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La Triste Vie d'Antigone Rogue
Par LaFourmii20
Harry Potter  -  Général  -  fr
7 chapitres - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 7     Les chapitres     0 Review    
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Tu vas réessayer jusqu'à réussir

La triste vie d'Antigone Rogue

Chapitre 7 : Tu vas réessayer jusqu'à réussir

Pendant plus de deux heures, Victoire, aidée de Ted et Antigone, avait clarifié leur étrange aventure avec le professeur Dumbledore. Ils avaient parlé de leur identité, de leurs parents dans le futur. Ils avaient évoqué les morts durant la guerre et notamment les parents de Ted et Antigone, que les deux enfants n'avaient jamais connus. Ils parlèrent également de leur envie de les rencontrer, de leur projet pour remonter le temps, et de la potion qu'ils avaient mis une année à confectionner. Teddy se fit une joie de donner des détails et des anecdotes parfaitement inutiles sur leur vie dans le futur comme par exemple le fait que sa grand-mère, Andromeda, leur faisait le gâteau au chocolat qu'il adorait tous les week-ends. Lorsque Dumbledore l'interrogea sur la potion de Severus, Antigone eut quelques difficultés à répondre étant donné que son père avait laissé très peu de traces de ses travaux. Mais ils ne discutèrent qu'avec Dumbledore, pas avec Rogue. Ce dernier était sorti du bureau quasiment en courant lorsque Victoire avait commencé son explication.

La nuit était déjà très avancée quand les trois élèves du futur entrèrent dans la pièce que les elfes de maisons avaient préparée pour eux, après avoir terminé leur "petit" entretien avec le directeur. La salle était à peu près semblable et aussi confortable qu'une salle commune avec un canapé, une table, des fauteuils et une cheminée, mais elle était plus petite. Deux portes donnaient vers des chambres, une pour les filles et une autre pour le garçon et entre les deux, une porte menait à une salle de bain. Ils avaient une véritable suite pour eux tous seuls. Mais alors que Teddy, fasciné, observait la pièce dans les moindres recoins, la bouche grande ouverte, Antigone laissait éclater sa rage :

— Je ne peux pas croire qu'il se soit enfui ! J'ai passé un an à fabriquer cette maudite potion. J'ai traversé 17 ans avec tous les risques que cela implique. Il ne va pas ruiner tous mes efforts pour le retrouver en quittant simplement une pièce. Bon sang, qu'est-ce qu'il lui a pris ? Il a entendu le mot « futur » et il a prit ses jambes à son cou. J'ai dû dire à peine deux mots avant qu'il ne trouve une ridicule excuse pour partir. Il a fui. Non ! Il me fuit !

— Mais de qui tu parles ? demanda innocemment Ted tout en s'installant dans un fauteuil moelleux.

— De mon père ! hurla Antigone complètement hors d'elle.

— C'est bon, ce n'est rien. Calme toi Antigone s'il-te-plait, implora Victoire.

— Ce n'est pas rien ! Et ne me demande pas de me calmer ! cria-t-elle en sortant sa baguette. Je ne peux pas me calmer ! Pas après tout ce que j'ai fait pour lui ! Ah si j'avais su avant, ça m'aurait évité pas mal d'ennuis. S'il ne voulait pas de moi, il n'avait qu'à pas faire cette stupide potion !

Ses prunelles noires lançaient des éclairs et le bout de sa baguette crépitait de petites étincelles rouges. Elle perdait peu à peu le contrôle de sa magie.

— Antigone, arrête !

Mais la jeune fille ne se calma pas, au contraire, ses cris augmentèrent alors que des larmes de fureur et de déception commençaient à couler de ses yeux.

— Il n'est qu'un lâche ! cracha-t-elle. Oh comme je regrette d'être venue ici, pour me faire rejeter. Je n'aurais jamais dû venir. Non ! Je le déteste. Je le hais. Il ne …

— Stupefix !

La Serpentard tomba comme une poupée de chiffon au milieu de la pièce sous le sortilège de Victoire et devant les yeux ébahis de Teddy qui regardait son amie comme si elle venait de commettre un meurtre. La Serdaigle haussa les épaules et d'un coup de baguette transporta le corps de son amie sur le canapé.

