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Prince of Darkness
Par Lerena
Harry Potter  -  Humour/Drame  -  fr
18 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 17     Les chapitres     5 Reviews     Illustration    
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Chapitre 17

« Tour en H3 ! »

La voix de Lord Voldemort claquait dans l'air, tel un coup de fouet, et chaque pièce s'empressait d'obéir à cette autorité naturelle, suivant ses instructions au pied de la lettre. Comme le lui avait ordonné son père, Venceslas se dirigea donc en H3 et prit la place d'un pion imprudent.

Le jeune garçon déglutit en le voyant se briser en mille morceaux, commençant à craindre que le même sort ne lui soit réservé. Après tout, jusqu'ici, son père n'avait pas fait grand-cas de son existence et avait même hésité à le laisser agoniser, remettant en cause sa dignité de fils du Seigneur des Ténèbres.

Mais il fallait reconnaître que Lord Voldemort se débrouillait exceptionnellement bien, en tant que Maître d'échecs. Les ordres fusaient avec rapidité, des ordres aux conséquences mortelles pour l'autre équipe, et les pertes, de leur côté, étaient minimes. Des pions, principalement…

Était-ce un message que son père lui adressait ? L'idée qu'il ne fallait pas hésiter à se servir des gens pour mieux les sacrifier le moment venu ? Un frisson le traversa à cette pensée. Il leva les yeux vers son père, essayant d'éradiquer les tremblements qui secouaient son corps.

Le Seigneur des Ténèbres avait pris la place du Roi, dans toute sa splendeur, et commandait ses troupes avec une férocité et un plaisir à peine dissimulés, semblant retrouver dans ce jeu grandeur nature un avant-goût des batailles qu'il avait mené à la tête des Mangemorts.

Venceslas avança encore lorsque son père lui ordonna de le faire, songeant que le Seigneur des Ténèbres devait faire un adversaire terrifiant. Une raison de plus de rester à ses côtés et d'accepter sa destinée de Prince des Ténèbres…Il n'était pas de taille contre Lord Voldemort. Renoncer à sa place à ses côtés signifiait le défier. Le défier signifiait également renoncer à la vie…

La partie était sur le point de se conclure. Venceslas observa son père envoyer un fou à la mort pour mieux piéger l'équipe adverse, détournant les yeux à l'instant même où le cavalier transperçait la pièce de son épée affilée. Un énième frisson le parcourut. Pourvu qu'il ne lui réserve pas le même sort…Pourvu qu'il sorte de cette partie d'échecs en un seul morceau…

Fort heureusement, la partie s'acheva sur un brillant « échec et mat », le roi blanc devant se soumettre face à la stratégie imparable du Seigneur noir. L'épée du roi rejoignit le sol dans un bruit sourd, tandis que les pièces s'écartaient pour les laisser atteindre la prochaine épreuve.

Venceslas s'empressa de rejoindre son père, s'inclinant devant lui :

« Ce…C'était une partie incroyable, Maître… »

Le Seigneur des Ténèbres étira un rictus mauvais. Puis il pointa sa baguette sur son fils, semblant prêt à lui lancer un sort :

« Ne me flatte pas comme le ferait un stupide serviteur. N'oublie pas que tu es le Prince des Ténèbres… »

Venceslas déglutit, marmonnant un petit « Oui ». Il suivit son père d'un pas lent, réfléchissant à ce qu'impliquait son statut de Prince des Ténèbres. Craindre Lord Voldemort et le respecter, sans s'aplatir devant lui…Lui obéir, mais conserver une apparence digne…Ce titre était fait de paradoxes et d'attitudes contraires. Pour quelqu'un comme Venceslas, il y avait là une certaine difficulté.

