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au 31 Mai 21 :
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Sun Of Night
Par MahOrO
Gravitation  -  Romance/Général  -  fr
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    Chapitre 6     Les chapitres     1 Review    
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Piste05_Yuki Eiri

Piste05_Yuki Eiri.


Depuis son enfance personne ne l'approche. Quand quelqu'un cherche son amitié, c’est soit par intérêts, soit pour le blesser. Jamais personne ne s'est intéressé à lui, simplement lui ; seulement pour ce statut qu'il a acquis presque avec facilité, sa soi-disant beauté ou son charisme... Mais cet être qui respire, qui ressent des choses, qui voit le regard des autres ; qu'ils soient apeurés ou calculateurs, admiratifs ou méfiants. Jamais il n'a eu de véritable ami. Même maintenant, il ne peut considérer qu'il ait des amis, même la seule personne étrangère à sa famille, qui arrive à supporter son mauvais caractère ; son éditrice.

 

Froid et détestable. Voilà comment on le qualifie dans le privé. Toute maîtresse, pseudo amis ou connaissances lointaines le disent, enfin le disaient. Il est tellement exécrable avec les autres, qu'ils ne restent pas longtemps. Il s'en fiche, pour lui il n'a pas besoin d'amour. L'Amour n'existe pas. Juste le plaisir. Le plaisir du corps, désirant l'autre ; c'est en quelque sorte une forme d'Amour. Il ricane. Non, vraiment, il s'en fiche d'être seul, il l'a toujours été et fera tout pour le rester. S'il blesse les autres, il n'en a rien à faire, ce n'est pas son problème. Ceux qui viennent juste pour son succès et qui repartent dégoûtés par son attitude savaient à quoi s'attendre... En fait, non. Personne ne connaît sa personnalité réelle. Ils ne connaissent que cette image qu'il se donne. Un écrivain romantique à fleur de peau qui écrit de merveilleuses histoires d'Amour. Il sourit ironiquement. Oui, c'est vrai, c'est un écrivain ; célèbre. Romantique ? Les dîners à deux avec des chandelles et de la musique douce, pendant des heures parler et se sourire niaisement... Très peu pour lui, trop dégoulinant d'un soi-disant « Amour ». Il est du genre à passer directement au dessert, enfin de plutôt ne faire aucun dîner du tout. Ça ne sert à rien. À fleur de peau ? Oui, il est à fleur de peau... Comme une porte de prison. On ne sait jamais ce qu'il pense, ni ce qu'il ressent. Il est insensible. Il pourrait associer cette expression mielleuse à gentleman, mais ça non plus, il ne l'est pas. De merveilleuses histoires d'Amour ? Simplement son gagne pain. C'est tellement facile de faire pleurer les femmes avec une magnifique histoire d'amour. Un coup de foudre, tout d'abord, entre un homme et une femme. Le plus souvent ils sont de différents milieux, tout à fait opposés. Par exemple : ils n'auraient jamais dû se rencontrer. Puis l'un d'eux meurt et c'est la fin du monde. La femme, la lectrice pleure. Enfin, on pourrait dire que ces histoires sont destinées à des femmes qui rêvent du grand Amour avec un grand "A", des jeunes filles pré-pubères et pubères qui ont les hormones en folies et ne pensent pas encore que les garçons ne sont que des salauds sans cœur, à des femmes ménopausées qui ont vécu toute leur vie et qui rêvent d'une seconde chance, d'avoir une seconde jeunesse, se sentir belle à nouveau et avoir des prétendants. Que de stupidités. Si ça ne tenait qu'à lui, ce genre de bouquin disparaîtrait des étagères. Ce genre de sentiments lui donne la nausée.


Il n'en a jamais reçu de toute sa vie. Peut-être est-ce à cause de ça qu'il est si insensible ? Sûrement.