— Elle se faisait plus de mal qu'autre chose, expliqua Victoire.

— Mais... mais tu ne peux pas faire une chose pareille !

— Ne t'inquiète pas. Je vais la réveiller. Il faut simplement qu'elle se calme un peu. Et puis, il vaut mieux l'arrêter maintenant avant qu'elle ne regrette ses mots ou qu'elle ne commette un acte irréparable.

— Si tu le dis… Elle risque surtout de t'en vouloir.

— Peut-être.

Ils restèrent silencieux un instant à regarder leur amie allongée devant eux, puis Ted, comme à son habitude, parla le premier :

— Enfin, elle avait raison quand même. Son père n'aurait pas dû s'enfuir.

Victoire eut un léger sourire. Ted était parfaitement sérieux, et c'était une attitude très rare chez l'adolescent. Et elle comptait bien en profiter pour avoir une conversation franche avec lui. Elle s'assit sur le tapis au sol et appuya son dos contre le canapé sur lequel elle avait déposé Antigone. Ted la rejoignit sans un mot, attendant qu'elle prenne la parole.

— Oui, il n'aurait pas dû. Mais il a pris peur quand j'ai parlé du futur. Il a préféré partir quand il a compris qui était Antigone, quand il a réalisé ce que sa potion allait donner. Je pense que c'était une situation assez gênante pour lui. Il a été surpris, il ne savait plus quoi faire et il s'est enfui.

— Ou alors, vous vous êtes trompées.

— Pardon ?

— Imagine un instant que vous ayez fait une erreur, ce qui est possible. Peut-être que nous ne sommes pas dans cette situation si parfaite pour la rencontre avec nos parents, comme vous le démontriez il y a quelques heures. Tu sais, quand vous disiez que tout le monde serait vivant et que Severus aurait commencé la potion, et tout le reste. Finalement, la potion pour la naissance d'Antigone n'est peut-être pas amorcée et dans ce cas-là, nous l'avons plus choqué que surpris.

Victoire resta pensive un moment, méditant les paroles de Teddy puis répondit :

— Non, je ne crois pas. Si c'était vraiment ça, il aurait démenti. Or il ne l'a pas fait. Il est devenu tout blanc, éventuellement vert, mais il ne nous pas contredit. Il est juste parti.

— Alors, tu as probablement raison.

Le garçon tritura un instant un fil qui pendait de sa manche ne sachant pas trop comment formuler son interrogation puis il demanda :

— Et les autres, comment vont-ils réagir ?

— Quels autres ?

— Les autres élèves de cette époque, les autres professeurs. Que vont-ils nous dire ?

— Dumbledore nous présentera demain comme ce que nous sommes : des enfants du futur. Et bien que les réactions des autres, comme tu les appelles, seront sûrement toutes différentes, on peut facilement les prévoir.

— La surprise ? proposa le Gryffondor.

— Bien sûr. Ils seront tous étonnés. Aucun d'eux ne s'attend à recevoir la visite d'élèves du futur, répondit Victoire. Beaucoup chercheront probablement à connaître la suite des évènements avec plus ou moins d'appréhension. Certains essaieront de s'en servir pour modifier le passé, mais cela est impossible, il ne faut pas qu'ils s'attendent à un quelconque résultat. D'autres auront certainement peur. Connaître l'avenir n'est pas forcément une bonne chose, surtout en période de guerre, lorsqu'il est évident que des sorciers vont mourir.

Elle posa un regard grave sur le garçon, cherchant la meilleure façon de lui expliquer la fin de son raisonnement.

— Ils vont poser beaucoup de questions, Ted. Et il serait préférable de leur donner les informations les plus dures avec tact.

— Oui, je sais, soupira Teddy avec un sourire. Tu me l'as déjà dit.

— Je ne plaisante pas ! Tu ne peux pas annoncer à quelqu'un qu'il va mourir de but en blanc. D'ailleurs, il vaudrait mieux ne rien leur dit du tout. Ils découvriront bien assez tôt la vérité. Mais, je ne me fais aucune illusion, je sais pertinemment que tu ne parviendras pas à tenir ta langue.

— Je ne résiste pas à la torture, tu le sais très bien. Si jamais ils veulent des informations, je les leur donnerai. Enfin pas tout, ajouta-t-il précipitamment devant le regard noir de Victoire, et avec tact.

