menaçait de se renverser au moindre mouvement suspect de l’alité. Savourant à l’avance le délicieux festin qu’il allait s’octroyer, Duo se passa une langue gourmande sur les lèvres alors que son compagnon dépliait les pieds du plateau et le posait de part et d’autre de ses jambes. En se relevant, il profita de l’ébahissement de l’Américain pour lui voler un baiser et s’allongea à ses côtés pour le regarder rassasier son appétit d’ogre.

Un bon quart d’heure passa avant que Heero ne se décide à aborder le sujet qui lui tenait à cœur.

"Duo-kun, je voudrai savoir comment toi et Shin-san allez vous y prendre pour cohabiter après la naissance de Laora ? Il me semble que je suis en droit de savoir…"

Son ton n’était en rien exigent, juste un peu timide voire suppliant. Il n’avait pas seulement le droit de savoir, il en avait le besoin. Aussi Duo pensa qu’il était temps d’exposer leur plan. Il repoussa le plateau vidé de toute sa garniture et se tourna légèrement sur le côté pour mieux voir le Japonais et ses réactions.

"L’idée n’est pas de moi, elle vient de Shin. D’après lui, cela a déjà été mis en œuvre par le passé, à l’époque ou la schizophrénie était encore mal soignée et perçue comme une tare… Oui, à une époque ça l’était, Hee-chan… Mais aujourd’hui, toi et moi savons que dans mon cas, ça ne l’est pas. C’est pourquoi la solution qu’il a trouvée me semble la plus adaptée pour continuer notre vie aussi paisiblement que possible."

Il marqua une courte pause et observa son compagnon. Apparemment, il n’avait pas idée de ce en quoi consistait la solution, et Duo en fut soulagé. Il pourrait lui expliquer sans que le brun n’ait le moindre préjugé. Il se rassit plus confortablement, un coup de pied lui ayant fait remarqué que la position perdait de son confort. Il reprit :

"Si l’accouchement n’a pas encore eu lieu, nous agirons dans une semaine. Il faut que la lune soit dans une période favorable, et ça ne doit pas se passer lorsqu’elle est pleine ou nouvelle. Je n’ai pas très bien compris le processus, mais en gros nous allons… mêler nos âmes… C’est bien ça Shin ?"

Il ferma les yeux et son menton s’affaissa sur son torse. Heero ne fit pas un geste vers lui, comprenant que les deux personnalités se concertaient. Une minute plus tard, le natté rouvrait les yeux et Heero constata que Shinigami prenait le relais des explications.

"Ne t’inquiète pas", prévint ce dernier, "je te le rends dès que tu auras tout compris. Le procédé est simple, mais il demande du temps et de l’énergie. Il durera toute la journée et toute la nuit. Il ne faudra pas être dérangé, et ce sous aucun prétexte ! Calme, silence et sérénité sont les maîtres mots de la réussite de notre entreprise. Pour ça je compte sur toi… Donc, comme l’a déjà dit Duo, nous allons mélanger nos âmes : nos identités, nos caractères, nos sentiments. Ce que nous sommes deviendra ce que nous serons."

Sa dernière phrase sonna comme une prophétie aux oreilles d’Heero, mais il chassa bien vite cette impression et posa sa première question :

"Y aura-t-il des manifestations physiques de ce… mélange d’âmes ?"

"Je n’en sais rien. Ce n’est pas comme si j’avais déjà pratiqué ce genre de truc !" ajouta-t-il en voyant Heero froncer les sourcils. "Tout ce que je sais, c’est qu’il n’y a pas de paralysie, d’apparition d’appendices externes, etc.… En fait, il n’y a aucun effet négatif en dehors du fait que la schizophrénie ne disparaît pas à proprement dit : elle ne fait que régresser. On revient au stade pré-séparation si on peut dire, et on fait en sorte que l’hôte n’ait pas besoin de développer d’autres personnalités."

