Fais-tu exprès ? Est-ce de la provocation ? Que cherches-tu au juste ? Attiser mon désir ? Où n’est-ce que mon imagination trop fertile ? Mais mon désir, tu le tiens dans le creux de tes mains depuis trop longtemps déjà, depuis, oui, bien trop longtemps déjà je suis à tes pieds et je ne suis qu’une vulgaire poupée de chiffons que tu manipules au gré de tes sourires, qui me font perdre le Nord. Et j’observe, j’admire, ta langue joueuse et rose lécher tes doigts sensuellement, peut-être ne t’en rend tu même pas conte. Es-tu si innocent que cela ? Ne sais-tu pas que tu es le feu de mes reins et le soleil de mes nuits ? Je rêve si fort de toi, mes draps s’en souviennent encore… Je m’imprègne de ton essence même, pour pouvoir contempler le film muet de mes souvenirs pendant tes absences insoutenables. Et ta langue s’enroule autour de cette petite boule pourpre, fragile, délicate et juteuse avant de la gober entièrement dans ta bouche. J’aperçois l’éclat de tes dents blanches. Tu souris, encore. Et je fonds, une fois de plus. Une longue trainée rouge foncée s’écoule de tes doigts, dévale ton poignet avant de venir tacher les bords de ton t-shirt vert à manches longues. Je scrute tes mains, à la recherche d’un défaut qui n’existe pas. J’ai toujours voué une fascination sans limite pour les mains, je trouve que c’est la partie la plus personnelle, privée et érotique d’une personne. Les tiennes sont longues et fines, puissantes et délicates et m’inspirent des images interdites. J’aimerai tant, juste une fois, juste une vie, les avoir sur moi. Tu as fini de lécher, sucer, aspirer les doigts de ta main gauche, il te reste tous ceux de ta main droite. Le calvaire n’est fini qu’à moitié. Et ma gorge s’assèche, et mes yeux se dilatent. Tu le vois, mon cœur ? Tu es tellement différent des autres. 20 ans, et une âme d’enfant. Tu poses encore les framboises sur le bout de tes doigts. Cet acte si mignon sur un gamin, et tellement provocateur chez un adulte. A fur et à mesure que tu avales, ta pomme d’Adam se soulève, s’abaisse, et je la suis du regard. Tout, absolument tout chez toi transpire la sensualité. Et je te déshabille du regard, mettant ton corps à nu, comme tu mets mon âme à vide à chacun de tes gestes. Je ne respire que par ta bouche, ne vois que par tes yeux et ne vis que par tes mains. D’un mouvement malhabile, involontaire, tu te mords la lèvre, et ton sang se mélange au jus. Je retiens le gémissement qui menace de déborder de mes lèvres qui n’attendent que les tiennes. Tu n’as rien fait, et pourtant, tu me pousses à bout. Tu ne fais rien de proprement aguicheur, mais pourtant mon érection n’a jamais été si douloureuse, mon pantalon si étroit. Sorcier, je te hais. Si je possédais une poupée vaudou de toi, tu en verrais de toutes les couleurs. Je te grifferai, te mordrai, te caresserai, avec toute la flamme du désir que tu évoques en moi. Tu manges ta dernière framboise, et je suis soulagé que le spectacle soit finit, et pourtant, je veux qu’il ne s’arrête jamais. Je suis compliqué hein ? Comme si tu étais simple. Tu ne m’aimes pas, ne me désires pas, mais ne veux-tu pas faire semblant, juste une fois ? Ma damnation est de dépendre de toi. Je n’ai rien, alors je prends tout. Comme un affamé, je me jette sur les miettes que tu laisses derrière toi. Je n’ai pas ton corps ? Soit, mais je serai celui qui récoltera les sourires. Je n’ai pas tes mains ? J’obtiendrai ton regard. Je n’ai pas ton amour, mais j’ai mes rêves, et crois moi, je m’en nourris plus que je ne le devrai. Il te reste de la framboise au coin des lèvres. Je te le fais remarquer à voix basse, plus pour moi-même. Dis, je peux l’enlever ? Je veux être une framboise. Je veux être collé à la commissure de ta bouche. Je te veux, Mais je ne t’ai pas. Alors pourquoi tu me souris ? Pourquoi tes mains prennent les miennes ? Je ne vois plus la frontière entre le rêve et la réalité. Mais ta chaleur, est-elle une chimère ? Tes lèvres qui s’approchent, comme un film au ralenti, sont-elles un songe ? Tu as un gout de framboise, mais de la pointe de ta langue, tu dégustes mon désir et récoltes mon plaisir. Du bout de tes doigts tu sèmes les frissons et récoltes les gémissements. De ton bassin collé au mien, tu sèmes le trouble et récolte la passion. Ton souffle chaud dessine des fresques invisibles sur ma nuque, et la seule chose que je suis capable de faire est de poser mes mains sur tes omoplates pour que tu te rapproches, encore, toujours plus. Tes dents mordillent le lobe de mon oreille et mes mains descendent et se nichent sur tes hanches. Tu m’allonges sur la table de la cuisine, et je re-scelle mes lèvres aux tiennes. Juste avant que tu me possèdes et que je m’envole, la dernière image que j’ai du monde réel est celle de ta main qui tient la mienne. Ne la lâche plus jamais, s’il-te-plait. -------------- Voilaaa v_v" J'ai fait exprès de ne pas mettre de POV, je voulais créer le doute sur l'identité du personnage pensant. J'espère que cela vous a plu... Bisous :) Ps: Reviews? *_* |