Le jeune Prince n'était pas habitué à réfléchir autant sur sa conduite. Quand il souhaitait dire quelque chose, il le disait, tout simplement. Quand il souhaitait faire quelque chose, il le faisait, tout simplement. Il n'avait jamais eu à songer à son attitude de cette manière. Au fond de lui, cela lui déplaisait singulièrement…

AAAAAA

Lord Voldemort pensait sincèrement l'avoir piégé. Mais Dumbledore était parfaitement conscient de la portée de ses actes, alors qu'il quittait Poudlard, semblant faire route pour Londres. En vérité, il se trouvait à présent dans la forêt interdite, attendant son heure pour intervenir. Les choses avaient failli se dérouler d'une façon différente que celle qu'il avait planifiée. Un grain de sable était venu se glisser dans ses rouages, manquant de perturber le plan qu'il avait mis en place depuis des années. Et ce grain de sable se nommait Venceslas Malefoy.

« Ou, devrais-je dire, Venceslas Serpentard-Black… »

Le directeur avait parfois pris l'habitude de parler à haute voix, s'habituant à converser avec lui-même pour, disait-il, entretenir une discussion avec une personne de forte intelligence. Et il fallait l'avouer, le cas de Venceslas avait nécessité qu'il réunisse l'entièreté de ses nombreuses capacités intellectuelles pour l'appréhender correctement.

Au commencement, Dumbledore aurait pu se laisser flouer par l'histoire du jeune garçon : l'enfant de Bellatrix et Rodolphus Lestrange, recueilli par la famille Malefoy en raison de leurs liens du sang. Un enfant distrait, maladroit, traumatisé par une enfance passée auprès des pires Mangemorts de ce siècle…Il y avait là un beau récit, auquel il était aisé de se ranger.

Mais Dumbledore savait : il savait qu'il n'y avait jamais eu d'amour entre Bellatrix et Rodolphus. Tout au plus un mariage arrangé en vue d'une préservation de la pureté du sang…Cet amour, Bellatrix le dédiait au Seigneur des Ténèbres, qu'elle avait toujours couvé d'un regard obsessionnel et fanatique, un regard qu'elle n'avait jamais su offrir à son propre mari.

Puis il y avait cette ressemblance physique avec Tom Jedusor et celui qui, autrefois, était le Seigneur des Ténèbres : ce regard ocre, le brun de sa chevelure, ses traits distinctifs…

Si, la plupart du temps, Venceslas semblait vulnérable et ailleurs, bien différent de l'assurance et de l'intelligence froide dont jouissait Tom Jedusor, Dumbledore avait parfois su reconnaître en lui des traits caractéristiques de son père. Pour cela, il devait remercier les tableaux de Poudlard, dont il avait appris à se servir pour mieux veiller sur ses élèves, voire, selon Severus et sa langue acérée, les « surveiller » ou les « espionner ».

Lesdits tableaux lui avaient permis d'en apprendre plus sur l'enfant. Un fourchelang avéré qui, comme Tom Jedusor en son temps, ne se séparait guère de son serpent de compagnie…un enfant en-dehors des conventions sociales, partagé entre une attitude parfois guindée et une ignorance étrangement touchante des règles les plus basiques…

De là à voir en lui un futur Seigneur des Ténèbres, il n'y avait qu'un pas à franchir, chose que Dumbledore n'avait pas accompli dans l'immédiat, préférant comprendre au mieux ce garçon avant d'émettre la moindre hypothèse. Une folle hypothèse, certes, mais le directeur de Poudlard estimait que chaque folie pouvait dissimuler des traits de génie…

Puis il y avait eu cette visite à Azkaban, destinée à mettre un terme à ses doutes. Bellatrix Lestrange avait été brisée par son séjour dans la prison des sorciers. Elle n'était plus simplement sadique, son esprit était dérangé, morcelé, enfermé dans un monde qui n'appartenait qu'à elle…

Quelques questions discrètement posées avaient suffi à mettre à jour l'identité de Venceslas et son lien de parenté pour le moins exceptionnel. Bellatrix était aussi fière de ce garçon qu'il ne la dégoûtait : elle jurait qu'il deviendrait un Seigneur des Ténèbres émérite, tout en clamant qu'il n'était qu'un enfant pleurnicheur, bien loin de la prestance de Lord Voldemort, auquel il n'arrivait pas à la cheville.