— C'est bien, le gentil toutou a retenu la leçon, s'amusa la Serdaigle en passant une main dans les cheveux du garçon pour les ébouriffer.

— Et qu'est-ce qu'on va faire pour mes parents ? demanda-t-il en dégageant la main de sa tête. Pour Severus ?

— Je leur parlerai avec tact, répondit Victoire avec un léger sourire et un clin d'œil vers Ted.

Ted ne sourit pas, pris d'une soudaine angoisse. Une évidence venait de le frapper violemment et cela l'effrayait.

— Comment vont réagir mes parents quand nous les rencontrerons ?

— Comme des gens normaux, je présume. Ils seront heureux de voir leur futur enfant, et fiers d'avoir un fils comme toi.

— Mais Severus n'a pas réagi comme ça, fit-il remarquer.

— Ce n'est pas pareil... Il n'est pas pareil. Je ne critique pas le père d'Antigone, ni ce qu'il a fait. Mais il me semble qu'un homme qui décide de fabriquer une potion pour créer un enfant seul n'est pas exactement ce que l'on appelle "normal".

— Tu veux dire qu'il est fou ? s'étonna le garçon, quelque peu choqué par les paroles de son amie.

— Non, juste différent, répondit-elle avec sagesse.

— Antigone aussi est différente. Elle ne pense pas comme les autres. Elle a une mémoire incroyable que nous venons d'ailleurs de tester. Et elle a un talent inné pour les potions.

— C'est d'ailleurs ce talent qui nous a amené ici. Nous n'aurions jamais réussi la potion sans elle. Et c'est aussi elle qui va concocter la potion pour rentrer chez nous.

— Crois-tu qu'elle réussira ?

— Bien sûr ! Mais la préparation sera sûrement longue et Dumbledore nous a permis de rester le temps qu'il nous faudra pour la réaliser.

— Je m'en souviens.

— Vraiment ? interrogea la Serdaigle, amusée.

— Oui, répondit Ted en prenant un air mécontent et boudeur. Je me rappelle surtout qu'il a dit que nous utiliserons notre temps libre pour la potion et que le reste de la journée, nous devrons suivre les cours avec les sixièmes année.

— Tu n'imaginais quand même pas qu'il allait nous laisser nous la couler douce pendant tout ce temps ?

— On pouvait toujours espérer..., répondit Ted en haussant les épaules et étouffant un bâillement.

Le visage de Victoire se fendit d'un large sourire. Après toutes ces années, Ted arrivait encore à la surprendre. Quoique, elle aurait dû s'y attendre. S'il était possible de s'amuser, le Gryffondor rappliquait en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.

— Je crois qu'il est temps d'aller se coucher, petit monstre.

— Tu dois d'abord lever le sortilège d'Antigone, rappela Teddy. Et puis je ne suis pas un monstre ! ajouta-t-il en fronçant les sourcils.

— Bien sûr que si, insista Victoire.

Et avant que le Gryffondor ait pu répliquer quoi que ce soit, elle se leva tout en sortant sa baguette.

— Enervatum ! fit elle en direction d'Antigone. Et si jamais tu recommences à hurler, je te lance un Stupefix dont tu ne te remettras pas, prévint-elle.

Mais Antigone n'avait aucunement l'intention de protester. La vague de haine qui avait déferlé en elle peu avant était totalement partie et désormais, ne subsistait en elle que la tristesse d'avoir été rejetée. Ses yeux s'ouvrirent doucement et elle vit Victoire, penchée au-dessus d'elle, qui l'observait soucieusement, s'attendant sûrement à ce qu'elle laisse éclater sa fureur à nouveau. Mais elle n'en fit rien. Elle abandonna. Elle laissa tomber les barrières qu'elle avait dressées en elle, tout ce qui la soutenait, tout ce qui lui donnait le sourire et l'empêchait de sombrer. Elle abandonna tout et les larmes envahirent ses yeux, roulèrent sur ses joues et glissèrent sur le canapé.

— Il est parti...

— Je sais, Antigone, je sais.

Elle passa gentiment une main dans ses cheveux, tentant de la calmer comme le faisait sa mère parfois. Cette pensée lui rappela qu'Antigone n'avait pas de mère. Teddy s'était levé lui aussi, et prudemment, il essuya les larmes sur les joues de la Serpentard.