Premier manque d'amour : Sa mère. Morte pendant son enfance. Il ne s'en souvient plus. Tant pis, ce n'est pas de sa faute, elle ne lui manque pas. Pourquoi en vouloir à un mort alors que celui-ci est six pieds sous terre ? Aucun sens.


Son deuxième manque d'amour : Son père. Moine supérieur d'un temple bouddhiste, donc une éducation dure et stricte. Il n'a jamais pu voir un seul regard de fierté ou d'amour. La cause ? Sûrement son apparence. Ayant des cheveux blonds et les yeux clairs, il passait pour un occidental plutôt que pour un Japonais, même maintenant. Son père le tenait toujours à l'écart. C'est une honte d'être Japonais et de ressembler à ces étrangers. C'est alors qu’à commencé -ce qu'il appellerait- sa descente aux enfers.


Son père l'avait envoyé aux États-Unis, avec son beau-frère, le mari de sa sœur ; Seguchi Tohma. Arrivé là-bas, il eut un précepteur, un ami de Seguchi. Les premières années tous se passa à merveille. Eiri pouvait étudier à loisir ce qu'il voulait et surtout laisser sa passion s'exprimer. La littérature. Oui, c'est à New York qu'il avait commencé à écrire vraiment et à apprécier les auteurs américains qui se "lâchaient" plus dans leurs variétés. Grâce à son précepteur, Yuki, il put suivre des cours d'écriture. Pour la première fois de sa vie, il reçut de l'amour, de la tendresse, de l'amitié peut-être ? Mais ce fut aussi la dernière fois. Il aurait dû se méfier, mais il était trop naïf à ce moment là, trop jeune. Il avait été trahi. Ses mains se crispent sur le volant. Son voyage à New York avait tourné au cauchemar. Tous ce qu'il avait vécu auparavant n'était que mensonge. Qu'un rêve utopique dans sa petite tête vide. Un soir qui avait mal tourné. Il savait que les gens ne s'intéressaient pas à lui et se moquaient de ses sentiments.


Yuki, son précepteur, celui qui lui avait donné l'amour qu'il recherchait, l'homme en qui il avait confiance, et dont il était un peu amoureux, l'avait trahi. Il l'avait vendu dix dollars à deux personnes. Ces gens pouvaient profiter de lui toute la nuit si ça leur chantait. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient. Tout. Malheureusement pour eux, ils étaient morts. Eiri s'était défendu. Sa dernière défense, l'arme cachée dans un tiroir. Il l'avais pris puis un trou noir. Aucun souvenir. Rien. Que du vide. Comme ce qu'il était. Comme ce qu'il était devenu après qu'il ait découvert ses crimes. Bang. Bang. Deux balles chacun. Une dans la tête, l'autre dans le torse ou le ventre. Comment avait-il pu viser aussi bien la tête ? La balle les avait tous touché au milieu du front. Et comment les avait-il tous tués alors qu'ils étaient trois ? Il n'avait jamais touché d'arme de sa vie. Alors pourquoi ?


Tant de question sans réponses. Depuis ce jour-là il n'essaie plus d'y répondre. Ça ne changerait rien au fait qu'il ait tué trois hommes de sang froid, dans un état second certes, mais de sang froid ; sûrement à bout portant. Puis il avait fui, avec Tohma. Et il était revenu au Japon. Il avait revu son père, celui à l'origine de tout. Sa sœur et son frère, Tatsuha, avaient été étonnés de le voir si froid, si distant, et si mature. Et il avait recommencé à s'éloigner d'eux. Il était parti de Kyoto pour Tokyo et avait commencé d'écrire et de vendre des nouvelles qui avaient reçu un bon accueil. Sa future popularité enflait déjà. Des histoires d'amour, beaucoup. La fin, inéluctable, qui se termine mal. Un des personnage meurt et Terminé!, fin de l'acte, le rideau tombe. Un nouveau roman, la même rengaine. Trop différents pour s'aimer, l'un meurt et l'autre se meurt d'amour.