Qu'elle l'aime ou qu'elle le haïsse, les faits étaient là : Bellatrix avait eu un enfant avec le Seigneur des Ténèbres, un enfant qu'elle avait elle-même baptisé Venceslas Serpentard-Black.

Bien évidemment, elle n'avait aucune connaissance de la filiation moldue de Tom Jedusor, ignorant jusqu'à son nom de famille. Quoi de plus glorieux que de rattacher son propre nom à celui de Serpentard, dont Tom était l'héritier ?

Dumbledore avait donc pu établir avec certitude que Venceslas était le fils du Seigneur des Ténèbres. Ce pourquoi il n'avait pas cherché à empêcher son rapprochement avec Quirrell, s'amusant des avertissements de Severus à ce sujet.

Petit à petit, le directeur s'efforçait d'amener Venceslas vers un chemin plus lumineux, tout en lui faisant comprendre que la voie ténébreuse dans laquelle il s'était aventuré ne lui convenait pas.

L'enfant était plus fort qu'il ne le laissait croire. Dumbledore commençait à entrevoir en lui une nouvelle clé vers la victoire contre le camp noir, un allié pour Harry Potter et la tâche colossale qui l'attendrait dans les années à venir.

Pour cette raison, il avait tenté de se rapprocher de lui, devant se rétracter en constatant que Bellatrix Lestrange, ainsi que la famille Malefoy, avaient su insinuer en Venceslas une peur irrationnelle à son égard, une méfiance qu'il devait apprendre à éteindre.

Ce sentiment était si intense au sein de ce garçon qu'il avait préféré briser son âme plutôt que de courir le risque de voir ses secrets révélés au directeur… Une opportunité pour Dumbledore, qui avait fait de cet événement fâcheux un avantage certain.

En le menant à la famille Weasley, le directeur de Poudlard avait su distiller le doute dans l'esprit de Venceslas, le confrontant à un amour qu'il n'avait jamais connu ou, tout du moins, dont il n'avait jamais été la cible directe.

Pour l'instant, Venceslas était sous l'égide des ténèbres, par crainte de ces dernières. Mais Dumbledore en était persuadé : aidé par Severus, Harry et ses camarades, le jeune garçon saurait prendre la bonne décision. Pourquoi ne le ferait-il pas ?

Se servant du Miroir de Riséd comme d'une fenêtre, Dumbledore observait et attendait. Bientôt, tous les protagonistes de cette histoire se manifesteraient…et il serait temps pour lui d'intervenir.

AAAAAA

Se contenter d'une phase de réflexion au sein de sa salle commune n'était pas du goût de Jeremiah Hampton. Le jeune homme était frustré et agacé par la situation et sa propre impuissance. Venceslas baignait dans quelque chose de louche et il était incapable de comprendre ce qui se passait, incapable de lui venir en aide.

Échappant à Cedric et à ses reproches concernant son manque de sérieux par rapport aux examens, Jeremiah faisait les cent pas dans les couloirs du château, hésitant sur la conduite à tenir. Devait-il retourner à l'infirmerie pour prendre des nouvelles de Ven ? Mais Pomfresh l'avait jeté dehors sans ménagement, lui soulignant que son camarade avait besoin de repos.

Plus le temps passait, plus l'inquiétude l'envahissait au sujet de Venceslas. L'enfant était tour à tour épuisé et survolté, entouré et solitaire, en quête d'affection puis en rejet pur et simple de toute personne. Il était perdu et inadapté, ayant, bien malgré lui, fait de l'infirmerie un refuge au sein duquel il pouvait fuir les vicissitudes de ce monde.

Jeremiah ne supportait plus cette situation. Il s'était rapidement attaché à son cadet, qui le renvoyait à sa propre famille, et le voir souffrir de la sorte lui serrait le cœur. Le Poufsouffle aurait voulu être en mesure de prendre la main de son jeune camarade et de le guider au mieux.