— Ne t'inquiète pas, Ant', tout va s'arranger, chuchota-t-il.

Antigone ferma les yeux, et les larmes glissèrent de ses paupières closes sans s'arrêter. Elle ne savait pas exactement quel sentiment l'emportait sur les autres. Était-ce la déception, ou bien la tristesse ? La colère ou le dégoût ? La peur ? Ou simplement la fatigue ? Elle n'arrivait plus vraiment à réfléchir. Elle entendait ses deux amis la réconforter, mais leurs paroles l'effleuraient à peine sans jamais la toucher.

— Endors-toi, Antigone. Demain tout ira bien.

Elle se laissa bercer par la douce voix de Victoire, par les caresses de Ted sur ses joues, par leur tendre présence à ses côtés. Puis, emportée par trop de sentiments douloureux et contradictoires, elle tomba dans un sommeil profond et bienfaiteur.

Victoire se releva lentement, gardant son regard fixé sur la Serpentard. D'un coup de baguette magique, elle fit apparaître une couverture qui se plaça d'elle-même sur Antigone.

— Demain tout ira bien ? demanda Teddy avec scepticisme, répétant les paroles de la jeune fille.

Elle haussa les épaules.

— Je suis sûre que l'on pourra arranger tout ce grand bazar temporel et émotionnel que nous avons créé. Si ce n'est pas demain, ce sera après-demain, ou dans une semaine. Peu importe, tout ira bien, je le sais.

— On verra.

Et ils partirent se coucher, espérant chacun de leur côté que cette aventure finirait mieux qu'elle n'avait commencé.

* * *

Le lendemain matin, Harry Potter, âgé de seize ans et accompagné de ses deux amis Ron Weasley et Hermione Granger, entra dans la Grande Salle, avec un grand sourire. Il n'y avait aucune raison particulière à sa joie matinale. Il était simplement de bonne humeur. Il s'assit à la table des Gryffondor et attrapa un verre de jus de citrouille tout en parcourant la salle des yeux. Il fit un signe à Luna assise à la table des Serdaigle pour la saluer, et lança une grimace à Malefoy lorsqu'il croisa son regard depuis la table des Serpentard.

— C'est puéril ! le réprimanda Hermione, pendant que Ron étouffait son rire dans sa main.

— Tu devrais être contente que je ne lui aie pas déjà lancé un sort.

— Harry !

— C'est bon, je plaisantais, se défendit-il sans conviction.

— Moi, je trouvais ça plutôt marrant.

— Ron !

C'était un matin tout ce qu'il y avait de plus normal. Les garçons s'amusaient en riant dans le dos de Malefoy et Hermione essayait comme elle pouvait de les en empêcher. Le courrier était arrivé à la même heure que les jours précédents et Hedwige n'avait pas apporté d'étrange colis à Harry. Les tables de la Grande Salle croulaient sous les victuailles et les professeurs bavardaient tranquillement comme les élèves à leur table.

En somme, un petit déjeuner des plus banals jusqu'à ce que Harry voie entrer trois élèves qu'il n'avait encore jamais vus à Poudlard. Un Gryffondor, une Serdaigle et une Serpentard s'il se référait aux blasons sur leurs uniformes. D'après leur taille, ils devaient être en sixième année, ce qui perturba encore un peu plus le Survivant. Comment est-ce que trois élèves de son année avaient pu lui échapper ? Dont un de sa propre maison ? C'était totalement impossible. Il se tourna vers Ron qui lui n'avait absolument rien remarqué de bizarre.

— Tu les connais ? demanda-t-il.

— Qui ?

— Les trois, là-bas.

— Non, pourquoi ? dit-il distraitement tout en replongeant dans son petit-déjeuner.

Mais Harry ne répondit pas, trop occupé à écouter parler les trois inconnus.

— Oh regardez ! C'est le professeur Londubat ! Je ne pensais pas qu'on le retrouverait ici. Vous croyez qu'il va nous dénoncer à McGonagall ?

— Teddy, fit calmement la fille aux cheveux noirs, il ne peut pas nous dénoncer, il ne nous connaît même pas !