"Très bien", approuva le Japonais. "Mais tu es sûr et certain qu’il n’y a pas d’autre solution ? Je veux dire… Je n’ai rien contre la schizophrénie de Duo, c’est une des choses qui font son charme, son imprévisibilité. Mais je ne voudrai pas que toi, tu disparaisses", avoua-t-il en fixant ses yeux bleu de Prusse dans les orbes carmine. "Nous avons partagé plusieurs mois, et je te considère, au même titre que Duo, comme le père de Laora… Je ne sais pas si je suis très clair dans mes explications, mais je sais que je ne veux pas te perdre au profit de Duo, ou lui au tien."

Un éclair de tendresse illumina les yeux de Shinigami qui, n’y tenant plus, serra Heero dans ses bras. Les mots n’auraient pas été assez forts pour prouver sa reconnaissance et son amour. Car oui, il aimait cet homme autant que lui les aimait, et cela faisait un petit moment qu’il s’en était rendu compte.

« Il en a de la chance, le voilà avec deux fois plus d’amour que la normal » résonna le voix de Duo, ironique mais heureuse.

« C’est bon, je te le laisse » répondit l’entité en laissant à son double le droit de revenir auprès de son compagnon attitré.

Ils restèrent dans les bras l’un de l’autre pendant quelques instants encore, le temps que Laora manifeste sa présence jusque dans les côtes de son nippon de père. Le rire les saisit et bientôt, ils s’embrassaient, heureux que leur complicité et leur amour n’ait pas plus pâti que ça de leur récente crise de couple.

Apercevant soudainement un coin de carton beige, Duo se souvint qu’un des éléments les plus importants de la naissance d’un enfant n’était pas prêt.

"Hee-chan, la chambre n’est pas prête ?"

Aux yeux écarquillés par l’horreur de l’oubli, Duo sut que non, la chambre de leur fille n’était pas prête. Il retint un juron qu’elle était encore bien trop petite pour entendre et tenta de se lever. Il en fut vite empêché par les bras puissants du brun qui le recoucha promptement, regard de glace à l’appui.

"On s’en occupe de suite ! Je préviens les autres et nous nous y mettons dès qu’ils seront prêts."

"Mais vous ne…"

"Nous viendrons te demander conseil au fur et à mesure. Et puis Quatre a aussi bon goût que toi en matière d’esthétique, je doute qu’il nous laisse faire n’importe quoi. Ne t’inquiète pas, amour, on s’occupe de tout !"

Il planta un baiser sur ses lèvres roses et sortit rapidement, direction le salon et la véranda ou leurs amis l’attendaient.

* * *

"Wufei ! Tiens le coin !"

"Je peux pas ! Je tiens déjà l’escabeau !"

"Trowa ! Viens m’aider !"

"Ce coin-là ?"

"Mais non ! L’autre ! Attends, celui-là avait… de la colle ! Mais fais gaffe t’en mets sur le papier ! Heerooooooo !"

Des pas précipités leur apprirent que le Japonais avait entendu les cris d’appel à l’aide de Quatre. Et en effet, une tête brune et échevelée fit son apparition dans l’encadrement de la porte, visiblement impressionnée par le désespoir de l’Arabe et le désordre de la pièce.

"Euh… Vous savez que vous êtes sensés décorer une chambre, et pas organiser une foir’fouille ?"

La marque d’humour ne fut pas appréciée à son juste niveau et le Japonais se retrouva bien vite perché en haut d’un escabeau, tenant dans ses mains le haut d’un lé de papier peint pendant que Quatre nettoyait les « dégueulasseries d’un acrobate aussi maladroit que mes pieds ! » Le lé fut ensuite appuyé contre le mur et posé.

A cet instant, un éclat de rire provenant du couloir les fit se retourner et ils découvrirent Duo, le natté en pagaille et les joues roses, totalement hilare devant le spectacle qu’offraient ses compagnons essayant de poser du papier peint. Gagné par le rire de l’Américain, ils sombrèrent tous dans l’hilarité. Il fallut quelques minutes périlleuses pour que l’ensemble du groupe reprenne son calme… Et réalise enfin que Duo n’avait rien à faire là !