Mais il n'était qu'un adolescent, que pouvait-il faire pour parvenir à ce but ? La réponse à cette question lui échappait constamment, à son plus grand désespoir. Il pouvait soulager Venceslas lors de ses insomnies, lui servir d'oreiller et s'efforcer de le détendre, mais que pouvait-il faire de plus ?

Que faire pour accrocher un sourire sur le visage enfantin de son camarade ? Alors qu'il s'efforçait de trouver une réponse satisfaisante à cette énigme, Jeremiah se heurta à une certaine personne, pour le moins pressée. Intrigué, il s'empressa de partir à sa suite, manquant malheureusement de discrétion. Severus Rogue, car c'était bien lui, se retourna vers le Poufsouffle et souffla d'une voix exaspérée :

« Ne me retenez pas, Mr Hampton ! Retournez donc à vos petites préoccupations adolescentes et ne vous aventurez pas à me suivre ! »

Jeremiah n'était guère décidé à lui obéir. Certes, il n'allait pas le retenir. Mais cela n'allait pas l'empêcher de le suivre et d'essayer de comprendre.

« Qu'y a-t-il donc de si important pour que vous pressiez ainsi le pas, M'sieur ? Ven a un problème ? »

Severus soupira, mais ne cessa pas sa marche rapide, répondant d'une voix aigre :

« Oui, Mr Hampton, et non, cela ne vous concerne pas.

-Il est parti vers le couloir interdit, n'est-ce pas ? »

Cette fois-ci, la surprise figea le Professeur des Potions sur place. Il se retourna vers Jeremiah, un sourcil haussé :

« Qu'en savez-vous, Mr Hampton ?

-J'ai déjà récupéré Venceslas là-bas, pour une raison qu'il ne m'a jamais expliqué. Et c'est d'ailleurs la direction que vous empruntez. »

Jeremiah étira sur ses lèvres un sourire malin, alors que Severus semblait pester silencieusement contre son élève. Il reprit alors, d'un ton peu amène :

« Quoi que je dise, quoi que je fasse, vous ne m'obéirez pas, Mr Hampton ?

-Affirmatif, M'sieur ! »

Nouveau soupir exaspéré.

« Restez à mes côtés. Ne tentez aucune action imprudente. Si je vous demande de vous mettre à couvert ou de vous enfuir, vous obtempérez sans discuter. Me suis-je bien fait comprendre ? »

Conscient de la gravité de l'instant, Jeremiah hocha silencieusement la tête, avant d'emboîter le pas du Professeur, sortant sa baguette. Venceslas était en danger. Et il allait le sauver, quoi qu'il puisse lui en coûter…

AAAAAA

Très sincèrement, Severus n'aurait jamais cru que Jeremiah Hampton saurait lui être utile en temps voulu. Et pourtant, cela fut le cas. Il n'eut nul besoin de se confronter au chien à trois têtes d'Hagrid, qui s'endormit sous le sifflement mélodieux de l'adolescent. Le Poufsouffle continua à siffloter jusqu'à ce qu'ils aient tous deux atteints la salle suivante, s'aventurant dans la trappe que protégeait la créature magique.

Alors qu'ils s'extirpaient rapidement du filet du diable, Jeremiah, un sourire suffisant accroché aux lèvres, s'empressa de signaler au Maître des Potions :

« Vous savez, un peu de connaissances en mythologie moldue, et hop, c'est dans la poche !

-Ne vous vantez pas de votre petit succès, Mr Hampton. Les dangers que nous allons devoir affronter sont sans commune mesure. Ce chien à trois têtes n'était qu'une mise en bouche. »

Jeremiah grimaça et comprit la consigne implicite du Professeur. Se taire et ne pas l'agacer plus qu'il ne le faisait déjà. Parfait. Pour une fois, le jeune homme allait obtempérer à cette demande.