Pourquoi écrit-il tant d'histoires d'Amour comme ceci ? Il croit avoir une réponse, mais jamais il ne l'avouera...


Un gémissement le tire de ses pensées. « Yuki... » Ah oui ce sale gamin s'est endormi après qu’il l’ait emmené de force dans sa voiture. Tss... Il ne voulait pas venir mais finalement il s'endort.

Ce qu'il est paradoxal, pense Eiri le regardant dormir. Il tourne une dernière fois à droite et s'arrête.

« Hé gamin, on est arrivé alors réveille-toi. Je te porterai pas. »


X.



Des voix étouffées résonnent dans ma tête. Je ne comprends pas. Je fronce les sourcils. Une lumière éblouissante me fait mal aux yeux. D'un coup, je les ouvre. Aaah, oui, logique. La lumière est le soleil car les volets de ma chambre d'hôtel ne sont pas fermés. Attendez... ma chambre d'hôtel ? Comment ça se fait... ? Hier soir, le restau', cet écrivain, ... Je deviens triste en repensant au passage chez moi. C'est quand même des enfoirés ! Ils se permettent de dire ça, j'aurais pu les baffer si je le voulais... Ou si je le pouvais. Bon, chassons ce mauvais souvenir, ça ne sert rien de ressasser ce genre de choses.


Ensuite, je me suis enfui et je suis arrivé dans ce parc, j'ai revu Yuki Eiri... Les larmes me montent aux yeux. Il m'a forcé à monter dans sa voiture, et puis... Et puis... Raah j'me souviens de rien ! Pourquoi ? Ma porte s'ouvre dans un grand fracas et laisse apparaître une furie brune qui, arrivée à ma hauteur, me saute dessus et me secoue comme un prunier.


« Kristal ! Kristal ! Arrête ! Je ne me sens pas très bien, je crois que je vais... » Ouais ! Ça fonctionne ! Hallelujah !

Elle me lâche gentiment et me laisse reprendre mes esprits avant de repartir à l'attaque avec des millions de questions, toutes plus absurdes les unes que les autres.

« Où est-ce que tu étais ? Avec qui ? L'écrivain ?! Nooon, pas possible ! Alors ça y est, t'as conclu ? J'y crois pas ! T'es devenu un homme ! C'est merveilleux ! » Depuis quand je ne suis pas un homme ? Bon peut-être pas « homme » comme on l'entend mais au moins « jeune homme », non ? Faut pas déconner ! Bref... Hein ? « J'ai conclu » ? C'est quoi cette entourloupe ?! Mais qu'est-ce qu'elle marmonne encore... ?


« Bon, même si je suppose que tu avais le rôle de la « femme », tu as quand même passé le pas, non ? » Mes yeux doivent être de la taille d'une soucoupe. Comment peut-elle proférer des choses comme celles-ci à mes oreilles si sensibles ! Minute, « le rôle de la femme » ? Je ne comprends riiien !


Kristal me regarde avec des yeux compatissants et me dit, maternelle : « J'ai l'impression que tu ne peux pas te lever. » Elle me sourit. « Je vais te chercher ton petit-déjeuner et ensuite on pourra en parler calmement. J'imagine que ça doit être un grand changement dans ta vie, non ? Comme pour le groupe. On ne te savait pas autant attiré par ce qui est masculin. » Sur ces mots, elle se lève et en refermant la porte, me fait un clin d'œil dont je ne comprends pas la signification. Après son babillage incessant, je me retrouve plongé dans un silence agréable, ce qui me laisse le temps de réfléchir. Ce qu'elle peut être chiante, j'ai rien compris à ce qu'elle m'a raconté. Alors, oui, j'étais avec l'écrivain et, oui, j'ai conc... OH MY GOD ! J'ai compris ! Elle croit que... ? Ne me dites pas... J'ouvre les yeux en grand ! Elle croit que je... que je... j'ai fais ÇA avec Yuki Eiri ! Mais c'est pas possible ! C'mec là n'est pas HOMO – et moi non plus d'ailleurs ! C'est impossible, il attire les femmes comme la merde attire les mouches, d'après ce que m'a dit Maiko. Bon, la comparaison est mal choisie, je l'avoue, c'est la première qui m'est venue... Bref !