— Ah oui, c'est vrai! J'ai eu peur…

— Je savais que tu étais un trouillard ! s'exclama l'autre fille.

— Mais arrête avec ça, Victoire ! grogna le dénommé Teddy.

— Il a raison pour une fois, ça commence à devenir puéril, ajouta la Serpentard.

— Merci Antigone. Bon, on va manger ! dit Ted avec enthousiasme.

Les deux filles soupirèrent et se dirigèrent chacune vers une table différente.

— Eh ! s'exclama le garçon, une expression quelque peu paniquée sur le visage. On avait dit qu'on mangerait ensemble !

— Bien sûr. On va manger avec les Serpentard, répondit Antigone.

— Sûrement pas ! Ils ne nous accepteront jamais. Allons à la table des Serdaigle, proposa Victoire.

— Comme vous voulez, mais quoi que vous choisissiez, j'arborerai les couleurs de Gryffondor, et avec fierté !

— Comme si tu en étais capable, le provoqua la Serdaigle.

— Tout à fait !

Harry vit alors avec stupeur, les cheveux de Teddy devenir rouge et or, les couleurs de sa maison. Le garçon passa une main dans sa tignasse aux couleurs frappantes, en lançant aux deux filles un sourire charmeur et désinvolte.

— Pas mal, n'est-ce pas ?

Les deux filles réprimèrent leur fou rire alors que Harry se tournait vivement vers Hermione :

— Tu as vu ça ?

— Oui et j'avoue que c'est assez surprenant. Je pense qu'il est simplement Métamorphomage. Il ne faut pas s'inquiéter pour rien.

— Ne pas s'inquiéter ? Mais enfin Hermione, est-ce que tu as déjà vu ces trois élèves dans...

— Chut, ils arrivent, coupa Ron qui avait délaissé son petit-déjeuner pour enfin s'intéresser à la conversation et à l'étrange découverte de Harry.

Un instant plus tard, les trois inconnus s'installèrent juste à côtés d'eux comme si c'était la chose la plus évidente qu'ils puissent faire. Ils piochèrent même sur la table pour manger un fruit ou un morceau de pain, sans leur prêter attention. Hermione se montra plus entreprenante que Harry ou Ron et posa la question qui leur brûlait les lèvres :

— Excusez-moi, mais qui êtes-vous ?

— Ah ! couina Teddy, pris par surprise. Tu m'as fait peur, Hermione.

La jeune Gryffondor haussa les sourcils en entendant son prénom dans la bouche de cet inconnu.

— Mais quel boulet... murmura Antigone en plongeant la tête dans ses mains.

— Comment connais-tu mon prénom ? interrogea Hermione.

— Parce que tu es une amie de Harry et qu'il est mon parrain ! répondit Teddy avec fierté comme si c'était une évidence que personne ne pouvait remettre en question.

— Quoi ? s'exclamèrent en même temps Ron, Hermione et Harry.

— Mais quel boulet, mais quel boulet, mais quel boulet ! se lamenta à nouveau Antigone en gardant la tête enfouie dans ses mains.

— Avec tact, Teddy ! Tact ! gronda Victoire sans prêter attention aux exclamations surprises des trois autres. Peut-être que je dois t'apprendre la définition de ce mot puisque visiblement tu ne le comprends pas ! Combien de gaffes vas-tu encore faire avant que cela rentre dans ta tête ?

— Mais, je rapporte juste la vérité.

— Stupide Gryffondor !

— Par la barbe de Merlin, qui êtes-vous ? s'énerva Ron.

Victoire allait répondre quand elle fut sauvée par Albus Dumbledore qui se leva et réclama le silence.

— Je suis véritablement désolé d'interrompre votre petit-déjeuner si abruptement, mais il est très important pour tout le monde que je vous présente les trois élèves qui sont arrivés hier soir. Si vous voulez bien vous levez pour que tous puissent vous voir.

Les inconnus se levèrent à côté de Harry, qui les fixa en fronçant les sourcils. Il comprenait un peu mieux pourquoi il n'avait jamais vu ces trois élèves auparavant. Ils venaient juste d'arriver. Mais arriver d'où ? La situation semblait étrange aux yeux de Harry et il était encore très loin d'imaginer la vérité qui allait être dévoilée.