Le Poufsouffle était conscient de sa chance. N'importe quel professeur l'aurait probablement rejeté immédiatement, afin de ne pas l'avoir dans ses pattes. Peut-être auraient-ils même pris le temps de le conduire jusqu'à sa salle commune pour s'assurer qu'il ne les suive pas…

Mais Severus Rogue était un professeur pour le moins…particulier. Et, par-dessus tout, il était attaché à Venceslas, au point de refuser de perdre un temps précieux pour chercher à l'écarter. Pour cette raison, Jeremiah lui accordait une confiance et un respect qu'il n'avait jamais montré envers qui que ce soit d'autre représentant la moindre figure d'autorité.

Le Poufsouffle ne put que hausser un sourcil devant la salle au sein de laquelle ils venaient de pénétrer, laissant échapper un sifflement d'admiration.

« Eh ben ! Quoi que vous ayez choisi de protéger, vous avez mis le paquet ! »

Amateur de sortilèges, Jeremiah ne put que s'incliner face à la puissance et la finesse de la magie qui était ici maîtresse. Les clés, d'un nombre incalculable, voletaient, semblant attendre un geste de leur part.

« Faut qu'on les attrape, je suppose ? théorisa Jay d'une voix songeuse. Mais comment ? »

Le jeune homme n'eut pas le temps de supporter une autre remarque venimeuse de la part de Severus Rogue qui, de toute manière, semblait occuper par un tout autre événement, d'une importance bien plus élevée que l'interrogation du Poufsouffle.

Les clés s'étaient subitement agitées et leur fonçaient à présent dessus, semblant décidées à les transpercer de part en part. Mais, en vérité, ni Jeremiah, ni Severus Rogue n'étaient leur cible principale…

Un « POTTER ! » furieux s'extirpa des lèvres du Potionniste, avant que celui-ci et Jeremiah n'aient à se projeter au sol pour éviter une bien étrange attaque.

Si les clés seules avaient été responsables de ce cirque, la chose aurait été étrange, mais probablement compréhensible, en vue d'une épreuve destinée à protéger l'objet qui avait été dissimulé dans les entrailles de Poudlard. Mais trois éléments étaient venus pimenter la partie, ajoutant leur lot d'incompréhension et de surprise. Trois éléments qui portaient le nom d'Harry Potter, Ronald Weasley et Hermione Granger…

D'un côté, Harry Potter chevauchait une Etoile filante avec la dextérité qu'on lui connaissait. De l'autre, Ron tentait tant bien que mal de manœuvrer son balai, le poids conjugué du garçon et d'Hermione, qui cherchait à calmer les clés par des sortilèges divers, ne l'aidant guère dans son entreprise.

Se relevant, le Professeur parvint à protéger ses élèves d'une attaque vicieuse à l'aide d'un bouclier invoqué à la hâte, permettant à Harry d'attraper la clé qui allait ouvrir la porte que Jeremiah venait seulement de repérer. Il s'y précipita alors, suivi par une troupe inédite, partagée entre les trois sorciers volants, le potionniste chevelu et grommelant, sans oublier la meute de clés qui cherchait à les picorer ou les tuer pour le sacrilège qu'ils venaient d'accomplir.

Un instant, Jeremiah se demanda s'il n'était pas en train d'émerger lentement d'une cuite mémorable tant la situation lui semblait incroyable, mais la douleur qu'il ressentit lorsque Hermione Granger et Ron Weasley lui rentrèrent dedans dans le but d'atteindre la porte le plus rapidement possible lui remit rapidement les idées en place.

Harry ouvrit donc la porte, leur permettant à tous de se réfugier à l'intérieur de la salle. Grimaçant, endolori, Jeremiah se laissa tomber à genoux, le souffle court.

« Eh, les gamins, ça va ? »

Pas de réponse de leur part. Tous trois étaient trop occupés à observer d'un œil ahuri le professeur Rogue qui, quant à lui, leur offrait un regard noir à faire frissonner un glaçon.