"Retourne te coucher immédiatement !" cingla Heero, sourcils froncés et regard de glace en place.

"Iie", rétorqua le natté. "Je m’installe là. Je m’ennuie tout seul, et votre petit divertissement me fera du bien, sans compter que de là, je vais pouvoir diriger toutes les opérations ! Chef de chantier Maxwell, en place !" claironna-t-il.

"Pauvres de nous", fut tout ce que Wufei parvint à prononcer avant de replonger dans un fou rire incontrôlable.

Une demi-heure plus tard, le premier des quatre murs était terminé. L’heure du déjeuner était déjà bien avancée, mais l’estomac de Duo ne pouvant plus attendre, ils firent une pause et décidèrent de se préparer des casse-croûtes afin de reprendre le plus vite possible.

A la fin de l’après-midi, tous les murs étaient papiétés, et les quatre ouvriers se reposaient au salon lorsqu’une voiture se gara devant la demeure. Ils se demandaient tous qui pouvait bien arriver à une heure pareille et attendaient d’entendre sonner le carillon pour être certains que le visiteur s’adressait bien à eux.

Mais à défaut de sonnette, ils eurent confirmation de la visite d’une personne connue lorsqu’une tornade brune ouvrit la porte avec fracas et déboula dans le salon, les vêtements froissés et les yeux hagards mais pétillants. L’intruse cherchait visiblement quelqu’un, et quand elle le trouva, elle fondit sur elle comme un professeur sur un élève désobéissant, c’est-à-dire plus rapidement qu’une chauve-souris sur sa proie.

"Duo ! Mais pourquoi tu m’as rien dit ! Tu vas bien ? T’es pas trop malade ? T’es bientôt à la fin ? Est-ce que t’as le droit de bouger ! Oh, mais peut-être que je te serre un peu fort… Tu te rends compte qu’il a fallu que j’aille m’inquiéter auprès de Réléna pour enfin découvrir que mon meilleur ami, mon presque-frère attendait un enfant – soit dit en passant, faudra que tu m’expliques comment vous avez fait – et qu’en plus il était maintenant dans le Sud de la France ! T’as pas trouvé plus loin ! Tu crois que je t’aurai pas retrouvé, tête à poils longs ! Non m’ais tu m’as prises pour qui ? Réléna ?"

"Silence, Schbeiker !"

Le calme revint instantanément sous l’éclat de voix de Wufei. La jeune femme prit alors conscience que, Américain et Chinois mis à part, les autres anciens pilotes d Gundam étaient écroulés de rire. Et il y avait de quoi : la brune était montée sur le dossier du canapé où s’était allongé Duo, le visage à un millimètre du sien et elle lui hurlait ses questions en pleine face sans lui laisser le temps de répondre. Réalisant le comique de la scène, elle rit de son propre sans-gêne et s’excusa rapidement auprès de Quatre.

"Ce n’est rien, Hilde. Assieds-toi, je t’en prie."

Elle s’exécuta et prit place aux pieds de Duo qui s’était un peu redressé. Il entreprit alors de répondre à ses questions avec tact et méthode :

"Bonjour Hilde. Je vais très bien, merci. J’en ai terminé avec les nausées depuis cinq bons mois et j’accouche d’ici la fin de celui-ci. Si je ne t’ai rien dit, c’est parce que je n’en ai eu ni le temps ni l’occasion ; si j’ai dû partir si loin, c’était pour éviter un bain de sang ; et enfin je suis certain que tu m’aurais retrouvé, même si Léna a été plus rapide que toi sur ce coup-là !"

La réponse en bonne et due forme sembla convenir à la jeune germanique qui se contenta de hocher la tête et de boire une gorgée de thé. Elle reprit rapidement ses esprits, rassemblant toutes les données et les organisant pour rassembler le puzzle. Mais une pièce tordue déformait l’image.

"C’est quoi cette histoire de bain de sang !"