Mais nooon, pas moi hein ? Je ne suis pas attiré pas lui hein ? Je crois que je vais pleurer ! Pas que le fait que je sois gay – enfin je veux attiré par un homme – me dégoûte, c'est juste que ce soit LUI ! Mince alors ! J'aurais pu avec Hiro. Oui, Hiro est mon meilleur ami, il me connaît par cœur, il est gentil, agréable et tout le tintouin pour être l'homme parfait ! Mais sur ce magnifique tableau il y a une tache, ou plutôt deux. Suguru, qui est une tache au sens propre – pour mon équation parfaite – et une tache au sens figuré – car désolé de le dire, mais Hiro n'a vraiment pas choisi le plus modeste des hommes (si on peut le considérer comme ça) –, et ensuite : je me sentirais mal à l'aise. C'est vrai, quoi, il est comme mon frère et je suis pas fan de l'inceste. Donc, deux conditions qui gâchent tout pour cet amour magnifique ! Ah, non. Il y a encore une autre tache. Yuki Eiri est charismatique. Il fait fondre tout le monde ! Merci, j'ai une semi-excuse. Hinhin.


La porte s'ouvre à la volée, me faisant sursauter. Quelle idée ! Ils ne savent pas ouvrir les portes avec douceur ? Imbéciles. Ils arrivent avec un sourire radieux.

« Bah alors champion ! Pas trop fatigué ? » me dit Rick en me frappant dans le dos. Je leur réplique droit dans les yeux que je n'ai rien fait de plus que de l'embrasser. Thomas fait une petite grimace. « Vous savez, moi, ça m'enchante pas d'entendre les « ébats » d'homo. Je ne suis pas homophobe, ne t'inquiètes pas ! » réplique-t-il soudainement sous un regard de Kristal, dont je ne connais pas la teneur. Il continue : « Tu peux faire ce que tu veux de ton ... enfin, j'en ai rien à faire. C'est juste qu'entendre qu'il t'a embrassé ici ou là, ou encore à un autre endroit, me dérange... » Il s'arrête sentant nos regards inquisiteurs. Haha. Il rougit un peu, c'est mignon. « Vous savez tous que j'ai une imagination assez fertile et que forcément j'imagine tout ce que vous dites, ce qui peut-être très détaillé... «  Là, je crois qu'il nous a tous scotchés. J'ai une envie irrépressible de rire. Rien qu'à voir sa tête. Il est tout gêné... « Bon, bah, je vais y aller, hein ? » dit-il avec un sourire crispé et il s'en va presque en courant dans le couloir.


Je crois que j'aurais préféré qu'il reste. Je me sens cerné. Je n'ai plus aucune sortie. Kristal me lance un sourire lumineux, je vois la tonne de questions passer dans sa tête, et son sourire tellement lumineux, tellement amical devient... carnassier. J'ai vraiment peur, là. Elle s'approche tout doucement de moi, elle monte sur le lit, – je n’en ai pas bougé depuis ce matin –, à chaque pas, à chaque seconde passée, mon cœur bat plus vite. J'appréhende.