« Puis-je savoir ce que vous faites ici, Mr Potter ?

-Nous…Nous étions…Et vous, alors ? Pourquoi n'êtes-vous pas en train de voler la Pierre Philosophale ?

-La quoi ? »

L'interrogation de Jeremiah demeura ignorée, à son grand dam. À dire vrai, son existence toute entière semblait avoir été purement et simplement oubliée, à cet instant.

Un rictus s'étira sur les lèvres de Severus :

« Quelle intelligence de votre part, Mr Potter…Et vous, Miss Granger, n'êtes-vous pas supposée être le singe savant de Gryffondor ? Où est passée votre légendaire perspicacité ?

-Mais… »

Grognant, Jeremiah se releva et s'interposa entre Severus et les trois enfants, retenant Ron alors que ce dernier semblait prêt à jeter un sortilège à son professeur.

« Stop ! On a plus important à faire, Venceslas est en danger ! »

Il se tourna vers le Maître des Potions, lui faisant face avec un courage qu'il ne se connaissait pas :

« Vous, vous pourrez coller ou renvoyer les gamins quand tout sera terminé…

-Hé ! »

Jeremiah fit un demi-tour rapide et toisa le trio avec un regard menaçant :

« Et vous, vous allez immédiatement déguerpir ! Des enfants n'ont pas leur place dans cette histoire ! C'est dangereux !

-Très crédible de votre part, Mr Hampton. »

Pour toute réponse, Jay tira la langue à son professeur, avant de pousser Harry, Ron et Hermione :

« Allez, zou ! Au lit, il est tard !

-Vous les accompagnerez, Mr Hampton. »

Aux propos de Severus, Jeremiah se figea. Il présenta à ce dernier un visage stupéfait :

« P…Pardon ?

-Acceptez-le ou non, mais vous êtes aussi un enfant, Mr Hampton. J'ai assez à faire de Venceslas pour ne pas me préoccuper de vous. Vous m'avez également fait la promesse de fuir si je vous l'ordonnais. Il n'y a pas lieu à négocier ! »

Tout en marmonnant ce qui ressemblait à un « J'aurais dû faire cela depuis le début… », Severus agita sa baguette. Jeremiah, Harry, Ron et Hermione se retrouvèrent alors projetés hors de la salle d'échecs, détail qu'ils avaient à peine remarqué dans le tumulte de leur dispute, et retournèrent à la pièce des clés, qui ne semblaient plus avoir d'intention meurtrière.

Ron s'insurgea aussitôt de ce qu'il considérait comme une pure injustice, faisant preuve d'une vulgarité qui fit crisser les dents d'Hermione :

« Par les couilles de Merlin, il ne va pas nous jeter comme ça ! »

Il tambourina à la porte, cherchant à l'ouvrir. En vain, bien évidemment.

« C'est inutile, lui signala Jeremiah. Il nous faut reprendre la clé et les balais sont restés de l'autre côté. »

Après un grognement, Ron abandonna la partie, revenant au Poufsouffle :

« Qu'est-ce que vous fichez ici ? Vous êtes en train de tout capoter ! »

S'approchant, Hermione posa une main apaisante sur l'épaule de Ron, l'incitant à se calmer, avant d'interroger Jeremiah de façon plus amène :

« Nous pensions que Severus était le coupable. Qui se trouve là-bas, si ce n'est pas le cas ? Et pourquoi a-t-il parlé de Ven ? »

Jeremiah passa une main dans ses cheveux dans un geste nerveux, jetant des coups d'œil agacés à la porte. Si seulement les Gryffondors n'avaient pas fait preuve de leur témérité aussi légendaire que leur stupidité…Mais ils n'étaient que des enfants, des enfants qui avaient cru bien faire. Surtout Harry, d'après ce qu'il avait cru deviner. Le pauvre gamin devait avoir attrapé un sacré complexe du Héros depuis son arrivée à Poudlard…

« Ouais, j'aurais des questions à vous poser aussi, si je ne m'en foutais pas complètement de cette pierre Philelaballe…

-Philosophale. le corrigea Hermione avec un petit sourire.