* * *

Une semaine passa durant laquelle Hilde tint compagnie à Duo durant les longues après-midi que les garçons mettaient à profit pour préparer la chambre de Laora. Les deux amis retrouvèrent leur légendaire complicité et, par l’intermédiaire de l’Allemande, Duo put mettre au point deux ou trois coups bien arrosés pour divertir son compagnon et leurs amis.

Tout allait enfin pour le mieux : Laora ne semblait pas vouloir arriver dans l’immédiat, la bonne humeur régnait dans la maison, Sally avait pardonné à Wufei en lui affirmant qu’elle l’attendait tout de même au tournant durant le reste de sa grossesse à elle et Quatre et Trowa commençait doucement à se renseigner sur les procédures d’adoption.

L’effervescence battait tout de même son plein, car en plus de la grossesse, il fallait également penser au réveillon de Noël. Il fut décidé que seules Sally et Réléna seraient invitées chez Quatre pour la soirée du réveillon : l’organisation en serait grandement simplifiée et il fallait le moins d’agitation possible autour de Duo. Les achats et menus cadeaux furent entrepris au fur et à mesure et Duo se vit dans l’obligation de confier sa liste à Quatre et Hilde, étant toujours dans l’obligation la plus totale de bouger.

L’ennui lui pesait, mais il savait qu’il n’avait plus le choix. Pourtant, toute cette masse en plus commençait à lui peser et il se surprenait fréquemment à souhaiter que l’accouchement arrive enfin. Le mal de dos et les jambes lourdes jouaient sur son humeur par petits bonds, bien heureusement cela se passait le plus souvent dans l’intimité de la chambre qu’il partageait avec Heero, et non au salon ou durant les repas.

Shinigami aussi se tenait tranquille. Après tout, une promesse était une promesse, et il savait que le calme serait primordial pour la réussite de leur entreprise. Il s’y préparait chaque jour un peu plus, répétant les gestes, les mots et les sensations à éprouver.

Et alors que la nuit tombait sur cette mi-décembre, l’entité et son double gagnèrent leur chambre dans le plus grand silence et la plus grande discrétion. Seul Heero savait de quoi il en retournait, et il connaissait son rôle à la perfection.

* * *

Une douce caresse ensoleillée vint lui effleurer la joue, et il papillonna des paupières avec encore plus de précaution que d’ordinaire. Lentement, il fit le tour de ses membres afin d’être sûr qu’ils étaient tous présents et qu’aucun autre ne s’était glissé là durant la nuit. Il soupira de soulagement et se tourné doucement sur le côté lorsqu’il sentit une douleur lombaire se réveiller.

Deux lacs bleu roi le saluèrent, des étoiles illuminant leurs surfaces aussi lisses qu’une mer d’huile. Du moins, avant qu’un vent de surprise ne crée une véritable tempête !

"Qu’est-ce qu’il y a !" s’inquiéta Duo. "J’ai des cornes qui m’ont poussé sur le front ? Il me manque des dents ! Mais répons à la fin !"

Un doigt entra dans son champs de vision et il eut la soudaine envie de le mordre pour voir qi Heero réagirait. Il se retint de justesse lorsqu’un murmure incrédule s’éleva dans la pièce :

"Tes yeux…"

Pris de panique à l’idée de se retrouver avec des pupilles de chat, Duo se battit quelques secondes avec les draps avant de parvenir à s’extirper du lit et se planta devant le miroir sur la commode.

Il poussa un nouveau soupir de soulagement.

Il savait qu’auparavant, lorsque sa seconde personnalité prévalait sur lui, seule la couleur de ses yeux permettaient de savoir qui était qui. Et il comprenait pourquoi Shin avait dit : « Ce que nous sommes deviendra ce que nous serons. »

Ses yeux, autrefois de la même couleur, avaient aujourd’hui adopté chacun la couleur d’une personnalité : le droit tirait sur le bleu alors que le gauche avait pris une teinte plus carmine, piqueté de paillettes dorées. C’était du plus bel effet, mais il lui faudrait un certain temps avant de s’y habituer.