Qu'est-ce qu'elle va me faire ? Quelque chose me touche la jambe droite, je l'enlève rapidement avant de remarquer que c'était la main de Rick... Lui aussi s'approche. Je suis complètement cerné. Ils ne me laisseront pas partir avant d'avoir ce qu'ils veulent. Ce sont des charognards prêts à tout. Ils me font peurs dans ces moment-là. Je me souviens de ma première « rencontre » en France, cela ne faisait pas très longtemps qu'on se connaissait. Il n'y avait que Kristal et Rick – Thomas nous a rejoint plus tard –, ils voulaient tout savoir sur mes origines, le pourquoi du comment je suis arrivé en France, où était ma famille, si j'étais Japonais, et cetera... Alors que je ne connaissais aucun mot de français, pendant plusieurs semaine, je n'ai pas pu leur répondre. Mais ils m'ont quand même harcelé longtemps, les bougres ! J'ai eu peur des occidentaux, je croyais qu'ils étaient tous comme ça... Enfin, c'est toujours un bon souvenir et je ne les remercierai jamais assez de m'avoir suivi durant ces semaines. S'ils ne l'avaient pas fait, je ne sais pas ce que je serais devenu. Je me serais refermé sur moi-même, je pense. Le silence dans la chambre me fait atterrir. Ils se sont arrêtés, et je me suis calmé. Repenser à ça m'a fait oublier la situation terrible dans laquelle je suis. Je vois Kristal ouvrir la bouche, et me demander si c'était bien... Je la regarde surpris. « Mais puisque je vous dit que je n'ai rien fait avec lui ! »


« Tu as dit que tu l'avais embrassé », me fait remarquer Rick. Je leur réponds que non, ce n'est pas moi qui l'ai embrassé mais lui qui a profité de ma faiblesse. Ils ont un regard suspicieux. « Ce n'est pas ce que nous a dit l'écrivain. »


Je me crispe, qu'a-t-il bien pu raconter ? Rick me répond – j'ai toujours cette satané manie de parler à voix haute... – « Il nous a dit que la nuit avait été épuisante, au point qu'il a dû prendre une douche dans ta chambre après t'avoir ramené... » me dit-il avec un air lubrique dans ses yeux si innocents d'habitude – c'est ironique bien sûr.

J'en perds ma mâchoire, euh, non ce n'est pas ça. J'ai toujours du mal avec les expressions. Ah, j'en perds mon latin – je ne connais pas du tout cette langue, j'ai entendu quelqu'un le dire et ça m'a tellement paru bizarre que je l'ai retenu.

Mon cerveau a besoin de s'aérer, il turbine à cent à l'heure. C'est pas possible qu'il ait dit ça ! Et Kristal qui rajoute la phrase qui m'achève : « Vous avez fait ça dans la voiture ou quoi ? C'est pas très romantique. Tu aurais dû lui proposer de monter... » La lueur perverse que j'avais entr'aperçue au restaurant revient au galop, non, on peut même dire qu'elle l'avait depuis le début. C'est horrible. Ils croient vraiment que je suis passé à l'acte ! Ça me donne des frissons dans le dos. Non, pas de dégoût, mais plutôt de peur. La peur que cet écrivain me fasse des trucs pervers. Horrible, je vous dis. Bon, c'est décidé, je ne le verrai plus. Jamais de ma vie. Comment je peux faire comprendre que cet hurluberlu et moi n'avons rien fait... De toute façon, les « vacances » au Japon vont bientôt se terminer, il ne va pas me suivre jusqu'en France. Aucun souci, il n'est pas connu là-bas. Je souris, pensant à la fin de ce voyage. Un grand sourire qui n'a aucun rapport avec la discussion, bien entendu. Sauf que, mes chers camarades ne sont pas dans ma tête et tirent – encore une fois – des conclusions hâtives.


« Je le savais ! » Et c'est alors que Kristal, heureuse, saute de joie sur mon lit en criant à tue-tête que je l'ai fait, que ce n'était pas trop tôt et qu'elle avait le beau-frère le plus canon du Japon. – Oui, jamais personne ne remplacera son cher Brad Pitt, bien qu'il soit vieux et blond (je déteste les blonds, Na !). Hihi. Elle me regarde les yeux brillants de fierté. Elle s'accroupit et se penche vers moi pour me prendre dans ses bras. Je me sens bien, c'est rassurant. Bien des fois, elle m'a consolé. Comme j'étais dans une famille d'accueil pas très accueillante justement – ils m'ont fait la misère – elle était – et est toujours – une sorte de mère de substitution. Je pourrais m'endormir dans...