-Ouais, si tu veux. Moi, ce qui m'importe, c'est de retrouver Ven. Le prof aussi, il est en chemin pour le faire. J'sais pas vraiment qui il va affronter, Voldemort, Quirrell… »

Le trio se concerta du regard un bref instant, avant de s'exclamer à l'unisson :

« Quirrell ? »

Jeremiah hocha la tête :

« Ouaip. Enfin, j'suppose…Rogue m'en a parlé, y a pas si longtemps, il avait b'soin d'en savoir plus sur lui. »

Il leva ensuite les yeux vers les clés, avant de les baisser sur ses cadets :

« Écoutez, les gamins, c'était courageux de venir et tout, mais vous êtes trop jeunes pour vous embarquer dans cette histoire. Ce sont des trucs d'adultes…

-Pour une fois, Rogue a raison sur un point. Toi aussi, tu es un gamin. »

Jeremiah grimaça à la réplique d'Harry. Touché. Il tenta un vague « J'ai plus de poils sur le menton que n'importe lequel d'entre vous », mais cela n'eut pas beaucoup d'effets. D'une voix déterminée, le survivant clama, appuyé par ses amis :

« On ne bougera pas d'ici ! Si tu restes, on reste ! »

Jeremiah passa une main sur son visage, désespéré. Rogue allait le tuer…

Il repéra la clé qui avait été utilisée plus tôt pour ouvrir la porte, ses ailes plus tordues que jamais. Sa réflexion s'embraya alors, l'invitant à trouver le meilleur moyen pour l'atteindre. Il lui fallut cinq bonnes minutes pour dénicher un plan à peu près potable dans l'un des recoins de son esprit aussi ingénieux que tordu :

« Eurêka ! Hé, Granger, tu sais quoi du sortilège « Elasticus » ? »

Comme toujours, Hermione édicta d'une voix claire et assurée, certaine de ses connaissances :

« C'est un sortilège qui était enseigné à Poudlard, mais qui a été interdit il y a quinze ans de cela en raison de sa dangerosité et de son inutilité. Il permet de…Oh !

-Exact, Granger ! C'est un sort qui te fait rebondir ! »

Jeremiah, à ses heures perdues, avait lu L'histoire de Poudlard et avait été fasciné par le nom ridicule de ce sortilège, listé parmi tant d'autres, retiré de l'enseignement de l'école. Il l'avait essayé et, au bout d'un certain nombre de tentatives, était parvenu à le lancer, faisant de la surface qui avait été touchée un trampoline surpuissant.

C'était d'ailleurs en sautant dessus qu'il était tombé dans le Lac et avait manqué de devenir le quatre heures du poulpe géant, faisant de lui une petite légende durant quelques semaines, jusqu'à que l'histoire ne se soit tassée.

Depuis, on lui avait formellement interdit d'utiliser ce sortilège, sous peine de récolter des mois entiers de retenue, mais le Poufsouffle n'allait pas se gêner !

Après un « Elasticus » tonitruant, Jeremiah sauta sur la surface verte translucide qui était apparue et prit son envol, main tendue, prêt à attraper la petite clé.

AAAAAA

Venceslas poussa un soupir de soulagement lorsqu'il franchit les flammes qui le séparaient de la prochaine salle. Pendant un instant, il avait vraiment cru que son père avait pu lui donner la mauvaise potion, ne serait-ce que pour le plaisir de le voir souffrir.

Tremblant, il attendit que le Seigneur des Ténèbres franchisse à son tour la barrière brûlante, la tête basse, l'esprit passablement embrouillé. Il ne savait pas ce qui l'attendait encore, angoissant à l'idée d'une épreuve plus retorse encore. Les dernières n'avaient pas été de son ressort, Quirrell s'était occupé du troll, l'homme étant un spécialiste des créatures sombres, tandis que Lord Voldemort avait mis son esprit au service de l'énigme que Rogue leur avait concocté.