Il se retourna vers son compagnon, toujours au chaud sous la couette, et soupira de résignation à son encontre, lui affirmant que désormais, il était bien le seul maître de son corps et de son esprit, tout en étant toujours un tandem. Un duo.

Il se recoucha pour profiter des dernières minutes que Heero passait au lit au creux de ses bras.

* * *

Chaleur… Etroitesse… Pas bouger, je peux pas bouger… Me tourner, veux me tourner, mais ça bloque… Qu’est-ce qui bloque ?

Coups… Se débattre, se battre pour leur échapper, pour pouvoir bouger être libre… Mais échapper à qui, à quoi ?

Et puis je n’ai jamais été libre… C’est quoi la liberté ? Où est la liberté ?

Si seulement j’avais la tête à l’endroit, pas en bas… Mais je peux pas bouger, je suis prisonnière sortir je veux sortir…

Comment ? Par là ? T’es sûr ? Je peux vraiment ? Je veux plus être là, il faut chaud, étroit et je peux pas bouger… Je veux bouger, bouger, gigoter, crier ici je peux pas crier je respire pas non plus, mais je vis pourtant…

Je peux vraiment sortir par là ? La liberté est là-bas… Vrai de vrai ? Ca paraît encore plus étroit qu’ici, je vais pas pouvoir passer impossible…

Non tu ne m’as jamais mentie, mais méfiante, je dois me méfier dehors c’est pas aussi douillet qu’ici et les autres crient souvent et je sais pas si je serai aussi libre qu’ici… Mais ici je ne suis pas libre, tu as raison…

Mais… tu n’es plus avec Lui ? Pourquoi ? Non je comprends pas, mais si tu es tout seul, ça te dit de venir avec moi ? S’il te plaît, viens avec moi… Je veux pas être seule dehors…

* * *

Un coup vicieux dans le dos. Une douleur fugace dans l’abdomen. C’était inconfortable, mais il avait connu pire… enfin peut-être, là il était en sécurité avec celui qu’il aimait et il n’avait plus vraiment conscience du passé, ni du présent et encore moins du futur. Mais cette gêne dans son ventre, il la connaissait depuis quelques mois, et pourtant aujourd’hui elle était différente. Plus gênante encore, plus pesante que ce dont il avait eu l’habitude.

Il sursauta lorsqu’un nouveau pic de douleur lui vrilla les reins. Encore dans les brumes du sommeil, il se mit sur le dos et concentra son attention pré-réveil sur son ventre et le trésor qui se trouvait à l’intérieur. Un trésor particulièrement agité pour un petit matin. Il revint lentement à la conscience et s’assit lentement en s’adossant à la tête de lit.

Et les contractions commencèrent.

* * *

Il bondit, les sens en alerte alors que la porte de sa chambre s’ouvrait avec fracas, laissant entrer une tête blonde ébouriffée en robe de chambre et talonnée par une tige verte surmontée d’un étrange chapeau marron…

Heero secoua la tête et reconnut Quatre et Trowa. Le premier était agenouillé de l’autre côté du lit et Trowa regardait Heero d’un air goguenard et vaguement désolé qu’il ne comprit pas. Du moins pas avant d’entendre la respiration erratique et les halètements de souffrance émanant de Duo. Un regard à Quatre et il eut la confirmation que le moment était venu.

En moins de trois minutes, Trowa avait amené la voiture, Quatre avait mis leurs sacs dans le coffre après avoir réveillé Wufei et Heero avait allongé Duo sur la banquette arrière avant de monter l’avant et de démarrer.

« On dirait presque qu’on fuit une de nos anciennes planques ayant été découverte » ne put-il s’empêcher de remarquer intérieurement.

Il savait inconsciemment que les trois autres les suivraient, aussi décida-t-il de ne pas s’attarder. Duo ne semblait plus en état de résister à la souffrance, et il en conclut que Laora ne sortirait pas par les voies naturelles. De toute façon, l’accouchement était prévu par césarienne.