— Victoire Weasley, Ted Lupin et Antigone Rogue viennent du futur et, poursuivit Dumbledore en élevant la voix pour couvrir les chuchotements qui résonnaient de toute part dans la Grande Salle, ils resteront à Poudlard et étudieront avec vous en sixième année jusqu'à leur départ. Sachant que leurs connaissances ici sont quelque peu éparpillées dans les différentes maisons, ils auront l'autorisation de séjourner dans la maison qu'ils souhaitent.

Les exclamations fusaient entre les tables.

— Ah oui, j'allais oublier. Rien ne sert de leur demander des détails sur votre futur, vous oublierez tout d'eux lorsqu'ils repartiront. Et maintenant, vous pouvez continuer votre repas. Bon appétit ! finit-il avec un grand sourire.

Dumbledore se rassit paisiblement sans paraître gêné le moins du monde par le vacarme qui régnait dans la Grande Salle. Dans tous les coins de la pièce, les élèves s'interrogeaient et énonçaient leur étonnement à voix haute.

— Du futur ?

— Lupin ? Mais alors...

— Il a bien dit Rogue ?

— Je ne savais pas que le professeur Lupin avait un fils...

— Encore un Weasley !

— Vous croyez qu'elle est de la même famille que le professeur Rogue ou bien est-ce juste une coïncidence ?

— Ils auraient donc laissé un loup-garou se reproduire ?! lança Drago Malefoy outré.

Cette dernière remarque mit instantanément le feu aux poudres. Harry se leva mais Ted fut plus rapide que lui. En quelques secondes, il se dressa devant Malefoy, les poings serrés. A ses côtés, Antigone et Victoire se tenaient comme deux gardes du corps, tendues et prêtes à réagir au moindre problème.

— Je t'interdis d'insulter ma famille, Malefoy ! cracha Ted en détachant chaque syllabe alors que ses cheveux reprenaient leur teinte brune et ses yeux brillaient d'un jaune animal.

— Et tu crois sincèrement que je vais obéir à un monstre comme toi ?

— Je ne suis pas un monstre ! hurla-t-il.

— Bien, alors même si j'en doute fortement, tu seras capable de répondre aux questions que l'on se pose ? demanda-t-il sans se formaliser du cri du Métamorphomage et avec un ton doucereux qui ne laissait présager rien de bon pour les trois élèves du futur.

— Évidemment !

— Mauvaise idée, très mauvaise idée..., gémit Antigone derrière lui.

— Pas de gaffe, Ted, le prévint Victoire qui sentait venir la plus grande bêtise de l'humanité commise par Ted Lupin.

— Pose tes questions !

Le garçon ne semblait pas se rendre compte qu'il était au milieu de la Grande Salle, au centre de l'attention de tous les élèves de Poudlard. Il ne s'était pas aperçu que tout le monde attendait des réponses de sa part et c'était Malefoy qui allait mener l'interrogatoire. Un cercle d'étudiants s'était formé autour des trois « nouveaux » et Harry, Ron et Hermione s'étaient approchés également pour se placer derrière eux.

— Alors, dis-nous tout. Tu es le fils de ce Lupin, n'est-ce pas ?

— Oui ! Remus et Nymphadora Lupin sont mes parents.

— Donc j'avais raison, tu es un monstre.

— Non !

Victoire posa une main sur l'épaule de son ami pour tenter de le calmer, mais les insultes du Serpentard le mettaient vraiment hors de lui.

— Il est Métamorphomage, comme sa mère, expliqua la Serdaigle. Et le gène lycanthrope de son père ne lui a pas été transmis. Il n'est donc pas un loup-garou, même pas un peu lors de la pleine lune.

— Et toi qui es-tu ? demanda-t-il de sa désagréable voix traînante.

— Victoire Weasley, pourquoi ? Ça te pose un problème ?

— Oui, en effet. Les Weasley pullulent un peu trop en ce moment.

— Tu n'imagines même pas à quel point, lança Antigone, se moquant ouvertement de Malefoy. Et encore tu n'as pas vu la famille Weasley au grand complet dans le futur. Tu en ferais une syncope.

— Tu te moques de la famille de tes amis, toi ?