Venceslas n'avait pas osé s'impliquer dans cette épreuve, quand bien même il était parvenu à déduire assez vite la réponse à ladite énigme. Le Seigneur des Ténèbres semblait trop heureux de prouver l'étendue de son savoir et le jeune garçon ne voulait pas supporter un autre maléfice cuisant.

Malgré sa crainte, il avait dû se mordre la langue avec violence pour ne pas hurler la réponse, devant attendre que son père décortique lui-même l'énigme de Rogue. Plus frustré que jamais, Venceslas n'avait pas pu dissimuler sa nervosité, griffant ses bras, rongeant ses ongles, attendant que Lord Voldemort se décide enfin à trouver la réponse.

Quand il eut finalement trouvé, Venceslas fut immensément soulagé. Ayant retenu la leçon, il ne le flatta pas. De toute manière, il n'en ressentait pas l'envie, cette fois-ci.

Si les échecs étaient loin d'être son domaine, le Prince des Ténèbres ayant tendance à se déconcentrer vite et à laisser son esprit partir à la dérive, les énigmes parvenaient à retenir son attention, si tant est qu'il soit en mesure de les résoudre rapidement. Et celle-ci avait été plutôt simple. De l'observation et de la réflexion, rien de plus.

Loin de l'admirer, Venceslas éprouvait un étrange sentiment pour son père, un sentiment qu'il ne s'expliquait pas. Un sentiment qu'il avait pu éprouver pour les Malefoy, il y a bien longtemps de cela…

Le…méprisait-il ? Venceslas écarquilla les yeux à cette idée, proprement horrifié. Non…Son père était Lord Voldemort, le Seigneur des Ténèbres, le sorcier le plus puissant de ce siècle !

*Mais un sorcier qui a été défait par un bébé…Tu l'as vu toi-même, Harry Potter n'est pas plus puissant qu'un autre…*

Venceslas murmura un « Chut » paniqué à cette voix dans son crâne, une voix qu'il n'avait jamais entendu jusque-là, ignorant tout de l'existence d'une conscience au sein de son âme.

Il devait faire taire ses doutes…Il était le Prince des Ténèbres, le serviteur de Lord Voldemort, son bras droit le plus fidèle…

*Mais ce n'est pas ainsi que tu as été élevé…Tu étais supposé lui succéder. Tous le croyaient morts et tu devais devenir leur chef. Mais il est revenu et, maintenant, tu rampes devant lui…*

Parce qu'il devait le faire ! Son père le lui avait dit, c'était la raison pour laquelle il avait été conçu, de prime abord. Le serviteur parfait, le bras droit puissant, mais fidèle, qui, jamais, ne trahirait ! Il ne devait pas commander aux Mangemorts, il ne devait pas diriger…il devait juste…juste…

Une bourrade violente extirpa Venceslas de ses pensées contradictoires. Le jeune garçon trébucha dans les escaliers qui lui faisaient face, manquant de tomber face contre terre. La voix sifflante de son père parvint alors à ses oreilles :

« Fais ma fierté. Défais le sortilège de Dumbledore. »

Venceslas n'eut pas eu le temps de l'interroger sur la manière dont il était supposé s'y prendre. Déjà, son regard se posait sur l'objet qui trônait au centre de la pièce et son cœur rata un battement.

« Le miroir de Riséd… »

Des tremblements le secouèrent. Venceslas voulut hurler, mais aucun son ne parvint à s'extirper de sa gorge serrée, tandis que son père le menait vers l'objet enchanté.

L'enfant ne voulait pas regarder, mais le choix ne lui était pas laissé. Bientôt, il fut happé par les visions merveilleuses que lui promettait le miroir, inconscient du spectacle qu'il donnait à Dumbledore, qui se trouvait à des kilomètres de là.

 

 
 
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