« Une cicatrice de plus ou de moins ne fera pas grande différence » avait affirmé Duo « mais au moins celle-ci je serai fier de la montrer »

Il passa outre bon nombre de règles du code de la route et battit certainement un record en stoppant devant la clinique seulement quinze minutes après avoir quitté la demeure Winner. Il klaxonna pour avertir de l’arrivée d’une urgence et sortit Duo de l’habitacle. L’Américain avait perdu connaissance. Sa pâleur l’inquiéta et il courut à l’encontre d’une infirmière qui venait à lui. Il lui expliqua la situation brièvement et demanda à ce que le Dr.Piétri soit prévenue. Suivant les indications d’une jeune interne, il déposa son précieux fardeau sur un brancard et l’aida à le pousser jusqu’à un ascenseur qui les conduisit à l’étage concernant leur cas.

Duo n’avait toujours pas repris connaissance lorsque cinq minute plus tard, les portes battantes du bloc opératoire se refermaient sur le nez de Heero.

* * *

Prisonnière je suis prisonnière… Je ne peux pas sortir, pourquoi je ne peux pas sortir… ? C’est trop petit, mais normalement ça devrait pas… Je comprends pas, il me laisse pas sortir…

Dis, pourquoi il me laisse pas sortit ? Je veux le voir en vrai, et l’autre aussi, celui que j’entends parler souvent quand il fait tout noir… Il m’aime ? C’est pour ça qu’il veut pas que je sorte… Mais moi je veux sortir, il fait trop noir ici, et j’ai du mal à respirer…

S’il m’aime, pourquoi il me fait du mal ? Moi aussi je l’aime, mais je lui fais pas mal… Si ? Je lui fais mal de vouloir sortir ? Mais si je suis entrée, faut bien que je ressorte, et c’est maintenant que je veux sortir…

Mais ça fait si longtemps que je me débats, et j’ai si mal, c’est trop petit, je peux plus bouger, je veux plus bouger, je suis fatiguée…

Si fatiguée… Mais tu restes avec moi, hein ?

* * *

"Si tu continues, t’auras même plus de doigt !"

Heero sursauta à la remarque exprimée d’une voix espiègle mais fatiguée par Hilde. Il lui adressa un sourire contrit et reposa sa main sur son genou, le talon tapotant nerveusement le sol. La salle d’attente était petite mais intime et ils avaient l’impression d’en avoir fait leur chez eux depuis près d’une heure : Quatre s’était rendormi sur les genoux de Trowa qui somnolait, Wufei méditait dans un coin autant que faire se peut avec Hilde dans la même pièce, e Heero se rongeait méthodiquement les ongles de chaque main.

L’attente était insoutenable. Ils en avaient pourtant vécu des heures de patience mise à rude épreuve dans de vieux hôpitaux au fin fond des campagnes ravagées par la guerre, mais alors la vie n’avait pas autant de prix qu’aujourd’hui. Ce qui l’inquiétait le plus, ce n’était pas l’opération, mais le fait de ne pas être à ses cotés lors de la naissance de leur fille. Mais il comprenait parfaitement le règlement de la clinique et le respectait, même si pour cela il devrait ensuite passer en chirurgie pour reconstituer ses mains meurtries par l’angoisse !

"Tout se passera bien, Heero", reprit l’Allemande. "Ne t’en fais pas. Et puis l’infirmière a dit qu’elle t’appellerait pour que tu assistes à l’arrivée au monde de ta petite puce. Cesse de t’inquiéter, maintenant."

Un peu rassuré, il lui sourit plus franchement. C’était sûrement dû à la ressemblance de caractère entre Duo et Hilde, mais il se sentait toujours très à l’aise en présence de la jeune femme. Il remercia vaguement quelque divinité de sa présence à ses côtés.

La porte s’ouvrit à ce moment-là et l’infirmière fit un sourire resplendissant au Japonais.

"Venez vite ! Elle arrive !"