— Non, c'était de l'ironie, et je pensais qu'un maître en la matière serait capable de le reconnaître. Enfin, même en oubliant le fait que je considère la famille de Victoire comme ma famille, je ne me moquerais jamais des Weasley.

— Ta famille ? s'étonna Drago. Tu t'appelles Rogue, tu ne peux pas considérer ces miséreux comme ta famille !

D'un même mouvement, Ted, Victoire et Antigone sortirent leurs baguettes qu'ils pointèrent vers Malefoy. Derrière eux, Ron tenta de se jeter sur le Serpentard sans prendre le temps de s'armer d'une baguette, mais fut retenu par Harry et Hermione.

— Vous ne me faites pas peur, chuchota Malefoy qui avait à son tour sorti sa baguette magique.

— Tu devrais pourtant, répliqua Antigone. J'ai été élevée par Harry Potter, les sorts offensifs, ce n'est pas ce qu'il me manque.

— Une fillette élevée par Potter ne peut pas être aussi vicieuse que toi.

— Je suis la fille de Severus Rogue, et puis, le Choixpeau m'a placée à Serpentard, ce n'est peut-être pas un hasard.

— Je vois. D'ailleurs, je pense qu'il serait temps que tu répondes à la question que tout le monde ici rêve de poser.

— Trois, dit-elle avant même qu'il ait posé sa question.

— Comment ça trois ?

— Oh ! Tu ne voulais pas savoir combien d'enfants avait Harry ? Tant pis, pose ta question.

Malefoy mit quelques secondes à se remettre de cette drôle d'intervention de la part d'Antigone et aussi au fait que dans le futur, Potter allaient avoir trois enfants, ce qui rajouterait une dose supplémentaire de malheurs à sa vie. Il reprit finalement ses esprits et put parler devant tout le monde sans avoir l'air d'un parfait idiot, mais plutôt avec la stature d'un sorcier qui domine son monde.

— Non, je ne veux pas savoir combien Potter aurait d'enfants, Merlin m'en préserve. Ce que tout le monde attend impatiemment, c'est le nom de ta mère.

— Ma mère ?

Teddy, à côté d'elle, éclata de rire alors que les deux filles se regardaient avec une certaine incrédulité. C'était une question qu'on ne leur avait jamais posée. Le scandale du bébé né dans un chaudron était tellement connu dans le monde sorcier qu'Antigone avait atteint quasiment la même célébrité que le grand Harry Potter avant même qu'elle ait appris à marcher. Tout le monde savait qu'elle n'avait pas de mère et même s'ils étaient dans le passé, il lui semblait étrange que l'on puisse s'interroger sur ce point-là de sa vie.

— Euh... Ginny ? répondit-elle avec beaucoup d'hésitation et d'appréhension. Ginny Potter...

— QUOI ? cria Ron derrière Antigone. Tu... tu ne peux pas dire une chose pareille. Ce n'est pas possible ! paniqua le Gryffondor. Ginny ne peut pas... tu... il ne faut... C'est impossible !

— Tais-toi Weasley ! grogna Malefoy. Tu fais du bruit pour rien et tu nous empêches d'écouter ce qu'ils ont à dire.

Ron, trop perdu dans son effroi, ne trouva rien à lui répliquer. A la place, il se contenta d'ouvrir et refermer la bouche plusieurs fois sans qu'aucun son n'en sorte.

— Antigone ! gronda Victoire. Arrête, il va faire une crise cardiaque si tu continues à dire des trucs pareils.

— Il faut parler avec tact, ajouta sournoisement Teddy trop content de pouvoir placer une telle réplique.

— Mais...

— Non, coupa Victoire. Je sais que tu considères les Potter comme tes parents et ta famille, mais eux, ceux du passé ne peuvent pas comprendre. Ils ne connaissent pas le futur, ils ne connaissent pas les évènements qui ont fait que tu considères Ginny comme ta mère ou Andromeda comme ta grand-mère.

— Est-ce que vous pourriez arrêter vos messes basses et nous faire part de vos connaissances ?

Antigone se retourna vers Malefoy en poussant un soupir exagéré qui montrait parfaitement bien à quel point elle se fichait de lui et de ses questions.

— Je n'ai pas de mère.