« QUOI ? »

Je viens juste de réaliser de ce qu'elle a dit. De ma réaction violente, Kristal a sursauté et s'est reculée – d'un autre coté, je lui ai crié dans l'oreille, ça se comprend – et me regarde avec des yeux surpris. Rick non plus ne comprend pas ma réaction. Je m'explique en essayant de rester calme : « Pour que tout soit clair, je n'ai pas couché avec Yuki Eiri.. » J'interromps Rick qui allait répliquer, « quand je suis sorti de chez mes... mes parents, » ma gorge se serre douloureusement, « je suis passé par un parc où je me suis reposé un petit peu, et c'est là que je l'ai rencontré. C'est un pur hasard ! On a discuté, et il m'a ramené. Je me suis endormi dans sa voiture, je pense donc qu'il m'a porté jusque dans ma chambre. C'est pour ça aussi qu'il était épuisé... » J'ai passé sous silence ce moment chez mes parents, j'ai pas envie qu'ils s'inquiètent pour rien. Ils m'ont fait une frayeur en énonçant l'hypothèse cinglée sur l'écrivain et moi.


On frappe à la porte. « Tu attendais quelqu'un ? » me demande Rick très intéressé. Je lui réponds que non. « C'est peut-être Thomas... » Je me lève, sans prendre le temps de m'habiller correctement. Car, oui, je viens de me rendre compte que j'étais seulement en caleçon.

Kami-sama ! Le mufle ! Yuki Eiri m'a vu en sous-vêtements. Je rougis. J'ai chaud. Il faut que je me reprenne, la personne insiste fortement sur la porte. Soit c'est Thomas, soit ma sœur, soit le service d'étage ; rien à craindre. Je m'avance donc vers la porte, l'ouvre et donne un sourire éblouissant à la personne devant moi – tout en me cachant à moitié, je suis pudique. J'arrête le mouvement et me crispe. Qu'est-ce qu'il fait là ? Il veut ma mort ou quoi ?! Hé oui. Devant moi se trouve Yuki Eiri, le charmeur de ces dames, un sourcil levé me dévisageant. Un mini sourire, que je qualifierais de pervers, commence à flotter sur ses délicieuses lèvres... NON ! Elles ne sont pas délicieuses, loin de là. C'est lui qui me fait cet effet. Arg ! Je suis fini si je pense ça.


Il parle avec sa voix si grave, si sensuelle... Il faut que j'arrête mon délire. « Si j'avais su qu'il y aurait cet accueil si chaleureux, je serais venu plus tôt. » Il finit sa phrase dans un quasi ronronnement. Mon cœur palpite. Il reprend : « Tu me fais entrer ? » Sans m'en rendre compte, je m'écarte. Il avance, faisant voltiger son long manteau noir, qui lui sied à merveille. Non, je n'ai pas pensé ça... Impossible. Une voix me tire de mes pensées quelque peu dérangeantes.

 

« Je vois que tu as de la visite alors nous allons te laisser... «  Après un temps d'arrêt, Rick me chuchote à l'oreille : « Conclure. » Je crois que je rougis encore plus. Quel culot. Kristal me lance un sourire plein de sous-entendus, et referme la porte. Je me retourne d'un seul coup vers la dernière personne restée et le vois en pleine contemplation de... Moi ? Il ne se cache même pas ! Avant qu'il n'ait le temps de dire quelque chose, je lui dis d'emblée : « Je crois qu'il faut qu'on parle. Il y a des choses à éclaircir. » Il relève son sourcil.


Ah, il m'énerve quand il fait ça !

A suivre...

 
 
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