Il ne se le fit pas dire deux fois et ils partirent en courant le long du couloir menant au bloc. En chemin, elle lui fit enfiler une blouse bleue, une calotte et des chaussons de même couleur ainsi qu’un masque et des gants blancs tout en lui expliquant leur utilité :

"Le bloc est un endroit stérile. Et il doit le rester d’un bout à l’autre de l’opération pour empêcher tout risque d’infection. Votre ami s’est réveillé au cours de l’intervention, mais il est resté très calme et les médecins ont pu terminer plus vite. Ils sont sur le point d’extraire l’enfant."

Elle termina par quelques recommandations de routine et poussa la porte du bloc.

Un concert de hurlements accueillit Heero. Mais à cet instant, ces hurlements étaient les plus merveilleux au monde, car ils provenaient de sa fille, posée sur le torse pâle de Duo. Ce dernier fixait Heero, le regard empli de larmes de joie difficilement contenues. Le brun s’avança jusqu’à lui, évitant miraculeusement les aides-soignantes présentes encore autour des deux patients. Arrivé devant Duo, il se pencha et effleura ses lèvres d’un baiser papillon, ivre de soulagement et de bonheur. Il tourna ensuite la tête vers sa fille et fut un instant étonné de le voir les yeux grands ouverts et fixés sur lui. Mais rapidement, le regard redevint flou et la petite merveille referma les yeux…

"Ses yeux… Duo tu as vu ? Ses yeux sont…"

"A l’inverse des miens, oui… Mais tout ira bien…"

Sa voix était basse et montrait sa fatigue. Une puéricultrice vint reprendre l’enfant pour le soulager du poids sur son torse et se tourna vers Heero qui se figea en comprenant qu’elle comptait la lui donner. Un instant paniqué, un regard de Duo le revigora e il tendit les mains vers sa fille.

Délicatement, il prit sa tête dans sa paume et son corps tout recroquevillé dans l’autre. En réalité, il pouvait la tenir d’une seule main, mais l’impression qu’il allait la casser d’une minute à l’autre l’en dissuada. Il la ramena contre lui et une vague d’amour et de joie l’envahit lorsque les petits poings se refermèrent automatiquement sur sa blouse.

"Joyeux Noël !" s’exclama la jeune femme une fois sûre qu’il tenait bien le petit être.

Heero se rendit lors compte que c’était effectivement le jour de Noël. Quel plus beau cadeau Duo pouvait-il lui faire ? En réponse à tout l’amour qu’il éprouvait déjà pour sa fille, il se pencha sur elle et baisa son front, un murmure franchissant ses lèvres :

"Ai shiteru, kokoro no hime." (1)

* * *

"En ce réveillon du Nouvel An, je tiens à lever mon verre en l’honneur de Duo, mon amour, pour m’avoir offert le plus merveilleux cadeau de Noël qu’un homme puisse rêver. A ma petite Laora, princesse de mon cœur !"

Un tonnerre d’applaudissements salua la brève allocution de Heero qui se rassit pour sentir ses lèvres happées dans un tendre et fougueux baiser. Duo se leva à son tour, brandissant son verre d’une main, l’autre posée sur le landau amené enter eux deux.

"Pour ma part, je tiens à vous remercier, vous, mes amis, mes presque-frères, de votre soutien et de votre amour, qui m’ont permis de revenir à la lumière et ainsi de connaître le plus grand des bonheurs : celui d’être père."

Une nouvelle salve d’applaudissements retentit dans la salle. Décidément, ils faisaient plus de bruit à eux huit que tout un régiment réuni. Ne pouvant plus contenir tout ce bonheur accumulé au cours de la semaine passée, Duo sentit pour la première fois depuis longtemps des larmes de joie couler le long de ses joues. L’une d’elle fut recueillie sur le bout d’un doigt mat et fin, infiniment doux. Levant ses yeux désormais vairons sur le visage de l’homme qu’il aimait, Duo y découvrit un regard identique au sien, chargé d’un trop plein d’amour et de bonheur qu’aucun mot, qu’aucun geste ne pourrait jamais exprimer. Souriant au travers des larmes, il saisit la main dans la sienne et la serra très fort. C’était tout ce qu’il se sentait capable de faire pour le moment.

