Le peu de choses dont je me remémorais la forme n'étaient que des manteaux et des bottes noirs. Demyx en portait quelques fois, et rien ne m'était revenu.

Je parlais avec lui pendant une petite heure de ce qui pourrait être mon élément déclencheur.

"L'évidence est peu être sous tes yeux après tout. Ne t'embête pas avec ce détail Roxas, tu as toute ta vie pour retrouver ce petit morceau de toi. Ca ne va pas t'empêcher de vivre."

Le souci était bien là, ce sujet m'obsédait maintenant que je le connaissais. J'avais besoin de ce petit morceau de moi, aussi infime soit il. Quel objet m'était t'il destiné ?

Demyx partit une demi-heure après notre dernière discussion. Pendant le reste de la journée, je me sentis très seul. Axel n'était pas là, et il me manquait beaucoup. Je me distrayais comme je pouvais jusqu'au soir, alternant la télévision, des essais déplorables en cuisine et des jeux sur l'ordinateur de mon hôte. La journée était passé à une lenteur inimaginable et quand j'entendis la porte s'ouvrir, mon cœur se mit à accélérer comme pour rattraper le temps perdu.

Je me précipitais dans l'entrée. Axel était bien rentré, toujours aussi envoûtant. A sa vue, un sourire apparut sur mon visage.

"La journée à été longue sans toi !"

Qu'est ce que je venais de dire ? Les mots étaient sortis de ma tête sans que j'en ai donné l'ordre. Jamais je n'aurais osé lui dire ça, même si je le pensais au fond de moi…

Axel entra, un très grand sac sur l'épaule. Il le posa sur la table de la cuisine et m'invita à approcher.

"Demyx m'a appelé tout à l'heure. Je sais que tu es au courant pour nos cœurs à moitiés complets, alors j'ai récupéré ça pour toi. Dis moi si ça te rappelle quelque chose."

Il sorti du sac une clé de taille humaine en métal. Le manche de la clé était doré alors que la tige et les dents étaient argentées. Il me la tendit. Je me rendis compte qu'elle était tachée de sang.

Une scène de combat apparu devant mes yeux. Axel et moi nous nous battions dans une salle embrasée, lui avec des armes circulaires, moi avec cette clé gigantesque. La même scène que j'avais vu avant, dans cette fameuse vision. Oui, de ça, je me souvenais, mais je ne me sentais pas plus complet qu'avant.
"Et bien heu, je me rappelle nos combats, mais pas de sentiments différents de d'habitude…"

"Ho Roxas, tu n'a aucune mémoire !"

L'expression d'Axel changea pour un grand sourire et une lueur étrange dans les yeux. Il se mit à me chatouiller les côtes et le cou. Il était bien plus fort que moi et je ne pus m'empêcher de rire aux éclats. Il me poursuivit dans toute la maison, jusque dans sa chambre.

Il me chatouilla encore une fois et je tombais sur son lit, lui sur moi.

Nous nous retrouvions très proches l'un de l'autre. Je devinais que j'étais plus rouge qu'une fraise. Il se rapprocha de moi et au dernier moment tourna vers mon oreille.

"T'a perdu Rox…"

Il embrassa mon cou et se releva. Un long frisson me parcourut tandis qu'un étrange sentiment de plaisir se mit à m'envahir. C'était quoi mon problème ? Plus Axel était proche de moi, plus j'aimais ça. Je voulais qu'il soit le plus intime possible avec moi… Mes envies me faisaient de plus en plus peur.

Notre relation était parfaite comme elle était, nous rions à chaque occasion, les journées en sa compagnie étaient plus belles les unes que les autres, et les rares marques d'affection qu'il me portait étaient une merveille. Alors comment oserais-je lui dire qu'il me plaisait de plus en plus chaque jour, et que plus je le connaissais, plus j'avais envie de lui ? Jamais je n'aurais pu, j'avais peur de tout foutre en l'air.

Tout était mélangé dans ma tête, entre mon cœur incomplet, Axel, tous mes souvenirs qui me hantaient… Je levais les yeux vers Axel, qui me regardait lui aussi.

"Qu'est ce qui t'arrive ?"

"Ho… Heu… Rien, je pensais, c'est tout."

Pour penser, ça oui, je pensais. A tout, et surtout à lui. Une question me vint à l'esprit, à laquelle je n'avais pas pensée.

"Axel, tu es en couple ?"

Il eu un grand éclat de rire et son expression vira à une sorte de tristesse mélancolique.

"Je l'ai été, oui, il y a longtemps. Depuis que j'ai perdu cette personne, je n'ai plus jamais aimé."

C'était bien parti…