La réponse d'Antigone souffla un vent d'étonnement et d'incompréhension dans la Grande Salle mais avant que quiconque ait pu analyser ses mots ou réagir, elle reprit la parole :

— Et maintenant, je pense que cet interrogatoire est fini.

Sur ses mots, elle quitta la Grande Salle la tête haute, suivie de ses deux amis qui avançaient sans se préoccuper des murmures et des exclamations qui les entouraient. Quand ils furent seuls dans le couloir, elle se retourna vers eux.

— Nous allons rester seuls tous les trois pour le moment, dit-elle d'une voix grave. Ce sera mieux qu'avec n'importe quelle maison.

Antigone, Ted et Victoire passèrent le reste de leur journée, enfermés dans la salle qui leur était réservée évitant ainsi les autres élèves et leurs regards curieux. Ils avaient récupéré à la bibliothèque le livre de Magie noire avancée dans lequel ils trouvèrent, comme l'avait prévu Antigone, la potion pour leur retour. Ils en commencèrent la préparation mais sans véritable enthousiasme, ni peur d'être pris en train de faire quelque chose d'interdit : ils en avaient l'autorisation.

Ils ne sortirent même pas pour manger. Ils étaient trop déçus par l'attitude des gens du passé pour faire quoi que ce soit. Eux qui avaient parlé des millions de fois de ce voyage avec des étoiles pleins les yeux, se retrouvaient devant un passé qui ne les faisait plus du tout rêver. Ils ne savaient plus vraiment quoi faire et ils avaient besoin de temps pour analyser la situation. Ils devaient mieux comprendre le monde dans lequel ils se trouvaient maintenant pour élaborer un plan qui leur permettrait de réaliser leur rêve à tous les trois.

Le soir arriva et ils n'avaient quasiment pas échangé un mot, chacun perdu dans ses propres pensées, et même Teddy était resté étrangement silencieux. Antigone ajoutait une poignée d'yeux de scarabées dans son chaudron quand le Gryffondor se remit à parler :

— Il nous faudra donc un mois pour finir la potion, n'est-ce pas ?

— C'est une approximation, répondit Antigone. Nous pouvons mettre plus de temps, ou même moins.

— D'accord, répondit-il avant de continuer sur sa lancée et de poser la question qui l'intéressait vraiment : Nous aurons donc le temps de voir mes parents, pas vrai ?

— Bien sûr.

— Nous irons peut-être les voir demain, ou le week-end prochain, annonça Victoire. Dumbledore nous donnera son autorisation pour sortir.

— Mais, ne te fais pas trop d'illusions, ajouta sèchement Antigone. Tu ne dois pas t'attendre à une effusion de sentiments et de tendresse, il n'y en aura sûrement pas. Il y aura probablement plus de surprise et de peur qu'autre chose.

— Je sais, Antigone. J'ai vu la réaction de ton père, répondit-il avec sagesse. Je sais que cela sera peut-être difficile et douloureux, mais tout comme toi, je prends le risque. Et puis, vous me connaissez, je m'entêterai jusqu'à obtenir ce que je veux.

— Parfaitement, approuva Victoire. Et toi aussi Antigone, tu vas réessayer jusqu'à réussir.

— Pardon ?

— Tu vas te creuser la tête pour trouver le plan parfait qui te mènera à ton père. Tu as déjà passé dix ans de ta vie à chercher un moyen pour le retrouver et malgré toute la rancœur que tu peux avoir contre lui maintenant, ce n'est pas ce petit échec qui va te faire renoncer à ton rêve, à ton but.

— Tu..., commença la Serpentard qui n'arrivait plus à trouver ses mots.

— Tu connais peut-être des détails impossibles à retenir sur le passé, intervint Ted, mais nous, nous connaissons des détails inimaginables et inconnus des autres sur ton caractère.

Antigone ne parvint pas à répondre, trop émue par les paroles de ses amis. Cela semblait peut-être stupide mais à cet instant elle se sentait tout simplement heureuse et soutenue par eux comme jamais auparavant. Elle avait là, devant elle, la preuve irréfutable de la profonde amitié qui les unissait et dont personne n'aurait osé douter.

— Nous y arriverons, murmura-t-elle simplement en plongeant ses yeux noirs dans le regard doré de Teddy puis dans celui bleuté de Victoire.

A suivre...

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