Les deux jours qui venaient de s’écouler suite au retour de Duo à la maison n’avait pas été de tout repos. Entre les biberons, les couches, les crises de larmes dont la raison n’avait pas encore été identifiée, les câlins, les bisous, le passage obligé de bras en bras, à commencer par le parrain et la marraine, ainsi que les coups de fil de félicitations ou encore les visites impromptues avaient réussi à vaincre la légendaire hyperactivité de l’Américain.

L’espièglerie prit bien vite place dans son regard et il se pencha vers Heero, un sourire mutin aux lèvres :

"J’espère que ce ne sera pas trop long. Nous avons quelques longs mois à rattraper…"

"N’y compte même pas !" s’insurgea Heero. "Tant que je ne serai pas certain de ne plus provoquer de cataclysme, je dormirai sur le canapé. Et seul !"

"Mais Hee-chaaaan", gémit l’Américain.

"Y a pas de « Mais Hee-chan » qui tienne ! Une seule à la fois suffira. Et puis tant qu’elle ne fera pas ses nuits, m’est d’avis que tu seras loin d’être en forme pour tenir la distance…"

Un regard entendu et tous deux éclatèrent de rire. Ce qui eut pour effet de réveiller Laora qui jusque là dormait paisiblement dans son landau. Les deux pères se penchèrent immédiatement sur elle, cherchant à voir ce qui n’allait pas. Au lieu de cela, ils rencontrèrent un visage poupon dont les yeux grands ouverts les fixèrent curieusement avant qu’un léger gazouillis ne s’échappe de la minuscule enfant.

"C’est moi ou elle semble bien éveillée pour une petite d’à peine sept jours ?" s’enquit Réléna qui s’était approchée en silence pour ne pas déranger le petit moment d’intimité entre son meilleur ami et son compagnon.

"C’est bien possible", acquiesça Heero. "Moi-même j’ai un Q.I. particulièrement élevé d’après J…"

"Manquait plus que ça !" s’exclama Duo. "Me voilà avec deux petits génies ! Je vais passer pour quoi après, moi,"

"Pour un idiot, Maxwell, mais c’est pas comme si t’avais pas l’habitude", plaisanta Wufei, un bras autour de la taille épaissie de Sally.

"Je te proute, Wuffy ! Occupe-toi de ta descendance avant que je ne passe par là…"

La menace fit s’écarquiller les yeux de Wufei et éclater de rire le reste de l’auditoire. Mais Laora, frustrée d’être si vite oubliée, poussa un cri strident avant de commencer à sangloter. Heero fut le plus rapide à la prendre dans ses bras et à la cajoler. Rapidement, l’enfant se tut et serra ses petits poings sur le pull de son père.

Les conversations allaient bon train autour d’eux, et bientôt le bourdonnement réussit à endormir la petite merveille. Avec mille précautions, le Japonais la reposa dans son landau et repartit auprès de ses amis.

Il ne fit cependant pas trois pas avant que les pleurs ne reprennent. La reprenant dans ses bras, il s’aperçut que Laora se rendormait dès qu’il la prenait dans ses bras. Un brin exaspéré, il tente de la recoucher, mais rien n’y fit, elle refusait qu’il s’éloignât. Ayant repéré son manège, Duo s’approcha et se glissa à ses côtés. Le bras gauche de Heero prit place autour de sa taille alors que l’Américain prenait à son tour sa fille dans ses bras. Ils formèrent ainsi un véritable cocon autour de leur enfant qui sourit mystérieusement avant de fermer les yeux.

"Je crois que les années à venir ne seront pas de tout repos", fit remarquer Heero.

"Oui", approuva Duo. "Mais si elle est ce que je crois, nous allons également bien nous amuser."

FIN

(1) La petite note perdue au milieu de nulle part… Ce n’est peut-être pas rigoureusement exacte, mais en gros je prends ça pour dire « princesse de mon cœur », expression que vous retrouvez trois lignes plus loin !

 

Achevée le 7 septembre 2005.

 
 
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